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 La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)
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MessageSujet: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyMer 11 Mai - 15:59:29

[HJ - à tous : priorité à Aïlin, mais après que notre affaire soit réglée, libre à qui le souhaite d'entrer en jeu ...
- à Aïlin: j'espère que ça te convient comme ouverture ! Sinon, il n'est jamais trop tard pour éditer. niarkhéhé ]

Une odeur nauséabonde assaillit les narines de Lolita, pourtant habituées à des fumets non moins désagréables. La jeune femme en eut un haut le cœur et s’arrêta un instant pour identifier d’où provenait une telle infection. Prise d’un doute, elle se cambra en levant le pied gauche, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule en même temps : non, rien sous ce pied là. Et l’autre ?
- Beuuuuuuuurk.

Elle avait marché (et même pas du côté qui porte bonheur) dans ce qui semblait être une déjection animale. C’était verdâtre, à l‘aspect gluant, voir gélatineux (la bestiole se nourrissait-elle de flan ?) et ça dégageait une odeur pestilentielle. D’un récurvite agacé, Lolita nettoya sa semelle et reprit son chemin dans une des sombres ruelles parallèles à l’Allée des Embrumes. Elle vérifia l’heure, sortit à nouveau le parchemin à l’apparence vierge de sa poche et l’effleura de sa baguette. « Bâtiment brique, 200m après Barjow, 21h » avait-elle écrit de sa main. Elle leva la tête, contempla la bâtisse qui faisait l’angle. Une lanterne pendouillait, dans de nombreux grincements, au bout de sa chaîne rouillée. Lolita coupa à droite, retrouva l’Allée des Embrumes, avisa Barjow et Beurk, parcouru la rue du regard et sembla avoir trouvé l’immeuble qu’elle cherchait. Elle hésita un instant, et décida de rester où elle était. Simple prudence … Après tout, elle n’avait jamais vu l’homme qu’elle était censée rencontrer.

En milieu d’année scolaire, Lolita avait commencé à s’inquiéter par rapport à ses finances. Elle avait de gros besoins, notamment alimentaires, et petit à petit, ses économies, même soigneusement gérées, avaient commencé à fondre … Processus lent mais inévitable. La jeune femme, experte en matière de mouvements contenant/contenu, avait rapidement fait le calcul : si elle ne renflouait pas son coffre, bientôt, il lui serait impossible de s’assurer la sérénité à laquelle elle aspirait tant. Elle était lucide : jamais elle ne pourrait servir dans un bar ou, pire encore, un restaurant. La confrontation avec des gens qui mangent était trop dure pour elle. A la limite, du travail de secrétariat ? Non, elle écrivait déjà tant en cours qu’elle ne supporterait pas de remplir à la main des dossiers divers … Alors quoi, se prostituer ? En dernier recours, pourquoi pas. Mais avant d’en arriver à cette extrémité, la jeune fille avait déposé une petite annonce sur le tableau d’affichage du foyer de l’UMA.
Sur un papier, Lolita a écrit:
Étudiante 1ère année
filière Magico-Soins
cherche travail bien rémunéré.

Deux jours plus tard, elle avait reçu un hibou porteur d’un message mystérieux. « On » lui proposait un travail, appelant à la plus grande discrétion. Si elle était intéressée, prière de retourner le hibou et de décrocher son annonce … Ce dernier point serait vérifié. Lolita avait obtempéré, intriguée. S’en était suivit un vaste trafic de messages type télégrammes … Toujours la même écriture … Mais la brune avait fini par comprendre que son correspondant n’était qu’un intermédiaire. De fait, « on » avait fini par lui proposer de rencontrer son futur employeur, afin qu’il lui donne ses instructions sur le travail à effectuer. Elle avait accepté, évidemment.

Aujourd’hui, cependant, alors que la nuit tombait et qu’elle se trouvait seule dans ces lieux malfamés, Lolita se demanda si ses choix avaient été judicieux. Elle vérifia à nouveau l’heure, nerveusement, résolue à ne pas bouger de son poste d’observation, d’où elle voyait le lieu-dit du RDV, sans avoir, avant tout, vu de ses propres yeux la tête de l’inconnu. Elle s’était imaginé un homme jusqu’ici, mais elle commença à se demander pourquoi, après tout, la personne qu’elle devait rencontrer ne serait pas une femme ? Aussi, quand l’ombre d’une silhouette masculine apparut sur la chaussée, terriblement allongée par le lointain réverbère qui la projetait ainsi, Lolita ne réagit pas.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyJeu 12 Mai - 11:22:43

- Penses-tu vraiment qu'elle soit apte à faire ce que je lui demande ?
- Bien sûr Monsieur Bower... Il n'y a nul doute là-dessus...
- As-tu conscience que cette mission nécessite beaucoup de finesse et de prudence ?
- Oui, oui... Bien sûr... Elle fera tout à fait l'affaire. J'ai pris le soin d'aller à sa rencontre, sans pour autant dévoiler mon identité... Elle me semble tout à fait apte à faire preuve d'astuce et de rigueur. Elle m'a l'air d'être une fille très intelligente.
- Que veux-tu dire ? Que tu ne la connais pas ? A-t-elle au moins rempli ce genre de mission par le passé ?
- Oui ! Bien sûr que oui Monsieur Bower. Je ne faisais que vous rassurer à son sujet, voilà tout. N'ayez crainte, votre argent ne sera pas gaspillé. Il faut bien que j'étoffe ma liste de contacts afin de vous proposer le meilleur de mes services, mon cher...
- Je n'apprécie pas du tout le fait que vous preniez des risques à mes dépens.
- Je n'en prend aucun, elle est fiable. J'ai l'oeil pour ce genre de chose, ayez confiance.

À regret, Aïlin laissa tomber une sacoche de gallions sonnants et trébuchants dans la main d'Antonin. Ce dernier lui offrit un sourire rassurant en guise de remerciement, qui n'eut pour seul effet que de déplaire profondément au Serdaigle. Antonin avait beau être son principal intermédiaire ainsi qu'un homme qui ne lui avait encore jamais fait de coup bas pour lui soutirer plus d'argent qu'il n'aurait dû lui être accordé, le jeune Bower ne pouvait s'empêcher de se méfier de lui. C'était instinctif. Il avait l'air trop faux pour être parfaitement droit vis-à-vis des sorciers qui payaient - aussi grassement soit-il - ses services. Ce genre d'air affable, Aïlin connaissait bien pour s'en parer lui-même lorsqu'il désirait ne pas laisser transparaître ses sentiments ou ses objectifs plus profonds. Antonin avait en plus l'aspect type de l'hypocrite bien éduqué. Si Bower se serait bien volontiers passé de sa présence, il savait qu'il comptait parmi ses meilleurs contacts, ceux-là même dotés d'une large culture et d'un carnet d'adresse aussi long que le bras. Du moins, c'était ce qu'il prétendait et ce qui semblait s'être confirmé au fil de leurs rares entrevues. Il n'y avait plus qu'à espérer que cela dure, qu'il ne s'agisse pas d'un mensonge éhonté savamment articulé afin de profiter le plus longtemps possible du généreux salaire qu'offrait le Serdaigle. Cette fois-ci, il avait moins bien payé, cependant. Il espérait que la qualité du service ne s'en fasse pas ressentir...
- Bien, alors demande lui de bien vouloir m'attendre au jour et à l'heure convenue. Si elle fait l'affaire, je te promets une petite prime mon cher Antonin. Au fait, comment se prénomme-t-elle ?
- Lolita Boulanger, Monsieur.
Il s'agissait d'un bien drôle de nom, cependant il ne laissa rien paraître de son étonnement. Sûrement était-elle française, cela sonnait de cette façon. Les français avaient des noms pourvus d'une sonorité parfois très particulière. Au moins celui-là n'était pas trop ardu à prononcer, même pour un irlandais.
- Très bien, je prendrai contact avec vous dès que j'aurais obtenu ce que je recherche. Bonne soirée, Antonin.
- Vous de même, Monsieur Bower.
Le Serdaigle se détourna et traversa la boutique désaffectée en passant par l'arrière-porte qui menait à une ruelle sombre et peu empruntée. Après s'être assuré qu'il n'y ait aucun moldu dans les parages, il transplana.


