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 The sound of silence [Terminé]
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MessageSujet: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyJeu 14 Jan - 11:59:46

Lucy Ann était affalée dans un fauteuil de la salle commune en ce début de soirée, devant un bon feu qui crépitait dans l’âtre pour contrer la rudesse du climat extérieur. Saleté de mois de janvier qui transformait le moindre étudiant en esquimau !

Elle scrutait la danse des flammes, les yeux dans le vague, et pour accompagner sa méditation elle tenait d’une main une cigarette tout juste allumée et une bierraubeurre à demi entamée dans l’autre, ses sœurs l’attendant dans un pack stationné juste derrière le fauteuil. Que quelqu’un vienne lui faire la remarquer qu’il était interdit de fumer et elle lui écraserait son mégot dans le … nez, vu son humeur elle ne supporterait aucune remarque.

En effet, la demoiselle était particulièrement à cran ce soir-là, non pas qu’elle ne le fut pas déjà en continu ces derniers temps, mais ce soir était différent des autres, car elle avait envoyé un message à quelqu’un.

Citation :
Besoin de parler. Je serais en salle commune ce soir, si jamais…

Le destinataire qui allait recevoir ce message peu loquace par hibou n’était autre qu’Emmanuel Perks, le Candy Killer. C’est comme ça qu’elle y faisait désormais référence, c’était plus facile pour elle que « son ex » ou une autre dénomination du style. Cela faisait quoi, plusieurs mois qu’ils ne s’étaient pas adressé la parole depuis leur clash ?
Bien sur, elle était lucide, elle savait pertinemment que le jeune Gallois, comme la plupart des hommes, n’était pas du genre à garder sa baguette magique au chaud dans son pantalon, il devait sûrement y avoir une nouvelle Mme Perks…

Non, elle ne replongerait pas dans le même schéma qu’avant, lorsqu’elle était revenue le trouver dans le parc… Non, cette fois-ci c’était différent, elle n’espérait pas les mêmes choses, à vrai dire elle n’espérait même rien, mais elle se devait de tenter, ne serait-ce que pour se dire qu’elle avait essayé, au moins une fois.

Tirant une longue bouffée de sa cigarette, elle se cala contre le dossier du fauteuil en soupirant. L’étudiante avait les traits tirés et le teint pâle, et avait pas mal maigri. Non pas qu’elle soit malade ou quelque chose du style, mais elle s’adonnait à une activité qui lui prenait une bonne partie de son énergie vitale, et monopolisait tout son esprit.
Depuis sa confrontation avec l’assassin de son frère et sa « rupture » avec Manu, elle s’était focalisée sur cette idée fixe : sa vengeance.

Pour cela, elle s’était lancée à bride abattue dans la pratique – entraînement serait le terme le plus exact- de la Legilimencie, et ce faisant s’était totalement coupée du monde extérieur. D’ailleurs, en y réfléchissant bien, cela faisait plus de 3 jours qu’elle n’avait adressé la parole à personne !
C’était la raison pour laquelle elle avait décidé de contacter le gallois.
Complètement isolée, comme enfermée dans sa propre tête par la pratique de cet discipline, la sorcière se sentait se vider de son humanité petit à petit, ne ressentant plus rien, n’arrivant même parfois plus à contrôler ce qui sortait de sa baguette magique… Elle se sentait glisser vers quelque chose qui ne lui plaisait pas. Même les surcreries ne produisaient plus aucun effet sur elle, c'est dire!

Totalement coupée de sa famille moldue qui était censée n’avoir jamais existé, il était la seule « chose » familière de son entourage qui lui restait, le seul élément qui la raccrochait au temps où… Avant quoi.

Qu’attendait-elle exactement de cette rencontre ? Simplement renouer le contact avec un être humain, que cela finisse dans son lit ou dans les larmes peu lui importait, tout ce qu’elle voulait était sentir quelque chose… Enfin, s’il venait, et ça, rien n’était moins sur!

Tant pis, en attendant elle avait un plein paquet de cigarettes et un pack qui lui tendait les bras, et si elle devait rester seule… Une bouteille de firewhiskey sous le lit. Elle aurait pu la sortir avant, mais elle voulait rester sobre, garder l’entièreté de son self-control. Enfin, pour le moment seulement…


Dernière édition par Lucy Ann Donovan le Ven 19 Fév - 21:13:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyJeu 14 Jan - 23:09:04

Manu devait avoir passé au moins trente minutes à faire les cents pas dans sa chambre lorsque son hibou était venu, le matin même, déposer une très courte missive entre ses doigts alors qu'il fumait seul, assis à la fenêtre de son dortoir. La clope entre ses lèvres, il avait été surpris; les gens n'étaient pas mal à l'aise de venir lui parler face à face pour lui demander quelque chose. On l'arrêtait dans les couloirs, on lui glissait un mot pendant ou après les cours mais jamais il ne recevait de lettres, sauf celles venant de sa famille et celle-là, il les reconnaissait de par la couleur toujours originale du papier. Sa mère s'assurait qu'il ne les oubliait pas malgré la distance. Il avait ouvert l'enveloppe avec précaution, se doutant de qui cela pouvait venir. Cette impression fut confirmée lorsqu'il vit son écriture; c'était Lucy Ann. Sa respiration s'était figée un instant. Il n'avait pas eu de nouvelles depuis des mois, l'évitant le plus possible de peur de se prendre un coup de poing sur le nez ou un coup de pied dans les noises. En fait, il avait toujours eu un peu honte de cette journée-là. Il avait manqué de classe.

Le gallois prit sa décision au bout de la demi-heure suivant l'acquisition de la missive. Le jeune homme s'était penché au dessus de son bureau, prit un morceau de parchemin et gribouilla un simple:
Citation :
Serais là vers 21h
Il ne voulait pas s'éterniser sur les détails et avoir l'air collant sans pour autant ne pas lui répondre et sembler l'air totalement désengagé, ce qu'il n'était pas du tout. Il ne pouvait pas se le cacher, elle lui manquait. Il avait tenté à plusieurs reprises de simplement passer par dessus, de trouver une autre fille mais aucune ne lui arrivait à la cheville. Elles n'avaient pas son charme, ses petites manies, sa façon de lui caresser les cheveux ou la nuque, son ton pour dire son nom.

Il était encore amoureux d'elle.

Vingt heures venaient de sonner lorsque le brun transplana jusqu'à sa chambre de dortoir, sourire aux lèvres et pack de Bieraubeurre sous le bras. Il était allé manger avec son frère à Londres, histoire de faire le point sur ce qui se passait présentement avec sa famille. Il s'était surpris à sentir qu'il avait manqué à Joachim. Il lui avait sourit, l'avait serré dans ses bras avant de lui dire de faire bien attention à lui et de lui écrire s'il se passait quoique ce soit d'ennuyeux. Bref, il était heureux. Le Candy Killer prit le temps de se glisser sous la douche, histoire de se rafraîchir. Ce n'était pas rien, cette rencontre. Il allait la revoir, la regarder dans les yeux. Son coeur s'emportait rien qu'à cette pensée.

C'est très simplement habillé – d'une chemise noire et d'un jean foncé – que le gallois descendit les escaliers du dortoir jusqu'à la salle commune, son pack de bière dans la main gauche. La silhouette de Lucy Ann se dessinait déjà devant ses yeux, elle était dos à lui. Il vit aussitôt l'alcool qu'elle avait acheté d'elle-même, cela le fit sourire.

Emmanuel s'avança lentement vers Lucy Ann et, ne voulant pas la surprendre, s'annonça d'un simple:

« Bonsoir Lucy. »

Il vint s'asseoir en tailleur sur un siège qui faisait presque face à celui de la rousse, déposant son pack à ses pieds. Il regarda le sien du coin de l'oeil puis dit, un sourire aux coins de ses lèvres tandis qu'il plongeait son regard d'émeraude dans celui de l'étudiante pour la première fois en quelques mois:

« Je vois que nous avons eue la même idée... »

Le jeune homme se pencha, prit une bouteille et l'ouvrit puis se cala dans le divan, ne quittant pas la belle des yeux.

« Que puis-je pour vous, miss? »

Par Merlin qu'il était stressé. Il n'en paraissait rien mais son cœur battait à la chamade contre sa cage thoracique.

Il la trouverait toujours aussi sublime.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyVen 15 Jan - 17:41:28

« Bonsoir Lucy. »

Ces simples paroles firent sursauter la jeune femme, qui à force de se bercer de « de toute façon il ne viendra pas » et du spectacle des flammes de la cheminée avait laissé trainer ses pensées loin, très loin, et elles furent brutalement ramenées à la réalité par l’arrivée du jeune homme.

