Angélina pétillait littéralement d'impatience dans la boutique de Quidditch, mais Malicia l'avait finalement entrainée hors de la boutique. Elle avait pris son bras sous le sien, et accompagnée, d'un pas alerte, jusqu'à la boutique colorée et pimpante, aux senteurs multiples et surtout ... alléchantes, du glacier Florian Fortarome.
Non, elle n'avait absolument pas envie de faire autre chose que de déguster une glace délicieuse en compagnie de sa demi-sœur. Rencontre étonnante, déroutante, si... impromptue... Ah, le hasard faisait merveilleusement bien les choses. Jamais... elle n'aurait cru être aussi fascinée par une autre personne, et celle-ci ressemblait à un ange, incitant la jeune fille (assez naive, il fallait l'avouer) à lui offrir une confiance sans réserve. Il fallait dire qu'elle avait été rarement déçue dans ses amitiés. Comment sa demi-sœur pourrait-elle faire exception ? A peine assise à une table, elle avait mis une grosse poignée de gallions dans les mains de sa domestique, et l'avait envoyé faire ses courses à sa place. Ainsi, elle était libérée de toutes ces contraintes pour tout l'après-midi !
Le soleil brillait de tous ses feux et beaucoup de monde s'était installé dans la boutique du glacier : par cette chaleur étouffante, les affaires reprenaient, avec d'autant plus d'intensité que Vous-Savez-Qui était mort et que chacun, dans les rues, se sentaient libres de vaquer à ses occupations habituelles. On reprenait ses habitudes, et lorsqu'on avait été privé si longtemps de ses petits plaisirs, la satisfaction n'en était que plus grande d'en profiter à nouveau.

-"Alors, que vas-tu prendre ? Moi, j'ai une faim de loup. Hum..."

Et c'était vrai. Depuis deux ans, la jeune fille était prise d'une véritable fringale en permanence. La croissance, à ce qu'il paraissait ! Du coup, elle s'en donnait à cœur joie, sans restriction. Aucune gourmandise ne pouvait passer sous son nez sans la tenter - et surtout sans qu'elle ne cède. Le tout sans prendre un gramme. Et oui ! La famille Fowl avait toujours eu de la chance. On prenait en hauteur, pas en largeur ! Avec enthousiasme, la jeune fille se plongea dans la carte, tout en se mordillant la lèvre. Elle avait envie de poser beaucoup de questions à Malicia... Mais c'était si délicat. Maintenant qu'elle la connaissait, que la surprise de leur rencontre était passée, la cadette Fowl avait beaucoup de choses à demander. Comment allait-elle le prendre ? Étais-ce sage de mettre ce genre de sujets sur le tapis ? Brusquement, la jeune fille se mettait à douter d'elle-même, ce qui n'arrivait pas souvent.
Que faire, que faire ? Bon, déjà... annoncer ce qu'elle voulait. Et laisser peut-être la parole à Malicia, qui, elle aussi, devait sûrement avoir des questions à poser. Cela la mettrait probablement plus à l'aise.

-"Je vais prendre deux boules de glace dans une coupe lait d'amande et litchi... et euh... une bièraubeurre avec un fondant au chocolat."

Bon en-cas ! Et qui lui laisserait de la place pour le souper.
Un soupir, une mèche dans sa bouche... Bon. Fallait se lancer.

-"Tu dois avoir des questions à me poser. Je veux dire, sur Père, sur Ulrich... euh.. sur moi. Et.. si tu veux, tu voudras me parler de toi, après ? Je sais pas. Qui... qui... qui est ta mère, par exemple."

Elle se mit à rougir. Parler de cette femme, c'était sans doute trop. Et puis, cela déshonorerai son père. Comment était-il possible que des évènements si lointains influent encore sur le présent, sur l'avenir même ? Angélina avait l'impression de trahir son géniteur, en quelque sorte.

-"Enfin, t'es pas obligé d'en parler. Dis-moi quelles études tu vas faire, tout ça ! Et puis... enfin... commence, toi."

Son cœur recommençait à battre la chamade. Mon Dieu ! Elle était en présence de MALICIA FOWL ! Et elle ne sentait même pas coupable. Merci, merci, merci, le destin !

