-15%
Le deal à ne pas rater :
-15% Apple MacBook Air 13” 16Go RAM / 256Go SSD Puce M3(+200€ ...
1299 € 1529 €
Voir le deal

Partagez
 
 Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyDim 3 Avr - 18:17:52

Il fallait qu’il sorte. Impérativement.
D’une pour chasser l’horrible odeur de drogue qui lui collait la peau à force de s’enfermer dans son studio à faire des conneries.
De deux pour donner une chance à sa sœur. Et un cadeau. Frauder pour ne surtout pas l’abandonner. Elle ne devait surtout pas croire qu’il se plierait aux exigences et qu’il la laisserait seule.
Le problème restait : comment l’approcher ? Il voulait lui parler, la sortir, lui faire aimer la vie et non apprécier l’enfermement !
Il avait fallu planifier des tas de choses. Prendre en compte les horaires de travail de ses parents. Ce n’était guère difficile pour son père, avec son boulot d’avocat il n’était jamais à la maison. Mais sa mère ne travaillait pas, le salaire de son mari étant largement suffisant. Alors elle gardait Pernelle. Et là était le plus gros problème. Mais Lys devait bien sortir, faire des courses. Et son fils la savait maniaque, elle avait son jour, sa tranche d’heure où elle laissait sa jeune fille seule pour faire quelques courses. Et le meilleur dans ce plan, c’est qu’en soumise parfaite qu’était sa mère, elle n’allait pas faire ses achats du côté des sorciers, histoire de ne pas énerver Hadrian.
Jùn avait attendu, caché, que sa mère parte, avant de se glisser dans la maison des Atteyrson. Pernelle, en le reconnaissant, avait sauté dans ses bras, se lovant contre son torse. Et ils étaient partis, en douce.

A présent, ils circulaient dans le chemin de traverse, la main de la gamine dans celle de son grand frère. L’enfant aurait du rentrer à Poudlard, au moment où Jùn entrait à l’UMA. Mais les parents l’avaient déclaré trop faible…Et le garçon s’en voulait. Muette ou pas. Albinos ou pas. Pernelle était une enfant comme une autre, et une sorcière de surcroit, sa place était à Poudlard, comme lui auparavant. Mais personne n’avait aucune preuve du don de la petite Atteyrson. Personne, sauf son frère. Il n’y a que devant lui, qu’elle se permettait de lui montrer qu’elle était bien la fille de sa mère. Par des petits trucs, des signes. Et puis, la lettre de Poudlard, en début d’année. Refusée et renvoyée avec honte par les parents.
Jùn voulait que sa sœur vive sa vie de sorcière, sans se soucier des parents, trop cons pour comprendre. Aussi s’arrêta-t-il devant la boutique d’Ollivander. Un sourit naquit sur son visage renfermé.

-Pernelle ? Tu penses à la même chose que moi ?

L’enfant lui jeta un regard étonné. En réponse il montra du doigt la boutique. Elle paniqua en retirant sa main de la sienne, et recula d’un pas, soudainement peureuse.

-On s’en tape ! Papa et Maman n’auront pas à le savoir ! Tu la cacheras dans tes affaires personnelles ! T’as pas la majorité pour t’en servir, mais je t’apprendrais en t’emmenant comme aujourd’hui, et on aura plus de preuves pour se battre comme ça. Ils seront bien obligés de croire que si t’as une baguette, c’est que t’as ta place à Poudlard !

Elle le fixait de ses yeux rouges et dilatés, plissant ses paupières fragiles au soleil qui tapait dans la rue.

-Tu en meurs d’envie, j’le sais !

Elle émit un petit sourire timide, lui prit la main de nouveau et l’entraina d’elle-même dans la boutique.
Jùn rit, conscient qu’il allait droit vers les ennuis. Mais qu’il comblait sa jeune sœur, et que rien ne les séparerait !

La sonnette retentit à leur entrée, et ils ne tombèrent pas sur le célèbre Ollivander, mais sur un jeune homme, d’une vingtaine d’année, plutôt beau garçon, genre ténébreux avec des yeux clairs. S’il n’était pas le maître des lieux, il imposait toutefois une certaine autorité, une ambiance à la fois de dangerosité et de curiosité. Tout ce qu’aimait Jùn.

Il ne savait pas trop quoi dire, le jeune homme l’intimidait un peu, et le dévisageait trop à son goût.
Pernelle se hissa vers le comptoir, regardant les milliers de baguettes qui l’entouraient avec une envie non dissimulée.

-Je…Elle…

Et voilà, sobre il était incapable de faire une phrases intelligente dans une ambiance trop intime. Et le mec en face de lui l’intimidait vraiment, il lui provoquait des bouffées de chaleur, et le mettait vraiment mal à l’aise devant sa sœur.
Comme une envie soudaine d’ivresse, de nuit interdite, alors qu’il sortait Pernelle. C’était déplacé et dégueulasse.
Il avala sa salive et se redressa, plantant ses yeux gris dans ceux du vendeur.

-Elle aurait b’soin d’une baguette.

L’enfant albinos sautillait, regardant tout autours d’elle. Elle allait devenir presque normal, avec une baguette. C’était le plus beau cadeau que pouvait lui faire Jùn.
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 48
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyLun 4 Avr - 21:22:48

La journée était plutôt calme – ou, plus exactement, sinistre. Personne, depuis neuf heures que la boutique était ouverte, n'avait passé la porte, même pour demander un renseignement. Très philosophe, Ollivander avait affirmé qu'on pouvait facilement passer trois jours sans voir âme qui vive, et il s'était installé dans son fauteuil, dans l'atelier, pour y travailler à son aise. Un couteau en main, il sculptait une poignée de baguette, à petits gestes précis ; James lui avait posé quelques questions techniques, puis son patron lui avait fait comprendre qu'il pourrait bien jeter un coup d'oeil à la comptabilité. Depuis peu, le vieil artisan honorait son apprenti d'une confiance nouvelle, et il s'était déchargé sur lui d'une grande partie de la gestion de la boutique. Les registres étaient passablement embrouillés, mais James appréciait ce travail méticuleux. Son patron avait mis une table à sa disposition pour qu'il puisse y étaler les différents livres de comptes et parchemins ; l'apprenti s'assit donc, trempa sa plume dans l'encre, et entreprit de déchiffrer les comptes approximatifs d'Ollivander.

Un long moment passa sans qu'aucun des deux hommes prononce une parole ; lorsque James releva la tête, Ollivander s'était assoupi, sans lâcher son couteau. Depuis son enlèvement par les Mangemorts, le vieil homme souffrait de crises de douleurs qui l'obligeaient à prendre de grandes quantités de potion calmante ; dans ces périodes, il lui arrivait de s'endormir en plein jour, d'autant plus sereinement qu'il savait que quelqu'un pouvait s'occuper de la boutique. James était désormais capable de répondre aux demandes les plus courantes des clients : il pouvait prendre des mesures, vendre la baguette appropriée, et même effectuer les réparations basiques. Le jeune homme se leva pour aller se faire un thé, et, au passage, déploya doucement une couverture sur les jambes d'Ollivander ; le vieux commerçant lui semblait si vulnérable, dans ses moments de crise, qu'il avait l'impression d'être responsable de lui.

