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 Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyLun 14 Juin - 18:41:28

Depuis quelques jours, James avait changé de cachette, troquant la maison en ruine pour un appartement situé dans une banlieue ouvrière lugubre. Le panorama n'avait rien de réjouissant – des immeubles de brique lépreuse, un bout de terrain vague servant de décharge publique- mais le logement était nettement plus confortable que la bicoque précédente. Quatre pièces seulement, visiblement aménagées par des sorciers pour plus de confort et d'espace ; les équipements ne devaient pas être de série dans cet immeuble plutôt populaire, songeait James en se prélassant dans la vaste baignoire, le nez dans les bulles. Il passait pas mal de temps à prendre des bains, une activité qu'il avait toujours appréciée, et que la salle de bains haut de gamme rendait particulièrement agréable. Il pouvait désormais sortir de sa cachette, les sortilèges étaient moins restrictifs, signe que le prisonnier trouvait grâce aux yeux de ses protecteurs ; peut-être aussi voulait-on le mettre à l'épreuve, en assouplissant les règles. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas quitté l'appartement, respectant à la lettre les consignes reçues de l'Ordre ; l'approvisionnement en nourriture était correct, on lui avait livré livres, parchemins, plumes, et l'appartement recelait des distractions : un jeu de cartes, un poste de radio, une bibliothèque fournie.

Les journées du repenti commençaient tard, vers dix ou onze heures ; le soleil en pénétrant dans la chambre l'éveillait, il se levait et déjeunait jusqu'à midi et demi, sans se presser. Tout en mangeant, il lisait, écrivait, accumulait des notes en tout genre. L'après-midi, il restait deux ou trois heures dans la baignoire à somnoler en écoutant de la musique classique à la radio ; le soir, il s'installait sur le balcon pour observer les Moldus rentrant du travail, prenant des notes sur leur comportement ; enfin, lorsque le calme était revenu sur le quartier, il prenait place sur le canapé du salon, armé d'une pile de bouquins sur les baguettes magiques qu'il étudiait jusqu'à trois ou quatre heures du matin. Une vie d'oisiveté qui ne lui déplaisait pas – ne manquait qu'un peu de compagnie pour que cette retraite forcée soit parfaitement agréable.

Ce dimanche, James avait quelque peu bousculé ses habitudes ; les Moldus ne travaillaient pas, ils étaient sortis plus tôt, et une animation inédite donnait une autre physionomie au quartier. Il avait donc passé un bon moment sur le balcon, à dessiner et à prendre des notes ; peu à peu, il se découvrait un véritable intérêt pour ces gens si étranges, et il ne voyait pas le temps passer. Lorsqu'il rentra, l'heure du concert était largement dépassée, et la radio ne proposait guère de programmes intéressants. Bain ou pas bain ? James s'étira, indécis, et passa à la cuisine, le temps de réfléchir, pour se faire du thé. Dans le couloir de l'immeuble, des gamins galopaient, disputant visiblement une partie de rugby inter-étages. Intrigué par leurs cris, le jeune homme se dirigea vers le judas pour les regarder – juste à temps pour voir que ce dimanche après-midi lui amenait de la visite.


Dernière édition par James Kirkby le Mer 4 Aoû - 18:00:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyLun 14 Juin - 21:26:58

Le temps était étrangement ensoleillé sur Londres. Il parcourait le pays entier depuis déjà de longs mois à la recherche de tout partisan du Lord un peu trop actif, pour lui faire regretter amèrement ses croyances. Lui qui s'était toujours montré particulièrement tolérant ne l'était pas sur un point et ne se souvenait pas l'avoir été un jour. Fils d'Auror mort durant la première guerre contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, il n'avait pas vraiment baigné dans une ambiance propice à l'acceptation d'idées pareilles. Ses parents avaient tous deux été dans l'Ordre du Phénix lorsqu'il s'était élevé une première fois, et ça avait coûté très cher aux Preston. Bien trop cher.

Apeurée, sa mère ne l'avait jamais autorisé à rejoindre l'ordre alors qu'il sortait de Poudlard, aussi avait-il seulement fait sa scolarité à l'UMA aussi paisiblement qu'il le fallait. Elle avait trop perdu pour qu'égoïstement il lui désobéisse et comprenait alors bien assez la peine de voir disparaître des êtres chers. Il en avait vu le quitter à l'âge de quinze ans, et vingt-trois années après avait compris avec douleur ce que signifiait que tout perdre. Il ne lui restait rien, sinon la présence ponctuelle mais réconfortante d'un gamin de vingt-quatre ans qui lui causait des peurs bleues.

Il avait tenté, bien sûr, de retrouver les assassins de sa mère, de sa femme et de ses fils. De sa famille. Des siens. Mais rien. Aucune piste tangible, chaque fois qu'il avait cru trouver, il avait fait face à une impasse. Pourtant il avait longuement voyagé. Lorsqu'en décembre il avait finalement pu quitter l'armée, il l'avait fait. Un rictus couvrit un instant ses lèvres à cette pensée alors qu'il continuait d'avancer de son pas martial dans les rues londoniennes. Il était resté dans la Royal Navy en pensant, bien naïvement, que se tenir à l'écart éviterait les problèmes. Oh bien sûr il avait cherché à éloigner Sara, Bill et Liam d'Angleterre, mais trop têtu, son épouse n'avait rien cédé et, en bon Gryffondor, Bill avait tenu tête aussi. Pour quel résultat... Lorsqu'il se réveillait de ses cauchemars la nuit, il ne pouvait jamais s'empêcher d'en vouloir à sa femme. Au moins pour leurs enfants, elle aurait du l'écouter, mais, bien vite, c'était sa propre culpabilité qui l'emportait et qu'il guérissait d'une lampée de whisky.

S'il avait été franc avec lui-même, il aurait avouer ne plus se reconnaître, mais il évitait soigneusement de s'observer de trop près. Ce qu'il y voyait n'était plus d'un grand vide trop souvent alcoolisé, qu'il comblait parfois de manière plus charnelle sans jamais parvenir à s'en sentir tout à fait satisfait. Et c'était alors qu'il cherchait justement à se rassasier de cette façon qu'il avait croisé son plus vieux rival. Griffin Irons. Un Serpentard comme il en avait peu vu, moins con que ne l'avait été beaucoup de ses congénères de l'époque. S'ils avaient momentanément parlé du bon vieux temps à leur première retrouvailles, c'était autour d'un verre avec l'homme aux cheveux argentés et Rémus Lupin qu'il avait le plus parlé du bon vieux temps. Et de fil en aiguille, avait rejoint l'Ordre. Une discussion chargée, risquée, mais qui le menait face à cette immeuble qu'il regardait de bas en haut, debout à son pied.

Les portes transparentes se refermèrent après le passage d'un groupe d'enfants turbulents. Il les suivit, grimpant les étages jusqu'à se trouver à celui qu'il fallait. Son long manteau battait contre ses jambes à chaque pas. Il avait plus que jamais l'air d'un moldu, mais bénéficiait pour ça d'une longue expérience au milieu de ces derniers. Par précaution cependant, il avait pris sa baguette. Randy ne s'en servait guère, ayant appris à force d'expérience à s'en passer, au point que son utilisation était dorénavant plus qu'hasardeuse. Mais l'outil était toujours utile pour menacer, et si on lui avait décrit le jeune mangemort comme coopératif, il avait tablé sur la prudence.

Le judas de la porte s'éclaira faiblement, il fronça alors les sourcils, mais toqua tout de même trois coups à la porte. Celle-ci s'ouvrit presque immédiatement, confirmant les soupçons de l'ancien marin. L'autre était visiblement en train d'observer, pour une raison que Randy ne chercherait pas à connaître.


« James Kirkby ? »

Aucune animosité dans le ton, mais il ne fit pas un seul effort non plus pour paraître avenant. Il ne s'agissait que d'un gamin, un gamin à qui on aurait probablement du donner une fessée ou deux de plus pour lui ôter ses âneries de la tête, mais il ne s'agissait pas de bêtises sans conséquence. Et à la simple idée qu'un môme de vingt-et-un, même s'il n'y paraissait pas, puisse être un mangemort, Randy dut étouffer une bouffée de haine qui montait en lui. Non, vraiment, l'ancien Poufsouffle ne se reconnaissait plus.

« Randy Preston. Membre des forces de l'ordre, puis-je entrer ? » le questionna-t-il en espérant qu'il comprenne.

[HJ : Tu peux parfaitement dire que Randy entre quand James l'y invite, si tu le souhaites Very Happy Je savais pas trop si James aurait un faux nom, mais s'il y a souci à ce niveau, dis-moi et j'édite.]
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 15 Juin - 9:02:59

Le type s'avançait tranquillement dans le couloir mal éclairé, obligeant les gamins à le contourner, sans paraître le moins du monde gêné par l'agitation ambiante. Il dépassa les deux dernières portes auxquelles il aurait pu sonner, confirmant qu'il venait bien chez James. Le jeune homme l'observa alors avec une attention accrue ; fallait-il ouvrir ou pas ? Normalement, s'il était arrivé jusque-là, c'est que Lupin, le gardien du secret, lui avait indiqué comment trouver le repenti ; il devait donc faire partie de l'Ordre, mais on ne pouvait exclure la possibilité qu'un Mangemort ait pu soutirer des informations... Il ne connaissait pas cet homme à la démarche décidée ; ses contacts au sein de l'Ordre s'étaient limités à quelques personnes, mais ce type-là n'en faisait pas partie. James n'avait aucun souvenir de l'avoir jamais vu au Repaire non plus, ce qui le tranquillisa.

L'homme frappa trois coups fermes à la porte, et James ouvrit aussitôt, par réflexe, sans avoir pris le temps de demander à l'inconnu ce qu'il voulait. D'un hochement de tête, il confirma son identité, et s'effaça pour laisser entrer le visiteur.


-Je vous en prie, fit-il à mi-voix en désignant l'intérieur de l'appartement.

Malgré la chaleur, l'homme portait un long manteau dont les pans lui battaient les mollets, lui donnant l'air d'un cavalier à peine descendu de cheval. James referma soigneusement la porte – les enchantements se remettaient en place automatiquement, lorsqu'on la verrouillait – et suivit son visiteur. Finalement, il allait l'aider à tuer le temps, ce dimanche après-midi... Le type s'était avancé dans l'appartement, très à l'aise ; James le suivit en se demandant ce qu'il lui voulait. Il avait renoncé à un transfert à l'étranger ; on ne pourrait pas s'en occuper avant plusieurs semaines, lui avait-on indiqué en le changeant de cachette. Il ne venait pas approvisionner le Mangemort en nourriture ; les placards étaient parfaitement bien garnis, fait rare et appréciable lorsqu'on venait de passer plusieurs semaines dans une vieille baraque avec uniquement du pain rassis à se mettre sous la dent. Alors ? Il y avait peut-être du nouveau ? Des événements tellement importants que même un repenti enfermé ne devait pas les ignorer ?... Ou alors, plus probablement, on venait encore interroger James. Griffin l'avait fait (d'ailleurs, James ne l'avait plus revu depuis), ce type-là venait peut-être en faire autant...


-Eh bien, monsieur Preston, que puis-je faire pour vous ? demanda le garçon en pénétrant, à la suite de son hôte, dans le salon inondé de soleil.