Bonsoir… murmura-t-elle en réponse, le suivant du regard alors qu’il s’installait en face d’elle. C’était étrange, cette salle, ces fauteuils, la bièraubeurre, tout ceci avait une réconfortante sensation de familiarité mais pourtant, les choses étaient bien différentes que lorsqu’ils avaient commencé à partager des sucreries en médisant sur Wyrd !

Alors qu’il s’ouvrait sa bouteille, elle se surprit à le dévorer du regard. Cela faisait si longtemps… Bien sur, il n’avait pas tant changé en quelques mois à peine, et ce n’était pas comme si elle avait totalement oublié à quoi il ressemblait non plus… Mais le simple fait de le voir là, assis en face d’elle et pas passant à toute vitesse dans un couloir, entendre sa voix qui s’adressait à elle et pas à un professeur lorsqu’ils partageaient accidentellement le même cours…

Pour la première fois depuis quelques semaines, Lucy Ann sourit sans même s’en rendre compte, un timide sourire qui n’était pour une fois ni cynique ni ironique, non, au fond elle était juste contente qu’il soit là, et même si elle ne se l’avouerait jamais, peut-être même qu’il lui avait manqué. Un peu, au fond, en cherchant bien sous le paquet de mauvaise foi.

Malheureusement, cette sensation de bien-être allait disparaître bien vite, car après avoir répondu un
« Mais qu’est ce que tu crois, les grands esprits dépravés se rencontrent » à propos de leur boisson commune… Il allait falloir parler. Aïe.

Verbaliser. Mettre des mots sur des idées et les ordonner de façon compréhensible au sein de phrases, et si possible faire que les phrases s’enchaînent avec un minimum de cohérence, effort de communication qu’elle n’avait pas fait depuis un certain temps, évitant tout contact humain ou se limitant aux interjections de base « Bonjour / Pardon / Merci / Dégage » (l’un d’entre eux étant principalement réservé à son chat, je vous laisse deviner lequel).

Voilà, maintenant elle se sentait nerveuse. Tirant une dernière fois sur sa cigarette avant de balancer le mégot dans la cheminée, elle espérait que cette dernière bouffée suffirait à disperser l’angoisse qu’elle sentait lui tenailler le ventre, mais elle n’en fit rien, au contraire.
Avalant la fumée de travers, elle se mit à tousser comme si ses poumons allaient rendre l’âme.

*S****, c’est pas le moment !*

Désolée, marmonna-t-elle, le regard fuyant, en se frottant la gorge. Je ne t’ai pas demandé de venir pour te faire une démo de « la cigarette nuit gravement à la santé »
Reprenant son souffle, elle fixa un instant le sol avant d’oser relever les yeux vers le gallois et de soutenir son regard.
Cela venait-il d’elle ou était-il diablement plus intimidant que dans ses souvenirs ?

J’avais juste envie de… te parler. C’est une activité que l’on a pas beaucoup pratiqué ces derniers temps ensemble et je trouve ça dommage, ça me manque…
Et puis pour être honnête, je t’ai beaucoup détesté fut un temps, et en y repensant récemment je me suis demandé pourquoi et… Je n’ai pas trouvé de raison valable.
Alors je me suis dit que pour une fois, je pourrais peut-être revenir sur ma stupide fierté de femelle et te demander de tes nouvelles, comment ça allait… Les temps sont suffisamment durs, je n’ai pas envie de gaspiller mon énergie à te livrer une guerre stupide alors qu’au fond… Tu n’es pas mon ennemi, enfin je crois,
sourit-elle derrière ses mèches de cheveux. On enterre la hache de guerre ? demanda-t-elle en tendant sa bouteille pour trinquer.

Bon, ça allait, finalement des mots étaient venus tous seuls. Peut-être pas ceux qu’elle avait espéré, peut-être ne reflétaient-ils pas exactement ce qu’elle avait voulu dire, mais pour une autiste en cours de rattrapage, elle trouvait que c’était un bon début. Enfin, sauf s'il lui riait au nez, s'il partait en courant ou s'il lui brisait sa bouteille sur la tête mais là, ce n'était plus de son ressort.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMar 19 Jan - 1:09:07

D'entendre la voix de Lucy Ann contre ses tympans ne fit que confirmer ce qu'il savait déjà. Il n'avait jamasi cessé de l'aimer. Même si, certains jours, il avait juré qu'il la détestait de toutes les fibres de son corps, même s'il lui était arrivé de partager une nuit avec une autre femme qu'elle et consumer chaque instant de ces passions passagères. Même s'il avait vraiment voulu haïr la rousse, il n'était tout simplement pas capable. Il l'aimait à s'en damner, à en mourir. Il ne trouvait aucune explication logique à cela, à cette envie folle de la serrer dans ses bras, de parcourir du bout de ses lèvres son cou qu'il avait si souvent assailli de baiser, de lui murmurer à l'oreille que c'était elle la plus belle. C'était comme ça depuis le début, depuis qu'ils s'étaient rencontrés et aimés dans cette même salle commune.

Le gallois sentait le regard noisette de la belle sur lui, un sentiment de stress le saisissant aussitôt qu'il le remarqua. Avait-il changé? Il n'en avait pas l'impression. Peut-être aurait-il du prendre le temps de se raser avant de descendre. Il glissa machinalement sa main sur sa propre joue à cette pensée; c'était loin d'être doux. Le brun se maudit silencieusement pour cet oubli et prit une gorgée du liquide alcoolisé avant de plonger son regard dans celui de l'étudiante. Elle avait changé. Le jeune homme sentait quelque chose de glacial en elle; pas que ça lui était dirigé, mais elle dégageait quelque chose de froid, de mort. Elle était lasse, fatiguée, amorphe. Et tout cela ne plaisait guère à Manu. Il ne l'avait jamais connue comme ça. Avec un peu de chance, il réussirait à la faire sourire. Et plus si affinités.

L'étudiant sursauta lorsque Lucy Ann fut prise d'une violente quinte de toux. La fumée toxique s'était faite maligne. Manu du se faire violence pour ne pas s'approcher d'elle et lui caresser le dos. Il se contenta de lui adresser un regard inquiet, posant ses pieds sur le sol, prêt à intervenir si elle avait besoin de quelque chose. Bien vite, cependant, elle reprit la parole, ses mots lui arrachant un faible sourire. L'humour noir, Lucy Ann style.

Au fur et à mesure que la respiration de la belle se calmait, le gallois perçu qu'elle s'écrasait contre son siège. Comme si elle était troublée par lui. Pourtant, à son humble avis, il n'avait strictement rien d'impressionnant. Certes, il était grand, bâti, mais elle plus que n'importe qui savait qu'il était en fait un câlinours. Mais bon, c'était bien vrai que la dernière impression qu'elle puisse avoir de lui était celle d'un salaud un peu trop agressif pour que ce soit sain.

Le gallois senti un baume caresser son coeur lorsque Lucy Ann parla. Il s'attendait à un tout autre discours de sa part, comprenant beaucoup plus de termes aisément remplaçables par des astérisques. Le visage du jeune homme s'éclaira d'un tendre sourire alors qu'il cherchait le regard de la belle du sien. Comme pour sceller leurs excuses.

« J'aurais préféré ne jamais l'avoir utilisée. », ajouta-t-il à la suite de ce qu'elle dit, ponctuant sa phrase d'un clin d'œil charmant.

Emmanuel leva sa bière vers l'anglaise, trinqua le temps d'une gorgée puis pausa, son regard d'émeraude toujours profondément ancré dans le sien.

« Tu sais... » Il se racla la gorge. « Ce n'est peut-être pas approprié mais je dois l'avouer. »

Le jeune homme se pencha, coudes appuyés sur ses genoux. Ses yeux sondaient les siens.

« Tu m'as affreusement manquée. »

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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMar 19 Jan - 22:00:32

Lucy Ann trinqua avec le beau gallois, sa main tremblant légèrement. Elle ne savait pas pourquoi, mais sur le moment elle se sentait extrêmement mal à l’aise. Ce mélange d’émotions, la joie de le retrouver, le trouble de se retrouver face à quelqu’un qu’elle avait tant aimé – et haït, le trac qu’elle ressentait vis-à-vis de ce qu’il pourrait dire…
Là il n’y avait plus de base d’Occlumencie qui comptait, plus d’abysse ou de connerie dans le genre, ses émotions chahutaient librement en surface, éclaboussant son cœur de leurs vagues qui manifestait son mécontentement par de bruyants battements anarchiques.

