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 Réunion d'affaires [Aïlin] [T]
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Réunion d'affaires [Aïlin] [T]   Réunion d'affaires [Aïlin] [T] EmptyJeu 8 Sep - 21:29:28

La chaleur l’incommodait, ces changements de température brutaux ce n’était plus de son âge. Il n’avait rien contre une belle journée ensoleillée mais il ne s’était toujours pas habitué –et ne pensait pas y arriver un jour- au climat anglais. Un jour il pleuvait à n’en plus finir et le lendemain un soleil de plomb s’abattait sur le malheureux qui osait mettre le nez dehors. Au moins en Sibérie, on savait toujours à quoi s’en tenir : en hiver la chapka et le manteau de fourrure étaient indispensables mais en été le soleil et la chaleur étaient perpétuels. Qu’il s’agisse d’un extrême ou de l’autre, il était aisé de s’habiller en conséquence alors qu’en Grande-Bretagne, rien n’était jamais sûr. La météo pouvait varier du matin au soir, à son grand déplaisir. Il avait tout particulièrement horreur de sortir couvert le matin pour devoir tout retirer une fois l’après-midi entamée.

Il se leva de son bureau et alla ouvrir la fenêtre pour tenter d’aérer un peu la pièce. La soirée avait beau être bien entamée –vingt heures allaient bientôt sonner- la brise qui entra n’était en rien rafraîchissante. Il s’agissait d’un vent chaud des plus désagréables. Il referma donc la vitre avec humeur puis alla se verser un bon verre de vodka pour arranger son humeur. Ce fut à ce moment que Lev entra dans le bureau après avoir frappé discrètement. Le géant inclina légèrement la tête devant son vieux mentor puis prit la parole.


-Je venais juste vous rappeler que le jeune Bower ne tardera pas à arriver. Le rendez-vous étant fixé à 20h15.

Mikhaïl eut un instant d’incertitude mais avant que son bras droit ne se sente obligé d’expliciter, il se souvint de qui était le dit Bower. Un jeune homme au don prononcé pour l’alchimie dont Lev avait entendu à traverse ses indicateurs traînant dans l’Allée des Embrumes. Il semblerait que le garçon avait été contacté par le clan Murray pour fabriquer des drogues pour leur compte. Mikhaïl avait donc considéré essentiel de le rencontrer et de lui proposer un contrat suffisamment juteux pour l'inciter à travailleur pour lui et ainsi ne pas se faire distancer par les Murray. En effet, lorsque les Dmitriev s’étaient retrouvés forcés d’immigrer en Grande-Bretagne, Mikhaïl avait eu la désagréable surprise de découvrir que le marché de la drogue anglaise était déjà florissant sous la coupelle de Hugh Murray. Néanmoins, cela ne l’avait pas empêché de conquérir sa part du marché –il devrait d’ailleurs envisager une alliance au plus vite, avant que les choses ne s’enveniment, les conflits n’étaient jamais bon pour les affaires, or Murray traînait une réputation peu flatteuse concernant sa manière de traiter ceux qu’ils considéraient indésirables- et depuis les deux familles se livraient à une concurrence féroce. Or, si Murray obtenait un nouvel alchimiste, il se devait de tenter de le débaucher ou du moins d’obtenir que le garçon travaille pour lui également. Il ne désirait pas le forcer à arrêter de travailler pour Murray s’il ne le désirait pas –il tenterait néanmoins de l’en persuader- mais il considérait essentiel de jouir également de ses talents. Après tout, si le jeune homme était intéressé, il pourrait même s’agir là d’une bonne base pour une future entente avec Murray. A travers les créations du jeune Bower, les deux mafieux pourraient se répartir le marché des psychotropes équitablement.

Le vieil homme finit donc sa vodka d’un trait puis se dirigea vers sa chambre pour s’habiller de manière à recevoir un possible futur employé. Puis, à vingt heures dix, il s’installa de nouveau dans son bureau. Il précisa à Lev que personne n’était autorisé à s’approcher de cette aile du manoir durant la durée de l’entretien pour quelle que raison que ce soit puis se versa un nouveau verre de vodka. Il se rendit alors compte que Lev avait profité du moment où il était allé s’habiller pour déposer sur son secrétaire un bref résumé concernant les informations principales à savoir sur le jeune homme qu’il s’apprêtait à rencontrer.