Il faisait sombre. Une légère brume se mouvait paresseusement au dessus des trottoirs, à hauteur de cheville. Il n'y avait quasiment aucune lanterne allumée. Les riverains de l'allée des embrumes semblaient être plus friands d'obscurité que de lumière artificielle. Protégé de la fraîcheur nocturne par son épaisse cape noire, Aïlin attendait que les neuf coups de vingt-et-une heure retentissent. Il demeurait légèrement en retrait du point de rendez-vous, méfiant malgré lui. Il ne craignait pas la femme qui avait accepté son offre, mais plutôt les créatures étranges et souvent belliqueuses qui pouvaient surgir hors de la nuit, dans ce quartier. Parcourir les quelques mètres qui lui restaient à traverser pour s'exposer sciemment sous le lampadaire qui diffusait une lueur jaunâtre lui semblait être profondément stupide. Dans l'ombre, au moins, il était discret, se fondait à son environnement. Il attendait, légèrement impatient de pouvoir enfin quitter cet endroit pour un lieu plus sûr. Mais lorsqu'une cloche sonna au loin, personne ne se profila.
Cela commençait bien. Si la missionnée lui avait fait faux bond, Antonin allait entendre parler de lui. Il s'avança d'un pas vif jusqu'au point du rendez-vous, devant le bâtiment de brique rouge qui s'élevait légèrement au-dessus des autres. Sous sa cape, sa main droite tenait sa baguette magique légèrement inclinée. Il dépassa le lampadaire, fut ébloui un instant et s'arrêta quelques secondes afin de s'habituer au changement de lumière. Le jeune sorcier parcouru des yeux la ruelle. Elle était déserte, ou presque. À quelques mètres devant lui se dessinait vaguement une silhouette sombre, seulement repérable par ses rares mouvements. Ne restait plus qu'à savoir s'il s'agissait bel et bien de celle qu'il attendait. Comment Antonin l'avait-il décrit, déjà ? Une jeune femme brune, agréable au regard, pas très grande, fine et pourvue d'un maintient élégant, très « français », avait susurré Antonin avec un sourire rêveur. C'était sur ce détail plus que sur un autre que Bower se focalisa, puisque le reste de sa personne semblait somme toute assez classique.

Sa silhouette se précisa bientôt malgré la pénombre régnante, jusqu'à devenir tout à fait identifiable. Aïlin s'arrêta, interloqué. Lorsqu'Antonin lui avait précisé qu'il s'agissait d'une « jeune femme », il n'avait pas imaginé que cela signifiait « aussi jeune que lui ». À moins d'être précoce, cette sorcière ne devait guère avoir plus d'expérience que lui en matière d'illégalité.... et bien que cela fasse déjà un bon score, ce n'était certainement pas une professionnelle pour autant. Aïlin regrettait déjà d'avoir tenté de faire quelques économies en amaigrissant le salaire d'Antonin. À l'heure qu'il était, ce dernier devait bien rire d'avoir roulé Bower dans la farine, mais il s'occuperait de son cas plus tard. Pour le moment, il s'arrêta devant la présumée Lolita et lui adressa un regard entendu.

- Bonsoir, Miss Boulanger, c'est cela ? Ravi de vous voir ponctuelle... et aussi prudente.
Au moins n'avait-elle pas eu la témérité de s'avancer à découvert, ce qui laissait soupçonner qu'elle possédait au moins l'une des vertus qui lui seraient nécessaires pour mener à bien sa mission. D'un signe de la main et d'un sourire, il l'invita à marcher. Rester sur place pourrait éveiller les soupçons d'un agent de police qui aurait eu l'idée saugrenue de passer par là, ou de n'importe quel sorcier mal intentionné. Le dark shop n'était pas bien loin et il lui tardait de s'installer dans un fauteuil confortable, une tasse de thé ou de café en main.


Dernière édition par Aïlin Bower le Sam 14 Mai - 21:17:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyVen 13 Mai - 16:00:19

Dong … Dong … Dong …

Ce devait être une blague, car personne ne venait. Un volet claqua dans le dos de Lolita, mais elle n’y fit pas attention. L’Allée des Embrumes demeurait désespérément vide. Aussi vide qu’elle. Elle ne savait plus ce qu’elle fichait là. Elle eut envie de partir, tout simplement, mais elle se souvint à temps qu’il y aurait une rémunération à la clé. A moins, bien entendu, que toute cette histoire ne soit un fantastique canular. Qu’un étudiant farceur, à l’humour discutable, se soit amusé à ses dépends. Au reste, elle était bien crédule. Quelques missives, terriblement brèves et dénuées de la moindre information concrète, avaient suffit à la faire se déplacer jusqu’ici. Quelle idiote !

Dong … Dong … Dong …

Partir ou rester ? C’était bien neuf heures au moins ? Elle n’avait pas l’original du courrier le précisant sur elle, seulement les indications qu'elle avait elle-même recopiées. D'ailleurs, son mystérieux indicateur lui avait demandé de brûler les hiboux parchemins à chaque fois (le pyromane quoi ...). Elle ne l’avait pas fait, non pas qu’elle soit du genre à chercher les ennuis, mais tout simplement par soucis d’honnêteté : si « on » lui demandait de tuer quelqu’un, elle ne le ferait pas. Car oui, elle y avait pensé, à cette éventualité. Et si c’était ça le job, et bien il se ferait sans elle ! Mais comme ces gens là ne rigolent pas, elle avait gardé les traces écrites dont elles disposaient. Celles-ci lui serviraient de « monnaie d’échange » : non, elle ne faisait pas le travail, et si « on » la tuait, les enquêteurs trouveraient les lettres et remonteraient à la source.

Dong … Dong … Dong …

Un bruit de pas se fit entendre à proximité, et la jeune femme se tassa dans l’ombre. Cape noire, silhouette masculine, ce devait être lui, son rendez-vous. Elle attendit de pouvoir distinguer son visage, persuadée qu’on peut voir dans les traits des gens leur propension à la cruauté, et constata, non sans surprise, que le jeune homme, ou le grand adolescent, devait avoir son âge ! Donc, c’était bel et bien une farce. Sûrement un étudiant dragueur en mal d’inspiration pour aborder les filles … Si ce n’était pas malheureux … Il sembla l’avoir vu et vint vers elle.


- Bonsoir, Miss Boulanger, c'est cela ? Ravi de vous voir ponctuelle... et aussi prudente.
- Ravie de vous savoir ravi, Monsieur … ?


Répondit-elle sarcastiquement, haussant les épaules pour tout commentaire par rapport à sa dernière réflexion, et ce tout en lui emboitant le pas. (C’est une fille polyvalente hein ?) Après tout, il y a dix minutes, cette décision de rester dans l’obscurité lui avait semblé être simplement de l’ordre du bon sens. Mais maintenant qu’elle commençait sérieusement à douter qu’il y ait un travail derrière toute cette mise en scène, la remarque du garçon ne lui apparaissait que comme une moquerie de plus. D’où les accusations mordantes qu’elle porta aussitôt, à voix très basse, en marchant de plus en plus vite, la semelle de ses ballerine vernies claquant sur les pavés.


- Je croyais que je devais rencontrer un éventuel … peu importe en fait, vous savez très bien. Ecoutez, de deux choses l’une … Soit vous avez vraiment un truc à me proposer, mais j’en doute vu votre âge, et quand je dis un « truc » je parle d’un poste rémunéré, pas d’un plan à trois ; soit tout ceci est une blague, vous l’avouez, je vous maudis de m’avoir fait perdre mon temps parce que je suis sérieuse depuis le début, comme vous avez du vous en rendre compte avec les missives qu’un copain a écrit pour vous !

Lolita le regarda de toute sa hauteur, bien qu’il la dépasse d’une bonne tête. Elle affronta ses yeux qui la fixaient sans détour, sans peur, avec toute la colère qu’inspire le désespoir. Elle était fatiguée, elle avait faim, elle détestait cet endroit et elle haïssait ces bouffons d’étudiants qui se mettaient en travers de son chemin ! Il ne lui vint pas à l'esprit une seule seconde qu'en dépit de son inexcusable jeune âge, le garçon était peut-être riche et avait peut-être véritablement une proposition avantageuse à lui faire. Il ne lui vint pas non plus à l'esprit que si tel était le cas, elle venait sans nul doute de bousiller ses chances de se faire embaucher ...
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyVen 13 Mai - 21:00:14

Cette jeune femme ne lui disait finalement rien qui vaille. L'effronterie avec laquelle elle lui répondit lui fit hausser les sourcils et il la considéra un instant d'un oeil interdit. Si elle s'adressait avec autant d'amabilité à ses employeurs, elle risquait de s'attirer bien des ennuis. Il s'engagea dans la rue sans daigner répondre. Évidemment, il ne s'imaginait pas une seule seconde que cette Lolita puisse se faire les réflexions qu'il s'était lui même fait à propos de sa jeunesse. Aïlin ne pensait pas, en effet, pouvoir passer pour un obscur farceur. Il ignorait tout bonnement comment s'était fait le contact entre Miss Boulanger et Antonin et pensait que ce dernier l'aurait assez rassuré sur la fiabilité de son futur contact. Or, cela ne semblait pas être le cas. En effet, Lolita l'affublait à présent d'un discours particulièrement cinglant et irritant, pensant à tort être la victime d'une escroquerie de mauvais goût, voir pire encore, d'un adolescent en mal de sexe. Le Serdaigle se figea. La façon dont elle lui adressait la parole ne lui plaisait pas du tout. C'était lui l'employeur, lui qui payait et si la demoiselle était insatisfaite pour quelque raison, il n'avait aucune envie de perdre davantage de temps en sa compagnie. Antonin allait réellement entendre parler de lui !
Exaspéré, Bower tourna un regard glacial à Boulanger. Mieux valait régler le malentendu immédiatement, et par la même occasion, remettre la française à sa place. Il glissa nonchalemment une main dans le revers de sa cape et en extirpa une bourse pleine à craquer, qu'il jeta avec mépris entre les mains de la sorcière.


