Des bruits de pas dans le couloir devant la porte des Toilettes des Filles. Enfin plutôt un Eléphant. Se pourrait il que cette personne court? Ce ne serait pas une première.

Ni la première , ni la dernière à le faire, une silhouette menue s'engouffra dans les toilettes désertées, priant pour ne pas rencontrer Mimi Geignarde.
Elle n'avait vraiment pas besoin de l'avoir sur le dos, son propre problème lui suffisait.En furie, elle poussa une des portes , ne prit pas le temps de la verrouiller et s'assit sur le trône. Si pressée que ça? Apparemment.

Des larmes de rage et de honte innondèrent les joues de la jeune serdaigle. Jamais elle n'avait connu pire humiliation. Etre obligée de sortir en courant du cours de Slughorn sous les yeux scrutateurs de ses camarades, sans prévenir personne.Où était donc passé sa retenue de pur sang, son savoir vivre, ses bonnes manières. Son calme froid de fille de l'Est?

-Pourquoi suis je une fille, pourquoi suis je une fille? Glenn ne sait pas sa chance!

Que se passait il dans son cerveau pour provoquer de telles paroles? Vous ne devinez pas?!Allez, un petit effort.
Le ventre de Gladyss faisait des siennes mais surtout Gladyss s'aperçut qu'elle avait une tâche de sang sur sa robe de sorcier..*Misère*.Elle usa d'un sort pour nettoyer tous les dégâts occasionnés.

-Quelle idiote!J'espère qu'ils n'ont rien vu.Ultime mortification de ma vie....

Comment aurait elle pu prévoir que ce ne serait pas régulier ce mois ci?!
Tout en priant pour que personne ne soit dans les parages pour l'entendre monologuer, elle fit en sorte que la chose ne se reproduise pas, en prévenant de futurs désastres.Les inventions moldues avaient parfois du bon.Ceci fait, elle tira la chasse d'eau et se dirigea vers les robinets, en espérant qu'ils n'occasionneraient pas une innondation comme c'était souvent le cas.
Ceci fait elle n'osa pas sortir des toilettes et rejoindre son cours et resta plantée là en espérant que l'heure passe vite. Il ne fallait pas qu'elle rencontre un préfet ou autre. On croirait qu'elle était en train de sécher.. ce qui était un peu le cas, même si involontairement.

Et non, apparemment la tranquillité n'était pas chose que l'on pouvait acquérir dans les toilettes des filles. Même si celles ci étaient constamment innondées et hantées par l'insupportable Mimi Geignarde.
Elle n'avait pas bougé la tête,mais avait entendu quelqu'un pousser la porte.
Peut être était ce Peeves. Oh non!Tout sauf lui.Il risquerait de tout cafarder à un professeur. Qu'adviendrait il d'elle, si c'était un des Carrow qu'il choisissait pour confident?!

Gladyss décida de lever un instant ses étranges yeux émeraudes, et se retrouva nez à nez avec une métisse plus grande et élancée qu'elle même.
Sûrement pas une troisième année. Vendrait elle la mèche?Probablement pas.
Elle ne semblait pas plus intéressée par sa présence que ça et fixait avec une expression d'énervement sa jambe.Le regard de la jeune blonde, qu'on aurait pu croire d'ascendance velane, tant ses cheveux étaient clairs, se posa donc tout naturellement sur la jambe de l'élève qui interrompait son moment de solitude volontaire.Elle ne vit rien.
Apparemment l'intruse avait noté sa présence car elle s'adressa à elle.

Citation :

-Salut. Tu n'aurais pas quelque chose pour arrêter ça s'il te plaît?

Elle accompagna ses paroles d'un geste et Gladyss aperçut bientôt son genou .Couvert de sang. Elle n'eut pas l'occasion d'apercevoir le haut de la jambe et en conclut que le sang s'écoulait du haut.Pas une hémorragie mais, c'était tout de même abondant. Gladyss leva un sourcil étonné puis comprit tout à coup. Peut être que le même problème avait frappé cette fille! Quoiqu'en général le sang se cantonnait plutôt à l'intérieur des sous vêtements et coulait rarement le long de la jambe...mais peut être portait elle un string ou même rien.
A cette pensée la Serdaigle se mit à rire.. aussi discrètement que possible. Elle n'était pas gryffondor!Elle sortit un tampon d'une poche de sa robe de sorcière et avec un grand sourire, la tendit à la métisse.