Dans la cuisine, la bouilloire se mit à siffler pour se rappeler au bon souvenir de l'occupant des lieux. James se précipita pour l'éteindre et cria à Randy :


-Prendrez-vous une tasse de thé ?
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 15 Juin - 10:54:01

Le garçon l'invita à rentrer sans poser de questions superflues qui auraient obligé Randy à rester sur le pallier. Pénétrant dans l'appartement du Mangemort sans paraître mal à l'aise, il regarda autour de lui pour se faire une idée du lieu, alors que les bruits du couloir faiblissaient. Les enfants reprenaient leur jeu, oubliant déjà l'homme au long manteau. Celui d'ailleurs commençait à peser à Randy. Dans le coin d'Écosse d'où il venait, il faisait assez frisquet pour justifier son port mais la chaleur qui s'abattait sur Londres le rendait totalement inutile.

- Eh bien, monsieur Preston, que puis-je faire pour vous ?

Poli, avec ça, le gamin. Un très léger sourire sans joie ourla ses lèvres l'espace d'un instant, avant qu'il ne retrouve son sérieux. L'homme ouvrit la bouche pour parler mais le sifflement désagréable d'une bouilloire coupa sa réponse avant même qu'elle fut prononcée. Soit, il attendrait, l'affaire n'était pas urgente. Alors que l'étudiant se précipitait dans sa cuisine, l'ancien marin se permit d'observer l'environnement avec plus d'attention. On sentait définitivement dans l'appartement la touche d'un sorcier. Pour reprendre une phrase d'une célèbre série moldue, c'était « plus grand à l'intérieur ». Sans doute l'espace était-il du à l'Ordre et de son avis, un mangemort ne nécessitait pas tant de confort, mais puisqu'on ne lui avait rien demandé, il ne comptait pas faire de commentaire. Finalement son passé de militaire avait laissé plus de traces qu'il ne l'aurait cru, songea-t-il avec humour. Il ne posait tout simplement pas de questions si ça ne lui était pas directement utile pour agir.

« Volontiers, merci. » répondit-il à l'invitation à prendre le thé.

Par précaution néanmoins, il rejoignit Kirkby à la cuisine, l'observant à partir du seuil. Regarder, mais ne pas gêner était son idée. D'où il se tenait, il voyait à peu près bien, assez pour s'assurer que l'autre ne glisserait rien dans la boisson en tout cas. Il n'avait pas confiance et ne commencerait pas à cet instant.

« L'appartement vous convient ? »

Étrange idée que de se plier aux mondanités dans la cuisine d'un prisonnier qu'il venait interroger. Mais il n'était pas dit qu'il y perdrait ses bonnes manières, et c'était également un bon moyen de voir à qui il avait à faire.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 15 Juin - 12:47:13

James emplit la théière d'eau frémissante, jeta dans le liquide la boule métallique contenant les feuilles de thé, absolument étranger à l'idée d'empoisonner son visiteur. Ils boiraient le même breuvage, préparé dans la même théière ; tandis que le jeune homme s'affairait, son visiteur vint se poster sur le seuil de la porte, observant chacun de ses gestes, au point que le repenti finit par se rendre compte qu'il surveillait la préparation du thé... Méfiance, toujours. Il avait pourtant donné toutes les preuves de bonne volonté, mais cela ne suffisait pas... Il serait toujours un réprouvé, pensa-t-il avec amertume tandis qu'il disposait sur un plateau la théière, deux tasses, du sucre et du lait. Quoi qu'il fasse, quelque aide qu'il puisse apporter à ses ennemis d'hier, ils n'auraient jamais confiance en lui. Comme si on pouvait quitter le Lord facilement, comme on jette un vêtement, puis revenir sur sa décision et récupérer le vêtement dans la poubelle... Une moue rageuse passa sur le visage de James tandis qu'il portait le plateau au salon, sur la table basse.

-Installez-vous, je vous en prie, fit-il à l'adresse de l'homme au manteau.

Lui-même ne s'assit pas ; debout devant la fenêtre, il feignait d'accorder la plus grande attention aux évolutions d'un groupe de jeunes montés sur des mobylettes, qui s'amusaient à déraper sur le parking. Enfin, sans se retourner, il répondit à la question posée quelques instants auparavant :


-Le logement me convient parfaitement, merci. Pourquoi, vous faites une enquête de satisfaction ? ajouta-t-il sur un ton cassant en se tournant soudain vers Randy.

Il regretta aussitôt ce mouvement d'humeur ; par moments, il se sentait pris d'une rage incroyable, la colère de se voir enfermé et sans la moindre perspective d'avenir lui montait au nez ; l'intant d'après, il se raisonnait, tâchait de se convaincre qu'il pourrait retrouver une vie normale lorsqu'on l'aurait transféré à l'étranger... Un peu gêné, il marmonna tout en s'asseyant sur le canapé :


-Excusez-moi, je ne voulais pas dire ça...

Pour s'occuper les mains, il se mit en devoir de servir le thé, avec des gestes mesurés, et même un peu maniérés... Depuis quelque temps, lorsqu'il se sentait nerveux, certaines de ses attitudes devenaient franchement équivoques ; dans ces moments-là, les membres de la famille n'auraient pas eu besoin de beaucoup d'explications pour deviner la nature exacte des penchants du benjamin... Il posa une tasse pleine devant Randy, d'un geste un peu trop délicat pour être celui d'un monstre de virilité, et reprit :

-Vous n'êtes certainement pas venu pour prendre de mes nouvelles, monsieur Preston. Je vous écoute.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 15 Juin - 13:13:27

Le mouvement d'humeur du jeune Kirkby ne parut pas émouvoir l'homme dans son salon. Celui-ci ôtait son manteau non sans un certain soulagement, et n'arrêta son mouvement que pour fixer le plus jeune. Il ne fallut pas longtemps à son hôte pour s'excuser de ses paroles, ce qui n'arracha à Randy qu'un haussement d'épaules désintéressé. Par curiosité et un peu par amusement, il chercha du regard un éventuel téléphone dans le salon qui aurait pu laisser à penser que James savait de quoi il parlait. Son geste discret fut accompagné d'un mouvement pour s'asseoir, puis il reporta son attention sur l'ancien Mangemort.

« Peu importe », conclut-il avec un léger temps de retard, en réponse aux excuses.

Les manières du garçon manquèrent de lui arracher un sourire mi-amusé, mi-moqueur, mais la nature de leur rencontre et la question posée ensuite lui en ôtèrent bien vite toute envie. Son regard se fit plus sérieux alors qu'il prit la tasse en remerciant le jeune homme, par pure politesse, de façon à se donner le temps de formuler sa réponse. L'entretien n'était pas parti pour être une épreuve de force, une chose qui aurait sans doute vite jouée en sa faveur mais qui n'était pour l'heure absolument pas nécessaire. Et Merlin qu'il en aurait eu besoin !


« Je cherche depuis plusieurs mois déjà des réponses à mes questions. Et certains noms, que vous serez peut-être en mesure de m'offrir. »

Offrir, oui, le mot était juste. Aucune notion de réel partage, James étant déjà bien traité. Il détailla le jeune homme avec discrétion. Sans doute avait-il besoin de se remplumer un peu et de faire davantage de sport pour développer sa musculature. Associé à ses manières, son physique n'en faisait vraiment pas un parangon de virilité. Il s'arracha cependant à sa contemplation fugace pour ancrer ses pupilles dans celle de son interlocuteur, son dos se moulant dans le dossier du fauteuil qui le portait.

« Êtes-vous disposé à m'aider ? » le questionna-t-il, sans qu'une once de sympathie ne trouble son timbre grave.

[C'est bien court... Promis, je fais plus long au prochain tour.]
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 15 Juin - 18:01:27

Drôle de type... Il ne montrait aucune réaction, posait sur James, quoi qu'il dise, le même regard calme, sans manifester déplaisir ou impatience... Les mains autour de sa tasse, le jeune homme observait son visiteur à la dérobée, fortement intéressé par cette capacité à garder un visage de marbre. Il aimait bien les hommes impassibles, un peu mystérieux, et enviait cette faculté à ne rien laisser transparaître... Lui-même avait beau s'efforcer de demeurer imperturbable, il ne parvenait pas à masquer toutes ses émotions. C'est d'ailleurs ce qui l'avait découragé de l'étude de l'occlumancie ; à quoi bon protéger ses pensées lorsqu'un geste, un tremblement, une contraction de la mâchoire vous trahissent ?

La voix, cependant, le mettait mal à l'aise. L'expression, c'était une chose, mais cette voix glaciale, aussi impersonnelle que celle qui annonçait les étages aux visiteurs au Ministère... Celle du ministère était une voix de femme, là était la seule différence ; mais Randy aurait aussi bien pu indiquer “Niveau 5. Département de la coopération magique internationale”, il aurait été aussi chaleureux. Le jeune homme avala une gorgée de thé brûlant, tandis que son hôte, d'une voix monocorde, exposait les raisons de sa visite. Comme il fallait s'y attendre, Randy voulait questionner l'ancien Mangemort pour essayer d'avoir des noms. Depuis qu'il s'était placé sous la protection de l'Ordre du Phénix, James avait été interrogé plusieurs fois, à titre privé, par des gens qui avaient quelque chose à reprocher aux encagoulés. On n'avait pas tous les jours un ancien Mangemort sous la main pour essayer de retrouver l'assassin de leurs père-mère-enfants-amis, rayez la mention inutile... L'ennui était que le jeune Kirkby était une recrue récente chez les sbires du Lord, et qu'il ne connaissait pas tous ses anciens collègues... Dans la mesure du possible, cependant, il s'efforçait de répondre aux questions, pour prouver sa bonne volonté, et aussi – étrangement – pour boire le calice de la trahison jusqu'à la lie.

Lentement, le repenti posa sa tasse, les yeux fixés sur les pieds du fauteuil de Randy, gardant le silence quelques instants. Puis, après quelques instants, il sembla se réveiller et accepta à demi-mot
:

-Dites toujours ce qui vous amène, je verrai si je peux vous aider... Mais je tiens à vous avertir que je ne suis pas du tout sûr d'avoir les réponses à vos questions.

Il eut un sourire d'excuse et reprit sa tasse. Ne sachant quelle contenance adopter, il se mit à jouer avec la petite cuillère, tournant et retournant un thé qui n'était même pas sucré. Encore un geste qui trahissait sa nervosité. À force de rester seul, il finissait par ne plus savoir comment se comporter lorsqu'il avait de la compagnie. Il se sentait à chaque fois plus embarrassé, et cette fois-ci, avec un parfait inconnu, la gêne était à son comble. Très conscient que son comportement devait sembler inadapté, il baissa les yeux et respira à fond pour tenter de se calmer ; cette formalité effectuée, il posa sur Randy un regard de bon élève attentif, en attendant la question.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 15 Juin - 21:29:33

Il ne le lâchait pas du regard, jusqu'à ce que James baisse les yeux pour lui préférer quelque chose au ras du sol. Randy ne se pencha pas pour voir de quoi il s'agissait, du reste il s'en désintéressait royalement. Confortablement appuyé contre le siège, il observait le jeune homme jusqu'à ce que celui-ci ne parle et s'excuse d'un sourire. Il le regarda boire un peu de thé, sans toucher au sien.