- Écoutez-moi bien. Si vous n'avez pas envie de travailler pour moi, gardez ce sac et rentrez chez vous. Je crains que votre jeunesse soit plus gênante pour moi, qui attend de la maturité et de la rigueur de la part de ceux que j'embauche, que pour vous. À moins bien sûr qu'à vos yeux un sac de gallions ait plus de valeur lorsqu'il est offert par une main ridée. De plus, j'ignore où mon collègue vous a dégottée, mais je me pose des questions quant à votre professionnalisme. Vous devriez savoir que vous n'avez pas à connaître mon identité. Mon intermédiaire sait qui je suis, vous, ce que vous avez besoin de savoir pour obtenir votre argent.
Il avisa du menton la bourse qu'il venait d'envoyer à la jeune femme et braqua son regard sur elle.
- Il y a cent gallions là-dedans. Je vous en offre cinq-cents de plus pour accomplir à la lettre ce que je vais vous demander de faire. Si vous désirez en parler, suivez-moi.

La prochaine fois, il aurait le bon sens d'utiliser du polynectar afin d'éviter ce genre de déconvenues. D'autant plus que cela était plus sûr pour lui. Bien qu'elle n'avait pas son nom, Lolita connaissait à présent son visage et parmi une liste de suspects, il était tout à fait reconnaissable. L'héritier Bower ne passait pas inaperçu, et c'était une qualité autant qu'un véritable handicap lorsque l'on commençait à flirter avec l'illégalité.
Sans chercher à savoir si Lolita le suivrait ou repartirait avec son argent, Aïlin reprit sa marche, plus vivement qu'auparavant. Il tourna dans une rue adjacente, guidé par l'habitude et s'arrêta au bout de quelques minutes devant la devanture d'une boutique dont la peinture d'un bleu sombre se craquelait de part en part. D'épais stores noirs cachaient l'intérieur de l'échoppe, séparés par un perron se terminant sur une épaisse porte de bois sombre. Au centre de cette dernière, la gravure d'une tête de gargouille le regardait d'un air revêche. Le Dark Shop n'avait pas grande allure, mais il renfermait bien plus d'objets précieux que son aspect le laissait présager. Malgré son nom et les penchants de son propriétaire pour les travaux obscurs, des artefacts de toutes origines se confondaient sur les étagères, libérant une énergie magique toute particulière. L'ambiance, bien qu'oppressante, avait quelque chose d'envoûtant. Mais pour le moment, seule l'enseigne gisait au dessus de la tête du Serdaigle, grinçant de temps à autre lorsque la brise la poussait trop en avant.

D'un pas assuré, Aïlin gravit les quelques marches qui le séparait de l'entrée et posa sa baguette magique sur le menton de la gargouille. Il espérait que son ancien patron n'ait pas finalement décidé de lui retirer ses accès à la boutique. Il attendit quelques courtes secondes tandis que la statuette roulait de gros yeux et fut soulagé de l'entendre lui souhaiter d'une voix éraillée la bienvenue. La porte s'ouvrit d'elle-même et Bower s'engouffra dans l'obscurité.
Habitué des lieux, il navigua sans mal entre les nombreuses étagères et présentoirs jusqu'à parvenir au centre de la pièce, où un gros lustre ancien pendait en grinçant légèrement. D'un « lumos », il alluma les branches du plafonnier. Une lueur tamisée se répandit dans le local, offrant aux yeux une large collection de bijoux et de divers statuettes, faïences, reliques et pierres précieuses enchantées ou... maudites. Cet étalage d'objets magiques devraient finir de convaincre Lolita qu'elle n'était pas tombée sur un fabulateur. Il l'avisa d'un regard interrogateur, avant de tendre la main vers la rambarde d'un étroit escaliers qui s'enfonçait dans les sous-sols.

- Alors... convaincue, ou je vous renvoie dans vos appartements avec un sortilège d'oubliettes en prime ?
Surjoua-t-il avec un insolent orgueil, avant de lui adresser un regard et un sourire plus aimables. Il était inutile de continuer les hostilités, tant que Lolita faisait l'affaire, il se fichait bien de son âge ainsi que de son caractère − manifestement emporté. Si elle l'avait suivit jusqu'ici, peut-être y avait-il une chance qu'elle vaille finalement quelque chose.
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptySam 14 Mai - 13:14:08

Le rustre, il ne répondait pas ! Ni nom, ni non face à ses accusations … tout le désignait coupable d’immaturité ! Lolita songea sérieusement à tourner les talons et à planter cet illuminé ici-même, mais le mouvement discret qu’elle surprit soudain la figea sur place. Il venait de fourrer la main dans sa cape : cherchait-il sa baguette ? Allait-il l’attaquer pour la punir de sa verve ? Elle s’empressa de saisir sa propre baguette dans sa poche, se tenant prête à se défendre à la vue du moindre bout de bois ennemi, agressif ou non. Elle n’eut pas à le faire : le jeune homme venait de sortir de sous sa cape, non pas une arme, mais une bourse au tintement caractéristique de ... l’argent. love Il la lui lança avec un air dédaigneux qui humilia la demoiselle au plus haut point. Bouche-bée, elle accusa le coup sans sourciller lorsqu’il la remit à sa place en quelques phrases bien senties – et somme toute assez méritées. Lolita était comme tout le monde : elle n’aimait pas s'entendre dire ses quatre vérités. La petite phrase « à moins bien sûr qu'à vos yeux un sac de gallions ait plus de valeur lorsqu'il est offert par une main ridée » raisonnait désagréablement dans sa tête : le garçon n’avait vraiment pas tort, elle manquait de tolérance et de discernement. Après tout qu’importe l’âge ? On pouvait être sérieux à quinze ans et totalement infantile à vingt-cinq … Tout dépendait du vécu, du caractère développé, de la personnalité : en un mot, tout était toujours relatif à l’individu particulier à qui on avait à faire. Elle aurait dû s’en souvenir, et ne pas agresser son interlocuteur de la sorte. Tandis que l’homme-sans-nom lui reprochait son manque de professionnalisme, reproche tout à fait justifié, la jeune femme soupesa la bourse qu’il lui avait jetée, rougissant lorsqu’il annonça son contenu.

CENT GALLIONS ! Pour s’être pointé à un rendez-vous ?! Etait-il fou ? Etait-il milliardaire ??? Cinq cents de plus pour effectuer le travail ??? Ma parole, c’était plus un emploi, c’était une mine d’or !!! Les calculs furent rapides dans la tête de la brunette : à raison de 2 gallions dépensés par jour en nourriture destinés à remplir les toilettes, elle pouvait espérer, à l’issue du job, six-cents jours de tranquillité boulimiesque … Ni une ni deux, elle emboîta le pas à son mécène (car mourir est un art, voyons) ! Elle le suivit en ruminant de sombres pensées, se traitant d’idiote, maudissant le manque de contrôle et donc l’aveu de faiblesse qui avait été le sien, les yeux regardant ostensiblement ses pieds à elle, ne les relevant que rarement, horriblement gênée. Il fallait qu’elle se rattrape, maintenant. Mais comment ? S’excuser ? Ca paraissait difficile … S’expliquer ? Il n’avait pas l’air du genre compréhensif. Comme elle, il semblait pressé et d’une efficacité rare.

L’inconnu la mena dans une sombre boutique : une voix grinçante leur souhaita poliment la bienvenue. Lolita daigna lever la tête, le menton haut, retrouvant son allure digne et fière de tous les instants, cherchant d’où venait cette voix. Mais il n’y avait personne. Uniquement des étalages chargés d’objets travaillés, aux formes tarabiscotées, dégageant une aura magique des plus envoutantes. L’ensemble avait quelque chose de fascinant qui la laissa muette d’admiration. Elle était sous le charme de l’endroit et se retint avec peine d’effleurer du bout de ses doigts la drôle de relique qui lui faisait face. On aurait dit un « bang » moldu, excepté qu’il était visiblement en cristal et empli d’un liquide noir comme du pétrole à l’odeur entêtante de Belladone. Lolita tendit la main droite (ce fut plus fort qu’elle) mais la lumière fournie par le lustre éclaira de façon ostentatoire les cicatrices à la base de son index et de son majeur : effarée par cette vision dérangeante de sa main décharnée, agressée par ses dents, elle recula en baissant le bras et se tourna aussitôt vers son hôte qui venait de lui parler.


- Vous n’avez pas besoin de me menacer vous savez, lui répondit-elle en souriant aimablement. Oui, je suis convaincue, et vous prie de m’excuser pour la terrible rudesse de mes imputations. Je m’attendais à un sorcier plus âgé, n’ayant eu aucune information préalable. J’ai été surprise, croyez-le, et mes mots ont sans doute dépassé ma pensée. Elle marqua une pause puis enchaîna sans plus attendre : Voulez-vous me parler de ce … travail ? Je vous avoue être dévorée de curiosité, maintenant que vous m’avez mené dans ce lieu on ne peut plus captivant.

