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 Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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    Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyMer 26 Sep - 20:47:57

Une semaine que le désastre de la commémoration avait eu lieu. Les séquelles étaient encore visibles dans les places vides des élèves encore à l’infirmerie ou tout simplement … partis pour de bon. Même parmi les autres qui étaient suffisamment en forme pour reprendre les cours les bandages étaient désormais monnaie courante. Quant aux visages enfantins, ils étaient désormais plus fermés, moins joyeux, les rires se faisaient plus rares et il n’était pas rare de voir un élève des années inférieures craquer sous la pression et se mettre à pleurer sans raison. Même chose pour les élèves, peu importe leur année, qui avaient des connaissances blessées ou mortes. En un mot comme en cent, l’ambiance était des plus moroses. Parmi les survivants, il y avait deux camps : ceux qui ne voulaient plus en parler, qui voulaient juste oublier et continuer leur vie comme si de rien n’était et ceux qui ressentaient au contraire le besoin incessant d’en discuter pour tenter de donner sens à ce qui avait eu lieu. Quant aux rares absents le jour fatidique, ils ne savaient pas sur quel pied danser.

Les articles incessants dans la Gazette ne faisaient bien entendu rien pour arranger la situation, encore moins les pamphlets critiques des conservateurs qui en rajoutaient des couches et des couches en critiquant l’inutilité des Aurors, du gouvernement, et de quiconque avait le malheur d’élever la voix. Le message du mystérieux Maître du Jeu avait quant à lui été mille fois décortiqué et analysé, chacun y allant de sa théorie sur son identité et ses motivations. Certaines étaient tout bonnement farfelues, d’autres terriblement inquiétantes. Mais, à vrai dire, tout cela passait très au-dessus de la tête de Nikolaï. Il était en ce qui le concernait obsédé par une seule question : pourquoi sa mère lui avait-elle envoyé une broche-amulette très précisément une semaine avant la Commémoration ? A côté de cette question, plus rien n’avait d’importance. Il ne prêtait aucune attention aux cours, il s’était éloigné de ses amis, et ne parlons même pas d’Ara qu’il avait à peine revue depuis la Commémoration. A vrai dire, encore heureux qu’il redevenait asocial car il était d’humeur massacrante en permanence et, après avoir engueulé Akiko sans raison une fois, il valait mieux pour tout le monde qu’il se tienne éloigné du reste du monde avant de repéter un câble. Déjà, lors de sa dernière ronde, il avait passé ses nerfs sur deux blaireaux de deuxième année qui avaient un peu trop tardé à rejoindre leur dortoir après le couvre-feu. Il leur avait fait la morale pendant un bon quart d’heure, en leur rappelant qu’à l’heure où les moldus pouvaient s’introduire impunément à Pré-au-Lard respecter le couvre-feu était encore plus important qu’avant pour des raisons évidentes de sécurité. Il les avait tout bonnement terrifiés et le pire c’est que ça lui avait fait un bien fou.

En effet, plus il avançait dans ses recherches et plus il était frustré par ce qu’il découvrait. Tout d’abord qu’Alekseï avait reçu une broche identique à la sienne et ce le même jour que lui. Et bien entendu la dite broche était aussi magique que la sienne. Car, si Alekseï et ses potes n’avaient pas été proches du tireur lors de la commémoration et que, par conséquent, son aîné n’avait pas pu vérifier les propriétés du bijou de lui-même, Nikolaï lui s’était empressé de chaparder la broche dans le dortoir de son frangin quand ce dernier était occupé et il avait lancé un sort dessus qui s’était immédiatement retrouvé absorbé par un champ de force. Conclusion numéro 1 : leurs parents considéraient nécessaire de les protéger mais pas de les informer du possible danger qui risquait de leur tomber dessus. Alors oui je vous vois venir, vous devez vous demander comment les Dmitriev auraient-ils pu s’assurer que Niko et Alekseï porteraient les broches ? Facile : Alekseï ne perdrait aucune occasion de montrer la richesse de la famille et Nikolaï porterait obligatoirement un cadeau envoyé par sa mère à la première occasion qui se présenterait. Problème résolu. Restait à savoir si le danger contre lequel Mikhaïl et Natalia voulaient protéger leurs enfants avait un rapport avec la Commémoration ou si Niko tombait dans la paranoïa.

Mais non, s’ils avaient voulu les protéger en règle générale, pourquoi ne l’auraient-ils pas dit ? A moins que sa mère n’ait pas été au courant des propriétés des broches et que ce soit son père qui ait rajouté les sorts de protection à son insu ? Quoiqu’il en soit, le foutu message de ce foutu Maître de Jeu taraudait sérieusement le jeune Russe. Parce qu’il n’était franchement pas difficile de croire qu’il était derrière toute l’affaire. Or, quand quelqu’un était derrière un massacre, souvent son père n’était pas loin pour autant qu’il détestât ce constat. Sauf qu’il se refusait à admettre que son père soit tombé aussi bas que de provoquer un massacre dans un lieu plein d’enfants. Qu’aurait-il eu à y gagner ? Et c’était là que le bât blessait.

Car il suffisait de savoir faire 1+1=2 pour savoir que ceux qui allaient gagner de tout ce merdier étaient les conservateurs, or Mikhaïl ne cachait pas son affection pour eux. Mais surtout, étant Russe, son père ne pouvait pas voter et si les centristes gagnaient les élections, il aurait eu beaucoup à perdre, alors aurait-il décidé de prendre les choses en main ? Non, jamais il n’aurait été aussi stupide pour utiliser des armes qui feraient immédiatement penser à ses origines, sans compter que son père ne se faisait pas appeler « Maître du Jeu ». Il assumait parfaitement ses actes pour aussi terribles qu’ils soient et c’était d’ailleurs ce qui terrifiait tant son cadet. L’incapacité à se convaincre que, s’il y trouvait son compte, son père n’aurait pas allègrement tué autant d’enfants qu’il eut fallu.

Et cette incertitude se transformait en stress qui se transformait en mauvaise humeur qui se transformait en colère pure et simple. Car si jamais son père était vraiment derrière le massacre de la Place de la Résistance, jamais il ne lui pardonnerait. JAMAIS. Ni à Lev par la même occasion. Certes lui avait été protégé, de même qu’Alekseï, mais qu’en était-il de tous ses amis ? Akiko avait été blessée. Ambrine et Aely aussi. Et tant d’autres qu’il ne connaissait pas mais qui ne méritaient pas pour autant d’être blessés ou pire tués pour des raisons politiques. Ça le dégoûtait tout bonnement. Et le mettait dans une colère noire. Jamais il n’avait été aussi en rage de toute sa vie. Mais le pire était de ne pas savoir. Il lui fallait être certain. Savoir et prendre une décision : détester à jamais sa famille ou se rassurer sur l’état de leur conscience, très certainement pas vierge mais au moins encore existante.

C’est pourquoi, il avait fini par écrire à Lev pour exiger des réponses. Il lui avait donné rendez-vous aux Trois Balais le jeudi soir. En effet, il savait quels préfets étaient de garde ce soir-là : le préfet des aigles et la préfète des lions, or ils étaient les plus faciles à berner car ils suivaient strictement l’itinéraire de leur ronde. Il se faufila donc discrètement, habillé tout de noir pour ne pas attirer l’attention sur lui, la capuche de sa cape rabattue pour cacher son jeune âge une fois dehors, jusqu’à un passage secret menant à Honeydukes qu’il avait découvert lors d’une de ses rondes quelques mois auparavant. Conscient qu’après le speech qu’il avait fait aux Poufsouffles à peine deux jours auparavant sur la sécurité, cette petite sortie était des plus ridicules, il se dépêcha de ressortir à l’air libre et s’assura que personne ne l’avait remarqué avant de se rendre jusqu’aux Trois Balais. Il entra d’un pas royal comme s’il était parfaitement à sa place dans le bar sordide. Son père lui avait toujours dit que c’était la meilleure façon de ne pas se faire remarquer et pour une fois il était content d’avoir écouté les mille conseils de son paternel car personne ne lui jeta ne serait-ce qu’un coup d’œil. Il repéra immédiatement la silhouette de Lev assis dans un coin sombre. Avec sa taille, même ainsi on le voyait à des kilomètres. Malgré sa colère et ses angoisses, il ne put retenir un sourire en revoyant l’homme qui représentait le père idéal à ses yeux. Dieu ce que le géant lui avait manqué !