Curieusement la tension sur l'épaules de l'ancien militaire diminua un peu, comme si l'acceptation de l'étudiant taisait une angoisse sourde qui lui aurait tenue compagnie. C'était bien un peu le cas, s'il voulait aller vers une introspection. L'autre aurait pu, de manière plus ou moins détournée, refuser de l'aider ou y mettre de la mauvaise volonté. Quoi qu'il n'accorde pas toute confiance à ses paroles, le brun nota tout de même dans un coin de cerveau l'attitude du garçon. Il trahissait sa cause et, de toute évidence, n'essayait ni de s'en défendre, ni d'en atténuer la portée. Au contraire, il paraissait se complaire dans l'idée de se défaire totalement du Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-prononcer-Le-Nom. Un bon point pour lui, qui détendit les traits du voyageur.


« Il y a un peu moins d'un an, en août, une journaliste a publié un article assez virulent envers vos anciens idéaux, dit-il, soucieux d'être diplomate mais direct. On l'a retrouvée morte quelques temps plus tard, chez elle, vraisemblablement tuée d'un Avada kedavra. »

Le silence reprit ses droits un instant. D'aucun aurait pu penser qu'il ménageait son effet, mais l'éclat de douleur au fond de ses yeux trahissait au contraire son émoi. Mettre des mots sur la mort de celle qui l'avait mis au monde ne lui avait pas été permis depuis longtemps, et le temps passé ne rendait pas ça plus facile.

« Il s'agissait de ma mère, et j'aimerais trouver son assassin. La Marque des Ténèbres flottant au-dessus de son appartement est suffisamment équivoque pour que ce crime soit attribué sans peine aux Mangemorts. Peut-être étiez-vous au courant déjà ? »

A nouveau son regard rencontra celui de son hôte, alors que la tasse tournait encore et encore entre ses doigts. La chaleur qu'elle diffusait ne le réchauffait pas vraiment, guère plus que celle déjà élevée de la température. Le geste toutefois l'occupait, et il n'avait ni la force, ni le courage de faire semblant de ne rien éprouver. Néanmoins, si son ton n'avait pas réellement gagner en chaleur, il était passé de froid à singulièrement détaché. Aucun besoin d'être un expert en psychologie pour comprendre par-là qu'il essayait de mettre de la distance entre ses sentiments et le moment présent. Ne pas flancher était sans doute sa devise depuis le mois de novembre.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMer 16 Juin - 8:17:23

Sans quitter Randy du regard, James écoutait ses explications, et les souvenirs remontaient à la surface. En août, il faisait encore partie des serviteurs du Lord, il passait régulièrement au Repaire, et cet article de journal, il s'en souvenait parfaitement. La page avait été découpée dans la Gazette et affichée au mur, avec la mention “à punir” en lettres rouges scintillantes, comme du sang qui refuserait de sécher... Personne ne savait exactement qui avait accroché cette page au mur, mais si ce n'était Lord Voldemort, c'était forcément avec son accord que cela s'était fait. À ce moment, James n'avait pas prêté attention à la page ; il commençait à se détacher des encagoulés, et refusait de commettre un meurtre de plus. L'essentiel de son temps, ce mois d'août, il l'avait passé avec Isaac, explorant Londres moldu... une occupation indigne d'un Mangemort.

Mais d'autres avaient pris à coeur cette invitation “à punir” l'auteur de l'article, et quelques jours seulement après la parution, la nouvelle de la mort de la coupable avait parcouru le repaire. On n'offense pas impunément le Seigneur des Ténèbres... L'outrage ayant été public, dans un journal, le “vengeur” fut honoré entre tous les Mangemorts...

James termina sa tasse de thé, les yeux fermés. Il revoyait l'article fixé au mur, sa mise en page, et en bas, le nom...


-Jane Preston. C'est ça ?

Lorsque Randy s'était présenté, en entrant, le nom lui avait très vaguement dit quelque chose, mais il n'avait pu dire quoi exactement ; c'était chose faite.

-Vous avez de la chance... (Il se rendit compte de sa gaffe et rougit, très nerveux soudain). Enfin, façon de parler... Je veux dire...

Il ne savait jamais trop comment se comporter face à des gens dont la famille avait été victime des encagoulés, comme si lui-même avait prononcé le sort fatal. Cette fois, avec Randy, c'était pareil ; il se sentait aussi coupable que s'il avait tué la journaliste de sa main. Il tâcha de se ressaisir et reprit :

-Je vous demande pardon, monsieur Preston, je suis terriblement maladroit. Je voulais seulement dire que... je pense que je sais qui a fait le coup. Le crime a été assez célébré parmi les sbires du Lord pour que je connaisse l'identité du tueur. C'est un nommé Kerr, Cameron Kerr. Il a été traité en héros après ça... Par contre, je ne sais pas ce qu'il fait ni où vous pouvez le trouver, ajouta-t-il sur un ton d'excuse.

Pour une fois qu'il pouvait répondre à une question, cependant, il était plutôt satisfait ; d'ordinaire, il ignorait tout des faits dont on lui parlait, et ne pouvait guère aider ceux qui le sollicitaient. Pour le meurtre de Jane Preston, c'était différent ; l'article avait tellement fait scandale dans le petit monde de Don Camillo Lord Voldemort que le châtiment de la coupable avait donné lieu à de véritables félicitations publiques. Chacun, à l'époque, avait tapé sur l'épaule de Kerr pour le complimenter, et l'on disait que Lord Voldemort lui avait accordé une récompense splendide...
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyJeu 17 Juin - 13:05:00

De la chance ? Randy bondit sur son siège, reposant la tasse de thé si vite qu'il s'en versa sur les mains. Pourtant la colère et l'afflux d'adrénaline provoqué suffirent à faire taire la douleur, alors qu'il se retenait de justesse d'envoyer son poing dans la gueule de James. Il se retint, le poing serré et le mouvement à peine amorcé, alors que l'autre bégayait. Ou il était doué d'un peu de réflexion, ou il avait un instinct de survie développé, mais quoi qu'il en soit, l'ancien Mangemort s'épargna un coquard.

-Je vous demande pardon, monsieur Preston, je suis terriblement maladroit. Je voulais seulement dire que... je pense que je sais qui a fait le coup. Le crime a été assez célébré parmi les sbires du Lord pour que je connaisse l'identité du tueur. C'est un nommé Kerr, Cameron Kerr. Il a été traité en héros après ça... Par contre, je ne sais pas ce qu'il fait ni où vous pouvez le trouver,

Randy ne bougea pas en l'écoutant mais ne lui octroya aucune réponse immédiate. Son regard cette fois empli de colère était toujours posé sur le morveux face à lui, honteux de son erreur de langage que l'homme ne parvenait pour l'heure ni à digérer, ni à pardonner. De la chance... Il comprenait pourtant bien ce que l'autre avait voulu entendre, mais n'avait pas envie de se calmer. Il avait un nom, certes, mais personne en face pour lui faire payer. S'énerver sur celui-là était faisait du bien, même si...

Il fallait qu'il se calme. Son regard se baissa sur sa main, il contourna James et les affaires du salon pour se passer de l'eau froide dessus dans la cuisine. Inspirant et expirant profondément à deux ou trois reprises, il retrouva un calme relatif. Randy sécha sa main avec le premier torchon qu'il trouva et retourna voir le jeune prisonnier, les traits toujours marqués par l'agacement, malgré un net mieux. Au moins ne semblait-il plus sur le point de lui sauter à la gorge.


« Cameron Kerr ? Avec un nom il sera plus simple à trouver. »

Il s'évertua à garder un ton neutre et ancra ses yeux dans ceux de son vis-à-vis. Le message était simple, on ne revenait pas sur ce qui s'était déroulé un instant auparavant. Si James n'avait ne serait-ce que la mauvaise idée de s'intéresser à l'état de sa main, le plus âgé n'était pas sûr du tout de savoir se contenir. Mieux valait faire comme si rien ne s'était passé de spécial, jusqu'à ce qu'il retrouve un peu plus de maîtrise de lui-même. L'ancien marin avait décidément horreur d'extérioriser ses sentiments.

« Dites-moi tout ce que vous savez sur lui : à quoi il ressemble, son âge, tout ce que vous pourrez. »
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyJeu 17 Juin - 18:16:23

Une seule phrase malheureuse avait suffi pour compromettre définitivement toute possibilité de compréhension entre James et son visiteur. La colère de Randy n'avait pas échappé au jeune homme ; l'espace d'un instant, il craignit de se prendre la table basse en pleine poire, mais son interlocuteur possédait un excellent self-contrôle... Quelle idée, aussi, d'aller lui balancer de but en blanc qu'il avait de la chance ? Même si c'était le cas... d'ordinaire, il ignorait tout des auteurs des divers meurtres dont on venait lui parler ; la plupart des Mangemorts n'agissaient pas à visage découvert, et, contrairement aux rumeurs, il n'y avait pas de tableau de chasse au Repaire. Le seul qui aurait pu attribuer à chacun les forfaits qu'il avait réellement commis était Lord Voldemort, mais il ne donnait guère d'interviews, surtout aux membres de l'Ordre... Il fallait donc se contenter de ce qu'on avait sous la main, à savoir une toute jeune recrue pas forcément bien renseignée.

Très gêné par l'énormité qu'il avait proférée, James demeura immobile, comme prostré, tandis que Randy se levait. Ce ne serait pas par table basse interposée que cela se règlerait, mais directement à coups de poing... Le type contournait la table, passait auprès du canapé et... passait sans s'arrêter. James rouvrit les yeux, qu'il avait fermés par réflexe en sentant son visiteur passer derrière lui ; stupéfait de ne pas recevoir de coup, il suivit Randy du regard, en se demandant pourquoi il allait à la cuisine ; la tête baissée, il n'avait pas remarqué la brûlure que son hôte s'était infligée en entendant sa maladresse.

Au retour de Randy, toujours par réflexe, James se tassa un peu sur le canapé, de crainte de prendre un taquet par-derrière ; mais l'autre était réellement doué pour la maîtrise de ses réactions, il se rassit et passa ostensiblement à autre chose... Malgré tout, la dureté de ses traits laissait clairement entendre que l'affaire n'était pas classée. Désireux de ne pas commettre un nouvel impair, le repenti se laissa quelques instants de réflexion avant de répondre :


-Cameron Kerr... il a quelque chose comme quarante ans... Plutôt baraqué comme type... Des cheveux blonds longs, enfin la dernière fois que je l'ai vu il les attachait en catogan... Les yeux verts...

Il s'interrompit quelques insta,ts, rassemblant ses souvenirs. Il se rappelait clairement avoir parlé une fois avec le nommé Kerr, et s'efforçait de retrouver des détails significatifs – autant pour rendre service que pour apaiser la colère qu'il sentait encore frémir chez son visiteur.

-Ah, oui... il a une cicatrice sur la joue gauche, comme ça... (il traça avec son doigt une ligne entre la commissure de la lèvre et le bas de l'oreille gauche)... Et puis... il parle avec un accent assez marqué... un accent... écossais, ou du Nord, vous voyez ? Et puis... en fait... je crois que c'est tout... J'espère que ça vous aidera, ajouta-t-il timidement, en levant enfin les yeux vers Randy.