Aïlin Bower, fraîchement sorti de Poudlard, ancien Serdaigle, surdoué des potions. Dernier descendant mâle d’une famille de Mangemorts ayant hérité de toute la fortune familiale. Capable, sérieux et discret. Ce compte-rendu s’annonçait prometteur, il sentait que l’entretien avait de bonnes chances d’être fructueux. Il ressentit néanmoins une très légère bouffée de colère en constatant qu’Aïlin avait l’âge d’Alekseï ; comparé à son aîné, le jeune Bower semblait tellement plus mature. Il eut un bref flash-back de ce jour fatidique où les résultats d’ASPICs d’Alekseï étaient arrivés. Il n’avait pas souvenir d’avoir été jamais aussi déçu par l’attitude de son héritier : il ne lui en demandait pas beaucoup concernant le travail scolaire mais jamais il n’aurait imaginé qu’il viendrait à redoubler par manque de travail. Bien entendu, il aurait pu le retirer du système scolaire et lui donner un poste minable dans l’empire pour lui apprendre à travailler par lui-même, mais il avait préféré l’obliger à retourner un an de plus à Poudlard pour le punir de la honte qu’il avait amenée sur le nom des Dmitriev. L’adolescent avait été horrifié en entendant la nouvelle –qu’il avait bien plus mal vécue que la punition corporelle qui avait suivi la découverte de ses notes-, mais la décision était irrévocable. Alekseï avait un sens des affaires inné, mais Mikhaïl se rendait compte qu’il l’avait trop gâté et le garçon considérait que tout lui était dû d’où son manque d’investissement. Il lui faudrait maintenant faire face à la dure réalité et aux conséquences de ses actes. Parfois, le vieil homme se disait qu’il aurait dû avoir un troisième fils combinant le sens des affaires d’Alekseï et le tempérament calme et travailleur de Nikolaï. Car son cadet, lui, ne semblait porter aucun intérêt aux affaires familiales et surtout il était terriblement réservé et faiblard. Jamais il ne ferait un bon leader.

Il en était là de ses pensées moroses sur sa descendance et l’avenir de son empire qui s’annonçait peu glorieux une fois qu’il serait mort et enterré –peut-être devrait-il tout léguer à Lev finalement ?- lorsqu’il entendit quelqu’un frapper à la porte. Puis, Lev entra, suivi du jeune Bower. Le géant s’éclipsa ensuite tandis que Mikhaïl se levait pour aller serrer la main de son jeune invité.


-Enchanté Monsieur Bower. J’ai beaucoup entendu parler de vous et de vos talents d’alchimiste, j’ai donc une proposition de travail à vous faire. Mais d’abord, asseyez-vous je vous en prie. Voulez-vous un verre de vodka ? Je la fais importer directement de l’Oural, c’est la meilleure du monde de mon point de vue.

Il indiqua un fauteuil à Aïlin puis s’installa dans le sien. Il voulait que le jeune homme se sente à l’aise. S’il y avait une chose qu’il avait appris tout au long de sa longue vie, c’était que la meilleure façon d’entamer une négociation c’était en mettant son interlocuteur à l’aise.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Réunion d'affaires [Aïlin] [T]   Réunion d'affaires [Aïlin] [T] EmptySam 17 Sep - 6:48:37

Confortablement installé dans un des fauteuils du salon, près de la table basse, Aïlin ressassait ses pensées, le regard rivé sur les rideaux écru qui s'envolaient quelques rares fois sous le souffle d'une brise chaude qui s'infiltrait dans le manoir. Il avait eu tout le mal du monde à travailler sereinement tout au long de la journée, malgré la fraîcheur qui demeurait dans les sous-sols, où était installé son atelier d'alchimiste. Ses pensées étaient toutes tournées vers sa rencontre du soir, et quelle rencontre !

En l'espace de quelques semaines, Aïlin était passé du commun des mortels à jeune homme prometteur convoité par les mafias résidant en Angleterre. C'était ce qu'on pouvait appeler un excellent début de réussite professionnelle, mais cela n'était pas sans l'angoisser également. Il ne savait s'il était plus fier ou plus anxieux d'être le centre d'attention de pareils employeurs.
Il n'avait commencé son travail pour son premier patron il n'y avait que quelques semaines, qu'un géant à l'accent de l'est était venu le trouver, un soir, sans qu'il ne sache comment il avait découvert le bistrot dans lequel il se trouvait alors. Ce dernier s'était entretenu un temps avec lui, afin de lui apprendre qu'il savait quel genre de métier il exerçait, et quels étaient ses contacts. Il lui avait ensuite proposé un rendez-vous avec un homme intéressé par ses talents, et qui avait un marché intéressant à lui proposer. Il avait immédiatement sentit que refuser serait une inconvenance difficilement pardonnable. Mais il avait aussi sentit l'intérêt qu'il avait à fixer une date avec le mystérieux intermédiaire. En effet, le jeune Bower avait besoin de contacts. Le plus de contacts possibles. Il le savait de son père, c'était l'une des rares choses d'utile qu'il avait apprise à ses côtés. Un sorcier pouvait avoir tous les titres honorifiques qu'il voulait, il n'était rien sans de bonnes relations. Or, les relations les plus utiles étaient aussi les plus puissantes sur les marchés légaux comme illégaux. S'il voulait se faire un nom en tant qu'alchimiste, et en tant que descendant respectable d'une des plus vieilles familles irlandaises encore existantes, ces personnalités lui seraient nécessaires un jour ou l'autre. Alors, Aïlin avait accepté, sans promettre néanmoins qu'il pourrait consentir sans compromis à l'accord qu'on lui proposerait.