-Salut!Peut être que ça t'aiderait , non? J'ai moi même eu un léger problème, alors je pense qu'un peu d'entraide féminine portera ses fruits!

Gladyss avait une mémoire très visuelle pour ce qui était de repérer les visages des gens l'entourant.Après l'avoir observé un instant de plus:

-Je ne t'ai jamais aperçu auparavant..mais rien de très étonnant avec tout le monde qu'il y a dans cette école!

Pendant un long moment elle sentit que son interlocutrice la fixait.. Fixait ses yeux plus précisément. Ce regard scrutateur gêna la jeune Serdaigle qui détourna le regard un instant dans l'espoir de casser la connection.
La fille café au lait lui prit des mains son tampon, en le tenant par la ficelle, l'observant un long moment, comme si c'était un artefact venu d'une autre planète. Puis les oreilles de la Molovich furent assourdies par un cri venant du plus profond des entrailles de la grande bringue.
Vraiment pas nette cette fille. Quelque chose ne tournait pas rond. Gladyss fronça les sourcils subrepticement. Crier à la vue d'un tampon c'était plutôt une réaction de garçons, la réaction qu'aurait eu son jumeau.Pourtant tout semblait très féminin chez cette fille. Même son cri.

-On croirait que tu viens de voir le Mage noir en personne!

Elle s'abstint de tout autre commentaire; Etant une Serdaigle, elle jugea plus sage de ne pas enquêter malgré ses doutes. L'excentrique lui rendit son tampon du bout des doigts, comme dégoûtée puis leva sa jambe avec une souplesse étonnant jusqu'aux lavabos. Gladyss la regarda bouche bée.

Citation :

-Je suis juste tombée dans les escaliers et je saigne à la cuisse. Est-ce que tu aurais un mouchoir s'il te plaît?

-Tu m'en diras tant, je n'ai jamais vu quelqu'un saigner autant après une simple chute dans ces maudits escaliers. Serais tu hémophile?

Cherchant dans ses poches, bien remplies, elle débusqua un paquet de mouchoirs en papier, qu'elle avait déjà bien entamé.

-Tiens, prends en autant que tu veux.

Citation :

-Enfin merci en tout cas^^. On peut dire que tu es prévoyante, c'est bien, ce n'est pas une science exacte, à chaque fois ou presque je me laisse surprendre

Prévoyante?Ce n'est pas le mot que j'emploierais, sinon je ne me trouverais pas ici.

Citation :

Au fait je m'appelle Alice, et tu es? Tu devrais peut-être retourner en cours non? Ça ne me regarde pas je sais bien... Mais bon. Si c'est parce que tu as mal au ventre ou autre, je veux bien t'emmener à l'infirmerie

-Gladyss Molovich. J'ai un frère à Serpentard, Andréa , un autre à Poufsouffle. Et non je n'ai pas mal au ventre, mais c'est gentil.
Quant à retourner en cours, plutôt souffrir plusieurs cruciato. Je me suis déjà payé la honte, autant attendre la fin du cours.

PS: Non c'est très bien^^

Les gens aiment les explications, au moins autant qu'ils les redoutent! Au final l'être humain est d'un masochisme qui fait peur. En effet, pourquoi toujours vouloir tout expliquer? Alice soupira, la phrase de Gladyss ne laissait aucun doute, elle allait devoir dire pourquoi elle avait agit devant ce tampon comme si le Mage Noir s'était en cet instant, trouvé devant ses yeux, alors que la seule connexion possible entre l'objet et Voldemort était qu'ils étaient sûrement aussi dégoûtants l'un que l'autre, et encore le tampon était certainement moins moche (XD). En plus il n'y avait pas vraiment de points commun étant donné que l'objet arrêtait le sang alors que le second provoquait la coulée du ruisselet rouge de la vie, chez les filles comme chez les garçons d'ailleurs... Enfin bref! Après cet instant de philosophie très étrange, Alice allait devoir s'expliquer...