Il continuait cependant de réfléchir, au cas où autre chose lui reviendrait ; un détail, la profession de Kerr notamment, mais rien ne venait. À croire que le camarade Cameron n'était que Mangemort, et que cela suffisait à gagner sa vie.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyJeu 17 Juin - 20:48:04

Randy se laissa couler dans le dossier du fauteuil, les muscles toujours tendus et les traits contractés. Son regard se promenait de sa main à la tasse, remontant jusqu'à James qu'il fixa tout le temps où celui-ci lui répondit. A mesure que le jeune homme parlait, l'ancien poufsouffle sentait remonter en lui des souvenirs enfouis, datant de Poudlard. Il se rappelait ce jeune homme de deux ans plus âgé que lui qui marchait autrefois fièrement dans les couloirs, entouré de sa bande de Serdaigle. Quelques Serpentards s'y joignaient de temps en temps. Ses cheveux étaient alors courts, mais blonds et ses yeux verts avaient transpercé plus d'un inconscient osant déranger l'arrogant personnage. Il se souvenait l'avoir détesté la première fois que le Serdaigle avait rabroué un Poufsouffle sous son nez. Randy avait treize ans et c'était son premier mais aussi l'un des très rares souvenirs qu'il gardait du garçon.

Deux ans plus tard, durant le match de Quidditch qui avait opposé les Poufsouffle dans lesquels Randy jouait et les Serdaigle, le cinquième année qu'il était alors avait à nouveau croisé la route du blond. Toujours aussi arrogant, aussi bravache et stupidement fier de ses origines « pures », il avait vu le cognard de près bien souvent. Le futur marin avait obtenu le poste de batteur l'année passée et se montrait relativement bon. L'autre n'était là qu'en poursuiveur remplaçant. Un décès dans la famille de l'un des poursuiveurs officiels avait libéré la place, alors que le joueur se rendait aux obsèques. L'époque était tout aussi sombre que l'actuelle, en pleine montée en puissance de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

La rencontre s'était plutôt bien passée et il s'en souvenait comme d'un match agréable. D'un gabarit impressionnant pour ses dix-sept ans et redoutable d'intelligence, le Serdaigle s'était montré plus efficace qu'on ne l'aurait pensé à l'époque pour un simple remplaçant. Heureusement, Randy et son camarade batteur avait fait du bon travail. Le blond avait manqué de se prendre un cognard trois fois avant qu'enfin le cinquième année à Poufsouffle ne parvienne à l'atteindre. Un coup à l'épaule. Un vulgaire coup à l'épaule. Si à l'époque il avait su ce qu'il arriverait, il aurait visé la tête et donné un coup de batte bien plus puissant dans la balle noire. Mais il ne savait pas et, piètre consolation malgré tout, Poufsouffle avait gagné le match.

Son troisième et dernier souvenir clair de Cameron Kerr était plus indirect. La nouvelle avait fait le tour de l'école et Randy se souvenait surtout des récriminations du coupable. Un jeune Serdaigle d'un an de moins que lui, victime des insultes de Kerr du fait de sa naissance « impure » avait finalement craqué. Jetant un sortilège de découpe sur son aîné, il avait à en croire Kirkby laissé une marque impérissable sur le visage du sang-pur. Le poufsouffle qu'il était alors n'avait pas assisté à la scène, mais il se rappelait en revanche lorsque Minerva McGonagall était venue chercher le gamin dans la Grande salle. Son nom était Kevin Jackson, mais Randy n'aurait pas parié là-dessus. Il se souvenait surtout de la peur du garçon qu'il n'avait finalement jamais revu. Il avait quitté l'école, renvoyé le soir-même. Un de ses amis avait annoncé après quelques jours qu'il était mort, la Marque des Ténèbres flottant au-dessus de la maison de ses parents. Durant l'été suivant, Randy avait quant à lui perdu son père et une bonne part de sa famille.

Son regard se fit plus clair lorsqu'il revint au présent. Il se rendit compte qu'il fixait un point invisible derrière James depuis probablement un moment, même s'il n'aurait pu dire depuis combien de temps. Ses yeux verts se reposèrent sur l'ancien Mangemort, jeune recrue bien bavarde lorsqu'on lui posait des questions auxquelles elle pouvait répondre.

Inconsciemment, le brun porta sa main gauche sur celle, légèrement brûlée. La chaleur dégagée par son corps lui fit bien vite regretter ce geste. L'ex militaire se redressa, retrouvant une posture plus droite qui n'était pas sans rappeler celle d'un homme au garde-à-vous. Ses traits avaient un peu perdus de leur dureté alors qu'il s'était replongé dans son passé, et il ne trouva pas le courage de réveiller assez sa colère pour restituer son expression première. Il n'était cependant pas chaleureux, et sans aucun doute la moindre remarque trop maladroite de James vaudrait à ce dernier un coup qu'il n'oublierait pas de sitôt. Il en faudrait peu pour réveiller le lion endormi chez le blaireau.


« Je vois. Merci. »

Un peu laconique comme réponse. Il n'avait rien à dire pour la développer et déjà le silence se réinstallait. Randy ne bougeait pas, l'étudiant pouvait aisément comprendre qu'il n'en avait pas terminé avec lui. Le membre de l'Ordre du Phénix quant à lui réfléchissait. Il y avait très peu de chance que James sache de quoi il parlait, extrêmement peu. Aucune marque ne flottait au-dessus de la demeure des Preston, à Sheffield, lorsqu'on avait retrouvé les cadavres de Sara, Bill et Liam. Pourtant il avait le vague espoir que les Mangemorts soient un peu au courant des partisans non officiels qu'ils avaient, ne serait-ce qu'en les considérant comme de la vermine bien utile ou de futurs serviteurs du Maître.

« Êtes-vous un peu au courant des éventuels partisans et mercenaires qui circulent au Royaume-Uni ? Ceux qui auraient pu ne pas être pris comme Mangemorts, ou seraient intéressants pour l'être ? On leur octroie bon nombre des assassinats de moldus, nés-moldus ou simplement d'opposants au régime. On leur attribue aussi certains enlèvements. Sur ce point je pense que vous devez le savoir. »
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyVen 18 Juin - 10:44:18

Un long silence suivit les paroles de James, à peine troublé par les cris lointains des enfants et la circulation de la rue ; les deux sorciers ne prêtaient aucune attention à cette rumeur extérieure, pas plus qu'ils ne prêtaient attention l'un à l'autre. Les yeux fixés sur le tapis du salon, James réfléchissait. Il savait peut-être autre chose sur Kerr... Finalement, il prenait à coeur de répondre correctement à Randy, de lui permettre de retrouver l'assassin de sa mère ; ainsi, il lui prouvait – et se prouvait à lui-même – qu'il n'était pas un salaud, une sorte de Kerr plus jeune... Ses paroles malheureuses avaient pu faire croire qu'il n'avait aucun sentiment, mais rien n'était plus faux. Tant que l'idéologie avait eu prise sur lui, il avait estimé normal que des meurtres soient commis au nom de Lord Voldemort, que la torture et la terreur établissent son règne ; mais depuis que sa ferveur avait commencé à se fissurer, il devenait critique, et même plus que critique ; franchement écoeuré par les méthodes des encagoulés et par ce que lui-même avait fait lorsqu'il était dans leurs rangs. Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir annuler tout cela...

Il revoyait Kerr, ce colosse blond, fêté au Repaire, traité en héros pour avoir assassiné une femme ; lui-même ne s'était pas joint aux réjouissances, il avait déjà commencé, à ce moment-là, à se détacher des idéaux qu'on lui avait enfoncés dans le crâne... Finalement, pour ne pas paraître suspect aux yeux de ses compagnons à cagoule, il avait lui aussi félicité Kerr, puis s'était éclipsé, prétextant être souffrant... En réalité, il se sentait étranger à cette liesse qui entourait un assassinat, et il se souvenait même d'avoir fugitivement regretté de ne pas avoir prévenu la journaliste. Un hibou, anonyme, ou même une visite, pour la convaincre de se cacher...

L'aurait-elle écouté ? se demanda-t-il en posant son regard sur Randy. Ou aurait-elle renvoyé ce jeune homme à ses chères études, avec cette sérénité tranquille des partisans du Bien ?... La justice de leur combat leur donnait une assurance qui s'apparentait souvent à de la témérité, et ils étaient de cibles d'autant plus faciles...

Randy coupa ces réflexions par des remerciements plutôt secs, mais il ne se leva pas. Que voulait-il encore ? Il laissa passer quelques instants avant d'embrayer sur une seconde question. Cette fois, ça se corsait. Bien entendu, il y avait, en plus des Mangemorts, des supplétifs non officiels, mais leurs noms n'étaient généralement pas connus. Pour sa part, James ne pouvait pas même fournir une demi-douzaine de noms... Soucieux de prévenir une réaction un peu trop vive, James demanda
:

-Vous permettez que j'utilise ma baguette ? Je préfère ne pas me lever... ajouta-t-il en désignant son genou gauche.

D'un geste lent, pour ne pas éveiller les soupçons de son visiteur, le garçon pointa sa baguette vers la bibliothèque, pour faire venir un parchemin et une crayon.


-Je ne connais pas beaucoup de ces mercenaires, monsieur Preston... Je vais vous noter les noms qui me reviennent, mais je vous suggère d'interroger directement ces types, ils se connaissent entre eux... Je crains de ne pas pouvoir vous en dire beaucoup plus.

Penché sur son parchemin, il inscrivit cinq noms, ajouta pour certains quelques précisions : “enlèvement et meurtre de Dirk Cresswell”, accompagné d'un point d'interrogation, pour l'un, “Ministère, département de la justice magique” pour l'autre... Le crayon levé, il réfléchit un instant, mais rien d'autre ne lui revenait, et il tendit le parchemin à Randy en murmurant : “Voilà”.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyVen 18 Juin - 17:26:48

Il hocha la tête en signe d'accord lorsque James demanda la permission d'user de sa baguette. Le mouvement lentement amorcé, comme pour ne pas effrayer un animal effarouché fit sourire intérieurement Randy tandis que son regard était toujours dardé sur le garçon. Il quitta ensuite la silhouette fine, délaissa la vision du garçon au profit du crayon et du parchemin qui arrivaient vers eux et se posèrent sur la table. Puis son regard vert remonta du bras jusqu'au visage du plus jeune alors que ses mots pénétraient son esprit.

James en savait bien sûr moins sur les mercenaires qu'il n'aurait pu en savoir sur les Mangemorts. L'ancien militaire ne s'attendait pas à autre chose, pourtant un peu de déception troubla ses pupilles. Il avait espéré, naïf comme il pouvait l'être parfois que l'autre sache quelque chose. La piste cependant n'était pas mauvaise, bien qu'il ait lui-même interrogé certains de ces partisans non officiels pour obtenir des renseignements. La ruse n'était pas son fort, il est trop droit pour aimer en user, aussi cela n'avait jamais donné de résultats probants. Il répugnait à user vulgairement de la force, magique ou physique, pour obtenir des réponses. Pourtant cela lui était arrivé une fois ou deux lorsque excédé, il avait passé sa colère et sa frustration sur un homme trop réticent. Il le regrettait encore.