Cette situation était tout de même embarrassante pour le jeune homme. Il ignorait parfaitement quelles étaient les relations entre les deux hommes qui avaient pris contact avec lui, et quelles conséquences aurait-il à subir s'il acceptait un contrat avec un chef d'une autre mafia. Il n'était pas sans se douter qu'il irait aux devants de graves déconvenues, s'il s'avérait que les deux groupuscules se menaient la guerre. Et c'était peut-être ce pourquoi la famille russe l'avait si aimablement conviée à échanger quelques mots. Peut-être ne s'agissait-il que d'une stratégie pour déstabiliser l'autre, où Bower faisait office de pion. Bien qu'il ne portait pas « l'homme qui avait refusé de dévoiler son identité » dans son estime, il devait cependant se méfier des retombées. Assurer sa sécurité. Le droit à l'erreur n'existait pas dans ce genre d'affaire. Aïlin n'était pas naïf. Il savait qu'il aurait beaucoup à gagner s'il jouait correctement le jeu et énormément à perdre s'il faisait le moindre faux pas. Il ne pouvait pas partir du principe qu'une rencontre n'engageait à rien. Pas avec ces gens-là, comme d'ailleurs, avec personne dans la haute-sphère du monde sorcier.

L'alchimiste acheva son verre de Bushmills et le reposa sur la table dans un tintement de glaçons, tout en se demandant ce que venait faire une possible mafia russe sur le territoire anglo-saxon. La reconstruction de l'Angleterre semblait attirer les organisations illégales et il semblait que la société devrait compter avec cet état de fait pour les prochaines années. Le tout était de savoir ce qui découlerait d'un tel phénomène. Mais ce n'était pas ses affaires bien qu'irrémédiablement, l'Irlande serait également touchée par un tel phénomène. Les mœurs anglaises polluaient depuis trop d'années les mœurs irlandaises pour que cela se passe autrement.
Jenny entra dans le salon, coupant court aux pensées d'Aïlin. Affable, elle adressa un sourire à son employeur.

« Vos affaires sont prêtes, Monsieur. Dois-je aussi préparer le diner pour une heure précise ?
- Encore une fois, je l'ignore. Faites selon les désirs de Miss Bodom. »

Tandis que la cuisinière disparaissait, Aïlin se leva et se dirigea vers les escaliers menant à la mezzanine. Il entra dans la salle de bain et s'aspergea d'eau fraîche au lavabo. Ses cheveux humides se plaquèrent en arrière. Il s'adressa un regard. Enfermé dans le manoir malgré le beau temps, sa peau n'avait que très légèrement bronzé. Il enfila une chemise blanche par dessus ses épaules nues et noua à regret sa cravate de soie noire autour de son cou, espérant qu'il ferait aussi frais dans la résidence de ce monsieur Dmitriev que dans son manoir.

Lorsqu'il sortit de la salle de bain, il était fin prêt. D'un coup d'oeil à sa montre à gousset, il remarqua que l'heure de son rendez-vous était proche. Erycius qui l'attendait dans le salon, l'informa que la voiture était prête et le précéda jusque dans la cour du manoir. Tandis que le majordome prenait sa place de conducteur, Aïlin s'installa sur la banquette et referma la porte. En un instant, ils furent au manoir Dmitriev. Aïlin était tout juste sorti de la voiture ensorcelée que le géant qui l'avait rencontré quelques jours plus tôt venait à sa rencontre aux portes du vaste jardin. Il signifia à Erycius de rentrer tandis que le portail s'ouvrait. Les deux sorciers se saluèrent, puis Bower suivit son guide à travers la vaste demeure.
Enfin, l'homme ouvrit une porte épaisse, le présenta et le laissa entrer à son tour. La seconde suivante, il se retrouva seul avec son hôte.

C'était un homme a l'air vigoureux, bien que d'un certain âge. Sa démarche, tandis qu'il s'avançait vers lui, main tendue, avait quelque chose de dynamique et d'assurée. Aïlin vint à sa rencontre et attrapa fermement la main qu'on lui présentait, tout en rencontrant le regard de Mikhaïl. Ce regard là n'avait rien à voir avec celui de l'homme qu'il avait rencontré dans l'allée des embrumes. Il avait quelque chose de tout aussi direct et franc, mais plus serein. Instinctivement, le jeune alchimiste se sentit plus à son aise. Sa voix, quoiqu'un peu rugueuse, typique d'un homme de l'est, n'était pourtant pas d'une tonalité froide. Au contraire, l'homme avait un quelque chose de plus chaleureux que son rival anglais. La vodka, sans doute.