James but son thé puis, las de la comptabilité, passa dans la boutique pour un peu de rangement. Il avait besoin d'un travail plus physique à présent ; les chiffres continuaient de danser devant ses yeux tandis qu'il nettoyait une étagère, et il fut plutôt content d'entendre tinter le carillon de la porte. Enfin, un client ! Ou plutôt deux, comme il le constata en se retournant pour les saluer. Un jeune homme – un très beau garçon, songea peu professionnellement l'apprenti – et une petite fille. Une drôle de petite fille, d'ailleurs, avec des yeux rouges que James remarqua avec une sensation de malaise, avant de se raisonner. Allons, ce n'était qu'une enfant... Dans les dix, onze ans... elle était à l'âge où l'on achète sa première baguette magique. Elle souffrait d'albinisme, rien de plus. Rien à voir avec les yeux rouges terrifiants qui passaient encore, parfois, dans les cauchemars du repenti...

James se ressaisit, chassa de son esprit les pensées parasites, et posa un regard attentif sur les deux clients. Le jeune homme expliquait le but de leur visite en désignant la fillette ; l'apprenti adressa un sourire à l'enfant, en répondant
:

-Bien sûr, monsieur... Nous allons trouver la meilleure baguette pour cette jeune sorcière.


À force de suivre les enseignements d'Ollivander, il avait acquis certains automatismes, et commençait déjà à cerner quel type de baguette il allait proposer à l'enfant. D'un mouvement, il ensorcela le mètre ruban pour qu'il vienne prendre les mesures de la gamine, en poursuivant :

-J'ai besoin de quelques mesures, mademoiselle, ça ne prendra que quelques instants... De quelle main tenez-vous votre baguette ? demanda-t-il d'une voix douce à l'enfant qui n'avait encore rien dit.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyMar 5 Avr - 16:55:55

Pernelle dévorait son frère du regard, plus que fière de ce membre de la famille. C’était le seul, l’unique à l’aimer, à ne pas la prendre pour folle, à la comprendre.
Et également l’unique, l’incontournable à faire toutes les conneries possibles ! Et Monsieur voulait faire du droit ? Il la faisait bien rire, en tous cas. Enfreindre les règlements, il le faisait mieux que personne. Et souvent, il le faisait pour elle.
Elle connaissait son frère mieux que quiconque, tout comme il la connaissait comme personne d’autre. Elle savait très bien qu’il ne se montrerait pas aussi amical envers le vendeur qu’avec elle. Jùn était un asocial. Mais lui, on ne le traitait pas de fou !
Elle savait aussi pourquoi on lui avait refusé de vivre chez lui, même si son frère n’avait justifié cela que par « c’est des cons et des aveugles ». Il avait un problème, il était en quelque sorte un petit peu malade avec toutes ses drogues et compagnie. Et elle pouvait l’aider, le soigner, elle en était sûre. Mais pour cela, il aurait fallu qu’on la laisse sortir…
Jùn avait arrangé la chose avec merveille. Et la fillette trépignait d’impatience de voir la tête de sa mère lorsqu’elle s’apercevrait de sa disparition. Parce qu’elle n’était pas bête, elle se doutait bien que Jùn et elle ne serait jamais rentré à temps. Sa mère était douée pour les courses expresses afin de ne pas la laisser seule. Elle la soupçonnait même ces derniers temps d’utiliser secrètement la magie pour cela ! Si papa savait !


-Bien sûr, monsieur... Nous allons trouver la meilleure baguette pour cette jeune sorcière.


Sorcière. Il l’avait appelé sorcière. Tout comme son frère était un sorcier. Et pas une folle, une attardée, une malade mentale.
Elle était sorcière, et elle allait avoir sa propre baguette ! Quoi de plus beau ? Si elle se mettait à faire de la magie, qui sait, peut-être aurait-elle le droit d’aller à Poudlard ? On lui enverrait une lettre d’avertissement, et elle leur répondrait par la vérité. Qu’elle avait sa place là-bas, contrairement à ce que disaient ses parents.

Elle jeta un coup d’œil à son sauveur de routine, et s’aperçut qu’il regardait bizarrement le jeune vendeur. Elle avait déjà vu ce regard quelque part, mais ne savait pas où. Vraiment pas où.
Pernelle ne sortait pas, cela lui était interdit. Aussi était-elle encore inculte dans tout ce qui concernait les relations humaines, et bien d’autres choses. Elle se cultivait avec les bouquins, la télévision et les journaux. Jùn l’avait inscrite à la Gazette du sorcier, ce qui avait été source d’une grande dispute avec leur père. Père qui avait fini par céder sous les menaces de sorts de Jùn. Mais tous ces substitues ne suffisaient pas.
La télévision ! C’était à la télévision qu’elle avait déjà vu ce regard. Mais entre un homme et une femme…Curieux.


-J'ai besoin de quelques mesures, mademoiselle, ça ne prendra que quelques instants... De quelle main tenez-vous votre baguette ?

Ah, oui, mais non. Là ça devenait à nouveau compliqué.
Jùn décerna un regard tendre à sa sœur. Il savait à quel point elle se sentait mal dès qu’on lui posait une question. Mal de ne pas pouvoir répondre.
Toutefois, comme à chaque fois, elle ouvrit la bouche, tentant d’émettre un son. Chaque fois elle essayait, croyant encore au miracle. Tout comme chaque soir elle s’égosillait en silence pour ne sortir qu’un étranglement.
Sainte Mangouste aurait pu la soigner. Si son père ne s’y était pas opposé. Jùn avait tenté de l’y emmener en secret, mais ils s’étaient fait prendre, et Pernelle avait pris une telle correction qu’elle n’avait plus jamais voulu essayer.
Et puis, tous deux n’étaient vraiment pas certains d’une possible guérison. C’étaient plus des faux espoirs, des fautes rejetées à leur père, qu’une réelle chance qu’elle ne retrouve la voix.
Un mutisme reste un mutisme.
Son albinisme y compris.

Ah, elle faisait peur, hein, la gamine sans couleurs, la gamine aux yeux rouges, la gamine muette qui semble dans sa bulle et qui prend des crises tant elle se déteste ! Elle fait peur, hein ?
C’est en pensant à ces regards de méchanceté gratuite que le sorcier vit le bref étonnement du jeune vendeur par rapport à la tentative de sa sœur de prononcer le moindre son.


-Y a un problème avec ma sœur ?

Pernelle baissa les yeux. Elle connaissait son frère, et n’aimait pas qu’il s’énerve pour sa défense. Ce n’était pas sa faute si elle était si faible et malade.
Elle lui prit le bras, le tirant vers elle, et plantant ses yeux de sang dans ceux si dénués de couleur de son protecteur.

*Laisse-le.*


Jùn n’eut pas besoin de légilimencie pour la comprendre. Il se redressa et défia les yeux du bel inconnu face à lui. Il était vraiment séduisant ce vendeur. Si séduisant qu’il regrettait même son ton sec.

-Pernelle est muette.

Surtout, ta gueule.
Ne dis rien.
T’es plus attirant la bouche close.


-Et droitière.

L’albinos confirma les dires de son frère en levant la main droite, un grand sourire sur le visage.

