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 Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyMer 23 Juin - 18:29:11

« Ça ira très bien oui. Merci. »

Son regard parcourut la chambre relativement dévastée par leurs activités nocturnes. Un sourire passa sur son visage alors qu'il jeta la chemise sur le lit, pour aller rejoindre James dans la cuisine. Comme précédemment, il se contenta se s'appuyer sur le seuil. Cette fois néanmoins il ne vérifiait rien, fixant simplement le dos du jeune homme, les bras croisés sur la poitrine. Son hôte et amant était à l'aise dans la cuisine, presque autant qu'un moldu aurait pu l'être lui-même. Il l'observa un moment, sans parler, jusqu'au moment où une flopée de jurons brisa le silence tout relatif de la cuisine.

« Ça va ? »

La réponse ne se fit pas attendre ; Randy éclata de rire. A peine de commencer ? Par Morgane et Merlin, ce garçon allait le tuer avant la fin de la nuit ! Manière de mourir agréable, certes, mais il tenait encore à la vie. Les lèvres largement étirées, il répondit.

« C'est pour que tu aies à nouveau le plaisir de tout m'enlever. »

Le marin se détacha de l'encadrure de la porte pour pénétrer dans la cuisine, avec l'étrange impression de rentrer dans l'antre de l'étudiant. Pénétrer dans sa chambre lui avait moins donné cette impression – probablement parce qu'il avait autre chose à penser – mais le voir occuper aux fourneaux donnait une toute autre dimension à la pièce.

Bien vite la table fut mise, si bien qu'il n'eut pas à proposer son aide et en voyant les gestes sûrs de James, ne fut pas certain que le jeune homme eut accepté sa proposition de toute façon. Il allait donc simplement s'asseoir lorsque celui-ci lui garantit que le repas ne contenait rien de plus que ce qu'il était prévu, et un rire lui échappa à nouveau à la fin de sa phrase. Il ne commenta pas, mais le sourire grivois qui étirait ses lèvres parlait pour lui.

Le petit-déjeuner était, en tout cas, bon. Le bruit des couverts remplis un instant la pièce alors que son hôte sirotait son thé tranquillement. Randy releva la tête pour s'adresser à lui, mais la question posée le prit au dépourvu. Depuis longtemps dans l'Ordre ? Non, on ne pouvait pas dire ça. Sans prendre garde à l'embarras du jeune homme, il se donna le temps de formuler sa phrase. Malgré tout, il ne tenait pas à en dire trop, peu importait le peu de risques pris.


« Depuis peu, je voyageais avant et je n'ai pas voulu m'engager dans ce conflit, initialement. Tu imagines donc que je n'avais pas l'intention de rejoindre l'Ordre du Phénix. »

Pour une vieille promesse. Il se rembrunit un peu. Sa mère devait s'en retourner dans sa tombe, elle qui avait tout fait pour qu'il ne rentre jamais dans l'Ordre... Il avait obéit longtemps. Si elle n'avait pas été tuée, si elle n'avait pas écrit cet article, il aurait continué encore longtemps à tenir parole.

« Et toi ? Comment t'es-tu retrouvé à trahir ton camps ? »

S'ils en étaient dans les questions personnelles... Probablement cela allait-il douché leurs envies de reprendre où ils s'étaient arrêté. Pour un temps du moins, il en avait fallu peu pour faire basculer la conversation auparavant et tout pouvait changer à nouveau maintenant. Pour l'heure toutefois, il continua de manger son bacon et ses œufs.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyMer 23 Juin - 21:21:31

Une agréable odeur de bacon grillé et de toasts chauds flottait dans la pièce, aiguisant agréablement l'appétit de James. Sans même s'en rendre compte, il se servit une portion d'oeufs, un toast, et se mit à manger, lentement, juste pour accompagner son hôte. Avec des gestes mesurés, comme s'il craignait de bousculer quelque chose s'il faisait des gestes trop vifs, il coupait de menus morceaux de bacon, de toutes petites bouchées, comme on lui avait appris dans sa famille... Il ne lui restait plus guère que cela de son passé ; une éducation bourgeoise, raffinée mais réactionnaire, une capacité à se comporter en société, à se montrer digne représentant du clan. On l'avait élevé pour cela, pour qu'il se marie selon les voeux de sa famille et transmette à son tour les valeurs conservatrices de la famille... Et le voilà qui se retrouvait à utiliser cette bonne éducation avec un homme, et un homme qui l'avait souillé, qui avait fait de lui un sous-homme... Il eut un sourire amer en pensant à la réaction des siens ; ils avaient dû, d'ailleurs, en apprendre de belles sur le comportement du benjamin, car la dernière lettre de sa mère était porteuse de menaces claires et vouait le fils indigne aux pires tourments. Le jeune homme mangeait posémen le contenu de son assiettée d'oeufs, en écoutant la réponse de Randy ; l'homme répondait à sa question, contrairement à ce qu'il avait redouté, mais il embrayait sur une autre question. James cessa aussitôt de manger, comme si la question l'avait tétanisé, et il lâcha soudain son couteau et sa fourchette. Toute gaieté l'avait quitté d'un seul coup, et il répondit lentement, d'une voix sourde :

-Eh bien... moi... comment dire... J'ai... j'ai grandi dans une famille très pro-sang pur... je me suis enrôlé chez les Mangemorts par conformisme, pour faire ce qu'ils attendaient de moi... et peu à peu je me suis rendu compte que je n'étais pas à ma place. Et puis... j'ai eu de graves problèmes avec le Seigneur des Ténèbres, à cause d'une relation avec un autre Mangemort.