Il s’approcha donc de la table de celui-ci et prit place, avant de s’adresser à lui en russe pour éviter toute indiscrétion et surtout car il mourrait d’envie de reparler enfin la langue de son enfance qu’il n’avait que très rarement l’occasion de pratiquer lorsqu’il s’engueulait avec son frère au château. Son ton était froid et tranchant, tout de colère contenue, ne rêvant que d’exploser.

-Dis-moi que nous n’avons rien à voir avec ce qu’il s’est passé il y a une semaine.

Ni bonjour, ni content de te revoir, juste la question qui le tourmentait depuis une semaine. Et la réponse avait intérêt à être la bonne ou alors il ne répondait plus de rien.

Spoiler:
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyJeu 27 Sep - 12:04:27

Même si Lev aimait la famille Dmitriev plus que tout au monde, il lui arrivait parfois de maudire Micha pour le mettre dans des situations impossibles. Le mafieux à la tête du clan Dmitriev était du genre bouru. Il n'aimait pas les futilités, les débordements d'émotions, les actes de tendresse. Depuis toujours, Lev était le parain attentionné avec Aleksaï et Nicolaï, dispensant affection et soutien aux enfants face à la sévérité de leur père. C'était souvent chez lui qu'ils venaient consoler un chagrin, chercher un conseil ou confesser une bêtise, espérant qu'il interviendrait en leur faveur auprès de Micha lorsqu'il l'apprendrait. Et c'est ce qu'il avait toujours fait. Depuis qu'ils étaient maintenant adolescents, les deux jeunes se rebellaient de plus en plus souvent contre l'autorité paternelle qu'ils avaient du mal à comprendre et à accepter. Lev tentait toujours d'apaiser son patron et ami et l'encourageait à être plus indulgent, même s'il était parfois impuissant face aux exigences de Mikhaïl. Lev n'approuvait pas la façon de faire du patriarche Dmitriev avec ses fils mais il n'avait pas son mot à dire et restait à sa place, même s'il leur était déjà arrivé, très rarement mais de façon intense, de s'engueuler vertement à leur sujet.
Lev avait d'autant plus de mal à comprendre son plus vieil ami qu'il considérait lui-même Micha comme un père et que ce dernier n'avait jamais eu un comportement semblable envers lui. Sans jamais accepter de l'admettre, il voyait bien pourtant que Micha avait sans doute fait preuve de plus d'affection envers lui dans sa jeunesse qu'envers ses deux fils réunis.
Mais les enjeux étaient différents. Lev ne reprendrait pas le flambeau. Il continuerait à servir le clan quand le patriarche laisserait sa place à Aleksaï. Ce dernier allait avoir besoin de Lev pour lui mettre un peu de plomb dans la cervelle. Pour l'instant, il était tout sauf prêt à endosser de telles responsabilités.
Nicolaï, qui n'avait pourtant pas un tel fardeau sur les épaules, souffrait beaucoup des actes de son père et du harcèlement constant de son aîné. Ce gosse avait une sensibilité plus accrue que celles des autres hommes de la famille et semblait en plein dilemme quant aux actes de la Mafia.
Lev ne pouvait plus être derrière eux pour obliger l'aîné à respecter son petit frère et il imaginait bien que la situation à Poudlard ne devait pas être toujours facile pour le garçon.

Par Merlin, le gamin lui manquait. Depuis qu'ils étaient arrivés en Angleterre et que les deux adolescents avaient intégrés Poudlard, Lev s'ennuyait parfois du bazar qu'ils mettaient dans les couloirs de la résidence. S'il faisait froid en Russie, jamais Lev n'avait connu de moments plus chaleureux que ceux partagés là-bas avec ses deux filleuls, alors que Micha était toujours trop occupé pour les rejoindre. Bien sûr, il continuait d'entretenir une correspondance soutenue avec les deux gamins, chose dont ne s'embarrassait pas Mikhaïl, mais ce n'était pas pareil.
La dernière lettre de Nikolaï avait été chaotique. Le jeune homme semblait particulièrement perturbé par les évènements de la commémoration et Lev ne pouvait que comprendre sa frustration. Lui-même avait grondé de colère en apprenant ce qui s'était passé. Il avait bien essayé d'en parler à Dmitriev senior, mais cela n'avait servi à rien. Le patron n'avait que faire des états d'âme de son cadet. Seule sa sécurité comptait et elle avait été assurée. Fin de la discussion.
Mais Nikolaï exigeait des explications et Lev s'était senti obligé d'accéder à sa requête. Il avait donc accepté de le retrouver le jeudi suivant à Pré-au-Lard.

Lev était arrivé en avance, s'était installé dans un coin sombre et avait commandé une bouteille de vodka et deux verres.

Il eut un sourire quand il vit le jeune Serpentard entrer fièrement dans le bar et se diriger vers lui. Le gamin s'installa et sans s'embarrasser de politesse posa la question qui devait le harceler depuis près d'une semaine :


Citation :

-Dis-moi que nous n’avons rien à voir avec ce qu’il s’est passé il y a une semaine.

Sa langue natale résonna harmonieusement aux oreilles de Lev même si le ton du garçon était sévère et glacial.

- Bonsoir à toi aussi, mon garçon.

Mais Nikolaï ne broncha pas, le regard plongé dans celui du mafieux. Alors il lui donna ce qu'il voulait. Une réponse.

- Nous n'avons pas commandité cette boucherie, si c'est ce que tu veux savoir.

Lev avait pour principe de toujours dire la vérité à ses filleuls. Il considérait qu'ils étaient assez matures pour l'entendre. C'est pourquoi il continua :

- Mais la Famille est impliquée, oui. Grâce aux relations de ton père, nous étions au courant que quelque chose se tramait.


Et par la famille, il entendait le Clan. Même si les méthodes ne lui convenaient pas, il était tout de même reconnaissant que ses fils de cœur n'aient pas été blessés. Mais quelque chose disait à Lev que cette apparente trahison était pire encore pour le gamin qu'il avait sous les yeux et qui essayait vainement de diriger sa colère contre lui.
Lev sentait la tempête arriver. Mais il pouvait l'encaisser, et cela ferait peut-être du bien au petit de laisser sortir le trop plein de rancœur qu'il semblait garder en lui.


*Vas-y, petit, dis ce que tu as à dire.*

Et il ferait ce qu'il avait toujours fait. Il écouterait, il parlerait, il consolerait, il conseillerait. Car c'était son rôle. Probablement celui qu'il chérissait le plus.
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyVen 28 Sep - 18:54:00

« Mon garçon » ? Vraiment ? Lev pensait-il réellement que l’heure était aux termes affectueux ? A ce rythme, il allait bientôt passer aux « Kolia » et autres diminutifs or Nikolaï, pour autant qu’il appréciât le surnom que son parrain lui réservait habituellement, n’était pas d’humeur à se faire ainsi infantiliser. Il continua donc de fixer le second de son père d’un regard dur, comme pour laisser bien clair qu’il pouvait laisser les formules de politesse pour un autre moment. Pour l’instant, il voulait sa réponse, un point c’est tout. Et, apparemment, Lev le comprit sans difficulté car il lui donna enfin ce qu’il désirait si ardemment. Et il le lui donna sans demi-mesure ni censure.

