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 The early bird catches the worm [Libre]
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MessageSujet: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyDim 7 Nov - 16:45:20

Lucy avait laissé deux mois s’écouler. Deux mois, c’était le temps qu’il lui avait fallu pour prendre de nouveau ses marques à Poudlard après tout ce qui s’était passé, le temps aussi de ne pas avoir l’air sans cesse aux aguets. Le cauchemar de l’année précédente et la torpeur dans laquelle elle avait passé la majorité de son été, elle était déterminée à ne plus les revivre. Et cela impliquait notamment de s’en donner les moyens. Elle avait déjà eu la chance folle de tomber sur cet ouvrage, qui lui avait donné la solution. Devenir animagus… c’était parfait. Depuis, elle n’avait cessé d’y songer. Il lui était difficile de concocter une potion ou de pratiquer la magie en-dehors de Poudlard étant toujours mineure. Ce qu’elle pouvait faire en revanche, c’était remplir la première étape pour patienter. Et ce n’était pas une mince affaire que de se connaître soi-même.

La Bleue et Bronze était aussi critique que possible à son propre sujet, elle avait demandé à ses proches ce qu’ils pensaient d’elle, elle avait rempli de multiples questionnaires, sans compter ses heures de réflexion purement personnelles. Lui étaient revenues en tête certains compliments passés, certains arguments surgis lors de disputes, notamment celles qui l’avaient opposé à Emilien. Elle était plus fière qu’elle ne voulait l’admettre, et avait jusqu’à présent su tourner la réalité et son propre cas en dérision pour ne pas avoir à affronter l’effrayante question du : qui suis-je, quelle conséquence mes actes auront-ils ? Elle prenait la vie comme elle venait, sans prédiction pour ne pas être déçue par la suite. Mais les récents évènements l’avaient confrontée à une réalité des plus affreuses, et elle n’avait désormais d’autre choix que de changer de comportement. Elle avait grandi.

Bien sûr, la cinquième année était loin d’avoir une vision parfaitement limpide d’elle-même, mais était-ce seulement possible ? Elle en doutait sérieusement. La rentrée était enfin arrivée. Elle allait pouvoir se procurer les ingrédients dont elle avait besoin sans pour autant susciter les questions de sa famille, d’autant plus qu’ils n’étaient pas des plus répandus. Elle avait seulement subtilisé chez elle un sachet de poudre d’amande, et avait ajouté à sa liste de fournitures scolaires, une écaille de dragon. Elle avait soigneusement réduite cette dernière en poudre. Ne lui manquaient plus que deux éléments, mais essentiels. De la corne de licorne morte naturelle réduite en poudre, ainsi qu’une plume de phénix. Certes, elle s’apprêtait à commettre un vol, mais sa conscience était trop entachée par l’image de lâche qu’elle avait d’elle-même pour ne pas s’offusquer d’un petit délit comme celui-ci. Même s’il fallait reconnaître que ces ingrédients étaient loin d’être gratuits lorsqu’on se les procurait légalement. Peu importe. Ils étaient la clé.

Il ne s’agissait pas de la première escapade de Pinpin au-delà des horaires autorisés. Elle avait l’habitude de se promener tard la nuit. Ou peut-être était-il plus juste en l’occurrence de dire, tôt le matin. Elle n’avait pas fermé l’œil après sa ronde, trop excitée à l’idée qu’elle allait bientôt pouvoir mettre ses plans à exécution. Et après ses actes de rébellion contre les Carrow, que pouvait-elle bien redouter ? Tout ce qu’elle risquait, c’était quelques heures de colle, et elle n’en était pas à ses premières, loin de là, chose somme toute plutôt étrange au vu de son insigne de Préfète. Enfin bon, peu importait. La miss quitta sa couette aux alentours de minuit et demie, et sachant que son expédition ne la conduirait pas dans les couloirs les plus réchauffés de l’école, elle s’habilla silencieusement. Lorsqu’elle avait fait sa ronde, accompagnée de Ciel tout à l’heure, tout était calme, il n’y avait aucune raison pour que les choses aient changées.

Sur la pointe des pieds, elle quitta son dortoir, puis la salle commune des Aigles, et descendit les escaliers. Elle passa furtivement dans le grand Hall d’entrée, d’une beauté irréelle. Les pâles rayons de la lune venaient frapper les immenses sabliers, et traversaient les joyaux qu’ils contenaient, répandant dans l’architecture majestueuse du lieu, des lumières vivement colorées. La nuit conférait à la réalité l’aspect des songes auxquels elle donnait vie. Lucette se serait volontiers arrêter plus longuement pour admirer le spectacle, mais elle des objectifs plus urgents. Si elle voulait pouvoir entamer la potion dès le lendemain, il lui fallait entrer dans la réserve de Slughorn. Elle dévala les escaliers qui menaient aux cachots, retenant une exclamation lorsque le froid souterrain du mois de novembre mordit comme un coup de fouet, sa chair encore tiède des heures passées dans ses draps. De même, elle jura dans un murmure face à l’obscurité béante qui l’attendait. Ici, nul astre pour guider ses pas sans le besoin de sa baguette.


- Lumos ! chuchota-t-elle.

Elle connaissait le chemin, cela faisait cinq ans qu’elle était à Poudlard tout de même. Mais elle n’avait jamais eu l’occasion de s’entraîner en pleine journée, à parcourir la distance qui la séparait de la réserve de son professeur de potion, tout en gardant les yeux fermés. D’autant plus que cette même réserve avait été, jusqu’à très récemment, le jardin secret de Severus Rogue, et mieux valait éviter de rester trop longtemps autours, même dépourvu de toute intention malhonnête. Aussi risquait-elle de se cogner dans un mur et d’attirer du monde, raison pour laquelle éviter la cécité était préférable à un peu de lumière.

Malheureusement, à peine avait-elle fait quelque pas, que d’autres résonnèrent dans les couloirs. Si le lieu avait des airs de souterrain, elle n’avait jamais entendu d’écho. Pestant intérieurement contre sa malchance, la blonde éteint immédiatement sa baguette, et, se dissimula dans l’angle d’un mur. Quelqu’un venait, il ne fallait pas se faire remarquer… Mais la pierre glacée provoquait le frissonnement de sa peau, et elle n’allait pas tarder à trembler de froid… Elle aurait du prendre un pull supplémentaire. Elle serrait difficilement les dents dans l’attente, pour les empêcher de claquer.


*Allez dégage… va-t-en vite…*


Dernière édition par Lucy Duncan le Mer 26 Jan - 18:23:54, édité 1 fois
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyJeu 11 Nov - 22:13:27

[Scuz si c'est un peu en-dessous. Mais je voulais poster ce soir ^^]

Devait-il le faire ? Les croquis d’une métamorphose animale tremblaient à la lueur d’une bougie. On y voyait un homme grossièrement dessiné prendre au fil des étapes l’allure d’un fier berger allemand. Isaac passait un temps régulier devant cette image depuis la rentrée. Le don d’animagus ne lui semblait pas indispensable, il connaissait les risques, n’était pas certain d’avoir très envie de s’attacher à une nature animale jusqu’à la fin de ses jours, mais la perspective de réaliser cette prouesse magique était follement attrayante. S’il le voulait, il y arriverait. La métamorphose ne lui avait encore jamais posé de difficultés. Il l’avait même suffisamment travaillée pour maintenir une bonne avance sur ses camarades. C’était un sujet qui le passionnait, une magie qu’il rêvait de maîtriser à la perfection, et, pour cela, il était nécessaire d’explorer ses arcanes les plus fermées. Y arriver lui permettrait de s’échapper de Poudlard à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, avantage non négligeable lorsqu’un beau garçon vous attend par delà les murailles. L’amour et le désir sont fous à quinze ans. Les Serpentard avec qui il avait renoué s’agaçaient d’ailleurs de sa bonne humeur cyclique. Son caractère lunatique atteignait des sommets et il était plus prudent de se renseigner sur son état avant d’engager une conversation, sous peine de se faire superbement ignorer. On murmurait que la guerre l’avait rendu complètement cinglé. En un sens, ce n’était pas tout à fait faux. Il lui semblait qu’il avait vécu trop de choses pour reprendre une vie normale à Poudlard. Les murs du château l’oppressaient, il guettait chaque sortie à Pré-au-Lard avec l’enthousiasme d’un troisième année. Pour la prochaine, il envisageait même de fuguer tout un week-end. Cette école ressemblait à une prison. Etait-ce trop demander que partir du vendredi au dimanche pour retrouver ne serait-ce que sa famille ? Avait-il envie de supporter une bande de gamins trois à quatre mois non-stop ? C’était à se frapper la tête contre les murs ! Mais le don d’animagus ne lui évoquait pas seulement la liberté. Il était synonyme de puissance et l’aiderait peut-être à se réconcilier avec lui-même. Apparemment, la maîtrise de ce pouvoir demandait une bonne connaissance de soi. Là était le plus grand challenge, il ne savait plus quoi penser de lui. Toutes ses tentatives d’analyse tombaient dans des impasses et il lui semblait que même les êtres les plus proches de lui l’observaient à travers un prisme. Personne n’arrivait à saisir les traits d’une personnalité dans laquelle il se reconnaissait…