Randy soupira faiblement en reprenant le parchemin que lui tendait le garçon et le parcourut sans dire un mot. Aucun des noms ne lui rappelait quoi que ce soit, ni un visage, ni un lieu qui put y être attaché, rien. Mais James lui avait donné quelques indications qui lui permettrait de retrouver ces hommes, et il existait toujours d'autres méthodes pour obtenir des renseignements. Du reste, il lui suffisait de joindre Evan pour bénéficier d'un coup de main, mais il aimait mieux éviter. Ne pas mêler l'Auror à tout ceci lui paraissait largement préférable.


« Merci de votre aide. » lâcha-t-il, plus doucement qu'auparavant.

Il abaissa le parchemin et observa la tasse qu'il avait posé plus tôt, ainsi que la tâche de thé à côté d'elle. Elle avait cessé de s'étendre en largeur, mais s'approchait doucement du rebord de la table basse, menaçant à tout instant de goutter contre le sol. Randy se pencha légèrement et fit un geste de la main en marmonnant un « evanesco ». Il s'humecta alors les lèvres, la bouche un peu sèche de n'avoir rien bu malgré la température.

Ce fut là qu'il réalisa que finalement, James n'avait jamais été incorrect. Maladroit, mais il n'avait essayé à aucun moment de le doubler. L'ancien marin haïssait réellement ce qui s'apparentait de près ou de loin à un Mangemort, mais s'il refusait de faire totalement confiance au garçon, il devait admettre qu'il s'était montré plus dur avec lui qu'il ne l'aurait fallu. Alors en se redressant, il posa ses yeux sur lui à nouveau.


« J'aimerais m'excuser pour le désordre que j'ai pu causer ou ma méfiance excessive. Il semblerait que je n'ai finalement aucune raison de douter de vous. »

Son ton n'était pas tout à fait aimable, mais au moins était-il poli. Il se releva finalement et attrapa son manteau d'une main sans le mettre encore.

« Je vais vous laisser maintenant. S'il vous faut quoi que ce soit, dites-le moi et je le transmettrai à Lupin. » l'informa-t-il, debout entre la table basse et le fauteuil.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyVen 18 Juin - 20:31:46

Et voilà. Mission accomplie ; cinq noms de plus à la disposition de l'Ordre du Phénix, cinq noms qui étaient probablement passés au travers des confessions de James ; il ne se souvenait pas qu'on lui ait parlé des mercenaires, des rafleurs et autres auxiliaires des Mangemorts. Enfin... réflexion faite, il avait peut-être déjà donné ces noms. Il avait subi un véritable marathon d'interrogatoires, et ne se rappelait pas toutes les questions qu'on avait bien pu lui poser. Au fil des jours de solitude, des détails lui revenaient, qu'il n'était pas certain d'avoir déjà livrés ; il consignait tout sur des parchemins, soigneusement, s'efforçait de constituer un petit dossier, indifférent au risque que ces écrits puissent un jour être utilisés contre lui. Depuis la rupture avec sa famille – la beuglante de sa mère, dont il avait fini par connaître la teneur, ne laissait aucun doute – il se voyait privé de toute perspective et affichait un cynisme blasé. Qu'on fasse de lui ce qu'on voudrait ; il avait perdu l'affection de sa mère, et comprenait peu à peu que même si l'Ordre du Phénix le lâchait un jour, il lui serait difficile de retrouver Isaac. Il faudrait tout recommencer, s'inventer une autre vie, et cette idée le décourageait. Qu'on l'enferme, qu'on retourne contre lui les détails qu'il aurait lui-même écrits, peu lui importait...

Le geste de Randy en direction du thé renversé n'avait pas échappé au jeune homme, qui se leva un peu pesamment -le genou avait tendance à se rouiller lorsqu'il était au repos – pour aller chercher deux bouteilles individuelles d'eau gazeuse à la cuisine. Le soleil tapait contre la façade de l'immeuble où se trouvait le salon, et la fenêtre ouverte ne suffisait pas à rafraîchir la pièce ; James se sentait incommodé par la chaleur, et une boisson fraîche serait la bienvenue. Il n'avait droit à aucun alcool dans les approvisionnements, pas même à la Bièraubeurre, mais l'eau gazeuse lui suffisait amplement ; peu à peu, il perdait ses (mauvaises) habitudes alimentaires, par la force des choses, ce qui expliquait qu'il ait perdu un peu de poids durant cette retraite forcée.


-Il fait une chaleur terrible ces jours-ci, fit-il en tendant une des bouteilles à son visiteur.

Et, sans attendre, il déboucha sa bouteille et but quelques longues gorgées. Comment servir à boire à un hôte sans lui rappeler qu'il a renversé tout son thé sur la table basse... L'homme reprenait la parole, un brin plus aimable, pour s'excuser de son ton ; James fit un geste de la main pour dire que ce n'était pas grave, et répondit, une légère amertume dans le ton :


-Pas la peine de vous excuser, monsieur Preston, je ne peux pas dire que je ne comprends pas...

Il baissa les yeux, en proie à cette rage qui le prenait lorsqu'il venait à penser que certaines taches ne s'effaçaient pas. Il pourrait faire ou dire ce qu'il voudrait, il pourrait sauver la vie de l'Ordre du Phénix au grand complet, il serait toujours un Mangemort repenti, un salaud dont il conviendrait de se méfier comme de la peste... Et c'était lui, lui seul, poussé par les discours rabâchés par sa famille, qui s'était mis dans cette position de proscrit...

Preston prenait congé, s'apprêtait à repartir dehors, dans ces rues bondées, en laissant le repenti à sa solitude. Il proposait obligeamment de transmettre d'éventuelles requêtes à Lupin ; James regarda autour de lui, machinalement, mais il ne manquait de rien. De rien, sinon...


-Ce qui me manque le plus, Lupin n'y pourra rien, j'en ai peur, fit le jeune homme à mi-voix. Je paierais cher pour avoir un peu de compagnie, expliqua-t-il un peu plus haut. Depuis plus d'un mois que je suis sous la protection de l'Ordre, j'ai dû passer en tout trois heures à parler avec quelqu'un... à force, je vais perdre l'usage de la parole. Et je ne parle que de la parole, ajouta-t-il avec un sourire équivoque.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyVen 18 Juin - 21:25:06

« Je vous remercie, je commençais aussi à ressentir les effets de la soif. La chaleur est bien trop élevée pour un mois d'avril, il ne reste qu'à espérer que l'été n'en soit pas plus pluvieux. » répondit-il en prenant ce que le jeune homme lui tendait, du ton de la conversation.

La bouteille d'eau gazeuse fut la bienvenue. Qui avait eu cette idée brillante d'en apporter au jeune homme, il n'en savait rien mais le pétillement des bulles sur sa langue faisait un bien fou. Il avala quelques lampées de la boisson. Un mouvement de langue rattrapa une goutte d'eau qui perlait à la commissure de ses lèvres, juste avant qu'elle ne coule sur son menton.

Il s'excusa alors de son comportement précédent, peut-être davantage par politesse que pour tout autre chose. Ses paroles n'étaient cependant pas dénuées de sincérité et il ne tenait pas à ce que James se vexe de ses réactions. En d'autres circonstances, l'ancien militaire n'aurait pas eu de scrupules à ce sujet, mais il ne lui appartenait pas de juger. Si d'autres que lui, Rémus Lupin pour commencer, avaient estimer qu'il était possible de se fier au jeune homme face à lui, alors il leur faisait confiance. Il n'était qu'un exécutant même s'il agissait d'abord pour lui-même. Évidemment sa loyauté le poussait à faire son devoir pour l'Ordre, pour les sorciers de son pays. Défendre sa nation, n'était-ce pas ce qu'il avait fait des années durant ? Il avait l'habitude.

Le ton amer ne lui échappa pas, bien qu'il s'abstint de tout commentaire. Il n'arrivait pas à se sentir réellement désolé pour le garçon qui s'était fourré seul dans les problèmes. La vie n'était faite que de choix, il l'avait appris assez chèrement. James avait fait le mauvais, mais Randy lui reconnaissait l'intelligence de vouloir corriger son erreur. Il fut tenté un instant de lui demander s'il n'avait pas été un Serdaigle, mais la question resta au fond de sa gorge. Il se leva plutôt et tâcha de prendre congé poliment, poussant jusqu'à demander au jeune homme s'il nécessitait quelque chose. N'importe quoi. On n'attrapait pas les mouches avec du vinaigre et si l'insecte était pour le moment captif, il convenait de maintenir sa bonne volonté intacte.

Randy s'était donc attendu à des réponses multiples et variées. De l'alcool, de nouveaux programmes télés, des plats particuliers, un peu n'importe quoi en fait. Sauf à ça. C'était pourtant le plus évident et il pouvait concevoir la réponse du repenti. Un sourire gêné naquit un instant sur ses lèvres à la mention des heures de discussion du garçon, avant que son visage ne s'éclaire. De sérieux il passait à plus charmeur, lorsque James fit mention d'autres sortes de compagnie. On reconnaissait là la jeunesse. Un mois d'abstinence et déjà le manque se faisait sentir.

L'homme s'obligea à retrouver un air plus neutre mais détailla malgré tout le corps face à lui, de manière peut-être plus appuyé que la première fois. Son avis n'avait cependant pas changé, gagner quelques kilos de muscles ne pouvait faire de mal au jeune homme.


« Je vois. »

Il n'ajouta rien de plus dans un premier temps, laissant sans sourciller l'autre réfléchir à cette réponse bien trop concise. Enfin il se rassit, reposant son manteau sur le dossier et lança à James un léger sourire, amusé sans doute.

« Je vais rester encore un peu dans ce cas. »

Cependant, s'il avait choisi de prendre les paroles comme une invitation à rester, il ne voyait pas bien quoi faire ni quoi dire.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptySam 19 Juin - 12:20:37

Tiens, un sourire... Le nommé Randy Preston savait donc sourire ! Jusque-là, il n'avait guère fait montre de cette capacité, et d'ailleurs le sourire qui étira ses lèvres manquait singulièrement de joie. Son regard, en revanche, se faisait plus vivant tandis qu'il observait James, flottant dans une chemise à manches longues un peu trop chaude pour la saison, et d'ailleurs simplement fermée par deux boutons... Par habitude, le jeune homme persistait à porter des vêtements à manches longues, pour éviter de voir la Marque noire sur son bras, parmi les cicatrices dues à Ophelia ; lorsque par hasard son regard tombait dessus, il lui semblait éprouver une brûlure, et craignait que cette étrange réaction ne suffise à alerter Lord Voldemort. Lorsqu'il se devait rester bras nus, il prenait soin de lancer un sort qui rendait la Marque invisible, craignant de s'attirer, par un simple regard sur ce qui le liait encore à Lord Voldemort, les représailles de son ancien maître. La magie présente dans cet étrange tatouage était si forte, si mystérieuse...

Preston se rassit, annonçant qu'il restait un peu plus, et son sourire se fit un peu plus naturel. Le sous-entendu lancé à tout hasard par James ne lui avait visiblement pas échappé, mais rien ne disait qu'il était prêt à aller plus loin. Tous les hommes ne partageaient pas les goûts de l'ancien Mangemort, et, surtout chez les sorciers, il était de meilleur ton d'afficher sa préférence pour le sexe opposé... Mais soit. Que Randy reste au moins pour parler, ce serait déjà bien aimable à lui ; et s'il y avait un moyen de passer à des choses plus sérieuses, James savait qu'il ne raterait pas l'occasion. L'abstinence lui pesait trop pour qu'il passe à côté d'un amant potentiel...