A vrai dire, Niko n’en attendait pas moins de son parrain. C’était même pour cela qu’il s’était adressé à lui et pas à son père -bon ça et le fait que jamais il n’oserait écrire une lettre à son père mais pas la peine de le répéter non plus-, car Lev l’avait toujours traité en adulte. Il lui parlait comme à une personne capable de comprendre la portée d’un acte et non comme à un enfant irresponsable. Alors certes, parfois, il aurait préféré être ce fameux enfant insouciant mais vu la famille qu’il se tapait, il préférait encore être au courant de ce qui se tramait pour se préparer à en affronter les conséquences plutôt que de l’apprendre à la dernière minute et se retrouver comme un crétin au beau milieu d’une fusillade à Pré-au-Lard par exemple.


-Nous n'avons pas commandité cette boucherie, si c'est ce que tu veux savoir.

Il ne put retenir un froncement de sourcils mécontent. Cette phrase puait le « mais » à des kilomètres.

-Mais la Famille est impliquée, oui.

Qu’est-ce qu’il disait !

-Grâce aux relations de ton père, nous étions au courant que quelque chose se tramait.

Il attendit une seconde la suite, les explications qui justifieraient leur inaction, car elles étaient forcées d’arriver non ? Lev ne pouvait pas se contenter de lâcher une bombe pareille et espérer qu’il allait prendre le tout avec sérénité, si ? « Ah alors comme ça vous n’avez pas été à l’origine de l’idée mais vous saviez ? Mais alors tout va bien dans ce cas-là, je me suis déplacé pour rien. C’est bête hein ? En tous les cas, ce fut un plaisir de te revoir, dis bonjour à maman de ma part. Sur ce, bonsoir » Malheureusement, comme il s’y attendait un peu, rien ne vint. Il aurait dû le savoir : les Dmitriev ne se justifiaient jamais. « Se justifier signifie avoir en partie honte de ses actes, quand tu fais quelque chose, tu n’as de compte à rendre à personne ». Ah la blague ! Et toutes les personnes mortes dans la fusillade, dommages collatéraux, c’est ça ?

La colère accumulée pendant toute la semaine atteignit soudain un point critique. La peur face aux blessures de ses amis, aux cris de tous ces inconnus autour de lui ; l’inquiétude de savoir que son père portait sûrement une bonne part de responsabilité dans le carnage ; et maintenant le calme olympien de Lev ! C’était la goutte qui finit par faire déborder le vase. Il sentit les barrières patiemment construites autour de ses émotions pour ne jamais perdre le contrôle en public s’effondrer en un sifflement de colère et la seconde suivante, all hell broke loose comme disaient les English.


-C’est tout ? Tu vas te contenter de me dire que vous saviez et rien d’autre ? Tu attends quoi : que je vous remercie de m’avoir sauvé la peau avec votre foutue broche et que je retourne à mes affaires comme un gentil mouton ? Bordel de merde, presque tout Poudlard était de sortie ce jour-là ! Des enfants Lev, des EN-FANTS ! Mes amis ! Akiko et Aely et Am …

Pris de court par sa rage, il s’étouffa avec ses propres mots et dut s’arrêter un instant pour se reprendre. L’image d’Ambrine perdant conscience dans ses bras était encore trop fraîche dans son esprit et s’il ne se calmait pas un peu, il allait finir par attirer l’attention sur eux. Bon, en fait c’était déjà fait. Il faut dire aussi qu’il s’était soudain mis à crier sans même s’en rendre compte et, d’un point de vue objectif, une silhouette aussi large qu’une baguette s’époumonant face à un tas de muscles comme Lev était forcée d’attirer des regards curieux. Et ce d’autant plus qu’ils parlaient en russe.

Enervé par tous les regards désormais plantés sur eux et sans la moindre discrétion qui plus est, il dut se contenir pour ne pas leur crier de se mêler de ce qui les regardait car alors quelqu’un aurait forcément remarqué qu’il était un peu jeune pour être de sortie un soir de semaine. Il se reconcentra donc sur Lev qui n’avait toujours pas dit un mot ni fait un putain de mouvement, stupide héros stoïque qu’il était !


-T’as jamais entendu parler de blessures psychologiques ou bien ? T’as la moindre idée de ce que ça fait d’assister à une fusillade ?

En entendant la stupidité de sa propre question, il explosa soudain d’un rire nerveux.

-Mais qu’est-ce que je raconte ? Evidemment que tu dois savoir ce que ça fait ! N’empêche que peut-être que JE n’avais pas envie de savoir, vous y avez pensé à ça ? Que peut-être je n’ai pas envie d’avoir quoi que ce soit à voir avec vous ? Que peut-être que je voudrais simplement que lorsque ma mère m’envoie une broche par colis, je n’ai pas à découvrir une semaine plus tard que ce geste que j’avais pris pour de la tendresse était seulement un moyen d’assurer la survie du clan ? Que peut-être je voudrais l’enfance lambda à laquelle je n’ai jamais eu le droit ?


Désormais énervé contre lui-même pour avoir ainsi vociféré ses désirs les plus intimes qui semblaient soudain bien gamins maintenant qu’il les avait énoncés à voix haute, il attrapa le verre en face de lui et avala une gorgée de vodka brusquement. L’alcool lui brûla l’œsophage et il se mit à tousser comme un idiot. Juste ce qu’il lui fallait : se ridiculiser un peu plus ! Plus énervé que jamais, et se sentant terriblement gamin face à Lev, il jura :


-Et merde, comment tu peux boire ce truc, on dirait de l’alcool à brûler !


Finalement, insulter la boisson favorite de son père, bien que cela ne l’aidât nullement à se calmer, lui fit un bien fou. C’était comme affronter indirectement Mikhaïl. Prendre enfin ses distances avec la famille. En déclarant haut et fort qu’il n’aimait pas la vodka et qu’il ne voulait pas « apprendre à l’aimer », il se sentait enfin Nikolaï point à la ligne, pas Nikolaï Mikhaïlovitch Dmitriev. Il se débarrassait ainsi de cet héritage si lourd à porter. Et tant pis si ça sonnait terriblement comme une crise d’adolescence, après tout il était adolescent, non ?
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyVen 28 Sep - 20:34:25

