Enfin arriva l'heure, 19h30. Fudge s'éclaircit la gorge. Aucun effet. Puis il pointa sa baguette sur sa gorge. Le Sonorus eut plus de succès :

"Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, représentants du Monde magique. C'est avec un grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue au Ministère pour cette réception en l'honneur de Harry Potter, pour célébrer, enfin, la victoire sur les Forces du Mal. Durant toute cette année, terrible non seulement pour nous, les Sorciers ou autres membres de notre communauté, mais aussi pour les Moldus, malheureuses victimes, la Grande-Bretagne a subi un grand préjudice, qui restera une cicatrice dans notre Histoire. Fort heureusement, le garçon qu'a désigné une prophétie, ce garçon choisi pour être l'adversaire mortel de Lord Vo... petit blanc Lord Voldemort, a finalement accompli sa destinée. Je vous demande de faire une ovation à Harry Potter."

Fudge désigna le Survivant et l'invita à monter sur l'estrade. Lorsque le calme fut revenu, il poursuivit :

"Harry Potter, notre héros. Mais que serait un héros sans ses fidèles amis ? Sans leur indéfectible soutien ? Merci d'applaudir également Hermione Granger et Ronald Weasley."

Lorsque le trio fut à nouveau complet, face au public, l'homme au chapeau vert reprit :

"Il y a plus de vingt ans, un homme, qui restera dans les mémoires, fondait une organisation destinée à lutter, secrètement, contre les Mangemorts. Albus Dumbledore a payé de sa propre vie, mais son Ordre du Phénix est toujours là. J'invite ses membres à me rejoindre."

Kingsley Shacklebolt en tête, les membres de l'Ordre montèrent à leur tour et tout le monde se sera sur le fond de l’estrade dans un léger brouhaha. Une fois que tout le monde fut là, Fudge reprit la parole :

"Ces hommes et ces femmes ont fait preuve d’une grande bravoure alors que le pays sombrait dans la terreur. C’est pourquoi j’ai l’honneur ce soir de leur remettre à chacun l’Ordre de Merlin pour les remercier d’avoir ainsi fidèlement combattu pour les forces du bien. Sans plus tarder, je vais appeler chaque membre individuellement à s’avancer pour recevoir sa distinction."

Un à un, l’ancien ministre de la magie cita les noms dans l’ordre alphabétique de tous les membres de l’Ordre du Phénix qui s’avancèrent un à un pour recevoir l’Ordre de Merlin des mains de Cornelius Fudge.

[HJ : La liste n’est pas exhaustive, nous avons repris les membres actifs au cours de ces derniers mois]
"Faith Baxter, Mark Benson, Mallory Clarks, Cadfael William Cadell, Deryn Cadell, Niallàn Cadell, Cahetel Cooper, Izlaya Cummings, Catherine M. Ewing, Filius Flitwick, Griffin Irons, Mihael Keehl, Kirk Kelevra, Elanor Levika, Antheo M. Levis, Minerva McGonagall, Finn McHenry, Edward Mole, Tim Mondshmetterling, Darcyn Pheonix, Harry Potter, Randy Preston, Kingsley Shacklebolt, Natalee Shevelin, Livious Sullivan, Arsène Vawdrey, Arth B. Wenlock, Ophelia Xantopoulos…"

Les applaudissements pleuvaient bruyamment et l’homme au chapeau vert fit une légère pause, le temps que les membres rejoignent le fond de l’estrade. La foule cessa d’applaudir et il reprit la parole d’un air un peu plus grave que précédemment.

"A titre posthume, nous avons décidé de remettre l’Ordre de Merlin aux combattants de l’Ordre du Phénix qui sont morts durant la bataille de Poudlard. Nous observerons ensuite une minute de silence pour leur rendre hommage. [HJ : Cette liste n’est pas non plus exhaustive…]
Sigmund Bachelard, Lacey Hawkesworth, Remus Lupin, Thadeus McLipswitch, Crystal Sinclair, Nymphadora Tonks, Ted Wannenby, Severus Rogue…"

L’homme au chapeau melon se tut et un silence tomba sur l’atrium.


Cornélius regarda discrètement sa montre attendant qu'une minute pleine se soit écoulée puis se racla de nouveau la gorge pour reprendre et achever son discours.

« Pour terminer, je voudrais mentionner également les plus jeunes. Je pense qu'on peut féliciter tous ces élèves de Poudlard qui ont su tenir tête tout au long de l'année au régime imposé par Alecto et Amycus Carrow sans jamais manquer de courage.

De nouveaux applaudissements commencèrent à résonner dans l'Atrium; il était temps pour lui de conclure et se retirer pour laisser la place aux festivités.

« A présent, je vais vous laisser profiter de la soirée. »

A peine arrivée, l'invitation avait été jetée sur la pile de courrier non traité. Pile qui commençait à atteindre une hauteur bien trop importante.
Pourtant, Aloysius Edward Mole était quelqu'un d'ordinairement organisé. Chaque chose à sa place, chaque question trouvant une réponse. Une routine bienveillante et néanmoins efficace qui avait été grandement perturbée ces derniers mois. Depuis le retour officiel du Lord Noir, et son enrôlement volontaire parmi les membres de la rebellion.
Cela lui ressemblait si peu ! Et pourtant, il l'avait fait, avec foi et abnégation, conciliant travail, études et double vie secrète. Remisée au placard, la rassurante routine. Edward avait appris à prendre sur lui, à affronter l'inconnu, et à faire confiance à ses amis. Amis qui avaient toujours été auprès de lui, lors des coups dur. Pour cela au moins, les ténèbres qu'ils avaient affronté l'avaient aidé : le petit binoclard timide avait tissé des liens forts avec nombre des partisans de Dumbledore, et, il devait bien l'avouer, cela lui avait laissé un sentiment très étrange mais gratifiant.

Mais aujourd'hui, il lui restait l'amertume de n'avoir pu rendre la pareille à ses amis. Tout avait basculé cette fameuse soirée de nouvel an, durant laquelle le cottage des Mole avait été attaqué par les mangemorts. Edward avait enfin pris conscience de l'horreur de la réalité de ce qu'ils combattaient. L'affrontement avait été bref mais très violent, et le brun avait dû être rapatrié d'urgence au castel McLipswitch, point de chute de secours de l'Ordre. Inconscient durant des semaines, Mole avait lutté pour revenir parmi les vivants, et les bons soins conjugués de Deryn et Vawdrey avaient été nécessaires pour ne pas le perdre. A son réveil, l'Oubliator avait appris l'assassinat de ses parents, et s'était muré dans une profonde dépression, s'enfermant dans l'une des chambres du château, et n'en sortant que peu.
Il s'était replongé dans ses recherches pour occuper son esprit à autre chose, et avait notamment découvert par ce biais de quelles atrocités Lacey avait été victime. Au moins le brun avait-il pu soulager un peu l'irlandais. Hormis son travail sur les arcanes de la mémoire, Edward n'avait plus goût à grand chose, et la canne qu'il était à présent obligé d'utiliser lui rappelait tous jours les épreuves traversées. Les plaies avaient du mal à se refermer, et l'Oubliator n'était qu'une piètre aide pour l'Ordre du Phénix.
Lorsque l'annonce de la bataille de Poudlard eut lieu, et bien qu'il mourut d'envie de retourner aider ses amis, Mole ne trouva pas suffisamment de force pour monter au front. Après tout, il ne leur servait plus à grand chose ces derniers temps, alors à quoi bon envoyer un infirme sur le champ de bataille ? Il avait l'impression d'être un lâche, à se réfugier derrière des excuses à deux noises. Mais il était certain d'être plus un poids pour eux qu'un véritable soutien. Aussi, il était resté au castel, attendant avec anxiété le retour des combattants.
L'annonce de la victoire avait fait bondir son coeur dans sa poitrine mais la liste des disparus avait terni la joie qui, un instant, avait failli le sortir de sa morosité chronique. Il n'avait pas eu l'envie de fêter la victoire et était resté, tel un fantôme, en marge de toute l'agitation, encore sous le choc de tous les évènements qui s'étaient abattus sur la petite troupe, et sur lui-même.

Edward avait rapidement quitté le château du défunt professeur, et retrouvé un petit appartement miteux dans le Londres ouvrier - il n'osait plus revenir dans l'immeuble qu'il occupait précédemment, trop inquiet des souvenirs que cela pourrait réveiller en lui. Cela faisait presque un mois qu'il y était, et n'arrivait toujours pas à réaliser que tout était fini. Tout son courrier avait été réexpédié à sa nouvelle adresse, et Mole n'avait pas eu le courage de tout éplucher. Les trois seules missives qui avaient fini par trouver grâce à ses yeux étaient celles frappées du sigle du nouveau Ministère de Shacklebolt. La première lui signifiait l'arrêt des poursuites à son encontre, et sa réintégration dans les effectifs ministériels. La seconde lui octroyait un congé exceptionnel jusqu'à la rentrée de Septembre, pour "services rendus au monde sorcier", et la dernière, enfin, était la fameuse invitation à la réception pour Harry.