Il reprit ses couverts et coupa un nouveau petit morceau de bacon, lentement, pour masquer le tremblement de ses mains, tout en poursuivant, s'efforçant de parler sur un ton détaché :

-Il paraît que coucher avec un autre homme n'est pas un comportement digne d'un sang-pur, que c'est contre-nature, et je ne sais quoi encore... L'autre, enfin mon amant... il a disparu, et moi j'ai failli crever.

Délaissant son bacon, il passa un doigt nerveux sur son cou, à l'endroit où Lord Voldemort avait serré un lien incandescent, pour lui faire passer l'envie de recommencer. Par moments, il lui semblait sentir encore la brûlure sur son cou, et entendre l'affreuse voix... Il secoua la tête comme pour se réveiller d'un cauchemar, eut quelques mouvements désordonnés – prenant puis reposant sa tasse, même chose avec ses couverts, passant une main dans ses cheveux, puis reprenant une dernière fois sa tasse – avant de conclure :

-Et cet été, j'ai rencontré une personne qui m'a aidé à réfléchir, à réaliser vraiment que je n'étais pas à ma place chez ces...

Il s'interrompit, cherchant un mot qui ne vint pas, et eut un geste d'excuse. Son histoire ainsi résumée lui semblait pitoyable, indigne de la moindre excuse. La tête basse, il se sentit frissonner légèrement ; pointant sa baguette magique vers la chambre, il en fit venir sa chemise, qu'il enfila sans la boutonner, en murmurant simplement :

-Voilà, c'est tout.

L'ambiance était devenue passablement lugubre tout à coup, et le repenti sentit qu'il était nécessaire de faire quelque chose. Sans préavis, il posa une main sur la cuisse de son compagnon, et tâcha de sourire :

-Puisqu'il paraît que c'est indigne d'aimer les hommes, tu vas bien m'aider à être indigne jusqu'au bout...
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyJeu 24 Juin - 21:20:16

[Tu me croiras si je te dis que j'avais commencé à l'écrire à 14 h ? ]

L'ambiance se refroidit presque sitôt sa question posée. James lâcha ses couverts. Sans que Randy n'ait le temps de parler à nouveau, il entreprit de lui expliquer. Les paroles débitées doucement, la voix sourde, emplirent la pièce. L'ancien militaire s'était attendu à une réponse évasive, ou à tout le moins quelque chose qui n'entrerait pas dans les détails. C'était oublier un peu vite que tous ne réagissaient pas comme lui, ne gardaient pas les choses au fond d'eux pour ne les aborder en public que de manière superficielle... Même si son hôte n'approfondit pas son histoire, le récit se faisait plus exhaustif qu'il ne l'aurait voulu.

Parallèlement, ses réactions en apprenaient presque plus à Randy que son discours. Il voyait tour à tour différentes émotions se succéder sur le visage du jeune homme. La peur, sans trop se surprise, en fit partie et il remarqua de légers tremblements que James tenta de cacher en reprenant ses couverts. Un instant, il regretta d'avoir posé la question, et parallèlement à ça il se sentait s'énerver lui-même, son visage se refermant sombrement. James n'avait donc quitté le Lord que par problème personnel ? Aucune remise en question de sa conception de la vie ? Il déposa ses propres couverts, peu disposé à reprendre son petit-déjeuner, mais écoutant toujours James. Heureusement celui-ci enchaîna sans se laisser démonter par l'aura que Randy dégageait.

Un personne l'avait donc fait réfléchir. Il ne savait pas de qui il s'agissait, mais il pouvait au moins lui adresser un remerciement muet. Son visage se décontracta un peu et il se souvint du moment où son hôte était parti observer les moldus à la fenêtre. Quoi qu'il ait pu faire avant, il s'ouvrait à autre chose et c'était tout aussi bien. Aussi reprit-il ses couverts, sans se remettre à manger. Randy hocha doucement la tête en signe de compréhension alors que James cherchait un terme qu'il ne trouva pas. Un haussement de sourcils accueillit le retour de la chemise, mais là encore, il garda le silence.

Ses muscles se contractèrent brusquement lorsque James posa sa main sur sa cuisse, révélant à Randy l'état de ses nerfs. Cette courte discussion sérieuse avait redressé ses barrières, il était à nouveau tendu et sur ses gardes. Le marin soupira et s'efforça de rendre son sourire au jeune homme, l'affectant d'un soupçon de grivoiserie. Avait-il vraiment envie de reprendre ? Il observa James sans répondre pendant un instant. L'idée ne lui déplaisait pas tant.


« Quand le vin est tiré, il faut le boire. » commenta-t-il laconiquement.

L'adage bien connu s'adaptait parfaitement à la situation. Randy pourtant ne fit pas un mouvement vers son hôte. Très pragmatique il comptait bien terminer le repas avant de reprendre les choses là où elles s'étaient arrêtées. Une idée cependant germa dans son esprit. Il attrapa la main de James et la déplaça sur son entrejambe. Ses lèvres s'étirèrent un peu plus et sa voix devint suave, gardant pourtant cette autorité dans le ton qui avait tant plu au jeune homme plus tôt.