Le jeune homme se rassit lui aussi, dans une pose volontairement abandonnée ; sa chemise mal fermée bâillait sur son torse pâle, son pantalon un peu trop grand laissait voir le haut de son boxer noir... La tenue, au départ, ne se voulait pas provocante ; seul la plupart du temps, James n'apportait aucun soin particulier à sa façon de s'habiller. Mais dans la posture qu'il venait d'adopter sur le canapé, l'invitation devenait claire.


-C'est fort aimable à vous, monsieur Preston... La solitude me pèse vraiment. Sans les consignes de sécurité que m'a données Lupin, je sortirais volontiers sur le palier pour faire la connaissance de mes voisins, mais ce serait vraiment imprudent... En plus, je risquerais d'attirer les soupçons des Moldus.

L'appartement recelait divers appareils moldus fonctionnant à l'électricité, mais le repenti n'avait guère réussi à en tirer quelque chose de satisfaisant ; les explications d'Isaac sur la façon d'utiliser une télévision ou une cafetière étaient bien loin, et les prises électriques inquiétaient un peu le sorcier. Il risquait d'intriguer ses voisins, si jamais ils s'apercevaient qu'il était incapable de trouver le bouton de mise en marche de la télévision... Il avait réussi à faire fonctionner la radio, prévue pour répondre aux sorts, mais les autres appareils résistaient... De quoi affoler les Moldus de l'immeuble. “Vous vous rendez compte, le nouveau locataire ne sait même pas utiliser un four électrique ! ni même brancher une prise !”... James eut un sourire en imaginant la réaction des voisins, puis murmura, comme pour lui-même :

-C'est bien dommage que je ne puisse pas sortir, d'ailleurs... je crois que le voisin de droite n'aurait rien contre m'aider à supporter ma solitude.

L'homme recevait presque tous les jours dans son appartement, des jeunes gens assez semblables à James, aussi maigrichons et peu virils qu'il l'était lui-même, et ce n'était probablement pas pour poser du papier peint. Le maître des lieux n'avait rien d'un Apollon, mais il était bien bâti, musclé à souhait, un brin autoritaire, exactement le genre de James, qui avait dû résister à l'envie d'aller sonner à sa porte ; prudence avant tout, hélas. Ne restait qu'à espérer que le tombeur d'à côté vienne un jour demander à son jeune voisin de le dépanner en huile ou en farine... À nouveau, un léger sourire passa sur les lèvres du repenti, et il posa un regard effronté sur Randy. Puisqu'il restait, il devait s'attendre à ce que le prisonnier teste ses réactions...
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptySam 19 Juin - 17:53:07

Ça non plus il ne s'y était pas tout à fait attendu. C'eût été mentir que d'affirmer ne pas connaître l'effet qu'il pouvait faire, il avait plutôt l'habitude d'en jouer. Large d'épaules et bien entrainé, Randy prenait soin de sa forme autant pour plaire que parce qu'il le devait. Il bénéficiait du reste d'un physique qu'il avait toujours su avantageux, puisqu'il en avait très longuement abusé lorsqu'il avait l'âge de James. Le mariage aidant, il avait fini par se ranger. Depuis décembre cependant, il avait repris son rythme de croisière en matière de conquêtes, bien qu'il n'offre jamais le gîte plus d'une nuit. Sauf avec une personne, à qui il n'avait pas manqué de bien spécifié sa seule réelle exigence. Jamais en-dessous de 24 à 25 ans. La différence d'âge lui importait peu en temps que tel, mais avec un fils de 16 ans, il lui aurait semblé définitivement trop étrange d'avoir un gosse à peine sorti des jupes de sa mère pour amant. Passait encore vaguement si on avait dépassé les vingt ans, et encore.

Aussi, si la tenue débraillée de son hôte et sa pose nonchalante ne furent pas sans attirer son regard, il ne parut pas s'en montre autrement troublé. Randy porta à ses lèvres la bouteille d'eau fraîche et but une nouvelle gorgée, se laissant ainsi le temps de répondre au garçon. Celui-ci parlait doucement, le remerciant d'être resté tout en continuant la conversation. Il marquait un point cela dit. Même lui, pourtant bien intégré parmi les moldus retenait parfois leur attention, lorsqu'une subtilité lui échappait. Un sorcier comme James, qui n'avait pas l'habitude de fréquenter les Sans Magie n'aurait pas manqué de les intriguer. Si l'on pouvait aisément passer les spécificités culturelles à la trappe en se prétendant venir de loin – peu importe le pays – il devenait nettement plus difficile d'expliquer pourquoi le fonctionnement de la machine à laver était un mystère.

Il sourit donc à la remarque, avalant une gorgée à nouveau et referma la bouteille. Le murmure de James lui échappa, bien qu'il compris vaguement quelques mots qu'il tarda à remettre en ordre. Estimant cela dit que son hôte ne lui parlait pas, il préféra rebondir sur ce qu'il lui avait adressé auparavant.


« Vous n'avez aucun contact avec l'extérieur ? Ni lettres, ni même rencontre avec... Qui vous livre vos provisions d'ailleurs ? »

Ça ne devait pas être Griffin. Son indifférence vis-à-vis du sexe de ses amants n'était pas vraiment un secret même s'il ne le criait pas sur les toits, James aurait probablement essayé, comme il le faisait avec lui, de le faire craquer. Son vieux rival avait toutefois une petite jeune en tête, quoiqu'elle n'ait plus fait montre de sa présence depuis un moment si le marin avait bien compris. Il n'avait pas cherché à savoir pourquoi. Leur relation n'était pas assez proche pour que l'ancien Serpentard ne s'épanche sur son épaule de toute façon et Randy préférait ça. A chacun ses problèmes.

« Il doit bien y avoir quelqu'un qui s'inquiète de ne pas vous voir en tout cas. » lâcha-t-il, bien conscient cela dit d'aborder un domaine dont James ne voudrait peut-être pas parler.

Un courant d'air apporta un souffle chaud dans le salon, emportant les rideaux qui retombèrent doucement sur les vitres. Randy porta sa main à l'avant-dernier bouton en haut de sa chemise et le détacha, autant pour se rafraichir que vérifier s'il ne se faisait pas d'idée. Et il n'était pas assez naïf pour ne pas reconnaître une invitation à aller plus loin.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptySam 19 Juin - 18:50:21

Dans ces situations, le plus minuscule geste, la parole en apparence la plus anodine étaient en réalités de subtiles avancées, autant d'étapes franchies l'air de rien. En face, la personne qui connaissait les petites techniques de base de la drague savait répondre, tout aussi discrètement, sans cesser par ailleurs de converser gentiment... James aimait bien ces moments de double jeu, où l'on parle à haute voix de choses policées tout en s'envoyant de menus appels nettement plus osés... Il nota avec plaisir que Randy parcourait son corps abandonné du regard, et ne semblait pas s'offusquer de l'invite silenceuse de son cadet. Il ne répondait pas, pour le moment, il ne manifestait pas le moindre intérêt, mais l'absence de rejet net était une invitation à continuer. Mais tout en restant gentleman, pas question de prononcer la moindre parole explicite... tout l'intérêt du jeu résidait dans ce refus de dire les choses clairement ; on pouvait très bien se passer de ces politesses et poser directement la question de confiance, mais c'était se priver d'un prélude bien intéressant...

Sans paraître conscient de sa posture sensuelle, James s'avachit encore un peu sur le canapé, laissant sa chemise remonter et dévoiler son ventre. Assez vite, il faudrait qu'il s'isole pour lancer le sort qui ferait disparaître la Marque ; alors, il pourrait continuer son manège, en se sentant plus à l'aise. Pour l'heure, il se contenta de s'étirer brièvement, avant de répondre à la question sur l'approvisionnement :


-Personne n'est encore venu ici me porter des provisions. Lorsque je suis arrivé, les placards étaient assez pleins pour soutenir un siège... Je ne suis arrivé il y a quelques jours seulement, j'ai encore de quoi tenir... Lorsque j'étais dans ma précédente cachette, Griffin Irons venait assez régulièrement, mais il y a un moment que je ne l'ai plus vu. C'est dommage, il me portait mon courrier, ça me faisait une distraction...

Il secoua doucement la tête comme pour évacuer ce sujet de conversation assez peu plaisant, et but une gorgée d'eau. Mais Randy embrayait, passait à des choses moins plaisantes encore. James laissa basculer sa tête, de façon à contempler le plafond avec un intérêt soutenu, pour répondre sans regarder Randy :

-Quelqu'un qui s'inquiète ? J'en doute. Ma famille m'a mis en tête des traîtres à éliminer... et je suppose que les autres familles de sang-pur aussi... Pas de fiancée qui m'attende... Un ami, à la rigueur, ajouta-t-il en pensant à Isaac, mais il aura vite fait de m'oublier. Je pourrais aussi bien être mort, ce serait pareil. Enfin... presque, conclut-il en regardant à nouveau Randy.

Pour le moment, il préférait ne pas s'attarder sur un sujet aussi déprimant, alors que la situation semblait vouloir devenir favorable. Un courant d'air chaud s'engouffra dans le salon, et Preston déboutonna le haut de sa chemise... Un signe clair, donc. James ne pouvait pas en faire autant – sa chemise était déjà si peu fermée qu'il se retrouverait vite torse nu – et il adopta une réponse des plus explicites. Il reprit sa bouteille d'eau, près de lui, la déboucha lentement, but une gorgée sans quitter Randy du regard, puis passa sa langue sur le goulot comme pour lécher une goutte égarée. Un sourire entendu éclaira son visage tandis qu'il trempait un doigt dans la boisson et le portait à ses lèvres, dans une attitude clairement provocante.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptySam 19 Juin - 21:09:00

« Je lui transmettrai votre désir de le revoir, si vous le désirez. »

Il embraya alors, en apprenant peut-être plus qu'il ne l'aurait souhaité sur le jeune homme. Évidemment, il se doutait que la vie n'était pas rose pour lui, si elle l'avait été un jour. Parfois, Randy avait l'impression que chacun était destiné à souffrir plus qu'il ne le fallait, que ceux ayant eu la vie facile se faisaient rarissime, sinon inexistant. Dans le cas de James, il paraissait évident que si sa trahison était sans doute un bon point pour sa conscience, à titre personnel il en payait déjà le prix. Un instant, le marin s'interrogea sur la façon dont la famille du garçon avait appris son geste, mais ça importait peu.

« Vous me voyez navré de vous rappeler de mauvais souvenirs. » commenta-t-il seulement, sa main remontant jusqu'au haut de sa chemise pour y déboutonner l'une des attaches qui retenait les deux pans de tissu.

Celle-ci céda vite et il capta le regard de James, qui avait suivit le mouvement des yeux. Un sourire charmeur adressé au garçon, alors que celui-ci répondait déjà au geste. Il haussa les sourcils en le voyant lécher la bouteille, ses pupilles pétillant d'amusement plus que d'intérêt. Il appréciait ce décalage entre les paroles et les gestes, gestes d'autant plus étrangers à la discussion qu'ils constituaient un allumage en règle.