*T’sais m’sieur, c’est pas grave si mon frère est grognon, et si j’peux pas parler. J’vais avoir une baguette quand même, hein ?*

Ni son frère, ni elle n’y avait vraiment pensé avant. Sans parole, comment prononcer les sorts ?
Et bien, elle travaillerait plus dur. Elle apprendrait, sans parole. Ce sera plus dur, et tant pis. Elle était sorcière, c’était même ce monsieur qui l’avait dit !
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 48
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyMar 5 Avr - 20:51:26

Si l'on faisait abstraction de son regard rouge, la petite fille était plutôt jolie, et attendrissante. Elle dévorait la boutique du regard, manifestement surexcitée à l'idée de devenir propriétaire d'une baguette magique ; l'avidité avec laquelle elle observait tout ce qui l'entourait avait quelque chose de touchant. James se rappelait parfaitement sa première visite dans cette même boutique, à peu près au même âge ; son intérêt pour les baguettes était né, croyait-il, ce jour-là même. Lui aussi avait tout regardé avec passion, comme si cela pouvait lui permettre d'emporter un peu de cette boutique avec lui. Il avait suivi chacun des gestes d'Ollivander, comme la petite fille suivait les siens ; il avait touché la première baguette avec une sorte de ferveur, fier d'être enfin admis à posséder un tel objet magique ; après nombre d'essais, il avait rencontré la baguette de noyer qui était encore la sienne aujourd'hui, et il avait alors vu le regard d'Ollivander s'éclairer. L'artisan avait toujours cette expression de plaisir lorsqu'un client trouvait son bonheur... Par réflexe, James jeta un coup d'oeil dans l'atelier ; cette fois, son patron ne participerait pas à la vente ; il dormait profondément, son couteau toujours en main.

La gamine, cependant, ne répondait pas. Il y avait quelque chose qui clochait, mais James ne savait dire quoi... Désemparé, il regarda alternativement les deux clients, et bloqua un instant en voyant la fillette faire un effort pour n'émettre qu'un son étranglé. Une muette. Avant qu'il ait eu le temps de prononcer une parole, le grand frère de la demoiselle intervint, sur un ton sec ; l'apprenti se sentit rougir. Il venait de commettre une belle gaffe, mais la gamine ne semblait pas lui en vouloir. Elle lui adressait un sourire radieux, et il murmura simplement :


-Aucun problème, monsieur. Étendez votre main droite, je vous prie, demoiselle...


Comme si de rien n'était, il prit le mètre ruban, et mesura lui-même la largeur de la paume ; il profita de cette proximité pour rendre son sourire à l'enfant et cligner de l'oeil, en guise d'excuses, en cachette de son bougon de frère, avant de récupérer sur le comptoir la fiche où les mesures s'étaient magiquement inscrites. Il étudia durant quelques secondes les chiffres qui s'alignaient en une colonne impeccable puis, après un nouveau sourire à la petite fille, attrapa quelques boîtes sur les étagères.

-Voici une première sélection, expliqua-t-il en déposant les boîtes sur le comptoir. Nous allons commencer par... voyons.. celle-ci. Bois de hêtre, ventricule de dragon, 24 centimètres et demi. Prenez-la, agitez-la un peu...

Il ne laissa guère de temps à Pernelle ; presque aussitôt, à peine moins brusque que son patron, il récupéra l'objet, en murmurant :

-Non, pas du dragon, bien sûr... ça ne vous va pas, le dragon. Essayez plutôt celle-ci, poursuivit-il tout haut en tendant une autre baguette à la fillette. Bois de noisetier, plume de phénix, 22 centimètres. Très souple, très agréable à manier.

Tout en procédant aux essais, il se demandait, dans un coin de sa tête, si une personne muette pouvait pratiquer la magie. Il avait entendu dire que si la magie était présente chez quelqu'un, elle trouvait forcément à s'exprimer ; mais suivre une scolarité à Poudlard en étant muet devait être terriblement difficile... Sans rien laisser paraître, il suivait chaque geste de Pernelle avec inquiétude, craignant de ne pouvoir trouver la baguette qui lui convenait. D'un geste machinal, il déballa une troisième baguette – crin de licorne, bois de noyer, presque la même que la sienne.

-Alors ? demanda-t-il à la fillette interloquée. Ce n'est pas encore ça, pas vrai ? Vous le sentirez lorsqu'une baguette vous choisira. On ne peut pas se tromper.

Il ponctua sa phrase d'un regard en direction du frère ; allait-il encore trouver quelque chose à redire ? Sa petite soeur était traitée exactement comme une autre cliente, cela le détendrait peut-être...
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyMer 6 Avr - 17:44:43

Jùn scrutait le moindre tic du vendeur, attendant l’expression de dégout ou de méchanceté pour lui sauter dessus. Mais aucun tic ne vint. Aucun.
Il regardait et s’adressait à Pernelle comme à toute autre personne, avec un sourire doux et attentif. Le genre de personne qui aime les enfants, et qui ne regardent pas les différences.
Il fronça les sourcils, ne comprenant pas tant de … gentillesse ?
C’est gentil, un homme ?
Il existait réellement des gens biens ? Qui ne voyaient pas en sa sœur que ses yeux rouges et son absence de couleur, son mutisme et ses gestes étranges ?
Il le laissa prendre les mesures, serrant toutefois des poings. Il n’aimait pas vraiment qu’un autre que lui touche à la prunelle de ses yeux. Mais il le faisait pour elle. Pour qu’elle puisse avoir sa propre baguette !

Le vendeur se dirigea vers l’étalage de baguette, et le sorcier dut poser une main sur l’épaule de sa sœur afin qu’elle se calme. A force d’excitation elle allait finir par prendre une crise ! Elle n’avait tellement pas l’habitude de sortir et de ressentir…
Jùn ne put s’empêcher, au passage, d’admirer le fessier extraordinaire de l’apprenti fabricant de baguettes. Oui, oui, extraordinaire !




Pernelle sautillait sur place, attendant avec impatience sa baguette. Elle était curieuse de savoir en quoi elle serait faite. Celle de son frère était en érable, avec du crin de sombral. Elle espérait avoir autre chose que du crin de sombral. C’était triste les sombrals !
Elle ne savait pas trop ce que c’était, mais l’avait demandé à Jùn en fronçant les sourcils lorsqu’il avait évoqué l’animal.
La première baguette que lui tendit le gentil vendeur était avec du dragon. Elle ouvrit de grands yeux. Un dragon ? Un animal aussi puissant pour une pauvre chose comme moi ? Ce n’était pas possible !
En effet, ce ne fut pas possible, à peine l’eut-elle agité, que le jeune homme reprit la baguette.
Non bien sûr, pas le dragon.
La suivante fut avec le phoenix. Ses yeux brillèrent. Elle aurait aimé être un phœnix. Pouvoir renaitre, et surtout chanter. Jùn avait vu son admiration face à la description qu’elle avait trouvée sur un bouquin. « Tu sais, sœurette, le phoenix doit bruler pour renaitre. Moi j’préfère que tu ne brule pas. »

Elle agitait la baguette, mais rien ne se passait. Elle regarda son frère avec inquiétude. Et si son mutisme l’empêchait vraiment d’être une sorcière ? Ses parents avaient peut-être raison. Elle devait être malade. Elle ne pourrait jamais aller à Poudlard !
Il reprit à nouveau la baguette.




Jùn commençait sérieusement à s’inquiéter de la tournure des évènements. Le temps passait, et leur mère devait être rentrée à présent. Pire encore, Pernelle n’avait toujours pas sa baguette ! Mais il y avait forcément une baguette pour elle ! Il y a une baguette pour tout sorcier !
Il vit de suite la même peur chez sa sœur, des larmes papillonnaient dans son regard rouge. Il se pencha de suite vers elle.