« Je suis également enchanté, Monsieur Dmitriev, et honoré que ce qu'il se dit de mon art soit parvenu jusqu'à vos oreilles. »

Rétorqua-t-il avec un sourire, tout en espérant ne pas déformer le nom de son interlocuteur avec son accent irlandais. Il s'installa dans le fauteuil confortable que le mafieux lui avait présenté, tandis que ce dernier faisait de même, face à lui.

« Avec plaisir. Je suis moi-même un amateur, bien que mes connaissances en la matière soient plus limitées que les vôtres. En Irlande, nous sommes plutôt friands de Poitín. J'en connais une très savoureuse, distillée dans la plus pure tradition. Un alcool fort, mais goûtu. Vous aimeriez. »

Il adressa un sourire aimable à son hôte, passant expressément sur la proposition de travail que Mikhaïl Dmitriev venait de citer. Bien que le point l'intéressait, puisqu'il était le cœur de ce rendez-vous, il préférait laisser son interlocuteur revenir dessus, se contentant lui-même de répondre aux amabilités d'usage. L'idée de passer pour un nobliau déchu facile à appâter lui était parfaitement désagréable.
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Réunion d'affaires [Aïlin] [T]   Réunion d'affaires [Aïlin] [T] EmptyMar 20 Sep - 19:25:06

Une bonne façon de se faire une première impression sur quelqu’un à peu de frais consiste à observer sa manière de serrer la main que vous lui tendez lors de votre première rencontre. La force qu’il imprimera dans l’empoignade (aucune, un peu, beaucoup), le temps qu’il la fera durer et l’endroit qu’il fixera (vous, un point indéterminé, ses pieds, un point derrière vous, …) sont des indicateurs assez fiables. Quelqu’un dont le regard sera fuyant est mal à l’aise pour une raison quelconque et pour assurer une alliance forte, il vous faudra découvrir ce qu’il cherche à vous cacher. Quelqu’un qui tentera de vous briser les os de la main cherche sans aucun doute à affirmer sa supériorité et il sera de bon ton d’éviter de blesser son ego tout en lui indiquant qu’il ne faut pas vous prendre pour un imbécile. Quelqu’un qui vous lâchera la main à peine l’empoignade entamée démontrera par là le peu de cas qu’il fait de vous, si ce n’est le mépris ou la répulsion purs et simples qu’il éprouve à votre égard. Je pourrais continuer les exemples indéfiniment mais je pense que vous avez compris le principe.

En ce qui concerne le cas qui nous intéresse, Mikhaïl remarqua avec un plaisir non dissimulé que son jeune invité faisait preuve de ce qu’il fallait d’initiative sans oublier la modestie nécessaire. La façon qu’il eut de se diriger vers lui d’un pas décidé et de lui serrer vigoureusement la main démontra au mafieux que le garçon en face de lui avait confiance en ses capacités et qu’il ne se laisserait pas manipuler par le premier venu, tout grand ponte de la mafia qu’il soit. Cette découverte plut au vieil homme, il n’aimait pas les gens mièvres et sans détermination qui se laissaient contrôler par le premier venu qui faisait preuve d’un minimum de force. S’il demandait à ses subordonnés une loyauté sans faille (sous peine de châtiment fort souvent létal), il aimait à s’entourer de personnes capables d’user de leur jugement par eux-mêmes, et c’était même cette capacité à laisser une marge d’autonomie assez grande à ses hommes qui avait fait sa prospérité. S’entourer toujours de la crème de la crème mais leur laisser suffisamment d’espace pour développer leurs compétences particulières. C’était ainsi, par exemple, que Lev avait pu grimper les échelons de simple sous-fifre à bras droit de Mikhaïl, en démontrant des capacités à penser en dehors des cadres préétablis qui avaient plus d’une fois tiré l’empire Dmitriev d’un mauvais pas.

L’ancien Serdaigle continua ensuite à monter dans l’estime du patriarche Dmitriev lorsqu’il démontra avoir une connaissance des bons alcools qu’un homme de l’âge de Mikhaïl ne s’attendait pas à trouver chez un jeune homme à peine majeur. On sentait là le fait que le garçon descendait d’une bonne famille où le bien manger et le bien boire sont aussi importants que l’étude de l’histoire et de la politique. Le vieil homme sourit alors franchement à son jeune invité tandis qu’il ouvrait d’un geste de sa baguette l’armoire vitrée où il gardait ses meilleures bouteilles et en faisait léviter une ainsi que deux verres jusqu’à son bureau. Tandis qu’il versait le divin breuvage, il termina sur le sujet des alcools avant de revenir au sujet principal de son invitation.


-Je dois avouer mon inculture en matière d’alcools irlandais, mais je me ferais un plaisir d’en commander une bouteille dès ce soir pour y remédier. En attendant, goûtez moi un peu ce trésor national et vous m’en direz des nouvelles.