« Tu t'en occuperas bien pendant que je finis de manger ? »
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyVen 25 Juin - 16:10:45

La voix de James s'éteignit bizarrement, cédant la place à un silence pesant. À peine s'était-il tu qu'il prenait conscience des lacunes de son histoire ; en particulier, il pensait à Florian Fortarôme, le glacier qu'il avait emmené prisonnier au repaire, et qui, du fond de sa faiblesse, l'avait forcé à réfléchir. Fortarôme avait été le seul à rappeler au jeune Mangemort le petit garçon qu'il avait été – un enfant sage, attentif à plaire, et, déjà, craintif. La peur avait toujours gouverné sa vie – la peur et son corollaire, la lâcheté. Se conformer aux attentes, ne pas protester, ne pas mécontenter... le benjamin des Kirkby avait toujours été un suiveur, un pâle exécutant des volontés d'autrui. Son premier acte de courage, il devait à Florian Fortarôme de l'avoir accompli, et encore ne s'agissait-il pas d'un acte héroïque. Simplement, au mépris de toutes les consignes (on ne relâche personne, on tue tous les prisonniers), il avait organisé la libération du glacier et son transfert à l'étranger, en plusieurs étapes. Florian était ainsi devenu, très probablement, le premier prisonnier à sortir vivant du Repaire. James l'avait personnellement convoyé jusqu'en Belgique, à charge pour le commerçant, ensuite, de rallier la destination de son choix ; quelques semaines plus tard, le garçon avait reçu une carte postale l'informant que “son vieil ami” s'était établi en Italie et qu'il était le bienvenu. Plutôt étrange, de la part d'un type qui avait tout perdu à cause de ce petit garçon devenu l'instrument docile du Mal.

Tout le monde croyait Fortarôme mort, et James avait juré de ne rien dire. La vie du glacier serait en danger si les encagoulés venaient à apprendre qu'il était encore en vie ; c'est pourquoi, à regret, le repenti n'avait pas mentionné cette rencontre pourtant décisive. C'était la seule fois où il avait un rôle vaguement honorable, la seule fois où il avait agi autrement que par peur pour lui-même. Il se rendait bien compte de ce que son attitude avait de médiocre, et la seule maigre consolation qu'il pouvait avoir était de se dire qu'avec des motifs minables, il venait néanmoins d'accomplir un acte noble, en désertant.

Randy avait cessé de manger, et gardait un silence farouche. Les traits de son visage s'étaient durcis durant le récit fragmentaire du jeune homme ; de toute évidence, ce qu'il entendait ne lui plaisait guère. La main de James sur sa cuisse sembla lui faire l'effet d'une brûlure ; le garçon le sentit se contracter, et lui-même crispa sa main, craignant d'aggraver encore la tension qui régnait désormais. Après quelques désagréables instants, cependant, le visiteur trouva le moyen de désamorcer cette mauvaise ambiance ; en déplaçant la main du jeune homme, puis en formulant un ordre en forme d'invitation. Presque aussitôt, James retrouva une respiration plus libre, et il confirma en souriant :


-Avec plaisir...

Dans un premier temps, cependant, il ne bougea guère ; laissant sa main immobile là où Randy l'avait posée, il termina sa tasse de thé, tranquillement ; le breuvage était brûlant, James le dégusta à petites gorgées, et ne déplaça sa main, sous le tissu, qu'en arrivant à la fin du liquide. Sûr de ses capacités à satisfaire un amant, fût-il exigeant, il adressa un sourire à son compagnon, avant de s'agenouiller, peu soucieux de passer pour un professionnel de la chose.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyVen 25 Juin - 20:23:55

Les secondes s'égrenaient doucement sans que l'un ou l'autre ne parût pressé. Un silence léger s'instaura entre eux, tout juste brisé par le bruit d'aspiration de James et le choc des couverts dans l'assiette de Randy. Celui-ci ne s'inquiétait guère de l'obéissance du plus jeune, et rien sur son visage ne laissait à penser qu'il put vouloir accélérer le rythme. Et pourtant, s'il avait du dire à quelqu'un ce qu'il souhaitait, il aurait sans conteste répondu « que James se presse ». Il resta néanmoins impassible, malgré la main immobile posée entre ses cuisses.

Quand James s'activa, Randy reposait ses couverts. Il avait terminé son bacon et ses œufs, ne lui manquait que le thé. Mais sentant la pulpe des doigts sur sa peau, il ne se servit que pour les apparences. Sa respiration se bloqua un instant, puis il souffla doucement, alors que James s'échappait au sol, s'agenouillant pour mieux continuer. Si cela trahissait une certaine habitude, le marin n'allait pas s'en plaindre. Bien au contraire.

Le temps passa à nouveau sans qu'il ne le vit vraiment. Entre reprise de vigueur et soupirs de contentement pour sa part, et un certain savoir faire pour James. La délivrance venue, il délaissa les cheveux de son amant pour passer sa main sur sa nuque et lui intima l'ordre de se redresser. Il recula un peu sa chaise pour se relever lui-même. D'un geste de la main, il envoya magiquement la vaisselle dans l'évier, puis entreprit de satisfaire James à même la table. Basse revanche pour l'attente qu'il avait subit plus tôt.