-Héééé…C’est p’tètre pas celle-ci, mais ce sera la suivante. Tu as le droit à ta baguette, car comme l’a dit cet homme, tu es une sorcière Pernelle, une sorcière.

Elle le regardait, sans convictions, mettant à plat toutes les questions, tous les doutes quant à la capacité de la magie et de son mutisme.
Et le sorcier ne savait plus que faire, que lui dire. Lui aussi se posait les mêmes interrogations, lui aussi ne pouvait qu’espérer que ça fonctionne !
Il se redressa, cherchant une aide quelconque. Le vendeur fouillait dans les étalages, et il s’approcha de lui.


-Hum…Elle…elle peut avoir une baguette, hein ? Elle peut en avoir une ? Une qui chante à sa place, même si c’est du phœnix et qu’il brule…

L’homme le fixa, et Jùn se sentit soudain très mal. Il devait passer pour un beau con.

-Elle n’est pas différente.

Son ton se fit soudainement plus dur qu’il ne l’aurait voulu.

-Elle est magique, même. Je l’sais.

Pernelle vint les rejoindre, derrière le bureau, se nichant contre le torse de son frère. Elle ferma alors ses petits yeux, très fort, si fort que ses pommettes se contractèrent.
Le vendeur et Jùn attendirent un moment, mais rien ne se produisit.
Pernelle rouvrit les yeux, regarda autours d’elle la pièce intact, et fondit en larmes contre son frère. Ce dernier la berça, visiblement aussi déçu qu’elle.


-D’habitude ça marche. Quand les parents hurlent et qu’elle fait ça, sous la colère, ça marche. Les vases cassent, ça part en l’air. Elle est magique, j’vous l’ai dit.

Il ne lui manque que sa baguette.
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 48
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyVen 8 Avr - 22:30:00

Le plus difficile dans l'histoire, ce n'était pas de traiter une petite fille muette comme n'importe quel autre enfant, ce n'était pas de lui parler en sachant qu'elle ne répondrait pas. Ce n'était même pas de voir sa peau diaphane et ses cheveux sans couleur. Le plus difficile, c'était de croiser son regard rouge. James avait beau se raisonner, se dire que ces yeux-là n'avaient rien de commun avec ceux qui passaient parfois dans ses cauchemars, il se sentait tout de même mal à l'aise. Il s'efforçait de ne pas y prêter attention, mais il craignait que son attitude ne finisse par froisser l'enfant ; il lui parlait sans la regarder en face, les yeux fixés sur un point indéfini derrière elle, ou sur son frère aîné. Si elle s'en apercevait... Mais justement, se rendrait-elle compte que le vendeur avait le regard fuyant ? Pour le moment, elle avait bien autre chose en tête. Elle prenait les différentes baguettes qu'il lui tendait, d'une main tremblante, et les lui rendait avec une petite moue déçue qui allait s'accentuant. Comme beaucoup d'enfants, elle voulait trouver tout de suite la bonne baguette, celle qui envoyait des étincelles partout dès qu'on posait un doigt dessus... et, bien entendu, elle devait s'imaginer que l'échec des premières baguettes compromettait tout... Elle ignorait que pour trouver la baguette d'un sorcier, il fallait de la patience, de la chance, et que cela ne se faisait pas en un instant... Elle lui rendit la dernière baguette, l'air atterré, et son frère interrogea James sur un ton qui manquait singulièrement de naturel. L'apprenti cessa d'explorer l'étagère voisine du comptoir, écouta attentivement les explications, et répondit doucement :

-Si elle peut avoir une baguette ? Mais certainement. Vous l'avez dit vous-même, il y a de la magie en elle... donc, il y a forcément une baguette qui lui conviendra. Le tout, c'est de la trouver, conclut-il d'une voix ferme.

Il sourit à l'enfant et déposa encore quelques étuis sur le comptoir. Tout en ouvrant la boîte suivante, il déclara :


-Il y a plusieurs centaines de baguettes magiques ici, peut-être même des milliers. Il faudrait un coup de chance extraordinaire pour tomber directement sur la bonne... Il faut faire des essais, s'assurer qu'on trouve la meilleure baguette possible. Monsieur Ollivander m'a raconté que son client le plus difficile a essayé soixante-seize baguettes avant de trouver la sienne. Et je suppose que vous aussi, monsieur, vous avez eu besoin d'un petit moment pour rencontrer la vôtre...

Il était rare qu'il parle autant, mais ces deux-là avaient besoin d'être rassurés. James leva la baguette magique devant ses yeux, admirant le bois poli, et annonça :

-Une combinaison rare. Bois d'amandier, plume de phénix, 22 centimètres trois quarts. Excellente pour les enchantements. Agitez-la un peu, Miss...

Il remit l'objet à Pernelle avec un hochement de tête qui se voulait encourageant, et adressa un sourire au frère. On finirait par la trouver, cette baguette, même s'il fallait, pour cela, aller réveiller Ollivander qui ronflait avec entrain dans l'arrière-boutique.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyMer 13 Avr - 15:43:11

Jùn écoutait les paroles réconfortantes du vendeur, tout en serrant sa petite soeur contre lui. Curieusement le jeune homme le rassurait, alors que ses arguments étaient plus que classiques. Et puis, il souriait à Pernelle, comme s'il était aussi inquiet de son sort que son propre frère. Peut-être que lui aussi possédait une famille, et une soeur ou un frère plus petit que lui, à protéger. Mais il ne pouvait pas connaitre le mutisme, ni la connerie humaine, le rejet des parents, la honte et la gêne dans les yeux des gens qui se détournent sans cesse dès qu'ils croisent la fillette. La haine des autres gosses, leur méchanceté gratuite les rares fois où la gamine avait voulu se faire des amis. Ou encore les mères changeant de trottoir, serrant contre elles leurs enfants, par peur d'être contaminés. Sans compter les parents mêmes qui l'assiste comme une malade mentale, qui refusent qu'elle suive une scolarité, et qui courre le bruit d'avoir l'immense peine de posséder une enfant malade et fragile. Autiste.
Alors il nepouvait s'empêcher de remercier intérieurement le beaujeune homme, d'une pour son comportement correct avec Pernelle, et de deux, avons-le, pour son arrière-train fabuleux!
Il hôcha vivement la tête aux paroles du bel inconnu, jetant des regards plein d'espoir à sa soeur. Mais cette dernière ne semblait pas y croire. Et à présent elle fixait avec méfiance l'apprenti d'Ollivander. Que se passait-il donc?