Le regard perdu dans le vague, il laissa la soirée se passer. Poudlard n’était plus le terrain de jeu de ses premières années, et même s’il lui arrivait de discuter avec Alix dans son dortoir, il s’ennuyait profondément et cette lassitude l’empêchait de dormir. Seul avec lui-même, il échafaudait un tas de plans tordus. Ce soir, la réflexion se concentrait sur les animagi. Il fallait qu’il fasse quelque chose. Autant y aller à fond plutôt que se poser éternellement les mêmes questions. Les réponses se trouveraient dans les actes, et, pour une fois, il pourrait mettre sa vie en danger à une fin utile… Il quitta son lit sur la pointe des pieds, passa un gilet aux rayures vertes et noires et quitta la salle commune. Pour débuter, il préférait commencer par du concret. Il serait idiot de passer le rester de l’année à peser le pour et le contre de sa personnalité. En partant du principe qu’il se connaissait très bien inconsciemment, il pouvait envisager la potion. En voilà une partie complexe ! Ses capacités en la matière n’avaient rien d’exceptionnel hélas. Cependant, ce ne serait pas la première fois qu’il s’occuperait de la fabrication d’une potion secrète. Au pire, James pourrait peut-être l’aider, c’était un truc qu’il maîtrisait. Mais il n’avait pas très envie de lui faire part de son projet. Il voulait y arriver seul, dans la mesure du possible…

La première étape consistait donc à s’approvisionner dans la réserve de Slughorn. L’entrée par effraction n’était plus un problème pour lui depuis qu’il avait pillé sa cave à vins quelques semaines plus tôt. Les couloirs étaient déserts, il pouvait accomplir son méfait sans problèmes. Confiant, il posa la pointe de sa baguette sur le mur et creusa une ouverture avec une aisance témoignant de son habitude. Il s’était exercé depuis le fiasco de la salle de bain des préfets. Mais, au lieu d’une porte, il se contenta d’un simple passage vouté. Cette fois, les briques ne s’écrouleraient pas juste après son entrée. Mais, alors qu’il s’apprêtait à disparaître dans la réserve, quelque chose le retint, la vague impression d’être épié par un fouineur. Une présence humaine émanait des alentours, un mouvement, peut-être un frisson, ou une respiration. Si le bruit de ses petits pillages remontait jusqu’à Slughorn il s’exposait à de lourdes sanctions. Et même s’il s’en « fichait », il n’avait aucune envie de subir une heure de convocation au bureau du directeur… Se tournant instinctivement vers l’endroit où se trouvait Lucy il s'éclaira d'un faible lumos et dirigea sa baguette vers les zones les plus susceptibles de constituer une cachette. Son regard méfiants laissait sourdre les relents d’une colère farouche. L’indésirable ne quitterait pas ce couloir avant d’avoir eu affaire à lui, il en avait déjà trop vu et Isaac s’était habitué aux méthodes radicales. Il ne réfléchissait plus avant de lancer un sort.


- Montre-toi !
demanda-t-il impérieusement.

Evidemment, il serait toujours possible de s’arranger. Si l’inconnu était intéressé par la réserve, il était en mesure d’en négocier l’entrée. Dans l’autre cas, il fallait espérer que le fouineur ne soit qu’un gamin facile à neutraliser. Un sortilège de confusion devrait faire l’affaire… Même s’il ne les maîtrisait qu’à moitié et ne répondait de rien quand aux effets secondaires que cette magie erratique pourrait entraîner.

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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyDim 12 Déc - 14:31:36

Le nouveau venu restait dans l’ombre. Elle n’avait aperçue de lui que sa silhouette, lorsqu’il avait creusé son trou dans le mur de la Réserve. Dans tous les cas, ce n’était pas un professeur. Lucy lâcha presque un soupir de soulagement. Pour autant, elle ne bougea pas d’un iota. Le mieux à faire était d’attendre qu’il ait terminé. De cette façon, elle n’aurait même pas à entrer par le moyen qu’elle avait prévu, à moins qu’il ne referme son passage. Mieux encore, son vol passerait pour celui de son prédécesseur, sans que personne ne l’ait vue. Malheureusement, son merveilleux plan fut bien vite contrarié. Le mystérieux voleur, comme doté d’une hypersensibilité, se sentit observé, et dirigea sa baguette de son côté. Elle s’aplatit aussitôt contre le mur, elle pouvait presque sentir la baguette crépiter dans le noir, tandis qu’elle plongeait en apnée, afin de ne laisser échapper aucun son.

- Montre-toi ! ordonna la voix.

OK, message reçu. Son mystérieux voleur était un mec. Et si elle devait en juger par la sympathie qui émanait du ton de rogue sur lequel il aboyait, c’était un Serpentard. Formidable. Elle n’aurait pu rêver d’une rencontre plus romantique. Etrangement, malgré la situation, sa main n’était pas crispée sur sa baguette. Il semblait que les heures de colles en compagnie des Carrow l’aient en partie vaccinée contre la peur, ou même le stress. Face à eux, son adversaire serait une blague. Une bonne blague bien grasse, à laquelle on riait pour oublier qu’elle n’avait rien de drôle. En moins d’une demi-seconde, son esprit avait déjà fait l’inventaire de tous les sortilèges qui lui seraient utiles. Si besoin était, elle pourrait toujours infliger un bon vieux sortilège d’amnésie à son adversaire. Il oublierait sa nuit, en conclurait qu’il s’était couché tôt car il était épuisé, fin de l’histoire. Le problème étant que la Serdaigle était toujours loin d’exceller en sortilèges, malgré une amélioration due à un entraînement acharné.


- Si c’est demandé si gentiment, répondit-elle, sarcastique.

Notre blonde sortit alors de sa cachette, baguette toujours en main. Elle connaissait la voix. Cependant, elle n’arrivait pas à la replacer dans l’immédiat. Ce n’était pas surprenant, avec le nombre de bribes de conversation que l’on pouvait saisir au passage dans les couloirs, sans pour autant s’arrêter plus longtemps… La lumière tremblotante du lumos qui l’avait contrainte à révéler sa présence, éclairait les traits fins d’un visage ouvertement méfiant. Isaac.


- Ah c’est toi !

Un souci de moins à se faire. Depuis que l'armistice avait été déclarée entre eux l'an passé, elle avait appris à connaître un peu plus son camarade Serpentard, et et plus encore, avait appris à l'apprécier. Les remarques fusaient quotidiennement à son propos, les ragots couraient, du fait de sa différence affichée. Et loin de baisser la tête sous le poids des quolibets et des insultes, il gardait un port altier, fier, méprisant. Pour autant, cela ne signifiait pas qu'il n'était pas atteint par les remarques que les autres élèves pouvaient lui lancer. Mais celui qui affiche sa honte tend le bâton pour se faire battre. Reconnaître ses faiblesses devant ses adversaires marquerait le début d'un harcèlement incessant. Les êtres humains, les petits comme les grands, sont des êtres cruels. Leur nature est de s'allier, de se regrouper, pour fuir la solitude inéluctable de la vie, et, pour ne pas être celui que l'on rejettera, sacrifier quelqu'un d'autre, et sa dignité.
Bref, sans être devenue du jour au lendemain, la meilleure amie du serpent, Lucette pensait mieux cerner le jeune homme, et se méfiait donc moins de lui.

La cinquième année alluma à son tour sa baguette, et contempla la voûte qui s'était creusée dans le mur. Tout en étant conçue pour être pratique et non esthétique, elle lui trouvait une certaine élégance. C'était une idée de plus à retenir pour ses prochaines effractions, bien qu'elle n'en eût aucun autre de programmé pour le moment. Il fallait qu'elle progresse au niveau de l'anticipation. Tout en ayant parfaitement su ce dont elle avait besoin, et le vol qu'il lui faudrait commettre pour l'obtenir, elle n'avait prévu absolument aucun plan d'action précis. Un jour, l'improvisation échouerait, elle en avait conscience. Mais il restait son mode d'action systématique. Au moins n'y avait-il aucune trace de préméditation après chacun de ses éclats. Elle désigna l'ouverture du menton.