Malgré tout, elle continuait de fixer son regard vert émeraude, sans craindre de noyer son moteur mais cherchant visiblement la bonne réaction à avoir. Devait-elle lui sauter et cou et l’embrasser, au risque de paraître trop enthousiaste ? Ou juste sourire poliment quitte à passer pour un bloc de glace ?
Elle ressentait tellement de choses contradictoires en même temps qu’il lui était difficile de faire le tri. Avant, tout ceci se mélangeait naturellement, donnant au final un seul et même bloc qui façonnait son humeur. Maintenant, il semblait que le mélangeur soit cassé, produisant une sorte de mille-feuille, ou chaque couche se superposait en transparence à la suivante de façon à ce qu’elle n’arrive plus à rien démêler…

Du coup, l’anglaise avança timidement sa main vers Manu, comme si elle voulait lui prendre la sienne, puis se ravisa au dernier moment, la rapatriant sur sa bière. Enfin, se sentant très bête, elle la vida cul-sec pour se donner une contenance.

He bien… Commença-t-elle à articuler, une fois son souffle repris après la quantité de liquide certaine qu’elle venait d’avaler.
Je ne sais absolument pas ce qu’il est approprié de dire ou pas dans une situation pareille mais… Tu m’as manqué aussi, enfin… Si on passe la période ou je rêvais de me balader avec ta tête au bout d’une pique, puis celle ou je rêvais de te torturer pour te faire avouer où je pourrais trouver la fille pour pouvoir me balader avec ta tête ET la sienne mais… continua-t-elle, relevant le regard vers le jeune homme, esquissant un sourire, ces enfantillages passés, j’ai commencé à regretter, à TE regretter, et puis… soupira-t-elle, marquant une pause.

L’anglaise s’adossa tout au fond de son fauteuil, détournant un instant son regard vers les flammes, se mordillement fugacement un ongle avant de reprendre Et puis comme je t’en voulais toujours, j’ai essayé de ne plus penser à toi, je me suis renfermée sur moi-même, sur mes histoires, les cours, le ministère tout ça… D’ailleurs ça se voit non ? demanda-t-elle, levant un sourcil inquiet vers Manu.

Quelque part, elle espérait un « Non non, pas du tout », mais elle savait très bien qu’elle devait avoir l’air d’une autiste fraîchement sortie d’une cellule d’isolement, mais qu’à cela ne tienne, elle n’allait pas se dégonfler maintenant.

Enfin bref, malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à te sortir de ma tête… Donc me voici ! conclut-elle en levant les mains façon « Tadaaaaam », avant de les laisser retomber, l’une toujours avec sa bière vite qu’elle posa au sol, l’autre se garant sur la cuisse.

Quoiqu’il en soit, j’espère que tu ne me détestes plus et… Et je sais plus trop quoi dire pour le coup, normalement c’est là que tu me dis que tu as tourné la page et tout ce qui va avec ou pas, pourquoi tu es venu, que je sache à quoi m’en tenir au lieu de me sentir bêtement piégée entre deux eaux ! lâcha-t-elle avant de lever un regard en biais totalement perdu vers le jeune homme.

Certes, la tactique manquait de finesse, mais c’était un effet direct de son manque d’interactions sociales, elle avait tendance à sortir ce qu’elle avait dans la tête version brut de décoffrage, sans affiner ni rien. Et elle espérait qu’il lui pardonnerait son manque de tact.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMer 20 Jan - 16:46:19

Il l’avait chamboulée. Il l’avait vu à l’instant même où il termina sa phrase; les yeux de la rousse s’étaient légèrement écarquillés, il avait vu sa peau se froisser de frissons, juste à la base de son cou. Et durant tout ce temps, le Gallois ne put la quitter du regard. Oui, elle avait changé, mais malgré son teint pâle et ses lèvres plus fines, il la trouvait aussi belle que la première fois qu’il avait réellement prit le temps de la regarder, de la caresser des yeux. Les yeux noisette de l’Anglaise s’étaient illuminés, cette lueur lui allant droit au cœur. Le jeune homme avait bien vu que la belle avait voulu approcher sa main de la sienne mais fit comme s’il n’en était rien lorsqu’elle se ravisa, vidant sa bière. Il fit de même, peut-être pour lui faire sentir qu’il était présentement dans un état mental semblable au sien; confus et heureux à la fois.

Le brun se pencha vers son pack et y déposa sa bouteille vide avant d’en prendre une deuxième. Il la déboucha, restant toujours attentif au monologue de Lucy Ann puis en prit une longue gorgée. Il esquissa un sourire lorsqu’elle lui mentionna ses envies meurtrières – à la fois envers lui et quiconque aurait pu se retrouver dans ses bras. Lui aussi en avait eu, en fait. Mais seulement les quelques premiers jours qui avaient suivis le clash dans le parc. Il s’en était voulu plus qu’autre chose, en fait. Lorsqu’elle le questionna au sujet de ses capacités sociales latentes, Manu étouffa un petit rire contre le verre de sa bouteille. Il prit une gorgée, fixa son regard dans le sien puis dit d’une voix douce :

« Le nier serait te mentir. Mais ça a très peu d’importance à mes yeux, ne t’en fait pas. »

Le discours que tenait son ex le touchait. Il l’avait espéré, au fond, qu’elle ne l’oublierait pas. Ils avaient vécus tant de belles choses ensemble et même si le goût amer de leur dispute tachait ces moments d’extase, il n’en restait pas moins qu’Emmanuel était convaincu qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Rien de moins.

Le Gallois se cala dans son siège, prit une grande gorgée du liquide alcoolisé et resta silencieux un moment, réfléchissant à ce qu’il pouvait bien lui répondre. Il le savait bien, c’était plutôt une question de présentation. Le brun décida qu’au point où ils en étaient, c’était inutile de cacher quoique ce soit. Il déposa donc sa bière aux côtés de son siège et se leva avant de se laisse retomber sur ses genoux, glissant jusqu’à ce qu’il soit juste devant l’étudiante, prenant sa main libre entre les siennes. Il leva ses yeux d’émeraude vers les siens.

« Je suis venu parce que tu me manques. Parce que je tiens à toi comme je n’ai jamais tenu à personne, parce que j’ai envie de recommencer quelque chose avec toi. Parce que c’est toi que j’aime et personne d’autre, personne. Parce que à mes yeux, c’est toi la plus belle, la plus fascinante, celle qui sait exactement comment me rendre heureux. »

Il déposa un tendre baiser contre sa main avant de la libérer de son étreinte, sa main droite s’élevant jusqu’à sa joue, la caressant délicatement de son pouce.

« Je t’aime Lucy Ann. C’est clair? »

Il sourit.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMer 20 Jan - 22:20:06

Fort heureusement pour l’anglaise, Manu décida charitablement de ne pas s’étendre sur ses capacités amoindries à communiquer. Tant mieux pour elle, car elle se serait mal vu aborder le chapitre « Je m’entraine à cambrioler l’esprit des gens, c’est pourquoi que j’essaie de pas faire ami-ami avec ». C’était beaucoup trop tôt, et si elle devait lui en parler un jour cela serait dans un autre contexte.

A défaut de bien savoir parler, Lucy Ann savait néanmoins très bien écouter, et observer. Ainsi, ses yeux fixaient intensément le Candy Killer, et si elle évitait de croiser son regard trop longtemps sous peine de tressaillir, elle ne manquait pas une miette du reste, son attitude, sa gestuelle… Elle apprit ainsi qu’il était en fait moins à l’aise qu’il n’en avait l’air, et cela la rassura un peu. Quelque part, s’il était déstabilisé, cela voulait dire qu’il n’était pas indifférent, que ses mots n’étaient pas vains et que d’une façon ou d’une autre, elle avait toujours une emprise, aussi minime soit-elle, sur lui.
D’un coup, elle se sentait moins tarte de lui avoir envoyé ce mot, elle qui prévoyait de se prendre un magistral râteau, du genre « Mais qu’est ce que tu croyais ma pauvre fille, une denrée d’aussi bonne qualité que moi ne reste jamais bien longtemps sur le marché des célibataires… »

Cependant, elle ne fit pas rassurée longtemps et recommença de nouveau très vite à se sentir très courge lorsque le gallois se leva pour s’agenouiller devant elle, le dévisageant avec des yeux ronds comme des billes, incapable d’esquisser le moindre mouvement, figée comme si elle avait croisé le regard de méduse.

