La respiration haletante de la jeune femme se faisait difficile, respirer semblait être devenu un combat avec la mort elle même. Lutter contre l'appel charnel de Morphée, résister à l'envie pressante de hurler à la douleur, et vivre, étaient tout aussi dur que de se dire que ces salauds auraient sa peau. La brigade serait fière d'eux, ils auraient réussi. Mais non, Iriona avait ordonner à Akrim de brûler sa dépouille, si malheur arrivait, il était hors de question que la vermine pose leurs mains sur son corps. Dans un élan d'espoir, la souffrante tenta de se redresse, en s'appuyant de ses coudes, mais tout ce qui se trouvait autour sembla tourner à une vitesse incroyable, les formes s'élargissaient, se courbaient à leur volonté, et la sorcière s'effondra à nouveau sur son lit.

Elle se demandait encore comment cette saleté de plaie pouvait être à l'origine d'une telle folie. L'infection ne devait pas être la seule responsable. Celui qui lui avait jeté ce sortilège, devait sans doute avoir usé de moyens à haut niveau pour l'étourdir, ces salopards avaient bien réussi leur coup. Ils avaient tout prévu. Tandis que la ténébreuse se laissait submerger par des questions, des inquiétudes, son domestique, lui, s'acharnait à sauver sa maitresse. Il épongeait le front de la malade avec un gant mouillé, et veillait à ce qu'elle ne s'endorme pas, et pour cela, tous les moyens étaient bons; cachets, longues discussions n'ayant aucun sens, petits cris désespérés de la créature... L'idée de perdre la dernière Creys, était insupportable pour la bestiole qui ne vivait que pour servir l'ancestrale famille. Même Iriona eut une pincée de regret et de culpabilité à l'idée d'abandonner son elfe. Lui qui l'avait élevé, lui qui avait toujours été là pour elle, son seul ami.. oui, il était son seul compagnon, elle n'y avait jamais prêté attention, car Akrim s'était toujours si bien fondu dans le décor, mais il était là, de sa petite posture fébrile mais si attachante. Sans lui, Iriona n'aurait rien fait. Elle s'en voulait de le laisser seul dans ce grand manoir. D'ailleurs, ce qu'aucun autre sorcier n'avait fait auparavant, Iriona l'avait fait. Dans son testament, elle avait tout légué à son elfe, tout. N'ayant aucun héritier, elle ne voulait pas que des pilleurs viennent saccager son repère familial.

Akrim renifla dans un bruit qui laissait à désirer, puis lançant un dernier regard pitoyable vers sa maitresse, sortit de la chambre..

__

La créature revint moins d'une heure après, la tête basse, suivit de très près par un homme. Tous deux entrèrent dans la pièce de la malade, et Iriona trouva là la force de se redresser, imposant sa carrure de femme supérieure aux individus présents. Les sourcils froncés, elle pointa un regard accusateur vers son domestique.

- Mademoiselle doit pardonner à Akrim. Akrim est partit chercher de l'aide pour sa maitresse. Akrim a promis à Monsieur Josh de veiller sur la petite Iriona.

Le ton pitoyable de la bestiole fit envoler la colère de la jeune femme. Comment pouvait-elle en vouloir à son elfe de l'aider ? Et puis, il était vrai que Akrim avait jurer à son oncle de protéger l'enfant Creys jusqu'à la mort. Néanmoins, l'homme ne s'était toujours pas présenté. Grossière erreur.

- Annoncez-vous, ou même au bord de la mort je vous emporterai avec moi.


Sa voix fut tranchante, sèche, impitoyable, à la Iriona Creys. La jeune femme, aurait voulu maintenir le regard du sorcier, mais la force ne lui vint pas, et elle se laissa retomber lourdement sur son lit. Mais il fallait qu'elle sache. Et si l'ennemi était entré dans son manoir ? Les livres de magie noire, les passages secrets menant aux souterrains infâmes.. Et puis, elle était recherchée...

Les Moldus avaient des idées géniales, et le radio réveil en faisait partie. Se réveiller avec une musique était la chose la plus utile pour mettre de bonne humeur, et encore plus quand c'était du AC/DC. Kirk se leva donc, et regarda la Mer pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Irma son elfe de maison arriva avec son habituel petit déjeuner. Comme tous les matins, il mangea avec son elfe, qui était très attachante. Les rayons du soleil baignaient la grande chambre décorée sobrement, et ponctuée de quelques oeuvres d'art. La matinée se déroula tranquillement, le jeune homme avait prit sa douche, et utilisé une heure pour envoyer une lettre à Calvin.

Une journée de repos, c'est ce qu'avait décidé Kirk. Il avait donc appelé Pepper, sa secrétaire, pour que cette dernière s'occupe de l'entreprise le temps de l'absence du grand patron. Il profita de sa journée de libre pour faire un peu de ménage dans sa grande maison Moldue, en compagnie d'Irma. Les deux bibliothèques, la salle d'arts, les salons, et les grandes chambres d'amis, qui accueillaient rarement des sorciers. La journée avancée vite, et déjà quatre heures étaient passées à faire le ménage. Le jeune propriétaire décida donc de jouer un morceau de piano avant d'aller boire un thé avant son amie de petite taille. Un soleil discret, mais chaud, une boisson digne des plus grandes terrasses de France, une conversation intéressante, le chant des oiseaux, le ruissellement de l'eau, une journée parfaite. Pour faire plaisir à sa fidèle elfe de maison, il commanda pour le soir une pizza énorme cuisinée par le meilleur restaurateur du pays, qui avait Kirk dans ses clients favoris, comme la plupart des grands chefs d'ailleurs. Le repas n'était pas encore pour tout de suite, mais au moins, ca lui faisait un corvée de moins. Parfois il se demandait, en regardant son elfe, qui était au service de l'autre.

Trop bon, mais trop mal. Voilà ce que pensait Kirk, le repas avait été excellent, mais il avait trop mangé. Il s'était donc installé dans le plus petit salon, pour regarder les informations Moldues. Il était content de voir que la Bourse était favorable pour ses entreprises, il pourrait donc offrir des primes à ses employés. Ça faisait une bonne dizaine de minutes que le jeune Kelevra était là, à rien faire. Quand, Irma arriva dans le salon, accompagnée d'un second elfe. Le ténébreux se leva est vint devant les deux êtres. Il se demandait qui pouvait être cet elfe, peut un petit copain, ou quelqu'un de la famille, ou un ami. Il arrêta de se faire des films, quand la voix suraigüe d'Irma sonna dans la salle.

- Maitre Kelevra, je vous présente Akrim, elfe fidèle à la famille Creys, dit la petite elfe, il aimerait vous poser une question.

Avant que le petit Akrim ait pu ouvrir la bouche, Kirk c'était déjà précipité sur lui, et lui serra la main. Il lui demanda de s'installer en sa compagnie, pendant qu'Irma allée préparer du thé pour tous les trois. Ils attendirent cette dernière dans un silence religieux. Une fois revenue, elle servit une tasse à tout le monde, en commençant par l'invité, comme lui avait apprit son maitre. Ils burent tous les trois leur première gorgée, et la jeune elfe invita son ami à parler. Ce dernier avait l'air apeuré, triste, et malade. Et quand il raconta son récit, mais surtout celui de sa maîtresse. Apparemment cette dernière était bien mal en point, et Akrim ne savait pas vers qui se tourner pour sauver la dernière personne à qui il tenait. Kirk n'était pas un docteur très expérimenté, mais peut être pourrait il soulager la douleur de la femme chez qui il allait se rendre. Le jeune homme se leva, pour aller dans les sous sol de sa demeure, chercher un sac, et fourra à l'intérieur quelques plantes, potions et un Bézoard. Il remonta en courant, enfila une cape, et retourna dans le salon. Il demanda à Irma de rester ici, et donna la main à Akrim, pour qu'il puisse l'amener chez sa maitresse.


Il aperçut sa maison s'éloigner dans un tourbillon de décors, il ferma les yeux en attendant que ça se termine. Le transplanage n'était pas son moyen de transport préféré, même s'il l'utilisait souvent dans le monde des sorciers. Ses pieds touchèrent enfin le plancher, ce qui souleva une fine pellicule de poussière. Kirk eu à peine le temps d'observer la salle ou il se trouvait quand le petit elfe le tira derrière lui pour l'amener dans une sorte de salon. Dans un sofa, une jeune femme était installée, et avait l'air mal en point. Il resta comme un piqué sous son regard, et quelques-unes de ses pensées perverses lui vinrent à l'esprit. L'elfe parla à sa maîtresse, mais le jeune homme ne l'écouta pas. Il regardait autour de lui la disposition de la pièce, mais un autre voix s'éleva ce qui le réveilla.