Pernelle séchait tant bien que mal ses larmes. Elle n'y croyait pas vraiment, et désespérait de donner raison à ses parents. Et puis, de toutes façons, que ferait-elle d'une baguette magique? Elle n'avait pas le droit de l'utiliser chez elle, en dehors d'une école. Et elle était encore loin de pouvoir intégrer une école, avec l'emprise de ses parents et l'opinion d'elle qu'ils avaient répendu dans Londres. Jùn ne cessait de travailler, de ruser pour réussir à la retirer de leurs parents. Mais soyons réalistes, pour cela, il faudrait qu'il cesse toutes ses activités. Et elle n'avait pas le droit de le priver de sa vie. Elle était complètement impuissante. Une fois encore, il semblait que ses parents avaient raisons sur son sort.
Il parlait beaucoup d'un coup le vendeur. Une vraie piplette! Aurait-elle la chance d'être une piplette un jour? Sûrement pas. Mais si elle possédait une voix, elle parlerait tout le temps, pour se rappeler chaque jour quel précieux don cela pouvait être. Il parlait beaucoup, mais surtout, il ne les regardait plus. Il ne la regardait plus. Finit les regards tendres et exceptionnels, auquel elle n'avait jamais eu droit de la part d'inconnus. Il fuyait ses yeux. Au début, elle pensait que c'était son esprit qui inventait la chose, ayant trop l'habitude de ce genre d'attitude. Et puis, elle commençait à le tester. De ses yeux rouges, elle cherchait le regard du vendeur. Regard qu'il évitait en se concentrant sur ses baguettes.
Elle faisait peur. Avec ses yeux de sang, sa peau décolorée et sa cheveulure sans aucune saveur. Comme un monstre. Mini-mangemort comme le surnommaient nombre d'enfants moqueurs. Ce qui affectait énormément Pernelle, vue les cauchemars incessants qu'elle avait fait lors du retour de Vous-Savez-Qui et de ses acolytes.
Etait-ce pour cela qu'il ne voulait plus la regarder? N'avait-il pas réussi longtemps à faire semblant? Heureusement pour le vendeur, son grand-frère n'avait rien remarqué. Sinon, il lui aurait sans doute cassé la gueule. Sans trop quitter le jeune homme des yeux, elle parcourait la boutique, dévorant de curiosité les milliers de baguettes. Ce devait être un métier vraiment fabuleux, que d'offrir la magie aux sorciers et sorcières, comme il le faisait à l'instant.
Enfin, il sortit une baguette qu'elle trouva de suite très jolie. Le bois d'amendier très attirant, et le nom évoquait la gourmandise et la douceur craquante. Et puis, elle adorait les amandes, particulièrement l'odeur. Le phoenix, l'animal qui la fascinait tant, à bruler pour revivre. Elle hésita à toucher le bois de l'instrument, tant les caractéristiques lui plaisaient déjà tant. Alors elle en profita pour capter les yeux du vendeur qui attendait son geste. Elle le fixa avec ardeur, une petite moue décidée et défiante sur son visage.



Jùn assistait à la scène avec un air d'incompréhension total. Il avait ce sentiment que ce serait la bonne baguette, alors pourquoi ne la prenait-elle pas? Et pourquoi ce regard si inquisiteur? Se méfiait-elle de lui? N'était-ce pas lui, qui devait se méfier du...
Son regard. Ses yeux ténébreux avaient peurs de ceux de sa soeur. La colère grandit au creux de son ventre, et il grinça des dents. Pourtant il n'eut pas le temps de casser sa belle gueule, Pernelle prit la baguette dans sa main droite tremblante et moite. Et de suite, la baguette fit son effet, choisissant son maître. Les cheveux blancs de la fillette furent soufllés d'un vent inexistant, et semblèrent d'un coup prendre une jolie couleur d'amande, tandis que ses yeux, que Jùn ne pouvait voir, prenaient une teinte grise. Juste l'espace d'un instant. Un très court instant. Pernelle se tourna vers son frère, un grand sourire sur ses lèvres. Il répondit par une exclammation de victoire, lançant son poing en l'air.


-C'est elle! C'est elle Pernelle! On a réussi, t'es une sorcière, une vraie!

La gamine sautilla, exprimant ainsi sa propre joie, se retourner vers le vendeur et contre toute attente, l'enlaça. L'étudiant en droit en resta estomaqué, profondément jaloux puisqu'il était le seul habituellement à avoir droit à un quelconque contact avec sa soeur. Mais il ne dit rien, et se contenta de se mordre la èvre, conscient de la joie de Pernelle, qu'il ne devait surtout pas briser. Pernelle sautillait dans la magasin, sa baguette en main, et offrant un sourire éclatant aux garçons.
La sonnerie du magasin retentit, et la fillette se figea sur place, stoppant sa danse de la joie. Jùn quant à lui, devint aussi pâle que sa soeur. D'instinc il la prit contre lui, cachant d'un geste rapide la baguette entre l'albinos et lui.
Une femme se tenait à l'entrée de la boutique, furieuse, et sec. Un chignon serré blond se dressait avec autorité sur son crâne, et du maquillage discret parsemait son visage halé tiré par les rides et l'expression pincé. Vêtu d'un grand tailleur noir, elle piétinait sur place, fusillant du regard Pernelle et Jùn. Derrière elle se tenait un homme et une femme, tout aussi bien vêtus et tout aussi furieux.
Jùn et Pernelle échangèrent un regard, complice, et ne purent retenir un fou rire, qu'ils controlèrent comme ils purent.


-B'jour maman.

-Mais tu es complètement fou?! Jùn, tu as perdu la tête, dis-moi?

Les deux agents des services sociaux le fixaient, sérieux et exaspérés. L'homme s'adressa en premier.

-Vous aviez interdiction d'approcher cette enfant, et vous le saviez.

Le garçon explosa.

-Cette enfant est ma soeur et elle a un nom! Vous n'avez pas le droit de me l'enlever! C'est à ces fous qu'il faut l'enlever!

Il montra du doigt sa mère, qui semblait prête à pleurer.

-Une baguette... Gémit-elle. Une baguette...ça pourait être dangereux pour elle, tu le sais...tu es vraiment inconscient...

-Et c'est pour cette raison que vous devez cesser vos infantileries qui peuvent nuir à la santé de votre soeur. Ajouta la femme.

-Mais quelle santé, bande d'aveugles! Elle n'est PAS malade!

-ça suffit. Le coupa sa mère. Pernelle, vient ici, de suite.

La fillette jeta un regard rieur à son frère, qui devint soudainement inquiet. Le jeu était terminé, bien trop tôt. Jùn glissa la baguette dans la poche arrière du jean de sa soeur, le recouvrant de son tee-shirt très large. Ainsi, l'achat passerait inaperçu. Il lui décerna un clin d'oeil et l'embrassa. Pernelle s'avança jusqu'à sa mère et les agents pots de colle dans une moue boudeuse qu'elle ne quitterait sûrement pas de la journée.

-Si l'incident se reproduit, je demanderais une sanction monsieur Atteyrson. Le menaça l'agent.

Jùn lui répondit par un regard noir.
Puis, il attendit qu'ils soient tous partis aavant de se retourner vers le vendeur. Il se passa la main dans sa nuque, aggripant ses cheveux avec malaise.


-Désolé. J'vais vous payer, ne vous inquiétez pas. J'vous dois combien?
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 48
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyVen 15 Avr - 20:22:35

Évidemment, elle avait remarqué... Toute l'attention de la fillette n'était pas focalisée sur les baguettes qu'on lui donnait à essayer, en pure perte pour le moment. Le regard attentif, elle surveillait aussi tout ce qui l'entourait, à commencer par James. Tout en manipulant les étuis des baguettes, il était bien conscient de ses efforts pour saisir son regard, et il se sentait un peu honteux de s'y dérober. Cette gamine n'avait rien à voir avec Lord Voldemort... ses yeux à lui n'étaient pas ceux d'un albinos, mais ceux d'un être contre-nature, revenu d'entre les morts. Rien à voir, se répéta James avec fermeté. Tout, chez Pernelle, dénotait la fragilité... Il n'y avait aucune raison d'avoir peur, ou même de se sentir mal à l'aise. Ce n'étaient que de mauvais souvenirs qui refaisaient surface, comme des bribes d'un ancien cauchemar qu'il fallait chasser pour de bon. Des semaines durant, le repenti y était parvenu ; il avait enfoui dans sa mémoire tout un pan de son passé, et voilà qu'un simple regard venait tout réveiller. Le jeune homme secoua doucement la tête. À présent, il fallait être un homme, et se comporter correctement avec cette jeune cliente. Il la laissa accrocher son regard en lui tendant la baguette d'amandier - « une baguette de femme », avait dit Ollivander en caressant le bois clair. La mine anxieuse, il attendit que les petits doigts se referment sur la baguette ; la réaction ne se fit pas attendre. Dès le premier contact, une lumière caractéristique emplit la boutique, tandis que les cheveux pâles de la gamine semblaient traversés d'une brise... James eut un sourire, presque aussi rayonnant que celui de la demoiselle qui se jeta d'ailleurs sur lui pour l'étreindre. Cette réaction le laisse pantois ; personne ne s'était jamais comporté avec lui de cette façon, dans un cadre strictement professionnel du moins.