- Paye ta discrétion ! Mais c'est original. Qu'est-ce que tu viens chercher ?
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyLun 13 Déc - 17:40:05

Sa situation ne l’avantageait pas. L’intrus restait dans l’ombre, caché derrière un pilier, tandis qu’il demeurait à couvert et éclairé. Isaac maudissait son manque de prudence. Il était à la merci de n’importe quel première année. Les étincelles crépitaient au bout de sa baguette. Un maléfice surgirait au moindre mouvement suspect, pas question de prendre un risque, il n’avait pas de temps à perdre avec un gêneur. Mais le rôdeur ne bougea pas. Il l’attendait cœur battant, regard perçant. C’était sans doute un fouineur sans intérêt. Rusard n’était pas assez malin pour prendre un délinquant en flagrant délit, il se ruait sur tout ce qui bougeait avant de connaître le motif de son agression, et la discrétion de Slughorn en ces lieux serait proche de celle d’un pachyderme derrière un banzaï. De toute manière, le professeur de potion se couchait tôt, et souvent à moitié ivre.
Une silhouette féminine se détacha de l’obscurité, celle d’une adolescente blonde à l’identité très familière, Lucy, la rivale de ses jeunes années. Il baissa doucement son arme. La Serdaigle ne représentait plus un danger immédiat. Leurs petites querelles d’enfants s’étaient évanouies avec la guerre. Il avait finalement accepté le fait que cette fille pût être quelqu’un de bien. Malgré son sang pur, Lucy n’avait pas hésité à prendre parti contre les Carrow. Les sorciers de bonne famille s’étaient majoritairement soumis. Quoique n’approuvant pas toujours le régime, ils préféraient la sécurité à leurs idées. Ils étaient prêts à mener une vie de soumission, à offrir aux générations futures un monde corrompu pour ne pas être tués. Le point de vue se défendait, disait-on. Ils avaient toujours d’excellentes raisons de valoriser leur lâcheté. Mais Lucy s’était battue, et il avait revu son opinion. Sa haine était devenue une habitude, il ne la comprenait plus. Avait-elle seulement de réels motifs ? Il lui semblait qu’il l’avait toujours détestée, au premier regard échangé. Seulement, sa colère était l’aveu d’une faiblesse. Il s’était accroché à Emilien comme à un objet précieux. Il voulait croire aux grandes amitiés et ne les concevait pas autrement que dans l’exclusivité. L’idée de l’abandon le faisait trembler. Pourtant, sa jalousie maladive avait eu raison de leur relation. Ses attentes trop lourdes rendaient chaque jour Emilien plus décevant. Puis, le garçon avait quitté Poudlard. Il avait continué à rejeter la faute de cet échec sur Lucy. Mais, au fond, cette inimitié donnait surtout une belle animation à ses journées.

La jeune fille n’était pas un exemple de bonne conduite. Son titre de préfète témoignait simplement d’un certain talent dans la fuite. Sa présence aux abords de la réserve signifiait qu’elle préparait un pillage en règle et que, par conséquent, leurs intérêts se rejoignaient. Il la laissa s’approcher et admirer sa réalisation architecturale. Ce n’était pas très discret, en effet. Il était difficile de dissimuler son effraction au passant imprévu. Mais une fois la voûte rebouchée, les moyens du vol s’effaçaient. Dans le cas d’une enquête, il était plus difficile de révéler une métamorphose qu’un sortilège. Un sourire espiègle passa sur ses lèvres.

- Mais si tu n’avais pas été dans le coin, personne n’aurait rien vu. En cas de vol bénin on vérifie surtout la porte. Qui irait s’amuser à examiner un mur entier ?


Malgré sa moquerie, Lucy semblait assez admirative de son travail. Il était fier de cette trouvaille. Ces sortilèges de passe-muraille étaient bien pratiques. A force d’exercice il pourrait ouvrir et fermer un mur en moins d’une minute. Ce serait un leurre parfait pour feindre une disparition. En revanche, il ne fallait pas que ces petites démonstrations soient connues de l’école entière. Sa carrière de cambrioleur professionnel risquait d’en prendre un coup.
Que venait-il chercher ? Il avait feint de ne pas entendre la question pour ne pas avoir à y répondre. Indiquer à Lucy qu’il avait besoin d’ingrédients de potions soulèverait forcément des interrogations plus dérangeantes. Ses ambitions ne regardaient personne à Poudlard. Il n’avait pas l’intention de brandir le don acquis en trophée, loin de là. Ce serait une gloire personnelle, un talent utile aux situations désespérées seulement. Il était prêt à reporter son projet pour maintenir le secret. La réserve de Slughorn était la caverne aux merveilles pour qui aimait l’alcool ou les potions. Il pouvait toujours se consoler avec un fût d’hydromel ou d’hypocras. A l’issue d’une analyse rapide, il déclara
:

- Je suppose que les sous-sols ne font pas partis des secteurs privilégiés pour les rondes de préfets, et que tu convoites comme moi quelque chose à l’intérieur de cette réserve. On ferait mieux de ne pas s’attarder ici et de retirer ensemble ce qui nous intéresse. Et puis…
- Il posa une main sur la tranche de la voûte. – l’entrée ne tiendra pas éternellement.

Cette métamorphose compliquée était à durée limitée. Elle n’était pas censée tenir plus de dix minutes, et il aurait été bien incapable de lancer un charme plus puissant. Ses connaissances en la matière n’étaient pas assez développées même s’il y travaillait avec une très grande rigueur. Signifiant d’un regard franc qu’il n’essayait pas de la duper, Isaac invita Lucy à traverser la brèche étroite. L’entreprise n’était pas sans risque. Si le sort n’était pas aussi bien maîtrisé que prévu, tout pouvait s’effondrer d’un instant à l’autre, et pourquoi pas, histoire de rire un peu, au passage de l’un d’entre eux. Mais le Serpentard était confiant. Il comptait sur la docilité de la Serdaigle pour contourner les explications. Ne me pose pas de questions et je ne t’en retournerai pas. Tel était le deal.


Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 26 Déc - 16:13:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyJeu 23 Déc - 12:46:45

Lorsqu’il la reconnut, Isaac baissa sa baguette. La preuve qu’entre eux, la situation n’était plus aussi tendue que lors des années précédentes. De plus, il la laissa s’approcher de son travail, et esquissa même un sourire face à sa remarque, plus taquine que critique d’ailleurs. D’après lui, n’eût été sa présence, personne n’aurait jamais rien remarqué. Ce n’était pas faux. Mais rien ne garantissait jamais une solitude absolue, et les couloirs de Poudlard ne réservaient pas uniquement leurs surprises de jour. Ses petits habitants ne manquaient pas de les animer la nuit, et Lucette était prête à parier qu’ils n’étaient pas les seuls à avoir quitté leurs dortoirs après le couvre-feu, et ce, malgré la vigilance des préfets – la sienne comprise. Il avait raison, suite aux vols qu’ils allaient commettre, le premier réflexe serait de vérifier la porte. En général, les voleurs ne montraient pas la même inventivité que le jeune serpent. Elle-même n’aurait pas eu l’idée de passer par le mur. En revanche, affirmer que personne n’examinerait le pan de mur était un peu léger.

- Oublie pas qu’on est quand même à Poudlard. Je suis sûre au moins que certains specimen de Serdaigle serait capables de passer au moins deux heures devant ce mur, pour une raison x ou y. Il suffirait qu’ils viennent faire leur observation au mauvais moment pour attirer l’attention… Même s’ils ne sont pas nombreux à être aussi atteints, concéda-t-elle.

Après tout, les Bleus et Bronze étaient réputés pour leurs bizarreries, après l’attitude de certains de leurs condisciples… Luna Lovegood pour ne nommer qu’elle. Isaac ne répondit pas à sa question, mais avait parfaitement compris qu’elle convoitait également des produits dans la Réserve. En revanche, il ne l’interrogea pas, respectant sa propre envie d’être laissé tranquille dans son affaire. Après tout, moins ils en savaient, moins ils pouvaient en dire. Malgré la curiosité qui la démangeait, Lucy n’insista donc pas plus pour connaître les intentions du Serpentard. Il proposa qu’ils récupèrent tous deux ce dont ils avaient besoin, arguant que son stratagème n’était pas éternel. Après tout, une œuvre d’art, aussi ingénieuse soit-elle, était fragile. Cette dernière réflexion, Lucy la garda pour elle, il ne fallait pas non plus mettre la charrue avant les bœufs, et complimenter le Vert et Argent de façon excessive. Elle se contenta donc de passer à son invitation, lui adressant un sourire, lui signifiant qu’il avait raison.

