[HJ : Désolé pour le retard, et désolé pour les passages foireux mais bon, fallait que je te réponde^^]

Nouvelle soirée de retenue pour Ciel, nouvelle soirée en charmante compagnie. Argus et lui avaient passé la soirée à boire du thé tout en discutant joyeusement de Miss Teigne, la magnifique chatte du concierge de l'école. Ils avaient été rejoints dans la soirée par la douce Alecto Carrow, la plus belle femme de l'école. Tous trois avaient ri aux larmes en évoquant les affiches de la Chronique de l'Ordre, qui avaient pour la plupart été confectionnées par Ciel. Alecto lui assura qu'il avait un talent certain, et qu'elle attendait avec impatience la prochaine. Puis ils débouchèrent une bouteille de champagne et burent sans modération, tout en chantant des chansons paillardes. Pleine Lune avait même cru voir Rusard et Carrow s'embrasser sous Miss Teigne qui jouait le rôle du gui. À minuit, Severus Rogue entra dans la pièce, prit Ciel dans ses bras déposa un baiser sur sa joue et lui dit d'aller rapidement au lit.

Inutile de préciser que rien de tout ceci ne se passa, seul l'ordre d'arrivée des protagonistes avait été conservé, le reste n'était que fiction. Ciel n'avait pas ri avec Rusard et Carrow femelle, ni même pleuré. Il subissait sa punition sans rien dire, il se devait de rester de marbre devant eux. Ils voulaient le voir craquer comme il l'avait fait lors de l'interrogatoire, mais le jeune Appleby s'était juré de ne plus leur faire cet honneur. Quoi qu'il se passe lors des retenues, il ne devait pas pleurer. Il devait également éviter de le faire devant les autres élèves, il ne voulait pas passer soit pour un héros soit pour un martyr. Il voulait simplement rester un élève comme un autre, il aurait aimé que les autres ne le voient pas comme le chef de la Chronique de l'Ordre, mais c'était trop tard pour ça. Il se devait donc juste de ne pas montrer qu'il souffrait.

Le travail à faire n'était pas difficile, mais les insultes qui ponctuaient la tâche étaient éprouvantes, et c'était par un dur travail sur lui-même que Ciel parvenait à ne pas sauter à la gorge de Carrow femelle, qui était sa surveillante de la soirée. Il savait qu'elle n'attendait que ça pour pouvoir recommencer son "traitement de faveur", et pour pouvoir lui redonner une série de retenues. L'Aiglon n'avait pas encore fini la série en cours, il n'allait quand même pas renouveler son abonnement! Alors il se tenait à carreau en attendant la fin, en attendant la délivrance.

Délivrance temporaire en réalité, car les nuits étaient plus difficiles que les soirées. Les images qui hantaient sa pauvre tête revenaient le harceler durant son sommeil, ne lui laissant aucun repos. Seul le chemin jusqu'au dortoir était reposant, ces quelques minutes faisaient partie de ces rares moments au cours desquels il était juste Ciel, un élève en deuxième année à Poudlard qui n'avait rien de spécial. Tout aurait été plus simple s'il avait été un Sang-Pur, s'il avait rejoint la Milice Pourpre. Il arrivait enfin à son dortoir, il allait pouvoir continuer son cauchemar de la nuit précédente. Il était impatient de savoir ce qui allait lui arriver après qu'un Mangemort lui ait arraché le bras droit.

Il entra dans le dortoir. Il crut qu'il délirait, la chambre avait été transformée en plage Le monde de bisounours dont il rêvait était là face à lui, l'inondant de senteurs et de couleurs dignes du subconscient d'un Poufsouffle! Même Casimir n'habitait pas dans une île si belle, si colorée, si…euh mince j'ai un trou. Pour la première fois depuis qu'il avait endossé le rôle de guide dans l'adversité, Quelqu'un n'était pas seulement reconnaissant, quelqu'un n'était pas seulement d'accord avec ses actions. Quelqu'un lui permettait enfin de redevenir un enfant normal qui joue aux pirates avec son copain. Quelqu'un essayait enfin de lui remonter le moral.

Il sentit ce quelqu'un lui poser quelque chose sur la tête : un chapeau de pirate. Mais pas n'importe quel chapeau! Malcolm - car c'était le nom du quelqu'un – voulait que Ciel soit le capitaine, qu'il dirige le navire à travers les vagues et les courants. C'en était trop pour l'Aiglon. Ses genoux refusaient de le porter plus longtemps. Sa vue était brouillée par les larmes qui coulaient abondamment sur son visage écorché, et ses mains tremblaient en récupérant du sable fin, qui s'échappait doucement des mains du Cap'tain Appleby. Il fit signe au première année de s'approcher de lui, et ce dernier obéit, comme tout bon matelot. Ciel prit Alors Malcolm dans ses bras et le serra si fort qu'il crut que tous les deux allaient avoir des côtes cassées. Puis, il attrapa le tricorne posé sur sa tête, et l'installa sur la tête du jeune aiglon. Il se releva avec un sourire.