***
Les oiseaux gazouillaient à l'extérieur depuis un moment maintenant, les pépiements couverts par les bruits de jeux. Haut dans le ciel, le soleil éclairait et chauffait la ville comme la veille, manquant de faire fumer le goudron. Étrange pour un mois d'avril à Londres, et pourtant bien réel. Dans la chambre de James, la chaleur se faisait finalement trop forte pour dormir. Emporté par leur ardeur, les deux amants avaient continué jusqu'à l'arrivée de l'aube, puis le sommeil les avait finalement rattrapé.

Quelle heure était-il lorsqu'il s'éveilla ? Il n'en savait rien. Fourbu, Randy s'étira dans le lit sans trop réaliser qu'il n'était pas dans le sien, avant d'ouvrir un œil paresseux. Le décor n'était pas habituel et les évènements lui revinrent en mémoire. Il se tourna sur le côté, fixant James qui dormait toujours. Ainsi alangui, il lui sembla tout à coup qu'il accusait son âge. Par moment, son jeune hôte était parvenu à lui faire oublier qu'il ne devait pas dépasser les vingt-deux ans. C'était pourtant flagrant.

Agacé contre lui-même, le marin détourna le regard alors que ses yeux accrochaient la marque des ténèbres en passant. De moins bonne humeur encore, il se leva. Le mouvement fut mesuré, relativement calme même pour ne pas réveiller son hôte. Il avait besoin d'être seul et s'il n'était pas assez goujat pour partir sans mot dire, il n'hésita pas un instant à aller emprunter la douche. Ses affaires trainaient un peu partout, il dut presque visiter l'appartement pour tout reprendre. Alors seulement il alla se laver, laissant l'eau couler pour détendre ses muscles. Une chance pour lui, il n'avait jamais cessé de s'entrainer et bien qu'elle fut agitée, la nuit ne le laissait pas vraiment courbaturé. Il en avait vu d'autres !

Il sortit finalement, propre mais encore un peu humide et se rhabilla avant de délaisser la salle de bain. James dormait vraisemblablement toujours. Randy ne savait trop comment s'occuper et fila à la cuisine, non sans avoir ouvert les fenêtres pour faire des courants-d'air et aérer. Lorsque son hôte le trouva, ce fut un homme aux mains couvertes de mousse qu'il trouva. Il nettoyait la vaisselle, façon moldue. La méthode était lente, mais propice à la réflexion. Et celle-ci n'était pas gaie. Son esprit tout entier tourné sur les révélations faites la veille, il n'entendit donc pas James venir.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyJeu 1 Juil - 13:30:15

Le léger murmure de la rue avait repris depuis un moment déjà lorsque James s'éveilla. Par moments, le moteur aigrelet d'un scooter perçait par-dessus le ronron des automobiles et des bus ; peu à peu, le jeune sorcier apprenait à distinguer ces divers bruits, qui, pour l'heure, lui parvenaient très étouffés, grâce à l'insonorisation magiquement renforcée de l'appartement. Sans ouvrir les yeux, le repenti tâtonna de la main gauche et ne rencontra que le lit vide ; la place de Randy était déjà froide et, dans le silence du logement, James se demanda si son hôte était parti sans rien dire... Les yeux toujours fermés, et lourds de sommeil, le jeune homme s'étira longuement, voluptueusement, à la manière d'un chat. Il se sentait un peu courbaturé – la nuit avait été longue et pour le moins animée ; après le petit déjeuner improvisé en pleine nuit, les assauts avaient repris avec une vigueur nouvelle, pour le plus grand plaisir de l'ancien Mangemort soumis à une longue période de chasteté imposée. Il y avait longtemps que James n'avait pas partagé le lit d'un homme qui lui rappelait Grim par autant de détails, et il s'était efforcé de le satisfaire comme il satisfaisait son amant. Visiblement, son visiteur avait apprécié son savoir-faire et son application, de sorte que les ébats avaient duré jusqu'à une heure avancée.

Les muscles légèrement douloureux, James rejeta le drap, et se leva. Sans prendre la peine de s'habiller, il alla faire un tour dans l'appartement, juste pour voir s'il était seul ou si Randy était encore là ; il le trouva, à son grand étonnement, en train de laver la vaisselle de la nuit à la façon des Moldus, une méthode ridiculement lente et tellement moins efficace que la magie... Un instant, le jeune homme l'observa dans son travail depuis le seuil de la pièce, tout comme son hôte l'avait lui-même fait auparavant. De sa place, le repenti ne voyait pas le visage de son visiteur ; il s'avança donc dans la cuisine, pas gêné pour deux sous de se balader nu – vu ce qui s'était déroulé durant la nuit, il n'était plus à ça près – et murmura :


-Bonjour... tu es levé depuis longtemps ?