-Mes félicitations, Miss, fit-il en tapotant maladroitement l'épaule de la fillette.

La suite se passa très vite. Comme il tendait la main pour récupérer la baguette et la remettre dans son étui, trois personnes firent irruption dans la boutique. Une brève mais venimeuse discussion s'engagea ; apparemment, la gamine n'avait pas à se trouver là, en compagnie de ce type. Le frère avait prestement caché la baguette dans sa poche ; sans chercher à comprendre le drame qui se nouait devant ses yeux, James se contenta de suivre du regard chaque geste du type, prêt à l'empêcher de se carapater avec la baguette. Le jeune homme, cependant, ne fit pas mine de suivre les trois personnes qui entraînaient sa petite soeur ; il les regarda partir en vitesse, puis, l'air passablement gêné, se retourna vers James pour lui demander combien il lui devait. L'apprenti ne se permit aucun commentaire, mais il eut un sourire compatissant pour répondre :

-Ce n'est rien. Ça fait huit cinquante, monsieur.


Il prit un flacon de vernis incolore sous le comptoir, un petit pinceau, et reprit :

-Passez-moi la baguette, je vous prie, je vais lui redonner un petit coup de vernis avant de la remettre dans sa boîte... Le vernis ne permet pas à une baguette de mieux fonctionner, c'est juste un petit plus esthétique...

Il tendit la main en souriant, hésitant à proposer au jeune homme de vernir aussi sa baguette à lui. Non, ce serait déplacé.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyDim 17 Avr - 22:35:39

Monsieur.
Il l’appelait monsieur.
Mais appelle-moi Jùn, grand fou !
Plus sérieusement, ça lui faisait un peu étrange qu’on l’appelle ainsi. Comme si soudainement on lui donnait l’habit d’un homme de société, d’un adulte sérieux et responsable, sans virées nocturnes, sans ses putains de drogues et ses conneries habituelles. Comme s’il aurait pu être le père de Pernelle. Un homme. Un monsieur capable de la protéger, vraiment, et pas de l’emmener clandestinement vagabonder le chemin de traverse.
Monsieur, ça le renvoyait un peu à l’image pompeuse et importante de son père. En costume, sobre dans tous les sens du terme, sérieux, jamais un sourire sur son visage de pierre, la moustache noire rabattue à la manière de Monsieur Darling dans Peter Pan, et son attaché-case sous le bras, prêt à entamer un nouveau procès pour le gagner avec brio, et sans aucune modestie.
Était-ce ce monsieur-là qu’il allait devenir ?


-Jùn. Le reprit-il, donc.

Il n’était pas son père. Il ne voulait surtout pas être son père. Et s’il voulait devenir avocat, tout comme lui, ce n’était que dans l’intention de le défier, de le battre, et de lui prouver que la cause des sorciers était tout aussi, voire plus juste, à défendre.
Alors, joli cœur, tu rabats ton « monsieur », parce que j’suis pas un « monsieur », et tu m’appelles Jùn.

Toutefois, il ne sembla pas s’en formaliser, ni même l’entendre, puis qu’il s’occupait à sortir un flacon et un pinceau. Enfin, il lui offrit de nouveau sa voix veloutée en lui proposant de vernir la baguette de la gamine. Pour l’esthétique, parait-il.
Le jeune homme ouvrit des yeux surpris. Le vendeur n’avait-il donc pas remarqué que Pernelle était partie avec ? Son geste pour dissimuler l’instrument dans la poche arrière du jean de sa sœur, avait été une si belle réussite de discrétion ?
En un sens l’étudiant se sentit flatté, à la limite de l’orgueil, d’avoir berné ainsi le bel homme qui lui faisait face.
En un autre sens, il se sentit con. Très con.

*Et j’lui dis quoi maintenant ?*


Une moue joueuse, très rieuse, la même qu’il décernait à sa sœur au moment de l’arrivée de leur mère, se dessina sur son visage, retroussant ses lèvres pulpées. On aurait dit un gamin prit en faute, et fier de lui, attendant avec avidité la punition. Comme une bonne blague faite au professeur, qui a tant fait rire la classe, qu’importe la sanction qui s’ensuit !
Mais là, il n’y avait ni professeur, ni classe. Juste lui, le vendeur, et Pernelle qui les avait quitté.
Il se passa la main dans la nuque, l’air faussement gêné, ne cherchant pas même à cacher son amusement.

-Et bien…C'est-à-dire que…Naaan, sérieusement, vous n’avez rien vu ?


Jùn sentait le fou rire lui chatouiller les narines, et ne pouvait y croire. Il le faisait exprès, non ? C’était une négation pour lui proposer sa propre baguette et…
Il chassa de suite les pensées perverses qui l’assaillaient en découvrant le visage incrédule du bel homme.
Non.
Non apparemment pas. Il n’avait rien vu.

Il déposa les huit cinquante sur le comptoir, assurant ainsi le commerçant de son honnêteté. La situation avait beau être amusante pour lui, il avait suffisamment transgressé la loi comme ça. Aujourd’hui, du moins.

-Le vernissage risque d'être compliqué, voyez-vous...Ma sœur est partie avec…Z’avez vraiment rien vu ? J’l’ai glissé dans la poche arrière d’son pantalon, pour pas que la dinde qui nous sert de mère remarque l’achat, ainsi que ces lèche-culs d’agents.

Il souriait, fier de lui, et poussa l’argent vers l’homme, insistant sur le fait que ce n’était pas un vol.


-Mais j’comptais vous payer, hein. Juste, s’ils voyaient la baguette…Ils l’auraient de suite confisqué.

Et elle n’aurait aucune chance d’aller à Poudlard.
Aucune chance d’être une sorcière comme les autres.
D’être elle, quoi.

Voyant qu’il ne réagissait pas, il tenta l’humour jusqu’au bout, et s’avança sur le comptoir de manière aguicheuse.

-Mais…si ça vous tente…vous pouvez toujours vernir la mienne…

Il déposa avec des gestes minutieux et emplis d’hormones, sa propre baguette entre eux.

-Vous savez…avec le temps…ça peut prendre un p’tit coup de vieux, de fatigue, ces trucs là. Il est toujours bon de leur redonner de la vigueur, n’est-ce pas ?

Il se mordait intérieurement la lèvre pour ne pas rire. Habituellement il ne draguait pas de cette manière là. D’ailleurs il ne draguait pas tout court, lorsqu’il était sobre.
Mais quand il voulait quelque chose, il le prenait.
Et là, ma foi, pourquoi pas ne l’avoir, lui ? Il était vraiment craquant, dans le genre.
Et puis quand les p’tits sœurs ne sont pas là, les grands frères se lâchent.
Un jeu venait de se terminer avec l’arrivée de la mère.
Un autre ne ferait que commencer !


