Hermione fut rappelée à la réalité lorsque l'ancien Ministre de la Magie, Cornelius Fudge la convia à venir aux côtés de Harry qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de saluer de la soirée, afin de recevoir une distinction de la plus haute marque pour avoir aidé son meilleur ami à combattre Voldemort. La jeune fille rougit légèrement en remarquant les regards appuyés que la foule dirigeait vers elle, inclina la tête avant de prendre une légère inspiration, de relever légèrement sa robe et de se diriger vers l'estrade où l'homme qui les mit le plus en danger en refusant de voir la réalité et en ne les soutenant pas, prononçait un discours que selon elle, il ne devrait pas prononcer. Hermione pensait que c'était un coup porté à ceux qui s'étaient battus et plus que tout ceux qui étaient morts et par la faute de qui, ils n'avaient pu trouver du soutient. Au fond c'était sa faute s'ils avaient dû vagabonder durant toute une année pour combattre et tenter de contrer Voldemort.

En montant à l'estrade et en se plaçant aux côtés de Harry, Hermione lui fit un sourire complice. Connaissant le jeune homme il avait dû pester en recevant l'invitation à cette soirée et encore plus lorsqu'on lui a demandé de monter sur scène. Peut être serait-il même invité à prononcer un discours. Qui sait? Elle le connaissait bien et au fond le connaîtrait très certainement toujours car même si comme tout le monde les épreuves et le temps le changeraient petit à petit, il serait toujours le même. Il était comme d'ordinaire, très modeste et devait très certainement détester ce genre d'attention à son égard. Ainsi elle se posta à côté de son ami et ils furent bientôt rejoints par le reste des membres de l'Ordre du Phénix. Fudge les décora de l'Ordre de Merlin un par un. Cet ordre était pour le moins illustre et surtout la plus haute distinction du Monde Magique. C'était un grand honneur que de le recevoir et peu de sorciers avaient le privilège de se vanter de faire partie de ce que l'on appelle l'Ordre de Merlin.

Une fois le discours terminé, Hermione devait avouer qu'elle n'était pas mécontente de pouvoir descendre de cet estrade et de pouvoir revoir tous ses amis et ceux qu'elle connaissait. C'est ainsi qu'elle répondit au sourire que lui adressait son meilleur ami, le laissa la diriger en lui prenant la main, vers un groupe d'élèves de Poudlard. Elle y retrouva Kaelir qui s'était pour le moins illustré dans la résistance à Poudlard aux côtés de Neville et Ginny. Elle lui fit un large sourire.

- Hey Kaelir ! Salut !

Certes même si le grand absent de cette soirée était pour le moment Ron, la jeune fille n'avait absolument aucune idée de l'endroit où il se trouvait et bien qu'ils s'étaient enfin rapprochés tous les deux le soir de la bataille, les derniers bouleversements avaient fait qu'ils n'avaient pas parlé de nouveau de ce qui s'était passé entre eux depuis. Ainsi la jeune femme était dans une position assez indélicate car les gens supposaient qu'ils étaient ensemble alors que pour le moment ce n'était pas encore fait ni même à l'ordre du jour.

- Et c'est bien ce que l'on espérait au fond. Je suis contente que ça ait permis à Neville de s'extérioriser et de prendre les choses en main. Ginny n'y a sans doute pas été étrangère. En tout cas je suis vraiment désolée que l'on n'ait pas pu vous aider de là où nous étions... j'ai le sentiment que l'on vous a pour ainsi dire abandonné et j'avoue que je m'en veux un peu.

La jeune fille se confiait assez ce qui n'était pas dans son attitude mais cette soirée était pour le moins étrange et elle devait l'avouer, émouvante car c'était la fin d'une ère, une page qui se tournait et le début d'un monde nouveau qui serait incarné par leur nouveau Ministre de la Magie. Elle commença à plonger de nouveau dans ses souvenirs et surtout ses réflexions du moment pendant que les autres conversaient à propos d'une certaine Alice.

- Oui vous avez dû leur donner bien du fil à retordre. Conclut Hermione.


Elle trinqua avec les autres avec le sentiment amer qu'il manque des personnes qui auraient dû être présentes à ce moment précis et qui n'étaient pas là... Heureusement l'ancien Poufsouffle décida de changer de sujet et ça venait finalement à point nommé.