- Annoncez-vous, ou même au bord de la mort je vous emporterai avec moi.

Quel bout de femme, pensa Kirk. Elle avait parlé sur un ton sec. Apparemment ils venaient tout deux du même rend social. Il devait donc se présenter dans les normes, mais le moment était mal choisi, pensa-t'il en voyant la jeune femme retomber lourdement.

- Kirk Kelevra pour vous servir, dit-il sobrement, heureux de vous rencontrer Mademoiselle Creys, les photos de vous sur les avis de recherche sont très mal prises. Mais je ne pense pas que ce soit très gentil de parler ainsi à votre sauveur.

Il s'inclina légèrement, en gardant les yeux fixés sur la malade. Même gravement blessée, elle restait dangereuse, et Kirk n'avait pas envie de s'y frotter, enfin pas dans le sens violent... Il s'approcha d'elle, pour voir qu'elles étaient ses symptômes. Mais il avait d'abord quelques questions à lui poser.

- Akrim peux-tu aller chercher une bassine d'eau froide et un gant propre s'il te plait, dit le jeune homme avec un sourire bienfaiteur. Quant à vous, Mademoiselle, dites moi qu'elle sort on vous a lancé.

Kirk regardait la jeune femme en attendant une réponse, il savait très bien que le simple fait de parler pouvait être difficile. Mais malheureusement il n'était pas un médicomage, et devait avoir des réponses pour savoir ce qu'il devait soigner. L'elfe revint avec tout ce qu'il avait demandé. La nuit promettait d'être longue, et tendue. Mais au moins, il avait de la chance de la passer avec une jolie fille plutôt qu'une vielle et grosse dame.

HJ: MP moi s'il y a des incohérences, erreurs etc...

[HJ: Désolé pour le retard, quelques imprévus, d'ailleurs le post est assez médiocre mais bon :/]


Laissant dibaguer son regard d'émeraude dans la pièce, elle resta cependant attentive aux brèves présentations de ce Kirk Kelevra. Ce devait être un sorcier de la haute société, évidemment, si Akrim avait pris le risquede se faire sévèrement disputer par sa maitresse en ayant ramener au domaine un étranger, la colère de celle-ci n'aurait su qu'accroitre dangereusement si l'individu avait été un vulgaire paysan travaillant comme une bête pour gagner sa croute. Pourtant Iriona n'avait même pas la conviction que sa famille soit encore classée parmis les plus grandes. Après tout, leur sang n'était plus des plus pur, et leur fortune était certes considérable, assez en tout cas pur épargner à l'héritière la dure tâche humiliante de travailler et de se salir les mains, mais pas assez pour se isser à la hauteur des vieilles familles nobles et puissantes qu'étaient par exemple celle des Malefoy, des Craft, des McGregor, des McLane.. Diantre, Iriona aurait tellement aimé ! Elle aurait tué pour être une héritière d'Abraxas Malefoy ou de tant d'autres grandes personnalités.Sa grand-mère, bien qu'adorable fût-elle, n'était qu'une misérable sang-mêlée, et elle avait transmis sa maladie à Iriona. Quelle tristesse accablante. La jeune femme avait été destinée à une vie parfaite, mais au lieu de ça, de la pourriture rouillait sa carcasse, et un bouillon des plus infâme circulait dans ses veines. Son idiot de père s'était encore débrouillé pour tout gâché ! Le nom Creys qui avait longtemps était celui d'une belle petite famille de sang pur, modeste, se retrouvé taché et souillé, par un sentiment aussi stupide qu'inutile.. L'amour.. C'était par "amour" que son père avait justifié son acte. Epouser une sang-mêlée, et en plus de cela oser handicaperà vie sa fille,une malheureuse enfant, qui n'avait rien demandé. Si seulement Iriona avait été la fille de Josh, son oncle, lui au moins avait choisi une épouse digne de ce nom, une McGregor, une créature parfaite.

La brune laissa de côté ses pensées afin de revenirsur le sorcier. Son sarcasme méprisable ne fit pas rire Iriona étrangement.. En réalité, elle aurait volontier, mis à cet espèce de goujat sa main dans la figure ! La colère lui montait. En fait, le pauvre Kelevra n'y était pour rien, mais la douleur lui faisait tellement mal, qu'elle laissait place à une fureur incontrôlable.

Tentant de reprendre son calme, et de répondre le plus poliment et le plus précisément possible ce monsieur, la sorcière fouilla dans sa mémoire. Si ses souvenirs ne la trompaient pas, le sortilège avait en premier lieu était lancé par elle-même, et telle une débutante, elle s'était laissée avoir par un simple contre-sort.

- Et bien, c'est un sortilège de découpe. Simple en apparence sauf qu'il est particulièrement dangereux si la blessure n'est pas soignée à temps. L'infection porte atteinte à tout le corps, d'étranges symptômes apparaissent, et la douleur devient tellement insupportable qu'elle en devient fatale pour la victime.

Sa voix avait récité sans bafouiller ne serait-ce qu'une seconde, elle avait été calme, lente, et claire. La ténébreuse avait tellement réfléchit sur ce sortilège qu'elle en connaissait désormais toutes les propriétés par coeur. Malheureusement, elle n'avait jamais été très forte en Potions, ou du moins elle avait toujours su conserver un certain niveau moyen, sans toutefois risquer de devenir experte en la matière. Alors, allez savoir comment empêcher une infection de s'étendre, ou tenter de la stopper. Elle n'avait apprit qu'à différencier des breuvages, créer des philtres inutiles comme ceux d'amour, et d'autres se rabaissant au même échelon d'utilité.
Soutenant son regard dans celui du jeune homme, elle nota que celui était très charmant, bien qu'agaçant avec ses remarques. Enfin, l'heure n'était pas celle de s'attarder sur le physique du sorcier, mais celle d'essayer de survivre. Quoique mourrir de sa propre main était une perspective interressante de la mort. De qui d'autre voyons ! Par simple fierté, elle ne pouvait pas accepter d'être mise à terre et terrassée.

- Tenez monsieur Kelevra.

L'elfe courba son pauvre dos de façon à ce que son énorme nez puisse toucher ses pieds, tout aussi difformes. Puis, après lui avoir donné ce qui lui avait été exigé un peu plus tôt, il se recula, toujours incliné, et se cacha derrière la porte de la chambre, afin d'avoir encore un oeil protecteur sur sa maitresse. Akrim faisait parti de ces elfes qui aimaient leur maitre, qui ne concevait pas leur vie autrement, qu'en servant dignement cette famille qui avait dans le temps, en rêgle générale, adopté un ancêtre de l'elfe.
Iriona laissa ensuite Kelevra opérer de la façon qui lui convennait.

[HJ: Désolé du retard impardonnable, et de la médiocrité du post]

Un sortilège de découpe, il allait avoir du travail. Mais toutefois il fut étonné que la jeune femme ait pu rester consciente si longtemps, et vivre. Lui même avait déjà été attaqué avec ce sort, et heureusement que une brigade de turques était passé, sinon il ne serait pas là, à mater une jolie fille mourante. Mais ses souvenirs de voyages ne devaient pas refaire surface dans un tel moment, il devait se concentrer...

Il faisait lourd dans la salle, et sombre, ça n'aiderait surement pas à soigner la plus jeune Creys, ou au moins qu'elle se sente mieux. Kirk avait envie de lui dire de se déshabiller, mais pas sûr que la mourante apprécie. Le jeune homme en rut devrait se contenter de jambes, et de pieds nues. Avec les symptômes de la blessure, peut être que la malade n'avait ni chaud, ni froid, ou peut être les deux. En tout cas, le jeune homme suffoquait presque, il posa son sac à côté du sofa, se releva et enleva sa cape et sa veste qu'il jeta par terre sans bien faire attention où ils tomberaient. Maintenant, dans sa fine chemise il se sentait mieux, il releva les manche et se mit à l'observation.