Lorsque Randy se tourna vers lui, il fut frappé par l'expression de son visage, nettement plus fermée qu'elle n'avait été jusque-là ; soudain, le jeune homme se sentit complètement déplacé dans cette cuisine, nu comme un ver et – il en prit conscience seulement à cet instant – avec la Marque noirâtre souillant son avant-bras. À peine eut-il jeté un regard à l'affreux tatouage qu'il sentit une nausée lui lever l'estomac, en même temps que son cou autrefois meurtri par Lord Voldemort se mettait à brûler furieusement. Sans même écouter la réponse à sa question, il s'excusa d'une voix presque inaudible, et fila dans la chambre pour y prendre sa baguette magique, une chemise et un boxer, de quoi se sentir un peu plus à son aise. Presque aussitôt, la Marque disparut à nouveau, tandis que James expliquait d'un air absent :

-Tous les Mangemorts connaissent ce sort, normalement... D'après ce qu'on m'a dit, il peut fonctionner douze heures au maximum, mais la durée n'est pas toujours la même... D'ailleurs j'ai noté tout ça quelque part...

D'un geste quelque peu hésitant, il leva sa baguette magique, et murmura la formule du sortilège d'Attraction pour faire venir le petit dossier de notes soigneusement caché. Il avait mûrement réfléchi, depuis la veille, à l'opportunité de confier ces parchemins à Randy ; ces documents écrits de sa main constituaient une preuve indiscutable de sa culpabilité, mais finalement, il sentait que les remettre à quelqu'un le libèrerait.

-Vous donnerez ça à Lupin, fit-il en tapotant le dossier, revenant sans raison à un vouvoiement très conventionnel. Enfin...

Il venait de se rendre compte de ce glissement de langage, et sentit le rouge lui monter aux joues. Comment devait-il se comporter avec Randy ? La situation lui semblait terriblement ambiguë, à telle enseigne qu'il ne savait même plus comment s'adresser à lui. Pour masquer sa gêne, il tâcha d'ignorer cet incident, et précisa :

-J'ai noté des trucs qu'on ne m'a jamais demandés pendant les interrogatoires, mais qui peuvent quand même servir, comme ce qui concerne ce sortilège... j'ai pensé que ça pouvait être utile, ajouta-t-il timidement en levant les yeux vers Randy, en quête d'approbation.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyMer 21 Juil - 16:19:55

La présence de James manqua de le faire sursauter. Le visage toujours grave, il se tourna à demi vers lui, alors que ses mains ne quittaient pas l'eau mousseuse. Son regard n'eut pas le temps de parcourir le jeune homme entièrement, ni ses lèvres de s'entrouvrirent pour répondre. Marmonnant ce que Randy supposa être une excuse, son amant d'un soir s'en retournait déjà à sa chambre. Le marin haussa les épaules et termina la vaisselle en s'aidant de magie.

Quand James revint, le plus âgé plus constater l'absence de la Marque et la réapparition des vêtements. Son visage ne s'éclaira pas mais il haussa un sourcil et se décala de la table sur laquelle il s'était appuyé. Alors son vis-à-vis lui expliqua que tous les mangemorts connaissaient le sort pour faire disparaître la marque et il fut un instant horrifié, bien qu'il prît garde à ne pas le laisser paraître. Combien de mangemorts s'en sortiraient si facilement ? Mais ça ne devait pas constituer la seule preuve, de toute façon.


« Je vois... Je ne pensais pas que Tu-Sais-Qui permettrait qu'on puisse cacher sa Marque. » commenta-t-il, flegmatique, alors qu'un petit carnet noir volait vers eux.

Il regarda James sans rien ajouter, jusqu'à ce que celui-ci passe involontairement au vouvoiement. La surprise se peignit l'espace de quelques secondes sur son visage avant qu'il ne sourit à nouveau. Allons bon ! S'il commençait à impressionner assez le garçon pour lui faire oublier qu'avec leur relative intimité, le tutoiement était davantage de rigueur, ils n'allais plus s'en sortir. James hésita d'ailleurs un instant, comme s'il prenait conscience de ce qu'il avait dit. Ou était-ce parce qu'il se sentait gêné de lui confier une tâche à accomplir ? Randy préféra ne pas choisir entre les deux versions et s'empara du carnet.

« C'est une bonne idée. Lupin sera probablement satisfait, merci. »

Il ne chercha pas à regarder à l'intérieur du carnet, malgré l'envie. Rémus étant le chef de l'Ordre, il lui revenait le droit d'être le premier à lire les notes de James et il ne comptait pas aller contre ça. Randy envoya donc le carnet dans une poche de son manteau et regarda vers la cuisine alors que les secondes passaient en silence. Finalement il se tourna à nouveau vers le jeune homme.

« Pas trop fourbu ? » l'interrogea--il avec un sourire dans la voix.

S'il avait été chez lui, sans doute aurait-il proposé de lui faire à manger. Lui-même commençait d'ailleurs à avoir faim, mais il ne le signala pas. Si l'appartement n'était pas à proprement parler à James, il n'en restait pas moins qu'à l'heure actuelle le garçon était dans son domicile. S'inviter davantage aurait été plus irrespectueux que Randy ne l'était réellement.