Lev laissa le gamin déverser sa bile. Il le regarda stoïque, sans essayer de le calmer, sans dire un mot. Il resta de marbres face aux insultes et aux accusations. Oui Lev connaissait la douleur des traumatismes, il avait lui-même souffert bien plus que de mesure, aussi bien physiquement que psychologiquement.
Il comprenait la colère de son filleul. Elle était saine, compréhensive. Il préférait ça à l'apparente insensibilité dont faisait parfois preuve Aleksaï.
Nikolaï était un bon garçon. Un adolescent paumé qui avait eu la peur de sa vie, mais un bon garçon. La vérité c'est que sa mère n'avait pas été au courant. Natalia aurait refusé de laisser sortir ses enfants et Lev aurait probablement également protesté s'il avait pensé une seconde que les choses puissent aller si loin. En aucun cas, il n'avait imaginé un acte d'une telle barbarie. Et pourtant il en avait vu des horreurs… Il avait pensé à une tentative d'assassinat sur le premier ministre ou peut-être à un attentat sur la statue de la place de la résistance.
Mais pas à ça et Nikolaï avait raison. On ne s'en prenait pas aux enfants. Il n'osait pas imaginer ce qu'il se serait passé si un ami du jeune homme avait perdu la vie. La vérité, c'est que Micha ne se rendait pas compte à quel point il était près de perdre son plus jeune fils. Il ne faudrait pas longtemps au jeune serpentard pour décider de s'affranchir complètement de sa famille et de la mafia. Il suffirait d'une étincelle. La fusillade n'avait fait que raccourcir l'échéance, et pas à leur avantage.
Les éclats de voix du garçon commencèrent à attirer l'attention mais Lev ne s'en préoccupa pas. Un regard suffirait à les remettre à leur place dès que Nikolaï aurait fini de dire ce qu'il avait sur le cœur.
Lev ne broncha pas quand celui qu'il voyait encore comme un enfant lui jeta à la figure qu'il ne voulait pas être mêlé à tout ça, qu'il voulait juste une enfance normale. Mais il n'était pas un enfant normal. Il n'était pas n'importe qui. Son nom le contraignait à des sacrifices, à des décisions difficiles, à des choix cornéliens. Quoi qu'il fasse, même s'il coupait un jour tout contact avec le reste de sa famille, cela ne ferait qu'une décision difficile de plus et ne changerait pas qui il était. Il n'en avait juste pas encore prit conscience. Mais quand cela arriverait, Lev serait là et il l'aiderait à se relever, et à continuer, encore et encore.

Lev retint difficilement un rictus quand le garçon s'empara d'un shot de vodka et le vida brusquement avant de se mettre à tousser comme s'il allait vomir ses tripes. Le premier verre faisait toujours cet effet, et Nikolaï n'avait pas reçu l'entraînement d'Alekseï avec les alcools forts et les cigares.

Le mafieux attendit que le garçon se soit remis et ait encore protesté une dernière fois et se redressa de toute sa hauteur, plongeant son regard bleu dans les prunelles de son filleul :


- C'est bon, tu as fini ?

Ce n'était pas le moment pour la douceur. Lev gardait cela pour plus tard, quand le garçon ne serait plus aveuglé par sa colère.

- Ecoute-moi bien maintenant. Tu es un Dmitriev. C'est ta malédiction. Ton fardeau. Mais c'est aussi une chance.

Conscient que son filleul allait protester, il ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit et continua, d'un ton dur mais calme:

- Que ce serait-il passé si tu n'avais pas eu cette broche ? Si tu avais été blessé, ou même tué ? Tu es membre d'une famille puissante qui peut te protéger et tu oses t'en plaindre ? Combien de ces victimes auraient voulu être à ta place ? Tu sentirais-tu mieux parce que tu aurais risqué ta vie ? Te serais-tu senti plus héroïque si tu avais été à leur place ? Bon sang, réfléchis, gamin ! On a pas toujours ce qu'on veut dans la vie, ni ce qu'on mérite.

Il fit une pause et vida son verre, avant de pointer le torse du garçon de son index :

- Dehors. Ordonna-t-il en se levant.

Nikolaï ne sembla pas comprendre et Lev le prit par le col pour le traîner dehors, dans la nuit fraîche de ce mois de mai interminable.


- Frappe-moi.

Devant l'incrédulité du gamin, Lev insista, peu enclin à accepter un refus :

- Tu es fou de rage. Tu veux être énervé contre quelqu'un, soit énervé contre moi ! Frappe-moi ! Tu veux me prouver que tu aurais été d'une quelconque utilité là-bas sans cette saloperie de broche ? Alors frappe-moi !

Lev, inébranlable, arrêta la première tentative du garçon, puis la deuxième:

- C'est tout ce que t'as ? Encore ! Encore !

Il laissa le serpent s'épuiser à essayer de le frapper et il finit par le contrer et le mettre à terre en le serrant contre lui:

- Tu ne dois pas te laisser aveugler par la peur ou la colère. Jamais. Si elles en viennent à te dominer, tu prendras toujours les mauvaises décisions. Tu n'arriveras jamais à rien.

Lev laissa ses mots quelques instants flotter entre eux et reprit d'une voix plus douce, le tenant par les épaules avant de lui ébouriffer affectueusement sa tignasse noire :

- Allez, c'est fini, viens, on rentre. Une bierraubeurre Rosy, ma douce !


Rosmerta apporta la boisson avec un regard amusé à Lev et à son jeune invité – elle n'était pas dupe mais elle savait garder sa langue- et Lev se mit à parler d'une voix douce, sincère:

- Tu te trompes de bataille, Nikolaï. Tout ça n'a rien à voir avec toi. Ton père a fait ce qu'il estimait juste pour assurer la sécurité de ses fils, dans le dos de ta mère bien évidemment. Aucun de nous ne savait ce qui allait se passer. Pour une fois, la famille n'a rien à voir là-dedans. Les partenaires de ton père l'ont prévenu par courtoisie, mais tu aurais très bien pu être l'une des victimes.

Lev ne l'aurait pas supporté. Micha non plus peu importait à quel point il refusait de tomber dans le sentimentalisme. Ce n'était en réalité pas qu'une question de courtoisie. S'il était arrivé quelque chose à l'un des héritiers Dmitriev, la guerre aurait été déclarée. Une guerre tragique, sans pitié. Nikolaï n'avait pas conscience de tout ça.

- Jouer les héros ne sert à rien. Tout ce qui compte c'est sauver sa peau et celle des gens qu'on aime. Je sais que c'est difficile. Je sais que c'est injuste. Je sais que tu en veux à la terre entière. Mais c'est la vie, Kola… pas celle que j'aurais voulu pour toi, mais celle que tu as. Tu pourras lutter tant que tu voudras, tu ne feras que rendre les choses plus difficiles.

C'était un conseil difficile à donner tant Lev avait conscience que le gamin aspirait à autre chose. Mais il ne voulait pas lui mentir. Il ne l'avait jamais fait et ne le ferait jamais. Mais tout n'était pas noir, loin de là. Pas encore.

- Tu as encore des rêves et des espoirs, et tu sais que je ferai ce qu'il faut pour t'aider à ce qu'ils se réalisent. Alors, n'abandonne pas. Mais tu te trompes de méthode. Accepte ce que t'offre ton nom et apprend à l'utiliser à ton avantage. C'est la seule chose à faire pour l'instant.

Puis d'un air bourru, contrastant avec les preuves de son amour qu'il avait glissé dans son discours, il ajouta :


- Et maintenant bois ta bière, fillette.


Et il vida un autre verre et regarda son fils de cœur en faire de même.


- Allez, raconte-moi ce qu'il s'est passé. Comment vont tes amis ?
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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    Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyMar 2 Oct - 14:40:29

-C'est bon, tu as fini ?

Oui il avait fini et en même temps non, pas du tout. Il pouvait encore continuer à crier comme ça indéfiniment mais il se rendait bien compte que ça ne mènerait à rien et c’était bien ça qui augmentait encore plus sa frustration. Voir que, malgré tous ses efforts pour tirer ne serait-ce qu’un tressautement de mauvaise humeur de son parrain, faire enfin réagir ce tas de muscles impassible, le mafieux restait toujours aussi immobile qu’une montagne et calme que la toundra en hiver. Et, même si la part rationnelle de son esprit avait beau lui dire qu’après tout ce qu’avait vu Lev ce n’était pas un adolescent en pleine crise qui allait le perturber, l’exaspération ne baissait pas d’un cran. Bien au contraire. Comprendre mais être incapable de changer quoi que ce fût à la situation, c’était le résumé de sa vie. Savoir ce que les autres ne faisaient qu’imaginer dans leurs pires cauchemars et être pourtant dans l’impossibilité totale de changer le futur.