- Excusez moi, mademoiselle Creys, dit il d'une voix douce.

* Quelle chance j'ai, pensa t'il tout de suite après*

Ses mains expertes plongèrent dans l'eau froide que l'elfe de maison avait apporté. Glacé, le visage toujours impassible du jeune homme caché un hurlement. Kirk détestait tout ce qui était froid, la neige, la glace, tout. Il s'essuya ensuite au gant qui était à côté. La température de ses mains avait un peu baissé, il pouvait maintenant arpenter les belles jambes, tout en apaisant un peu la sensation de brulure. Le jeune homme s'était auto-proclamé expert avec ses mains.

Il exécutait une sorte de massage sur la jambe de sa patiente, il montait, descendait, appuyait. Tous ses gestes se faisaient sur le membre entier, mais il prenait grand soin de laisser quelques centimètres d'écart avec la plaie, mais ne se gênait pas pour aller vers les fesses. Il prenait un malin plaisir à observer, sous ses longs cheveux, les réactions silencieuses de la jeune femme. Si elle avait été en meilleur état, il aurait surement dû sortir sa baguette. Mais outre cet amusement, il restait sérieux dans son travail, ils trempaient ses mains dans l'eau, puis massait, et ainsi de suite.

Soudain, il se rappela de ce qu'il devait faire pour soigner cette plaie, le problème c'est que ça devait être fait directement après la blessure. Et, en général, les personnes blessées par un sortilège de découpe étaient "knock-out". Kirk ne savait pas si c'était douloureux ou non, quand on lui avait fait, il est resté quelques jours dans les nuages. La beauté des femmes cachait bien des immenses pouvoirs. Il recherchait une nouvelle fois dans ses souvenirs pour trouver plus précisément ce qu'il voulait. Il allait avoir besoin de sa baguette, mais il allait demander.

- Je vais avoir besoin de ma baguette, je ne ferais aucun mouvement brusque, dit il de son éternelle voix douce. Vous ne risquez rien avec moi, finit il.

Kirk se leva lentement, et alla fouiller dans un tas de tissu qui représentait sa cape et sa veste. Quelques secondes plus tard il revint vers la malade. Dans ses mains, la chose qu'un sorcier chérissait le plus au monde, et comme chaque fois, le jeune homme l'admirait comme au premier jour. Elle était en très bon état grâce à un entretien quotidien. Le dernier Kelevra en prenait soin comme si c'était quelque chose de vivant.

Ce qu'il allait faire pourrait être jugé comme immature, mais la jeune femme ne pouvait se permettre d'aller à St Mangouste, car là-bas elle se ferait arrêter. Kirk ne savait pas si Iriona allait souffrir ou non. Peut être ressentirai elle une grande douleur, ou au contraire un plaisir tellement fou qu'elle se mettrait toute nue... Rêve à part, il ne savait rien, et encore une fois il préféra lui dire ce qu'elle risquait. La jeune femme avait les yeux fermés, mais ne dormait surement pas.

- Excusez moi une nouvelle fois, je vais essayer de vous soignez le mieux possible, mais je n'ai aucune idée de ce que vous allez ressentir, si c'est douleur ou au contraire plaisir, reprit il en regardant le visage de la jeune femme. J'attend votre permission, et je pense que le mieux serait d'agir au plus vite.

Sa baguette était prête à être utilisée sur la plaie, et Kirk espérait ne pas voir la jeune femme trop souffrir. Pour lui c'était très jouissif de faire souffrir quelqu'un, mais seulement quand c'était un homme. Il attendait la réponse de la maitresse de maison avec impatience. Le temps passait lentement, et pourtant la nuit avait vite passé. L'endroit n'était pas très propre, l'elfe nommé Akrim avait préféré s'occuper de l'héritière des Creys plutôt que de faire le ménage. Irma aurait surement fait pareil pour l'héritier des Kelevra.

[HJ: Encore désolé, je ne me souvenais plus ou était la plaie, et d'autres petites choses, s'il y a des incohérence ou quelque chose qui te plait pas MP moi. Si vraiment tu n'aimes pas, je referais un post]

Ce dénommé Kelevra semblait savoir exactement ce qu'il faisait, au plus grand soulagement d'Iriona. Lorsqu'Akrim apporta le bac d'eau froide au sorcier, celui-ci plongea ses mains à l'intérieur puis après s'être excusé, il les déposa dans un geste presque professionnel sur les jambes de la souffrante, et lui arracha un frisson. Kirk massa lentement, promenant ses paumes glaçées sur sa peau habituellement satinée. Dans d'autres circonstances, ce contact aurait été plaisant, il aurait même pu paraitre sensuel. Dans ce cas, la seule envie qu'elle avait, c'était que tout se termine vite. La jeune femme poussa un gémissement lorsque Kirk fit glisser ses mains vers ses fesses, la température contrastant fortement, elle ouvrit même les yeux, afin d'analyser l'état de sa cuisse, où la plaie sombre, demeurait. Ce n'était vraiment très beau à voir, et si elle s'en sortait vivante, elle se doutait bien qu'elle conserverait une belle cicatrice.

Le jeune homme lui stoppa son "massage", et annonça à la ténèbreuse qu'il avait besoin de sa baguette, afin de poursuivre les opérations destinées à la soigner. D'abord méfiante, la brune lui lança un regard suspicieux, puis il lui assura qu'elle ne risquait rien, et même si elle le laissa faire, elle resta sur ses gardes, le surveillant de près lorsqu'il fouilla dans son sac. Il se rapprocha d'elle, arme en main, puis lui demanda enfin la permission de continuer à la soigner. Iriona haussa un sourcil lorsqu'il lui énnonça les risques secondaires, une extrême souffrance ou du plaisir.. Voilà qui était interréssant. A prendre ou à laisser. La sorcière ne craignait plus trop la douleur, au contraire elle la recherchait la plupart du temps, elle aimait cette sensation qui tordait ses nerfs, qui poignardait ses entrailles. C'était tellement excitant. Elle souffrait avec insistance durant quelques minutes, puis éprouvait l'envie démengeante de recommencer.

La chaleur qui l'avait étouffé durant plusieurs heures venait de s'estomper, le moyen utilisé plus tôt par Kirk était efficace. Une idée déplacée lui vint à l'esprit, de quel genre de plaisir parlait-il ? Adoptant un sourire charmeur, elle lui demanda :

- Oh, et de quel genre de plaisir s'agit-il ? Peut être pourras-tu m'aider à l'assouvir..

Malgrès la douleur, elle conservait toujours son humour rien qu'à elle, tout aussi provocateur que séducteur. Elle attendit que l'homme se décide, me fixant de son regard d'émeraude.

Baguette à la main, Kirk attendait l'autorisation de sa jolie patiente. Pour l'instant, il était maître de la situation. Armé, c'est lui qui choisissait l'avenir de la jeune femme. La tuer, l'endormir, la soigner, bien des choix lui était possible, mais étant un homme droit, les deux premières idées ne lui effleurèrent même pas une seconde l'esprit. Oui, le dernier Kelevra avait un petit côté pervers, mais dans des moments comme ça, il essayait d'y penser le moins possible, mais l'habit d'Iriona ne l'aider pas à calmer ses pulsions.

- Oh, et de quel genre de plaisir s'agit-il ? Peut être pourras-tu m'aider à l'assouvir..

Une personne de son rang tutoyai un inconnu, bizarre. Kirk essaya de ne pas faire attention à ce qu'elle venait de dire. Il allait lui répondre, mais pour l'instant il cherchait ses mots. Si le contexte avait été différent, il lui aurait sauté sans aucune hésitation. Mais là, une personne aussi faible à cause d'un sort, c'était pour lui une sorte de viole. Surtout sur une personne aussi importante. La douleur lui faisait peut-être dire des choses qu'elle ne pensait pas vraiment, il préférait le challenge à la facilité.

- Et bien Mademoiselle Creys, je ne sais pas du tout ce que vous allez ressentir. Plaisir, douleur, je ne sais pas, dit-il sobrement. Avec tout le respect que je vous dois, je pense que la chaleur vous fait dire des choses que vous ne pensez pas.