Finalement, le brun s'était secoué. Depuis un mois, il s'était laissé aller, et la perspective de la reconnaissance du travail de l'Ordre du Phénix lui donnait envie de quitter sa torpeur. Il allait effacer les horreurs endurées par la lumière de ce banquet. Ed' avait fini par se décider, s'était rasé - rituel qu'il n'avait pas accompli depuis son emménagement - et avait commandé une robe de sorcier toute neuve pour la soirée. Il avait choisi un tissu gris sombre, lourd et épais, avec le chapeau pointu, sans bords, assorti. Peut-être aurait-il dû demander conseil à Mercedes, mais il n'était pas encore prêt pour affronter déjà sa fantasque amie qui ne manquerait pas de lui voler dans les plumes pour une si longue disparition, sa mine à faire peur à un Sombral, et son nouveau costume bien trop ample pour le quasi squelette qu'il était aujourd'hui.

Après un petit thé, l'anglais avait utilisé le réseau de cheminette pour se rendre à son ancien lieu de travail. Lui qui aimait la ponctualité était pourtant arrivé en retard -tout se perd ma bonne dame - et son arrivée coïncidait tout juste avec la prise de parole de Fudge. Bien que mal à l'aise - le brun n'avait pas vu une telle foule depuis des mois - Edward se joignit aux applaudissement pour Harry et ses amis. Les trois gamins l'avaient bien mérité. Harry était un bon petit gars, et jamais il n'aurait dû avoir un tel poids sur ses épaules.

Puis ce fut au tour de l'Ordre du Phénix d'être mis à l'honneur. Le binoclard avait complètement perdu de vue qu'ils allaient recevoir une récompense ! Absolument pas habitué à être sous le feu des projecteurs, l'Oubliator suivi le mouvement et se retrouva planté comme un pingouin, sur l'estrade avec les autres résistants. Il en était tellement surpris qu'il n'eut même pas le réflexe de saluer ses compagnons d'armes. Ce ne fut qu'en redescendant qu'Edward réalisa qu'il venait d'être décoré de l'Ordre de Merlin, et qu'enfin, le cauchemar prenait fin.

- Mince alors... C'est bel est bien fini, furent les seuls mots qui franchirent ses lèvres tandis que le jeune homme semblait redevenir de loin, cherchant des visages familiers autour de lui.

Ce qu'il pouvait y avoir, comme modèles de chaussures sorcières ! Incroyable. Jamais Page n'aurait imaginé qu'il puisse y avoir une telle variété. Enfin il était vrai qu'elle n'y avait jamais réellement prêté attention, ni qu'elle ait jamais participé à une aussi importante réception. Toutefois, il était possible que Cudacier, elle, ait une collection tellement étendue de souliers qu'elle n'en soit pas le moins du monde étonnée. Pour autant, alors que la rouquine regardait ses pieds et, par extension, ceux des autres sorciers présents, elle ne pouvait manquer de s'en faire la remarque. C'était toujours mieux que de laisser son esprit tourner à vide n'est-ce pas ? Et puisqu'elle avait décidé de ne pas relever le nez...

Une tape sur l'épaule lui fit pourtant faire une entorse à sa résolution.

- Papa, c'est pas drôle, tu...

Elle n'eut pas le temps de finir de disputer son innocent paternel que déjà, la Rouge et Or se retrouvait enlacée dans les bras de Kaelir Gammach. Quelle surprise pour l'irlandaise ! Qu'il était étrange de retrouver une présence amie, quelqu'un de Poudlard, de proche... Lorsque le frenchy la reposa, la troisième année le gratifia d'un sourire fatigué.

- Ben ça, Kael... Si je m'attendais...
- J'ai eu peur, tu sais..
- Euh je...

Sans avoir le temps de s'expliquer plus avant, l'irlandaise pivota en même temps que le Bronze et Or vers sa famille, tandis que celui-ci se présentait. Elle était un peu dépassée par les évènements, et chercha du regard le soutien de sa soeur. Helen ne se fit pas prier, et gratifia sa jumelle d'un clin d'oeil complice et encourageant. Mary sauta sur l'occasion.

- Bonjour jeune homme. Vous êtes très élégant ! salua la mère de Page, avant de poursuivre. Eh bien écoute ma chérie, on va te laisser retrouver un peu tes copains d'accord ? On reste pas loin.

Poussant son mari qui rechignait à laisser sa fille toute seule ("mais non, elle n'est pas seule voyons, il y a ce grand jeune homme avec elle, et puis on est juste à côté, et ta fille a bien prouvé qu'elle savait se défendre, laisse la donc un peu tranquille, papa poule"), Mary passa son bras sur l'épaule d'Helen et entraîna la petite troupe vers l'estrade. La poufsouffle se retourna pour adresser un dernier geste d'encouragement à sa soeur, et l'instant d'après, tous trois avaient disparu dans la foule, laissant Page un peu perdue, malgré le fait qu'elle soit en bonne compagnie. Elle se retourna vers son aîné, cherchant les mots...

- Merci Kael... Moi aussi... Moi aussi ça me fait rudement plaisir de te voir.

Enfin, elle retrouvait la normalité. Des gens, en dehors de sa famille, qui étaient heureux de la voir, et dont les paroles n'étaient pas des brimades, insultes ou réprimandes.

- J'suis désolée si je t'ai causé du souci. J'ai... pas vraiment eu le choix en fait.

La Sang et Or restait vague. Elle avait encore du mal à digérer les dernières semaines. Elle préférait à présent se focaliser sur autre chose. Il ne servait à rien d'inquiéter plus encore les gens, même si la sollicitude du Poufsouffle était vraiment touchante. La rouquine se racla la gorge avant de poursuivre :

- Alors, c'est vrai... On a gagné ? C'était comment, Poudlard, depuis mon départ ? Tu... T'as pas trop... souffert, avec les Carrow ? Et euh... tu sais qui d'autre de l'école a prévu de venir ?

Tout en parlant, la gosse regardait enfin un peu autour d'elle. Quelle idée stupide elle avait eu de regarder par terre en arrivant. Maintenant, elle s'en voulait. Car maintenant, elle mourait d'envie de revoir les autres. Ses camarades. Ses amis. Et... et William.

Dire que Page était surprise serait un peu juste. Elle avait surtout l'air fébrile, las. Sans doute la soudaineté de tout ce qui se passait. Et puis, elle était en famille, peut-être ne s'était-elle pas attendue une seule seconde que quelqu'un qu'elle connaissait viendrait lui briser affectueusement les côtes. La mère des jumelles prit la parole :

"Bonjour jeune homme. Vous êtes très élégant !"

Le Celte prit un air faussement gêné, et répondit, tout en modestie :

"Oh, vous me flattez, madame !"

La maman irlandaise poursuivit :

"Eh bien écoute ma chérie, on va te laisser retrouver un peu tes copains d'accord ? On reste pas loin."

Il y eut ensuite une petite lutte, le papa rechignant à laisser sa fille seule, mais se laissant finalement convaincre par sa femme. La tornade rousse se retrouva finalement seule avec le grand blond. Sans la chaussure noire.

"Merci Kael... Moi aussi... Moi aussi ça me fait rudement plaisir de te voir."

Et comment ! Elle finirait bien par retrouver franchement le sourire. Par exemple, avec William. D'ailleurs, ce dernier allait-il venir ? Ca ferait plaisir à Page, bien sûr, mais le Celte aussi avait envie de le revoir. Il chercha vaguement du regard. Ca commençait à se remplir, ça allait devenir de plus en plus dur de localiser quelqu'un dans la foule.

"J'suis désolée si je t'ai causé du souci. J'ai... pas vraiment eu le choix en fait."

"Hein ? Roh, mais non, faut pas, c'pas ta faute ! Si t'as pas eu le choix, faut pas t'blâmer pour ça. Et puis, t'es là, tout va bien, non ?"

Bon, peut-être pas, mais ça allait certainement mieux que durant les derniers mois. La situation ne pourrait certainement jamais être pire que pendant l'année écoulée. Il fallait l'espérer.

"Alors, c'est vrai... On a gagné ? C'était comment, Poudlard, depuis mon départ ? Tu... T'as pas trop... souffert, avec les Carrow ? Et euh... tu sais qui d'autre de l'école a prévu de venir ?"

Ah ! Elle voulait faire la conversation, c'était bon signe. Elle finirait par retrouver son entrain.