- Eh bien pour ma part et je pense parler pour nous deux Harry, nous allons nous aussi à l'UMA. Quelle filière as-tu décidé de suivre?

Elle sourit alors au jeune homme, devinant qu'il serait ravi d'apprendre la nouvelle.

La soirée en l’honneur d’Harry Potter se déroulait plutôt bien, le discours de l’ancien ministre terminé les invités continuaient à passer un bon moment. Un peu à l’image de l’Ecossais qui après avoir bu la chance liquide, se trouvait désormais face à la jeune femme rousse dont il avait observé durant la soirée. C’était impressionnant de voir ce qu’une potion pouvait changer chez une personne. Fergus avait toujours été réservé. Alors qu’il était à Poudlard, bien qu’il avait quelques amis, il préférait toujours passer son temps en bibliothèque, à faire des recherches, à perfectionner ce qu’il apprenait en cours au lieu de s’amuser avec ses amis car il n’avait pas une haute opinion de lui-même et la seule chose dont il était confiant c’était de ses compétences. Des années plus tard, il n’avait pas tellement changé et se disait que l’excellence avait un prix, mais il souhaitait changer, plus s’ouvrir. Quand on passe des années dans des lieux sombres rempli de grimoires et de parchemins, on se dit qu’on mérite mieux.

Sans la potion, le Montgomery n’aurait jamais osé aborder une femme aussi séduisante et intimidante que la rousse qui se trouvait dans la soirée. Son regard ne trahissait aucune hésitation ou manque de confiance alors qu’il la regardait dans les yeux d’un air séducteur. La jeune femme était beaucoup plus séduisante et attirante de plus prés et alors qu’il venait de l’aborder en lui offrant une coupe de champagne, la jeune rousse prit la parole. Fergus avait été surpris d’entendre la réponse de la belle, on sentait un manque de confiance et son sourire quelque peu désolé confirmait cela. Et d’un petit sourire il prit la parole

_ Il faudrait vraiment être fou ou idiot pour vous fuir et entre nous, je ne suis ni l’un ni l’autre

Prenant une gorgé de champagne, Fergus ne se posait pas trop de questions, profitant du temps présent. Il n’aurait jamais imaginé passer une bonne soirée agréablement accompagné par une femme aussi sexy que la jeune Wulfried. C’était un nom qui sonnait allemands, on dit souvent que les allemandes sont belles, ce n’était pas l’écossais qui dirait le contraire.

_ Tout le plaisir est pour moi, chère Katherine. Dit-il avec un sourire séducteur plongeant son regard émeraude dans le siens. Alors que la mangemort prit la parole lui demandant s’il était professeur, le Montgomery avait été étonné, comme avait elle su, de plus elle lui avait même demandé s’il enseignait à l’université. Ce qui était le plus surprenant, c’est que le professeur allait lui en parler mais il était loin de se douter qu’il avait une legilimens devant lui et encore moins une mangemort .

_ Vous n’auriez pas le don de double vue vous ? Lui avait-il demandé en riant. Oui en effet, j’enseigne les runes et messages codés à l’Université de magie avancée. C’est un domaine que je trouve très intéressant… Fergus était un passionné et pouvait facilement parler des heures de son boulot, mais à ce moment là, il su que ce n’était pas la meilleure chose à faire. Mais je ne vais pas vous ennuyer avec ça et vous, qu’est ce qu’une aussi séduisante femme que vous fait dans la vie ?

Le Montgomery ne lâchait pas le regard perçant de la jeune femme, sauf parfois lorsque ses yeux étaient attirées vers le plongeant de son décolleté . La jeune Wulfierd avait éveillé le désir chez l’écossais. Après avoir bu une dernière gorgée de champagne et voyant que le verre de la belle Katherine était vide, il fit signe à un elfe de maison de servir d’autres verres ce que fit l’elfe. C’est alors qu’il leva son verre et prit la parole :

_ Trinquons à la bonne fortune de notre rencontre… Alors qu’il la regardait dans les yeux, il n’avait que faire d’Harry Potter, des membres de l’ordre du phénix, de Voldemort ou même du sort du monde magique, tout ça n’était que futile à ses yeux. Il avait une femme splendide face à lui, il avait quelque chose en tête et son regard charmeur le faisait bien montrer.