Lucette fut décontenancée un moment après son entrée dans la Réserve, assaillie de toute part qu’elle était par le nombre impressionnant de flacons, d’étiquettes, et de petits casiers et d’ouvrages. Par où commencer ? Un petit bureau se trouvait dans le fond, sur lequel traînaient divers papiers, épars. Elle n’avait aucune idée du classement en vigueur, et connaissant Slug’, il y avait moyen que celui-ci soit quelque peu… original. Voire carrément bordélique. Autrement dit, ils n’avaient plus qu’à croiser les doigts. Il fallait bien reconnaître ça à Rogue, lui au moins, ne manquait pas de rigueur, et tout était soigneusement ordonné, rangé avec précision. Mais la Chauve Souris aux cheveux gras avait passé la baguette à gauche, et au vu des évènements des dernières années, il était hors de question d’éprouver quelque sentiment de nostalgie que ce soit. L’heure était aux fouilles, et non pas aux regrets. Légèrement inquiète, elle jeta un regard à la voûte.


- T’as dis que ça tiendrait combien de temps déjà ?

Bon, c’était un détail important à prendre en compte, mais il ne fallait pas pour autant qu’elle attende sa réponse pendant trente ans. La discussion, le thé, et les biscuits, ce serait pour une prochaine fois. Elle s’approcha de la table, souleva quelques feuilles dans l’espoir de trouver quelque chose, un plan de la pièce peut-être. Mais rien. La cinquième année rejoignit donc le centre de la Réserve, et chercha rapidement du regard les ingrédients qu’elle cherchait.

- On a intérêt à être méthodiques…

Lucy décida de faire du plus compliqué au plus simple. Vu sa petite taille, il lui fallait bien une échelle pour atteindre les plus hauts rayons. Après tout, si elle avait été professeur de potion, elle aurait choisi de rendre les ingrédients les plus délicats et les plus chers aussi inaccessibles que possible. Elle n'était aucunement mal à l'aise en hauteur, c'était déjà ça. La jeune fille surplomba donc très vite toute la Réserve. En revanche, elle n'avait pas prévu que l'échelle aurait un défaut. Si le pied bancal ne la dérangea pas au début, elle se rendit vite compte qu'elle ne pourrait pas continuer ses fouilles très aisément. Jusqu'à ce que son piédestal tombe totalement.

- Merlin de son père ![ jura-t-elle.

Elle était accrochée au haut des étagères, un pied sur une étagère plus basse, l'autre retenant tant bien que mal l'échelle qui avait fini par glisser, pour éviter qu'elle ne retombe avec fracas sur le sol, et que le bruit ne réveille toute l'école. Position pour le moins inconfortable. Vous avez dit adroite ?
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyDim 26 Déc - 21:13:14

Lucy continuaient de le contredire et il se rappelait soudain les raisons qui l’avaient empêché de signer un armistice avec elle. Cette fille était exaspérante. Son plan n’était pas très abouti, il le lui accordait, ce qui était déjà un miracle en soi, mais ses arguments étaient idiots. Elle cherchait la petite bête, façonnait un royaume de « si » où un Serdaigle complètement siphonné se mettrait au service du directeur de Serpentard pour expertiser la réserve dans ses moindres recoins. Isaac lui assena un regard contrarié. Sa susceptibilité vipérine s’enflammait et il ne lui manquait qu’une langue fendue pour siffler. Etait-elle vraiment bien placée pour critiquer ses méthodes ? Il subodorait une préparation encore plus défaillante que la sienne. Le bleus et bronze étaient plus doués pour la théorie que pour l’action, c’était bien connu. Mais le jeune homme savait qu’il avait tendance à sous-estimer les dangers. Ses malheureuses expériences avaient considérablement réduit sa prudence. L’idée d’un rôdeur nocturne ne l’inquiétait pas. S’il ne se sentait plus aussi invincible qu’avant, il n’avait plus peur de frapper, de faire mal, de mépriser le règlement jusqu’à en oublier ses fondements. La corruption avait gagné le petit monde de Poudlard, et même si l’ordre semblait de retour, il ne le respecterait plus jamais.

Content de ne pas être ennuyé plus longtemps par les questions inquisitrices de sa belle rivale, Isaac la suivit dans le passage et observa le désordre de la pièce en se pinçant doucement les lèvres. Sa dernière visite ne lui avait pas laissé le souvenir d’un tel capharnaüm. Trouver les bonnes bouteilles de vin était une chose, se repérer au milieu d’ingrédients aux étiquettes à demi effacées était une tâche beaucoup plus ardue. Il n’avait jamais eu un œil très expert pour tout ce qui touchait aux potions. Cependant, il préféra jouer celui qui avait déjà tout anticipé et démonter l’argumentation de Lucy :


- Pour qu’un Serdaigle cinglé joue les détectives privé, il faudrait encore que le vol soit signalé… Et j’imagine qu’aucun de nous n’est ici pour prendre un ingrédient couramment utilisé. D’ici à ce que Slughorn suppose le vol et le signale, le sort de métamorphose sera à moitié effacé et quelles preuves resterait-il ? Tu as déjà essayé de faire avouer une métamorphose précise à une baguette magique toi ?


De ce point de vue, le plan n’était pas si mal. Mais s’il passait plus de temps à essayer de justifier son bien fondé plutôt qu’à trouver une solution pour sortir d’ici avec leur butin, aucune parole ne pourrait minimiser la réalité de son échec. Lucy explorait déjà les étagères à la recherche d’il ne savait quoi tandis qu’il contemplait les fioles en s’interrogeant sur la logique du classement. Il ne fallait pas compter sur l’ordre alphabétique évidemment, c’était beaucoup trop commun. La question de la Serdaigle à propos de la tenue de son sort l’inquiéta un peu. Il pouvait refermer le passage en attendant. Seulement, cette magie puissante était épuisante, il ne s’y était pas tout à fait habitué et préférait éviter – si possible – de lancer quatre métamorphose aussi importante dans un temps réduit.


- Une dizaine de minutes tout au plus…, dit-il en fronçant les sourcils. Si ça nous prend plus de temps, je refermerai le passage mais… Enfin on verra bien !


Il reporta son attention sur les étagères comme si tout allait pour le mieux. Il ne voulait surtout pas inquiéter Lucy ! Ce serait lui avouer que le plan b n’était pas encore conçu. De toute manière, ils allaient gérer n’est-ce pas ? La jeune fille escaladait les régions les plus hautes de la salle. Son regard allait d’une plante en bocal à une boîte de pierres puis une peau de serpent séchée. Seul un maître de potion aurait pu trouver une cohérence à cette suite chaotique, et encore… Le plus simple était donc de supposer que les éléments les plus utilisés se trouvaient à portée de main, et que les plus rares occupaient des places moins accessibles… Etait-ce aussi haut cependant ? Pris d’un mauvais pressentiment il se retourna vivement en entendant Lucy pousser un juron. La Serdaigle était dans une position ridicule qui aurait mérité une photo si leur expédition s’était faite dans la légalité. Isaac n’hésita pas longtemps cependant entre l’envie de la regarder se démener seule pour s’effondrer lamentablement et l’obligation de lui porter secours. Si la petite blonde tombait, le fracas serait retentissant et elle risquait d’attirer un certain nombre de fioles au contenu suspect dans sa chute.

- C’est ça que t’appelle être méthodique ? S’aventurer seule sur des trucs complètement casse gueule, en voilà une bonne idée !
Maugréa-t-il en posant une main sur l’échelle pour la caler contre l’étagère.

Il la replaça sous le pied de Lucy pour qu’elle puisse reprendre son équilibre mais un bocal s’effondra dans le même mouvement. Il s’écrasa à quelques pas de lui et libéra une dizaine de vers gluants qui, en plus d’être répugnants étaient recouverts d’épines violettes très peu rassurantes. Cela n’aurait soulevé qu’un haut le cœur s’ils étaient restés immobile dans la flaque de sérum qui s’étalait sur la dalle. Or, ils étaient manifestement vivants et Isaac dût faire un effort exceptionnel pour ne pas lâcher l’échelle et s’enfuir en courant. Si son idée à propos des ingrédients du haut étaient fondées, ces horreurs non-identifiées avaient toutes les chances d’être toxiques.


- Il y a quoi là-haut ?


Surtout, ne pas perdre son objectif de vue... Mais, le liquide attirait doucement les bestioles vers ses pieds et il n’était même pas certain que les écraser pût régler le problème. Leurs épines semblaient assez solides pour percer sa semelle. Il essaya de prendre sa baguette mais l’échelle tangua aussitôt. Tant que Lucy restait perchée, il ne pouvait pas l’utiliser.