Lorsqu’il glissa sa main contre la sienne, l’anglaise se sentit comme foudroyée. Elle qui n’avait pas eu de véritable relationnel humain depuis des mois, ce doux contact se révéla être comme l’eau qui arrive sur une terre aride et craquelée par la sécheresse : au début, elle se sentit bizarre, une désagréable sensation de désarroi s’emparant d’elle, elle trouvait ce contact dérangeant, déplacé.
Ensuite, au fur et à mesure qu'il se prolongeait, la terre desséchée de son esprit commença à absorber la chaleur du jeune homme et à se colmater, ressentant ainsi une sensation d’apaisement, la paix intérieure de quelqu’un qui revient à la maison, qui retrouve quelque chose de familier qu’il n’aurait jamais du quitter.
Pour finir, elle éprouva du remord. Toutes ces disputes, ces accrochages qui l’avaient fait saigner et s’éloigner de lui, tous ces moments perdus qu’ils avaient passés loin de l’autre, tout ceci lui remonta d’un coup en mémoire, lui pinçant amèrement les entrailles.

Ce ne fut l’espace que de quelques secondes, et pourtant Lucy Ann réussit à ressentir distinctement toutes ces phases, et c’est en se mordant la lèvre de désarroi qu’elle leva son regard vers Manu.
La suite des évènements n’allait rien arranger à l’affaire, les mots prononcés par le beau jeune agenouillé en face d’elle lui semblèrent tellement irréels qu’elle se demanda si elle ne les avait pas tout simplement rêvés. Son cœur, déjà mis à rude épreuve, se mit à battre plus vite, et elle eût soudain très chaud, comme si les flammes de la cheminée s’étaient d’un coup déchainées, d’ailleurs elle sentait quelques picotement caractéristiques s’étendre sur ses joues, incessamment sous peu elle passerait à une délicate teinte pivoine, puis écarlate.

Elle le regardait là, tentant de trouver la bonne attitude, de savoir quoi dire, quoi faire, son esprit moulinant aussi vite d’un hamster de compétition sous amphets dans une roue olympique, mais ne trouva rien, tant la situation était inattendue, et il fallait le dire, inespérée.

Tentant d’articuler quelque chose, aucun son ne réussit à sortir de sa bouche, tandis que ses yeux eux, fixaient intensément son ancien, et peut-être futur amant qu’elle avait toujours trouvé tellement beau, tellement… Et que sa peau elle se faisait un festin de ce contact trop longtemps oublié…

Cessant de réfléchir, elle se pencha vers lui, et l’embrassa, cherchant d’abord ses lèvres dans un baiser maladroit, puis reprenant de l’assurance, se fit plus insistante, en demandant encore plus, à tel point qu’elle n’avait même pas remarqué qu’elle l’avait agrippé primitivement par le col.
Surprise, elle le relacha, se redressant quelques peu.

Heu… bafouilla-t-elle. Je… Je ne suis pas très douée pour les longs discours mais… J’espère que je me fais comprendre quand même ? demanda-t-elle, souriant de façon radieuse, lumineuse, comme libérée un instant de tous ses démons.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyJeu 21 Jan - 16:56:27

Le Gallois ne put réprimer un sourire fin, son pouce effleurant délicatement la lèvre inférieure de sa belle. Il ne cessait de la fixer, son regard d’émeraude pétillant de joie et d’attendrissement à la fois. La moue de Lucy Ann était tout simplement craquante. Typique, mais irrésistible.

Il le savait, en quelque sorte, que ses propos et gestes surprendraient la rousse. Lui-même en était étonné. Mais il comprenait, alors que les doigts de sa main libre se glissaient dans sa chevelure, que de lui en vouloir était futile. La vie était bien trop courte pour se rendre malade d’amertume. Oui, elle l’avait blessé, enragé, frustré. Ça n’avait plus d’importance. Il ne voulait plus vivre sans elle. Il avait besoin d’elle, de son étreinte, de ses lèvres contre les siennes.

Le brun détailla le visage de son aimée de quelques brefs regards avant de revenir se perdre dans ses beaux yeux encore un peu écarquillés. Diable qu’elle était belle.

Emmanuel sentit ensuite sa peau glisser sous ses doigts; elle s’approchait de lui, lentement, avec une certaine hésitation. Le jeune Perks croisa son regard une dernière fois avant de clore ses paupières. Il sentait l’Anglaise fébrile sous ses lèvres; il n’insista pas, il n’aurait pas voulu lui sembler brutal. Ce n’est que lorsqu’il sentit qu’elle prenait réellement plaisir à ce baiser qu’il se permit de glisser sa main contre sa nuque, l’autre toujours sagement posée sur sa joue rosée.

C’était étrange, comme si c’était le premier baiser qu’ils partageaient. Il était maladroit, étrangement doux, apaisant, leurs langues s’éraflant à peine. Puis un torrent de chaleur envahit le torse du l’étudiant, l’étreinte soudainement beaucoup plus passionnée. Il soupira, ses doigts serrant doucement la peau de la nuque de la belle. Le jeune homme s’était redressé un peu, maintenant plus que sur un genou tandis que ses deux bras étaient venus enlacer la taille fine de l’Anglaise, la collant un peu plus contre lui.

Il sentit qu’elle l’avait agrippé par le col de sa chemise seulement lorsqu’elle le relâcha. Manu sourit franchement à sa douce, enchanté de la voir aussi resplendissante de bonheur. Soutenant toujours sa taille d’un bras, il monta son autre main le long de son bras jusqu’au côté de son cou.

« Je crois avoir bien compris le sens de ton message, mais je n’en suis pas absolument certain. Il faudrait que tu répètes… Juste pour confirmer que c’est bel et bien ce que j’ai cru saisir. »

Le Candy Killer rit doucement, glissant une main sous les fesses de Lucy Ann, l’autre toujours dans son dos. Il se redressa lentement sur ses pieds, emportant la rousse avec lui. Une fois debout, il laissa ses doigts s’aventurer, ceux-ci glissant le long de son dos jusqu’à sa hanche, sa paume lui caressant affectueusement la cuisse avant de cesser sa course sous ses fesses, rejoignant l’autre. Ils partagèrent un second baiser, tout aussi tendre que le premier, mais teinté de quelque chose de plus charnel.

Le Gallois fit quelques pas vers l’arrière et vint s’asseoir sur un long divan, y étendant ses jambes, sa belle maintenant à cheval sur lui.

Il brisa lentement leur baiser, ses mains reposant sur les hanches de sa chérie.

« Alors… Quoi de neuf, miss Donovan? »

Question de politesse…
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyDim 24 Jan - 21:45:41

Lucy Ann se sentait un peu honteuse de son comportement, ayant l’impression d’avoir imité une lionne morte de faim devant un steak de gazelle bien saignant, seulement voilà le jeune homme ne sembla pas s’en offusquer, bien au contraire, puisqu’il en demanda encore plus, l’emportant dans un autre langoureux baiser.

Elle se sentait comme un colibri qui n’avait pas butiné depuis longtemps et redécouvrait avec délices le goût du nectar. Etait-ce son renfermement sur elle-même qui avait accéléré le processus, mais elle avait l’impression d’avoir tout oublié et de redécouvrir le gallois sur l’instant, les sensations présentes faisant écho à de lointains souvenirs, mais en bien meilleur, comme l’aurait dit le poète français Verlaine s’il avait fait référence à une femme.

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Les caresses sur sa peau la firent frissonner, à la fois de plaisir et d’anxiété, car passer de l’autisme total à cette forte promiscuité physique la perturbait quelques peu, mais sous la chaleur familière de son homme, le chat de gouttière se laissa vite apprivoiser pour sagement ronronner sur les genoux de son « maître », confortablement installée à califourchon sur lui, rangeant ses griffes pour ne plus faire usage que du velouté de ses coussinets.

Elle se surprit à lui caresser rêveusement les cheveux alors que leurs lèvres se séparaient et que celles du gallois formulèrent la question fatidique qui allait lui rattraper les pieds pour revenir les lui ancrer solidement au sol.