-Bah... En fait, je n'ai... Pas l'habitude d'utiliser des objets moldus.

Ouf! C'était tout à fait possible après tout! Ses amies mannequins s'étaient souvent vanté d'utiliser le produit moldu pour ce genre de problèmes. Les sorciers étaient bien moins avancés dans certains domaines, surtout la technologie ou les objets, peu utilisés par ailleurs; mais comme la magie ne pouvait pas vraiment aller à l'encontre de la nature-pour preuve, le don de métamorphagie ne permettait pas une transformation totale en femme (ou d'homme si c'était le contraire). L'individu conservait quand même un noyau dur et stable d'ADN.- par exemple, les stylos bics étaient bien plus ingénieux que les vieilles plumes conservées chez les sorciers, pareil pour le téléphone, en comparaison, les hiboux n'étaient vraiment pas pratiques! Alice était de sang-mêlé, elle connaissait le monde moldu, mais il était tout à fait possible que, vivant chez les sorciers parce qu'ils y avaient fait leurs vie, ses parents aient oublié de lui montrer ces merveilleuses petites inventions moldues... Pour rendre cela plus réaliste, la jeune fille fronça les sourcils, comme attentive, et intéressée.

-Dit donc, ça à l'air plus pratique que la méthode sorcière ton truc là.

Enfin bref! Alice ne voulait pas retomber dans cette discussion qui lui paraissait glauque. Elle émit un grognement de dépit lorsque la Serdaigle qui semblait avoir la vue acérée remarqua sa blessure et fit sa remarque. Les yeux océan de la résistante se tournèrent vers la gamine-enfin pas tant que ça, en l'observant bien elle avait remarqué que sa poitrine était très légèrement développée, ainsi que ses hanches qui commençaient à "s'ouvrir", et quand on est mannequin, il y avait la garantie de ne pas trop se tromper sur ce genre de choses vu la connaissance du corps que l'on acquérait petit à petit dans cette "profession." Comme quoi, la curieuse avait sans doute 13 ou 14 ans au final, son âge donc, bien qu'Alice fasse un peu plus vieille.- sans la fixer toutefois, se contentant de descendre à la main tenant le paquet de mouchoirs. Comme si elle avait besoin de répondre pour avoir le droit au papier salvateur, la métisse finit tout de même pas lancer une esquisse de réponse.

-Ce n'était pas une chute simple alors, disons... Une chute complexe.

Fit-elle en s'essayant à l'humour, chose rarissime pour Alice; déjà que son double masculin quoiqu'enjoué -enfin avant cette fichue guerre- et heureux de vivre n'avait pas le verbe facile, alors elle c'était carrément à inscrire dans les anales! En fait c'était parce que, malgré la question gênante pour elle, parler à l'abri dans ces toilettes délabrés-qu'elle avait choisi en espérant ne rencontrer aucune vraie fille à la base.- lui faisait du bien; plus que prévu en tout cas. Alice qui pensait n'avoir besoin de personne s'était visiblement tromper. Même un blabla anodin sur tout et rien lui allait! Enfin du moment qu'on ne reparle pas de ces machins féminins dégoûtants...

-Non sérieusement, c'est juste que je suis assez fragile de nature et puis... Je suis tombée sur une cicatrice, résultat d'une blessure très profonde à la base. Un accident.

Alice ne souhaitait pas en dire plus et cela se voyait à son regard amical mais ferme. Elle pensait avoir bien répondu et évincer ainsi les questions de la petite curieuse, laquelle se présenta ensuite, déclinant son identité totale alors que la jeune modèle s'était contentée de donner son prénom. Alice avait le nom de famille de son beau-père sang pur qui la couvrait, enfin de son côté mais autant ne pas trop l'utiliser, elle n'avait pas vraiment de vie et pour seuls souvenirs, un vécu de petite guerrière... Alors évidemment! Son pedigree était bien plus court étant donné que l'adolescente ne vivait que depuis l'année dernière.

Elle réfléchit et se rappela que son double masculin avait trouvé secrètement Andréa, un garçon de sa maison à son goût juste après sa séparation avec Isaac; mais bon ça n'avait été qu'une pensée et jamais l'idée ne s'était vraiment concrétisée, son béguin avait cessé aussi vite qu'il avait commencé! Alice se disant qu'elle avait autre chose que flirter et devinant que, sans doute, Andréa aimait les filles (enfin les vraies XD).