- Tu es plus digne que moi d'être le capitaine de notre navire. Laisse moi te servir, Cap'tain McLochlan.

Joignant les gestes à la parole, il se mit au garde à vous devant son capitaine. Ciel estimait qu'il ne pouvait mener un trouve de marins sans risquer les mener à leur perte avec sa folie des grandeurs et son don naturel pour être torturé. Il valait donc mieux placer Malcolm à la tête de leur équipage.

Non, il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas s'amuser avec Malcolm, il ne pouvait pas sympathiser avec lui, sinon le première année deviendrait la première cible des Carrow. En devenant ami avec Malcolm, il le livrait aux Carrow car ils auraient enfin un moyen de pression contre lui. Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas impliquer cet enfant, Ciel ne pouvait s'y résoudre.

- Malcolm, je suis désolé mais j'ai passé l'âge de jouer aux pirates! Tu me prends pour qui? J'ai douze ans! Je suis plus un gamin! Et puis j'ai horreur de la noix de coco!

Il donna un coup de pied au breuvage que son camarade de dortoir lui avait donné. Il adorait la noix de coco, mais il ne pouvait pas en broire, il ne pouvait pas se permettre de prendre du bon temps. Il aurait adoré jouer aux pirates avec Malcolm, mais il ne pouvais pas.

Mais si je le faisais quand même, et si je disais à Malcolm de rien dire?

Non, je peux pas! Je dois pas le faire!

Mais y'a du vrai sable et des palmiers!

Mais non! Je dois pas!

Il se remit alors à pleurer. La tentation était forte, mais Ciel ne pouvait se permettre de le faire. Il se recroquevilla alors dans un coin de la pièce et laissa ses larmes couler.

- Je suis désolé Malc'

[HJ : c'est un peu court, mais faut se remettre le pied à l'étrier sur ce topic dont le contexte n'est pas simple Je me rattraperai au prochain !]

La suite des évènements fut un peu déroutante pour le gosse, qui ne s'était pas attendu à... tant de réactions différentes au final.

Bon, d'accord, il ne savait pas vraiment comment Ciel réagirait à sa petite surprise, mais son idée première n'était pas vraiment de faire pleurer son aîné. Et pourtant, à genoux dans le sable, c'étaient bien des larmes qui coulaient sur les joues de l'aiglon.

- Ben...

Il ne put en ajouter plus que déjà Ciel l'avait pris dans ses bras, le serrant à lui en faire mal. Bon. Au moins, ça semblait lui faire plaisir, même si le deuxième année le montrait d'une manière peu conventionnelle. L'essentiel était de lui changer les idées. Quitte à accepter d'être le capitaine. Il aurait préféré que ce soit Ciel, mais qu'à cela ne tienne, ça ne changeait pas grand chose.
Et puis, en une seconde, le comportement de l'auto proclamé matelot changea à nouveau. Malcolm était un peu perdu. Cette fois, c'était la mauvaise humeur qui reprenait le dessus, et Ciel se montra des plus désagréables, avant de finir en sanglotant dans un coin de la pièce.

Wow. Que faire ? L'écossais était un peu désemparé. Il n'était pas habitué à devoir réagir à une situation si étrange. Bon, euh... Que feraient sa mère ou son père dans une telle situation ? Non, mieux, que ferait sa mémé, pour le réconforter ? Car une chose était sûre, Ciel était encore plus perdu que Malc', pour réagir comme cela. Un peu maladroitement, le gosse se rapprocha de son aîné, décalant son tricorne vers l'arrière pour avoir un meilleur champ de vision. Quand il n'allait pas bien, sa mémé venait juste près de lui, sans être trop invasive, et attendait que ce fut lui qui fasse le premier pas pour voir ce dont il avait besoin. La plupart du temps, le blondinet ne mettait pas dix secondes à se jeter dans ses bras et se faire câliner très fort, mais il appréciait cette technique. Alors autant mettre en application.
Le première année se glissa donc à côté de Ciel, s'adossa au mur, et posa les bras sur ses genoux en regardant devant lui.

- Ciel. Faut pas que tu te laisse bouffer par les affreux. Faut que tu profites. De tout ce que tu peux. Et que tu t'appuies sur les gens qui sont là pour toi.

Il laissa passer un court instant.

- Et moi, je suis là pour toi, OK ? Alors je vais rester là et euh... ben tu fais ce que tu veux, d'accord ? Si t'as envie de crier, tu cries, et je t'écouterai. Si t'as envie de parler, j'ai aussi des oreilles. Et si tu veux pleurer, t'as mon épaule. Et promis, rien ne sortira de ce dortoir...