« Comme tu l'as vu je me suis permis de te faire la vaisselle pendant que tu dormais. J'espère que ça ne te dérange pas. J'ai préféré m'occuper que partir à l'anglaise. »
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyMer 21 Juil - 21:38:53

La remarque de Randy sur le fait qu'on cache la Marque laissa James perplexe un instant. En effet, il semblait étrange que Lord Voldemort laisse ses Mangemorts cacher la marque de leur allégeance... Même en sachant que cela pouvait leur permettre de passer inaperçus, cela ne ressemblait pas au Mage noir. Ce qui manifestait sa puissance était trop important pour qu'il admette le moindre subterfuge... Le repenti réfléchit un instant, la baguette encore levée. C'était Grim qui lui avait enseigné ce sort, par commodité ; par la suite, il avait vu d'autres Mangemorts l'utiliser, mais jamais personne ne l'avait fait en présence de Lord Voldemort... certainement parce que ce genre de petite tricherie ne serait pas restée impunie. Peut-être le Seigneur des Ténèbres n'était-il pas au courant de cette pratique... Mais il était presque impossible de lui cacher quoi que ce soit, James l'avait expérimenté à ses dépens. Alors ? Il feignait peut-êtrede ne rien savoir, pour ne pas perdre la face en semblant cautionner une méthode efficace, mais peu respectueuse ? Sans regarder Randy, l'oeil rivé sur son avant-bras, le jeune homme murmura, comme pour lui-même :

-Maintenant que tu m'y fais penser... Je ne suis pas sûr qu'il soit au courant. Et s'il l'est, il est effectivement surprenant qu'il laisse faire...

Autant que James ait pu en juger, Lord Voldemort était plus amateur de cérémonial et de décorum que d'efficacité, et il avait souvent privilégié la dimension symbolique des choses ; sa tolérance à l'égard de la dissimulation de la Marque était donc déconcertante... Il sacrifiait le symbole de sa puissance, pour des raisons pratiques ? Il faudrait qu'il en parle à quelqu'un... Il était trop tard pour consigner cette remarque dans ses notes ; Randy avait déjà empoché le carnet, et déjà le jeune homme regrettait de le lui avoir remis. Ces notes prouvaient sa culpabilité, et les accords verbaux passés avec l'Ordre pourraient voler en éclats si une personne malintentionnée trouvait ce carnet... Ces informations pourraient valoir à celui qui les avait écrites le baiser du Détraqueur, ou, si elles tombaient entre les mains d'un encagoulé, une mort lente et douloureuse... le sort des traîtres. Le carnet était dangereux, dans quelques mains qu'il tombe... mais il n'était plus temps de le récupérer. Randy n'avait pas regardé ce qu'il contenait – James lui en était reconnaissant – mais le repenti ne se voyait pas lui demander de le rendre. D'autant que “Lupin serait satisfait”... mieux valait se concilier le chef de l'Ordre... La coopération avait jusque-là été bien récompensée, et ce carnet permettrait peut-être au repenti d'obtenir, enfin, son transfert à l'étranger...

Embarrassé, malgré tout, James détourna le visage, en s'efforçant de ne pas penser aux conséquences fâcheuses d'une fuite de ces informations. Par chance, Randy amorça un changement radical dans la conversation, en demandant à son cadet s'il était fatigué. Le repenti adressa un sourire malicieux à son amant :


-Fourbu ? Pas du tout... Pour être franc, je pourrais recommencer tout de suite... enfin, après un petit déjeuner digne de ce nom, tout de même. Je suis affamé, pas toi ?

Tout en répondant, il s'était mis à s'affairer dans la cuisine – un coup de baguette magique à la bouilloire, la table mise en quelques instants, des provisions diverses sorties des placards, sans que le jeune homme cesse de parler :

-Mais tu t'es empiffré cette nuit, toi. Pas moi... évidemment, tu ne dois pas avoir très faim. Qu'est-ce que tu veux manger ? Des oeufs au bacon ? Des toasts ?

À vrai dire, ce flot de paroles semblait uniquement destiné à masquer, maladroitement, la nervosité de l'ancien Mangemort qui avait donné son carnet sur un coup de tête. Jusque-là, il n'avait rien écrit, rien signé, et il venait de fournir plusieurs pages de notes manuscrites... Erreur, sombre erreur, songeait-il en cassant des oeufs.

-Merci pour la vaisselle, t'étais pas obligé, ajouta-t-il en prenant la poêle propre sur l'évier. Et merci de ne pas être parti comme un voleur, c'est gentil. Ça me...

Il s'interrompit, peu désireux de terminer sa phrase. C'était perdu d'avance ; dire que ça lui faisait plaisir d'être traité comme un type normal n'apporterait rien à la discussion. Soudain silencieux, il entreprit de faire cuire les oeufs, l'esprit toujours occupé par ce carnet donné à la va-vite.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyDim 25 Juil - 12:37:55

James alla s'affairer à la cuisine, comme si on lui avait soudainement ôté un poids des épaules. Randy alla se placer à nouveau contre l'embrasure de la porte pour le laisser se déplacer à sa guise. Le poste d'observation était finalement bien pratique, bien qu'il ne s'agisse pas comme la première fois de veiller à ce que rien n'arrive malencontreusement dans sa nourriture. Sans être près à mettre sa vie entre les mains du garçon – loin de là d'ailleurs – il devait reconnaître que l'autre faisait preuve de bonne volonté et n'avait surtout pas le moindre intérêt à tenter quoi que ce soit pour attenter à sa vie. Certains n'auraient pas été arrêté par ça. Sans la connaître plus que ça, Randy supposait que Bellatrix Lestrange, par exemple, aurait tenté de tous les tuer si elle avait été capturé. Mais le fanatisme ne paraissait pas être le maître mot de James.