-Tu peux leur dire que tu avais mal à la tête ou au ventre mais pas pour cette raison là.

Lui indiqua Alice en épongeant le sang. Sa souplesse de chat était dû à son long entraînement de mannequin que son double masculin avait fait depuis tout petit. Il avait commencé avant de marcher, pour des cartes postales rosées, petit bébé potelé aux joues rebondies et dont la couleur café au lait jurait presque avec le rose indécent et les paillettes de ces cartes... Puis dès ses 6 ans la tendance s'était inversée, on ne voulait plus d'un gamin rondouillard mignon et angélique, on voulait un gosse dynamique, mince et souple. Du coup Alice avait toujours eu un rythme de vie très sain-enfin en ce qui concernait le sport, la piscine par exemple.- les exigences augmentant avec les années... Pas étonnant donc, qu'avec tout cet entrainement et ces régimes ainsi que ces réflexes acquis pendant les longues nuits de fuite dans le château ou séances d'espionnages elle ait obtenu cette souplesse féline ainsi qu'une santé bousillée.

La vie était vraiment bizarre des fois! Agile malgré sa blessure lorsqu'elle eut finit de soigner sa plaie, elle redescendit la robe blanche sur ses jambes et sauta sur le lavabo, s'installant sans façon contre le vieux miroir, ayant fait attention tout de même à ce que les choses soient propres. S'agissait pas de gâcher la robe offerte par Pansy Parkinson sous peine de mourir lorsque la Serpentarde l'appellerait de nouveau à ses côtés.

-T'avais cours avec qui là? Molovich, ça sonne russe! Pourtant ton accent s'entend à peine... Tu as dû apprendre l'anglais très vite non?

Selon son beau-père qui traînait dans les soirées mondaines pour récolter des informations, cette famille était sang-pur, assez discrète. Alice ne connaissait pas tous les noms, mais celle-ci avait un air d'exotisme qui avait retenue l'intention de la jeune fille; c'était surtout le père (était-ce possible? Il avait l'air si jeune !) de la gamine qui l'avait interpellé avec ses yeux vairons, ses longs cheveux noirs et son air androgyne-un peu à son instar.- Quoiqu'il en soit, cet homme ne venait pas souvent aux invitations, seulement aux plus grandes soirées, solitaire et assez distant.

-J'ai vu ton père... ou ton frère? Dans les soirées mondaines, enfin la seule où je suis allée... -Le risque avait été grand mais Alice avait été compromise par Pansy qui l'avait introduite dans ce monde si spécial, et ne pas paraître à la dernière fête en compagnie de son faux père-son beau père en fait- aurait été très louche. - Je ne me souviens de personne pratiquement, sauf de lui, il n'est pas resté longtemps.

Alice essayait surtout de meubler la conversation, ne s'apercevant pas que la discussion prêtait à des questions sur son propre personnage. Certes, rien n'était suspect pour l'instant, après tout elle n'utilisait pas les inventions moldues et avait été à une soirée mondaine, et après? Ce n'était pas une gosse de 13 ou 14 ans si futée soit-elle qui allait fouiller dans ses papiers, pour voir qu'Alice Crower n'existait pas, vacillante petite création dont la non existence n'était pas si difficile à prouver pour peu que l'on y pense. Au final elle faisait exactement ce qu'elle avait craint, soit commencer à se créer une vie, mêlant à sa courte histoire, les souvenirs de son double masculin. Au final cette remarque l'aiderait peut-être à se rendre plus crédible ou apprendre certaines choses non? En plus les grandes familles de sang pur étaient généralement fières de parler d'elles!

Finalement la conversation revint sur le tampon. Apparemment la métisse n'était pas friande des objets moldus. Ce qui pour elle justifiait sa réaction.Mais pour la petite blonde, elle aurait dans ce cas, dû tout au plus, manifester une incompréhension ou l'étonnement.
Pour gladyss si elle avait réagi de cette manière, cela sous entendait , soit,petit 1: qu'elle avait horreur des objets moldus,savait parfaitement ce que c'était , et s'en méfiait comme de la peste, à un point frisant la phobie,ce qui semblait plausible si la fille était de sang pur et serpentarde, quoiqu'elle même utilisait cette technique malgré son ascendance, soit, petit 2 qu'elle mentait.