La jeune fille était amusée. Un sourire ne cessait de fleurir sur ses lèvres. Sa journée ne se déroulait pas du tout comme elle l'avait prévu et pourtant elle en était ravie. Cette rencontre était un cadeau du destin. Maintenant qu'elle avait son balai, Malicia pouvait bien passée le reste de sa journée à discuter avec sa demi-sœur. Tandis qu'elles s'asseyaient à une table, la demoiselle avait encore du mal à réaliser que devant elle se tenait un membre de sa famille au sang pur. A vrai dire, elle ne cessait de l'observer comme si elle allait s'envoler. Mais il ne fallait pas penser aux choses désagréables pendant une si belle journée. Angelina était à portée de main et avec elle la réponse à maintes questions.

Malicia haussa les sourcils d'étonnement. Sa sœur venait de demander à sa domestique de faire ses courses à sa place. Voilà un comportement qu'elle avait du mal à comprendre. Mais peut-être était-ce le fait qu'elles n'étaient pas nées dans le même milieu. Après tout, la mère de Malicia était juste une libraire qui travaillait pour pouvoir la nourrir. Les Fowl devaient être riches. Un instant, l'adolescente se demanda si leur fortune pouvait être comparable à celle des Craft. Elle essayerait de poser cette question sans paraître vouloir toucher l'héritage. Ce n'était qu'une curiosité infantile.
Elle observait sa cadette. Cette dernière semblait ne pas avoir manger de glace depuis des lustres. Ce comportement ne pouvait qu'égayer la bleue. La jeune fille lut avec plaisir la carte des douceurs. Il y en avait tellement, comment pouvait-elle réussir à choisir?

Oh! Je ne sais pas. Il y a tant de choix.

Et elle se replongea au cœur du problème. Tout lui paraissait si bon, si délicieux. Elle eut un court instant envie de commander toute la carte, histoire de pouvoir tout goûter. Mais un geste si inconsidéré lui vaudrait plusieurs kilos en trop. Il fallait se résigner et commander qu'une ou deux boules de glace.

Et ben, ça se voit que tu as faim. Tu n'as pas mangé depuis combien de jours?

Malicia se décida enfin à suivre son exemple. Tant pis si elle prenait quelques kilos, elle n'allait pas se priver. Et avec le Quidditch, la graisse se transformerait bientôt en muscle. L'adolescente se savait mince mais que voulez-vous, elle faisait attention à sa ligne.
Elle ferma les yeux et pointa l'objet du délit. Elle laissait le hasard, ce si fabuleux hasard, la guidait. La sang mêlée ouvrit un œil puis deux et découvrit avec plaisir ce qu'était son choix.

Je vais prendre deux boules de Cassis-Mandarine avec une bierraubeurre. Et une petite viennoiserie.

Elle avait céder à son caprice. Mais si on pouvait plus se faire plaisir, où allait la vie? Mais son pêché de gourmandise fut relégué au second plan. Elle avait des milliers de question à poser. Elle voulait tant connaître ce père, le grand inconnu de sa vie. A quoi ressemblait-il? Comment était-il avec ses proches? Parlait-il d'elle? Malicia ne savait pas par quoi commencer. Elle était un peu désemparée. Chaque fois qu'une question allait passer ses lèvres, une autre lui venait automatiquement à l'esprit. Cela faisait des années que son père et son demi-frère la laissaient dans l'ignorance. Et d'un coup on lui apportait la lumière. Enfin sa curiosité allait être rassasié. Mais il ne fallait pas oublier que devant elle se tenait une personne plus jeune. L'aiglonne ne devait pas se laisser emporter par son son ressentie. Tout les préjugés devaient être abandonnés.

Oh! oui j'ai des questions. Mais je ne sais pas trop quoi demander. Mais il n'y a pas de problème, je répondrais à toutes tes questions.

Angelina voulait en savoir plus sur sa mère, celle qui était la cause de tout. Il n'y avait pourtant rien à dire sur cette femme qui ressemblait à tant d'autres. Voilà une démarche qui intriguait Malicia. Oh! Elle pouvait très bien la comprendre mais cela la perturbait. Personne ne lui avait jamais demandé quoique se soit sur sa mère. Dans l'esprit de la Serdaigle, il y avait deux mondes: Celui de Poudlard, de la magie, des Fowl... et celui des Moldus et de sa mère. Aucun des deux ne pouvait entré en relation avec l'autre. Cela était tout bonnement impossible. La bleu ne prononça pas une parole sur sa mère, cherchant vainement les mots. Plus tard, peut-être, lui parlerait-elle de celle qui l'avait élevée.