Son amant s'avérait d'ailleurs très bavard d'un coup, comme s'il cherchait à couvrir de sa voix le sont de ses pensées. Le marin le laissa babiller un moment en l'écoutant distraitement, lui-même ayant la tête ailleurs. La perspective de « remettre le couvert » lui fit dresser davantage l'oreille, mais il chassa vite cette idée. James trouverait peut-être cela regrettable mais cette fois, Randy comptait bien partir. Il n'était d'ailleurs pas dit qu'il revînt lui rendre visite plus tard. L'entrevue de la veille avait finie sur une note agréable, quoi qu'elle sonnât étrangement comme une erreur, mais il avait à faire.

Le silence soudain le ramena sur Terre.


« Il n'y a pas de quoi, ce n'était rien, répondit-il sans préciser s'il parlait de la vaisselle ou du fait d'être resté. Des toast iront très bien, merci. »

Lui-même se tut de nouveau alors que ses yeux suivaient les mouvements dans la cuisine. Des œufs dans la poêle qui chauffaient et un James guère plus bavard que lui, qui faisait la cuisine comme Randy avait nettoyé le couvert un peu plus tôt. Sombrement pensif.

« Je te laisserai après que nous ayons pris le petit-déjeuner. » dit-il sans ambages. « Il y a peu de chance que je revienne te voir, mais si tu te souviens d'autre chose par rapport aux informations que tu m'as donné hier, parles-en à Lupin. Il me préviendra. »

Il paraissait d'un coup difficile de rester concentré sur des sujets légers, comme la nuit passée ou le petit-déjeuner en préparation. La réalité se rappelait brusquement à eux, après un court intermède qui ne se reproduirait pas de sitôt. Les moments de calme se faisaient rares depuis la mort de Dumbledore. Instantanément, ses pensées s'envolèrent vers Poudlard qui devait être aussi oppressée que le reste du pays maintenant. Il n'avait que des nouvelles éparses de ce qui s'y passait, les enfants n'étaient pas forcément bavards, et les mieux lotis – ceux dont les parents étaient de fervents adeptes du régime – ne constituaient pas vraiment son réseau de relation.

« Tes œufs brûlent je crois... » lança-t-il dans le silence après avoir senti l'odeur de nourriture grillée.
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyMar 27 Juil - 12:03:42

Psssschhhhhhhh! Les oeufs grésillèrent furieusement en tombant dans la poêle brûlante, tandis qu'une agréable odeur de nourriture emplissait la cuisine. James les surveilla quelques instants, puis les abandonna à leur triste sort pour servir le thé, empiler dans une assiette des toasts chauds, sortir des petites cuillères... Le tout sans prononcer une parole. Lorsque Randy lui avait indiqué qu'il pouvait communiquer d'autres informations à Lupin, le jeune homme avait simplement approuvé d'un signe de tête, sans interrompre la tâche essentielle qu'il effectuait – à savoir, sortir les toasts du grille-pain. L'annonce que les oeufs brûlaient, en revanche, lui rendit la parole ; il se précipita vers la cuisinière en jurant entre ses dents, mais les dégâts n'étaient pas trop importants ; seuls les bords des blancs d'oeufs avaient brûlé, et le reste serait parfaitement consommable. La poêle en main, le repenti fit signe à son hôte de s'asseoir, tandis que lui-même faisait glisser les oeufs sur une assiette qu'il déposa au centre de la table. Il s'installa, la mine renfrognée, en songeant que le plus simple, et probablement le plus constructif, serait sans doute de formuler clairement ses craintes ; mais il ne se voyait pas expliquant ces inquiétudes à Randy. Car, tout bien réfléchi, que voulait-il dire ? J'ai appartenu à la plus grande organisation criminelle du monde magique, j'ai joyeusement trahi le plus redoutable Mage noir de tous les temps, mais je ne voudrais pas de problèmes. Un peu ridicule comme posture, non ? Chacun des termes du problème recelait un énorme gisement d'ennuis potentiels – et même, pourquoi pas, de risques de mourir prématurément d'une mort atroce. James se sentait soudain écrasé par un poids terrible, plus conscient que jamais de l'impasse dans laquelle il s'était fourré. Son impuissance lui semblait évidente, et, en même temps, absurde. Il devait bien y avoir quelque chose à faire pour ne pas subir les événements, sans avoir aucun moyen d'agir sur leur cours... Le repenti prit un toast sur la pile, et entreprit de le beurrer avec un soin excessif ; son silence lui sembla soudain inconvenant, et même un peu idiot (pout une fois qu'il avait de la visite, pourquoi n'en profitait-il pas pour parler ?) ; c'est pourquoi il lâcha soudain, sans préavis :

-J'aurais bien aimé pouvoir aider davantage... Je sais qu'il n'y aura pas grand-monde pour le croire, mais les Mangemorts me dégoûtent, à présent. Je voudrais vraiment aider...