[Désolé du retard, pas eu de temps ces derniers jours. Sinon désolé de post cours, je ne savais pas trop quoi ajouter sans connaître tes réactions. Sinon si quelque chose te dérange j’édite]

Elle était donc Katherine Wulfired. Il était étrange d'être ici à cette réception à prétendre être quelqu'un qu'elle n'était pas. Si la ténébreuse avait l'habitude de jouer la comédie, il existait toujours une part de vrai dans ce qu'elle disait, ou plus exactement, elle restait elle même tout en omettant volontairement certaines facettes de sa personne. Ainsi, elle pouvait parler de sa vie d'étudiante, de ses projets de vie tout en passant à la trappe sa double vie de mangemort. Ce soir, les choses étaient différentes. Cette Katherine Wulfried était un personnage complètement fictif, un masque, comme si elle jouait une vaste pièce de théâtre. D'ailleurs, elle ne disposait que de quelque seconde pour inventer une histoire crédible à son personnage. Elle était donc une sorcière Allemande de passage à Londres. Il lui fallait quelque chose de plus complet, plus approfondi, une couverture infaillible ou son joli numéro serait vite démasqué. Toutefois il est guère aisé de réfléchir tout en devant tenir une conversation. Aussi son léger malaise devait être perceptible.

Le gentleman qui lui tenait compagnie n'aurait pas pu formuler une meilleure réponse, si seulement il savait que la jeune femme qu'il convoitait n'était qu'une apparence d'emprunt avec une fausse identité. Elle se sentait un peu mal de lui mentir, mais quel autre choix avait elle ? La ténébreuse lui renvoya un sourire dérobé aussi énigmatique que charmeur avant de poursuivre la conversation. A peine eut elle prononcé le mot de Professeur, qu'elle se rendit compte de sa méprise. Faute de savoir quoi inventer sur elle même, elle s'était raccrocher à ce qu'elle pouvait et sa bouée de secours en l'occurrence était son don de légilimens. Se maudissant pour sa bourde, l'Allemande se mordit la lèvre cherchant comment rattraper le coup, mais Fergus lui offrit sur un plateau le parfait alibi. Le sorcier ne soupçonnait rien et l'excuse parfaite lui vint à l'esprit.

- J'ai.. Une simple intuition.

Mentit-elle pour éluder la question. Il semblait peut probable qu'une telle excuse ait pu passer, mais de toute évidence, Fergus n'avait que peu d'intérêt pour ce genre de détails techniques. Cependant la question tant redoutée ne manqua pas d'arriver. Que faisait-elle ? La comme ça tout de suite, elle était incapable de trouver un truc. Histoire de se donner plus de temps, elle s'en détourna le problème par une pirouette.

- Hum.. Essayez donc de deviner comme je l'ai fait pour vous..

Souffla-t-elle malicieusement en se penchant légèrement vers le sorcier. Levant sa coupe de champagne, elle trinqua avec lui. Rusé, non ? Ainsi la tâche d'inventer quel métier Katherine était susceptible d'exercer revenait à Monsieur Montgomery, et puis cela lui donner le temps de réfléchir de son côté.

Sans y faire attention, Mole avait bloqué sa respiration au moment où Kirkby avait commencé à bouger les bras, et n'avait relâché la tension que lorsqu'il s'était rendu compte que le jeune homme se mettait dans une position marquant sa soumission et son désir de ne pas attaquer le premier. Ce qui étonna passablement le brun. Un mangemort digne de ce nom, qui plus est dans un lieu grouillant d'Aurors, de sorciers célébrant la chute de son Maître et de héros ratés prêts à dégainer la baguette pour avoir eux aussi leur heure de gloire ce soir, aurait bien au contraire les doigts au plus près de l'arme d'un sorcier, serait prêt à dégainer à tout instant sa baguette. Mais pas Kirkby. Au contraire, il se posait en position vulnérable, devant un homme transi de colère.
Etrange.
Suffisamment pour amener l'Oubliator à vouloir réellement les explications du jeune homme. Etait-il suicidaire ? Voulait-il en finir avec la vie, terrassé par le poids de ses crimes ?