« Parlons de choses plus légères alors. » Son regard s'arrêta sur le doigt de James. « Avez-vous découvert quelques programmes télé intéressants ? L'outil est bien utile pour tromper la solitude. »

Une phrase à prendre comme James le voudrait. S'il avait cherché à regarder lorsque arrivaient des heures indues, il avait pu déjà découvrir certains films pour le moins intéressants. S'il n'avait pas eu la curiosité d'allumer la télé, la question paraîtrait innocente... Autant qu'elle pouvait l'être alors que, ramenant sa bouteille d'eau contre lui, Randy exerçait un mouvement allant de haut en bas et inversement dessus, sa prise se faisant légèrement appuyée. Le geste n'avait pas du échapper au jeune homme ; il l'avait initié au moment même où il s'était mis à parler de la télévision.

« Ou peut-être préférez-vous la lecture ? »

Il dévissa le bouchon et porta la bouteille à ses lèvres, apportant une finalité presque attendue à son acte. S'il n'avait pas vraiment l'intention de céder, il n'en restait pas moins curieux de voir jusqu'où il pouvait aller avant que James finisse par faire connaître son désir. Sa réflexion n'allait guère plus loin, il n'avait pas tellement envie de songer aux conséquences, retrouvant là un jeu auquel il aimait s'adonner. Paradoxalement, une partie de son esprit songeait déjà l'après, lorsqu'il quitterait l'appartement, et ça n'avait rien d'aussi sensuel que le sourire accroché à son visage.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyDim 20 Juin - 10:09:22

La température montait peu à peu dans le salon, semblait-il, et pas seulement à cause du vent chaud qui entrait par bouffées par la fenêtre. Toujours à moitié couché sur le canapé, James commençait à se sentir brûlant, et le regard qu'il posait sur Randy perdait toute retenue, s'attardant en certains endroits de sa personne... Machinalement, le jeune homme avait posé sa propre main sur son bas-ventre, et un doigt jouait, sans même qu'il s'en aperçoive, avec l'élastique de son boxer. Un autre problème occupait son esprit ; la Marque, toujours visible sur son bras, et qui constituait un obstacle majeur. Le simple fait de la voir aurait sur lui-même l'effet d'une douche glacée, et sur son hôte, probablement pire...

Pas facile de se concentrer à la fois sur le problème de la Marque, sur son allumage muet et sur la conversation. La question sur les programmes télé laissa James sans réponse quelques instants durant, le temps qu'il comprenne de quoi il s'agissait... Télé... téléphone ? Télévision, plutôt, estima-t-il en observant les appareils autour de lui. Il ouvrait la bouche pour répondre lorsque son regard capta le mouvement plus qu'explicite de Randy sur sa bouteille. Lentement, il referma la bouche, et se mordit la lèvre inférieure en jetant à son visiteur un regard ambigu entre le reproche feint (“oh mon dieu mais qu'imposez-vous à ma vue, satyre ?”) et l'invitation claire à poursuivre in vivo.

Puis, curieusement, plus rien. James ne répondit pas immédiatement à ce geste osé, comme on aurait pu s'y attendre ; il se leva (avec quelque difficulté), laissa sa chemise retomber et cacher son ventre, et s'avança vers la fenêtre. Là, les yeux fixés sur les évolutions des jeunes sur le parking, il répondit enfin, comme si la conversation avait la moindre importance :


-Je ne regarde pas la télévision. Je préfère lire, comme vous l'avez dit, et puis il y a les Moldus... J'aime bien les observer.

James profita d'être seul, tourné vers le mur, pour pointer sa baguette vers son avant-bras gauche et marmonner la formule : une étrange sensation d'aspiration l'informa que la Marque avait disparu, et que le champ était désormais libre. Son regard s'attarda sur un petit couple d'adolescents. La fille avait coincé le garçon contre un arbre et le mangeait littéralement de baisers. En voilà une qui n'avait pas froid aux yeux ! On n'aurait certes pas vu une telle attitude chez les jeunes filles de bonne famille pure qu'avait pu fréquenter James. Du moins, pas aussi près de leur domicile. Chez elles, elles gardaient pudiquement les yeux baissés, et rougissaient à la moindre occasion. À Poudlard, elles oubliaient leurs bonnes manières, devenaient de redoutables tigresses, pour le plus grand plaisir des garçons de bonne famille. L'ancien Serdaigle se rappelait encore comment lui, pourtant peu liant de nature, avait été presque contraint dans sa troisième année de sortir avec une hystérique de sa maison, qui collectionnait les conquêtes choisies dans les meilleures familles. Elle avait décidé d'ajouter à son tableau de chasse un Kirkby, famille de second rang pourtant, mais dont les trois frères aux beaux yeux faisaient craquer les filles ; l'aîné était préfet et trop imbu de ses devoirs, le second déjà casé avec une Serpentard, ne restait que le benjamin... L'histoire avait duré trois semaines, le temps que tout le château soit au courant ; la rupture avait été un véritable soulagement pour James, que sa prétendue “petite amie” menait comme un petit chien. Peut-être était-ce à ce moment-là qu'il avait pris l'habitude de se soumettre à son partenaire ? Possible... Il délaissa la fenêtre, et se tourna vers Randy en souriant :

-Les filles surtout ont un comportement incroyable. De vraies allumeuses, ajouta-t-il avec un brin de tendresse.

Désormais libéré de la Marque, il déboutonna complètement sa chemise, l'air de rien, en poursuivant :


-Elles me rappellent mes camarades de Poudlard... mais les sorcières ont les philtres d'amour et les sortilèges pour parvenir à leurs fins. Lorsqu'on ne peut pas compter sur la magie, c'est bien plus intéressant, vous ne trouvez pas ?

Il gardait une sourde rancune envers les philtres d'amour, pour en avoir bu un en cinquième année ; la potion était destinée à son frère Edward, mais à la suite d'une erreur, les deux garçons en avaient bu. Une terrible scène avait suivi, chacun voulant tuer l'autre, qui osait être amoureux du même laideron que lui... Il avait fallu l'intervention du professeur Rogue pour calmer les deux Roméos, et la Juliette avait été sévèrement punie.

James s'avançait toujours vers Randy, souriant au souvenir de ce combat fratricide, et faisait mine de ne pas regarder où il mettait les pieds. En réalité, il se dirigeait droit sur une petite pile de grimoires abandonnée sur le tapis... Son pied heurta les livres et il perdit l'équilibre. Il se rattrapa d'une main à l'épaule de son visiteur, laissa sa paume quelques instants de trop, puis la retira avec une mimique d'appréciation en s'excusant vivement.


-Pardon, monsieur Preston... ou bien... Randy ? Vous permettez que je vous appelle Randy ?

Le rouge aux joues (malgré tout, ce rentre-dedans manifeste contrariait encore les principes d'une éducation bourgeoise) il ramassa les livres, et les empila sur une étagère, le dos tourné à son visiteur.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyDim 20 Juin - 20:34:00

[Pfeuh, c'était pas une journée avec aujourd'hui XD]

La main du garçon se faisait taquine, poser sur le bas ventre de James alors que celui-ci le détaillait. Il voyait ses doigts s'amuser avec l'élastique de son boxer, et Randy douta que son hôte se rende vraiment compte de ce qu'il faisait. S'il l'allumait clairement – mais le marin lui rendait la pareille – le jeune homme paraissait nettement moins direct que lui-même ne l'était. Mais il s'amusait, un brin aux dépens de l'étudiant même si ça n'avait rien de méchant.

Et parler en menant son petit jeu ne lui posait pas davantage de problèmes, il s'agissait là si ce n'était qu'une habitude, au moins d'une chose pour laquelle il était entrainé. Randy aimait y aller directement, sans ambiguïté. Il l'illustra vite, récoltant un regard de James équivoque. Le geste ne lui déplaisait pas malgré le pseudo reproche qu'il lisait dans ses yeux, et l'invitation moins mensongère à continuer... autrement peut-être.

Il porta la bouteille à sa bouche en écoutant la réponse, avant de reposer celle-ci sans reprendre son petit jeu. C'était inutile puisqu'à la grande surprise de Randy, le jeune homme s'était levé et tourné résolu vers l'extérieur, debout devant la fenêtre. L'homme le regarda de dos, finissant par se lever lui-même. Il n'avait jamais bien apprécié d'être assis lorsque son interlocuteur ne l'aimait pas. Ses sourcils se haussèrent un peu lorsque James lui parla des moldus. Il se retint de lui dire qu'il aurait pu le faire avant, s'évitant des problèmes et des choix d'autant par ce fait. Ça n'était pas le moment et puisque le jeune homme paraissait sincèrement regretter et apprendre de ses erreurs, la remarque tiendrait plus de la perfidie qu'autre chose. Pas du tout son style.

James se retourna et déboutonna sa chemise tout en parlant. Son regard parcourut la peau dévoilée alors que ses lèvres s'étiraient à la question de l'étudiant. Il était bien d'accord, ne pas s'appuyer sur la magie pour séduire était bien plus amusant. Ses yeux remontèrent et il hocha doucement la tête.


« Je suis bien de votre avis. Vous devriez faire atten... »

Il jeta un bras vers James pour le rattraper, alors que la main du plus jeune s'appuyait son épaule. Le contact fut peut-être un peu trop appuyé, un peu trop prolongé et le sourire de l'étudiant trop appréciateur pour qu'il ne l'ait pas voulu. Ou alors il s'avérait plus opportuniste que Randy ne l'aurait cru, et l'un dans l'autre, il n'y trouvait pas à redire.

« Pour ce soir seulement. » l'autorisa-t-il, un sourire enjôleur aux lèvres.

James se retourna pour ranger ses livres, le rouge au joue. Quelque part, le marin ne put s'empêcher d'en être amusé et charmé à la fois. Il était toujours plaisant de ne pas tomber sur des rustres décomplexés, et il lui semblait à mesure que le temps passait que la jeunesse n'y mettait plus autant les formes qu'avant... Encore que certains frasques de son passé tendaient à infirmer cette hypothèse, mais il ne s'y attarda pas. Au contraire, il se baissa et ramassa un livre qui se trouvait à moitié sous le canapé, son regard s'attardant un instant sur le titre. Randy marcha alors jusqu'à James, se positionnant juste derrière lui et posa une main légère sur le flanc gauche de son hôte. Se penchant alors un peu sur lui, il posa doucement le livre sur la pile que tenait le jeune homme, ses lèvres près de son oreille.


« Je crois que vous aviez oublié celui-ci... James. »

Il s'écarta alors de quelques pas.

« Puis-je vous appeler James ? » le questionna-t-il, bien conscient du cliché de la situation, pourtant délicieuse.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyDim 20 Juin - 21:49:12

Le dos résolument tourné vers Randy, James faisait mine de ranger ses livres avec grand soin, mais ses mains qui restaient immobiles le trahissaient ; il s'accordait simplement une pause, avant de reprendre le jeu. Il était tombé sur un adversaire de poids, un connaisseur de ce petit jeu de l'allumage implicite, et il avait besoin de reprendre un peu ses esprits avant de recommencer. En réalité, chacun savait comment le jeu se conclurait, et l'on pourrait juger ridicules ces deux hommes qui évitaient à tout prix de dire les choses clairement ; mais pour James, en cet instant, il était essentiel de ne pas céder le premier, de ne pas prononcer la première phrase explicite. Par la suite, il se savait capable de dire n'importe quoi à un amant, et surtout les choses les plus crues ; mais là, il voulait que la situation se dénoue d'elle-même, par la seule action des sous-entendus et des gestes. Visiblement, son hôte avait le même souci de faire durer le jeu ; lui aussi s'appliquait à poursuivre la conversation, et, s'il avait eu un regard appuyé lorsque le repenti s'était retenu à lui, il n'avait rien dit. Pourtant, le sourire appréciateur de James n'avait pu lui échapper ; le jeune homme avait éprouvé une réelle satisfaction en vérifiant la musculature de son visiteur, l'air de rien, et il n'aurait pu réprimer ce sourire. Voilà une visite qui tombait bien.