Tandis qu'elle parlait, elle s'était composé un visage d'intérêt poli mais néanmoins vif. Elle était experte en masques, tant sa vie entière nécessitait le port de costumes variés. Ce n'était pas tant de l'hypocrisie que le seul moyen de survivre qu'elle ait trouvé. Ainsi, elle évoluait avec grâce dans un monde d'apparences, en habits de dentelles et froufrous, pour cacher le vide qui la remplissait et, surtout, le besoin avilissant qu'elle avait d'être aimée et protégée. Mais pour le moment, là n'était pas la question.
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptySam 14 Mai - 20:32:58

Bower observa la jeune femme s'intéresser aux artefacts surchargeant la boutique d'un froncement de sourcils. Toucher le moindre objet ici était fortement déconseillé si l'on n'en connaissait pas son origine ainsi que ses effets. Il en avait fait lui-même les frais un an auparavant, tandis qu'il travaillait dans les locaux, un jour où il s'était retrouvé seul. Le buste de marbre d'une femme, une illustre comtesse des Carpates, avait-il apprit plus tard, l'avait un jour fasciné au point de ne plus pouvoir en détacher son regard. Ses yeux particulièrement réalistes, taillés dans deux rubis avaient semblé suivre le moindre de ses mouvements, jusqu'à ce qu'il s'approche, encore et encore. Trop près. Sa main s'était tendue vers la joue froide qui rendait si parfaitement les rondeurs de ce visage altier, et s'en était suivi le trou noir. Il se souvenait seulement avoir été sorti d'une profonde inconscience par Curtis, le gérant du Dark Shop et s'être fait sévèrement rappeler à l'ordre. Les jours qui avaient suivi étaient également nébuleux. Il était demeuré dans un état rêveur qui l'empêchait d'accomplir la moindre chose correctement, tandis que son esprit était parcouru d'étranges pensées, de souvenirs et de sensations qui ne semblaient pas lui appartenir.
Il avait eu de la chance, le maléfice aurait pu être bien plus dangereux que cela. Par précaution, le buste avait néanmoins été relégué dans la réserve, précieusement camouflé dans un coffre fermé à clef. Curtis lui avait expliqué que la mystérieuse statue risquerait de devenir une obsession impossible à éradiquer, s'il avait encore le malheur de poser le regard dans ses yeux sanguinaires. La toucher une fois signifiait être condamné à la toucher de nouveau, quelle que soit la force de la volonté et de se retrouver prisonnier des souvenirs de la comtesse. Être dans les yeux de Narcisse sans en être dans sa peau était une expérience terrible, avait ricané Curtis, avant de l'abandonner à ses travaux d'alchimiste.

Aïlin fit un pas en avant pour arrêter Lolita, mais cette dernière se ravisa heureusement d'elle-même. Et, Ô joie, elle s'adressait sur un ton bien plus aimable à présent. L'argent que lui avait proposé le jeune homme avait certainement fait son effet. C'était assez triste à constater, mais on ne pouvait changer la nature humaine, aussi affligeant était cet inéluctable attrait pour la matière, en particulier celle ronde et dorée camouflée par la bourse que possédait à présent la missionnée.
Malgré la nature peu aimable de cette pensée, le Serdaigle offrit un sourire de circonstance à la jeune femme avant d'acquiescer sobrement. Avec un effort, il comprenait sa réaction, bien qu'elle ait été démesurée. Mieux valait en général s'assurer de la fiabilité des gens, avant de les accuser de quoi que ce soit. Mais tout le monde n'était pas aussi mécaniquement logique qu'Aïlin et il ne pouvait décemment pas lui tenir rigueur de cela.

- Ce n'est qu'un regrettable malentendu dont vous n'êtes pas entièrement responsable, je l'admets.
Murmura-t-il avec bien plus de douceur.
- ...Bien sûr, nous sommes ici pour cela. Mais descendons tout d'abord dans un endroit moins chargé de maléfices, cela est plus sûr pour notre intégrité mentale à tous deux. Un incident est si vite arrivé. À ce propos, je ne peux que vous suggérer de ne toucher à rien, aussi grande puisse être la tentation. Les plus belles choses sont souvent les plus dangereuses, ici.
Continua-t-il, s'abstenant cependant de préciser qu'il en avait fait les frais. Ce détail avait une fâcheuse tendance à malmener son amour propre lorsqu'il se le remémorait.

Aïlin descendit les escaliers qui menaient à un couloir donnant sur deux portes. Il ouvrit celle de droite et y pénétra, avant d'allumer un plafonnier bien plus rudimentaire que le précédent. La salle était très sobre. Un simple papier peint vieillot, aux motifs floraux usés par le temps ornait les murs et un vieux plancher, rajeunit d'un coup de lustrage, gémissait au moindre pas. Une table basse entourée de deux fauteuils bas de brocart mauve attendait de voir les hôtes s'installer non loin d'une petite cheminée, tandis que de l'autre côté de la pièce s'étendait un large établi. Il s'approcha d'un des fauteuils et le tira en arrière, invitant d'un geste Lolita à s'installer.

- Quitte à discuter, autant que ce soit confortablement... Désirez-vous une tasse de thé ?
Il tendit sa baguette en direction de la théière qui trônait au milieu de la table et murmura un sortilège. Aussitôt, cette dernière se mit à siffler en libérant un filet de vapeur. Aïlin jeta un récurvite sur le reste du service à thé et souleva la théière jusqu'aux tasses, avant de suspendre son geste, attendant d'abord la réponse de Lolita.

- Le travail que je vous offre est assez simple au premier abord. J'ai besoin d'un grimoire très recherché pour parfaire mes connaissances dans un domaine magique très particulier. Cependant, vous imaginez bien que le livre en question est une perle rare qui ne se trouve pas à chaque coin de rue. Il en existe, à vrai dire, quatre exemplaires. Le premier se trouve à la bibliothèque magique d'Angleterre. Le second, dans un obscur musée en Allemagne, à demi ravagé par un incendie. Le troisième a disparu avec son propriétaire il y a une cinquantaine d'années.
Il marqua un temps d'arrêt pour récupérer sa tasse de thé, qu'il porta à ses lèvres malgré la fumée qui s'élevait de la boisson ocrée.
- Celui que vous devrez trouver est dans la bibliothèque d'un certain Sedna Fogarty. C'est un collectionneur irlandais, friand de raretés. Néanmoins, il ne tire aucun usage de ce livre, si ce n'est la satisfaction de l'avoir sur l'une de ses étagères. Bien sûr, il refuse de le vendre, même au meilleur prix. Et c'est un connaisseur. Si nous laissions une imitation à la place du grimoire, il finirait par s'en rendre compte. Aussi j'aimerais que vous recopiiez le contenu de ce livre dans un autre, que j'ai acheté à cet usage. Ce n'est pas tant le livre en soi qui m'intéresse, mais son contenu.

Bower s'installa plus confortablement contre le dossier de son siège et avala une nouvelle gorgée de ceylan, tout en regardant Lolita dans les yeux. Il attendait sa réaction et, surtout, la réponse de la jeune femme. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ait, comme le lui avait assuré Antonin, les capacités pour ce genre de travail. Bien sûr, il aurait pu demander la permission à ce Fogarty de recopier le grimoire, mais le vieil homme était un paranoïaque doublé d'un misanthrope qui craignait qu'une pâle copie de l'ouvrage ne soit faite par quelque sorcier mal intentionné. Il était impossible d'avoir accès au moindre de ses livres en s'arrangeant avec un tel homme. Ce n'était pas faute d'avoir envoyé Antonin négocier, pourtant.
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptySam 14 Mai - 21:33:24

L’homme à l’identité toujours aussi mystérieuse s’adressa à Lolita avec un ton étrangement doux, presque bienveillant, qui la rassura quant au travail qu’il lui proposerait. Elle ne s’inquiétait plus par rapport à celui-ci : le garçon n’avait aucunement l’apparence d’un barbare, et quand bien même il aurait eu à commettre un acte malveillant, il semblait suffisamment intelligent pour savoir qu’elle n’était, ni de taille à le faire, ni assez stupide pour l’accepter.