La première banalité assénée par le Mangemort ne le convainquit pas une seconde. En revanche, la suite s'avéra bien plus intéressante. Les lèvres du binoclard se plissèrent. Un traître. Quelle abjecte race. Même si, en l'occurrence, la traîtrise avait peut-être été la voie du salut... ou d'un salut en devenir. Mole avait beau être parfois naïf, compatissant voire parfois un peu navrant, la loyauté lui était une notion trop chère pour qu'il acceptât qu'on la bafoue. Lui en avait payé le prix. Kirkby avait refusé de l'assumer. Pour autant, il avait ainsi quitté les abîmes de noirceurs dans lesquels ses... collègues se complaisaient, et avait fait un pas vers la rédemption.

Edward était partagé.
Une part de lui plaignait sincèrement le mangemort repenti. Il avait aujourd'hui la pire des places : les vainqueurs lui cracheraient à la figure, et si les vaincus lui mettaient la main dessus, il n'était pas sûr d'en réchapper. Une amnistie était inconcevable, surtout après ce à quoi Mole savait qu'il avait participé, et il ne lui restait donc que peu d'options : la prison, la mort ou la fuite. Pas très reluisant.
D'un autre côté, il méritait ce qui lui arrivait. On ne s'engageait pas pour rien dans les brigades du Lord des Ténèbres. Kirkby n'était pas un Saint. Il avait dû commettre des atrocités que Mole ne voulait jamais, au grand jamais apprendre, et son passé et ses crimes ne méritaient que le dégoût. Il avait participé à l'attaque du cottage, et qui sait, peut-être même assassiné ses parents ! Il était facile de retourner sa veste et demander pardon lorsque le succès changeait de camp. Ces traîtres à leurs convictions n'étaient que des misérables.

Pourtant, l'attitude du jeune homme l'interpelait. Il portait la croix du repenti. Son lourd poids se lisait sur les épaules et le visage du brun. Et si Edward pouvait avoir entendu son nom à plusieurs reprises ces derniers mois dans les couloirs du QG de l'Ordre, c'était sans doute qu'il avait quelque chose de particulier.

Au bout d'un long moment de silence, l'Oubliator reprit la parole.

- Votre simple présence me... rend malade.

Le brun n'avait en effet pas encore repris de couleurs. Il inspira profondément.

- Et je me demande si votre présence ici tient plus du courage ou de l'inconscience... voire de tendances suicidaires. Mole fit une nouvelle pause, ralentir sa respiration l'aidant à atténuer sa colère. Néanmoins, et même si vous méritez sans doute amplement l'inconfort de votre position... je n'aimerais pas être à votre place aujourd'hui.

La voix du brun avait perdu de sa dureté sur la fin de sa phrase. Une once de compassion était parvenue à franchir l'océan de colère et de dégoût qui habitait Edward.

Une cérémonie organisée par le Ministère, pour leur remettre l'Ordre de Merlin... Un tel évènement signait définitivement le retour à la normalité. Il était encore très difficile de réaliser que la tranquillité régnait sur le pays et que Voldemort était rayé de la carte, après cette période atroce qu'ils avaient traversé. Faith, contrairement à bien d'autres, approuvait l'initiative du Ministère -ce qui ne signifiait pas qu'elle se réjouissait d'y aller. Il était important de montrer aux gens que le calme était bel et bien revenu et que les choses pouvaient reprendre leur cours. Par contre, la remise de l'Ordre de Merlin était-elle nécessaire... Elle ne savait le dire. Certains membres de l'Ordre le méritaient absolument, c'était évident. Elle avait pu observer des conduites admirables. Mais elle, méritait-elle une récompense ? Pour avoir mis ses collègues en danger de mort, avoir vécu cachée comme un rat, avoir blesse, tué ? Non, elle ne voulait pas être récompensée pour tout ça. Certes, elle n'avait pas à regretter son investissement dans l'Ordre, et elle ne retenait pas que son erreur irréparable. Elle avait fourni un travail sincère et acharné. Elle estimait simplement qu'on aurait pu laisser son nom dans l'ombre, et illuminer un peu plus certains autres.