Il avait dit ce qui lui pensait le plus juste. Puis il pensa que, peut être, l'étudiante aimait souffrir, tout comme le jeune ténébreux. La douleur était le seul moyen pour savoir qu'on était en vie. L'esprit de Kirk avait un peu dévié de sa "mission", mais rapidement il se reprit. D'un mouvement fluide, et il amena sa baguette vers la plaie de la victime avec la précision d'un chef d'orchestre.

- C'est parti, murmura t'il pour lui même.

Le jeune homme passa sa longue baguette tout le long de la profonde blessure que le maléfice avait causée. Tout en effectuant les mouvements, il marmonna une incantation qui ressemblait presque à une chanson. Kirk répéta son enchantement plusieurs fois. En général, il fallait peu de temps à une blessure fraiche pour se refermer, mais celle la datait un peu, elle avait commencé à s'infecter.

Son esprit était fermé à tous bruits et mouvements. Les yeux fermaient, il ne savait pas ce qu'il se passait devant lui. Comme s'il s'était mis des bouchons dans les oreilles, aucun son le dérangé. Iriona pouvait crier, hurler, gémir, il ne le savait pas. N'écoutant que son courage, il décida d'ouvrir les yeux pour voir ce qu'il se passait. Le spectacle était affreusement beau, la plaie effectuait une sorte de danse. Comme de l'eau bouillant, le sang éclaboussait un peu partout sur le visage du médecin improvisé.

Ce liquide chaud sur son visage lui rappela un grand nombre de duels sanglants, ou, à morts. Que de bons souvenirs. Ses yeux rouges regardaient le spectacle avec intensité. Une fois encore il se laissa emporter dans ses pensées, et une fois encore il en ressorti pour faire attention à ce qu'il était en train d'effectuer.

[Je m'excuse du retard, et je me suis permis de dire que Kirk avait accepté l'invitation d'Akrim, si il y a un souis, je change ]

Il avait certainement raison, elle disait des choses stupides qu'elle ne pensait pas. La chaleur devenait étouffante, la sueur qui s'échappait de chacun de ses pores, brillait sur sa peau de satin. Sa longue chevelure était également mouillée,par la transpiration abondante. Deux poches sombres soulignaient ses yeux d'émeraude, la fatigue se faisait plus présente, la jeune femme semblait ivre, son champ de vision se troublait, et tout semblait se déformer autour d'elle. Aucun doute, la sorcière n'était pas au mieux de sa forme, et était soumise au bon vouloir de l'homme dénommé Kirk. Bien entendu, Akrim avait toujours un oeil inspecteur sur sa maitresse, et il ne laisserait pas le sorcier faire du mal à Iriona. La sulfureuse sorcière laissa ses paupières tomber, et lui voiler la vue, attendant que Kelevra opère. Elle n'avait pas peur, elle n'avait jamais eu peur de souffrir. Lorsque Kirk annonça qu'il commencait, la jeune Creys prit une profonde inspiration.

Tout à coup, sa cuisse lui donna la sensation de s'ouvrir, de se déchirer. Ouvrant par réflexe ses yeux, Iriona porta son regard sur la plaie qui dansait, guidée par d'étranges mouvements, et par les parôles d'une langue étrangère que prononçait Kirk. Il savait s'y prendre, et peu à peu, la blessure se refermait, pour finalement, laisser place à une nouvelle peau, fine et délicate. Une légère cicatrice apparut, blanche, et belle. C'était terminé ? Akrim s'approcha timidement, une bassine d'eau froide dans les mains, dans laquelle flottait une sorte d'éponge. Il essuya le front de la sorcière, délicat dans ses gestes. Puis il se retourna vers Kelevra, et le remercia d'une voix fébrile :

- Je vous serai éternellement reconnaissant d'avoir sauver mademoiselle Iriona. Mais puis-je vous inviter à rester pour la nuit, afin que vous soyez sur place en cas de problème ?

L'elfe accompagna donc Kirk dans une des nombreuses chambres d'invité, puis il revint pour veiller sur sa maitresse. Iriona, elle, s'endormit..


De fins et chaleureux rayons de soleil traversaient la fenêtre, pour venir éclairer le visage de la sorcière, qui se réveilla. Elle ouvrit les yeux lentement, pour poser son regard sur son domestique. Celui-ci se hâta de venir aux côtés de la brune. Il vérifia qu'elle allait bien, puis descendit au salon pour y servir un petit-déjeuner. La ténèbreuse se leva sans difficultés, elle avait retrouvé l'usage de ses jambes. Elle allait d'ailleurs beaucoup mieux, et se sentait tellement mieux. La belle prit une longue douche, chassant l'odeur épouvantable de la sueur et du sang, puis s'avança vers son armoire. Elle prit une robe verte, qui allait parfaitement bien avec ses yeux d'une même couleur, et l'enfila. Elle ne prit pas la peine de se maquiller, elle passa simplement une main dans ses cheveux mouillés, puis descendit rejoindre Akrim dans le salon. L'élfe courba son dos en un arc, son nez grossier touchant presque ses pieds, en guise de salutation à sa maitresse. Puis il lui tendit une tasse de café, ainsi que des tartines de confitures fraichement préparées.

Des bruits de pas retentirent dans l'escalier, s'approchant d'eux. Kirk était donc réveillé. Iriona se retourna, affichant un délicieux sourire charmeur, et invita le sorcier à se joindre à elle, d'un signe de la tête.

- C'était très aimable à vous d'être resté pour la nuit Monsieur Kelevra. Une tartine ?

La belle ordonna à Akrim d'apporter un café et des tartines à Kirk.

[HJ, je préviens direct, ça va être court, et pas de super qualité]


- Je vous serai éternellement reconnaissant d'avoir sauver mademoiselle Iriona. Mais puis-je vous inviter à rester pour la nuit, afin que vous soyez sur place en cas de problème ?

- Pas de problème petit, répondit le sorcier même si l'elfe n'attendait pas vraiment de réponse.

Akrim passa devant Kirk et le guida dans un couloir poussiéreux pour atteindre un escalier étroit et d'allure fragile. Une fois en haut, l'elfe montra sa chambre au docteur d'un soir et redescendit en courant, surement pour aller au chevet de sa belle maîtresse. Le policier se promena un peu dans son étage, en entrant dans les différentes salles, toutes étaient plutôt sales, Akrim avait dû passer son temps à s'occuper d'Iriona plutôt que de faire le ménage. Quelques médaillons par là, quelques bagues ici, les choses de valeurs ne manquaient pas dans cette maison, mais le plus précieux était sans doute la propriétaire des lieux. Il arriva dans une salle de bain, il lança donc un sort de nettoyage pour pouvoir utiliser l'eau du lavabo dans risquer de bouffer un kilo de poussière. Il se débarbouilla rapidement du sang qui s'était installé sur son visage, et laissa sa chemise neuve par terre. La pauvre avait reçu beaucoup de sang "contaminé". Sang tellement acide à cause de la concentration que le vêtement s'était troué à plusieurs endroits. La chaleur étouffante de la maison arrangea Kirk qui était maintenant torse nu, il retourna donc dans la chambre qui lui avait été assignée par l'obéissant elfe de maison, nettoya ici aussi, et s'installa sur l'épais matelas.

- Bon, bon, bon...

Impossible de trouver le sommeil, non pas que le sommeil n'était pas présent, mais plutôt l'inquiétude. Dormir dans un endroit inconnu, chez une personne recherchait, ce n'était pas la meilleure façon pour se sentir bien. Surtout pour un policier membre de l'Ordre du Phénix. Il était déjà une heure du matin, le jeune homme aurait bien mangé un petit truc, quoique la nourriture était peut-être empoisonné, ou tout simplement périmé depuis un certain moment. Kirk décida de faire quelques séries de pompes et d'abdominaux pour maintenir sa forme, et entretenir son corps parfait mettons ses chevilles de côté). Après une demie-heure d'exercices, et un petit temps de somnolence, il devait maintenant être deux heures du matin. Le bon policier décida de redescendre pour voir l'état de sa patiente. Cette dernière était endormie, elle avait laissé la fatigue des derniers jours s'emparer d'elle, pour entrer dans un sommeil un peu agité. Akrim était toujours à ses côté, à lui éponger le front, toutes les cinq secondes. L'eau était maintenant de la même température que la salle, rien de bien relaxant donc. Kirk pris la bassine, et changea l'eau pour en mettre une propre, limpide, et froide. Une fois fait, et après avoir vu l'elfe goûter l'eau, surement pour s'assurer quelle n'était pas empoissonné, le jeune homme remonta, et s'attacha les cheveux en arrière. Il entra dans une salle, juste avant sa chambre, et trouva quelques livres de magie, il s'installa donc sur un fauteuil et commença sa lecture. Toute sa nuit se passa comme ça, alternant, visite d'Iriona et lecture.