Aïe. « Quoi de neuf ». Cette question, qui aurait semblé anodine pour le commun des mortels, ne l’était pas dans le cas présent.
En effet, si elle détournait la question par un « rien de spécial à part un très joli ensemble en dentelle pourpre, si nous allions étudier la question dans mon dortoir », ils passeraient certes un très bon moment, mais la suite des choses serait difficile, car il faudrait tout de même revenir à un moment ou un autre sur ce qu’il s’était passé pendant ces fichus mois, avec leur lot de « mais tu aurais pu me le dire avant », « tu m’as encore menti », épineuse situation qui s’était déjà produite par le passé et qu’elle ne souhaitait pas voir se reproduire.

Par contre, s’ils passaient par la douloureuse case « effaçage d’ardoise » tout de suite, leurs retrouvailles seraient certes moins charnelles et chaleureuses, mais ils pourraient envisager la suite quelle qu’elle soit de façon réaliste et sans fausses illusions.

Bien.

Par où commencer ?
*Je me suis accrochée avec l’assassin de mon frère, il m’a torturée et depuis je m’entraine à cambrioler les esprits des gens pour lui mettre le cerveau en compote*
En substance, c’était bien la vérité, mais l’anglaise jugea que pour une fois elle n’était pas bonne à dire, du moins pas en l’état, et qu’elle devait bénéficier d’une approche plus « diplomatique ».

Quoi de neuf ?.. Certaines choses… J’ai été pas mal occupée ces derniers temps, et avec le ministère qui traque ces vilains nés-moldus… Bref, j’ai été obligée de me recadrer sur certaines priorités et d’en laisser tomber d’autres pour le moment… C’est pourquoi j’ai abandonné l’enseignement à Poudlard juste avant de remettre mon « dossier » fit-elle en toussotant de façon gênée au Ministère, enfin j’espère que tout se passera pour le mieux et que personne n’aura à pâtir de la situation, continua-t-elle en lui caressant doucement la joue, un sourire amer sur le visage.

Oui, si ses problèmes d’origine vis-à-vis du contexte politique actuel était une entrée en matière neutre et pleine de tact, quelque chose lui disait au fond d’elle-même qu’elle ne devrait pas en rester là et pousser les choses plus loin, elle ne s’en sentait pas le courage, pas maintenant, il était tellement beau, ses lèvres avaient un goût si doux… L’instant était tellement parfait qu’elle n’avait pas envie de le briser totalement.

Déposant un rapide baiser sur ses lèvres, elle demanda alors
Et vous Mr. Perks, comment avez-vous occupé ces derniers mois ? Il y a-t-il des changements notables dans votre vie qui mériteraient d’être connus ? demanda-t-elle sur un ton faussement badin, souriant du mieux qu’elle pouvait derrière une mèche de cheveux qui lui tombait en plein milieu du visage.
L'anglaise trouvait qu'elle avait assez parlé d'elle, elle avait désormais envie de l'entendre lui, ne serait-ce que pour se laisser bercer par le son de sa voix...
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMer 27 Jan - 2:36:27

Certes, il en était bien conscient, ses quelques mots venaient de mettre une fin abrupte aux délices de leurs retrouvailles, mais c'était nécessaire. Il était temps de mettre les points sur les i une fois pour toutes. Manu avait été faible, la première fois; cela n'arriverait plus. Elle devait lui dire des choses – cela se voyait bien clairement – mais lui aussi se devait d'être sincère. Même si cela promettait d'être tout sauf drôle. Non, il s'en avait pas envie, il aurait préféré pouvoir soudainement effacer tout ce qui s'était après leur querelle, mais c'était impossible. Puis, alors qu'il y pensait bien, peut-être aurait-l été tenté d'essayer ce qu'il avait fait s'il ne l'avait pas déjà fait... Bref. C'était bien comme ça. Il le lui dirait, ils n'auraient plus besoin de revenir là-dessus plus tard.

Puis cette fois, elles n'avaient pas que quinze ans. C'était déjà ça.

Le Gallois avait continué ses caresses délicates contre les hanches et le bas du dos de sa chérie alors qu'elle entamait sa tirade, la fixant toujours doucement.

Il se doutait bien que, un jour ou l'autre, sa « situation sanguine » lui poserait problème. Et, s'il s'en souvenait bien, les recensements à l'UMA étaient commencés; elle avait donc dû fournir des preuves de naissance et un arbre généalogique au Ministère. Il soupira doucement, adressant à la rousse un regard inquiet alors que l'une de ses mains venait rejoindre sa joue de lait. Sa situation personnelle ne l'inquiétait pas ; son sang était certes teinté d'égarements mais, non seulement était-ce loin dans son arbre familial, il n'était pas de ceux visés par la propagande haineuse des Mangemorts. Si cette folie prenait plus d'ampleur, les sorciers simples viendraient qu'à en souffrir, mais avec un peu de chance et de bonne volonté, la paranoïa tomberait.

« Je comprends – et je veux – que tu fasses tout ce que tu peux pour ne pas souffrir de tout ça, mais promets-moi que tu fais attention à toi. Ou qu'à partir de maintenant, tu ferras attention. Je te veux en entier, moi! »

Il sourit doucement à l'Anglaise, se redressant sur ses coudes un court instant pour déposer un baiser sur ses lèvres, tout juste avant qu'elle le lui rende. Bon, c'était son tour...

Il y réfléchit un instant. C'était surtout une question de tact, de façon de dire les choses. Il jugea rapidement que la formule « Je me suis tapé la catin de l'univ' dans les salles de bain d'une boite de nuit » n'était pas gagnante.

Le brun soupira.

Go!

« Je me suis occupé comme tout bon jeune homme de dix-neuf ans avec les cœur en miettes. Beaucoup de sorties, quelques rencontres intéressantes – je n'ai pas été très sage – mais rien de concret. Pas capable. Pas capable de voir une femme comme compagne potentielle. Tu étais toujours là, quelque part dans mon esprit. »

Il pausa, ses doigts se perdant dans la chevelure de son aimée. Il avait été honnête sans nommer qui que ce soit. Il ne lui refuserait pas si elle demandait qu'à le savoir, mais pour le moment, c'était superflu.

« Sinon, mes parents sont partis en Israël pour quelques temps, en attendant que les choses se calemtn ici. Je me retrouve donc à moitié orphelin, mon frère est toujours ici. Je l'ai vu ce soir d'ailleurs. Puis, j'ai toujours accès à la maison au Pays de Galles en plus d'avoir un appartement à Londres. Mes choses sont toutes éparpillées, je déménage mes trucs à l'appart pour pouvoir quitter ces foutus dortoirs d'ici l'été. »

Il sourit.

«Ça a des avantages d'être gosse de riche »
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMer 3 Fév - 21:03:49

Lucy Ann sourit tristement lorsque le gallois lui demanda de prendre soin d’elle. S’il savait, le pauvre, ce qu’elle s’infligeait dans le seul but de faire de la tapenade de mangemort… Mais d’un autre côté, même avec la cervelle en compote, elle resterait en un seul morceau, acquiescer simplement de la tête ne serait donc pas vraiment mentir, non ?

C’est pourtant ce qu’elle fit, tentant de dissimuler sa mélancolie derrière un sourire de façade. Bizarrement, maintenant qu’elle se retrouvait confortablement lovée à califourchon sur les genoux de son prince charmant universitaire, sa petite tactique de dissimulation des sentiments fondait comme neige au soleil, ou plutôt comme chamallow au feu de cheminée…

Cependant, une chose étrange se produit. Lorsque Manu lui annonça qu’il « n’avait pas été très sage », elle saisit immédiatement de quoi il retournait – sans métaphore de position douteuse derrière.
Et bizarrement, cela ne lui fit pas grand chose. Alors qu’il y a quelques mois de cela, elle avait fait une véritable scène pour une aventure d’un soir alors qu’ils n’étaient plus vraiment ensemble, cette révélation ne fut pas le coup de poignard qu’elle attendait. Bien sur, un petit pincement de jalousie se fit ressentir dans un petit coin de son cœur, mais ça n'allait pas plus loin.

Avait-elle muri ? Avait-elle compris que « boys will be boys » et qu’il ne fallait pas se formaliser plus que ça du fait que leur braguette ne pouvait pas tenir en place ? Ou bien s’était-elle détachée à ce point de ses propres sentiments qu’elle n’arrivait même pas à lui en vouloir ne serait-ce qu’un peu ?

Elle ne savait pas. Au fond, elle se sentait juste rassurée qu’il ne soit pas resté seul et ait adopté la saine attitude de tout mâle moyen, qui témoignait que tout filait droit chez lui malgré la situation pas très folichonne qu’il lui décrivait. Oui, elle préférait largement le savoir en train de chasser le gibier estudiantin que de déprimer dans son coin avec un pack de bière…

J’espère pour toi que cette fois-ci, elles avaient au moins atteint la majorité sexuelle ! rétorqua-t-elle sur un ton taquin, histoire de lui faire comprendre que si elle ne lui en tenait absolument pas rigueur, elle n’était pas dupe pour autant, avant de lui déposer un baiser compatissant sur le front.