Mais après tout, en quoi cela la regardait? Chacun avait le droit à son jardin secret.

Vint ensuite une tentative de manifestation d'intérêt vis à vis de l'objet. L'hypothèse petit 2 semblait confirmée. Si elle avait réellement eu peur d'un objet moldu, ou éprouvé une méfiance vis à vis de cet objet, voir du dégoût, elle n'aurait certainement pas fait la tentative d'approche.
Gladyss abandonna l'affaire et fit la crédule. Trop réfléchir ne la mènerait à rien, sinon la fatigue. Trop de Serdaigle, tue la Serdaigle.

-ça l'est drôlement quoiqu'un peu délicat à mettre. Mais je ne pense pas que tu tiennes à faire 3 parchemins sur l'utilité des inventions moldues dans le monde sorcier.

La chose n'était pas dite méchamment, Gladyss était une fille tout ce qu'il y avait de plus affable, quoiqu'assez réservée. Elle sentait simplement que son interlocutrice jouait la comédie.
Une chute complexe?Décidément sacrée conteuse. Fragile, tombée sur une cicatrice?Voilà qui paraissait véridique.

Pour tout réponse la jeune bleue et bronze hocha la tête, un sourire compatissant aux lèvres.

-De toute façon l'heure sera bientôt finie, ça ne sert plus à rien, et je perturberais le cours, autant laisser passer. Heureuse que tu aies été la seule à passer, un préfet ou les Carrow et j'aurais été cuite.

Citation :

-T'avais cours avec qui là? Molovich, ça sonne russe! Pourtant ton accent s'entend à peine... Tu as dû apprendre l'anglais très vite non?

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, Gladyss n'aimait pas à l'inverse de tous les sangs purs de Serpentards, parler de sa famille. Pourquoi?Parce qu'elle ressentait un profond malaise dans le "cocon" familial., parce que son père n'avait pas vraiment les attitudes d'un homme aimant vis à vis de sa famille. Bien qu'il n'ait jamais touché à un cheveux de ses enfants, on ne le voyait que très rarement concerné par le sort de sa progéniture, mis à part Sven en qui il semblait fonder tous ses espoirs. Bien sûr elle voyait ça de ses yeux d'adolescente, peut être percevait elle mal.

-Slughorn, cette vieille bique vaniteuse. Je suis croate en fait, pas russe, mais dans ce pays, tout le monde a tendance à comprendre l'est dans le seul mot Russie. Ce n'est pas très important de toute manière.

Elle disait cela avec un simple ton de constat.Son accent était en effet peu prononcé, il lui arrivait parfois, lorsqu'elle était distraite de rouler un peu les R, elle parlait un anglais un peu trop chantant pour être d'origine.

- Dans notre famille, la tradition veut que chaque enfant apprenne votre langue, car dans une famille de sang pur, selon mon père,on se doit de viser l'excellence. D'autant que par la suite on est souvent amené à cotoyer des sorciers de tous pays, dans le cadre du travail. Je dois avouer que c'était une bonne idée, étant donné que j'ai atterri ici!Loin de moi l'idée de me plaindre d'ailleurs.

Alice , puisque c'était son nom, prétendait avoir croisé son père...ou son frère, un bref moment dans une soirée mondaine.
A la réflexion son père était plutôt à l'aise dans ce genre de réceptions, il serait donc resté jusqu'au bout,et puis il n'était pas en Angleterre, ce ne pouvait être que Sven. D'autant que pour ne pas savoir si c'était son père ou son frère, c'est que la personne aperçue était jeune.

- C'était mon frère ainé, Sven, sans aucun doute. Un brun aux cheveux plutôt longs?

Observant longuement Alice, elle se permit une question,

- Quel est donc ton nom pour que l'on t'invite à ce genre de réception?
Oh et puis ça n'a guère d'importance, je ne connais pas vraiment le bottin mondain britannique. Dis moi, étant métisse, tu dois avoir des origines étrangères toi aussi, non?!