Il suivit lui-même ses conseils et s’empara de son verre. Contrairement à son habitude, il ne le vida pas d’un trait mais y trempa tout juste le bout des lèvres. Il fit ensuite lentement tournoyer la boisson dans sa bouche pour en savourer toutes les subtilités puis il finit par avaler. Une fois qu’il eut terminé, il poussa un soupir d’aise.

-Ah voilà ce que j’appelle un plaisir à nul autre pareil ! Mais assez discuté mondanités, si je vous ai dérangé c'est pour un sujet bien plus sérieux.

Son regard perdit l’éclat rieur qu’il avait obtenu grâce au plaisir procuré par la vodka et il passa en mode « homme d’affaires ».

-Il est arrivé à mes oreilles que vous travailliez pour Monsieur Murray en tant qu’alchimiste attitré. D’après ce que l’on m’a dit, vous seriez en charge de concevoir de nouvelles substances psychotropes à même de révolutionner le marché. Je n’irais donc pas par quatre chemins, monsieur Murray et moi-même sommes des concurrents directs. Par conséquent, bien que je ne vous ferais pas l’affront de vous demander d’arrêter de travailler pour lui, je serai franc, je désire jouir également de vos talents pour ne pas me faire devancer.

Il fit une pause stratégique pour laisser au jeune Bower l’occasion de prendre bien conscience qu’il était traité sur un pied d’égalité, comme un partenaire essentiel et non pas comme un simple pion remplaçable, tandis qu’il prenait une nouvelle gorgée de vodka. Puis, il reprit la parole.

-Outre une compensation financière non négligeable, un accord avec ma famille vous fournirait l’occasion d’avoir accès à certains ingrédients difficiles d’accès pour des causes légales ou tout simplement de difficulté d’accès à la source primaire. Je peux en effet me targuer d’être un des leaders mondiaux en ce qui concerne le trafic des organes de créatures magiques et vous auriez par exemple accès à de la poudre de corne de Grapcorne, à des œufs de Manticore ou à du venin d’Acromentule sans problème. Cet arrangement pourrait s’étendre selon les modalités de notre accord –dans le cas où vous accepteriez ma proposition bien entendu- à vos besoins ne concernant pas les commandes faites par la famille Dmitriev. Si vous êtes consentant, cela pourrait même être un moyen de trouver un terrain d’entente avec Monsieur Murray pour se partager équitablement le marché. Mais nous discuterons de cela plus tard si jamais vous êtes intéressé car il me faudra également prendre rendez-vous avec Murray lui-même avant de décider quoique ce soit.

Il termina ensuite sur une note plus grave.

-Sachez monsieur Bower que je ne vous force nullement à accepter mon offre, bien qu’il serait dommageable pour nous deux que vous refusiez, et que vous êtes également libre de prendre quelques jours pour réfléchir à ma proposition ; néanmoins, si jamais la moindre bribe de ce qui a été dit entre ses murs ce soir venait à être révélé à quiconque sans mon accord ou celui de mon second, il n’y aurait plus d’endroit sur cette Terre où vous seriez en sécurité. J’espère que je me fais comprendre.

Il planta alors son regard dans celui de l’adolescent et posa ostensiblement sa baguette devant lui sur la table pour appuyer ses paroles. Un peu de mise en scène était toujours utile pour rendre une menace plausible.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Réunion d'affaires [Aïlin] [T]   Réunion d'affaires [Aïlin] [T] EmptyDim 23 Oct - 14:20:51

Le sourire franc du russe acheva de faire bonne impression sur le dernier des Bower. D'instinct, il ressentait que cet homme n'avait rien à voir avec son premier employeur. Il paraissait moins froid, plus humain. Pourtant, cet homme-là devait condamner à mort tout traître ou tout sbire incompétent avec un un sang froid incomparable. C'était un paradoxe étrange, surtout pour Aïlin, qui avait vécu toute son enfance dans un climat extrême, où le maître de famille se faisait pour règle d'or de ne jamais ne serait-ce que sourire à aucun de ses fils. Peut-être, après tout, avait-il agit exactement de cette façon avec ceux qui représentaient une potentielle source de bénéfices mais, définitivement, l'ancien Serdaigle avait tout le mal du monde à imaginer son défunt père se livrer à des amabilités aussi franchement. Il avait été depuis toujours un personnage aigri, acariâtre et cruel. Quelque part, c'était pour le jeune homme moins troublant de se retrouver face à un homme vif et nerveux comme Murray que face à un grand ponte de la mafia aussi aimable que n'importe quel grand homme. Mieux valait savourer cela cependant, et profiter de l'effet positif qu'il semblait produire sur son hôte, car tout mauvais pas risquait de faire considérablement changer Dmitriev de comportement.