"Ouais, on a gagné. C'était une sacrée bataille... Qui aurait cru que ça s'arrêterait comme ça ? C'est dingue, quand même..."

Suivant l'ordre des questions posées, Kael poursuivit :

"Après ton départ, ça s'est pas vraiment arrangé... Tout le monde a plus ou moins tâcher de poursuivre la résistance, mais plus discrètement, parce que les châtiments allaient de pire en pire... Moi heureusement, je me suis pas fait prendre, parce que, dis donc, j'aurais morflé..."

Les Black Badgers, après la Grande Salle et l'horrible sort d'Eternity, n'avaient plus mené d'action. Du moins, ils n'avaient plus lancé d'opérations retentissante. Car en cas de capture, la punition aurait été... terrible.

"Et sinon, j'imagine que pas mal de nos camarades vont être là... Je viens d'arriver, alors j'ai vu que toi..."

Alors qu'il tournait la tête pour chercher un visage familier, Fudge prenait la parole.

"Ah... Ca risque de durer un moment, son discours..."

Pendant que l'ancien Ministre parlait, le Celte se déplaça un peu, amenant Page avec lui. Il repéra alors Potter, invité à monter sur l'estrade. Ce dernier venait de quitter un petit groupe composé notamment de Slughorn et...

"Will ! Regarde, Page, Will est là !" fit-il, à voix basse.

Quelques 'chut' lui furent adressés.

"Viens, on va s'approcher doucement."

Le Franco-anglais prit la main de l'Irlandaise et se faufila avec elle jusqu'au rouquin. Il lui tapota alors l'épaule, avant de s'écarter, de façon à ce qu'il voit Page en premier. Pendant ce temps-là, les membres de l'Ordre du Phénix étaient à leur tour conviés à rejoindre Fudge. On allait leur remettre l'Ordre de Merlin. Le Celte chercha son parrain. Ce dernier avait fait partie de l'Ordre, mais il était beaucoup resté en France. Il se moquait de recevoir ou non la récompense, l'important pour lui étant la victoire. Enfin, un hommage fut rendu aux élèves ayant lutté contre le régime des Carrow. Fin du discours. La fête pouvait vraiment commencer. La première chose que fit Kael fut serrer William dans ses bras.

"Ah ! Ca fait plaisir de te voir, toi !"

Tiens, il avait bien envie de boire quelque chose. Du Champagne ? Pourquoi pas ! L'Elfe qui passait avec le plateau arrivait à point nommé.

"A la vôtre, les Brigades Rousses !"

Sven était absent et la chouette avait déposé sur le coin de la fenêtre une belle enveloppe couleur crème. Adressée à?Tiens..Famille Molovich.* Je l'ouvre ou je l'ouvre pas?* Famille ça comprenait donc Sven, Glenn, Andréa et elle même, donc finalement, elle avait bien le droit de l'ouvrir avant tout le monde non?! Et puis si elle n'avait pas ce droit, et bien, elle allait le prendre, tiens!

Tant pis pour les autres, Sven n'avait pas vraiment intérêt à s'y montrer,mais les gens du ministère n'allait pas mettre famille Molovich sauf Sven, ça aurait paru complètement stupide. Et puis ça ne se faisait pas, et au ministère, on était très scrupuleux quant à la bienséance. Le ministère, c'était censé être l'exemple après tout.

Elle déposa la lettre sur la table, les autres pourraient la lire si ils voulaient. Mais Glenn n'en aurait pas la curiosité et Andréa..et bien, lui irait sans doute, même sûrement..il pourrait donc l'y amener!Fantastique.Elle ne se voyait vraiment pas s'y rendre en solitaire, peureuse qu'elle était. Sven n'en saurait rien, ils prétexteraient aller chez des amis communs. De toute façon il y avait peu de chance que leur frère ainé soit là ce soir là. Il vadrouillait la plupart du temps en ce moment.

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Jour J

Andréa bien sûr avait pris connaissance de la missive, un léger sourire en coin s'était dessiné sur ses lèvres aristocratiques lorsqu'il l'avait reposé. Mondain parmi les Mondains, il sentait qu'il se fondrait sans mal dans la masse, encore que se fondre ne l'intéressait pas, il voudrait se faire voir, paraitre et amener à lui toutes les jolies jeunes filles de l'assistance, comme à son habitude.Glenn,lui, avait finalement accepté de suivre son frère et sa soeur jumelle, trop heureux de partager ce moment avec eux, attaché qu'il était à Gladyss.

Si Andréa se fichait comme d'une guigne d'Harry Potter et de la défaite du Lord, Gladyss, elle, était sincèrement intéressé par l'ampleur de l'évènement, elle aurait aimé voir de ses propres yeux et de plus près l'"Elu" car après tout, c'était un cas intriguant que celui de ce Gryffondor qui avait réchappé à tous les attentats menés contre lui.

Tenue habillée, oui ça ne devrait pas poser de difficulté, elle en avait quelques unes en réserve que Sven lui avait acheté un peu plus tôt dans l'année. On n'était jamais trop pourvu en tenue de soirée chez les Sangs Purs. Elle opta pour une robe courte, après tout elle était petite et fine, bleue nuit, ça irait bien avec ses longs cheveux d'un blond presque blanc, pas du tout échancrée..elle n'avait pas assez de formes pour ça. Et puis des petits talons de la même couleur parce qu'elle n'allait tout de même pas se casser la figure avec des perchoirs de 6 cm ça n'était pas de son âge , ni de son gabarit.

Andréa et Glenn étaient en costume, forcément, de bonne coupe, sortant tout droit des modèles de Mme Guipure, sur le chemin de Traverse.Ils empruntèrent le réseau de cheminette et atterrirent non loin du ministère. Ils le rejoignirent à pied afin de se mettre en forme, par chance il ne pleuvait pas. Peu après ils furent tous devant le Ministère, c'était là où travaillait Sven mais elle ne s'y était jamais rendu. C'était grand, ça en imposait, c'était effrayant.

Arrivés dans l'atrium, Glad s'aperçut que c'était noir de monde, il serait difficile d'apercevoir ne serait ce qu'une mèche de cheveux du "Survivant". Personne de connu d'elle. Merlin, elle allait finir par stresser, heureusement que ses deux frères étaient là..
Elle se retourne. Et non! Plus personne. Peut être aurait elle mieux fait de regarder droit devant elle car elle se retrouva par terre, les quatre fers en l'air sans même réaliser ce qui avait pu lui arriver.

Encore trop bouleversée et sous le choc, elle ne pensa même pas à crier sur l'éléphant qui venait d'essayer de lui briser une côté..il ne perdrait rien pour attendre.

Kirk était content de revoir Fergus, et apparemment c'était réciproque. L'homme, qui devait être un peu plus âgé que le policier, le présenta à ses deux compagnons, amis ou autre. Le jeune Kelevra fut un peu mal à l'aise, la façon dont il fut présenté était un peu trop héroïque à son gout, heureusement que peu de gens connaissaient ses antécédents judiciaires. Il ne fut pas étonné que son ami soit devenu professeur, malheureusement il n'était pas à Poudlard, qui pour lui était l'école la plus prestigieuse, mais surtout, il ne pourrait pas être un des enseignants de Calvin. Les Runes, voilà une matière ou l'ancien Gryffondor avait été très fort de sa scolarité, et il avait amélioré son savoir lors de ses voyages un peu partout dans le monde, et pourtant il était sûr qu'il n'avait pas 10% des savoirs de son ami, impressionnant cet homme là.

- C'est un plaisir partagé Fergus, désolé de ne pas vous avoir donné de nouvelles depuis quelques temps, dit-il avec un sourire avant de se tourner vers les deux autres hommes. Enchanté Monsieur Britannia, professeur de potion, intéressant, je n'étais pas très fort dans cette matière durant ma scolarité, mais j'ai toujours trouvé impressionnant de savoir mélanger des ingrédients pour créer des potions, c'est admirable. Enchanté Monsieur Malone, êtes-vous aussi professeur ?

Kirk n'en revenait pas d'avoir serré la main d'inconnus, il détestait ça, mais étant donné qu'ils étaient en compagnie de Fergus, il s'était forcé. Heureusement qu'il avait mis des gants de soirée, il n'aurait qu'à les bruler une fois chez lui. Ce soir, il s'était promis de ne pas être chiant, il allait donc se forcer à faire toutes les formalités de rencontre, maintenant que ses gants connaissaient leur futur, autant les « salir » le plus possible, au prix qu'il les avait payé. Les trois hommes commencèrent à parler de Londres et de ses atouts, le jeune Kelevra était tout à fait d'accord avec ce qu'ils disaient, sur les grandes lignes. Il comptait participer un peu à la discussion, un peu, pour montrer qu'il était capable de s'intéresser à un sujet de discussion banal.