Il lui était impossible de ne pas penser aux morts. Comme souvent, des êtres nobles et courageux étaient partis, Lupin en tête. Elle avait éprouvé un tel sentiment d'injustice qu'elle n'avait pu s'empêcher d'en vouloir à Dieu. La douleur s'était estompée, mais l'amertume persistait, se bousculant avec la gratitude et le soulagement de voir d'autres personnes respirer autour d'elle -notamment tous ces jeunes qu'ils avaient sauvés, son père, Elanor, Mole... et Arsène. Elle avait beaucoup prié, plus pour demander, mais pour remercier. Ces semaines de fuite pendant lesquelles elle avait été recherchée avaient été une véritable torture. La culpabilité la rongeait, sans qu'elle trouve le courage de s'excuser envers les personnes qu'elle avait blessé par sa bêtise. Elle ne l'avait d'ailleurs toujours pas fait. Si la franchise était caractéristique chez elle, le courage n'était pas dans ses points les plus forts. En cela, elle admirait Vawdrey, qui avait pris la responsabilité sur lui sans hésitation... Elle n'avait pas pu assumer à ce point. Pas encore.

La bataille finale avait été une délivrance, et bien qu'elle n'eut pas tué beaucoup d'ennemis (même emplie de haine, l'acte lui répugnait toujours), le sentiment de se racheter l'avait soulagée d'un poids terriblement lourd. Cette attaque lui avait même apporté un autre cadeau, des plus inattendus... Elle ne savait quelle barrière avait cédé en elle ce jour-là, mais elle n'avait plus désiré autre chose qu'Arsène, s'ouvrir, partager, le laisser entrer dans son esprit, s'y installer, y prendre de la place... Elle avait eu peur, puis avait cessé de réfléchir. Les choses se passaient, simplement.

Elle l'avait vu tourmenté, elle pouvait deviner ce qui se passait dans sa tête. Il faisait d'ailleurs preuve d'une incroyable sincérité envers elle, ce dont Faith le remerciait. Par respect pour cette franchise, elle ne lui posait pas de questions et le laissait avec ses secrets. Pourquoi s'embêter avec de la curiosité inutile ? Aucun d'eux ne voulait se compliquer la vie. S'il voulait lui parler de quelque chose, il le ferait de lui-même.

Il n'avait d'abord pas voulu se rendre à la cérémonie, comme elle l'avait pensé. Mais elle le lui avait quand même demandé. Ça ne coûterait rien, et ne pourrait pas faire de mal. Il fallait essayer. Le médicomage avait donc changé d'avis, et il viendrait la chercher devant chez elle.

La jeune femme avait revêtu une robe tube noire classique et relevé ses cheveux noirs, comme d'habitude. A l'heure prévue, elle le rejoignit, et sourit en voyant sa tenue de soirée moldue ; un des rares points communs qui lui réunissait était bien leur origine. Le costard lui allait bien, et elle lui glissa dans l'oreille juste avant le transplanage. Lorsqu'ils arrivèrent, l'Atrium était déjà assez rempli, et elle repéra rapidement les visages. Ce qui lui fit hausser un sourcil en revanche fut la présence de Fudge ; l'ancien Ministre que tout le monde prenait pour un guignol serait chargé de faire le discours. Se rendait-il compte de sa situation ? S'interrogea l'Anglaise en saisissant un amuse-gueule. Elle salua de la main les quelques têtes connues, puis écouta le discours qui avait été préparé pour eux, applaudit à la mention des noms de Potter et ses amis (la soirée était en son honneur mais le jeune garçon ne se pavana pas, ce qui réchauffa un peu le coeur de Faith), puis suivit Arsène et ses collègues. Elle ne parvint pas à sourire lorsqu'on appela son nom, et se contenta de recevoir sa distinction d'un air respectueux.

Une fois les violons rangés, elle se laissa prendre par la main et entraîner un peu à l'écart avec joie. Elle trinqua avec celui qui était maintenant plus que son camarade, et attrapa un autre amuse-gueule. Tandis qu'elle le portait à ses lèvres, son regard se posa à nouveau sur Fudge, au loin.

-Il me fait pitié... Il n'a pas l'air de se rendre compte du bouffon qu'il est devenu.

Elle soupira, puis promena son regard sur l'assemblée. Elle se sentait à la fois rassurée de voir ces gens et peu désireuse d'aller à leur encontre. Ses yeux verts tombèrent sur Edward Mole, qui discutait avec quelqu'un et ne les avait pas vus.

-Je ne lui ai toujours pas présenté mes excuses, avoua-t-elle à Arsène. J'arrive pas à me décider à le faire. Je me sens tellement mal par rapport à lui... Il n'avait rien demandé à personne.