C'est simple! Si je réussis mes Aspics, je choisirais la filière Joueur de Quidditch professionnel à l'UMA.

Dis ainsi, son avenir paraissait si clair. La batteuse le voyait comme une longue ligne droite où tout au bout l'attendait son rêve. Il fallait vraiment qu'elle réussisse à décrocher de bonnes notes à ses examens. La demoiselle n'avait vraiment aucune envie de retourner à Poudlard suivre les même cours. Il lui fallait aller de l'avant et continuer sa lente métamorphose en jeune femme. Quitter Poudlard, c'était enfin grandir et tourner le dos à l'enfance. Avec cette année si obscure, Malicia quittait ses rêves féériques où se confondaient bien trop souvent le rêve et la réalité.

Mais toi, que veux-tu faire plus tard? Qu'est-ce qui te passionnes vraiment? Et comment c'est Beauxbatons? Ce doit être si beau? Enfin j'imagine...

Sa demi-sœur la laissait poser toutes les questions qu'elle souhaitait. La Serdaigle n'allait pas laisser filer une telle occasion. Sa curiosité naturelle revenait au galop. Elle voulait absolument connaître cette jeune personne. Est-ce que les deux frangines se ressemblaient malgré leurs éducations si différentes? Et puis c'était si merveilleux d'avoir de la famille. La bleue n'avait pas de famille. La sienne se composait en tout et pour tout de sa seule mère qu'elle adorait. Mais elle n'était point sorcière et un fossé semblait s'étendre entre les deux parentes. Un jour, pourtant sa génitrice viendrait l'admirer sur son balai. Ensuite Malicia passerait aux autres questions, celles qui lui étaient plus intimement douloureuses. Mais après, cela pouvait encore attendre. Elle n'était plus à quelques années près.

Comme convenu, Angelina paya les glaces. Si ce geste paraissait naturel pour la sang pur, il en n'était pas de même pour l'autre Fowl. Elle était peu habituée à ce quelqu'un lui paya quoi que se soit. Avec sa mère, chaque cadeau devait être méritée. Elle avait été éduqué selon des principes stricts: l'enfant n'était pas le roi. De plus, les maigres économies de la libraire n'aurait jamais pu payer tout les caprices de sa gamine. Pour autant, sa jeunesse avait été des plus heureuses. Pouvait-on en dire autant pour les filles et fils de noble? Bien entendu, pour ses anniversaires et autres fêtes du calendrier, la jeune fille avait toujours été gâtée. Ces moments étaient uniques et les cadeaux toujours appréciaient à leurs justes valeurs. Quand étaient-ils pour les enfants à qui l'ont cédé tout? Ne finissaient-ils pas par ne plus gouter aux joies simples de la vie? En face d'elle se tenait l'un de ces spécimens. Et pourtant cette même personne dégustait avec plaisir sa glace. Mais Angelina était peut-être une exception.

L'aînée rougit légèrement quand la cadette donna un pourboire si important. Pourquoi donner autant pour seulement des glaces? Mais Malicia garda cette réflexion pour elle. Après tout les deux élèves n'avaient pas eu la même éducation.

Merci beaucoup!

La rêveuse observait la plus jeune attentivement. Il n'y avait aucun doute, les deux sœurs se ressemblaient. Sur ce modèle plus jeune, la demoiselle bleue pouvait voir des ressemblances entre leurs deux visages. Mais ce qui la frappait le plus, c'était les beaux cheveux d'Angelina. Ils étaient si blond, comme les siens quand elle était en première année. Et dire qu'avant son expérimentation ratée, la Serdaigle avait possédé la même chevelure. Elle ne regrettait pas son étonnante couleur mais elle devait bien avouer que le blond se portait bien mieux que le bleu. Quoiqu'il en soit de ces détails, Malicia avait la désagréable impression de se trouver face à elle plus jeune.