Personne ne pensait jamais à la croatie, pour les anglais c'était comme "le trou du cul du monde". Vrai ce n'était pas très grand, mais tout de même.

-Oui mon frère, a appris l'Anglais comme nous, mais nous nous avons eu la chance d'arriver plus jeune que lui ici, du coup on a acquis plus vite l'accent. Et puis, il faut dire que Sven n'a jamais été très douée pour les langues occidentales

Merlin, si il l'entendait , il lui ferait la tête pendant plusieurs jours..déjà qu'il n'était pas loquace

-Dis moi, tu l'as bien observé mon frère,pour le décrire comme ça. La plupart du temps quand je vais à une réception, je ne fais pas attention aux personnes que je ne connais pas.

Gladyss plaisantait, elle n'était pas sans savoir la réputation de son frère parmi la gente féminine..quoiqu'ici la fille n'était pas vraiment ce qu'on aurait pu appeler féminine par certains côtés avec ses réactions bizarres.

-Un conquistador anglais, vraiment?!

La petite élève studieuse leva un sourcil perplexe, pour elle les conquistadors étaient plutôt espagnols.La fille se mit à baragouiner ce qui devait être de l'espagnol. Gladyss n'avait pratiqué qu'un peu d'allemand en plus de l'Anglais et ne connaissait rien aux langues du Sud. Elle fit comme si. La fille enchaina sur les réceptions.Merlin qu'elle était bavarde.

-Non, j'évite de m'y rendre, de toute façon je n'y connais presque personne et puis.. comme tu dis.. c'est assez ennuyeux. On ne fait que parader et faire les paons et au final les conversations ne sont pas très relevées. Bref c'est juste le lieu où il faut être quand on est pur sang.

En réalité elle n'aimait guère l'idée d'y croiser des gens aussi détestables que les Carrow. Autant ne pas les voir en dehors de l'école.

-Slughorn, un bon professeur pas de doutes, mais qu'est ce qu'il est pompeux et prompte à la flâterie. Si j'étais la fille de Mélusine, il ramperait à mes pieds tous les matins.Un vrai comédien, comme tu dis!

Au petit jeu de mot, Gladyss se dérida et rit doucement.Elle n'y aurait pas pensé. Elle finirait par dévoiler ses opinions à une inconnue...elle avait déjà commencer, autant finir.

-.......J'aime bien l'étude de la métamorphose, c'est fascinant, et puis que ce doit être grisant de tromper son monde, de pouvoir passer inaperçu, ou encore de pouvoir transformer tout objet à sa convenance. C'est bien plus utile que la botanique....sans parler des Forces du Mal. Et toi?

Elle jouait bien son jeu ,cette fille, les yeux étranges de son frère attiraient souvent l'attention des regards masculins, aussi bien que féminins..quoique ces derniers soient plus attirés par l'ensemble.

Mais bon, après tout elle pouvait fort bien être insensible au charme de celui ci, pourquoi pas!Il n'était pas non plus irrésistible.
D'ailleurs si elle n'était pas sa soeur, avec un regard tout à fait objectif, elle préfèrerait à son type un peu trop ...élancé et maniéré, un garçon comme ce Dylan Mc Grégor qu'elle avait aperçu dans les couloirs l'autre jour, si fier et sûr de lui, ou encore Andréa, son frère, avec son sourire sournois et ses belles mèches blondes.

Etonnant..à croire qu'elle n'appréciait que les garçons serpentards.Ce devait être les gênes qui parlaient pour elle.
Keith Craft des Serdaigles étaient pas mal non plus, remarque!

A force de se demander quel serait son type, elle avait laissé la métisse en plan pendant de longues minutes.Se secouant la tête, comme pour se réveiller elle interrompit le silence ambiant:

- Excuse moi.. je...[i]Oui au juste, que faisait elle sinon s'avouer ses propres modèles masculins, en gros faire l'idiote?! [/i].. réfléchissais.