Elle secoua légèrement sa coupe pour agiter le champagne dans un geste machinal et la porta à ses lèvres. Elle ne voulait pas se plaindre ni revenir sur ce qui s'était passé, mais le voir ainsi lui serrait un peu la gorge. Elle savait qu'elle n'aurait de repos que lorsqu'il lui aurait « officiellement » pardonné.

Hermione était concentrée dans la discussion lorsqu'elle aperçu une belle rouquine, portant une magnifique robe bleue, s'avancer et doucement s'incruster dans le groupe sans qu'à l'évidence, personne ne semble la remarquer. Hermione alors murmura en son fort intérieur "Ginny...". Elle sentie alors une vague de chaleur monter en elle. Sa meilleure amie était présente, signe que non seulement la famille Weasley était entrain de renaître des cendres du deuil qu'elle portait mais aussi et surtout que Ron était lui aussi sur les lieux. Etrange que pour le moment encore personne ne s'était croisé...

Les deux jeunes filles étaient devenues très proches avec les années. Elles ont même partagé le même dortoir pendant longtemps. A vrai dire elles étaient presque inséparables tant elles s'entendaient à merveille. Mais il était vrai que la jeune fille avait beaucoup changé depuis que Harry avait rompu avec elle. Elle avait toujours une certaine tristesse en elle qu'Hermione avait bien remarqué sans rien dire. Elle avait essayé parfois de l'inciter à se confier à elle, mais la jeune fille avait toujours fuit la conversation.

Hermione avait peur, peur de l'avenir, peur que son univers ne s'écroule avec la fin de la menace qui pesait jusque là sur leurs têtes. Le lien qui unissait les anciens de l'AD était pourtant à la fois intense et indescriptibles, chacun ayant prouvé qu'ils seraient capables de donner leur vie pour sauver celle des autres.

Ginny s'était contentée de lui faire une bise comme si de rien n'était, comme si elles n'avaient pas faillit se perdre de vue pour toujours. Hermione était émotive ce soir mais sa sensibilité n'avait jamais échappé à tout le monde. C'est ainsi qu'elle retient doucement la jeune fille (qu'elle n'avait pas encore revue depuis la bataille) et qu'elle la serra fraternellement dans ses bras. Elle lui murmura alors au creux de l'oreille :

- Ma chère Ginny, je suis si contente de te revoir....

Avant de desserrer son étreinte, laissant ainsi la jeune fille libre de ses mouvements. Elles avaient partagé tant de choses et à vrai dire il fallait avouer que le stress qu'Hermione ressentait à l'idée de revoir aussi Ron maintenant qu'elle savait qu'il était bel et bien arrivé, n'arrangeait rien à son humeur pour le moins émotive.

Visiblement la peur qu'elle ressentait, elle n'était pas la seule à la sentir se faire bien tranquillement une place dans son fort intérieur. Harry et Ginny avaient toujours eu une histoire plus ou moins compliquée dûe notamment au fait que Harry risquait de mourir à tout instant ou que l'on risquait d'utiliser ses proches à tout moment pour lui faire du mal. A vrai dire ce n'était pas bien faux étant donné qu'Hermione avait dû subir la fameuse torture de Bellatrix Lestrange, celle là même qu'elle avait infligé aux pauvres parents de Neville et qui les avait rendu fous. La jeune fille avait eu fort heureusement de la chance mais elle en avait tout de même gardé quelques cicatrices qui "immortalisaient" ce moment pénible et qui lui rappellerait toujours ce qui s'était passé. Elle avait pourtant essayé de les faire disparaître mais rien n'y avait fait. Un médicomage et des tas d'autres ouvrages sur la question lui avaient affirmé que de telles blessures étaient indélébiles. Ainsi donc elle devrait toujours vivre avec ces lacérations disgracieuses. Fort heureusement elles ne se voyaient pas avec certains vêtements, n'étant que concentrées sur le tronc de la jeune fille. Un jour peut être elle s'y ferait avec le temps mais pour le moment ce n'était pas le cas. Au final tous avaient perdu quelque chose mais certains pouvaient peut être en retrouver une partie tout comme maintenant Ginny pouvait espérer retrouver Harry.