« Rappelez-moi de vous confier mes meilleures adresses. »

Rétorqua Aïlin à propos du Poitín, en prenant en main le verre que lui proposait Mikhaïl. Il attendit que le russe ait porté son propre verre à ses lèvres pour en faire de même, et apprécia sereinement la vodka. Il n'en avait véritablement jamais goûté une aussi savoureuse. La boisson traversa sa gorge, et malgré le fort degré d'alcool, en procurant un véritable rafraîchissement au jeune homme. Il sentit après coup seulement la brûlure de la boisson mais, friand de liqueurs qu'il était, n'en fut pas incommodé.

« Merveilleux, en effet ! »

Prononça-t-il avec un entrain modéré, tandis que ses yeux bleus renvoyaient un regard plus brillant à son interlocuteur. Il garda son verre en main, confortablement installé contre le dossier de sa chaise, un léger sourire aux lèvres. Il le perdit cependant bien vite lorsque le ponte de la mafia russe aborda le sujet primordial. Attentif, il l'écouta proposer l'accord qu'il envisageait dans un silence absolu.
Le travail qu'il lui proposait était à peu près le même que celui de Murray, bien évidemment, mais le gain qu'il proposait était tout à fait honorable. Ce Dmitriev savait comment intéresser ses potentiels alliés, à n'en pas douter. Les produits qu'il proposait d'offrir en échange de ses services, en plus d'un salaire convenable, étaient d'une extrême rareté, et cela ne pouvait qu'allécher le jeune homme. Certains ingrédients nécessaires à l'alchimie étaient souvent à la limite de la légalité. C'était un don particulièrement généreux. Malheureusement, le bémol demeurait être Murray. Aïlin n'était pas fou. Il savait pertinemment que si les deux hommes n'aboutissaient pas à un accord, il risquait d'avoir des ennuis en travaillant pour deux rivaux en même temps. Le mafieux avait cependant pensé à cet inconvénient, et semblait assez sûr d'obtenir une entente avec son concurrent. À savoir si cela était la vérité, Aïlin n'en avait aucune idée. Il ne pouvait d'office faire confiance à un tel homme. Peut-être, après tout, désirait-il seulement éliminer Aïlin en en faisant plus ou moins un traître à la cause du clan Murray, qui, bien que l'ayant laissé libre de travailler avec qui il désirait, n'apprécierait certainement pas un tel zèle chez son nouvel employé. Mais cette idée avait quelque chose de stupide. Les alchimistes se faisaient rares et Aïlin était doué. Éliminer les talents que l'on rencontrait sur son chemin sans en profiter serait, ni plus ni moins, une grossière erreur.

Le reste des propos de Dmitriev le coupa dans ses réflexions. Il observa l'homme poser bien en vue sa baguette magique entre eux deux, et son regard demeura planté un instant sur l'arme du sorcier. Il reconnu au premier coup d'oeil le bois qui avait servit à confectionner sa baguette. Du bouleau, extrêmement rigide, certainement autant que son propriétaire s'il s'avérait qu'Aïlin trahisse la confiance qu'il lui donnait en l'invitant entre les murs de son manoir. La menace piqua son orgueil, et, comme tout jeune homme un peu trop fier, il eut l'envie d'expliquer à quel point les menaces lui paraissaient dérisoires. Son âme empreinte d'un passé douloureux avait une fâcheuse tendance à se rebeller bien vite face à ce genre de discours, cependant, sa raison tempérait son esprit. Cette petite mise en scène était nécessaire, il en avait parfaitement conscience. C'était l'usage, lorsqu'on voulait mettre les choses bien au clair et il ne fallait pas négliger une mise en garde de la part d'un chef mafieux. Ses sourcils se froncèrent légèrement, rien qu'un instant, puis l'alchimiste releva le menton en direction de son vis-à-vis, parfaitement calme.


« Sachez que je ne suis pas un homme bavard et je n'aurais personne, d'ailleurs, à qui confier le contenu de vos propos. Et puis, je dois dire que je tiens particulièrement à ma tranquillité. Faire preuve d'indiscrétion serait aussi désavantageux pour vous que pour moi, croyez le bien. ...Savoir s'entourer de secrets est un don de famille. »

Un léger sourire s'esquissa sur ses lèvres, un peu amer malgré lui. S'il y avait effectivement un point dans lequel les Bower étaient passés maîtres, c'était bien pour garder les secrets. Les secrets de famille, en premier lieu.
Aïlin but une nouvelle gorgée de vodka, pensif. Il avait besoin de quelques secondes pour rassembler ses idées.


« En temps normal, je n'aime pas prendre des décisions à chaud, mais je sais reconnaître les bonnes opportunités lorsqu'elles se présentent. J'aurais cependant besoin de quelques éclaircissements pour savoir si l'accord que vous me proposez ne serait pas, à terme, néfaste pour moi. Dans ma situation, je me dois de me montrer raisonnable, comme vous devez l'imaginer, puisque vous avez vous même pris en compte le cas de Monsieur Murray. »

Là-dessus, Aïlin posa son verre sur la table et croisa les mains, tout en avançant le buste en direction de son interlocuteur. Il réfléchit un instant, les lèvres plissées.