Le soleil frappa un carreau crasseux de la salle de lecture. Réveillant Kirk de son sommeil de quelques minutes. En dessous, le jeune homme toujours torse nu, entendit des bruits de pas, il devina tout de suite que c'était ceux de la sorcière qu'il avait soigné quelques heures plus tôt. Il décida donc d'aller se débarbouiller, et se regarda dans le miroir. Ses yeux étaient plus rouges que jamais, et de petites cernes foncées s'étaient installées juste en dessous. Encore une nuit blanche à son compte, mais quelle nuit. Il avait un peu honte de descendre alors qu'il était vêtu seulement de son pantalon et de ses chaussures, mais il n'avait pas vraiment le choix, les vieilles robes mitées à cet étage n'allaient pas du tout avec son teint blanchâtre. Après quelques minutes de préparation mentale, le policier descendit enfin l'escalier. Et là où il comptait voir sa patiente et son esclave, il ne trouva qu'absence. Il descendit donc un autre escalier pour aller au salon voir s'il y avait quelqu'un. Là, il vit Iriona attablée, avec un air plutôt appréciable, elle se sentait s'en doute mieux. Cette dernière remarqua le voyeur, et l'invita à prendre place. Le jeune homme s'exécuta avec plaisir, un peu gêné.

- C'était très aimable à vous d'être resté pour la nuit Monsieur Kelevra. Une tartine ?

- Ce fut un plaisir Miss Creys, et veuillez m'excuser d'être si peu vêtu. Ma chemise a eu l'honneur d'être touché de votre sang, mais je dois avouer qu'avoir un vêtement non souple sur la peau, ce n'est pas très agréable, dit le sorcier en rendant un sourire charmeur. J'espère que vous avez bien dormi, et que votre blessure vous fait moins mal.

Après avoir parlé, Kirk remercia Akrim qui venait de lui servir un café, et deux tartines. Le policier détestait le café, mais remercia quand même le serveur, et se força à boire la boisson chaude tout en gardant un visage le moins dégoûté possible. Il entama une de ses tartines, qui, à son grand étonnement, était bonne. L'elfe avait dû faire des achats en quelques secondes après avoir vu que sa maîtresse était saine et sauve. Il était vraiment dévoué et serviable ce petit, tout comme les elfes du dernier Kelevra.

- Votre elfe est vraiment serviable Miss Creys, il a passé la nuit à s'occuper de vous, et à me surveiller, au cas où je déciderais de vous tuer, enchaîna t'il avec un sourire en coin.

[HJ 2: Je m'étonne d'avoir autant écrit et je m'excuse du retard darling ]

[HJ: C'est pas super non plus la qualité :/]

La nuit avait été pénible et longue tout autant que les derniers jours qu'elle avait passé couchée, à attendre avec souffrance la mort chaque minute. La belle, après l'intervention héroique de l'homme à qui l'elfe avait fait appel en guise de secours, avait toutefois trouvé le sommeil facilement, et elle avait dormi comme une enfant, savourant le repos qui lui était enfin accordé. A son réveil ses premières pensées avaient été pour Midnell, elle s'était demandée dans quelle situation le gosse qu'elle avait entrainé dans ses folies, se trouvait désormais. Etait-il à Azkaban ? S'était-il fait tué ? D'après les souvenirs de la sulfureuse jeune femme, le garçon avait lui aussi retrouvé sa photo en première page des avis de recherche, placardés de partout en Grande Bretagne. Une nouvelle crainte était née chez Iriona, celle de se retrouver emmener en prison, et d'y passer le restant de ses jours, autrement, pas mal de temps. Si c'était le cas, elle préférait de loin mourir tout de suite, elle n'avait pas la moindre envie de croupir au fond d'une cellule à cause de ce vieux débris qu'elle avait tué.

Elle avait ensuite pensé à Kilian, le jeune serpentard qu'elle avait rencontré dans la cabane hurlante, à Pré-au-lard, mais qu'elle n'avait plus revu depuis. Ce si gentil élève qui était resté à ses côtés pour la maintenir éveillée. Elle espérait qu'il n'avait pas eu de soucis par sa faute. Enfin était-il temps des remords et des espérances ? Par la vue du torse nu de Sir Kelevra qui s'approcha d'elle, certainement pas.

Iriona eut un sourire appréciateur lorsque que l'homme s'exécuta et vint s'installer près d'elle, alors que Akrim se pressait pour lui apporter un café et des tartines soigneusement préparées. Si son intention s'était voulue polie, la jeune femme ne manqua pas l'air dégouté masqué par une dissimulation mal fondée du médecin improvisé. Elle lui sourit, charmeuse, l'écoutant attentivement alors qu'il lui exposait la raison pour laquelle il ne portait pas de chemise. Elle se passa une main dans sa sombre chevelure avant de porter de nouveau sa tasse de café à ses lèvres.

- J'ai très bien dormi, merci, puis il faut dire que j'étais en de très bonnes mains... -elle laissa un sourire en coin étirer son visage- Oh et pour la tenue... Je ne m'en déplais pas.

La jeune femme croisa les jambes et jeta un regard en biais à son domestique qui d'après Kirk, avait subtilement veillé sur elle durant tout le temps où elle était restée au lit. La remarque de Kelevra la refroidit cependant, l'idée qu'il eut durant cette nuit pouvoir de vie et de mort sur elle ne lui plaisait guère. Elle posa sa tasse de porcelaine sur la petite table basse d'ébène, et prit un air vexé, relevant doucement le menton. Comme s'il aurait pu la tuer ! Ridicule. Si il y avait bien une chose que la belle sorcière refusait que l'on touche, c'était bien à sa fierté, et elle se sentait soudain humiliée et en colère que l'homme ait eu l'avantage sur elle pendants des heures. Finalement, la ténébreuse se leva lentement, pour contourner le siège et venir se placer derrière Kirk. Elle posa ses mains sur chacune des épaules dénudées de l'homme, et et pencha de façon à lui susurrer à l'oreille :

- Vous n'êtes pas un tueur Monsieur Kelevra. Mais moi...

Sans prévenir elle enfonça ses ongles rouges de vernis dans la chair du sorcier, pas réellement que l'intention eut été celle de lui faire mal, mais par simple plaisir de possession, elle avait été sienne pendant la nuit, il serait marqué de ses griffures pour un bon moment. Elle laissa ensuite ses paumes chaudes caresser la peau qui glissait sous ses doigts agiles, alors qu'elle commença à exercer une pression plus intense sur le corps de Kirk, massant avec toute l'agilité d'une professionnelle. Les choses sérieuses devaient débuter.

- Vous comptez me livrer à la police ?

Autant dire que si c'était le cas l'ambiance risquait de se corser quelque peu entre les deux sorciers. Iriona ne se laisserait pas conduire au Ministère, et tant pis si elle devait liquider l'homme qui se trouvait devant elle. Elle n'ignorait pas que le duel serait rude, mais si elle n'était pas de taille à se battre contre lui sur le plan physique, elle était tout à fait apte à l'égaliser baguette en main.

Après avoir fini la dernière goutte de l'immonde breuvage, Kirk laissa son regard se balader sur sa patiente. Plutôt agréable, et avec un meilleur teint que la nuit passée. Le jeune sorcier jouait avec sa baguette sous la table, prêt à toutes éventualités. Il ne risquait pas grand chose, Iriona ne savait pas, apparemment, qu'elle avait un membre de l'Ordre du Phénix devant elle, et policier en plus de ça. Quand elle serait mise au courant, il faudrait tout mettre à l'abris, car la jeune femme jouait dans la cour des grands, et des bourrins, d'après la réputation des rues. Certes, il ne fallait pas se fier qu'à un seul son de cloche, mais malheureusement, les rapports du Ministère ne contredisaient pas la rumeur malheureusement. Devant lui, cette criminelle lui semblait si fragile, si frêle et si douce. Comment pouvait-elle faire de mal avec un si jolie visage.