Faith se laissa enlacer sans rien dire, et posa son front sur l'épaule du médicomage. Elle n'avait encore jamais agit comme ça en public, mais le geste lui était si naturel qu'elle ne se posa même pas la question. Elle écouta ses paroles réconfortantes et pleines de raison. La jeune femme savait qu'il avait raison, mais le poids de la culpabilité se faisait toujours sentir. Ce n'était pas parce que Mole était au courant qu'il existait des risques qu'il était normal qu'il ait autant souffert.

Je pense qu’il apprécierait que tu lui présente tes excuses, ou du moins que tu lui fasses savoir que tu regrette ce qu’il s’est passé. Je ne pense pas qu’il t’en veuille, il acceptera probablement tes paroles avec reconnaissances.

Arsène avait sûrement raison, mais elle ne connaissait pas assez l'Oubliator pour en être sûre, et elle n'était pas franchement prête à courir le risque qu'il lui demande d'aller se faire voir. Elle inspira lentement, respirant l'odeur de son bel ami. Cela lui arracha un sourire ; coquet comme il était, il n'avait pas manqué de mettre du parfum, alors qu'elle-même avait oublié d'en mettre. Il était pire qu'une femme sur certains aspects...

Plein de bonne volonté, le trentenaire lui proposa même de l'accompagner voir Mole. L'attention toucha la jeune femme, d'autant qu'elle devinait bien qu'il ne souhaitait pas réellement faire cela. Il n'était pas franchement proche du binoclard non plus, et elle avait cru comprendre qu'ils avaient même eu des différents... Et puis, les épanchements et autres séquences émotion n'étaient pas du tout le fort d'Arsène. De toute façon, elle n'aurait pas accepté sa proposition ; elle était bien la dernière personne à aimer étaler ses sentiments et impressions, alors le faire devant celui avec qui elle « sortait », c'était tout bonnement horrible à imaginer.

Elle releva la tête et lui sourit :

-Merci de proposer... Mais je pense que ce ne sera pas nécessaire.

Elle chercha à nouveau Mole du regard. Celui-ci semblait en pleine conversation pénible avec un homme. Certes, elle n'avait jamais vraiment vu le brun avoir l'air détendu, mais là il avait l'air vraiment crispé. Ce n'était certainement pas le moment d'aller le voir pour ressasser cette histoire...

-Et puis il a l'air occupé. Je trouverai un meilleur moment... Mais tu as raison, il faut que je le fasse, et vite, concéda-t-elle.

Elle termina son verre et le reposa, avant de reposer un regard faussement grave sur Arsène.

-Mais dites moi professeur, depuis quand êtes vous si attentionné ? Surtout en ce qui concerne les problèmes relationnels de tierce personnes ?

Elle ne se posait pas vraiment la question, et n'attendait pas une réponse sincère. En revanche, elle s'inquiétait un peu pour la propre conscience de son amant, qui malgré son air détaché ne pouvait lui cacher que certaines choses le préoccupaient ces derniers temps. Elle ajouta, sérieusement cette fois :

-Tes conseils sont valables pour toi aussi tu sais. Si tu as quelque chose sur la conscience, autant soulager ça si c'est possible. Même si ce n'est pas forcément le même cas de figure que moi.

Faith se doutait bien que ce qui tracassait Arsène était d'une nature autre que son propre trouble, mais elle ne voulait pas le forcer à en dire plus. Simplement l'encourager à faire quelque chose, si besoin était. Même s'il allait sûrement lui répliquer qu'il n'y avait besoin de rien.

Le courage. Avait-il lui-même jamais été courageux ? Ce n'était pas le courage qui lui avait fait rejoindre les rangs de l'Ordre du Phénix. C'étaient ses convictions. Sa foi en ses valeurs. Le désir de Justice. Mais pas le courage. Il n'était pas courageux. Il avait été mort de trouille tout au long des sombres heures. Certes, il avait accompli des choses. Participé à de grands actes. Mais pas par courage. Alors comment pourrait-il jeter la pierre à Kirkby ? L'explication de l'ancien Mangemort, néanmoins, contribua à atténuer un peu plus la force des sentiments qui tournoyaient en lui. Voilà pourquoi il avait déjà entendu parler de cet individu. Et, au delà de la créature abjecte qu'il restait aux yeux de l'Oubliator, il avait sans nul doute permis à la résistance quelques prises clés en divulguant des informations de l'ennemi.
Edward sursauta légèrement lorsque le brun releva sa main pour la passer dans ses cheveux mais s'efforça de masquer son trouble. Il avait pour le moment une position de force dans la discussion et comptait bien, pour une fois, la garder. Kirkby avait rapidement repris la pose en s'excusant, permettant à Mole de reprendre contenance, avant de lui proposer de but en blanc de prendre sa baguette.
L'Oubliator toisa son vis-à-vis, un peu interdit. La proposition était singulièrement amenée, mais marquait clairement la résignation du jeune homme, et surtout qu'il n'avait aucune velléité de résistance. Il ne savait sans doute pas pourquoi il était venu ici, s'exposant à une arrestation, et avait sans nul doute accepté son sort de repenti potentiellement dénonçable. Malgré le mépris qu'Edward portait à l'ancien Mangemort, il ne pouvait que reconnaître que Kirkby se comportait en homme.