- Je vis entre Londres et un petit village de France où se trouve la maison de mes ancêtres, mais effectivement, cette ville est merveilleuse. Tout est proche, et un grand nombre de sorciers y habitent, ce qui facilite la vie social,commença Kirk avant de remarquer une fiole dans les mains de son ami, qu'il s'empressa de saisir.Monsieur Montgomery, que faites vous avec une fiole dans les mains, enchaîna-t'il pendant qu'il examinait le contenu. De la chance liquide ? Si vous comptez recevoir un Ordre de Merlin en buvant ça, je ne suis pas sûr que ça marche, mais sinon, un peu de chance ne fait de mal à personne, termina-t'il en rendant la petite fiole à son propriétaire.

Après avoir fini sa phrase, il entendit Fudge s'éclaircir la gorge, en regardant autour de lui, il remarqua peu de sorcier se tourner vers le Ministre. Ce dernier arrangea ça avec Sonorus, et dès ses premiers mots, un silence s'installa dans l'Atrium alors que tout le monde se retournait vers lui. Il entama un discours de bienvenue, et arriva même à dire « Lord Voldemort », lui, l'homme qui avait refusé quelques années plutôt de voir la vérité en face quant au retour de celui qui avait fait frémir tant de sorcier. Puis il demanda au héro national, Harry Potter, de venir le rejoindre, avec ses deux acolytes de toujours, Hermione Granger et Ronald Weasley. Ce fut ensuite au tour des membres de l'Ordre du Phénix de venir sur l'estrade, après avoir été nommé. Kirk s'excusa auprès des gens avec qui il parlait pour monter avec ses collègues. Beaucoup étaient présents, mais malheureusement certains n'étaient pas venus, comme Griffin, et d'autres étaient morts. Le policier essayé d'être au fond, le plus en retrait possible, après tout, ce n'était pas une des personnes les plus importantes, ni celui qui avait causé le plus de problèmes à l'ancien Régime, une fois son Ordre de Merlin reçu, ce qui était une grande fierté pour lui, il retourna se « cacher ». Fudge continua sur les membres décédés, ce qui eû pour effet de prendre une larme aux yeux rouges du jeune Kelevra, ces gens avaient tant mérité d'être là ce soir, et pourtant, ils étaient morts dans la dernière bataille, pour la plupart. Le Ministre termina son discours en « félicitant » les élèves de Poudlard, qui avaient dû supporter les Carrows pendant toute une année. Une fois le dernier mot sorti, il se dépècha de descendre, pour rejoindre Fergus. Dans sa précipitation il bouscula une jeune fille qui passait par là. Il adopta un sourire de pardon avant de proposer sa main pour que sa victime puisse se relever.

- Excusez moi, Mademoiselle...

Il laissa un blanc pour que la jeune fille puisse se présenter.

Bien heureusement, c'était du parquet, pas du carrelage. Sinon elle y aurait laissé un membre, les gens étaient vraiment sans gêne, balourds, maladroits, poufsouffles, horripilants. Bref,elle détestait l'humanité entière à l'instant même. Oser mettre à terre la descendante de la pure et slave lignée des Molovich, quel culot! Non mais oh!

Elle n'était pas un sac de viande non plus, il fallait la traiter avec ménagement, pas la balancer à l'autre bout de la pièce après l'avoir percuté. Vilain individu que celui qui lui avait mis le rouge aux joues, de fureur, et de honte!Elle si réservée avec les parfaits étrangers avait l'impression que tous la fixaient à présent.
Il n'en était rien car elle n'était pas le centre du monde, ni du ministère,ni du monde magique, ni de la pièce, ça c'était le garçon brun aux cheveux ébouriffés et aux yeux verts, plus vifs que les siens.

Se frottant la tête un bref instant, elle accepta la main tendue. Après tout l'homme, car c'était une main et une voix d'homme, pas de garçon de son âge, ni même de fillette ou de femme, était en tort et il devait le réparer, c'est à dire relever ce qui avait été heurté par lui, c'est à dire elle même. De la poigne en tout cas, c'était appréciable.

Retournant parmi les êtres se tenant sur leurs deux jambes, sortant de l'affreux monde des rampants, elle s'aperçut qu'il avait les yeux rouges. C'était un peu ..troublant. Les vampires disait on avait les yeux de cette couleur, encore qu'elle n'en avait jamais rencontré. Elle espérait qu'il n'en était pas un. Sinon elle préfèrerait se tenir à cent pieds de lui. Se redressant, la tête haute, mais les joues toujours aussi rouges et les yeux craintifs, elle n'eut pas le cran de se plaindre,pourtant elle avait de quoi!

Une médaille , il avait une médaille, un des héros du jour apparemment, pourtant elle ne l'avait jamais vu dans la Gazette du sorcier, et Merlin sait qu'elle se serait souvenu d'un homme avec des yeux couleur sang! Elle aurait bien voulu pourtant lui crier dessus. Mais crier sur un héros de guerre serait mal vu, et puis devant tout le monde, ce serait vraiment contre les bonnes manières, elle ne lavait guère son linge sale en public..sauf avec certaines personnes qu'elle détestait cordialement.

Et puis en même temps, oui..il lui faisait trop peur pour qu'elle puisse le faire. Il s'excusait à présent, ce fait la calma. C'était involontaire après tout, il n'avait pas délibérément fait exprès de la faire tomber. Fallait pas pousser la paranoïa quand même. Glenn le lui aurait dit à coup sûr! Elle vit Andréa la regarder de loin ricanant légèrement mais envoyant un regard assassin au balourd.

-Molovich Monsieur, Gladyss Molovich. Et je crois que je peux vous excuser ou du moins je vais essayer. Mais vous n'y êtes pas allé de main morte, il faut l'avouer.

Souffla t elle d'une voix calme et douce,même si au fond elle ne voyait pas en quoi ça le regardait .

Elle esquissa un pas pour s'éloigner, mais se retint un instant, après tout, elle avait bien envie de savoir qui était cet homme là.

-Et..euh..puis je savoir qui m'a par sa maladresse étendu à terre?

Le ministère pouvait être fier d’avoir organisé une soirée mémorable, les personnes venues étaient si contentes de se retrouver et célébrer la plus belle nouvelle que connu le monde depuis bien longtemps. L’espoir brillait dans leurs yeux et l’avenir qui profilait semblait éclatant. On pouvait sentir cet éclat dans le regard du jeune Fergus, les troubles du passés étaient finalement terminés, et à regarder comme il se sentait bien avec ses compères à boire du champagne, à déguster des petits fours délicieux et à observer la jeune femme qui l’intriguait, cette évènement était peut être le début d’une nouvelle vie où tout semblait possible.

Rien ne pouvait entraver la bonne humeur du professeur de runes, la soirée lui avait permis de faire des rencontres intéressantes. Il avait été agréablement surpris de rencontrer un professeur de l’UMA, qui plus est professeur de potions. Fergus avait eu l’occasion de déchiffrer nombreux grimoires contenant des recettes de potions, de plus, c’était une matière qu’il appréciait beaucoup lorsqu’il n’était qu’un étudiant. Il fit également la connaissance d’un étudiant assez spécial, on pouvait dire qu’il savait ce qu’il voulait et il s’adressait aux professeurs comme s’il avait à faire à des amis, ce qui ne dérangea guère le Montgomery, bien au contraire, il était ravi d’avoir rencontré le jeune homme.

_ Oui bien sûr, vous pouvez m’appeler Fergus sans problème, lui avait il dit d’un sourire amical.

Alors que le Montgomery observait la jeune femme qui demeurait toujours seule au grand étonnement du professeur de runes. Le jeune Grégory semblait l’avoir remarqué et c’est alors qu’il prit la parole décrivant la jeune rousse comme une femme fatale. Fergus eut un petit rire amical trouvant la description du jeune Malone bien exacte.

_ Je ne peux pas vous dire le contraire, et je ne me vois pas assez veinard comme vous dites. Avait-il finit sa phrase d’un petit sourire, mais lorsque l’étudiant sorti une petite fiole, l'écossais avait tout de suite compris de quoi il s’agissait. Felix Felicis, une potion très difficile à fabriquer mais dont les effets étaient particulière extraordinaire, de la chance en liquide, et le professeur n’arrivait pas à y croire.

_ Mais comment vous avez fait pour en avoir, avait presque murmuré le Montgomery. En observant avec attention le liquide doré, il était sûr que la potion avait été bien préparée. En tenant le flacon. Il ré-observa un instant la jeune femme et commençait à se dire que finalement il avait une chance de pouvoir la séduire, mais serait-ce honnête de faire cela ? Il en doutait, mais le jeu en valait la chandelle.