Soudain un bruit retentit, qui fit descendre la métisse de son lavabo sur lequel elle était haut perché, deux minutes auparavant.
Glad' resta imperturbable.Mimi Geignarde?!Attendez voir!Où étaient passés les pleurs?!Non ça ne collait pas. Ni pleurs, ni rires hystériques de la légendaire morte en pleine crise d'adolescence. ça faisait déjà ça de moins.

-Mimi est censée être Geignarde! T'entends une fontaine peut être?C'est trop calme pour que ce soit ce fantôme pleurnicheur.Je serais presque soulagée de savoir que ça n'est pas elle, mais en tout franchise, c'est trop calme pour présager quoique ce soit de bon.Tu ne crois pas?

Un élève?Non. Il se serait déjà dévoilé. Pour être sûre, Glad' se mit à plat ventre afin de voir si des pieds dépassaient. Aucune paire de pieds en vue!
A moins que....oh non pas ça.
Un miaulement strident éclata dans les toilettes.Misère.La boule de poil du concierge le plus sadique de tous les temps. Ce cracmol au sourire carnassier, à moitié déplûmé.

-Miss Teigne!Elle porte bien son nom celle là. Elle va amener son maître!La dernière chose dont j'ai besoin.Toi au moins, tu es tranquille!Je sens que je ne vais pas rester dans le coin!Sagesse prime sur courage.

Pourvu qu'il n'y ait pas non plus la tornade Peeves. Ce serait le comble.

-J'ai déjà pensé à mettre de la mort au rat magique super puissante dans sa nourriture, mais je me suis dégonflée à chaque fois. Je n'aurais peut être pas dû!ça nous aurait fait une plaie en moins dans ce Collège!Première d'une longue lignée!Bon... accessoirement la cible la plus facile et la plus accessible pour une lâche...

Pas folle la mouche. On aurait pu décrire Glad avec cette seule expression.
Effrontée en parole, mais pas courageuse pour un sou quand il fallait en venir à la pratique. Pas complètement peureuse non plus, mais un peu trop prudente de toute évidence.

Du genre à se défiler quand la situation pouvait devenir risquée pour elle, une des raisons pour lesquelles elle ne se sentait pas en symbiose avec les Gryffys.D'une certaine manière elle les admirait tout en les pensant un peu stupides parfois, ceux là , ces rouges et or qui se pavanaient, certes, mais faisaient preuve d'une force de caractère indéniable et d'une bravoure sans pareille, ce qui leur donnait selon Gladyss, le droit de se vanter comme ils l'entendaient.

-Excuse moi, mais serais tu la réincarnation de GG, Godric pour les intimes?!Non , n'y vois pas de mal, mais les seuls à agir d'une manière aussi irréfléchie et à se précipiter vers les ennuis, ce sont bien les lions!Allez viens, on s'en va!Laisse là comme elle est, si on se fait surprendre en train de la malmener , ça va chauffer encore plus!

Dans la jungle humaine, elle était l'équivalent du lynx, agile, ici en paroles, se défiant de l'univers qui l'entourait, observatrice. Bon, avouons qu'elle avait aussi un peu du lézard, qui se carapatait en moins de temps qu'il ne faut pour siffler.
Elle aurait imaginé en premier lieu que la fille ne s'inquiète pas, après tout elle avait l'air d'être dans son bon droit , -elle n'avait pas cours de toute évidence et se trouvait dans les toilettes, ce qui n'était pas un crime!-mais il semblait en être tout autrement. Elle paniquait en réalité autant.. enfin... à sa manière, elle avait encore assez de sang froid pour faire face à l'adversité, pas comme Glad'. Il ne servait manifestement à rien de l'exorter à la suivre vers la porte de sortie. Elle était aussi fixe qu'une statue de sel.
Voilà qu'elle attrapait l'animal.

-Non mais ça va pas,bien dans ta tête! souffla Glad' les yeux grands ouverts devant la scène .

Quel culot!En plus elle allait sortir de là avec une robe déchirée si ça continuait!

-Tu trouves ça fou de ma part?!Avoue que l'empoisonner aurait empêché cette tragique rencontre avec cette bête du diable et t'aurait épargné de souffrir ainsi le martyr pour le seul amour du beau geste!

