Roman, face au miroir de la petite salle de bain mitoyenne à son dortoir, contemplait son propre visage, marqué par une nuit... agitée. Le jeune Poufsouffle avait fait un rêve qui n'avait cessé de se transformer, jusqu'à devenir un cauchemar particulièrement horrible. Du coup, il s'était réveillé en nage vers quatre heures du matin et n'était plus parvenu à fermer l'oeil. Parlons un peu de ce rêve...
"Que le grand cric me croque ! Que la grande trique me truque ! Hissez haut matelots, et une bouteille de rhum !"
Vêtu de la panoplie complète du parfait pirate, des bottes au chapeau à plume, en passant par le bandeau et le sabre, le capitaine Roman, commandant de l'Ecumeur des mers, débitait les âneries habituelles. Sans trop savoir ce que ça voulait dire. Puis...
Une sorte de grosse baleine jaillissait et engloutissait le navire. Il était maintenant Romanocchio, prisonnier dans le ventre du cétacé. Un bon feu plus tard, il était libre. Mais ça ne pouvait s'arrêter comme ça. A peine arrivé à terre, une tribu cannibale le capturait. Et...
"Mmmmmpf."
Le blondinet interrompit le fil de ses propres pensées, qui auraient fini par l'amener à un flash back entier de ce songe, alors qu'il souhaitait l'oublier. Depuis son réveil, Roman était allé prendre son petit déjeuner, presque en solitaire, était revenu, s'était posé dans un des confortables fauteuils de la salle commune, et... s'était endormi. Mais ça n'avait pas suffi.
"C'est dingue... J'ressemble presque à un Carrow... ou Rogue..."
Ni une, ni deux, il fit couler un jet d'eau froide et se passa la tête dessous. Tout ruisselant, il rejoignit le dortoir, en quête d'une serviette. En fouillant dans sa valise, il trouva son bonheur. Et même plus.
"Coooool ! Des Chocogrenouilles !"
Oubliant qu'il avait les cheveux trempés, il prit un des chocolats, et le fourra dans sa bouche. Et le reste, dans sa poche. Maintenant, il était de bonne humeur ! Ca méritait bien une petite vadrouille dans les couloirs.
"Tiens, y a quelqu'un..." fut la première réflexion qu'il se fit en arrivant au pied du grand escalier de marbre.
S'approchant, il vit que c'était une fille de sa Maison. Encore mieux, elle était de son année !
"Dis, ça va pas ?"
Question qu'on pose toujours en voyant que non, ça ne va pas...
"C'est Meredith, c'est ça ? Moi c'est Roman !" poursuivit-il, souriant.
Puis il se passa la main dans les cheveux. Et... ah, il avait oublié de les sécher. S'essuyant cette main mouillée sur sa robe de sorcier, il prit, de l'autre, une chocogrenouille dans sa poche, et la tendit à Meredith :
"T'en veux ? J'en ai plein !"
Et sur ce, tout en prenant une pour lui-même, il s'assit à côté d'elle.
"Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est calme, par ici." commenta-t-il.
Un moyen comme un autre de lancer la conversation...