Je comprends, ta situation n’est pas des plus plaisantes… J’ai du couper tout contact avec ma famille étant donné le contexte, et dire que je ne souffre pas de l’isolement serait mentir… Mais tu as pu garder contact avec ton frère, ce qui n’est déjà pas mal… Et puis comme ça le gosse de riche orphelin pourra emmener l’orpheline de classe moyenne en vacances en Israël un de ces jours, comme tu peux le voir un peu de soleil ne me ferait pas de mal, plaisanta-t-elle en tentant de ne pas appesantir une situation déjà bien lourde pour eux deux.
Certes, le contexte politique était ce qu’il était, mais ils n’étaient pas là pour parler de ça, il serait toujours temps de désenchanter plus tard.

D’un coup, l’anglaise pris un air morose. Alors qu’elle pensait à la politique actuelle du ministère, une ombre noire vint planer au-dessus de son esprit : Lucius Morden.
Après leur petit affrontement, il y avait fort à parier qu’il devait lui courir après, et vu ce qu’elle pu apercevoir du personnage, il ne devait pas être du genre à reculer devant les coups bas. Après tout, il lui avait déjà pris son frère, qu’est ce qui l’empêcherait de prendre un autre homme dans sa vie ? Bien qu’elle n’aie pas envie d’aborder ce sujet-ci tout de suite, elle ne pouvait pas non plus se permettre de l’éluder. Si jamais Manu devait perdre le moindre cheveu à cause de son imprudence, elle ne se le pardonnerait jamais.
Les yeux perdus dans une sorte de brume lointaine, elle caressa le menton du jeune homme, prenant une grande inspiration, avant de se lancer.

Il y a quelque chose que je ne t’ai pas dit… J’ai eu dirons-nous un petit face à face musclé avec un homme peu recommandable…
Ho, rien de sexuel, loin de là
,
corrigea-t-elle, réalisant le double sens potentiel de sa phrase et ne souhaitant laisser planer aucun doute sur un potentiel embriquement avec cet individu, mais juste assez pour qu’il veuille me remettre la main dessus, et étant donné ce que je connais de lui… Bref, je ne voudrais pas que mes galères deviennent tiennes, tu me dis que tu songes à quitter les dortoirs, parfait, accélère ton déménagement au plus vite, tu seras en plus en sécurité dans ton appartement.
La jeune femme marqua une pause, se mordant la lèvre inférieure. Allait-elle dire ce qu’elle s’apprêtait à dire ? Elle aurait souhaité que non, mais pour le coup elle n’avait pas vraiment le choix…

… Et aussi, suivant ce qu’il advient de nous… Il faudra prendre certaines précautions, du moins le temps que cette histoire soit réglée…
murmura-t-elle en fixant un quelconque point sur le mur en face, se sentant incapable de soutenir son regard. Oui, elle se serait volontiers passé de ce genre de phrase pour célébrer ses retrouvailles avec un homme qui n’avaient même pas encore été consommées.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyJeu 4 Fév - 22:18:07

C'était rassurant de la voir sourire; le premier coup d'œil qu'il lui avait jeté alors qu'il avait descendu les escaliers n'avait prédit rien de tel – l'air morose, son pack tout près, la peau pâle... Au moins, maintenant elle lui semblait bien vivante malgré la pointe de tristesse qui hantait toujours ses beaux yeux noisettes. Leurs échanges étaient authentiques malgré les mois passés à s'éviter, à fuir le regard l'un de l'autre, à s'en vouloir. Il n'était plus seul, pour la première fois en plusieurs longues semaines depuis leur confrontation. Certes, il avait été bien entouré durant ce temps, il était sorti, il avait vécu une vie d'étudiant tout à fait normale. Mais toujours, il avait senti un vide au creux de son torse. Un trou, comme si on lui avait arraché un morceau de son cœur. Et alors que ses paumes caressaient doucement les hanches et le bas du dos de Lucy Ann, ce même trou se remplissait, peu à peu, avec hésitation, comme s'il avait peur qu'on lui arrache cette joie.

Cette douce réflexion céda sa place à l'évidence qui s'affichait devant les yeux du Gallois; sa douce n'allait visiblement pas. Son regard s'était baissé, son souffle s'était coupé pour l'espace d'une seconde. Le brun laissa ses lèvres effleurer les doigts de l'Anglaise avant qu'elle ne lui caresse la peau. Vraiment, il aurait fallu qu'il se rase.

Manu laissa bien vite ses soucis esthétiques de côté lorsque sa belle entama son explication. Il ne réagit pas tout de suite, se donnant le temps de bien saisir ce que son aimée lui disait. Il laissa la rousse terminer son discours puis vint redresser le haut de son corps pour s'asseoir, soutenant le dos de la jeune femme pour qu'elle reste toujours assise contre son bassin. La position était plus qu'explicite, mais cela ne lui vint même pas à l'esprit; il voulait seulement la regarder droit dans les yeux. L'étudiant effleura la joue de sa promise du bout des doigts de sa main libre, déglutit puis se laissa aller.

« Je ne peux pas dire que tu ne me fais pas peur, avec ce que tu racontes. Et de dire que je n'ai pas envie de lui régler son compte personnellement serait un atroce mensonge. Mais je te fais confiance. Je crois que tu sais que je suis là pour toi et j'espère que tu sais que si le besoin se fait sentir, je peux t'aider. »

Il pausa, soupirant doucement.

« Tu vas me revenir bien vite, j'espère..? Et saine et sauve..? »

Les bras du Gallois vinrent emprisonner la taille de l'étudiante, la collant tendrement contre lui alors que son nez trouvait refuge au creux de son cou. Il s'accrochait frénétiquement à ce moment de paix, ne voulant pas le laisser s'échapper. Ses lèvres parsemèrent délicatement la peau de son cou et de ses épaules de doux baisers. C'était aigre et doux à la fois, de la sentir aussi près de lui, de pouvoir laisser ses dents mordiller la peau sous son oreille en sachant que cela ne durerait pas. Il savait très bien qu'ils n'auraient pas la chance de se voir aussi souvent qu'ils le souhaitaient. Après une si longue absence, cela relevait presque de l'ironie.

« Je ferrais tout ce que tu veux, Lucy. Mais reste avec moi ce soir, cette nuit. Je ne veux pas te laisser partir, pas tout de suite. »

Ses doigts vinrent se perdre dans la chevelure de feu de sa chérie, ses lèvres se joignant aux siennes avec avidité.

Elle lui manquait déjà.

Le baiser avait été long, passionné, fusionnel, comme si chacun de leurs souffles ne dépendaient que de cela, comme si c'était cela, l'essence de leur vie. Le Gallois brisa l'embrassade un court instant, son regard d'émeraude croisant le sien.

« I'm nothing without you », souffla-t-il avant de reprendre le baiser où ils l'avaient laissé.

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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyLun 8 Fév - 23:03:44

L’étudiante leva un regard mélancolique vers le jeune homme, souriant de façon peu convaincue.

La seule façon que tu aies de m’aider… C’est de rester sain et sauf en évitant de te transformer en appât pour psychopathe ! répondit-elle en lui déposant un baiser sur le front, trop perturbée pour remarquer que sa position équivoque tranchait littéralement avec ce geste empli d’amitié fraternelle.

Mais ne t’inquiète pas, je ferais de mon mieux pour que cette histoire se termine rapidement et sans faire de vague, continua la jeune femme en plongeant son regard dans celui de son cher et tendre, mettant tous ses talents de conviction afin d’écarter les sombres pensées de son esprit – Celles ou elle finissait au mieux folle à lier pour avoir réduit son cerveau façon blédina, au pire rejoignant son frère manger les pissenlits par la racine de la main de celui qui les avait déjà plantées pour son jumeau.
Oui, il lui fallait bien tous ses talents d’auto-persuasion pour se convaincre elle-même, ou alors elle ne servirait jamais un discours convenable à Manu. Elle savait pertinemment que si les rôles étaient inversés, il y aurait de grandes chances qu’elle fasse un truc stupide pour sauver sa moitié, et c’était précisément ce truc stupide qu’elle voulait éviter.