-Ecoute-moi bien maintenant. Tu es un Dmitriev. C'est ta malédiction. Ton fardeau. Mais c'est aussi une chance.

Le ton dur mais posé de Lev ramena des larmes de fureur à la surface. Une chance ? Dans quel univers parallèle, être le fils d’un mafieux qui tuait aussi facilement qu’il respirait, était une chance ?

-Que ce serait-il passé si tu n'avais pas eu cette broche ? Si tu avais été blessé, ou même tué ? Tu es membre d'une famille puissante qui peut te protéger et tu oses t'en plaindre ? Combien de ces victimes auraient voulu être à ta place ? Tu sentirais-tu mieux parce que tu aurais risqué ta vie ? Te serais-tu senti plus héroïque si tu avais été à leur place ? Bon sang, réfléchis, gamin ! On a pas toujours ce qu'on veut dans la vie, ni ce qu'on mérite.

Empêtré dans sa rage, ce fut l’adjectif « héroïque » qui le fit réagir. C’était exactement ce qu’il avait reproché -à tort qui plus est- à Akiko de vouloir être. Il s’était énervé sans raison sur elle, simplement parce qu’il était énervé contre des gens qu’il n’avait pas le courage d’affronter, à savoir sa famille, et, maintenant, il réalisait qu’il avait désiré la même chose. C’était peut-être même d’ailleurs pour ça qu’il s’était tellement énervé. Car l’aiglonne avait inconsciemment vocalisé sa volonté profonde. Celle de prendre enfin des risques, d’être blessé comme les autres, voire peut-être même … de mourir comme les autres. Car, il n’était pas idiot, il réalisait bien que l’idée du suicide lui avait déjà traversé l’esprit, ne serait-ce que parce qu’un Dmitriev n’abandonnait pas la partie en plein milieu du jeu. Histoire de leur prouver à tous à quel point leurs théories étaient fausses. Mais, bien entendu, au moment critique, il avait fait preuve d’une lâcheté effrayante et avait relégué cette idée au fin fond de son esprit. Alors, écouter Lev mettre ainsi en lumière la part la plus abjecte de son être et ce, après à peine cinq minutes passées en sa compagnie, était tout simplement horrible. Il aurait voulu exploser en sanglots mais il avait bien trop de fierté pour ça, alors il se tourna de nouveau vers la colère et la haine qui étaient bien plus simples à gérer. Il suffisait de s’en prendre à quelqu’un ou quelque chose et le problème était réglé ou du moins son symptôme. Car pour éradiquer le mal à la racine, il aurait fallu oser regarder la cause en face et, ça, il ne le voulait pas ou plutôt n’avait pas le courage suffisant pour le faire.

-Dehors.

Hein ? Comment ça « Dehors » ? Incapable de comprendre ce qui lui était demandé, le Serpentard se sentit soulevé par le col de son uniforme et fut traîné jusqu’à l’extérieur, suivi de regards curieux qui se détournaient bien vite dès qu’ils croisaient le bleu glacial des yeux de Lev.

Une fois dehors, le géant le lâcha parterre et il se rattrapa tant bien que mal pour ne pas se retrouver les quatre fers en l’air. Toujours dans le brouillard quant à la raison des actions de son parrain, l’adolescent jeta un regard plein de rancœur à l’adulte qui se transforma en air ahuri en entendant la réponse de celui-ci. Lev voulait qu’il le frappe ? Mais pour quoi faire ? Il n’était pas crétin, il avait beau être dans une colère noire, il se rendait bien compte qu’à frapper la montagne de testostérone en face de lui, tout ce qu’il réussirait ce serait à se faire un mal de chien à la main. Mais Lev ne lui laissa pas le choix. Il sut appuyer sur exactement les bons boutons pour ramener une fois de plus la rage aveuglante à la surface et l’enfant perdit toute capacité à réfléchir.

Les coups se mirent à pleuvoir, maladroits, incertains, mais pleins d’une colère incontrôlée, ravivée incessamment par les encouragements de Lev. Après quelques minutes, il ne sentait même plus ses doigts à force de rencontrer constamment les muscles d’acier de son parrain. Sa colère ne baissait pas mais ses forces, elles, déclinaient à vue d’œil. Sa respiration était sifflante, il transpirait comme un goret et ses coups étaient de plus en plus faciles à parer, tant et si bien que Lev finit par considérer la petite séance terminée et, en un geste longuement pratiqué, attrapa ses deux mains, lui fit un croche-pattes et s’étala de tout son long sur lui.

Le préfet voulait exiger de son parrain qu’il le lâche, qu’il le laisse respirer, qu’il s’en aille, mais l’adulte ne semblait pas disposé à bouger et le Vert-et-Argent dut se contenter d’écouter en silence, récupérant tant bien que mal un rythme cardiaque normal.


-Tu ne dois pas te laisser aveugler par la peur ou la colère. Jamais. Si elles en viennent à te dominer, tu prendras toujours les mauvaises décisions. Tu n'arriveras jamais à rien.

Il avait beau entendre la vérité dans ces paroles, il n’était pas encore prêt à l’accepter et, lorsque Lev le remit debout et lui ébouriffa les cheveux, il ne put retenir une moue boudeuse. Le mafieux avait juste joué le jeu, à un aucun moment, il n’avait ne serait-ce que considérer sa rébellion comme une cause d’inquiétude et c’était tout bonnement insupportable. Il suivit néanmoins de nouveau le géant jusqu’à l’intérieur des Trois Balais car, assoiffé, il ne dirait définitivement pas non à une bonne Bieurraubeurre, même s’il ne l’avouerait même pas sous la torture.

Il passa devant Mme Rosmerta sans lui jeter un seul regard, trop humilié par son attitude précédente et refusant de confirmer son identité d’élève, même s’il devait désormais être évident qui il était vu qu’elle semblait connaître Lev. Foutu séducteur de mes deux ! Toujours énervé contre le géant, il s’assit en croisant volontairement les bras devant lui en une pose excessivement provocatrice et fit semblant de ne pas écouter, même s’ils savaient tous deux qu’il avalait avidement chaque parole de Lev comme les conseils précieux qu’il savait que ses propos avaient toujours été.

Silencieux, un air encore renfrogné sur le visage, il réfléchissait à ce que lui disait Lev. Utiliser son nom ? Ce n’était pas une idée si stupide que ça maintenant qu’il y pensait. Il avait toujours vu son appartenance à la famille Dmitriev comme une malédiction mais, comme l’avait si bien dit son parrain, cela pouvait se transformer en don s’il savait tirer son épingle du jeu. Il lui suffisait d’user de l’influence qu’un nom pareil lui conférait tout en évitant d’attirer trop grandement l’attention de son père et/ou Alekseï sur lui. Oui, finalement, le futur n’était pas si sombre. Et, même s’il était loin d’avoir pardonné à Lev, il ne put retenir un petit sourire appréciateur en entendant le géant lui rappeler qu’il serait toujours à ses côtés. Cependant, sa bonne humeur naissante laissa bien vite à une bouderie consumée lorsque son parrain se ficha ouvertement de lui.

Fillette ? Fillette ! Il savait où il pouvait se les fourrer ses surnoms à deux noises cinquante ? De nouveau boudeur, il avala sa Bierraubeurre cul sec avant de lancer un regard de défi à son parrain. Et maintenant il était toujours une fillette ?


-Allez, raconte-moi ce qu'il s'est passé. Comment vont tes amis ?

C’est ça, change de sujet, lâche ! Néanmoins, malgré son air grognon, il était incapable de ne pas répondre à la question car il se rendit alors compte qu’à force de s’être éloigné d’eux depuis la fusillade, il n’avait pas vraiment de nouvelles et il se sentait comme le dernier des Scroutts à Pétard pour ne pas avoir cherché à les contacter. Il murmura donc dans sa barbe.