La jeune femme avait adressé la parole au policier. Ça lui faisait bizarre d'entendre une voix posée et sans aucune douleur, et plaisir aussi de voir que ses capacités de médecines étaient intactes depuis le temps. La dernière fois qu'il avait dû soigner quelqu'un, ça avait été en Roumanie, après qu'un dragon se soit échappé et ait attaqué Kirk et ses amis. Par chance, le dragon s'était envolé après avoir reçu quelques attaques qui lui avaient fait aussi mal qu'une piqûre de moustique. Un des sorciers avait été gravement brûlé au bras, et c'est l'ancien Gryffondor qui avait dû lui sauver le bras du blesser. Ses vieux amis lui manquaient un peu, il avait fait un sacré parcours avec eux, mais bon, inutiles et encombrant, Kirk avait préféré les éliminer un par un, pour qu'il ne l'entrave pas. Le dernier, James McPuffin l'avait supplié pendant une bonne minute, et au final, le ténébreux l'avait fait se faire suicider prêt d'autres sorciers pour qu'aucune preuve soit retenue contre le dernier Kelevra. C'est juste après cet évènement, plutôt plaisant, qu'il était rentré en Angleterre, avec Calvin qui ne savait rien de ses agissements.

Sortant de ses souvenirs, l'exhibitionniste forcé remarqua qu'Iriona se leva, lentement mais surement. Cette dernière se dirigea vers lui, et il mit donc sa main et sa baguette sous sa jambe. Une fois la femme derrière lui (c'est l'inverse en général) le jeune homme se sentit oppressé, comme si tout d'un coup le poids de tous les maux du monde étaient tombés sur ses épaules. Heureusement, ce n'était que les douces mains d'Iriona. Que voulait-elle donc, de l'argent, ou bien l'étrangler en lâche, il n'avait pas vu si elle avait sa baguette ou non, plutôt problématique. Il l'a senti se baisser, sa sulfureuse bouche était à quelques centimètres de son oreille gauche. Et telle un sifflement de serpent, elle lui redonna l'immense honneur de lui faire ré-écouter sa voix. D'après elle, le jeune Kelevra n'était pas un tueur, alors qu'elle si. La pauvre était mal informée, mais malheureusement, ou heureusement, personne n'était au courant des anciennes actions de Kirk alors qu'il visitait l'Europe. Et juste après ces quelques mots, elle lui enfonça ses longs ongles dans la chair. Il ne savait que faire pour qu'elle arrête ça, se levait et lui lancer un sort semblait être une bonne idée, mais il ne savait toujours pas si elle avait une arme à proximité.

Rapidement, les ongles sortirent de la peau, marquait pour un bon moment. Les mains sensuelles commencèrent alors à pétrir les épaules musclées de Kirk. Un massage agréable, et bien exécuté. Que voulait donc cette jeune femme, en tout cas, elle avait tout l'air d'une schizophrène. Une fois encore, elle parla, et sa question vola un sourire moqueur au policier, qu'elle ne pourrait pas voir heureusement. Ne sentant plus l'elfe prêt d'eux, il était surement allé faire du ménage, il décida d'agir pour montrer qu'il ne se laisserait pas faire, et qu'elle faisait fausse route sur lui. De sa main droite, il attrapa la gauche de la masseuse et la tira sur le côté, tout en se décalant de la table (pas facile à imaginer). Voilà qu'Iriona se retrouvait sur les genoux du jeune homme, vu l'expression présente sur son visage, elle ne s'attendait pas à ça. Et surtout, Kirk avait mis sa baguette sous la gorge de la belle, qui était maintenant à sa merci, apparemment.

- Sachez, Mademoiselle Creys, que vous faites fausse route, dit-il en lui adressant un sourire charmeur. Et je suis dans le regret de vous apprendre que la Brigade Magique est au courant depuis la nuit dernière, mais pas le Ministère. En fait, je crois qu'en me présentant, j'ai oublié quelques petits détails, donc je recommence. Je suis Kirk Kelevra, ancien membre de l'Ordre du Phénix, et actuellement membre de la Brigade de Police Magique, il laissa un blanc pour apprécier le visage de sa prisonnière. Je pense que vous avez beaucoup de chance, je suis en jour de repos, et j'ai pour logique, de ne pas mélanger vie privée, et vie professionnelle. Votre lieu d'habitation restera donc inconnue de mes services. Dommage, ça m'aurait bien valu une promotion, heureusement que l'argent n'est pas un problème.

Il arrêta de parler, et continua de faire glisser sa baguette sous la gorge de la patiente. Il ne lui lâcha pas la main non plus, qu'il tenait fermement, mais caressait aussi avec le pousse. Une mèche de ses beaux cheveux cachait une partie de son visage, il utilisa donc sa baguette pour ranger celle là derrière l'oreille la plus proche. Cette jeune femme était vraiment belle, Kirk avait eu vraiment de la chance que leurs elfes se connaissent un minimum.

Elle n'avait rien vu venir. L'homme l'avait brusquement tiré en avant, lui tordant le poignet par la même occasion, et elle retrouvait en quelques minutes sur ses genoux, baguette sous la gorge. Elle n'avait pas eu le temps de sortir sa propre arme, qui demeurait coincée entre leur deux corps, puisque qu'elle avait comme tout le temps, rangé sa baguette de Saule contre sa cuisse, attachée grâce à une sublime jarretière de dentelle noire, et qui à présent était collée entre les deux corps. Elle jura à mi-voix, tant pis pour les bonnes manières. Ce crétin l'avait bien eu, et elle s'était laissée prendre au piège comme une débutante. Elle grimaça en portant sa main libre vers son poignet douloureux, que visiblement, Kirk ne semblait pas vouloir lâcher. Elle était une fois de plus à sa merci, ou du moins, c'est ce qu'il pouvait penser, mais la douce ténébreuse avait suffisamment de ressources pour garder sa dignité, ou le peu qui lui restait en cet instant. Elle pouvait bien appeler Akrim, mais ce serait l'ultime recours si elle ne trouvait rien d'autre. Soupirant, elle prit une moue boudeuse, alors que le sorcier avait l'air de bien s'amuser de cette situation, dans laquelle finalement, elle s'était vautrée toute seule. Au diable ce Newton ! Elle espérait bien qu'il croupisse en Enfer ce vieux déchet ! Si seulement elle n'y était pas allée, elle ne l'aurait pas tué, et elle ne serait pas dans ce pétrin. Bien sûr, il était trop tard pour faire marche arrière, et désormais, elle devait avancer.

Arborant un fier sourire, l'homme se présenta de nouveau, et autant dire que rien n'aurait pu être pire en ce moment. Ancien membre de l'Ordre, et policier pour couronner le tout ! Elle était tombé sur la perle, par Merlin ! Elle maudissait ce satané elfe, elle aurait voulu jeté la pire des malédictions sur ce pourri de Newton, elle lança un regard glacial à Kelevra qu'elle aurait finalement bien accroché au mur. C'était à cause des membres de la brigade qu'elle s'était blessée, et qu'elle s'était retrouvée au lit durant des semaines. Elle gratifia l'ancien membre de l'Ordre d'un sourire amer, lorsqu'il lui parla de chance. Elle aurait dû l'étrangler quand elle en avait eu l'occasion celui-là, ou bien l'empoisonner avec son café, ou mieux encore, le brûler dans sa cheminée ! Les possibilités ne manquaient pas, et l'imagination non plus à Iriona, elle se voyait déjà enterrer l'homme dans son jardin. Ce n'était sans doute pas le premier à se retrouver sous terre dans la propriété de son oncle, qu'elle bénissait d'ailleurs puisqu'il s'agissait ici d'un cadeau de Josh, qu'il lui avait offert lorsque la belle était arrivée en Angleterre, un magnifique manoir dans lequel son épouse ne vivait plus depuis son emprisonnement, alors il avait fait savoir par l'intermédiaire de Narcissa, sa tante, son envie de lui léguer. Heureusement, les membres de la police n'avait pas fait le rapprochement, puisque peu de gens savait que l'épouse de Josh Creys était retournée vivre chez sa famille natale, et donc Iriona n'était pas censée vivre en ces lieux.