Quoi qu’il en soit, sa mise en garde face aux menaces que représentaient les objets entreposés en ce lieu intriguant n’atterrit pas dans l’oreille d’une sourde : Lolita se promit qu’on ne la reprendrait plus à s’approcher trop près des bizarreries exposées ici. Cependant, lorsqu’il évoqua leur « intégrité mentale à tous deux », elle se retint de sourire : elle savait parfaitement qu’elle était, personnellement, dénuée de cet équilibre psychique que possède tout un chacun. La plupart des femmes pensent que si elles mangent moins gras, moins calorique, ou moins tout court, elles perdront du poids et tout sera pareil, excepté qu’elles auront un corps mince qui fera leur fierté au quotidien. Lolita était bien placée pour savoir que cette croyance était erronée : en vérité, une fois en restriction (ne serait-ce que cognitive), plus rien n’était comme avant. On devenait obsédée par la nourriture. De plus, l’obsession de la minceur ne décroissait pas en perdant du poids – au contraire ! Aussi la jeune femme vivait-elle dans un monde parallèle où rien n’avait d’importance sinon la nécessité d’être maigre, chose dont elle ne profitait absolument pas puisqu’elle ne se rendait pas compte qu’elle l’était. De fait, la voix de sa conscience s’était tue quand elle avait commencé à vomir. Cet acte cruel, d’une grande violence, était un crime contre le corps, contre l’âme, contre soi. Il fallait être fou pour croire que ne pas manger était la seule solution aux problèmes de la vie. Lolita était folle. Alors, de quelle intégrité mentale parlait-il ? Elle eut envie de rire. Elle s’en abstint. Ce n’était ni le moment ni l’endroit pour étaler ses troubles, aussi amusants soient-ils …

Elle descendit à la suite du jeune homme dans ce qui semblait être un petit salon, à la décoration vieillotte – papier peint fleuri délavé, parquet usé qui craquait sous leurs pas – et meublé simplement. Elle s’assit dans un des deux fauteuils mauves qui entouraient la cheminé où elle alluma un petit feu, d’un bref coup de baguette magique, après avoir hésité un instant … peut-être n’étaient-ils pas censés être ici ? Bah, si leur présence devait rester secrète, elle éteindrait les flammes.


- Volontiers, répondit-elle lorsque l’inconnu lui proposa une tasse de thé.

Elle approcha sa bouche du liquide chaud aussitôt qu’elle fut servie, mais il était bouillant, et elle dût souffler plusieurs fois dessus, provoquant des remous à la surface du thé, avant de pouvoir y tremper les lèvres. En même temps, elle écoutait attentivement les indications que lui fournissait enfin son interlocuteur, réfléchissant à toute allure. A vrai dire, au lieu de lui apporter des réponses, il soulevait encore davantage de questions … qu’elle s’empressa de poser, mais d'une manière qu'elle pensait (ou du moins qu'elle espérait) détournée, de telle sorte qu’on ne s’en rendit pas forcément compte.


- C’est un connaisseur qui refuse de vous le vendre, et qui s’apercevrait du moindre subterfuge … Si vous avez déjà tenté une démarche auprès de lui, n’est-il pas, comment dirais-je, inquiet pour son livre ? De façon suffisamment forte pour qu’il ait protégé ce dernier ? Si je comprends bien, il faudrait que je m’introduise chez lui avec de fausses intentions, assez longtemps pour pouvoir recopier le contenu de ce livre … Savez-vous s’il recherche une domestique ? Une dame de compagnie ? Je me vois mal entrer dans sa demeure de façon illégale. Je ne connais pas les lieux, je doute qu'il vous ait fait visiter, et je serais trop inquiète de me faire surprendre. Du coup, je ne pourrais pas être suffisamment efficace, ni disposer d’assez de temps. A moins que … Vous avez besoin de l’intégralité du livre, ou juste d’une partie ? Non, vraiment, me faire embaucher ... ou inviter ? ... sous un prétexte fallacieux me semble le plus judicieux,
conclut-elle enfin.

Il était vrai qu’elle ne se sentait pas capable de pénétrer en catimini chez ce Fogarty. Mais si elle parvenait à tromper le vieil homme et à gagner sa confiance, de sorte qu’il la laisse se balader chez lui comme bon lui semblait, l’affaire était dans le sac. D’ailleurs, n’avait-elle pas songé à se prostituer, quelques mois auparavant ? L’idée ne la dérangeait pas. Elle n’avait plus aucune dignité depuis bien longtemps. Elle se demanda depuis quand, d’ailleurs … Peu importait. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’à moins que le collectionneur ait besoin d’une bonne à tout faire ou encore d’une cuisinière, il faudrait qu’elle devienne sa maîtresse. Sauf, bien entendu, si le jeune homme qui lui faisait face actuellement avait une meilleure idée que celle-ci à proposer. Toutefois, elle en doutait … Sinon, pourquoi aurait-il eut besoin d’une femme ? Il aurait très bien pu faire ami-ami lui-même.
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyLun 16 Mai - 16:11:41

Sous l'impulsion d'un sortilège de la brune, un feu grondant s'éleva dans l'âtre et grignota de sa lueur rougeoyante la pénombre qui demeurait malgré l'éclairage. Ce n'était pas une mauvaise idée. La pièce souterraine n'était pas chauffée et particulièrement froide. Le feu de cheminée conférait un peu plus de chaleur, aussi bien physiquement que psychologiquement, au lieu. Il versa une tasse de thé à Lolita puis la lui tendit, tout en lui expliquant la situation qui l'avait amené à demander les services d'un tiers.
Il n'avait, en revanche, pas encore fait part de son plan pour pénétrer dans le vaste corps de ferme qui servait de demeure à Fogarty. Il préférait d'abord obtenir l'avis de la sorcière sur la marche à suivre. C'était seulement ainsi qu'il pouvait mesurer ses dispositions, ce dont elle se sentait capable ou non de faire. S'introduire chez un sorcier n'était jamais simple, en particulier lorsque le dit sorcier était un homme riche et influent dans son domaine, qui vivait dans la crainte continuelle de voir sa précieuse collection atterrir dans la bibliothèque d'un tiers.
Sedna n'avait pas la réputation d'être un grand sorcier. Son usage de la magie était très basique et s'il avait tenu à protéger seul ses livres par quelques sortilèges - trop méfiant pour laisser un professionnel s'en charger et lui voler un grimoire par la même occasion - il ne serait pas difficile de faire chuter une à une toutes les protections. Cependant, il fallait d'abord savoir où l'on allait, savoir quelle pièce était à éviter, et les horaires de chaque résident afin d'être certain de risquer le moins possible.
Heureusement pour son affaire, Aïlin avait déjà pensé à tout cela. Il avait obtenu le cadastre et le plan de la maison sous un prétexte fallacieux auprès du comté de Castlebar en se faisant passer pour l'un des avocats de Fogarty. Le polynectar était définitivement une invention merveilleuse.

Les questions que se posait Lolita soulevaient d'autres problèmes, qui n'étaient rien d'autre que le coeur de la mission et en faisaient toute sa complexité. Miss Boulanger proposait une méthode tout autre que celle qu'avait imaginé Bower. Gagner sa confiance ne lui était pas venu à l'esprit. L'homme était totalement fermé au monde extérieur et ne fréquentait qu'occasionnellement la communauté des humains pour obtenir de nouvelles raretés. Au grand damn de ses pairs, il n'invitait jamais personne dans sa propriété, si bien qu'il avait finit par devenir victime des quolibets de la presse, qui ne manquaient jamais d'émettre quelques sarcasmes bien sentis dès qu'il faisait l'acquisition d'un nouvel ouvrage. Des titres tels que "Encore un livre envoyé dans la machine à disparaître" ou encore "Enlèvement d'un énième ouvrage de notre patrimoine culturel contre la modique somme de 8000 gallions" couvraient les journaux dès qu'une transaction était menée par Mr Fogarty. Son manque d'ouverture d'esprit et de confiance envers les autres collectionneurs, ou tout autre amateur friand de beaux ouvrages en faisaient un homme au moins autant exécré qu'il exécrait lui même le reste de la communauté. Antonin avait eu toutes les peines du monde pour parvenir à créer un contact avec le vieil homme et Aïlin se demandait encore par quel miracle il avait réussit à le prendre à part lors d'une vente aux enchères. Ce dernier était même parvenu à mettre la main sur l'une des rares employées du collectionneur, une vieille cuisinière harassée par des années de service auprès de cet acariâtre individu. La subtilité et l'intelligence d'Antonin lui avaient permis d'en apprendre beaucoup sur le mode de vie de leur victime.

Aïlin acquiesça les propos de Lolita et se pencha en avant pour poser sa tasse sur la table basse. Le fait qu'elle doute de sa capacité à entrer illégalement chez Fogarty contrariait grandement ses plans. La mine soucieuse, il pinça les lèvres et pris le temps de réfléchir avant de reprendre la parole.

- Si cela était aussi simple, croyez-bien qu'une reproduction du contenu de ce livre serait déjà en ma possession. Antonin, l'homme qui est entré en contact avec vous, aurait déjà gagné la confiance de Fogarty, s'il était aussi aisément approchable. Malheureusement, c'est un individu très particulier, enfermé dans son monde et ses livres Je ne pense pas qu'il puisse y avoir pire ermite en Irlande. Il n'accepte jamais personne chez lui, et hormis une cuisinière qui lui sert aussi de femme de ménage, il n'a aucun employé à son service. Peut-être qu'une femme saurait mieux gagner sa confiance, mais j'en doute. Il se méfiera d'autant plus de vous que vous êtes jeune et séduisante. Cet homme n'a même jamais été marié, tant sa confiance en l'autre est déplorable. Non, je crains qu'il faille vraiment s'introduire chez lui. Rassurez-vous, étant donné que j'ai envisagé cette solution comme étant la meilleure, j'ai pris quelques dispositions. ...Un instant, je vous prie.