Alors qu’il allait décider à se lancer, Kirk Kelevra venait de s’adresser à lui. Ce dernier était membre de l’ordre du phénix et était présent pour recevoir une distinction pour service rendu au monde magique pour avoir combattu le célèbre mage noir. Après les présentations, le petit groupe se mit à parler de Londres et tout le monde semblait d’accord pour dire que c’était une grande ville. Fergus qui vivait autrefois dans le manoir familiale en Ecosse avait finit par acheter un appartement dans la capitale britannique qu’après ses études à Poudlard voulant tellement vivre sans être constamment sous les regards de sa famille. Mais suite à ses nombreuses recherches, il n’avait pas tellement eu l’occasion de passer du temps en Angleterre.

_ Londres est l’une des villes les plus exceptionnelles qui m’ait été donné de voir. C’est un peu le centre du monde, même si j’apprécie la France où j’y ai passé aussi quelques temps pour quelques recherches. Oui Gregory ! Trinquant à la bonne fortune de cette rencontre, avait dit Fergus d’un grand sourire, tenant un verre de champagne de la main droite et le Felix Felicis de la main gauche, cette soirée était sous le signe de la chance, se disait le professeur de runes.

Alors qu’il observait la fiole qu’il tenait, Kirk l’avait remarqué et la saisit aussitôt ce qui avait un tantinet dérangé Fergus, et lorsqu’il comprit que c’était de la chance liquide, il la remit à son possesseur avec une petite blague amicale.

_ Oh je n’oserai jamais prétendre à un ordre de merlin, je ne pense pas être de cette catégorie de sorciers, je suis plus un chercheur et un historien qu’autre chose. Souriant à son ami c’est alors qu’il entendit l’ancien ministre de la magie qui s’apprêtait à faire le discours officiel. Tout le monde se tourna vers l’estrade, attentif à ce qu’il allait dire.

Le discours de l’ancien ministre avait été éloquent et Fergus avait été ému par l’honnêteté de Fudge, il s’attendait plus à un discours de politicien, mais il sentait que c’était l’homme qui parlait et sans détours. Et lorsque Harry Potter et ses amis ainsi que les membres de l’ordre du phénix montèrent à l’estrade pour recevoir leur distinction, le sorcier ne pouvait s’empêcher d’être reconnaissant pour ce qu’ils avaient fait. Un important chapitre de l’histoire de la magie venait d’être clôt. A la fin du discours alors que tout le monde applaudissait les héros. Fergus ressorti la fiole contenant le Felix Felicis, il était temps de mettre sa chance à dur épreuve.

_ Bon… Je crois qu’il est temps, avait dit le Montgomery à Grégory et Téoblad alors qu’il était un peu stressé par ce qu’il comptait faire… Souhaitez moi bonne chance, avait il finit sa phrase d’un sourire complice.

C’est alors qu’il retira délicatement le bouchon de la fiole, hors de question de faire tomber une goûte de ce fameux breuvage, et bu tout le liquide qui s’y trouvait. Il stressa au début se demandant ce qui allait se passer et puis tout à coup, il se senti si bien et aussi léger qu’une plume, un grand sourire ornait son visage ébahi. Il scruta toute la salle et se retourna vers ses deux compagnon et prit la parole :

_ C’est excellent ! Je vous laisse et merci Greg

A peine avait il dit cela qu’il se dirigea vers la jeune femme qu’il ne pouvait s’empêcher d’observer durant la soirée, en arrivant prés d’elle il leva avec assurance son bras droit claquant des doigts et s’adressa à elfe de maison sans même le voir
_ Deux coupes de champagne, une pour moi et une pour la belle demoiselle avec qui je suis. Il avait dit cela de façon que cela soit assez audible pour la jeune femme. A l’entendre on aurait pensé qu’ils étaient ensemble, Il n’avait jamais été si entreprenant de sa vie. En arrivant juste devant elle, il prit la parole avec toujours autant d’assurance :

_ Bonsoir, je dois vous avouer que je vous ai observé depuis le début de la soirée et je n’arrive toujours pas à comprendre comment une si belle femme que vous peut se trouver seule. Et en bon citoyen, je ne peux me résoudre à vous laisser seule. Il posa délicatement sa main sur son dos alors qu’un elfe apportait la commande de Fergus, ce dernier était presque étonné du geste qu’il venait de faire. Il prit un verre de champagne et se tourna vers elle reprenant la parole :

_ Je ne me suis pas présenté, je suis Fergus Montgomery… Appelez-moi Fergus. Vous êtes ?

C’était complètement incroyable, Fergus n’avait d’assurance que lorsqu’il discutait de sa profession, c’était assez étonnant de voir ce qu’un liquide pouvait changer. *

[ Dis moi s’il faut changer quelque chose ]

La mine un peu ahurie, Mole se laissait porter par le flot compact de sorciers, essayant maladroitement de ne pas enfoncer sa canne sur le pied de quiconque, ni de choir par manque d'appui. La foule s'était densifiée auprès de l'estrade pour la remise des décorations, et il n'était pas évident d'y réintégrer les membres de l'Ordre qui redescendaient les marches. Inévitablement, les présents étaient compressés, et il ne fut guère étonnant qu'Edward se fit bousculer à plusieurs reprises. L'homme responsable de la dernière bousculade en date s'excusa platement, et Mole esquissa un sourire idiot en guise de remerciement, ayant encore du mal à redescendre de son petit nuage. Il essaya même de se dégager, mais l'opération se solda en échec cuisant. Ils étaient donc condamnés à rester ensemble pour quelques instants. Autant le rendre un peu moins pénible.

- Je le crois aussi. Navré de cette proximité embarrassante.

L'espoir d'une éventuelle décompression ne semblait pas encore poindre, aussi le binoclard essaya-t-il de décaler sa canne entre les sorciers pour pouvoir y prendre appui et soulager son genou qui commençait déjà à se faire entendre.

- Puisque nous voilà contraints à rester ensemble quelques instants, autant faire les présentations. Mole, Edward Mole, Oubliator... Et comme vous avez dû le comprendre... euh... ancien membre de la résistance, annonça le brun, en tendant tant bien que mal sa main entre les corps compressés en direction de son interlocuteur.

Eh bien, quel pedigree. Jamais Ed' n'aurait songé se présenter un jour ainsi. Néanmoins, c'était la vérité, et s'il n'y avait qu'un soir durant lequel ce titre de "résistant" serait à propos, ce serait celui-ci. Il adressa un sourire à son vis-à-vis tout en le détaillant. Etrange. Un sentiment troublant. L'impression confuse d'avoir déjà croisé le jeune homme. Mais Mole avait beau fouiller dans les recoins de son impressionnante mémoire, impossible d'en être certain. Cela était très déstabilisant pour l'employé du Ministère.

- Nous connaîtrions-nous ? J'ai le fâcheux sentiment de vous avoir croisé quelque part naguère sans pour autant réussir à m'en souvenir... Le comble pour un Oubliator, n'est-ce pas ?

Il avait beau scruter les pupilles vertes, détailler le visage, rien n'y faisait... Horriblement frustrant.

[HJ : Ed' ne se souviendra pas de toi malgré sa mémoire eidétique, puisqu'il t'a juste entraperçu le soir de nouvel an et qu'il s'est pris un sort d'Oubliette dans les dents peu après. Mais je trouvais plus sympa de laisser planer le doute. Si ça te dérange, MP, et j'édite !]

Effacée dans un coin de la pièce, méconnaissable au milieu de cette foule de têtes connues ou anonymes, Ella ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle n'était pas à sa place. Elle, l'ancienne mangemort, s'incrustant dans une soirée à la gloire des vainqueurs. L'un des buts inavouables expliquant sa présence ici était Arsène. Une part d'elle même ne voulait plus entendre parler de lui, mais une autre part de son être avait besoin de s'assurer qu'il s'en était sorti indemne et qu'il allait bien. Les gens autour d'elle semblaient heureux, enjoué, ils buvaient, riaient, se saluaient, s'enlaçaient, comme s'ils faisaient d'une belle et grande famille. Les membres de l'ordre du phénix formait naturellement un groupe un peu à part, encore plus soudé que les autres..

Bientôt Fudge commença enfin son discours et le silence se fit. Elle ne l'écouta qu'à moitié jusqu'à ce en arrive à parler de Voldemort. Alors maintenant, ils osaient prononcés le nom. Même la pire poule mouillée de la création en la personne de Fudge osait le dire haut et fort, lui retirant toute sorte de respect. On pouvait bien le haïr mais de là à nier la toute puissance de ce mage noir, il y avait un pas et il venait d'être franchi. L'ancien ministre de la magie entreprit d'appeler les grands vainqueurs un par un afin de leur remettre l'ordre de Merlin.