-J’sais pas trop. J’étais pas très sociable cette semaine. Je sais qu’Aely est presque remise d’après c’que j’ai entendu dans la Salle Commune. Akiko j’sais pas, mais à vrai dire j’lui ai pas vraiment r’parlé depuis lui avoir gueulé d’sus comme un idiot et Ambrine aura à mon avis un p’tit bout d’temps avant d’se remettre complètement. Elle avait perdu un paquet d’sang.

L’image de son amie pâle comme la mort lui revint alors en mémoire et il réprima comme il put un frisson de malaise. Ambrine d’habitude si pleine de vie, ce n’était tout simplement pas normal. Et avec tout ça, il n’avait même pas cherché à savoir si Ara allait bien. Il savait qu’elle n’avait pas été à la Commémoration mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas pu être affectée par les blessures de ses camarades. Après tout, Oaken, le préfet des griffons avait bien été touché. Un instant, il se dit que la Rouge-et-Or ne voulait probablement plus rien à voir avec lui. Il avait agi comme un gamin et été d’un égoïsme terrifiant. Il ne s’était même pas enquis du moral de sa meilleure amie alors que la seule élève tuée était une fille de sa Maison. Dépité et dégoûté de lui-même, il finit par lâcher :


-En fait, j’suis même pas sûr que j’ai encore des amis …


Dernière édition par Nikolaï M. Dmitriev le Mar 2 Oct - 20:39:18, édité 2 fois
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyMar 2 Oct - 16:55:46

Même si déverser sa colère lui avait fait du bien, le gamin en avait encore gros sur le cœur et n'avait de toute évidence pas la conscience tranquille.
La question de Lev sembla remuer la culpabilité du serpentard, qui consentit à répondre, maugréant dans sa barbe encore inexistante.
L'excuse du gamin lui attira un regard équivoque du vieux russe. Délaisser ses amis n'était pas bien. Cela n'arrangerait pas ses problèmes. Mais à l'écouter, Lev comprit que l'adolescent était encore secoué. Il le laissa terminer et s'autorisa un sourire à la fois rassurant et amusé.


- Tu as de la chance d'avoir des amis un peu moins susceptible et buté que tu ne l'es. Ils te pardonneront. Assura-t-il. Mais il faut que toi tu te pardonnes. Tu n'es pas responsable de ce que fait la Famille, Nikolaï. Tu es le fils du patron, mais tu n'es pas un membre à part entière du clan. Aucune de nos actions ne peut t'être reprochée. Tu n'étais pas au courant, tu n'aurais rien pu faire. En revanche, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même pour tes propres bêtises, comme fuir tes amis alors qu'ils ont sûrement autant besoin de toi, que toi d'eux.

Il avait terminé sa tirade avec un air plus sévère qui ne dura pas.

- Ce que tu as vu là-bas, tu n'aurais pas du le vivre. Aucun d'entre vous n'aurait dû être confronté à ça. Tu n'as pas connu la guerre ici, mais tes amis sûrement, et cela n'a pas du être facile pour eux d'être à nouveau confronté à la mort et au sang. Voldemort avait ses quartiers partout ici, jusque dans ce château que tu aimes tant. Ce que je veux que tu comprennes, c'est, qu'aussi gangrené qu'est notre pays, il n'a pas connu le siège du pire mage noire de tous les temps. Nous avons relativement été épargnés. Pas eux.

Il laissa quelques instants à ses mots pour que l'adolescent les assimile. Tout n'était pas toujours rose avec la Mafia, loin de là, mais malgré tout, Nikolaï n'avait pas connu la guerre.

- Tu es fort, Kola. Bien plus que tu ne le crois. Tu surmonteras tout ça. Tu apprivoiseras ta colère et tu surmonteras ta tristesse. Quand tu seras en paix avec toi-même, tu seras en mesure d'aider les autres comme tu le souhaites.

Lev n'était pas connu pour ses sourires, son métier n'était pas vraiment compatible avec les risettes alors il entretenait soigneusement son air patibulaire. Seule sa famille proche, et par là on entend les quatre membres de la famille Dmitriev, avaient l'honneur de l'avoir déjà vu sourire, et même entendu rire. Quand ils étaient en petit comité, sa véritable personnalité se laissait entrevoir. Avec eux, il pouvait être le Lev aimant et rieur.
Les années défilaient si vite qu'il n'aurait pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que le gamin devant lui serait un homme. Il se demandait parfois ce qu'il adviendrait de lui quand Micha serait parti et que les enfants n'auraient plus besoin de lui. Il trouverait sûrement toujours une petite place pour servir les intérêts de la famille, mais ce ne serait plus pareil. Il devait chérir ces moments et armer aux mieux ceux qu'il considérait comme ses fils, pour faire face à leur avenir.


- Je vais te confier un secret. Ce que tu ressens aujourd'hui, beaucoup d'entre nous l'ont perdu. Tous les jours, je vois ces hommes qui ne sont plus capable d'empathie. Ils sont devenus insensible. Ils appellent ça de la faiblesse. Mais ils ont tort. Cela fait de toi quelqu'un de bien, Kola. Tant que tu pourras te regarder dans le miroir et être convaincu que tu as fait ce qu'il fallait, peu importe le jugement des autres, peu importe ce que la vie te réserve, tu t'en sortiras. Alors dis-moi, est-ce que tu as fait ce qu'il fallait en évitant tes amis ?

Le petit s'inquiétait pour eux et il se punissait doublement en se tenant à l'écart. Finalement, c'est leur présence qui lui ferait du bien, pas celle d'un vieux mafieux qui essayait de lui apprendre la vie.

- Tu as un bon instinct, écoute-le. Tu as un don pour juger les gens, et Svarog sait que tu ne tiens pas ça de ton père, alors ne le gâche pas. Si tu les as choisis pour être tes amis, ils méritent ton honnêteté et ta loyauté. Pas ton silence. Tu n'as pas choisis ta famille, mais tu les as choisis eux. Ca fait toute la différence, pas vrai ?

Lev se servit un nouveau verre et le bu sans tressaillir avant de reprendre.


- Bon, maintenant que le vieux mafieux a terminé sa leçon, tu as des questions ?

Le russe trouvait encore le gamin palot et trop gringalet, mais sa physionomie changerait vite dans les mois à venir. Pour l'instant, rien ne l'empêchait de le nourrir un peu. Car le connaissant, il n'avait pas du avaler grand-chose depuis la fusillade.

- Rosie, ma belle, tu peux nous apporter deux énormes portions de frites ? Avec ta sauce spéciale à la citrouille, ce sera parfait.

Et tandis que la gérante s'exécutait avec plaisir en jetant au géant des œillades qu'il ne remarquait même pas, il reporta son attention sur le gamin:

- Il y a d'autres choses dont tu voudrais me parler ?

Et dès que leur énorme commande arriva, Lev fit signe au gamin :

- Allez, mange.


Dernière édition par Lev A. Karkoff le Mar 2 Oct - 19:16:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyDim 7 Oct - 19:53:44

Pourquoi Lev avait-il toujours cette fichue capacité de le faire se sentir fautif ? Pourquoi un seul de ses regards le faisait rougir jusqu’à la racine des cheveux comme un gamin pris la main dans le sac ? Pourquoi un seul mot de sa bouche le rendait incapable de faire autre chose que bafouiller ? … Réflexion faite, peut-être parce que c’était exactement ce qu’il était : un enfant qui aimait jouer à l’adulte mais paniquait dès que la situation lui échappait, redevenant le mioche incapable de gérer ses émotions qu’il n’avait jamais cessé d’être, malgré toutes ses tentatives pour le cacher.