Elle cessa un instant son examen attentif. La Serdaigle savait comme cela pouvait être désagréable d'être le centre de l'attention. Il n'y avait que pendant les matchs de Quidditch qu'elle appréciait être le point de mire de tant d'élèves. La rêveuse se fit un devoir de dévorer sa glace. Avec cette chaleur, elle allait finir par fondre si elle ne la mangeait pas. Elle écoutait attentivement les babillages de l'enfant tout en profitant pleinement de son dessert. Comme cela était bon de discuter comme deux sœurs en profitant des petits plaisirs. Mmmm comme la crème glacée était délicieuse. Vraiment, on ne lui avait pas menti sur les dons de Fortarôme. Comme la mandarine était sucrée! Comme le cassis était acidulé. La palais de la Fowl était en fête.

Quel enthousiasme! Cela avait l'air vraiment sympa là bas. Mais Beauxbatons ne va pas te manquer? Tu devais avoir des tas d'amis, non? Tu n'es pas triste de les laisser?

Si elle avait du quitter Poudlard en plein milieu scolarité, cela aurait été un drame pour la septième année. Non pas que ses amis lui auraient manqué. Malgré ses airs d'enfants, la bâtarde comptait si peu d'amis. Oh! Il y avait des tas d'élèves avec qui elle s'entendait à merveille mais personne ne lui aurait manqué véritablement. Pour la plupart, ils n'étaient que des condisciples. A part Théo peut-être? Et Luna. Oui, ils lui auraient certainement manqué mais pas plus que cela. Après tout, elle les voyait si peu. Mais sinon, elle aurait pu se passer des autres.
Mais jamais, ô grand jamais, elle n'aurait pu quitter le château. Rien au monde ne pouvait être aussi merveilleux que Poudlard. Il y avait tant d'endroits qui lui manquerait: le parc où tant de fois elle s'était promenée, la foret interdit où elle aimait se perdre. Même le lac tant de fois maudit lui aurait manqué. Elle n'aurait pu quitté sans regret la bâtisse en elle même, avec ses couloits et ses invraisemblables escaliers. Oui tout cela était Poudlard et quiconque y avait mis les pieds, connaissait leur attrait enchanteur. Il était vrai que la Serdaigle allait le quitter à jamais si tout allait bien. Mais cela ne lui était pas désagréable. C'était simplement la fin d'un cycle et le début de sa véritable vie.

Tu es vraiment passionnée! Si tu parles aussi bien que tu danses, tu dois être formidable.

Une chose était certaine, les deux jeunes filles n'avaient pa sle smême goût en ce qui concernait le domaine sportif. Jamais Malicia ne se serait pliée aux règles de la danse. Il n'y avait qu'au Quidditch où l'on était réellement libre. Certes elle aimait danser lors des bals organisés par l'école. C'était une excellente occasion de s'amuser comme une folle. Heureusement c'était des moments rares et la demoiselle voulait bien se plier aux règles et valser. Elle avait eu des cavaliers charmants qui l'avaient entrainer sur la piste. La Fowl devait bien avouer qu'entre leurs mains expertes, elle s'était grandement amusée. Mais elle préférait milles fois courir pieds nus dans l'herbe, poussée par le vent de la folie. Elle devenait alors liberté et son rire contagieux emplissait les airs. C'était avec de tels actes que l'adolescente confortait son image d'enfant jamais grandi. Il faudra donc qu'elle apprenne à Angelina à danser sous la lune sans retenue. Il fallait être sauvage pour exister.

Bien entendu je ne manquerais ça pour rien au monde.

Puis elle se tut brusquement. Il n'y avait plus rien à ajouter. Il était temps de passer aux discussions moins légères. Après tout, c'était en partie pour cela que Malicia partageait cet instant avec sa demi soeur. Elle laissa le silence s'installer. Avant d'ouvrir la bouche, la demoiselle mangea consciencieusement sa viennoiserie. Puis tout aussi lentement, elle but une gorgée de bierraubeurre pour le courage. Elle devait se lancer sinon jamais la bleue n'aurait de réponse. Malicia brûlait de savoir qui elle était véritablement. Pour se construire, l'homme a besoin de savoir non seulement où il va mais également d'où il vient. Si l'avenir de la Fowl lui paraissait certain, il n'en était rien de ses origines. Elle ne savait pas réellement quel cadeau empoisonné lui avait fait son père en lui donnant son nom. Depuis sa première lettre, la demoiselle avait compris qu'elle appartenait à une famille où l'honneur primait avant tout. Il fallait bien commencer les hostilités. Les question devaient sortir, afin que la douleur s'éteigne. Elle était la première née, il était de son devoir d'aborder en premier les sujets plus sérieux et bien moins réjouissants.