« Je dois avant tout être sûr que je ne m'apporterai aucun grief de la part du clan Murray. S'il me laisse parfaitement libre de mes faits et gestes, il y a bien sûr des conditions implicites et jouer avec le feu sans considération pour les retombées serait tout bonnement suicidaire. »

Rétorqua-t-il avec un sourire ironique.

« Néanmoins, j'estime votre proposition tout à fait généreuse. Je me trouverais fou de refuser. Vous devez cependant savoir que cette somme de travail sera délicate à gérer pour un seul alchimiste. Il me faudra sûrement un assistant pour m'appuyer dans certaines petites besognes, afin de gagner un maximum de temps et améliorer ainsi ma productivité. Pas forcément un alchimiste, je sais qu'ils ne courent pas les rues. Un potioniste ou un sorcier qui a des compétences en métamorphose ferait tout à fait l'affaire, dans le cadre des travaux que je pourrais lui confier. Bien sûr, il est évident que je ne le chargerai que des détails concernant nos accords, et qu'il ne sera en aucun cas mêlé à mes affaires personnelles, ou à celles de Murray. »
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Réunion d'affaires [Aïlin] [T]   Réunion d'affaires [Aïlin] [T] EmptySam 29 Oct - 13:55:48

Le léger froncement de sourcils du jeune Bower à l’écoute de ses menaces n’échappa pas à Mikhaïl, mais une absence totale de réaction l’aurait bien plus surpris, voire inquiété. Quelqu’un qui avait un contrôle total de ses émotions était toujours une personne dangereuse car elle pouvait vous surprendre à tout moment. Le jeune homme lui possédait juste ce qu’il fallait de self-control pour ne pas se laisser aller à perdre le contrôle de ses nerfs au mauvais moment mais pour sembler humain tout de même. Le vieil homme écouta ses paroles avec un visage fermé, ne voulant pas laisser voir que la réaction de son jeune convive lui avait plu. Aïlin laissa bien clair que son âge n’impliquait nullement un manque de maturité ou d’intelligence et qu’il n’avait aucune raison de trahir la confiance placée en lui. Il fit même une remarque concernant sa famille -précisant que celle-ci était spécialiste dans l’art de garder les secrets- que Mikhaïl ne releva pas, les problèmes personnels de ses associés ne l’avaient jamais intéressé, sauf lorsqu’ils mettaient en danger son business. Dans le cas contraire, il considérait que chacun était libre de garder une part d’intimité. Il ne voyait aucun intérêt à connaître le moindre détail de la vie de ses subordonnés, c’était une perte de temps et d’argent : il n’avait nullement besoin de connaître leurs secrets honteux pour les mener à la baguette, au propre comme au figuré.

Néanmoins, ne pas s’intéresser aux problèmes familiaux du jeune Bower, ne voulait pas dire qu’il ne savait pas lorsqu’il était judicieux de laisser au jeune homme le temps de se remettre de souvenirs douloureux. Il fit donc tournoyer l’alcool dans son verre avec une dextérité acquise au fil des années tandis que l’ancien Serdaigle réfléchissait. Il avait l’impression que cette discussion prenait la bonne direction mais, pour obtenir l’accord qu’il désirait, il savait qu’il serait hautement néfaste de brusquer son jeune acolyte. Il laissa donc vaquer son regard sur la décoration de son bureau et un léger sourire naquit sur ses lèvres. Cette pièce était la seule qui n’avait pas changé au fil du temps et ce malgré les multiples déménagements qu’il avait été forcé d’orchestrer l’année précédente. Que ce soit tout d’abord chez Andréas Fowl qui l’avait si gracieusement accueilli puis désormais dans ce nouveau manoir qu’il s’était fait construire dans la lande écossaise –le climat était ce qu’il avait trouvé de plus proche à sa chère Russie- il avait tenu à reconstituer son bureau sibérien et ce jusqu’au moindre détail. C’était sa façon d’emmener une petite partie de son pays avec lui, de se sentir chez lui même à des milliers de kilomètres de sa patrie natale.

Mais, cette légère divagation sentimentale ne lui avait pas fait oublier la raison de sa présence en ces lieux si familiers et lorsque son jeune invité reprit la parole, il lui accorda à nouveau toute attention. Il entendit donc avec joie la quasi acceptation des termes du contrat du jeune Irlandais. Les paroles du jeune homme sonnaient divinement à ses oreilles, certes il fallait encore régler quelques détails mais il croyait percevoir dans ses propos une acceptation de principes et si tel était le cas, l’étape la plus difficile était acquise. Il se contenta donc d’hocher la tête pour faire signe à Aïlin de continuer et d’exposer les éclaircissements qu’il désirait. Et lorsque celui-ci reprit la parole il nota attentivement toutes ses requêtes dans son esprit pour pouvoir lui répondre en temps voulu.