La fin de la phrase resta en suspens, faute d'une formulation satisfaisante, et le jeune homme masqua cette lacune en buvant une gorgée de thé. Le breuvage brûlant lui laissa une délicieuse sensation de bien-être, comme à chaque fois. Il était presque incroyable qu'une simple gorgée de thé puisse avoir un tel effet ; mais depuis sa plus tendre enfance, James avait toujours associé le thé au réconfort. Le thé Earl Grey au miel que sa mère lui servait presque bouillant venait apaiser ses pleurs de petit garçon, ses angoisses d'adolescent, et il retrouvait cette sensation de mieux-être, encore, des années après. Peu à peu, il oubliait le carnet, la situation précaire qui était la sienne ; il parvint même à sourire, en reprenant la parole :

-Ça va, la cuisine est potable ? C'est dommage, d'habitude je m'en sors mieux que ça, je ne fais rien cramer... Mais c'est ta faute, tu m'as troublé en me demandant si j'étais fatigué...

Son sourire se fit malicieux au souvenir de la nuit, et il ajouta à voix basse :

-Dommage que tu ne restes pas un peu plus, c'est moi qui t'aurais fatigué.

Désireux de lever tout malentendu, il ponctua sa plaisanterie d'un clin d'œil eut une moue fataliste pour dire qu'il comprenait le départ de Randy, et même sa décision de ne plus revenir. Il avait déjà été bien bon de rester une nuit, James n'allait pas le mettre mal à l'aise en faisant mine de s'accrocher...
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MessageSujet: Re: Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé)   Un long dimanche de... de rien, en fait (Terminé) - Page 2 EmptyLun 2 Aoû - 22:42:27

Attablé devant un petit-déjeuner copieux, Randy était silencieux. Seul le couvert dérangeait le calme qui s'était établi entre James et lui, le silence commençant à lui peser un peu. Pour autant il ne chercha pas à le briser, allant trouver refuge dans ses pensées pour ne plus le subir plutôt que maladroitement tenter de converser. Le jeune homme n'eut en revanche pas cette patience et le plus âgé arrêta le geste pour avalé une bouchée de toast en l'écoutant. Il resta ainsi, immobile, tout le temps durant lequel James lui fit part de son envie d'aider et ponctua sa phrase inachevée d'une belle morsure dans son toast.

Que pouvait-il dire à ça ? James était un mangemort repenti, et bien que ses anciens amis le dégoutassent à présent, il lui fallait vivre avec son allégeance passée. Il avait fait un choix regrettable – Randy persistait à dire qu'on l'avait toujours, quand bien même était-il particulièrement dur à faire – et un enfermement dans un appartement d'une telle qualité était déjà beaucoup. James n'aurait rien pu faire de plus que ce qu'il avait déjà fait, sinon assister impuissant à la suite des évènements. Pour sa vie et ses proches, il s'agissait certainement là de la décision la plus sage.


« Tu as déjà beaucoup fait », fut tout ce qu'il trouva à dire alors que son amant d'une nuit buvait son thé.

Le silence reprit un moment, plus pensif et moins lourd que le précédent. Randy recommença à manger sans chercher à parler davantage, et à nouveau ce fut l'étudiant qui le brisa. Le marin releva alors les yeux vers lui, détaillant le visage du traître alors qu'il apercevait son sourire. Le calme paraissait revenu sur les traits du garçon. Il n'était pas britannique pour rien. Un peu de thé et la machine repartait. Cette réflexion apporta un sourire rehaussé par le pétillement dans les yeux de l'ex-militaire.


« Je n'en doute pas une seconde. Tu as de l'énergie à revendre. » conclut-il avec amusement.

Le clin d'œil complice le rassura néanmoins. La situation l'agaçait déjà suffisamment, il avait craint un moment que son amant cherche à s'accrocher et espère davantage. Il était totalement hors de question que Randy lui offre plus que ce qu'il avait déjà donné, et l'étudiant paraissait l'avoir compris. Un peu de la tension qui s'était accumulée en lui le quitta et il termina de manger, le cœur plus léger. Il avait beau s'en défendre, il n'aurait pas aimé avoir à expliquer à James qu'il ne fallait rien espérer de plus si l'autre ne l'avait pas compris de lui-même. Ce genre de situation était toujours difficiles et il n'était pas suffisamment salaud pour le faire sans un minimum de compassion. Même s'il était de sgens pour qui il aurait souhaité ne jamais en ressentir.

Finalement le temps passa rapidement. Quelques minutes plus tard, il avait terminé, mais attendit en parlant de tout et rien qu'il en soit de même pour le mangemort repenti. Une fois que celui-ci eut lui-même terminé et lorsque la vaisselle se retrouva dans l'évier, Randy alla reprendre son manteau. Il ne l'enfila pas, la température était encore trop élevée pour ça même s'il était venu avec la veille. L'ancien militaire fit néanmoins face à James pour le saluer une dernière fois. L'heure du départ sonnait.


« Je vais te laisser. Merci de ton aide... et de ton hospitalité. » ajouta-t-il avec un petit sourire en coin.

Sa main se posa sur la poignée de porte alors qu'il l'ouvrait déjà pour sortir. Une fois sur le seuil, il se tourna à nouveau vers son hôte et ouvrit la bouche pour parler. Aucun son ne sortit tout de suite, il hésitait, puis après quelques secondes de bataille avec lui-même, il lâcha :


« Fais attention à toi James. »

Un hochement de tête plus tard, il partit.

[Je me suis permis de précipiter un peu les choses. J'espère que ça ne te dérangera pas, mais ça commençait à tourner en rond^^' Sinon, MP moi, j'éditerai.]
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