-Pour…l’esthétique, c’est cela… hum…votre nom a du m’échapper…


Contrairement à ton regard, beau mâle.




[I love you]
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 48
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyDim 24 Avr - 14:59:01

Jùn, très bien. Le jeune homme avait corrigé d'une voix veloutée, très sensuelle, que James s'efforça de ne pas remarquer. On était au boulot, sacré nom d'un gobelin en tongs ! Mr Ollivander pouvait à tout moment se réveiller et venir voir ce qui se tramait dans la boutique... et il n'apprécierait certainement pas de voir que son apprenti, garçon qu'il jugeait sérieux, se laissait draguer par un client – et y prenait un certain plaisir... Comme sans y prendre garde, James venait d'ailleurs de laisser son regard s'attarder sur le visage de l'homme. Il était très beau, un peu jeune peut-être à son goût, mais bien bâti, avec une jolie petite gueule de mauvais garçon... et il lui sembla bien que le nommé Jùn le dévorait du regard. De quoi susciter des pensées parasites peu compatibles avec le sérieux d'un commerçant professionnel...

Allons, James, c'est un client, maîtrise ton imagination. Un client qui se paie ta tête en plus, il n'y a qu'à voir comme il se retient de rire. Qu'est-ce qui lui arrive, à ce tordu ?

Affichant soudain une mine quelque peu rébarbative, l'apprenti s'accouda au comptoir, en attendant des explications. Il détestait par-dessus tout qu'on rie à ses dépens, ce que semblait vouloir faire ce jeune monsieur. Les éclaircissements tardèrent à venir, et lorsqu'il les eut enfin obtenus, James se sentit véritablement furieux. Il s'était laissé berner par ce type et sa soeur, comme un bleu... Il avait pourtant toujours gardé les yeux sur la baguette, mais ils avaient réussi à l'escamoter... Ils auraient aussi bien pu partir sans payer... Heureusement qu'Ollivander n'avait pas assisté à ce fiasco. James lui-même se sentait vaguement honteux ; pour un voleur, il n'est jamais agréable de trouver son maître. Bon, d'accord, le nommé Jùn n'était pas un voleur : la preuve, il venait de déposer les huit Gallions cinquante sur le comptoir. James les ramassa et les jeta dans la caisse, sans avoir la moindre envie de sourire. D'un geste vif, il commença à reboucher le flacon de vernis, mais l'autre lui proposa sans ambages de vernir la sienne. La baguette. Son geste pour poser l'objet sur le comptoir était aussi explicite qu'une proposition grivoise exprimée avec tous les détails d'usage, mais James répondit innocemment :

-Tiens, pourquoi pas... C'est vrai qu'un petit coup de temps en temps, ça ne fait pas de mal.

Il laissa flotter quelques secondes d'un silence ambigu, puis précisa, l'air de rien :

-Ça ne fait pas de mal au bois.

Son agacement contre le presque voleur de la baguette d'amandier s'était envolé aussi vite qu'il était venu. Mieux, il en venait à se dire que les talents de ce charmant garçon en matière de filouteries pouvaient peut-être s'avérer utiles dans quelque affaire louche – ce n'était pas ce qui manquait. En attendant, pourquoi ne pas voir s'il avait d'autres compétences, dans d'autres domaines ? L'autre ne semblait pas demander mieux que de lui montrer ce dont il était capable. James sembla hésiter un instant, son regard bleu plongé dans celui du client, puis prit la baguette d'un geste lent et légèrement maniéré. Comme il examinait l'objet, son vis-à-vis, sur un ton badin, s'enquit de son prénom, et il répondit négligemment :

-James.

Pas la peine de se faire des politesses ; le moindre mot était déjà lourd de sous-entendus, et il n'y avait plus guère de doute sur l'issue de cette rencontre. Apparemment très concentré, l'apprenti leva la baguette à la hauteur de son visage, l'observa un instant, sans quitter Jùn des yeux ; il tira ensuite de sa poche un chiffon avec lequel il entreprit de nettoyer l'objet, avec des gestes délibérément équivoques.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyVen 6 Mai - 11:06:06

Jùn était fier, très fier. Le beau mâle venait d’accepter de la vernir. Sa baguette. Et qui plus est, il lui semblait discerner un sous-entendu dans ses phrases à lui aussi. Le bois, n’est-ce pas ? Rien que le bois.
Le jeune homme dévora des yeux les manières du vendeur pour saisir sa baguette, et reprendre le flacon de vernissage. Il ne pouvait effacer un petit sourire en coin, victorieux de ressentir la légère, mais existante tout de même, emprise de son charme sur l’apollon. Toutefois, il se gardait réservé, et il piétinait d’impatience à se demander s’il craquerait ou non. Pour une fois, il surmontait sa propre réserve et se dévergondait sans drogue, ni alcool. Ce n’était pas pour que l’autre refuse ses avances ! Ce serait un cuisant échec. Trop cuisant.


-James.

Sans crier gare, les poils de Jùn se hérissèrent et il sentit une vague de frisson dans l’échine dorsale. Sa voix, ce velours dans son prénom le mettait en émoi. Il avait une façon de se présenter…C’était envoûtant ! L’affaire d’Ollivander devait fonctionner à merveille depuis que l’apprenti était là ! Et l’étudiant en casserait presque sa baguette chaque semaine pour le revoir !
Il secoua légèrement la tête. Hé, c’était de lui que devait venir l’emprise à la base, pas de l’autre ! James, pas l’autre.
Il se maudit intérieurement de tant de faiblesse devant un simple mâle de plus. Oui, mais voilà, les hommes n’étaient pas comme ces cupides femelles. Ils constituaient un véritable défi de les avoir. Alors que les minettes, en deux trois paroles, tout était conclu.
Et James semblait représenter un sacré défi !

Le vendeur leva la baguette de Jùn, juste devant son nez, créant un léger obstacle entre leurs deux regards. My god, de beaux yeux bleus ! Ne pas fondre, surtout ne pas succomber. Lui sauter dessus comme un animal n’était sûrement pas la meilleure méthode pour relever le défi.
Les gestes plus qu’équivoques de James obligèrent Jùn à se mordre violemment la lèvre inférieure, créant une petite blessure qui se mit à saigner. Il vit que l’homme le remarqua et de manière très sensuelle passa sa langue sur la perle de sang.
Puis il fit mine de s’intéresser à la manière dont James nettoyait sa baguette.

-C’est vrai que ces temps…elle est un peu…coincée. Rouillée, peut-être…


En s’accoudant sur le comptoir il frôla délibérément le bras du vendeur, l’air de rien.


-Vous pourriez sûrement m’aider à régler ce petit…disfonctionnement.

Il distingua chaque syllabe du dernier mot avec autant de convoitise qu’il pouvait placer dans sa voix veloutée.


-Vous comprenez, ne plus pouvoir la contrôler est un ennui fâcheux.

Il affichait un air sérieux si faux que même le plus parfait des abrutis aurait saisi la supercherie.


-Je pourrais faire des bêtises…

Avec toi ?

-…Involontairement, bien sûr !