Donc, zen, calme, elle devait se conduire comme s’il ne s’agissait que d’une formalité qui se réglerait comme accrocher un parchemin à la patte d’un hibou.
Heureusement pour elle, le jeune homme lui facilita la tâche, l’enlaçant dans une tendre étreinte, l’embrassant de façon telle qu’elle-même oublia un instant ce qui lui trottait dans la tête.
Oui, elle serait sienne ce soir, ses étreintes, ses baisers lui avaient tant manqué, elle ressentait tant ce besoin de contact quasi fusionnel avec lui, l’envie de le toucher, le caresser, le goûter… Même si elle savait qu’elle ne devrait pas, il suffisait que quelqu’un les aperçoive, fasse courir la plus infime rumeur d’une réconciliation entre les deux plus gros actionnaires de Honyedukes que de la fac pour que ça arrive aux oreilles de celui-qui-ne-devait-pas-savoir, et qui à l’heure actuelle la terrorisait encore plus que celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

C’est pourquoi elle serait faible cette nuit et uniquement cette nuit, et repartirait dès l’aube comme si rien ne s’était passé, il lui était bien trop précieux pour le laisser abimer par une quelconque histoire d’hormones.
Alors que les baisers s’intensifiaient, qu’elle était sur le point de lâcher toute prise, la suite de son discours lui remonta subitement en mémoire. En effet, avant de s’embarquer dans les embrassades, elle avait prévu de lui demander quelque chose de très étrange et un brin ironique venant d’elle : ne rien changer de son comportement de jeune loup célibataire pour écarter tout soupçon, et donc de continuer à voir d’autres filles.

Bien sur, après leurs retrouvailles cela lui aurait mis les nerfs en pelote, mais autoriser les petits jeux d’un soir était peu cher payer pour le conserver en un seul morceau, et après tout, il l’avait dit lui-même, ces filles-là ne l’intéressaient que pour leur corps, pour ne pas dire un autre mot de 3 lettres, son cœur lui appartenait à elle…
Et bizarrement, depuis qu’elle travaillait si ardemment à dissocier son esprit de son corps matériel, cette considération prenait de plus en plus de poids, rapport à la supériorité de l’âme immortelle sur le corps putrescible, tout ça…

Malgré ces nobles considérations, ces pensées induirent un certain malaise chez la jeune femme, alors qu’elle était toujours lancée dans ses fougueuses embrassades, une désagréable sensation s’empara d’elle, une sorte de flash, de vision, comme si elle le voyait lui, Manu, dans une situation similaire, en train de faire la même chose, mais avec une fille qui n’était pas elle.
Déroutant, très déroutant, d’autant plus qu’elle n’avait aucun détail sur la fille, entourée d’une enveloppe de brume noire, ni s’il s’agissait d’un dérapage de son esprit qui s'était aventuré trop loin ou juste des élucubrations de bonne femme qui lui faisaient sentir que finalement elle le garderait bien pour elle toute seule…

Si cet instant lui parut interminable, il ne dura en revanche d’une fraction de seconde, et le choc fut tellement violent qu’il la coupa en plein élan. La jeune femme, désorientée, se projeta vers l’arrière, et bascula dans le vide, se rétamant lamentablement par terre.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyMar 9 Fév - 2:46:19

Le Gallois avait d'abord cru à une tactique, une simple façon de le forcer à se retrouver au dessus d'elle. Il avait innocemment suivi son mouvement dans sa direction jusqu'à ce qu'il réalise qu'elle échappait brutalement à l'étreinte de ses bras autour de sa taille, comme si une force qui lui était inconnue l'arrachait à cette chaleur réconfortante qu'était celle des retrouvailles. Les yeux écarquillés, le jeune homme se jeta pratiquement sur le sol à la suite de Lucy Ann avec l'espoir de freiner sa chute. Ces efforts furent déployés en vain, la tête de la rousse percutant le sol avec force. Heureusement qu'une moquette bien épaisse recouvrait le bois du plancher.

« Lucy...? », chuchota-t-il doucement en se redressant sur ses genoux

Le brun s'avança un peu plus vers le corps inerte de la demoiselle et se pencha dans sa direction, ses bras venant doucement recueillir le haut de son corps dans une délicate étreinte. Il dégagea quelques mèches rousses qui pendaient devant les yeux mi-clos de sa belle, sentant aussitôt son cœur se pincer à la voir ainsi. La fatigue et les émotions la rattrapaient.

Doucement, Emmanuel se déplaça de façon à ce qu'il puisse s'asseoir, appuyé contre le divan tandis que Lucy Ann était toujours dans ses bras, sa tête reposée sur son épaule. Il la gardait bien au creux de son torse d'un bras, la main de l'autre lui caressant tout doucement. Son moment de torpeur ne dura pas très longtemps, elle ouvrit les yeux peu longtemps après la chute.

Elle n'avait probablement pas perdu conscience mais son choc avait été assez grand pour qu'elle reste sans mouvement pour les deux dernières minutes. Il était à la fois rassuré et inquiet par cette perspective. Qu'est-ce qui l'avait tant chamboulée pour qu'elle se retrouve affalée sur le sol alors qu'ils étaient seulement en train de s'embrasser?

Le Gallois sentit à ce moment là que quelque chose ne tournait pas rond dans toute cette histoire, que sa chérie n'était plus bien, qu'elle souffrait de quelque chose de plus fort qu'un homme sinistre. C'était elle, sa tête, son esprit, sa psyché. Son tourment deviendrait le sien si cela ne se réglait pas, il le savait. Il était prêt à sombrer dans son mal-être avec elle si cela devait lui permettre de vivre avec elle, de ne plus être séparé. La gorge du jeune homme se serra violemment alors qu'il tentait de lui dire quelque chose. Cela venait de prendre une toute autre ampleur.

Les doigts de Manu vinrent distraitement rejoindre ceux de la rousse, ses lèvres effleurant son oreille. Il reprit contrôle de ses émotions un instant.

« Je ne sais pas ce que tu fais exactement, Lucy Ann. Mais je sais que ça te fait du mal, que tu te détruis, que tu te ronges de l'intérieur. Et je crois que je ne peux pas suffisamment exprimer à quel point ça me fait peur. Je... » Il pausa un instant, fermant les yeux. « Je ne veux pas te perdre par ta faute. Je veux... » Le Gallois resserra son étreinte contre sa belle. « Je veux me réveiller et que cette guerre soit finie, je veux qu'on te laisse tranquille, je veux pouvoir me coucher le soir et ne pas avoir à m'inquiéter de ton sort parce que tu seras dans mes bras. Je veux être heureux et te rendre heureuse, c'est tout. »

Son combat était devenu le sien, scellé par un regard détruit et pitoyable.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyVen 12 Fév - 21:32:44

Elle se voyait en train de se battre avec l’ombre autour de la fille, essayer de la tirer désespérément, mais elle se révélait aussi gluante et insaisissable qu’une toile d’araignée en perpétuelle régénération… Lorsqu’elle l’appela par son prénom « Lucy… »

A ce moment là, elle refit surface, et remarqua que ce n’était pas sa vision cauchemardesque qui l’appelait, mais Manu, qui était d’ailleurs assez flou.

Hmmm… grogna-t-elle, ayant l’impression de s’être pris une massue néandertalienne sur le crâne, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Désorientée, elle se sentit néanmoins soulevée, puis soutenue dans une position nettement plus confortable que renversée par terre.
Le temps que son esprit se dépatouille de la mélasse dans lequel il était englué, et elle remarqua qu’elle était lovée dans les bras du jeune homme. Malgré la situation, elle prit quelques secondes pour savourer ce moment, la chaleur de sa peau, les battements rassurants de son cœur tandis qu’il lui caressait doucement la main. Si elle avait été un chat, on aurait pu l’entendre ronronner.

Malheureusement, la quiétude de ce moment câlin fut abrégée par les paroles de son cher et tendre, qu’elle aurait préféré ne pas entendre, quitte à être dans le coton quelques instants de plus. Là, elle dut mouliner dur du cerveau, histoire d’être sure de tout bien enregistrer et de répondre correctement.
C’est pas que, mais elle n’avait pas droit à l’erreur, un mot de travers et elle pouvait ruiner le moral du gallois pendant un certain temps, et c’était hors de question. La parano du couple, c’était elle.

Se redressant légèrement, plissant les yeux comme une enfant qui vient de se réveiller, elle se frotta les yeux, puis caressa la joue de son amant en souriant de l’air le plus rassurant et le plus réveillé qu’elle put.