Faith s'avança sur l'estrade la première et le regard étincelant de la ténébreuse resta braqué sur elle. Un complexe mélange d'amertume, de colère, de déception et de tristesse s'empara de la légilimens tandis qu'elle détaillait cette fille d'une parfaite banalité. Qu'avait-elle de plus ? Elle n'était même pas si jolie. Comment Arsène avait-il pu la préférer elle ? Oui bien sur... Faith était une gentille fille, membre de son stupide ordre du Phénix, une fille droite; une bonne personne sans aucun doute. Ella n'était sans doute pas assez bien pour lui, après tout, elle était une mangemort.. C'était probablement mieux ainsi. Les gentils restent avec les gentils, tout est bien qui fini bien. Ce fut bientôt au tour du sexy médicomage de monter sur l'estrade, tandis qu'un vide immense l'envahit alors qu'elle observait Arsène.

Sa vieille blessure recommençait à saigner. Il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas ressenti. Presque 4 ans, elle était encore à Poudlard. Et voilà, ça recommençait. Elle avait tout fait pour ne plus jamais ressentir cette perte et ça recommençait. Il fallait qu'elle se reprenne. Oublier, enfouir les souvenirs avec leurs émotions empoisonnées, et passer à autre chose avant qu'il ne soit trop tard.
Tout était tellement plus simple lorsqu'on se montrait impitoyable, sans coeur, lorsqu'on commettait les pires atrocités pour s'endurcir et au final ne plus être capable de ressentir. La ténébreuse attrapa une coupe de champagne sur le plateau d'un elfe de maison qui passait par là et la vida d'un trait avant de s'en débarrasser. C'était la quatrième qu'elle descendait sans bien s'en rendre compte depuis que Fudge avait commencé à remettre les ordres du phénix, mais à peine l'avait-elle terminé qu'elle en voulait déjà une autre.

Un homme passa près d'elle. Elle ne l'aurait sans doute pas remarqué s'il n'avait pas claqué des doigts avec une telle assurance pour commander deux coupes de champagne. Deux coupes dont une pour elle. Merlin soit loué de lui envoyer ce sauveur. On pouvait dire qu'il tombait à pic.

- Je vous remercie. Souffla-t-elle un peu surprise.

La ténébreuse dévisagea l'inconnu, des cheveux bruns ondulé, un sourire franc et bienveillant, il devait avoir la trentaine, pas d'alliance à son doigt. En somme un séduisant célibataire. Il était exactement ce dont elle avait besoin pour oublier.

- Je crois que j'ai tendance à faire fuir tous ceux qui m'approchent. Je ne suis pas exactement le genre de personne à qui il faut s'attacher mais votre compagnie est la bienvenue.

Expliqua l'Allemande avec un léger sourire un peu désolée. Elle saisit la coupe de champagne gracieusement offerte par le parfait gentleman dont le geste attentionné laissait entendre qu'il n'était pas effrayé le moins du monde. Sa compagnie était agréable. Fergus Mongomery.. Un nom qui sonnait noble. Quant à son identité à elle, elle ne pouvait pas la donner. Ce serait trop risqué.

- Katherine. Katherine Wulfried. Inventa-t-elle, choisissant le premier prénom qui lui passa par la tête, suivit du nom de jeune fille de sa grand mère. Enchantée.

Son regard caramel plongé celui de l'homme qui lui tenait compagnie, elle s'efforça à boire sa coupe avec modération. La présence de l'inconnu semblait lui bénéfique. Cela avait au moins l'immense avantage de chasser ses idées noires, quand bien même ce ne serait pas fait pour durer.

- Alors vous êtes professeur ? Enchaîna t-elle spontanément pour faire la conversation, persuadée qu'il venait de le lui dire alors qu'il l'avait peut être seulement pensé. Vous enseignez à l'Université ?

-Non, je suis seulement étudiant.

Répondit-il à la question du dénommé Kirk, amusé de la confusion. Londres étaient une très belle ville en effet. Mais en toute honnêteté le sujet ne l'intéressait guère. Gregory n'avait jamais été un passionné de tourisme alors en dehors des clubs et des casinos qu'il fréquentait il ne sortait pas trop. Les musées et autres bâtiments culturels pouvant faire la richesse d'une ville n'étaient pas sa tasse de thé.

- Ce que j'aime surtout dans cette ville, ce sont les pubs les boîtes de nuit et les casinos. Mais un jour il faudra que je teste Las Vegas.

Le jeune homme proposa alors de porter un toast.
Il eut tout juste le temps de lever son verre pour trinquer qu'un parfaite inconnue lui tomba littéralement dans les bras. Comme quoi ! Ça marchait aussi sans félix ! Incroyable. Il n'avait qu'à tendre les bras et voilà qu'une jolie fille venait l'aborder. Il aurait juré qu'elle l'avait bousculé exprès pour engager la conversation, technique de drague bien connue. Et franchement ça ne le dérageait pas le moins du monde, au contraire. La délicieuse demoiselle rosit légèrement tandis qu'elle bredouillait des excuses, expliquant qu'elle était désolée.

- Ne le soyez pas.

Répliqua le brun avec un sourire charmeur. Glissant une main dans le dos de l'inconnue, il l'aida à retrouver sa stabilité. La jeune fille lui tendis presque aussitôt la main en se présentant et Gregory ne se fit pas prier pour la lui serrer.

- Gregory Malone, étudiant. Et voici Teobald Britannia et Fergus Montgomery. Déclara-t-il en désignant tour à tour les deux enseignants. Vous voulez boire quelque chose ?

L'étudiant arrêta un elfe qui passait passer par là afin que la jeune Méllie puisse faire son choix, quand la voix de Fudge magiquement amplifiée résonna dans l'Atrium. Ce fut un joli discours quoi qu'un peu long lorsque l'homme au chapeau melon vert commença à nommer un par un chacun des membres de l'ordre du phénix pour leur remettre leur récompense. Greg tira une nouvelle bouffée de cigarette, s'exhortant à la patience puis applaudit chaleureusement lorsque Fudge eut terminé. Profiter de la soirée, voilà une bonne résolution. D'ailleurs il semblait que Fergus comptait bien l'appliquer au mot puisqu'il estima qu'il était tant de tester le pouvoir de la petite fiole de chance liquide.

- Bonne chance mon ami. N'oubliez pas de nous la présenter.

Se tournant alors vers Teobald, il ajouta:

- Je parie 2 gallions qu'il finit la soirée avec.

Le membre de l'Ordre du Phénix n'en revenait pas. Il était en train de s'excuser auprès d'une gamine qu'il avait bousculé légèrement. Il se demanda si la petite n'était pas une actrice qui avait fait exprès de se jeter par terre pour ensuite porter plainte et gagner beaucoup de gallions. Là, elle était en train de lui parlait, pendant qu'il lui adressait un sourire charmeur, si un de ses collègue le voyait, Kirk se ferait balancer à Mark pour pédophilie. Il s'en foutait un peu de l'avis des gens, après tout, la gamine était surement plus vieille que Calvin, et il s'excusait simplement, c'est pas comme s'il lui avait proposé d'aller à l'Hotel.

- Et..euh..puis je savoir qui m'a par sa maladresse étendu à terre?

- Kirk Kelevra, membre de la Brigade Magique et de l'Ordre du Phénix, seulement, dit-il avec ironie. Puis-je vous offrir un verre à boire pour m'excuser ?

Sans attendre de réponse, le jeune homme saisit deux coupes de champagnes, et donna l'une d'elle, la moins remplie, à Gladyss. Kirk n'allait pas tarder à partir du Ministère, il n'avait plus grand chose à faire maintenant qu'il avait reçu son Ordre de Merlin. Peut-être pourrait-il draguer quelques minettes, ou des serveuse, ou peut être que Fergus l'autoriserai à le rejoindre avec la jolie demoiselle pour un plan à... Non, fallait pas rêver en plus, surtout que le professeur aurait du mal à passer après la perfection du policier (chevilles). En pensant à ce qu'il venait de penser, le jeune garçon toujours planté à coté de sa victime, se définit comme "un gros chien". Comment pouvait-il dire ça sur un ami, et en plus, un ami de bar qui n'hésitait pas à payer sa tourner, quoique dans ce domaine, l'ancien rouge et or était plutôt un pigeon. Il utilisait ses gallions pour payer des coups à boire à des ivrognes inconnus. Il sorti de ses esprits, quand une voix inconnue s'adressa à la personne à côté de lui, la méchante Serdaigle.

- Salut! Je m'appelle Alix et toi?

"NAMEHO!!! On s'adresse au plus vieux en général!!"