Bien sûr. Jùn était l’innocence incarnée, jamais il ne pourrait faire quoi que ce soit de contraire à la morale chaste, volontairement.
Ou alors il serait le plus beau des menteurs.


Il se redressa, comme soudain pris d’une idée géniale.


-Tenez ! L’autre jour, elle m’a fait défaut alors que j’essayais de mettre le feu !


Sous le regard de James, il se rattrapa de suite, comme un « pas fait exprès de n’avoir pas précisé ».

-A ma cigarette, hein, je ne suis pas pyromane ! Ça a fait une jolie explosion…


Il rit, puis sortit un briquet moldu vert pomme qu’il activa sous leurs nez, les flammes se reflétant dans ses pupilles incandescente.

-Maintenant, j’assure mes arrières !
Sourit-il.

Et toi, tu devrais un peu moins les assurer. Ce serait bien plus drôle !
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 48
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptySam 7 Mai - 11:51:06

C'est fou les gestes provocants que l'on peut faire en nettoyant une simple baguette magique... James s'était déjà fait la réflexion, mais il n'avait encore jamais osé le faire devant un client : la main et le chiffon refermés sur la baguette, il fit quelques mouvements cadencés en fixant Jùn dans les yeux, puis passa innocemment à des techniques de nettoyage plus sages. Le message avait été parfaitement reçu par la partie adverse, qui semblait se contenir à grand-peine de lui sauter dessus, là maintenant tout de suite, sur le comptoir. Pas sûr que ce soit une très bonne idée... Ollivander n'apprécierait pas tellement que son apprenti diversifie à ce point les activités de sa boutique. Machinalement, le jeune homme tourna la tête, et aperçut dans l'arrière-boutique son patron encore endormi ; à la bonne heure, on n'avait pas fini de jouer. Le sympathique Jùn avait l'air tout à fait conquis, il ne restait qu'à finaliser l'opération... Mais pas tout de suite, mon joli. James trouvait tellement amusant de le voir multiplier les tentatives d'approche, sans oser en venir directement au fait...

L'autre le frôla en s'accoudant au comptoir, et l'apprenti lui adressa un regard de vierge effarouchée, juste pour le plaisir de le refroidir un peu. Comment donc, monsieur ? En voudriez-vous à ma vertu ? Vous figureriez-vous par hasard que je suis une proie facile, le genre de garçon qui cède à la première oeillade ?
Eh bien vous n'avez encore rien vu.
James ne fit rien pour rompre le contact entre leurs deux bras ; il acheva de nettoyer la baguette magique, et dévissa le bouchon du flacon de vernis, tandis que Jùn lui confiait ses soucis de baguette. Rouillée ? Cette fois, le regard de l'apprenti se fit plus ardent, et il marmonna :

-Ça ne rouille pas. D'autant que vous devez vous en servir régulièrement.

D'un geste délicat, il trempa un petit pinceau dans le vernis, et entreprit alors de vernir la baguette, en commençant par l'extrémité ; pendant ce temps, son charmant client lui racontait qu'il lui arrivait de ne plus la contrôler. La baguette. James leva les yeux de sa besogne, et demanda, l'air sincèrement inquiet :

-Vous ne pouvez plus la contrôler ? Comment cela ? Vous voulez dire qu'elle a des manifestations trop puissantes qui vous dépassent ?

Je serais curieux de voir ça, vantard.

Jùn continua de parler, puis il alluma un briquet moldu juste entre leurs deux visages, au-dessus du flacon de vernis. L'occasion était trop belle : James lui saisit le poignet d'une main pressante et souffla la flamme, en le rappelant gentiment à l'ordre :


-Vous êtes fou ? Le vernis est très inflammable ! Il suffit d'une étincelle et...


Il lui serra le poignet quelques secondes de trop, un peu trop fort, puis baissa chastement les yeux, comme s'il réalisait qu'il était allé trop loin, en murmurant d'une voix caressante :

-Désolé... Jùn.

Il aurait pu enchaîner, offrir d'aller boire un verre le soir pour se faire pardonner cette petite brutalité, mais il en resta là, délibérément. Il se remit à vernir la baguette, l'air très concentré. Après tout, c'était Jùn qui s'était mis à lui tourner autour, non ? S'il voulait faire le mâle dominant, qu'il le fasse jusqu'au bout, et prenne les décisions stratégiques... James était presque à point, mais il était hors de question qu'il cède à un homme sans autorité.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable EmptyDim 29 Mai - 18:05:13

Jùn remarqua que James ne faisait rien pour rompre le contact de leurs bras, malgré de le regard surpris et quelque peu scandalisé lancé lors du premier frôlement. Il sourit, à présent presque certain que l’adversaire était tout aussi ouvert que lui à une suite. Mais il lui fallait être plus que « presque certain », il lui fallait être sûr et certain.

Ce fut le feu qui confirma la chose. Le beau vendeur lui attrapa fermement le poignet, le ramenant à l’ordre sur la dangerosité que pouvait engendrer un briquet près d’un vernis. L’étudiant n’en fut pas penaud pour le moins du monde, un grand sourire barrant son visage. Le contact venait de l’autre à présent. Et c’était un indice de bon présage ! Malgré le discours moralisateur.
Non, ce qui le certifia vraiment d’oser aller plus loin, fut le message d’excuse qui s’ensuivit, et son prénom. Par merlin qu’il prononçait si bien son prénom, et avec tant de conviction !
Il n’hésita plus le moins du monde !

Son poignet toujours prisonnier, de son autre main il enveloppa celle de James qui le serrait. Il l’enleva, la gardant à présent à son tour prisonnière de sa propre main, et la caressant de son pouce. Se penchant sur le comptoir jusqu’à n’être qu’à quelques centimètre à peine du visage du vendeur il susurra :


-Je sais comment te pardonner.


Son œil frisait, et s’il lâcha la main de l’apollon, ce ne fut que pour prendre celle qui s’apprêtait à vernir la baguette et entamer avec elle un second nettoyage. Les mouvements ne pouvaient être plus équivoques.

-Tu pourrais me montrer ta technique si singulière à vivifier de tels…engins.

Le regard fuyant vers l’arrière boutique de James fit comprendre à Jùn que son patron devait s’y trouver.
Il cessa ces mouvements, et entreprit de fermer le pot de vernis, continuant avec la même sensualité dans sa voix.


-Pas ici, bien entendu. Je préfère les cours…privés.

Rien que toi et moi, chez moi.
Juste ta fausse pudeur sur mon corps et tes mains précieuses entourant ma virilité.
Il contourna le comptoir, rejoignant James. Il s’approcha, agrippa sa chemise et l’attira à lui.


-Ce soir, chez moi.

Il rit, fier de l’audace soudaine qu’il venait d’avoir, sans être sous aucune substance. C’était un réel progrès et un courage énorme ! Il espérait que ces efforts seraient récompensés.
Il le laissa se dégager, certain qu’il obéirait à cet ordre qui n’en devenait plus un, vu le désir partagé.
Il prit un bout de papier qui trainer sur le comptoir, et écrivit à la plume son adresse :
Studio 713
Business District
Londres.

Puis il fit glisser le papier jusqu’à la paume de James.

-Tu finis à quelle heure ?

Il écouta avec une précision qui lui assurerait la mémoire de cet horaire, et lança un dernier sourire provocateur avant de s’en aller.

-A ce soir, maitre des b(r)aguettes…


[=>Suite aux résidences :)]
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable   Croque l'interdit, tu en seras plus illégalement respectable Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-