Aïlin se redressa et fouilla dans la poche de son veston, de laquelle il sortit deux morceaux de parchemin soigneusement pliés. Il les déplia et les lissa avant de les tendre à Lolita. Il s'agissait du plan et du cadastre qu'il avait obtenu et qui représentaient très fidèlement la demeure de Sedna Fogarty. En bas du cadastre, une mention manuscrite précisait plusieurs dates et horaires suivies d'une précision sur l'évènement auquel ils se référaient. Plusieurs conférences, ventes aux enchères et expositions étaient répertoriées, concernant toutes la collection de grimoires.
- Il ne serait en revanche pas très difficile de l'attirer hors de chez lui en le conviant à l'un de ces évènements. Quelqu'un s'est chargé d'espionner la cuisinière. Elle est réglée comme une horloge, ce ne sera pas très complexe de l'éviter. ...Tenez par exemple. Chaque mardi, elle se rend l'après midi entière chez sa nièce à Dublin. Le jeudi, elle part deux heures le matin faire les courses de Mister Fogarty. Quant à ce dernier, il ne quitte quasiment jamais sa demeure si ce n'est pour se rendre aux évènements tels que ceux que j'ai relevé. Il lui arrive quelques fois de se rendre à Sainte Mangouste, mais c'est un fait plutôt rare, au détriment de sa santé. D'ailleurs, d'après les informations que j'ai obtenu, le corps médical est le seul élément extérieur qu'il accepte chez lui. Ce sont toujours les mêmes qui se rendent à sont chevet cependant, et ils n'ont pas la possibilité de se promener dans sa maison.

Il marqua un temps d'arrêt et avala une gorgée de thé, avant de reposer la tasse dans sa coupelle en poussant un léger soupir. Parler autant l'épuisait, mais cela était nécessaire afin que Lolita comprenne tous les tenants et aboutissants de l'affaire.
- Pour répondre aux autres questions que vous vous posez, sachez qu'il se méfie tant du reste du monde, comme je l'ai déjà expliqué, qu'il craint continuellement pour ses livres. Je crois que les propositions d'achats qu'il reçoit chaque jour aient malgré tout noyées la mienne. J'ai pris la précaution d'attendre quelques mois afin qu'il oublie ma requête. Cependant, je ne peux pas assurer que ses livres ne soient pas très convenablement protégés. Il ne maîtrise pas la magie à un très haut degré mais a très bien pu faire appel à un tiers. Je sais seulement qu'il possède quatre croups afin de tenir à l'écart les moldus de la propriété et qu'il a installé des dispositifs de sécurité moldu. C'est ce qui les ont piégé. Ils s'attendaient plus à des sortilèges qu'à des appareils de ce genre, desquels ils ne connaissent rien. Cela n'empêche pas la bibliothèque d'être potentiellement gardé magiquement, je l'admets.
...Enfin, j'ai besoin de l'intégralité du livre, mais il existe un sortilège qui permette de recopier assez rapidement le contenu d'un ouvrage sur un grimoire vierge. Je pense qu'en prenant toutes les dispositions nécessaires, vous aurez largement assez de temps pour le faire. Seulement, c'est à vous de voir si vous en êtes ou non capable. Antonin m'avait assuré que vous aviez l'air d'avoir l'intelligence et les capacités nécessaires pour ce genre de forfait. Néanmoins, vous êtes encore libre de refuser si vous ne vous en sentez finalement pas les épaules. Bien sûr, si vous pensez avoir une meilleure solution, je suis toute ouïe...


Le Serdaigle s'enfonça dans son siège en récupérant sa tasse de thé qui, au fil de son discours, avait eu le temps de refroidir. Il la réchauffa d'un coup de baguette et rangea cette dernière dans la poche de sa cape pour boire à petites gorgées la boisson agréablement chaude, presque de nouveau brûlante. Aïlin espérait que Lolita finisse par accepter sa proposition, peu enchanté à l'idée de perdre du temps, de l'argent et de se retrouver au point de départ, sans personne pour faire le travail à sa place. L'idée de commettre lui même le forfait lui était profondément désagréable et il ne se résignerait à cette extrémité seulement s'il n'avait pas d'autre choix.
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyJeu 19 Mai - 10:59:05

[Désolée c'est court, mais je ne voulais pas te faire attendre dix ans ...]

Lolita ne savait pas comment se comporter avec le jeune homme qui lui faisait face. C’était bien la première fois qu’elle avait ce problème. Elle avait pourtant en sa possession toute une gamme d’attitudes à utiliser en fonction de ses interlocuteurs potentiels ! Elle se rendit compte, assise dans ce fauteuil mauve qui lui faisait mal aux fesses (il ne lui vint pas à l’esprit que c’était parce qu’elle n’avait que la peau sur les os), qu’elle n’avait jamais été « elle-même ». Elle ne savait même pas comment elle était, au naturel ! Aussi, face à un futur employeur comme celui-ci, qui lui proposait une mission pour la moins illégale, à la mise en place compliquée et douteuse, Lolita ne savait qu’afficher sur son visage. Une mine impassible ? Songeuse ? Curieuse ? Tentée ? Qu’est-ce qui lui plairait le plus, à cet inconnu total ? Qu’est-ce qui ferait la différence, qu’est-ce qui pourrait lui donner envie d’engager la française ? Tout en songeant à cela, la jeune femme écoutait attentivement les précisions que le garçon lui fournissait. Sa curiosité s’en trouvait enfin satisfaite. En revanche, elle avait d’elle-même une piètre opinion et se voyait comme la plus grande des ratées, l’exemple parfait à ne pas suivre, la reine de la nullité, un modèle en matière d’échecs. Aussi se sentait-elle incapable de braver mille sortilèges pour recopier un maudit grimoire. En temps normal, elle l’aurait peut-être dit, par soucis d’honnêteté, et puis aussi parce qu’avoir un casier judiciaire à dix-huit ans, elle n’était pas sûre que ça fasse très pro sur son CV. Mais le salaire, le salaire qu’il lui proposait, mon Dieu … Elle ne pouvait tout simplement pas ignorer que ça lui sauverait la vie. Elle se voyait déjà abandonner les sandwichs de la cafétéria et se payer des buffets à volonté moldus, où elle passerait trois heures à la nuit tombante, elle pourrait enchaîner les restaurants aux plats plus succulents les un que les autres, ce serait formidable, que dis-je, orgasmique ! Lolita fantasmait.

Cependant, au fur et à mesure que l’homme-sans-nom développait sa pensée, la jeune femme se vit obligée de revoir ses plans initiaux (à savoir : devenir la maîtresse de Fogarty). Elle prit un ton posé pour lui répondre.

- Je crois, maintenant que vous décrivez ce Fogarty, avoir déjà lu quelque chose à son sujet dans la presse. Il se fait souvent railler par les journaux, non ? N’est-ce pas lui qui a fait l’acquisition de … Je ne me souviens pas du livre en question mais … Enfin, pour une somme exorbitante, un livre rare apparemment … Un livre français, ajouta-t-elle en fronçant les sourcils. Magie ancienne, il me semble. Bref, le journal déplorait la « perte » du précieux manuscrit, ajoutant qu’on n’en reverrait probablement jamais la couverture incrustée de rubis. Si c’est ce même personnage, à la réputation de misanthrope complet, dont vous parlez, alors en effet, gagner sa confiance me semble compromis. J’avais pensé, peut-être qu’avec une femme, il serait moins méfiant ? Enfin, tant pis.

Elle avait l’impression de parler pour ne rien dire. C’était désagréable. Elle se sentait comme une gamine et détestait cette impression. L’homme, en revanche, semblait parfaitement à l’aise. Il n’avait de toute évidence rien d’un à-peu-prètiste (= personne qui se contente de faire les choses à peu près niarkhéhé ) et il semblait avoir tout prévu. On se demande à quoi servait Lolita. Neutral D’autant plus qu’elle avait beau maîtriser l’anglais et lui s’exprimer de manière soutenu, rendant la tâche plus facile à la française (avec l’argot elle avait encore un peu de difficultés), elle tiqua sur le mot « croup ».

*Kékessai que ça ?*

Ne voulant pas paraître handicapée mais désireuse de savoir ce qui l’attendait, elle hésita un peu avant de reprendre la parole.

- Si la maison est vide pendant un laps de temps aussi long et si vous m’enseignez ce sortilège formidable qui fait office de photocopieuse, le problème me semble résolu. De plus, les systèmes de protection de la propriété moldus sont bourrés de lacunes. Une alarme par exemple, détecte le mouvement à une certaine hauteur seulement, ou bien encore la chaleur humaine si c’est plus sophistiqué. En tout les cas, il est facile de contourner la chose. En revanche, euh, excusez-moi, je ne veux pas paraître stupide mais … qu’est-ce qu’un « croup » ?