Honteux, il écouta son parrain lui rappeler que, malgré tout, en Russie, son enfance avait été relativement épargnée comparée à celle de ses camarades de classe. Si les jeunes de son âge n’avaient pas connu la guerre de front, les plus âgés avaient pour la plupart vécu la tyrannie des Carrow, voire la bataille de Poudlard et certains regards hantés ne le rappelaient que trop lorsque l’un d’eux était plus fatigué ou abattu. Pour n’en citer que deux, Alix et Isaac, à leurs manières respectives, gardaient encore des séquelles plus ou moins visibles de ces années-là et le jeune Russe se rendait compte qu’il n’était pas en mesure de les comprendre pleinement. Au début, il avait pensé que c’était parce que cela ne le concernait pas, qu’il n’était pas assez proche de ses aînés, mais maintenant il réalisait que c’était bien plus que cela. Il y avait tout simplement une trop grande différence entre leurs expériences personnelles. Malgré son habitude de se voir toujours comme la victime d’une éducation difficile, finalement Lev avait raison. Etre un Dmitriev l’avait bien plus protégé qu’il n’en avait jamais eu conscience. Appartenir à une famille aussi puissante faisait de lui -qu’il le veuille ou non- un être à part, au-dessus des autres, non pas parce qu’il était meilleur mais parce qu’il avait les moyens financiers et matériels de se protéger d’à peu près n’importe quoi, même une fusillade à Pré-au-Lard. Il s’agissait là d’un fardeau bien lourd à porter, trop lourd pensa-t-il même sur le coup, mais Lev n’en avait pas moins raison : tant qu’il n’accepterait pas la situation telle qu’elle était, il ne pourrait rien faire pour la changer. Pour aller de l’avant, il fallait déjà qu’il réalise pleinement sa situation actuelle.


-Je vais te confier un secret. Ce que tu ressens aujourd'hui, beaucoup d'entre nous l'ont perdu. Tous les jours, je vois ces hommes qui ne sont plus capables d'empathie. Ils sont devenus insensibles. Ils appellent ça de la faiblesse. Mais ils ont tort. Cela fait de toi quelqu'un de bien, Kolia. Tant que tu pourras te regarder dans le miroir et être convaincu que tu as fait ce qu'il fallait, peu importe le jugement des autres, peu importe ce que la vie te réserve, tu t'en sortiras. Alors dis-moi, est-ce que tu as fait ce qu'il fallait en évitant tes amis ?

Bonjour la question rhétorique puissance dix mille. Evidemment que non ! Il n’avait pas besoin de son parrain pour le lui rappeler, il en était déjà bien assez conscient. Il ne savait même pas où était Ambrine qu’il n’avait pas revue depuis que les Médicomages l’avaient emmenée directement à Sainte-Mangouste une semaine auparavant. Il avait dit à Lev qu’elle aurait un bout de temps avant de se remettre mais, dans le fond, il n’en savait tout bonnement rien. Pour être complètement honnête, il ne savait même pas si elle avait survécu ! La pensée le fit frissonner d’horreur et il se rappela mentalement à l’ordre. Si son amie avait succombé, quelqu’un l’aurait su et d’une façon ou d’une autre, même avec son attitude récemment brusquement asociale, il aurait fini par en entendre parler. N’empêche que, rien que d’imaginer la possibilité qu’Ambrine y soit restée le mettait profondément mal à l’aise.

Heureusement, la remarque de Lev sur son père le fit rire nerveusement. C’est vrai que le géant critiquait constamment Mikhaïl sur sa tendance à faire trop facilement confiance aux gens. C’était même probablement là leur unique sujet de désaccord constant. Lev traitait Mikhaïl d’inconscient et le patriarche Dmitriev lui répondait qu’il n’était qu’un vieux paranoïaque. Petits, Niko et Alekseï s’amusaient même à compter les points entre les deux adultes lors des rares disputes qu’ils surprenaient -après tout, les deux mafieux avaient assez de savoir-vivre pour ne pas se crier dessus devant les enfants. Mais, là, Niko n’était pas d’humeur à se moquer de son père, sans compter qu’il n’était pas certain d’oser seulement le faire, même en l’absence du principal concerné.

Il se concentra donc sur le plat rempli à ras-bord qui apparut soudain devant lui, tentant tant bien que mal d’avaler quelque chose, mais le cœur n’y était pas vraiment. Il avait un nœud dans le ventre et la nourriture refusait de passer. Il choisit donc de profiter de l’offre de son parrain et lui posa LA question qui le taraudait en permanence. Celle autour de laquelle sa vie tournait, celle qui était en permanence au fond de son esprit, peu importât la personne avec qui il fut, et encore plus lorsqu’il était proche de ladite personne.


-Tu dis que je ne leur dois pas mon silence, mais est-ce que ça veut dire que j’ai le droit de leur dire qui je suis vraiment ? Pas à tous évidemment, je ne parle que de mes amis proches, rajouta-t-il brusquement, comme pour clarifier la situation.

En réalité, il ne parlait que d’Akiko pour le coup. Sa meilleure amie, la seule qui en savait déjà bien plus que les autres. Celle à qui il ne supportait plus de mentir en permanence, surtout quand elle ne voulait qu’aider. Le problème c’était qu’il n’était pas idiot et encore moins naïf. Immature ? Certes. Gamin ? A tous les coups, mais stupide jamais. Et il savait qu’il ne s’agissait là que d’un lointain rêve. La famille survivait par le secret et encore plus à la lumière des récents évènements. Et puis de toute façon, il s’attendait à quoi, à ce qu’Akiko, blessée lors de la fusillade l’écoute dire que sa famille était mêlée à toutes ces histoires puis lui tapote le bras en lui disant : « Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas de ta faute » ? Après tout, ce n’était pas comme s’il n’y avait pas eu des morts et des blessés graves. Et pour autant que Lev tente de le convaincre qu’il n’était pas responsable, la culpabilité se refusait à disparaître. C’était idiot et totalement irrationnel, l’inverse de ce qu’il se targuait d’être et pourtant le fait était là. Ses amis avaient été blessés par une initiative de la mafia et il était un héritier de la mafia. Alors oui, il avait beau entendre la naïveté et l’idiotie de sa question, mais il ne put s’empêcher de jeter un regard plein d’espoir à son parrain. Et Merlin qu’est-ce qu’il espérait que le géant ne briserait pas ses dernières illusions …
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyLun 8 Oct - 17:21:01

Citation :
-Tu dis que je ne leur dois pas mon silence, mais est-ce que ça veut dire que j’ai le droit de leur dire qui je suis vraiment ? Pas à tous évidemment, je ne parle que de mes amis proches…

Alors voilà quel était réellement le nœud du problème !
Lev reposa sa frite et s'essuya les mains, essayant de trouver les mots justes face à l'interrogation de son filleul.


- Kolia, personne ne peut t'obliger à garder nos secrets. Ton père n'a pas jugé utile de vous interdire d'en parler à toi et à ton frère, chose qu'il aurait pu faire, de manière radicale, s'il l'avait voulu.

Et par radicale, Lev parlait bien de l'usage de la magie, car il existait des sortilèges très intéressant en matière de secrets. Il était reconnaissant que Micha n'ait encore jamais considéré sérieusement cette option.

- J'ai plus confiance en toi qu'en ton frère pour prendre ce genre de décision. Mais il faut que tu comprennes qu'en avouant ce genre de choses, non seulement tu t'exposes et tu exposes ta famille, mais surtout tu mets ton confident en danger. Et je sais que c'est la dernière chose que tu veux. Si jamais ça tournait mal, ton père serait obligé d'intervenir.