Comment est Père? Je veux dire physiquement et … je ne l'ai jamais rencontré. Et... Je voudrais tant savoir qui il est? J'ai toujours tenté de l'imaginer mais ce n'est pas facile. Je... j'ai besoin de savoir...

Sa voix s'étrangla. Il y avait tant de souffrance contenue dans ces seuls mots. Toute sa jeune vie, son père lui avait cruellement manqué. Elle n'était qu'une bâtarde, une personne méprisée par toute la société. La Serdaigle n'avait pas posé la seule question qui l'importait. Mais elle ne pouvait demander cela à sa soeur. Non, une seule personne devait y répondre. Mais pourquoi l'avait-il abandonné? Il y avait également d'autres questions mais elle ne pouvait pas exiger toutes les réponses. Pourtant elle reprit la parole et demanda timidement.

Et Ulrich? Il est vraiment gentil avec toi? Je me demande quel grand frère, il peut être... Nous ...Nous n'avons jamais réellement parlé. Je crois qu'il ne m'apprécie guère...

*Et la réciproque est vrai*

Maintenant elle attendait avec impatience les réponses. Oui, elle devait apprendre à connaître ces deux hommes dont elle voulait tant se faire aimer.

Ainsi Malicia ne s'était pas trompée. L'école française de Beauxbatons allait tout de même manqué à sa demi-sœur. Comme il devait être difficile de laisser les années dernières soi et de prendre un nouveau chemin. En septembre, la jeune fille devra commencer une nouvelle vie. Il lui faudrait recréer ses cercles d'amis, apprendre à connaître ses camarades. Au vu de son caractère, l'ainée était pratiquement certaine que se lierait facilement avec d'autres élèves. Mais Poudlard était un château tellement grand qu'elle risquait bien de se perdre. Il fallait se méfier des escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête, de Peeves qui aimait bien taquiner les nouveaux.... La Serdaigle eut soudain envie de la protéger comme toutes grandes sœurs dignes de ce nom le feraient. Si elle avait pu faire encore une année à Poudlard, la bleue aurait aidé Angelina à s'intégrer à la vie Poudlarienne. Grâce au Quidditch et à sa bonne humeur naturelle, la batteuse connaissait pas mal de monde et elle aurait ainsi pu veiller sur la cadette.

Même si elle ne comprenait pas tout à fait son désir de venir étudier en Angleterre, l'adolescente était ravie de la rencontrer. D'ailleurs cela lui avait fait chaud au coeur de savoir que sa parente voulait apprendre à la connaître. Ce n'était pas Ulrich qui avait montré le moindre intérêt pour sa petite personne. Elle ne put empêcher un large sourire de fleurir sur son visage. Mais attendez! Avait-elle bien entendu? Sa sœur, cette délicieuse créature, voulait se rapprocher de Keith Craft, le plus aristocrate des Serdaigles. Elle le connaissait peu mais la réputation des Craft le précédait. Sa cousine, la si bien nommée Pénombre, n'avait-elle pas régner sans partage sur Poudlard devenant une figure quasi légendaire de l'école. Cette famille était puissante, il fallait se méfier d'eux. Les rumeurs vagabondes racontaient qu'ils pratiquaient encore la magie noire. Alors comment pouvait-elle s'intéresser à lui? Allait-elle osé lui poser un question aussi personnelle? Après tout, la plus jeune des Fowl était peut-être amoureuse du préfet de Serdaigle.

Heu... Mais pourquoi Keith Craft? Qu'est-il pour toi?

Les paroles de sa jeune parente lui rappelèrent que la guerre était belle et bien passée. Voldemort était tombé, abattu par le célèbre Harry Potter. C'était étrange de penser que la menace s'était brusquement envolée. C'était à peine si la rêveuse avait pu assimiler l'étendue de la guerre. Dans le monde qu'elle avait créé de toutes pièces, l'aiglonne avait pu échapper aux horreurs de l'année. Elle n'avait rien vu, rien entendu. La septième année n'avait pas perçu les blessures et les airs accablés de certains de ses camarades. Elle n'avait rien fait pour aider. La jeune fille était restée elle-même envers et contre tout. Elle était restée Malicia, l'enfant rêveur. Peut-être que son nom l'avait en quelques sortes protégé? Ne racontez-t-on pas que son père était un fidèle du Lord?