La brune rougit un petit peu et son visage fut moins pâle un instant. Elle trouvait ce Fogarty malin, d’avoir pensé à protéger ses précieux livres avec un dispositif non-magique. Il était évident que les éventuels intrus se trouveraient être issus du monde sorcier … et donc, ils ne seraient pas habitués à de telles mesures. Par chance, Lolita avait grandis chez les moldus. D’ailleurs, la poissonnerie de son père était équipée comme il faut. Alarmes, grille coulissante, vitrine incassable …


- En espérant que ce vieil homme n’ait pas fait appel à une tierce personne pour ajouter des sortilèges obscurs en guise de défense pour ses livres, je pense que je saurai me débrouiller, finalement. Après tout, si la maison est vide …

C’était sa façon à elle de dire qu’elle était d’accord avec le principe de pénétrer secrètement en la demeure de Fogarty. Restait à ce que son employeur comprenne la subtilité de cet acquiescement soudain. Encore une fois (ce n’était ni la première, ni la dernière), Lolita prenait une décision à la va-vite, comme on se débarrasse d’une mouche. Impulsive, elle n’aimait pas tellement tergiverser, ça lui donnait l’impression de perdre un temps par ailleurs terriblement précieux. Et puis, décidément, elle ne pouvait pas cracher sur ces cinq-cents gallions …
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyDim 22 Mai - 18:18:08

Il était difficile d'imaginer la française réussir un tel forfait et, surtout, l'accepter. C'était un préjugé, peut-être, à moins que ce ne fut une sorte d'intuition qui lui conseillait de se méfier. Aïlin avait la douloureuse sensation d'avoir été trompé par Antonin, qui lui avait envoyé une débutante plutôt qu'une personne digne de confiance afin de se venger de son salaire qu'il avait revu à la baisse. Pourtant, Bower était largement dans les tarifs en vigueur pour le travail dont il avait chargé Antonin. C'était bien le problème des gens flirtant avec l'illégalité et le marché noir. À la façon des enfants, ils tentaient de prendre le bras de qui lui offrait une main. Aïlin l'avait largement bien payé pour d'autres petits travaux dépourvus d'une grande ampleur, bien assez pour ne pas se faire rouler comme un bleu à la première occasion.
Tandis qu'elle commentait les propos qu'il avait tenu à propos de Fogarty, Aïlin se demanda d'où sortait la jeune femme. Était-elle encore étudiante ? Cela était possible, bien qu'il espérait que ce ne fut pas le cas. Savoir qu'elle avait déjà roulé sa bosse dans le monde des adultes et du travail l'aurait rassuré. Il tenterait d'en apprendre plus à son sujet, mais pour le moment, Lolita lui demandait une précision sur un mot, à moins que ce ne fut la créature en elle-même, qui ne faisait pas parti du vocabulaire qu'elle avait assimilé.

- C'est une sorte de chien, un terrier en apparence, bien que quelques différences morphologiques le sépare de son cousin canidé. C'est un animal qui a en sainte horreur les moldus et les chasse à la première occasion. Un bon moyen de se débarrasser des gens dépourvus de pouvoir magique, je suppose.
Rétorqua-t-il d'une voix blanche, en tournant négligemment sa tasse entre ses mains. Il avait maintenant envie d'en finir au plus vite avec cette conversation. Tout avait été dit et il n'y avait plus matière à tergiverser. Il laissa Lolita assimiler et réfléchir à ce qu'il lui avait dit, sans lui offrir le moindre commentaire. Les yeux sur la surface de son thé, il observait le liquide ocre en attendant qu'elle accepte ou se ravise.

Enfin, la réplique de la jeune femme s'acheva sur un acquiescement. Elle était d'accord pour mettre ce plan à exécution. Un détail dans sa façon d'émettre son accord fit cependant tiquer le jeune homme. Il releva les yeux sur elle et fronça légèrement les sourcils. Était-ce le fait de s'exprimer dans une langue qui n'était pas la sienne qui lui avait fait émettre la possibilité du doute, sans le vouloir ? Si elle même ne se sentait pas parfaitement capable de remplir la mission, même dans les conditions pourtant sûres qu'il lui avait proposé, il n'y avait aucune chance qu'Aïlin puisse la croire de son côté. Il posa définitivement son thé sur le rebord de la table et croisa les avant-bras sur ses genoux en se penchant en avant, sans s'apercevoir du regard inquisiteur qu'il posait sur elle.

- Excusez-moi, mais qu'entendez-vous par "je pense que je saurai me débrouiller" ? Je ne veux pas être désagréable envers-vous, mais j'ai besoin d'être sûr de votre réussite. Vous imaginez bien que je n'aurais pas deux occasions de récupérer le contenu de ce livre. Je n'ai donc pas envie que vous vous débrouilliez seulement, mais que vous réussissiez d'une façon réfléchie et organisée. Je ne souhaite pas non plus embaucher quelqu'un qui "pense pouvoir", mais quelqu'un qui réussisse.

Le jeune homme se renfonça dans son siège en soupirant. Il aurait dû la questionner davantage avant de lui exposer les règles et les enjeux du contrat. Il ne s'était pas encore assez méfié et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même si Lolita se faisait prendre par un sortilège qu'il n'avait pas prévu.
- Enfin... Vous devez certainement savoir que si je n'obtiens pas ce que je veux, vous n'aurez pas votre argent.
Murmura-t-il, morose.
- Peut-être vous êtes vous seulement mal exprimée, auquel cas je m'en excuse. Il est évident que vous avez une certaine pratique derrière vous, pour que mon intermédiaire décide de faire appel à vous, n'est-ce pas ?
Il adressa un regard poliment interrogatif à Lolita, l'air bien moins intéressé qu'il ne l'était en vérité. Il était temps d'en apprendre davantage sur le passé de la jeune femme ainsi que sur ses capacités réelles. Bien sûr, elle pourrait mentir, mais Aïlin espérait pouvoir compter sur son expérience de la trahison et du mensonge pour parvenir à discerner l'invention des faits réels. Un sourire faux se hissa rapidement sur ses lèvres, et ce fut là son seul effort pour paraître sympathique. Un mot maladroit avait parfois le don de le contrarier à son plus haut point, surtout dans une telle situation. Si Lolita se retrouvait en prison, cela serait de sa faute à elle. Même si cela serait fort triste, il n'avait aucune envie qu'une enquête remonte jusqu'à lui. Il avait un trop lourd passif sur les épaules pour se permettre de se faire prendre dans quelque manigance. Si les autorités mettaient un jour la main sur lui, il se doutait que la sordide affaire qui l'entourait remonterait et qu'il irait au devant de terribles conséquences. Ce n'était pas le moment d'accorder sa confiance trop aisément, ni de se laisser aller à la précipitation, alors qu'il avait su attendre jusqu'aujourd'hui. Si Lolita continuait de montrer malgré elle qu'elle ne faisait pas l'affaire, la solution était d'une simplicité enfantine.
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyDim 22 Mai - 19:31:02

La française sentit immédiatement qu’elle n’avait pas fait l’impression qu’il aurait fallu. Qu’elle en avait marre d’être ici ! Avec ce thé qui ne la réchauffait pas ! Ce feu qui ne lui procurait aucun réconfort ! Elle eut envie de vomir, une envie violente plus semblable à une pulsion qu’à autre chose. Manger, vomir : le filtre par lequel passait toutes ses émotions. Oh oui, Dieu sait qu’elle en avait marre ! Elle aurait voulu des putains de biscuits, bien gras, bien sucrés, bien caloriques, du genre à faire rougir même les bons vivants à la lecture de la recette ! Et puis il l’énervait, cet imbécile hautain qui tentait de camoufler son dédain par un sourire plus-faux-tu-meurs. Elle ne connaissait même pas son identité. Elle n’avait rien contre lui, étant donné que les messages qu’elle avait conservés ne pouvaient, éventuellement, compromettre que son subalterne. Il avait donc le beau rôle : lui ne se mouillait pas dans l’affaire. C’était forcément facile pour lui, dans ces conditions, de prendre des grands airs contrariés.

Lolita eut honte soudain, quand il lui expliqua ce qu’était le croup. Mais oui, ce chien à la queue fourchue ! Qu’elle était bête ! De surcroit, le mot qui le désignait était pratiquement transparent … Elle ne pouvait pas même invoquer l’excuse de la langue. Ma foi, lui ne parlait pas français et ne pouvait pas le savoir. Le visage de la française exprima, un peu tard, la compréhension. Un clébard ne lui faisait pas peur, même s’il avait une mauvaise réputation. Elle se souvint d'une anecdote selon laquelle que cette race était connue pour être « polyvore » : le chien et elle s’entendraient donc fort bien grâce à leur passion commune pour tout ce qui est comestible.

A la honte s’ajouta bientôt le regret : elle avait probablement émis trop de réserves au goût du jeune homme qui, de toute évidence, pensait désormais qu’elle ne ferait pas l’affaire. En tout cas, il doutait d'elle, il hésitait à son propos. C'était flagrant quand on écoutait entre les mots (bah oui, lire entre les lignes, écouter entre les mots) ! Or, le fait est qu'il se trompait : pour une telle somme d’argent, elle aurait fait absolument n’importe quoi. Néanmoins, il visa juste en la menaçant de ne pas la payer en cas d’échec. Au fond, il avait probablement parfaitement cerné ses motivations profondes : à savoir, amasser des galions, coûte que coûte. Ceci dit, il ne savait pas que ces galions finiraient dans les canalisations. Elle se garda bien évidemment de le lui dire.