Elle allait lâcher prise cette fois. Elle n'en pouvait plus, elle geignait comme Mimi. Pas étonnant, la bête en furie se déchainait sur sa peau! Devait elle fuir ou l'aider?!Si elle n'était pas des plus audacieuses, Glad n'était pas une lâcheuse. Que pouvait elle y faire?Un silencio?Non.

-Je t'avoue que la mettre dans le placard n'est pas vraiment génial, la coller au fond des toilettes et l'expédier avec un coup de chasse d'eau serait plus correct, quoiqu'il en soit je crois que ceci t'aidera à mieux la maitriser:

-Petrificus Totalus!

Et paf, la bête se figea dans une posture démoniaque . Quoiqu'elle en dise, précisons que Gladyss était bien trop droite pour noyer un chat, si affreux et méchant soit il, ses dires n'étaient qu'un résultat de son humour un peu décalé.

-Satisfaite?

La blonde fronça les sourcils en entendant ça. Venait elle d'entendre dire qu'elle faisait stupide, aussi stupide qu'un chat effrayé devant le miroir?!
La fille pouvait dire ce qu'elle voulait, les "préjugés" avaient une part de vérité.Glad' supportait d'autant mal la critique qu'elle était de nature très orgueilleuse.
Il est vrai qu'elle lançait souvent des paroles creuses, mais elle n'était pas une adepte du silence. Même lorsque celui ci s'avérait d'une utilité équivalente à un flot de parole.

-J'y crois encore en partie. Je m'en tiens aux dires du choixpeau, aussi je n'ai jamais cru à la méchanceté des Serpentards, ce ne sont que des ragots alimentés par les querelles inter maisons, je m'en rends bien compte,je ne suis pas aussi vide que tu ne le penses.Quant aux vertus énoncées pour chacune des maisons, elles existent, quoique tu puisses dire j'en suis convaincue, au fond de chacun des élèves, seulement ,parfois , elles ne se sont pas encore manifestées. D'ailleurs rien n'interdit d'être Serpentard et d'avoir eu des chances d'atterrir à Gryffondor, c'est bien connu.Quant à ce que j'ai dit, il fallait prendre ça sur le ton de l'humour. Si c'est un mot que tu connais...

De toute façon qu'est ce qui lui avait pris de la suivre, celle là. D'accord elle séchait en partie son cours, mais elle saurait expliquer son cas en tentant d'être la moins explicite possible. Rusard ne pourrait rien lui faire sans l'accord expresse de Flitwick, or le minuscule directeur de maison était connu pour être d'une extrème compréhension envers ses jeunes protégés.Oui, elle saurait se débrouiller, d'ailleurs nul doute que l'autre avait l'habitude de ce genre de course contre la montre. Elle était rapide, agile, comme si elle avait fait sa toute sa vie, et si peu nerveuse que c'en était effrayant.

-Je n'ai pas plus besoin de toi, et puisque tu sembles être en parfaite autarcie, je te laisse à tes charmantes évasions. Après tout, je me suis affolée bêtement, je ne crains pas grand chose.Je n'ai pas commis l'infraction du siècle et personne ne me soupçonnera pour la touffe de poil.

Un ange passa, puis Gladyss reprit la parole

-On se reverra peut être en un seul morceau, qui sait?!Je ne me fais pas trop d'inquiétude à ton sujet de toute manière, et je pense que je n'ai pas tort pour cela, entre la soit disant chute dans l'escalier et ton stoïcisme de départ quand tu te faisais lacérer la peau, tu sembles faire monnaie courante de ces situations. ..............Ah!Et surtout, dans le feu de tes activités trépidantes, n'oublie pas de prendre soin de tes coupures..elles seraient difficiles à justifier comme tu t'en doutes.

Glad' se retourna ensuite, se dirigeant vers la volée d'escalier plus bas,tout en lançant une dernière phrase, non sans conséquence.

-Il ne s'est rien passé dans les toilettes.

Manière de signifier qu'elle ne la dénoncerait pas. Elle soupçonnait la métisse de pouvoir malgré tout s'échapper sans problème quand bien même. Elle était quand même spéciale, cette grande bringue. Elle vérifierait dans la grande salle au prochain déjeuner pour la retrouver parmi les autres élèves.
Ce faisant elle continua de s'éloigner, laissant la métisse à son escapade.