- Dépêêêche !
s’exclama-t-il d’une voix plus plaintive. Ou balance un truc comme de l’acide je sais pas moi… Mais si les trucs dégueulasses que tu as fait tomber atteignent ma chaussure je te les fais bouffer par les oreilles ! – Sauf que les menaces dans ces moments là ne servaient à rien. – Enfin… fais vite… Parce que je le sens absolument pas là…

Et puis c’était dans son intérêt, si ces trucs le piquaient et qu’il faisait un malaise, elle tomberait avec un autre tas de produits encore plus toxique. Ils mourraient ensemble de façon tragique. Même s’il s’était réconcilié avec Duncan, il n’était pas prêt à partager sa tombe avec elle. Il ne fallait pas exagérer non plus !
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyDim 23 Jan - 12:24:20

Isaac ne prit manifestement pas très bien le fait qu'elle imagine une situation dans laquelle son plan pourrait foirer. Ca n'avait pourtant rien de méchant, il fallait juste prendre un maximum de précautions, même cela signifiait passer du côté pessimiste de la force. De toute façon, si l'on fonctionnait sur un ensemble probabilisé avec (P(S), S et p), avec S l'ensemble des situations possibles, et p, la probabilité uniforme... Ils n'étaient pas passés par la porte, et avaient employé une méthode originale qui ne laissait pas de trace évidente. En conséquence, la probabilité p(E) de l'écènement E, "échec" était égale à: card(E) sur card(S).... Bref. Ils avaient donc une chance sur 865238 de se faire attraper. Mathématiques. Lucy haussa donc les épaules devant le scepticisme du Vert et Argent. Parce que malgré tout, cette probabilité montrait que l'évènement restait possible, ce qui était assez déplaisant en soi. Elle préféra donc ne pas relever. Ils auraient pu se battre pendant des heures à coup d'argument borné, mais s'ils ne voulaient pas coucher là, il fallait prendre sur eux et ne pas entamer d'autre débat existentiel. La priorité était donnée à l'instant présent, et si l'un de ses tarés de condisciples venaient à s'approcher, il serait mis hors-course pour un bon moment. Elle n'aurait aucun remord à se protéger contre l'un des siens. L'enjeu était de taille, la fin justifiant les moyens. Maintenant, il fallait juste qu'ils se magnent. La réponse d'Isaac n'avait rien de rassurant, bien que notre blonde se contentât d'opiner pour ne pas montrer son inquiétude. Il y avait suffisamment d'ingrédients pour passer une année complète dans la Réserve, alors comment atteindre leur objectif en seulement dix minutes ? Elle ne dit rien, déterminée à ne pas raviver la susceptibilité de son complice, qui devait être stressé, en plus d'agacé.

Evidemment, lorsqu'elle tomba de l'échelle, le Vert et Argent ne se priva pas de l'engueuler. Elle leva les yeux au ciel, bien que sa posture ne lui permit pas de faire la maligne. Il fallait bien que quelqu'un prenne des risques, et on connaissait suffisamment la témérité de Deniel face aux petites bêtes qui ne mangent pas la grosse pour savoir que les étagères susceptibles de loger deux ou trois habitantes à huit pattes le répugnaient. Dans le cas où l'on viendrait les attraper, l'étrange couple n'avait pas besoin de rajouter "tapage nocturne" à son actif, sur la même ligne que la tentative de vol. Alors les cris stridents, c'était niet.
Isaac replaça l'échelle, faisant tomber un bocal au passage, et elle put souffler. Il lui demanda ce qu'elle voyait. Rien qui ne l'intéressait personnellement, mais peut-être lui serait-ce utile à lui.


- Venin d'Acromentula... un coeur de dragon...cervelles de crapaud... foie de rat. J'crois que c'est le rayon spécial ptit dej', grimaça-t-elle.

Puis le Serpentard se mit à geindre pour qu'elle se dépêche. Jetant un coup d'oeil en bas, elle constata qu'il ne faisait pas vraiment le malin. Des sortes de vers violacés, armés de pics rampaient lentement mais sûrement jusqu'à ses chaussures... Il ne pouvait pas sortir sa baguette sans la laisser tomber. La jeune fille sortit donc la sienne de la poche arrière de son jean, et tenta une analyse rapide de la situation. Il fallait faire vite. Ces machins sortaient d'un bocal humide, se déplaçaient grâce au liquide qui les précédait. Lucy choisit de tenter sa chance, plutôt que de laisser son compère en si piètre position. Décidément, ils étaient bien différents l'un de l'autre... Elle ne pleurnichait pas pour rien, elle ! En tout cas, jamais devant les autres.

- Lashlabask ! dit-elle en visant les vers.

Un jet d'étincelles brûlantes vient les frapper, ils se recroquevillèrent, prenant une couleur noire, avant d'exploser dans un petit "pop", non sans dégager une odeur nauséabonde. Le sol avait été asséché au passage.... Intérieurement, la Bleue et Bronze était en réalité en train de prier pour que l'espèce de formol dans lequel ils avaient été conservés si longtemps, ne soit pas un liquide hautement inflammable. Miraculeusement pour elle, ce n'était pas le cas, et elle poussa un nouveau soupir de soulagement alors qu'elle mettait le pied sur le barreau inférieur de l'échelle. Son coeur battait encore à cent à l'heure, et elle était devenu blanche, à l'idée de déclencher un incendie, la phobie qui hantait ses nuits. Combien de fois avait-elle rêvé que Poudlard prenait feu ? Lorsqu'elle fut calmée, et que sa vision redevint nette, après avoir été brouillée par la peur, elle posa son regard sur le premier bocal qui lui faisait face, et se retint de pousser un cri de joie. Mais chut, y a bambi qui dort... Elle glissa donc le pot, qui contenait de la poudre de trois cornes de licornes mortes naturellement -merci l'étiquette - dans sa poche. Plus qu'un ingrédient et elle pourrait se tirer d'ici. Elle redescendit au sol, afin de remplir la fiole qu'elle avait emporté. L'utilisation de cet ingrédient était plus que rare dans les potions, aussi ne pouvait-elle imaginer que le Serpentard soit venu chercher exactement la même chose qu'elle. Trois sachets étaient disposés dans la boîte. L'heure du choix était venue. Salamèche, Carapuce ou Bulbizarre ? A croire que les Poufsouffles n'avaient pas le droit à un pokémon eux. Elle prit le premier qui lui tomba sous la main, vida avec précaution la poudre nacrée dans son flacon. Pile poil.


- Tu trouves ton bonheur ? demanda-t-elle à Isaac.

Du regard, elle cherchait les plumes de phénix. Il y en avait forcément, même si Fumseck n'était pas revenu à Poudlard depuis la mort de Dumbledore, ce dernier avait eu des années pour approvisionner Rogue, et à sa mort à lui, Slug' avait certainement sauté sur l'occasion pour s'emparer de toutes les richesses de la Réserve. Le gros lard était avide, suffisamment pour avoir dissimulé un élément aussi coûteux. Après tout, c'était certainement encore plus cher que le venin d'Acromentula !
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyMer 26 Jan - 1:21:42

[Vwala ! Dsl si c'est un peu nimp x) ]

Il avait tenu tête aux Carrow, supporté l’endoloris, traversé la moitié de Londres avec une hanche brisée, fait pleurer un mangemort, et il tremblait devant une armée de vers gluants. Les hommes ne l’intimidaient pas, mais les créatures visqueuses le répugnaient. L’idée même de voir ces choses ramper sur ses chaussures lui glaçait les sangs. Ce n’était pas vraiment raisonné. La vision qui s’imposait à son imagination horrifiée était juste dégoutante. Il en frissonnait d’avance. Ce serait un peu comme si une énorme pustule apparaissait soudain sur son corps, une image atroce qui ne s’effaçait jamais tout à fait de la mémoire. A vomir. D’où sortaient ces monstruosités ? Il n’en avait encore jamais rencontrées, ni en gravure, ni en cours. Mais les maîtres de potion menaient parfois des expériences curieuses dans leurs cachots. Slughorn avait peut-être créé des larves mutantes éminemment toxiques. Une autre théorie voulait qu’il se fasse mordre le doigt de pied et qu’un venin puissant modifie toutes les cellules de son corps jusqu’à révéler des pouvoirs de super-héros. Ça avait marché avec Peter Parker, l’homme-araignée. Cependant, il n’était pas certain d’avoir la même classe en adoptant les capacités spéciales d’un gros vers juteux. Hurg. Cette réserve était une cellule de l’Enfer ! Il grimaça et essaya de se concentrer sur l’énumération de Lucy. Les noms des ingrédients n’étaient pas beaucoup plus ragoûtants. Voilà pourquoi il ne brillerait jamais en potion, cette discipline imposait la manipulation d’un tas de débris immondes. La métamorphose était tellement plus propre ! En tout cas, ce rayon ne l’intéressait pas et il commençait à perdre patience. Les gastéropodes se rapprochaient dans un bruit de succion absolument révulsant.