Ne t’inquiète pas pour moi sweety, je vais bien… Bon, je ne peux plus te cacher que j’ai fait un peu n’importe quoi ces derniers temps, oubliant même de manger, de dormir… Mais faut dire, pour ma défense, que je n’avais rien de mieux à faire, pas d’amis pour me changer les idées, pas de famille chez qui passer mes weekends, pas de chéri auquel penser avant de m’endormir… Maintenant, il semblerait que j’aie un nouveau passe-temps capable de me changer les idées, donc je vais arrêter de jouer aux workaholic, surtout que j’ai une motivation supplémentaire… continua-t-elle en se dégageant pour venir se mettre à califourchon sur le jeune homme, collant son corps contre le sien, attrapant doucement son visage entre ses mains:

… Je vais… vite… régler tout ça… Parce que… Il y a… Une énorme récompense… A la clé… fit-elle en ponctuant chacun de ses mots par un baiser, s’attardant un peu plus à chaque fois, frôlant son corps de manière de plus en plus équivoque…

Oui, s’il y avait bien un moyen pour redonner le sourire à un garçon qui se faisait du soucis, c’était de couper la connexion des neurones en détournant le flux sanguin vers une autre partie anatomique située plus bas. Une fois que le cerveau ne serait plus irrigué, il réfléchirait avec autre chose, et là elle pourrait lui démontrer tout l’enthousiasme que lui procuraient leurs retrouvailles, et toute sa bonne foi quant à sa volonté de les réunir au plus vite.

Et puis, ce n’était pas comme si elle n’en avait pas envie non plus, parler uniquement de stratégie serait mentir, c’était juste un moyen de régler les problèmes des plus délicieux et qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’utiliser depuis… Depuis ? Non, on ne vous révélera pas le chiffre, ça ne se fait pas.

Afin d’être sure que ses intentions seraient bien comprises, elle fit sauter le premier bouton de sa chemine, souriant d’un air tout à fait équivoque.
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyDim 14 Fév - 22:46:43

Les mots de Lucy Ann ne furent pas suffisants pour le rassurer. Cette impression qu'il avait resterait bien ancrée au creux de son torse jusqu'à ce qu'il soit assuré qu'elle aille mieux. Et il ne pouvait pas prévoir le temps que tout ça durerait. Elle lui semblait marquée profondément par cette détresse psychologique. Il avait la certitude que même si la noirceur du monde magique viendrait qu'à passer, celle dans le cœur de sa belle Anglaise perdurerait. Probablement pas avec la même force, mais il le savait; quelque chose en elle était mort. Un peu de son humanité. Ça lui rappelait le conte pour enfants de Andersen, la Reine des Neiges, où un morceau d'un miroir magique tombe dans l'œil et dans le cœur d'un garçonnet, Kay de son prénom. L'enfant, à la suite de cet événement, devient amer et voit tout ce qui est beau comme étant laid. Il avait peur que Lucy Ann succombe aussi aux caprices du miroir maléfique...

Autant ses mots initiaux n'avaient eu strictement aucun effet sur son humeur ou sur la vision de la situation, les gestes de la rousse eurent le pouvoir de l'arracher complètement à ses sombres pensées. Non, il n'avait pas chômé durant l'absence de sa douce, il avait profité des ressources de l'université à son avantage. Mais ce n'était pas la même chose. Les filles étaient belles, intelligentes, très désirables, mais elles n'étaient pas comme Lucy Ann, il ne les aimait pas et n'aurait probablement jamais été capable de cela. C'était seulement pour elle que son cœur s'emportait, comme c'était le cas à ce moment précis, alors que ses lèvres se joignaient aux siennes et que ses doigts défaisaient doucement les boutons de sa chemise.

Le Gallois laissa ses mains parcourir doucement toute la longueur du dos de sa belle, se fixant ensuite contre ses fesses sans cesser de l'embrasser. Il avait tellement besoin de ce contact, de cette fusion imminente. Il voulait lui montrer à quel point qu'il l'aimait, il voulait lui faire comprendre que c'était elle, son âme-sœur. Et il ne se gênerait pas pour utiliser tout ce qu'il pouvait afin de prouver son point de vue; ses lèvres, sa langue, ses doigts, son bassin... Il se tendait à cette seule pensée. C'était plus qu'un partage de plaisir. C'était la réunion de deux esprits brisés.

« Hmm, c'est presque méchant ce que tu fais là, Lucy Ann. J'essaie d'être soucieux et tu t'amuses à me déconcentrer... », chuchote-t-il entre deux baisers.

Les caresses du brun se faisaient de plus en plus insistante, l'une de ses mains montant lentement le long de son côté, sa paume caressant doucement le galbe du sein de sa belle. Il le massa doucement, presque distraitement tandis que ses lèvres s'engageait encore plus dans le baiser langoureux. La salle commune n'était pas l'endroit idéal pour ce genre de réunion. Sans freiner ses caresses, le Gallois se redressa tout en gardant Lucy Ann dans ses bras, les jambes de sa belle enlacées autour de sa taille, et marcha lentement vers les escaliers, qu'il monta sans presse jusqu'au dortoir de la rousse.

Cette nuit les aiderait sans doute à oublier.

[C'est un peu court, pardon]
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MessageSujet: Re: The sound of silence [Terminé]   The sound of silence [Terminé] EmptyVen 19 Fév - 21:13:03

Lorsque les deux mains du Gallois atterrirent sur son postérieur, Lucy Ann ne put s’empêcher de sourire intérieurement, esquissant un « Bingo » dans son esprit. L’Homme était une créature comme une autre, et avait lui aussi sa propre forme de parade nuptiale : si l’un se montrait instigateur, exprimant par diverses façons le témoignage de son désir, il ne serait sur d’être réellement accepté que si ses actes rencontraient une résonance chez la partie adverse, ce qui se produisait exactement ici.

Les lèvres se répondaient mutuellement, comme si elles voulaient toujours se montrer plus fiévreuses, les mains effleuraient les corps qui ondulaient l’un contre l’autre, comme pour essayer de fusionner… Définitivement oui, la flamme d’autrefois n’était pas éteinte.
Pourtant, si on lui avait posé la question il y a quelques jours, elle aurait juré que tout était bien et bien mort, enterré six pieds sous la terre de son cœur desséché et de son esprit aride, qui était devenu hostile à à peu près tout. Force lui était de constater qu’elle n’était peut-être pas si dévastée que ça et que la braise oubliée sous les cendres pouvait être ravivée !

Car ce qui n’avait été au départ qu’une tactique de diversion lui faisait maintenant réellement envie, la braise lui avait carrément mis le feu au c.. Corps, et une seule idée lui trottait en tête : attirer le gallois dans son lit et réussir à lui faire oublier toute forme de vie extérieure au périmètre de son matelas.

Malheureusement pour elle, il semblait que le jeune homme soit plus résistant aux hormones que ce qu’elle pensait, au vu de la timide protestation qu’il émit lors de sa vile tentative de détournement de pensée. Qu’à cela ne tienne, si la bête se montrait plus résistante, elle allait la finir en lui assenant un dernier coup de pelle (Aux idées noires, pas à Manu !)

Interrompant brièvement les baisers, elle se rapprocha de l’oreille de son cher et tendre pour lui murmurer :

Hmmmm, oui, j’avoue, je suis méchante, je te coupe irrespectueusement dans ton inquiétude… C’est vil… Mais si tu es d’accord, je peux continuer de te montrer à quel point je peux être vilaine et déterminée sous la chaleur de ma couette… Paroles qui furent ponctuées par l’anéantissement de tous les boutons de chemise restants.

Bien sur, j’accepterais une punition à la hauteur de mon crime… Ton châtiment… Sera le mien… continua-t-elle en reprenant ses embrassades et en faisant glisser le bout de tissu désormais devenu complètement inutile.

Attrapant la chemise au vol, elle se recula d’une façon féline et se releva, brandissant son trophée comme un étendard.
Tu vois, je continue : vol caractérisé de vêtements… Si tu veux exercer ton droit… La loi du Talion : œil pour œil, dent pour dent, chemise pour soutien-gorge… lui lança-t-elle d’un air mutin, reculant de quelques pas en direction du dortoir, prête à jouer à chat pour ramener sa proie dans son antre. Proie à l'attitude téméraire puisque le jeune homme se leva, une lueur pas très orthodoxe dans le regard, avant de se lancer à la poursuite de la provocatrice dans une course qui se terminerait dans une toute autre verticalité pour sceller leurs retrouvailles.
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