Mais elle dû interrompre ses cogitations intempestives. En effet sa sœur venait d'accepter sa requête et lui faisait un portrait de leur père. A travers les mots de sa cadette, elle essayait d'imaginer l'homme. Ces détails devraient l'aider à se faire une image plus précise, plus réel de son paternel. Il devait être beau, de cette beauté pâle et froide des gens du Nord. C'était certain son visage devait avoir une certaine noblesse. Sinon jamais sa mère adorée n'en serait tombée éperdument amoureuse et ne lui aurait donné sa vertu. Pourtant la description ne lui suffisait pas. La sang mêlée devait absolument le voir, l'entendre. Elle avait besoin de cette rencontre pour continuer d'avancer. Elle aimerait tant le voir lors d'une soirée mondaine ou d'un bal, un endroit où il ne pourrait pas la mettre dehors ni provoquer le moindre scandale. Il faudrait qu'elle l'oblige à un face à face en public. Il était temps de faire jouer ses quelques contacts de Serpentard et tenter de s'incruster à une de leur ennuyante soirée où la bleue serait certaine de rencontrer son père.

Son visage prit une teinte pourpre. Ne sachant où porter le regard, elle se mit à fixer sa coupe à présent vide. Elle avait réellement le chic pour mettre les pieds dans le plat. De tout son petit coeur, la demoiselle plaignait ses deux frères et soeurs. Quel drame épouvantable! Par ces paroles légères, elle avait du rouvrir quelques anciennes blessures. Elle s'en voulait terriblement, à croire que la Serdaigle n'était que maladresse. L'absence de la présence maternelle expliquait quelque part l'attitude d'Ulrich. Mais l'ainée des Fowl y croyait à moitié. Après tout il appartenait à la maison des Serpentards. Là bas, il y avait peu de personnes désintéresses et gentils. Ces vertus étaient laissés aux naifs Pouffsouffle. La batteuse ne doutait pas que son demi-frère adorait Angelina mais de là à l'aimer elle, il y avait une énorme différence. Elle était la faute du père, symbole de la faiblesse au masculin.

Il doit être vraiment un formidable grand frère, je n'en doute pas.

Elle accompagna sa phrase d'un grand sourire. Il fallait faire semblant de la croire. C'était certainement l'attitude la plus intelligente à avoir présentement. Et dire que son attitude était l'extrême opposé avec la septième année. Il la jugeait toujours avec mépris. Cela blessait terriblement la bâtarde. Comme elle désirait que ce frère l'aima. Pour les beaux yeux d'Angelina, elle lui laisserait une seconde chance. Peut-être que l'envie de la protéger allaient réunir ces deux êtres? Elle ferait un effort pour sa cadette et elle imaginait au vu du portait élogieux qu'elle venait d'entendre, qu'il ferait de même.

Je te le promets. J'apprendrais à l'apprivoiser.

Son regard se perdit au loin. Elle n'avait plus réellement envie de poser de nouvelles questions. Elle avait eu la désagréable impression que chaque interrogation rouvrait une blessure. Sa curiosité était pour l'instant amplement satisfaite. Les autres détails ne pouvaient être demandés à une si jeune enfant. Ce serait des questions tellement plus douloureuses. Malgré son air doux et rêveurs, le cœur de l'adolescente possédait des zones d'ombres comme tout être. Elle n'était pas que bonté et innocence, elle cachait également de la rancœur. La sang mêlée ne pouvait s'empêcher de haïr son père. Si au moins, elle pouvait le comprendre. La sorcière ne laissa pas longtemps son esprit vagabonder sans but ni raison. Ses grands yeux bleus se tournèrent à nouveau vers l'enfant qui semblait attendre une réponse. Elle prit une grande respiration, but une gorgée de bierraubeurre et finalement se découragea. Il était temps qu'Angelina lui rende la monnaie de sa pièce.

Je n'ai plus de question. Je ne veux plus t'embêter avec ça... mais sache que je suis réellement désolée pour ta mère. Je... Je l'ignorais... je... Je ne peux imaginer quelle douleur cela a dû être et est encore. Vraiment, je suis désolé de t'avoir forcé à en parler.

La rêveuse sentit qu'il était temps de passer à un autre sujet. Il fallait retrouver l'agréable atmosphère du début de leur discussion.

Allez à toi! Pose moi toutes les questions que tu veux.