- Cela sera inutile, ponctua-t-il d'une voix blanche. Si vous êtes ici, ainsi, et tenez ce discours, c'est que vous avez accepté votre condition. Je ne vous porte aucune espèce de confiance, ne vous méprenez pas.

Mole inspira profondément. La situation restait tendue, mais une espèce d'équilibre semblait commencer à se dessiner. Si Kirkby restait un fieffé salaud à ses yeux, ses actes présents tendaient à lui accorder l'accès au chemin de la rédemption - qui serait évidemment long et douloureux, cela allait sans dire.

- Vous porterez le fardeau de votre innommable erreur et de vos sans doute bien trop nombreux crimes pendant suffisamment longtemps pour payer au quotidien le poids de votre sombre passé. Vous semblez être redevenu un homme aujourd'hui. En tous cas vous comportez-vous comme tel. Et le monstre que vous avez été sera votre punition éternelle.

Edward dardait un regard dur sur le repenti. Mais la colère avait disparu de ses prunelles. Kirkby aurait des années pour payer. Jamais il ne pourrait oublier. Ce serait le prix de son rachat.

La soirée était bien entamée, et Kirk avait fait le tour de ce que proposé cette soirée en l'honneur d'Harry Potter et des membres de l'Ordre du Phoenix. Il avait croisé des gens, fait des rencontres, croisé son patron et sa magnifique femme, il avait aussi bousculé une gamine, parlé avec son ami Fergus, mangé, bu. De monter sur le podium fut le moment le plus chiant. Et le meilleur, n'était pas un moment en particulier, mais plutôt à chaque fois qu'il avait vu de jolies femmes. Bizarrement, le fait d'avoir croisé James l'avait rendu content, il était cool pour un ancien Mangemort. Kirk marchait encore, coupe de champagne à la main, sans destination précise, il croisa le regard de plusieurs "célébrités", comme Harry Potter, à qui il avait parlé en début de soirée, et ses deux acolytes, Hermione et Ronald. Une fois encore, il aperçut le patron accompagné d'Ophélia, ça devait être folklo les réunions entre-eux, pauvres elfes qui devaient passer derrière pour nettoyer et ranger. Son regard tomba enfin sur une cheminée, bel édifice, elle était désespérément proche. Le moment était parfait pour rentrer chez soit, et retrouver Calvin, qui n'avait pas voulu venir.

*Ce gosse n'aura jamais de copines à cette allure là...*

Une fois avoir pris une bonne poignée de poudre de cheminette, le policier entra dans la cheminée, mais avant de jeter la poussière magique, il aperçut Led Yaxley. Cet homme avait l'air sévère, et ne cachait pas son ennui dans cette soirée. Des frissons envahirent le dos de Kirk, il était temps de partir. Il lança donc la poudre à ses pieds et articula sa destination.

- Le Gouffre.

Après une minute en altitude, où le jeune homme avait pu voir passer Londres sous ses pieds, puis la Manche, puis Nantes, avant d'arriver dans sa demeure. Espoustage d'épaules, et direction la salle de bain, où la baignoire était déjà prête à l’accueillir avec son eau bouillante. Une fois installé dedans, un des elfe apporta à son propriétaire, son habituelle verre de clairette. Une fois frai, c'est à dire environ trente minutes après l'entrée, le policier se rhabilla, pour arpenter des ruelles sombres. La fête venait juste de commencer.

La réception en l'honneur d'Harry Potter est close

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