Lucy vint à son secours alors qu’il était sur le point de mettre son équilibre en danger pour désintégrer LE danger. Un simple sort de lashlabask vint cependant à bout des vers épineux qui exposèrent en libérant une douce odeur de pus coagulé. Miam, à table ! Un frisson de dégoût traversa son dos. Il n’avait vraiment pas envie de s’attarder dans cet endroit. Qu’allaient-ils recevoir la prochaine fois ? Un amas de pourriture couvert de champignons ? Une araignée velue aux pattes gigantesques ? La préparation d’une potion de révélation valait-elle ces traumatismes ? Il commençait à en douter.


- Dé-gou-tant…
, dit-il en détachant chaque syllabe avec une préciosité affectée. Mais c’était QUOI ces trucs ?

Mais la jeune fille ne répondait plus. Elle s’était figée devant les étagères, le visage livide, l’œil affolé. Une inquiétude un peu plus sérieuse s’empara d’Isaac. Il ne pensait pas que des vers, aussi écœurant soient-ils, pussent tétaniser la Serdaigle. Avait-elle repéré une autre menace ? Il scruta les environs avec méfiance. Aucun grouillant à l’horizon. Le couloir sur lequel s’ouvrait son passage était toujours aussi sombre, ils pouvaient poursuivre leurs recherches. D’ailleurs, Lucy avait trouvé quelque chose. Il s’écarta de l’échelle pour la laisser passer et son regard glissa avec intérêt sur le pot qu’elle portait. Merveilleux, de la corne de licorne, c’était précisément ce qu’il convoitait ! Mais pourquoi la préfète des aigles avait-elle besoin de ces ingrédients ? Plusieurs potions avancées en employaient, ce n’était peut-être qu’une simple coïncidence. Isaac se garda cependant de réclamer un sachet de poudre. Il savait où le produit se trouvait, ce n’était plus un problème. L’absence des plumes de phénix était une préoccupation plus immédiate. Voyons… Où se cachaient-elles ? Slughorn avait mis les ingrédients les moins sexy en haut. Cependant il y avait un gouffre entre la valeur du venin d’acromentule et celle d’un foie de rat. Les cornes de licorne se trouvaient plus bas, avec les autres poudres. Un peu plus bas, les rayons exposaient des extraits de fourrure, des ongles, des pattes coupées, mais pas la moindre plume aux tons éclatants. Cependant, un ingrédient aussi précieux que les plumes de phénix de pouvait pas se trouver plus bas. Slughorn avait beau être le directeur de Serpentard il le voyait mal ramper pour accéder à ses produits les plus coûteux. Alors que Lucy l’interrogeait sur l’évolution de ses fouilles son regard s’arrêta sur un bocal qui contenait quelques plumes d’augurey. Il n’avait jamais vu ce composant dans les recettes de potion. Et, pourtant, les connaissances théoriques ne lui faisaient pas défaut. C’était un peu tordu mais… Slughorn l’était assez pour imaginer ce genre de dissimulation qui frisait la parano.


- Peut-être… Je vais essayer un truc…


Il prit le bocal et le posa sur un tabouret pour lancer un sort de révélation dessus. La métamorphose n’était pas très complexe. Slughorn avait simplement modifié la couleur des plumes qui passèrent du gris au rouge éclatant. Un sourire satisfait éclaira son visage. Allons, quel pilleur pensait-il tromper avec un stratagème aussi grossier ? Il ouvrit le bocal et pris une plume qu’il coinça dans un parchemin plié en quatre. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à rendre aux deux plumes restantes leur grisaille et l’affaire serait réglée. Avant de lancer le sort il se tourna vers Lucy et lui demanda avec une naïveté à moitié feinte :


- Il te manque encore quelque chose ?


La jeune fille n’avait pas reprit ses recherches et se contentait de l’observer. Il avait compté sur son retrait pour prendre la poudre sans être remarqué mais, malheureusement, Lucy n’avait pas terminé et, à en croire son immobilité, elle avait des projets pour ces plumes de phénix. Voilà qui compliquait tout. Puisqu’on parlait de probabilité, combien de chances avait-il de rencontrer par le plus grand des hasards sa pire rivale le jour où elle décidait, comme lui, de piller la réserve afin de préparer une potion animagus ? La deuxième partie était la plus improbable. Peu d’élèves de quinze ans – et même d’adultes – se risquaient au rituel animagus. Mais avoir la même idée au même moment n’était pas seulement surprenant, c’était carrément flippant. Isaac n’osait pas affirmer cette théorie avant d’en avoir eu la complète confirmation. Néanmoins, son regard n’arrivait pas à dissimuler l’ombre du soupçon.



Dernière édition par Isaac Deniel le Mer 9 Fév - 16:00:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyDim 6 Fév - 20:33:01

Elle n’avait absolument pas noté le regard intéressé d’Isaac tandis qu’elle descendait de l’échelle avec son butin. Après avoir versé la poudre d’or dans le flacon, elle s’appliqua à en refermer soigneusement le bouchon, vérifiant avec un soin méticuleux que celle-ci ne risquait de se déverser dans le fond de sa poche. Puis Lucy y rangea la précieuse fiole, non sans un certain sentiment de satisfaction. Pas à pas, elle progressait vers son but, même si elle aurait volontiers accéléré le processus. Elle tremblait presque d’impatience, survoltée à l’idée que son projet prendrait bientôt réellement forme. Pour le moment, tout ceci paraissait encore abstrait, flou, malgré toute sa détermination. Comme un rêve d’enfant, un caprice infantile stérile destiné à s’évaporer avec la maturité. La concrétisation ferait toute la différence. En attendant, elle ne devait pas laisser tomber, malgré le rythme frustrant de sa quête. « L’homme souffre parce qu’il pense » disait Malraux dans La Comédie Humaine. La pensée, l’anticipation, étaient à la fois à exploiter et à proscrire. Parce que lorsqu’on ne sait pas ce qu’on cherche, on ne sait pas ce qu’on trouve, mais la perspective de l’échec pouvait la pousser à s’en protéger, et par là-même à tout abandonner pour éviter de meurtrir son ego.

Les autres sachets de poudre restés sur la table à côté d’elle, la Bleue et Bronze laissa son regard errer dans le vague un instant, presque déboussolée. Pour la première fois, elle allait relever un défi réellement difficile. Et elle se sentait étonnement prête. Comme si toute l’énergie qu’elle avait refoulée – avec quelques débordements qui s’étaient terminés en cicatrices – sous la terreur Carrow ne ressentait plus le besoin d’exploser pour se libérer, mais de se déverser en un flux continu et gérable. Maîtrise de soi. Cette capacité que beaucoup d’adolescents n’ont pas. Voilà pourquoi les jeunes de Poudlard, perturbés pour beaucoup par ce qu’ils avaient vu, étaient désormais perdus, hésitants. Ils voulaient se contrôler, pouvoir se défendre contre n’importe qui… sauf eux. Ils se laissaient aller à l’autodestruction par bien d’autres côtés. Ils préféraient se saboter eux-mêmes, foutre leur vie en l’air, avant que quelqu’un d’autre ne s’en charge pour eux. La confiance en l’avenir était fébrile, les illusions des éclats de verres brisés, enfoncés dans leur cœur, et dont la plaie se refermait difficilement. Pinpin avait conscience de se trouver à la frontière de ce monde. C’était lors des fêtes, une fois la nuit tombée, qu’elle tombait dans cette spirale infernale. Alcool, tabac, drogues soit disant « douces »… Les substances qu’elle s’était jurée de ne pas toucher n’avaient désormais plus de mystère pour elle.

Son regard se précisa en s’arrêtant sur Deniel. Le lendemain matin, elle redevenait elle-même, oubliant l’insouciance de l’oubli dans l’anéantissement de son être, de sa capacité à penser. Ces excès n’étaient heureusement que ponctuels, overdose provoquée par le mélange de deux mondes totalement distincts, celui de la routine qu’elle avait connu pendant tant de temps, et celui de l’horreur de l’année passée, qui saisissait encore parfois son souvenir, la réveillait en sursaut certaines nuits, la conduisait à se méfier… Le reste du temps, Perfect Prefect number one jouait le jeu de ses camarades, et agissait comme si de rien n’était. Et Isaac ? Lui qui avait bien plus souffert qu’elle, quel exutoire avait-il trouvé à ses craintes les plus profondes, à ses traumatismes sanglants, purulents ? L’encre sillonnant sa peau répondait pour lui. Comme pour recouvrir les marques des sévices infligés, tout en flirtant de nouveau avec le massacre de ce corps malmené… Un instant elle fut prise de l’envie irrésistible d’aller poser sa main sur cette peau, de lui dire qu’elle comprenait, qu’il ne devait pas se laisser tomber, que la sortie était possible... Alors qu’elle n’en était pas sûre elle-même. Comme une optimiste naïve. Mais la compassion n’était pas de mise entre eux. Ils se défiaient l’un de l’autre, peut-être justement pour ne pas se laisser aller à craquer. Peu importe pourquoi au fond. C’était comme ça, un point c’est tout. Alors la cinquième année s’enquit de l’avancée des recherches d’Isaac afin de se secouer les plumes.