La brune eut un rictus méprisant alors que Kirk venait de ranger une mèche rebelle derrière sa fine oreille, elle lui cracha :

- Vous êtes venu par plaisir de me voir blessée à cause d'un de vos petits collègues, ou parce que vos instincts de membre de l'Ordre du Phénix vous pousse à faire la charité ?

A cet instant, elle n'eut guère le temps de continuer, puisque le domestique était arrivé en trombe de la cuisine, agitant ses longues mains au dessus de sa tête.

- Maîtresse ! Mademoiselle Iriona, ils ont bloqué le compte en banque de votre famille ! C'est madame Andora qui l'a dit à Akrim dans une lettre pour prendre de vos nouvelles. Les comptes de France ont été bloqués à cause de vous. Votre tante a réussi à avoir une autorisation pour retirer de l'argent, mais ses dépenses sont surveillées, au cas où elle vous enverrait des gallions.

La créature, abattue plia ses jambes maigres pour se mettre à genoux, visiblement tout aussi chamboulé que la jeune femme par la nouvelle. Si les comptes de France avaient été bloqués, ceux de Gringotts l'étaient probablement aussi. La colère lui monta, d'un geste vif elle se libéra de l'emprise de l'homme, et se redressa ignorant celui-ci parfaitement. La sorcière posa un genou sur le sol, s'abaissant à la hauteur de son elfe, du dernier ami qui lui restait, et qu'elle refusait de mettre en danger. Elle posa, certainement pour la première fois en vingt ans, une main douce et légèrement tremblante sur l'épaule du domestique, tout aussi surprit qu'elle par cet élan d'affection, qu'il n'avait jamais connu.

- Ne t'inquiètes pas, ça va aller. Akrim... Je veux que tu partes, que tu ailles rejoindre la tante Andora en France, et que tu la serves, comme tu l'as fait avec moi, aussi loyalement. Tu ne reviendras jamais ici, et tu ne chercheras pas à me retrouver.

Aussi choqué que scandalisé, que apeuré, l'elfe eut comme première réaction un refus catégorique, en hochant la tête de droite à gauche, puis, réalisant qu'il ne s'agissait pas d'une proposition, et que l'air grave de sa maîtresse indiquait clairement qu'elle ne riait pas, il se mit à pleurer. Pour la première fois, Iriona eut un drôle de pincement au cœur, ce même cœur qu'elle avait choisi de condamné, elle eut de la peine et de la tristesse pour cet être dont elle ne s'était jamais soucié, mais qui était la seule véritable personne sur qui elle avait toujours pu compter, et dont elle était certaine de la fidélité. Après quelques minutes de longs silences, durant lequel elle avait totalement oublié la présence de Kirk, Akrim s'inclina pour la dernière fois devant celle qu'il avait vu grandir, et qu'il devait quitter pour toujours aujourd'hui, puis d'un « plop », il disparut.
La belle eut du mal à se relever, mais une fois debout elle pivota les talons pour faire face au sorcier.

- Laissez-moi partir, ou tuez-moi maintenant, mais une chose est sûre, je n'irai pas à Azkaban.

Kirk était très fier de ce qu'il venait d'exécuter, sa patiente devait avoir des envies de meurtres quand elle comprit sa position. Bien sûr, il n'avait pas l'intention de la blesser, il voulait juste montrer (qui c'était l'Ohm!!!) que la jeune femme faisait fausse route sur lui. Il n'était pas ce que certains pouvaient penser, un "héros" de la guerre contre Voldemort, saint et juste, qui n'avait rien à se reprocher. D'après un certain livre, même le plus grand héros l'Ordre du Phénix, Dumbledore, avait des choses sombres dans son histoire. Dans les yeux d'Iriona, le ténébreux cru lire de la haine, apparemment, elle n'appréciait pas spécialement les policiers, pas étonnant après le sortilège qu'elle avait reçu. La prisonnière sourit avec un air méprisant, mais même comme ça, elle restait extraordinairement belle.

- Vous êtes venu par plaisir de me voir blessée à cause d'un de vos petits collègues, ou parce que vos instincts de membre de l'Ordre du Phénix vous pousse à faire la charité ?

Un mélange d'énervement et d'amusement arriva dans le corps du jeune homme, même sans défense, elle restait agressive. Une envie de la torturer lui vint à l'esprit, mais il voulait répliquer quelques mots avant d'agir. Et au moment où il ouvrit la bouche, Akrim, l'elfe de maison, refit une apparition en dansant la tecktonick. Ce dernier apporta des nouvelles bien sombres à sa maîtresse, et, Kirk eu envie de se moquer, mais s'il le faisait, il se ferait rôtir. Apparemment, les autorités avaient coupé les vivres de la belle jeune femme, qui s'était libérée de l'étreinte en moins d'une seconde. La pauvre qui avait apparemment l'habitude de vivre dans l'abondance, ou au moins la simplicité, devait à présent se débrouiller toute seul, et sans un galion en poche, tout ça, en étant activement recherchée. En plus, la seule personne qui aurait pu l'aider, était maintenant surveillée. Que ça devait être frustrant.

La suite de la scène étonna Kirk, il pensait que la famille Creys, et surtout Iriona, était de ceux qui traitaient leurs elfes comme des esclaves, sans éprouver de sentiments pour eux, qu'ils pouvaient s'en débarrasser comme si ce n'était qu'un objet remplaçable. Mais apparemment il faisait fausse route, peut être pas sur les ancêtres Creys, mais sur l'étudiante. Cette dernière ordonna à son elfe d'aller servir une femme française, que le policier connaissait peut être un peu, et de ne jamais essayer de retrouver sa maîtresse. Tout ça pour mettre en sécurité un petit être, que certains n'aimaient pas, c'était tout ce qu'il y avait de plus honorable. Le ténébreux aurait s'en doute fait pareil avec ses trois elfes, mais, depuis la chute de Voldemort, il ne craignait pas grand chose, maintenant qu'il était reconnu comme l'un des résistants.

Le médecin était toujours assis sur la chaise que lui avait assigné la propriétaire des lieux. Mais il se demanda pendant quelques secondes s'il était devenu invincible, car dès l'arrivait du serviteur, plus personne ne l'avait regardé, ni même adressé la parole. Ou peut-être que le café avait été empoisonné, et qu'il était mort sans s'en rendre compte. Impossible, quelqu'un qui meurt le sait, quoique, le professeur d'Histoire de la Magie ne l'avait pas remarqué d'après la légende de Poudlard. Heureusement toutes ses pensées dignes d'un gamin de onze ans, partirent en fumé dès lors que Iriona se retourna vers lui pour enfin daigner lui adresser la parole.

- Laissez-moi partir, ou tuez-moi maintenant, mais une chose est sûre, je n'irai pas à Azkaban.

Comme à son habitude, Kirk eu envie de provoquer un peu la sorcière. Mais il ne savait pas trop à quoi s'attendre. Il se leva donc nonchalamment, pour se retrouver face à elle, la dépassant d'une bonne tête. Sa baguette longeait son corps, et il ne comptait plus l'utiliser, sauf pour transplaner.

- Ne dites pas de bêtises Miss Creys, dit-il pour commencer. Tout d'abord, laissez moi répondre à votre question. Je ne suis pas venu par plaisir de vous voir blessé à cause d'un incompétent qui le payera surement un jour, et la charité n'a rien à voir la dedans, poursuivit-il sur un ton calme. Quand votre elfe, ou devrais-je dire, votre ancien elfe, est venu chez moi, je ne savais pas à qui ni à quoi m'attendre, pour dire vrai, il n'a rien révélé, sans doute de peur que je prévienne le Ministère. Une fois ici, j'ai décidé de vous soigner simplement par logique. Quel homme voudrait voir une aussi belle femme que vous, mourir si jeune. Et je ne compte pas vous amener à Azkaban, ou vous tuer pour la même raison. Vous me semblez intelligente, vous n'avez pas votre place dans un endroit qui vous entraverait, continua t-il avec son éternel sourire. Vous m'étiez redevable, mais vous m'avez offert un petit déjeuner, et une chambre pour la nuit. Vous ne me devez donc plus rien, mais néanmoins, j'ai comme l'impression que vous êtes tout d'un coup, encore plus mal barrée que vous ne l'étiez. J'aimerai donc vous aider, bien sûr je me doute que votre confiance ne doit pas être encore établie et je ferais tout pour prouver ma sincérité. Je vous invite donc à venir chez moi, quand vous en aurez l'envie, la possibilité, ou bien le temps, même si ce n'est pas ce qui vous manque. Je vous laisse y réfléchir, seule, termina t-il enfin.