Le garçon avait la tête sur les épaules et un sens pratique qui lui rappelait son fils aîné et cela le lui rendait sympathique. Surtout qu’il possédait en plus le calme qu’il manquait parfois à Alekseï pour faire un parfait homme d’affaires. Il savait exposer ses demandes sans sembler en demander trop mais en démontrant clairement et simplement à son employeur qu’elles étaient essentielles pour la réussite de ses projets. Mikhaïl ne put donc s’empêcher de sourire devant ce jeune lion prêt à conquérir le monde avec ses talents mais suffisamment prudent pour ne pas se faire dévorer par les vieux requins auxquels il proposait ses services. Il lui rappelait un peu celui qu’il avait été à son âge mais en plus prudent -lui avait été plus tête brûlée- et surtout en plus solitaire. Mikhaïl lui avait bénéficié de son nom et de l’influence de son père. Certes, il était celui qui, par ses propres moyens, avait fait flotter l’étendard des Dmitriev aux côtés de ceux des plus grandes familles mafieuses de Russie, mais il n’était pas parti de rien. Son père lui avait au moins légué un empire en construction et non pas un nom méprisé comme cela semblait être le cas du jeune Bower.


-Mon jeune ami vos conditions me semblent non seulement acceptables mais tout à fait raisonnables. Je comprends votre inquiétude concernant la réaction de Mr Murray à notre accord, il se trouve que je me méfie également. Par conséquent, je vous propose de vous recontacter pour vous confirmer que notre accord entre désormais en vigueur une fois que j’aurais rencontré Murray. Je tiens à discuter personnellement avec lui de votre cas, parmi plusieurs autres sujets qui nous concernent tous deux. Laissez-moi votre adresse et je vous enverrai un hibou avec le résultat de ma négociation avec Murray et, dans le cas d’un accord comme je l’espère, les consignes pour ma première commande ainsi qu’une avance sur celle-ci. Vous recevrez le reste de l’argent une fois celle-ci terminée.

Ayant la gorge légèrement sèche, il fit une petite pause pour se rafraîchir le gosier d’une bonne lampée de vodka puis continua sur sa lancée.

-Pour ce qui est de l’assistant ou assistante -je ne fais pas de discriminations dans ce domaine tant que la personne est compétente- que vous désirez, je dois vous avouer ne pas être un spécialiste de la question. Lev, mon second, l’homme qui vous a accompagné jusqu’ici, est en charge du personnel, je lui demanderai donc de vous envoyer une liste des personnes de l’organisation compétentes dans les domaines qui vous intéressent et vous pourrez faire votre choix après avoir vu leurs CVs respectifs. A moins que vous n’ayez déjà une personne en tête, dans ce cas, il ou elle devra passer un « entretien d’embauche » si je puis m’exprimer ainsi auprès de Lev pour s’assurer de sa fiabilité. Je suis prêt à vous laisser le choix de vos collaborateurs mais je dois avant tout être certain qu’ils ne nuiront pas à mes affaires, je suis certain que vous comprendrez.

Il finit une nouvelle fois son verre et conclut ensuite la discussion, considérant que, sauf nouvelle question de la part du jeune Bower, en ce qui le concernait, la négociation touchait à sa fin. Il sortit alors deux cartes de visite, une à son nom et une autre à celle de Lev qu’il tendit au jeune Irlandais.

-Sinon, avant que j’oublie. Voici ma carte de visite ainsi que celle de Lev pour que vous puissiez nous joindre en cas de besoin. Normalement, mes rendez-vous passent toujours par Lev mais si vous considérez qu’une information requière que j’en sois informé de suite, n’hésitez pas à m’écrire directement. Je vous fais confiance pour ne pas en abuser, vous avez l’air d’avoir la tête bien faite et de savoir vous en servir correctement, conclut-il avec un sourire franc.

Il se leva ensuite de son fauteuil et tendit la main à Aïlin.


-Bien, et maintenant sauf si vous avez quelque chose à rajouter, je pense que l’on peut considérer cette entrevue comme terminée. Ce fut un réel plaisir de vous rencontre Mr Bower, au plaisir de travailler avec vous. Et, en repartant, n’oubliez pas de donner à Lev l’adresse où je pourrais me procurer ce fameux alcool dont nous avons parlé, je m’en voudrais de rater pareille occasion d’élargir ma culture.

Et comme pour faire écho à ses paroles, la porte du bureau s’ouvrit, faisant place au géant qui avait l’entière confiance du vieux Dmitriev. Le mafieux connaissait suffisamment son patron pour savoir lorsque celui-ci requerrait sa présence sans même avoir besoin d’être appelé. Comment une telle prouesse était-elle possible ? Tout simplement grâce à des années de vie commune.
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