Le Tout Vert tenait un bocal entre ses mains. Plumes d’Augurey ? Depuis quand était-ce un ingrédient qui rentrait dans la composition des potions ? La blondinette comprit lorsqu’Isaac sortit sa baguette. Lui aussi cherchait un ingrédient suffisamment rare pour décider de piller la Réserve, et s’intéressait aux plumes… Il voulait nécessairement une plume de phénix. Deniel n’eut qu’un mot à dire, ou plutôt, qu’une formule, et celles-ci reprirent leur apparence habituelle, rouges comme le rubis. Lucy manqua de lâcher un « Oh le con ! » devant une telle confirmation de la stupidité de Slug’. La Limace pensait réellement tromper quelqu’un ? A part un première année… L’essentiel était qu’elle sache où se trouvait l’ingrédient manquant.
Deniel se tourna alors vers elle, et demanda d’un ton qui ne lui plut pas du tout si elle avait encore besoin de quoi que ce soit, le bocal bien en évidence dans ses mains. Instinctivement, Lucette se rapprocha de la poudre de corne de licorne, devenue méfiante. Il avait une idée derrière la tête, elle le voyait dans son regard.


- J’crois bien que tu l’as dans tes mains et que tu l’sais, dit-elle.

Lucette perçut alors un coup d’œil que jeta Isaac à la poudre. Vraiment ? Les mêmes ingrédients ? La même nuit ? Non, il fallait qu’elle arrête la paranoïa sérieux ! Les effets secondaires des potions de Deniel étaient semblables à ceux de Seamus Finnigan en sortilèges : explosion garantie ! Alors pourquoi se risquerait-il dans une aventure pareille ? Mais justement… il fallait que le jeu en vaille la chandelle pour convaincre le Serpent d’entamer la réalisation d’une potion. Et cet objectif là valait bien de prendre des risques. Alors malheureusement, la théorie était crédible. L’idée vertigineuse. Honnêtement, même s’ils s’entendaient mieux, qu’avait-elle en commun avec Isaac ? Rien. Du moins il était plus facile de s’en persuader plutôt que d’entamer une analyse de leur relation chaotique, et de s’apercevoir qu’elle partageait quoi que ce soit avec son rival de toujours. En tout cas, elle ne lui laisserait pas lui mettre des bâtons dans les roues. C'était son rêve, il n'allait pas venir le gâcher ! Et s'il était venu ici avec la même idée qu'elle en tête, cela signifiait également que son secret était mis en danger avant même d'être né... Tu parles d'une poisse !


- Je vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser..., commença-t-elle.

Pinpin jaugea son adversaire de son regard bleu, assombri par l'obscurité ambiante, sa baguette en main. Il ne lui aurait d'ordinaire pas fallu le temps d'un souffle pour désarmer un Serpentard, mais elle savait qu'Isaac avait des tripes, ainsi qu'une certaine vivacité. Ils étaient tous les deux membres du Fight Club après tout. Par certains moments, il fallait savoir conjuguer menace et diplomatie. Exercice difficile, mais il valait mieux être la première à s'y essayer en l'occurrence. Leur sang avait déjà été suffisamment versé comme ça. Elle aurait bien pu lui coller sa baguette sur la tempe et le menacer d'endoloris et autres souffrances. J'vous raconte pas le succès. Non seulement ça n'aurait pas été crédible une seconde, mais en plus ils étaient tous deux vaccinés contre la douleur. Ils n'avaient plus peur de ce côté là. Alors autant employer des méthodes plus convaincantes.Un nouveau deal. Explicite celui-là. N'était-ce pas ainsi que la paix se maintenait jour après jour dans le monde entier ? Au prix de concessions mutuelles, de chantages, et autres artifices politiques. Ils anticipaient juste un peu sur leur devenir, puisqu'on les avait obligés à quitter le monde de l'enfance plus vite que les autres.


- Une plume de phénix contre un sachet de poudre. J'ignorais que tu te mettais aux potions, l'enjeu doit être important... Tu tiens sûrement à ta réputation en la matière, et à ce que personne ne sache ce qui peut te convaincre de t'y mettre..., reprit-elle d'un ton badin.

Je tiendrai ma langue si tu tiens la tienne, le message paraissait clair. Sans énoncer pour autant la claire évidence de ce qu'ils avaient tous les deux compris: ils étaient en quête du même objectif.

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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyMer 9 Fév - 21:40:03

Ils étaient coincés, pris au piège malgré eux par des intérêts qui n’auraient jamais dû se rejoindre. Lucy ne quittait pas le bocal des yeux. Il était évident que la Serdaigle cherchait à rassembler les ingrédients d’une potion de révélation. Ces derniers n’étaient pas assez nombreux pour créer l’ambigüité. Isaac n’était plus certain de la position à adopter. Il pouvait dédaigner la poudre de corne de licornes et attendre quelques jours avant de la chaparder mais le regard suspicieux qu’il avait posé sur sa rivale le trahissait. Il n’arrivait tout simplement pas à y croire. Même si les animagi l’avaient très vite attiré il ne se pensait pas différent du petit sorcier moyen. Tous les premières années rêvaient de pouvoirs merveilleux. Ils avaient tous vu le professeur McGonagall se métamorphoser en chat sous les yeux, ils avaient tous songés à l’imiter un jour. Puis, le temps passait, l’adolescence arrivait, les mauvaises notes s’accumulaient. Les grands projets s’étiolaient dans la banalité des jours, les petites intrigues d’étudiants, les devoirs et les distractions. Soudain, les enfants perdaient leurs rondeurs et leur prétention. Ils n’étaient pas exceptionnels, ils ne joueraient jamais un rôle essentiel dans le monde. Leurs ambitions s’étouffaient dans le présent. Ils goûtaient à tous les plaisirs, aspiraient au bonheur immédiat. Ils glissaient doucement dans un futur qu’ils passeraient le restant de leurs jours à haïr. Isaac avait vécu cette période d’insouciance. Quand il s’amusait, il ne travaillait plus.

Mais beaucoup de choses avaient changé avec l’arrivée des Carrow à Poudlard, la propagande anti-né-moldu, cette idée exécrable selon laquelle il appartenait à une race inférieure, celle des voleurs de magie. Il avait d’abord voulu réaffirmer ses droits, puis, il avait tout laissé tomber. Ce livre sur les animagi lui avait fait l’effet d’une réminiscence brutale, d’un véritable retour aux sources. A treize ans, il se destinait à un avenir brillant, il se voyait en sorcier puissant, capable de maîtriser toutes les arcanes de la métamorphose. Là était son véritable souhait, un vœu écrasé dans l’œuf, labouré par son dégoût pour une société magique qui l’avait définitivement rejeté. Ce rituel était sa dernière chance. S’il échouait, il aurait alors la certitude de ne pas appartenir à ce monde. Pourquoi s’acharner ? Les partisans de Voldemort avaient raisons sur un point, les nés-moldus n’avaient pas besoin de s’accrocher à la magie s’ils n’aspiraient qu’à la médiocrité. Et ils étaient nombreux les lâches et les profiteurs qui avaient fuit la Grande-Bretagne en attendant la paix. Ils retrouvaient la place qui leur était due disaient-ils, les tables du fond, les moyennes qui se déclinaient en Acceptable. Ils n’avaient rien fait, ils ne feraient rien et, par-dessus tout, ils ne valaient rien, ils ne méritaient même pas le sacrifice que certains sorciers leur avaient fait.

De son point de vue, les motifs étaient assez clairs. Il ne voyait pas très bien en quoi ses idées pouvaient rejoindre celles de Lucy. C’était bien le plus troublant. Bien sûr, la jeune fille avait été l’une des rares sang pur à réagir. Elle avait choisi la révolte alors que le régime la favorisait. Néanmoins, le sentiment d’injustice n’est jamais aussi fort de l’extérieur. Elle réagissait comme ces bourgeois des années trente qui prétendaient renoncer à leurs privilèges pour s’investir dans la lutte communiste, et qui, après des mois d’acharnement, voyait les belles illusions s’effondrer. Il n’y avait pas de beaux discours, juste une suite de mots bien agencés. La vérité était écœurante à tous les niveaux. Que restait-il du combat dans lequel elle s’était engagée ? Le rituel animagus demandait un important retour sur soi et pouvait changer les fondements même d’une personnalité. Cette magie était violente, ils y laisseraient peut-être leur vie. Mais quelle vie ? Pour la première fois, Isaac se demanda si cette jeune fille qui lui avait toujours semblée inébranlable ne partageait pas ses doutes. Ils avaient probablement beaucoup de choses à se dire. Lucy pouvait devenir une alliée précieuse, il le sentait, c’était même la raison pour laquelle ils demeuraient en rivalité. Deux êtres aussi entiers ne pouvaient pas s’entendre, ils se respectaient simplement à distance. Imaginer que la Serdaigle pût le dépasser dans un domaine où il visait la perfection le faisait presque trembler de rage. Il resserra son emprise sur le bocal et crispa son autre main sur la baguette qu’il tenait toujours en relevant l’air plus menaçant de la jeune fille. Si elle comptait faire une chose aussi stupide que l’attaquer, il saurait la recevoir. Qu’espérait-elle franchement ? L’assommer et prendre la fuite avec les ingrédients ? Elle était à peu près certaine de signer la fin de ses projets en agissant de la sorte. A moins de lui lancer un oubliette bien maîtrisé, elle n’obtiendrait jamais son silence par la force.