En parlant, Kirk s'était rapproché du visage de la jeune femme, sans qu'elle ne semble s'en apercevoir. Ses yeux rouges étaient maintenant plongés dans ceux d'Iriona, à la recherche de réactions, ou de réponses. Il ne vit pas grand chose malheureusement, elle devait encore être sous le choc de l'annonce de son elfe. Kirk déposa donc un baiser sur les lèvres de l'étudiante pour provoquer une réaction, mais il ne préféra pas attendre de voir et transplana dans la seconde suivante. L'endroit où il s'était trouvé, il y a quelques instants, venait de reprendre son droit, le vide, l'absence. Mais, dans les airs, flotté un petit papier laissé par le policier, où était écrit le nom de son manoir, et le moyen d'y accéder. C'était maintenant à Miss Creys de décider de ce qu'elle allait en faire.

Une fois arrivé dans son bureau, le ténébreux, aussi fier qu'un hyppogriffe, décida d'aller prendre une douche bien méritée, et un déjeuner qu'il ne risquerait pas de rejeter. Sa nuit avait été courte, alors peut être dormirait-il un peu, pour ne pas paraître fatigué le jour suivant, car il devait travailler. Ses collègues pensaient qu'il avait une vie tranquille, sans vagues, et ils avaient raison, en tout cas, c'est ce qu'ils devaient continuer de croire sinon ils allaient commencer à poser des questions. Kirk n'aimait pas les questions et encore moins ses collègues à qui il aurait volontiers arraché le coeur pour avoir lancé un sortilège sur la jeune femme chez qui il avait passé quelques heures. Peut qu'un jour, par chance, il pourrait exaucer ce voeu sans risquer une quelconque sentence.

Il l'observait avec un amusement intolérable, il riait sans doute de sa situation médiocre, et se délectait de son désespoir. Il se leva avec nonchalance, et s'avança de la jeune Creys jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres d'elle, ses yeux rouges la fixant, alors qu'elle devait à présent lever le regard pour maintenir le sien. Elle ne se sentait nullement intimidée, elle avait combattu des hommes bien plus impressionnants et leur carrure de rugbyman de l'avait jamais empêché de leur faire mordre la poussière avec une aisance risible. Elle le toisait avec un air méprisant, conservant toute la dignité dont elle pouvait faire preuve, et demeurant comme à son habitude la grande dame hautaine. Si avec les hommes les plus charmants de l'université elle avait été connue comme une croqueuse d'hommes très extravertie, dans les milieux les plus mondains, elle s'était toujours présentée, non sans une certaine prétention de sa part, comme une dame de la noblesse. Elle savait qu'elle avait à faire à un homme de bonne famille, on le devinait tout de suite par sa façon de parler, et ses manières, elle devait donc jouer au même niveau que lui.

Il lui répondit, calmement, exposant la raison pour laquelle il l'avait soigné, et pour laquelle il ne la livrerait pas aux détraqueurs, et il ne la tuerait pas à priori. Perplexe, elle arqua un sourcil, intriguée par cet homme si différent, qui ne semblait même pas intéressé par la gloire qu'aurait pu lui apporter l'arrestation de Iriona, qui était tout de même recherchée depuis plusieurs mois. Il lui proposa même son toit, et la jeune femme su lire dans ses iris sombres une sincérité qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner. Savait-il réellement ce qu'il risquait en l'hébergeant chez lui ? Elle fut incapable de dire quoique ce soit, encore trop stupéfaite par son étrange invitation pour qu'un son plus ou moins correct parvienne à s'échapper de sa gorge. Elle resta quelques instants bouche bée, et ne vit même pas le fourbe glisser jusqu'à elle tel un serpent rusé, pour finalement lui voler un chaste baiser. Elle n'eut même pas le temps de l'insulter de son audace, il transplana quelques secondes après, la laissant seule, immobile au milieu de son salon encore poussiéreux puisque Akrim ne s'était pas occupé du ménage depuis qu'elle était malade, trop occupé à veiller sur elle. Un petit papier apparut néanmoins de nul part, lévitant dans les airs, la brune l'attrapa délicatement et lut le nom de du manoir de Kirk, ainsi que les indications pour y entrer.

Elle se laissa choir sur le canapé nonchalamment, puis prit un coussin et enfouit son doux visage angélique à l'intérieur, soupirant un bon coup, avant d'activer ses neurones pour réfléchir quelques instants à un plan de survie urgent. Elle n'avait plus d'argent, elle pourrait toujours vendre certains objets familiales de grande valeur et en tirer de bons prix, en attendant de trouver une meilleure solution. Elle ne voulait pas aller cher Kelevra, elle ne voulait pas s'humilier davantage et lui faire ce plaisir. Iriona se leva finalement et balaya du regard la vaste pièce, devenue tout à coup bien vide, et elle se sentit vraiment seule, dans ce grand manoir abandonné, où elle ne vivrait plus qu'avec son unique solitude. Elle voulait presque rappeler Akrim, qu'il lui revienne, pour qu'elle ne soit plus seule, qu'il lui parle avant qu'elle ne finisse par oublier le sens de la civilisation. Et puis qui lui ferait à manger ? Elle n'avait jamais apprit à cuisiner, elle était incapable de se nourrir sans son domestique, désormais elle était livrée à elle-même. Cette unique pensée lui fit adopter une moue désespérée, et elle se mit à faire les cents pas, tournant autour de la table, les bras croisés.

Bon et bien déjà elle avait faim, mais le problème premier était déjà de trouver la cuisine. Oui car, enfant gâtée qu'elle avait été, et comme tous les sorciers élevés chez des sang pur, ce lieu était étranger aux habitants du manoir, et seuls les elfes y pénétraient. Elle avança donc baguette en main, et après avoir descendu les escaliers en colimaçon, elle arriva dans le fameux repère. Tout était parfaitement rangé, et visiblement, c'était le seul endroit que l'elfe avait jugé utile de nettoyer. Elle prit une pomme de terre qui gisait dans un saladier, et qui semblait hurler à la solitude presque autant que Iriona, et la toisa d'un regard perplexe. Comment cuisiner ce truc ? Prenant une toute première initiative, elle jugea nécessaire d'enlever la peau, elle avait horreur de ça. Elle prit donc un couteau, après avoir ouvert pratiquement tous les tiroirs, et tenta avec des mouvements plus maladroits les uns que les autres, d'enlever cette fichue peau, en vain. La seule chose qu'elle réussit à faire, ce fut de réduire à l'état de purée sa pomme de terre, ainsi que de planter la lame dans le bout du doigt, qui se mit immédiatement à ruisseler de sang. Excédée, elle envoya le couteau à l'autre bout de la pièce, brisant un vase qui se trouvait sur sa trajectoire au passage. La sorcière se releva brusquement, et se dirigea vers l'évier, puis passa son index blessé sous l'eau. Bon et bien la cuisine, ce n'était pas pour elle.

Résignée, elle prit un air boudeur, et consentit à se rendre chez ce Kirk Kelevra. Toutefois, elle devait paraître bien au-dessus de l'image de la malheureuse mendiante. Elle monta au premier étage, pour se préparer convenablement. Ainsi, elle enfila un corset noir qu'elle serra suffisamment pour mettre en avant sa poitrine généreuse que sa sang mêlée de mère lui avait gentiment légué. Elle s'obstina également à mettre un pantalon noir très serré, malgré le tissu qui frottait toujours sur sa blessure à peine soignée, et enfin, elle glissa ses pieds froids dans des cuissardes en cuir noir. Elle passa également quelques instants dans la salle de bain, croisant quelques instants son regard d'émeraude dans le miroir, suffisamment longtemps finalement pour éveiller en elle, une ingéniosité qui la fit sourire de satisfaction. Un changement de programme s'imposait, elle ne se rendait plus chez Kirk, mais chez un homme qui pourrait certainement l'aider à se sortir de cette sombre affaire. Elle se doutait qu'elle devrait lui rendre quelques petits services en retour, mais tant pis, elle était prête à jouer le tout pour le tout. D'un « plop » elle disparut, laissant la manoir vide pour de bon.

[Fini, ce fut un plaisir ]