A l’évocation de ses « pratiques » antérieures, la française se crispa. On touchait, à nouveau, une corde sensible. Le vol à l’étalage était monnaie courante pour elle, essentiellement au supermarché. Il était réellement facile de glisser du Nutella dans son sac, mais un pot ne lui suffisait pas. Lolita remplissait son sac jusqu’à ce qu’il soit bourré à craquer; plusieurs fois par mois, et elle ne s’était jamais fait prendre. Quant à s’introduire en douce quelque part, combien de fois avait-elle pillé le garde-manger fermé à clé de ses parents ? Enfin, c’était une chose de crocheter une serrure, et une autre de se faufiler chez un total inconnu. Toutefois, il fallait la même audace, le même sang-froid. C’était même beaucoup plus culpabilisant de voler de la bouffe à ses parents, ou pire, à ses amis quand elle logeait chez eux et qu’elle avait un creux dans la nuit. Parce que forcément, les gens se rendaient compte que leurs réserves alimentaires avaient nettement diminuées, comme par hasard alors que Lolita passait par là. Elle devait alors se justifier. S’excuser. Effacer les traces si possibles, mais le plus souvent, assumer froidement. D’un point de vue strictement psychologique, il est plus difficile de voler un proche que quelqu’un qu’on ne connait pas, car alors on s’en fiche, de ce qu’il ressentira, cet inconnu total. Et puis comme lui non plus ne vous connait pas, il ne vous soupçonnera à priori jamais. Par ailleurs, il ne s’agissait même pas ici de dérober un objet, mais seulement d’en faire une copie. On se demande où était le problème. Lolita n’en voyait plus, en tout cas. Son unique difficulté, à présent, était d’expliquer le cheminement de son raisonnement à son interlocuteur. Bonjour la mission impossible …


- J’ai effectivement une certaine pratique, déclara-t-elle en pesant de son faible poids sur l’adjectif. Écoutez, j’ai peut-être pu émettre des réserves préalables, mais découvrir la mission que vous me confiez de but en blanc, sachant que votre intermédiaire ne m’en avait pas soufflé un mot – et c’est bien normal, entendons-nous – allait forcément m’amener à poser des questions et à régler certaines détails avant d’accepter. Ce qui est fait. Je ne reviendrai pas sur ma décision : si je ne me sentais pas capable de le faire, je n’aurais pas accepté, tout simplement. Je ne souhaite pas vous faire perdre votre temps, qui est, je suppose au moins aussi précieux que le mien, auquel j’accorde une grande importance, croyez-le bien. Aussi, en dépit d’un vocabulaire qui vous a apparemment semblé hésitant, je vous prie de bien vouloir me … faire confiance ? Je n’ai pas pour habitude de bâcler mon travail. Ce qui doit être fait sera être fait. A ce propos, quand est-ce que vous souhaiteriez que je vous la remette cette copie ?

Elle avait gardé un ton calme, mais son expression quelque peu butée devait trahir le fait qu’elle s’était sentie froissée que ses capacités soient ainsi mises en doute – et ce par sa seule faute. Cette fois-ci, elle soutint le regard de son interlocuteur, non avec insolence, mais avec détermination. Il était hors de question que ce travail lui file entre les doigts, bon sang !
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin)   La faim justifie les moyens ... (Prio Aïlin) EmptyMer 25 Mai - 17:51:09

Le discours d'Aïlin semblait avoir fait mouche, s'il en croyait l'expression qu'arborait à présent Lolita. Il aperçu ses lèvres se plisser un instant, ses sourcils se froncer légèrement, conférant à la jeune femme un air boudeur qui manqua de lui tirer un sourire amusé malgré le sérieux de la discussion. Une expression déterminée supplanta la contrariété sur le visage de la missionnée et elle rétorqua avec convection être certaine mener à bien la mission qui lui était proposée. Lui fait confiance, comme elle lui demandait, était un bien grand mot, cependant, Aïlin accepta de la croire. Après tout, il n'avait guère le choix à moins qu'il désire perdre cent gallions, sa soirée et l'occasion de récupérer l'un des plus précieux enseignements d'alchimie de l'Histoire. Faire preuve de trop de réserve n'arrangerait pas ses affaires. D'autant plus qu'elle assurait avoir de l'expérience en la matière, il n'y avait à priori pas de raison de s'inquiéter quant au potentiel de Lolita. Bower lui adressa un regard entendu, signifiant qu'il mettait fin à ses doutes.

À présent, un autre problème se présentait. Quand et comment récupérer le précieux enseignement. Aïlin se donna un temps de réflexion avant de répondre à la jeune femme. Les évènements qu'il avait listé afin d'éloigner Fogarty de sa demeure se déroulaient tous dans les deux prochaines semaines, ors, les vacances scolaire ne duraient pas éternellement. Aïlin aurait bien peu d'occasions de rencontrer Lolita, une fois enfermé de nouveau derrière les remparts du château. La solution la plus logique demeurait être Pré-au-Lard, même si le Serdaigle n'était pas très à l'aise avec l'idée de garder la preuve de sa complicité dans une intrusion illégale chez un collectionneur dans son dortoir. Après tout, personne n'était jamais venu fouiller ses affaires et les chances pour que qui que se soit devine ce qu'il avait sous les yeux s'il avait le loisir de mettre la main sur la copie étaient bien faibles. Ce détail réglé, il reporta son attention sur Lolita qui, elle, ne l'avait pas quitté des yeux.

- Connaissez-vous le village de Pré-au-Lard ? Je pense qu'il serait plus avisé de s'y retrouver à la prochaine sortie organisée. Elle se déroule au premier week-end du mois de Mai, il me semble. Cela vous laisse un temps d'action assez large. Que dites-vous de nous retrouver à La tête du Sanglier, vers quinze heures le samedi ? On y sera à l'aise et au calme, peu d'élèves viennent pointer leur nez dans cet établissement.

Cette décision lui semblait tout à fait judicieuse. Ce dernier point de détail évincé, Bower réfléchit aux derniers éléments qui pourraient poser le moindre problème et auxquels il n'avait pas pensé jusqu'alors. Tout semblait avoir été passé en revue. Si Lolita n'avait pas demandé d'informations supplémentaires sur les protections moldus qui ceignaient la demeure de Sedna, c'était certainement qu'elle s'y connaissait mieux que lui en la matière. Tout était donc en ordre.
- Je crois que tout est réglé, à moins que vous ayez des questions. Le livre que vous aurez à trouver s'intitule "Les voies de l'Alchimiste", rédigé par Albert le Grand. C'est le manuscrit original, il date d'environ 1270. Maniez-le avec une très grande prudence et en aucun cas sans gants de protection. Le sébum de vos doigts pourrait endommager l'ouvrage. Même si la magie peut réparer les dégâts fait par le temps, il vaut mieux se montrer prudent, il s'agit tout de même d'une pièce particulièrement rare et je ne sais pas dans quel état elle est. Vous reconnaitrez certainement le codex entre les incunables et autres ouvrages par sa couverture en parchemin.

Sur ces mots, Bower extirpa de sa poche un minuscule grimoire tenant dans le creux de sa main. Il décala le service à thé et posa le livre vierge sur la table basse et sortit sa baguette magique avec laquelle il tapota l'objet.
- Amplificatum.
Aussitôt, l'ouvrage grandit jusqu'à prendre tout un pan de la table.
- Voilà à peu près la taille du codex que vous aurez à chercher. Vous pourrez le recopier dans celui-ci avec la formule "transcribo".

À présent, tout était dit. Il n'avait plus qu'à prendre congé de Lolita et rentrer au manoir. À priori. Seulement, une curiosité justifié à l'égard de la jeune femme le piquait. Beaucoup de questions tournaient dans son esprit à son sujet. Qu'est-ce qu'une française faisait en Angleterre ? Était-elle là pour ses études ? Elle en avait l'âge, tout du moins, et cela l'amenait à se demander comment Antonin avait mis la main sur elle. Désirait-il se lancer dans le pari difficile qu'était de mettre sous sa coupe une nouvelle génération de potentiels aigrefins ? Après tout, Antonin n'était guère beaucoup plus âgés qu'Aïlin et Lolita, peut-être désirait-il former son propre cercle en misant sur des personnes dotées d'un piètre carnet d'adresse, mais cela ne le regardait en rien.
- Je vais peut-être vous paraître curieux, mais il me semble que vous ne connaissiez pas Antonin avant qu'il ne vous contacte par missives. Savez-vous comment ce matois personnage vous a trouvé ?
Demanda-t-il avec un sourire amusé, en accentuant volontairement l'adjectif qui seyait parfaitement bien à l'individu concerné.
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