Lucy parlait comme une petite mafieuse. Mais ils n’étaient pas les tueurs à gages de deux clans rivaux. Pas la peine de poser des conditions aussi grandiloquentes. Même si leur projet pouvait les conduire à l’illégalité, voire à Azkaban s’ils refusaient de se déclarer, ils n’étaient que deux cinquième années coincés dans une réserve de potion… Et Lucy voyait-elle aussi loin que lui ? Il ne savait pas encore de quoi son avenir serait fait, cependant, être animagus lui semblait sans intérêt si n’importe qui pouvait identifier sa seconde apparence. Le Ministère redoutait ce pouvoir. Rien de plus facile que d’espionner des réunions secrètes sous la forme d’une araignée ou d’endormir la méfiance d’une victime en se faisant passer pour un pauvre chat errant et affamé… Si Lucy et lui redevenaient ennemis, elle tenait dès à présent une information capitale mais, au lieu de le mettre en garde, elle misa sur la discrétion, sage décision. Pour l’instant, il n’avait aucune raison de la trahir, au contraire, la partie s’annonçait plutôt stimulante.

- Laisse tomber la théâtralité
, dit-il calmement en ouvrant le bocal, il me semble que les choses étaient claires depuis le début, chacun prend ce dont il a besoin et quitte les lieux, autrement dit, rien de ce qui se passe ici ne peut filtrer… Il vaut mieux pour toi en tout cas, que ce ne soit pas le cas…

Il planta un regard éloquent dans celui de la jeune fille. Personne ne connaissait son projet. Si l’information se propageait, il saurait contre qui se retourner. Cependant, à en voir la réaction de sa rivale, Lucy n’avait visiblement pas très envie de se pavaner devant tout Poudlard sous sa forme animale.
Il sortit une seconde plume et la présenta à Lucy en priant pour qu’elle ne fasse pas d’autres manières avant de lui donner un sachet de poudre. Le mur ne tiendrait plus longtemps et un coup d’œil inquiet vers l’ouverture lui indiqua que les pierres avaient sensiblement changées d’apparence. La voute n’était plus aussi régulière qu’à leur entrée. Elle menaçait de s’effondrer comme une vieille construction moyenâgeuse que personne n’avait songé à restaurer.
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MessageSujet: Re: The early bird catches the worm [Libre]   The early bird catches the worm [Libre] EmptyLun 6 Juin - 20:52:39

A chaque fois qu’elle était stressée, Lucy avait tendance à s’exprimer à l’aide de phrases à rallonge, aussi peu naturelles que les répliques d’un enfant de huit ans jouant du Molière pour la kermesse de son école. Autrement dit, la première qu’elle essayait de rassurer était elle-même. Dommage qu’il ne lui manque que la crédibilité. Non, décidément, elle ne ferait pas une bonne mafieuse. Douée comme elle était, la cinquième année avait plutôt tendance à attaquer d’abord – oops – et à poser les questions ensuite, après s’être platement excusée en général. Peut-être aurait-elle du se mettre au yoga. Une petite séance détente, c’était sûrement l’idéal pour éviter de laisser les sortilèges s’échapper malencontreusement de ses lèvres dans la précipitation. Dans un autre style, y avait aussi la retraite monastique suivie d’une marche dans la nature. Là encore, une solution un tantinet extrémiste, qui, de plus, lui faisait trop songer à la fuite pour qu'elle s'y résigne. Avoir honte devant Deniel ? La garde meure mais ne se rend pas ! Même si face à la remarque indifférente de son camarade elle était fortement tentée de partir loin, très loin, et de ne jamais revenir... Heureusement pour elle, il lui rappela qu'effectivement, ils d'étaient déjà mis d'accord. Lui-même tenta la menace à peine voilée, mais au lieu de s'étendre dans le vocabulaire, il préféra le coup du regard dans le blanc des yeux. Un classique également. Elle esquissa un sourire. Ok, il fallait reconnaître que cette défiance exacerbée était absolument ridicule. Ils avaient besoin l'un de l'autre, même si aucun d'entre eux ne l'avouerait jamais. Et à cet instant précis, ils avaient surtout besoin d'un silence réciproque.

L'un comme l'autre, ils n'avaient pas seulement choisi de devenir animagus pour faire mumuse. Ils étaient tous deux mus par une urgence qui à leur âge, n'avait rien de naturel, par une insécurité des plus angoissantes. Celle qui vous prend aux tripes, qui vous emporte dans un tourbillon auquel nul ne peut résister. L'épouvantard ? Une belle comédie ! Les détraqueurs ? L'absence de bonheur, de pensée, le froid le plus glacial de votre coeur n'avait rien en commun avec la panique. La vraie, la terreur sans nom, que ne connaît que celui qui prend conscience de son impuissance. Pouvaient-ils réussir dans ces circonstances ? Ou au contraire, cela décuplerait-il leur motivation et leur prédisposition naturelle à la métamorphose ? Ils étaient tous les deux indiscutablement doués dans cette matière, restait à savoir jusqu'à quel point. Notre blonde internationale s'était engagée dans l'aventure, en fermant pratiquement les yeux sur la mention "dangereux" pourtant explicitement inscrite sur la première page retranscrivant le processus. Plus que du courage, il s'agissait plus d'inconscience. Ignorer délibérément les menaces d'un ouvrage magique n'était guère recommandé, mais c'était son dernier recours.
Si Isaac ou elle venaient à éventer leur secret il ne servirait plus à rien d'avoir fait tous ces efforts de dissimulation. Et encore, ils n'en étaient qu'à la récupération des ingrédients... Et l'avantage qu'ils tireraient d'une éventuelle transformation animale ne serait plus que trivial une fois l'effet de surprise annihilé par la rumeur.


- Je suis pas une balance, répondit-elle simplement, sans aucune agressivité cette fois.

Et rien n'était plus vrai. Elle n'avait encore jamais dénoncé quiconque, et ce, même malgré les incitations plus ou moins douloureuses des Carrow. Un peu plus et elle se retrouvait à Poufsouffle. Ce qui en soit n'était pas si mal inh... Mais bon, ça ne valait pas Serdaigle. Sans transition aucune, elle s'empara d'un sachet et le lui tendit. En moins de deux, elle avait récupéré la plume de phénix, et remercié Isaac. Puis l'inquiétude qui se reflétait sur le visage du Vert et Argent l'alerta. A son tour elle constata que l'arcade créée par le jeune homme qui entrait dans un état de délabrement plus avancé à chaque seconde qui passait. La perspective de se retrouver enfermée ne la réjouissait guère, celle d'attendre le lendemain matin pour être libérée par le prof de potion, accusée de vol et très certainement renvoyée de l'école ne l'enchantait pas plus. Aussi se gratta-t-elle brièvement la gorge avant de déclarer d'une voix qui n'était pas tout à fait sereine:

- Bon, et si on se tirait de là maintenant ?

Là-dessus, elle reposa aussi vite que possible la poudre de corne de licorne, et s'empressa de franchir le pas qui la séparait des couloirs humides des cachots. Frissonnant à l'idée que la structure aurait pu s'écrouler sur elle, elle attendit d'être rejoint par Isaac, étonnamment décidée à ne quitter les lieux que lorsque le Serpent serait en mesure d'en faire autant. Lucy adressa un sourire complice au compère Deniel. Ils allaient pouvoir commencer à réellement jouer dans la cour des grands. Et cette perspective avait un côté indéniablement excitant. Les yeux pétillants, elle eut même le réflexe étonnant de lui faire la bise avant de s'éloigner de quelques pas. Et puis... non. Impossible d'y résister. L'attrait de la compétition était trop fort. Elle revint vers Isaac. C'était peut-être puérile, ils avaient dépassé l'âge de se lancer des défis pareils mais elle était certaine que lui non plus ne pourrait dire non à une telle tentation.

- Que le meilleur gagne ! dit-elle avec le même sourire.

Au fond, sans Isaac, elle n'aurait jamais eu autant d'occasion de se dépasser.


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