Il l'entendit s'approcher, sans se retourner, et une sorte de décharge électrique le traversa lorsqu'il sentit la main se poser sur son flanc gauche. Cette main ferme lui faisait l'effet d'une brûlure ; il lui semblait revenir des mois auparavant, sous la poigne de Grim, son premier amant, son initiateur. Le Russe avait pour habitude de venir ainsi par-derrière le saisir aux hanches, d'un geste autoritaire, comme une fille facile, de sorte que ce simple contact suffisait à troubler le garçon ; il ferma les yeux, soupira, et se cambra instinctivement, comme il le faisait avec Grim. La main de son amant s'égarait ensuite sur sa peau, sans retenue, mais celle de Randy ne s'attarda pas. Appuyé à l'étagère, James laissa doucement la chaleur retomber, mais il lui semblait encore sentir la chaleur de la main sur sa hanche. Il lui fallut quelques instants pour retrouver ses esprits, et oser se retourner vers son visiteur. Son coeur cognait encore à tout rompre – il avait accéléré lorsque la main s'était posée sur son flanc – mais James se sentait prêt à faire face à Randy. Un semblant d'amour-propre luttait encore en lui et lui interdisait d'abandonner la victoire à son hôte, mais le désir grandissait, et le petit jeu semblait bien dérisoire. Avec Grim, James aurait déjà supplié qu'on en finisse ; le Russe aimait le contraindre à exprimer à haute voix son désir, et il avait pris l'habitude de le faire, malgré sa gêne ; mais depuis la disparition de son premier amant, il était revenu à plus de réserve, et pour l'heure, il cherchait comment décider Randy à passer aux choses sérieuses sans prononcer les paroles crues que Grim exigeait, mais qui le gênaient tant.

Mais fallait-il absolument parler ? D'un sourire, James accorda à son hôte la permission de l'appeler par son prénom puis, après une hésitation, il s'avança vers lui, sans le regarder en face ; il vint se placer devant lui, appréciant du même coup la différence de taille entre eux, et, toujours sans lever les yeux vers l'homme, commença à jouer avec le col de sa chemise. Première étape dans l'abandon du jeu de la séduction, première capitulation. Le jeune homme cédait le premier, sans le dire, en manifestant seulement par gestes qu'il était à la disposition de son aîné. Quelques secondes passèrent, puis James, levant soudain les yeux vers Randy, lui adressa un sourire entendu. Dans le même temps, ses doigts passèrent du col de la chemise aux boutons, et il entreprit de les défaire, lentement, son regard bleu accroché à celui de son visiteur.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMar 22 Juin - 16:24:26

[Navré de ne pas t'avoir répondu hier. Les parodies, c'est mortel pour rp u_u Hum, si ce que j'ai mis ne te convient pas, dis-moi et j'éditerai.]

Ses poils se hérissèrent doucement alors qu'un léger frisson d'anticipation le prenait. Les doigts de James sur son col lui effleuraient la peau, lui arrachant une réaction caractéristique de ce genre de moments. Immédiatement, il replaça ses mains sur les hanches de James, l'attirant contre lui alors que le jeune homme levait les yeux et lui décochait un sourire entendu. Il cédait, enfin ! Il le colla à lui, le rapprocha assez tout en lui laissant une marge de manœuvre. Seuls les boutons inférieurs ne pourraient pas être enlevés, et James ne pouvait pas baisser la tête pour regarder ce qu'il faisait. Randy s'était penché et venait de lui ravir les lèvres, jouant avec celle-ci avant de rendre le baiser plus sérieux. Plus impérieux.

Ses mains filèrent sous la chemise baillerai de James, caressant sa peau. La pulpe de ses doigts effleurait et caressait l'épiderme de son hôte à la recherche d'endroits plus sensibles. Il ne laissait pas réellement James diriger et d'ailleurs le plus jeune ne paraissait pas du tout en avoir le souhait. Délaissant finalement sa bouche, il remonta ses mains sur son torse et s'écarta légèrement pour lui ôter sa chemise. Ses yeux suivirent machinalement le mouvement, s'attardant sur l'avant-bras gauche de James où une part de son esprit s'étonna de ne rien voir d'autre que des traces de brûlures et de lacérations. Il n'approfondit cependant pas sa réflexion, occultant volontairement le passé du jeune homme et s'éviter la douche froide. Il y repenserait sans doute. Après. Et peut-être regretterait-il son acte, mais pour l'heure il éjecta sa propre chemise derrière lui – sur le canapé ? - et se réappropria les lèvres de son hôte. L'une de ses mains descendit plus bas et il plaqua James contre l'étagère.

***

La nuit était tombée depuis un moment maintenant. Son jeune homme avait été insatiable et lui-même n'avait rien eu à lui envier. Mais si leur faim de chair s'était tarie, une autre s'était éveillé. Assez classiquement, Randy avait dorénavant l'estomac dans les talons, d'autant qu'il n'avait guère manger plus tôt. Il revint dans la chambre, pas plus habillé que lorsqu'il en sortit pour aller soulager sa vessie, et s'assit sur le bord du lit.


« Tu as quelque chose à manger ? »

Son regard parcourut la pièce, il avait déjà ramassé sa chemise dans le salon. Randy se releva pour récupérer son caleçon et son pantalon, les enfila sans prendre la peine de remettre plus de vêtements dans l'immédiat. Ses yeux glissèrent alors sur James, descendant même sur son bras meurtri où la marque n'apparaissait toujours pas. Il ne savait pas quel sortilège il avait bien pu utilisé, mais il était efficace. En fronçant les sourcils, il se demanda brièvement combien de Mangemorts pouvaient bien connaître l'enchantement et combien s'en sortiraient grâce à ça, mais il préféra rejeter au loin ses questions. S'il estimait quelque part en son for intérieur avoir fait une belle connerie, ça n'était pas le moment de s'appesantir dessus. Il était tard et sans doute parti pour finir la nuit chez le jeune homme. Nuit déjà bien entamée, d'ailleurs.
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    James Kirkby
MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) EmptyMer 23 Juin - 12:23:36

Quelle heure pouvait-il bien être ? James roula sur le côté pour tâcher de voir les aiguilles du réveil-matin moldu posé sur la table de nuit ; dehors, le jour ensoleillé s'était soudain fait plus terne, puis, en un clin d'oeil, lui avait-il semblé, la nuit était tombée... Il était curieux de voir comme le temps avait passé curieusement, par à-coups. Les deux hommes avaient passé de longs moments à ne se concentrer que sur eux-mêmes, et le repenti avait simplement, deux ou trois fois, ouvert les yeux sur la fenêtre aux volets ouverts, avant de remonter à l'assaut... Il avait plusieurs semaines d'abstinence à rattraper, et donc pas le temps de s'intéresser au temps qu'il faisait dehors. D'autant que l'homme qui le visitait ce dimanche avait tout pour lui plaire ; carrure avantageuse, savoir-faire, endurance, et ce brin d'autorité auquel James était habitué. Et visiblement, le jeune homme avait également plu à son amant improvisé. Peut-être Randy avait-il été étonné de trouver ce genre de talent chez un ancien Mangemort ; il n'en avait rien dit, mais il était légitime d'être surpris, lorsqu'on savait à quel point les encagoulés réprouvaient l'homosexualité. C'était d'ailleurs, en grande partie, ce qui avait poussé James à déserter ; incapable de renier ses penchants, il avait estimé être en danger – les menaces de Lord Voldemort avaient été explicites, et les représailles risquaient fort d'être imaginatives. On ne pardonnait pas à un sorcier de sang-pur de se livrer à de telles bestialités...

Randy revenait dans la chambre, réclamant à manger. Curieux, James lui-même n'avait guère faim... mais plutôt envie de remettre le couvert. Conscient, cependant, qu'on ne pouvait pas demander à un marathonien de courir le ventre vide, il se leva, passa au salon pour y récupérer son boxer, et demanda de la cuisine :


-C'est presque l'heure du petit déjeuner... Des oeufs au bacon et des toasts, ça ira ?

Sans attendre, il mit la bouilloire à chauffer pour le thé, et donna un coup de baguette à la poêle pour la faire chauffer. Au passage, il vérifia le fonctionnement du sortilège sur son propre avant-bras ; la Marque ne revenait pas encore, le sort pouvait durer douze heures, lui avait-on assuré en le lui apprenant... mais la Marque étant un phénomène magique très puissant, la durée du sort n'était en rien assurée.

Le jeune homme s'affairait pour préparer ce petit déjeuner nocturne, ouvrant et refermant les placards sans se soucier du bruit ; l'appartement avait été magiquement insonorisé, et de toute façon, si ce n'était pas le cas, les voisins avaient dû être réveillés bien avant. L'ancien Mangemort n'était pas du genre discret lorsqu'il se trouvait avec un amant à sa convenance, et la privation l'avait rendu encore plus expressif.

Il avait cassé des oeufs dans un bol, sorti le bacon du réfrigérateur (le seul appareil moldu qui ne lui pose pas trop de problèmes) et jeta le tout dans la poêle chaude, en s'éclaboussant au passage le ventre d'huile brûlante. Vivement, il recula et poussa quelques jurons sonores, en frottant la peau qui avait été touchée. Il remarqua alors la présence sur le seuil de Randy, presque entièrement habillé, qui semblait l'observer depuis quelques instants. L'observer ou le surveiller ? Le doute s'insinua dans son esprit tandis que, d'un coup de baguette, il retournait le bacon dans la poêle pour le griller des deux côtés. Il résolut de taire cette pensée désagréable et se contenta de désigner les vêtements de son amant :


-Déjà habillé ? Ne me dis pas que tu t'en vas ? On vient à peine de commencer !

Il décocha un sourire provocant à son hôte, disposa devant lui tasse, assiette et couverts, et entreprit de lui servir le petit déjeuner qu'il venait de préparer. En quelques minutes, une table impeccable était dressée dans la cuisine ; en jeune homme de bonne famille, James savait recevoir comme il fallait. Il avait mis un couvert pour lui, sans avoir très faim cependant ; il se servit seulement un peu de thé en commentant :

-Tu peux manger... c'est garanti sans ajout d'aucune sorte. Je n'ai même pas mis de philtre aphrodisiaque, je crois que tu n'en as pas besoin...

Un sourire entendu passa sur ses lèvres ; les jambes tendues devant lui, il sirota doucement une gorgée de thé en se posant une ribambelle de questions à propos de cet homme dont il ignorait presque tout. Finalement, il s'enhardit et demanda à mi-voix :

-Randy... il y a longtemps que tu es dans l'Ordre ?

Presque aussitôt, il regretta cette question ; vaguement embarrassé, il baissa les yeux, observant le thé qu'il agitait doucement dans sa tasse.
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