Voilà la première chose que Kirk pensa en regardant le jeune homme. Il avait une belle gueule, mais que voulait-il, draguer la jeune fille ? Les voir ensemble semblerait moins louche que le couple actuelle. Dernière le garçon impoli se trouvait deux.... roux. C'était quoi au juste, des jumeaux ? Non ils ne se ressemblaient pas du tout, à part leur chevelure de feu. S'il avait été moldu, il aurait sorti des blagues sur la couleur des cheveux, du genre "Avec deux roux de secours, on a pas peur de crever Mouhaha" mais il était sorcier, et se déplaçait sur un balais, qui n'avait donc pas de roux... de roues. Il se racla la gorge pour qu'on remarque sa présence, au quand même, il n'était pas personne, il venait de recevoir un Ordre de Merlin. Certes, s'il ne s'était pas caché sur l'estrade, on l'aurait peu-être reconnu plus rapidement.

- J'vais tout faire peter... Dit-elle avec l'accent Corse qu'elle avait hérité de sa mère. A un, deux, TROIS !!!! Ha ha...

- LILOU !!!!

* Oups... *

- C'est quoi ce bruit ?! Et qui a mit une cuillère dans le micron...micra...micronzonde ???!!!

- Heu... bah c'est à dire qu'en fait... Le micralonde que tu avait trouvé...Ne cuit pas tout...Elle baffouillait devant l'air menaçant de son père, qui tremblait de colère.

- MAIS BIEN SUR QU'IL NE CUIT PAS LES CUILLERES A CAFE!!!!!!

- Heu... Vraiment? Lilou adopta son air étonné, presque ahuri. Oh c'est dommage...Bon, j'vais te laisser, faut que j'aille me préparer... Elle prit ses jambes à son cou et filla dans sa chambre, son père ayant tout juste le temps d'ouvrir la bouche pour répliquer.
La gamine ferma la porte et se laissa tomber sur son lit.

- Pouhaha je suis trop forte!!! J'lai-trop-bien-rou-lé-dans-la-fa-rineuh !!!! Hé hé...

* Et en plus, j'me casse et...MERDE, chuis en retard!!! *
La Griffondor réfléchit vite : elle était en jean. Heu...En jean pour ce genre de soirée c'etait bof-bof quand même... Robe? * Bon ok, robe... * Lilou jeta toutes les fringues de son armoire sur son lit, vitesse grand V. * Heu...J'ai pas de robe... * Jupe? * Bon bah...Jupe.*
Elle tomba sur la même jupe noire qu'elle avait portée à la Sang Pur Party, elle l'enfilla avec le même chemisier blanc. * Se coiffer ? Pfff * Lilou déméla vite fait ses cheveux noirs qui lui tombait maintenant jusqu'en bas des fesses.

- Yeah, j'assure trop.

Elle descendit les escaliers et passa discrètement devant son père qui essayait manifestement de réparer le micro-ondes. Manque de bol, elle buta dans le fauteuil et Mr Deprunay fit volte-face.

- Lil...Où tu vas comme ça?

- Je vais... A la reception en l'honneur de Harry Potter ! Mieux ne vallait pas mentir, car son père l'aurait découvert tôt ou tard.
Puis elle se jetta dans la cheminée, attrappa furtivement une poignée de poudre de cheminette, et prononça haut et fort, - Ministère de la magie, ATRIUM !
Arrivée à destination, Lilou éclata d'un grand rire. * I've got the power ! * Son père pourrait être là d'un moment à l'autre, et sur cette pensée, elle se dissimula dans la foule.
Le discourt venait tout juste de commencer. On récompensa les membres de l'Ordre du Phénix, la Griffondor les applaudit et siffla, les deux doigts dans la bouche.
Lilou apperçut la tignasse noire de Harry Potter, le survivant, puis se précipita et lui serra la main avec enthousiasme. - Je suis vraiment très heureuse de vous rencontrer. Vous nous avez tous sauvé.
Sans attendre de réponse, elle se freya un chemin parmis la foule, droit vers l'étalage de boissons qui n'attendait qu'elle. Au passage, Lilou reconnut quelques élèves de Poudlard, dont Gladyss, Page Mc Henry et bien d'autres.
La brunette attrappa un verre de champagne, le plus remplit, et le vida en deux fois.
* C'est aussi bien qu'aucun adulte ne me voie faire ça. Alors restons discrète. Pour l'instant. *
　

- Non Maman, je veux pas y aller !

Protesta la poupée blonde avec une voix qui montait de plus en plus dans les aigus. Non non et non ! Elle ne mettrait jamais les pieds à cette maudite réception. Oui c'était bien que l'autre face de serpent soit mort, oui elle était contente que Potter est gagné, mais non elle n'irait pas à cette soirée stupide, faire du lèche à un Gryffondor ! Ce serait la pire des humiliations ! Naturellement, Pénélope Dawster, ancienne rouge et or de son état, n'était pas de cet avis. En fait elle serait sans le moindre doute ravie que la petite fasse ami-ami avec tous ces lions bons à rien et incapables, né-moldus, roux et autres racailles du genre.. Il n'en était pas question !

- Bon maintenant ça suffit Ange, tu viens avec nous, nous allons à cette réception ! A cause de toi on est déjà en retard !

Et c'était tant mieux, plus elle parviendrait à retarder le moment du départ, plus elle aurait de chance de ne pas y aller du tout.. Ses parents finiraient bien par céder en voyant qu'ils ne pourraient la faire changer d'avis, non ? Non...

- Mets tes chaussures et on y va, par la barbe de Merlin ! S'énerva la mère de famille, dont le calme et la douceur pouvait vite virer à la fureur quand Ange s'y mettait. Oui ça, pour faire enrager les Gryffondors, la peste était très douée et ça valait aussi avec sa mère. L'ennui, évidemment c'est que c'était sa mère.. Donc cette dernière avait les moyens de la forcer à obéir, enfin du moins, elle pouvait facilement lui pourrir l'existence en la privant d'argent de poche par exemple..

-Mais Maman !! Se plaignit-elle encore avant de se tourner vers son père l'air suppliant. Dis quelque chose toi aussi !

-Ce n'est pas la peine de me regarder comme ça, je ne prendrais pas ton parti cette fois. Tu vas nous accompagner.

La ton utilisé était ferme et décidé.. Il ne changerait pas d'avis, même si elle faisait des yeux de bébé chien battu. Mince... Son dernier espoir de salut venait de s'envoler avec le refus catégorique de Lucien d'intervenir en sa faveur. Excédée et pleine de mauvaise foi, la gamine répliqua:

- Pff.. tout ça parce que t'a eu une promotion, tu te sens obligé de faire du lèche botte..

Ange ne le pensait pas vraiment, mais ses réflexes bien aiguisés de langue de vipère ne la quittait pas et exaspérée comme elle l'était, il ne lui restait que ça.

- Ne parle pas comme ça à ton père, jeune fille ! Sois tu enfiles ces chaussures immédiatement, soit tu restes pied nus ça m'est égal. Dans tous les cas nous partons.

Voyant qu'elle n'avait plus vraiment le choix, la Serpentard enfila de mauvaise grâce ses ballerines blanches, assortie à la robe d'été qu'elle portait et traina les pieds jusqu'à la cheminée. Evidemment, elle passait la première histoire que ses parents soient certains qu'elle ne se défile pas. Furieuse, elle attrapa une poignée de poudre de cheminette et la jeta plus violemment que nécessaire dans l'âtre.

- Ministère de la magie !

Pendant une fraction de seconde, elle avait été tentée de dire chemin de Traverse, mais sa mère aurait probablement mis à exécution sa menace de résilier son abonnement à TeenWitch magazine et de revendre toute sa garde robe.

Le temps d'enlever les quelques cendres qui s'étaient déposées sur sa robe, ses parents l'avaient rejoint dans l'Atrium. Sa mère l'attrapa par la main, pour être certaine qu'Ange les suive au lieu de rester cacher dans son coin et se dirigea d'un pas résolu vers la crème du ministère. Le ministre de la magie, le directeur de la justice magique et sa compagne, ainsi que d'autres magistrats, directeurs de département, membres de l'ordre du phénix etc.. Evidemment juste à côté de ce groupe là, se trouvait le pire rassemblement de Gryffondor que l'on puisse imaginer. Potter, Craig, McHenry, Deprunay ainsi que d'autres dont le nom lui échappait.. Et oh ! Alix ! Pourquoi ça ne l'étonnait pas de le voir tel un poisson dans l'eau au milieu de cette bande de dégénérés ?

- Allez, va dire bonjour à tes amis !

Ordonna Madame Dawster, en poussant sa fille vers le groupe en question. Ange devait avoir l'air d'un chat sauvage qu'on essaie de mettre dans l'eau, tous poils hérissés et toutes griffes dehors pour tenter désespérément de résister.

- Mais c'est pas mes amis !

Le regard assassin que lui lança sa mère mis un terme à sa veine résistance. Elle n'avait pas le choix. Peut être que si elle ramenait à sa mère l'autographe de Potter celle ci finirait par lui foutre la paix. Ange préférait même pas regarder la décoration de la salle ça aurait suffit à la rendre malade. Rageant intérieurement, la vipère se dirigea vers la bande à Potter, l'air renfrogné et on ne peut moins avenant. Bras croisés, tête baissée, la blonde se planta en face du grand héros de la soirée et marmonna un morne « Salut. » avec un air sombre qui en disait long sur son déplaisir de se trouver ici. Son humiliation était on ne peut plus totale.

Donc, le petit jeune qui fumait s'appelait Grégory Malone et était étudiant ! Trois des personnes présentes dans la conversation auraient donc l'occasion de se croiser à l'Université de Magie Avancée. Pendant la suite de la discussion, Teobald resta silencieux. Même lorsque Greg sortit une fiole... de Felix Felicis. Le professeur de potions reconnut immédiatement l'élixir. Mais comment ce petit-là s'était-il procuré un tel breuvage ? Le préparait-il lui-même ? Possible. Quoiqu'il en soit, cela eut de l'effet sur les deux autres, Fergus et Kirk. Ce dernier avait d'ailleurs l'air d'un homme assez... particulier. Teo vida sa coupe de Champagne d'un trait alors que l'étudiant repérait une jeune femme à l'écart. Aha ! Est-ce que ce cher Felix permettrait à celui qui l'oserait d'aborder cette femme, et plus si affinités ? La pensée fit sourire le Britannia.

Lui-même avait de temps en temps usé de la potion dorée. Jamais, bien entendu, dans un cadre où son absorption était illégale. Mais chaque fois, ses journées avaient été parfaites. En fait, il en avait bu quatre fois. Ce qui était amplement suffisant. Une journée où tout vous réussit va bien parfois, mais ça ne doit pas se reproduire trop souvent. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'on peut devenir accro. Comme à n'importe quelle drogue que s'injectent ou que fument les Moldus. Mais revenons à la discussion.

"Ah, les casinos... Heureusement que les Moldus ne connaissent pas Felix !" fit Teobald, avec un clin d'oeil malicieux.

Et Las Vegas... Quelqu'un qui gagne beaucoup en peu de temps, ça alerterait, et du coup, Gregory passerait du temps aux contrôles pour qu'on s'assure qu'il n'avait rien absorbé d'illégal... pour les Moldus. Ensuite, au moment du toast, Malone fut bousculé par une jeune fille... Elle devait être une élève... de Poudlard. Après s'être confondue en excuses, elle se présenta. L'étudiant se chargea de le faire pour les deux enseignants.

"Bonsoir, Mellie Foster. Elève à Poudlard ?"

Et là, enfin, arriva le discours, le vrai, de Fudge, celui qui devait amener à la remise des récompenses. Teo alluma une nouvelle cigarette et se joignit aux autres lorsqu'il fallait applaudir. Quelle belle brochette d'hommes et de femmes courageux ! A la fin des palabres, la soirée put enfin, vraiment commencer. Même si c'était déjà bien parti. Fergus se décida alors. Après avoir bu la potion, il indiqua qu'il passait à l'abordage.

"Que Felix te porte vers la réussite."

Inconsciemment, Britannia était passé au tutoiement. Après tout, ils étaient collègues, et il ne supportait pas de vouvoyer quelqu'un avec qui il travaillait, si ça n'était pas un supérieur. Et encore, d'une manière générale, il en arrivait souvent à tutoyer ses supérieurs... Greg lança alors un pari.

"Tenu."

Le professeur de Potions attrapa une nouvelle coupe de Champagne. Merlin, que ça descendait facilement, ce breuvage ! Il sentait déjà l'effet de la boisson aux petites bulles lui titiller les neurones. Mais il gardait encore l'esprit clair.

"Alors, c'est une concoction maison ? Très difficile à réaliser..."

Pour le premier quidam venu... Après, quelqu'un de doué et patient pouvait réaliser n'importe quelle potion, à condition de disposer de tous les ingrédients.

"Je t'aime bien, mon petit Greg. Par contre, intransigeant sur les examens, mmh ?"

Ce qui signifiait qu'il n'avait rien contre la circulation de Felix, tant que ça n'arrivait pas jusqu'aux salles d'examen... Quand même, il fallait un minimum de régularité.

Il était temps de délaisser un moment ceux avec qui ils discutaient pour aller sous les feux de la rampe. Fudge commença enfin la partie principale de son discours, celle qui allait amener à la remise des Ordres de Merlin. Ce fut d'abord le héros national, le Survivant, qui fut appelé à monter sur l'estrade. Ses deux amis de toujours le rejoignirent ensuite. Mark sourit en voyant qu'aucun ne semblait réellement à l'aise face à toute cette foule venue les applaudir. Etre confronté aux adultes n'avait rien à voir avec côtoyer tous les jours d'autres jeunes de leur âge. Le Directeur du Département de la Justice Magique se joignit aux applaudissements. Puis vint le moment d'appeler les Membres de l'Ordre. Fudge le fit par ordre alphabétique. Mark précédant largement sa compagne, il attendit la lettre X pour monter avec elle. Puis chacun s'avança pour recevoir la récompense.

Mark reprit sa place dans les rangs, attendant que l'ancien Ministre ait terminé. Puis ce dernier enchaîna en citant la liste de ceux qui avaient perdu la vie dans la lutte contre Voldemort. Remus, Tonks, Rogue... Il leva les yeux vers une bannière représentant Dumbledore. Bien que Fudge ne l'ait pas cité, personne ne l'oubliait. C'était lui qui, dès le début, dès les premières années de la terreur semée par le Seigneur des Ténèbres et ses Mangemorts, avait monté ce groupuscule. L'Ordre du Phénix. Qu'allait-il d'ailleurs advenir de l'Ordre ? Il allait certainement être mis en veille, comme il l'avait été pendant tant d'années, suite à la première mort de Voldemort... Y avait-il une chance pour qu'on ait à nouveau besoin de lui ? Mieux valait ne pas y penser.

La minute de silence fut religieusement observée. Mark sentit son regard s'humidifier, sans pour autant qu'une larme ne s'écoule. Il avait sa fierté. Et il avait déjà pleuré les morts. Désormais, une nouvelle ère s'ouvrait, une période où il ne faudrait pas montrer ses faiblesses. La traque des Mangemorts s'annonçait rude, extrêmement rude. Fudge, avant de terminer, rendit hommage aux élèves de Poudlard qui avaient lutté sous le joug des Carrow. Beaucoup avaient souffert, mais leur résistance avait eu le mérite de ne jamais rendre facile la domination des Mangemorts sur le Château. Après de derniers applaudissements, Mark descendit de l'estrade. Il fut bientôt rejoint par Ophelia.

"Oh, ma petite nature..." dit-il, en voyant ses larmes. Puis il ajouta, à son oreille : "You're my baby."

Puis il l'embrassa tendrement. La foule était tellement compacte qu'il était difficile de circuler. Aussi, pour ne pas avoir à se faufiler pour chercher quelque chose à boire ou à manger, il décida tout simplement d'appeler un des Elfes travaillant ici, au Ministère.

"Miko."

Avec un petit 'crac', un Elfe de maison, lui arrivant à peine aux genoux, apparut aux pieds du couple. Il avait un nez en trompette surmonté de deux grands yeux bleus et portait une toge avec le blason du Ministère.

- Bonsoir Maître Mark. Bonsoir Maîtresse Ophelia.

Depuis qu'il travaillait ici, le Directeur faisait de temps en temps appel à Miko, qu'il aimait bien.

"Peux-tu aller nous chercher du Champagne et des petits fours ?"

L'Elfe s'inclina deux fois devant chacun d'eux en répondant :

- Bien sûr, Maître Mark. Miko revient tout de suite.

Profitant de sa grande taille, Mark jeta un oeil autour de lui. Il repéra Edward, en conversation avec un jeune homme. L'avait-il déjà vu quelque part ? Emettant le même craquement, l'Elfe réapparut, portant un plateau sur lequel étaient posées deux coupes de Champagne et une petite assiette contenant un assortiment de petits fours, salés et sucrés.

"Merci Miko."

La petite créature s'inclina à nouveau.

- C'est un plaisir, Maître Mark. Bonne soirée, Maîtresse Ophelia. Bonne soirée, Maître Mark.

Et il disparut à nouveau. Levant sa coupe, tenant l'assiette dans l'autre main, Mark porta un toast :

"A nous, mon amour."

Puis il tourna à nouveau la tête vers Edward.

"Essayons de le rejoindre."

Ce n'était pas gagné, mais peut-être que les gens les laisseraient passer, quitte à se serrer un peu.