Il l'avait déjà fait. Par Svarog, Nikolaï était heureusement trop jeune pour s'en souvenir, mais Aleksaï en avait déjà fait les frais par le passé. Il n'était encore qu'un gamin à l'époque et s'était un peu trop vanté des prouesses de son père. Malheureusement, cela était monté aux oreilles de la mauvaise personne et cela avait mal tourné. Un sorcier avait été tué et de puissants sorts d'amnésies avaient du être jetés sur sa famille. Lev s'en était chargé. Il avait convaincu Mikhaïl qu'il n'était pas nécessaire de massacrer le reste de la famille. Ils s'étaient contentés d'effacer leur existence de leur mémoire et de s'arranger pour que les deux enfants ne soient plus jamais en contact. Le vieux mafieux souhaitait sincèrement ne plus jamais avoir à faire une chose pareille. Aleksaï en avait été très malheureux mais cela lui avait servi de leçon.

- C'est pourquoi, il est souvent plus sage de ne révéler qu'une version édulcorée de la réalité. Mais je sais que ce n'est pas ce que tu veux…


Le regard malheureux du Serpentard lui brisa le cœur et il soupira avant d'ajouter, un petit sourire aux lèvres :


- Alors… il y a peut-être moyen…

S'étant assuré qu'il avait toute l'attention du gamin, Lev continua:

- Toi et moi, on va faire un marché. Tu vas retourner à Poudlard, en me faisant le plaisir de te débarrasser de cette mine d'enterrement, tu vas aller t'excuser et te réconcilier avec tes amis, puis tu finiras ton année en ayant de bonnes notes et en étant un bon préfet. Et cet été, toi et moi on prendra les choses en main. Si tu es à la hauteur de ce que j'attends de toi, à la rentrée, tu pourras révéler ton secret à la personne que tu auras choisie.

Il ne donnait volontairement aucun détail sur ce qu'il comptait faire, car cela impliquait beaucoup de choses et il souhaitait que le gamin en sache le moins possible à l'avance.
Ce serait une contribution à part entière à son éducation sous la forme d'un secret entre eux deux.


- Alors, qu'est-ce que tu en dis ?

Il rempli à nouveau son verre de vodka, puis celui de son filleul avant de le leva à son attention :

- Est-ce que nous avons un accord ?


Le petit avait intérêt à lui avoir décoché un sourire avant qu'il ne s'en aille, sinon il allait lui botter le cul !
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MessageSujet: Re: Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé]   Dis-moi que ce n'est pas toi [Lev] [Terminé] EmptyJeu 11 Oct - 22:35:54

Il était vrai que Mikhaïl n’avait jamais officiellement empêché ses fils de divulguer la véritable nature des activités de la famille. Cela avait d’ailleurs toujours beaucoup perturbé son cadet. Le patriarche Dmitriev considérait-il qu’il s’agissait là d’une telle évidence que la vocaliser était une perte de temps ou s’en remettait-il à la décision de sa progéniture ? Bizarrement la deuxième solution lui semblait fort peu probable … Mais d’un autre côté, laisser ouverte la possibilité d’une fuite était un danger qu’il voyait mal son père se permettre. Mikhaïl lui avait toujours semblé se faire un devoir de faire passer les intérêts de l’empire avant ceux de quiconque, ses fils en premier lieu. Un exemple parmi tant d’autres pour illustrer ses propos ? Huuum … voyoooons … ah oui il avait « juste » tatoué les armoiries des Dmitriev sur les épaules de ses deux fils quand ces derniers avaient quatre ans pour qu’ils n’oublient jamais d’où ils venaient … Il s’agissait là d’une action fort peu répandue chez les jeunes pères, vous en conviendrez. Certes Mikhaïl était loin d’être jeune à la naissance d’Alekseï et encore moins à celle de Nikolaï mais la question n’était pas là. Ce qu’il fallait retenir c’était qu’il ne se préoccupait que bien peu des desiderata de ses fils lorsque ceux-ci contredisaient les intérêts du business.

-Si jamais ça tournait mal, ton père serait obligé d'intervenir.

Evidemment. Croire le contraire n’avait été qu’une chimère d’enfant. Il aurait pourtant dû le savoir, il avait treize ans, il n’était certes pas encore un homme mais plus totalement un enfant. Il savait comment fonctionnait le monde, probablement bien mieux que la plupart de ses camarades de classe. Un secret n’est pas juste une information que l’on garde pour soi, c’est une véritable responsabilité. Un secret a un poids et s’en décharger sur quelqu’un d’autre c’est faire subir à cette personne un fardeau qu’elle n’a pas demandé. S’il était enfin honnête avec Akiko, il la mettrait en danger et il était clair à quiconque avait les yeux en face des trous qu’elle avait déjà son lot de problèmes. Il avait été naïf, il avait voulu espérer à un miracle mais la réalité l’avait rattrapé une fois de plus. Akiko ne méritait pas de se voir mêlée à toutes ses histoires sordides et surtout elle ne méritait pas les représailles de son père sous le simple prétexte qu’il n’avait pas su fermer sa grande bouche et avait laissé s’échapper des informations confidentielles.

Ainsi, prenant pleinement conscience de la portée de paroles de son parrain, il lui adressa un sourire qui n’atteignait pas vraiment ses yeux. Sa déception était perceptible à l’œil nu et pourtant il s’efforçait de faire bonne mesure pour le bien de Lev qui n’était en rien responsable de sa situation. Au contraire, le mafieux était probablement le seul à tenter de l’améliorer dans la limite de ses possibilités. Car, en effet, que serait-il devenu si Lev n’avait pas toujours été là pour veiller sur lui lorsque Mikhaïl ou Alekseï dépassaient certaines bornes ? A vrai dire, il préférait ne pas y penser.


-Alors… il y a peut-être moyen…

Son regard s’illumina immédiatement, accordant toute son attention au géant. Parce que Lev ne parlait jamais en vain et s’il avait sciemment décidé de rallumer les braises de l’espoir chez le Serpentard c’est qu’il avait bien réfléchi à la situation et qu’il avait considéré qu’il y avait une possibilité. Le préfet but donc les paroles de son parrain comme du petit lait, le faux sourire sur son visage se transformant progressivement en une expression de joie pure qui n’avait plus rien de forcée. Lev allait prendre les choses en main et tout ça juste pour lui. C’était officiel, il adorait le mafieux. Le monde avait beau penser que le géant n’était qu’une brute sans pitié ni sentiments, l’adolescent lui connaissait la vérité et s’il se retenait maintenant de se jeter au cou de Lev c’était pour la simple raison qu’ils étaient en public. Bon ça et qu’il n’avait plus quatre ans namého ! Il avait sa fierté de mec d’abord ! A la place, il répondit avec un sourire d’oreille à oreille :

-Deal.

Et il entrechoqua sa Bierraubeurre avec la vodka de son parrain. Puis, désormais que ses inquiétudes étaient plus ou moins calmées, même si le plus dur restait encore à venir et qu’il avait les chocottes rien qu’à l’idée de faire de nouveau face à ses amies, il regarda sa montre et réalisa que s’il ne se dépêchait pas de rentrer, il serait franchement compliqué d’expliquer son absence à Isaac. Le sixième année n’avait en effet pas pour habitude de se mêler de ce qui ne le regardait pas mais quand la curiosité le titillait, il pouvait se montrer particulièrement insitant. Il finit donc son plat en deux temps trois mouvements, faisant honneur à la cuisine de Mme Rosberta, puis se leva pour fausser compagnie à Lev. Il réajusta la capuche de sa cape pour ne pas attirer l’attention sur lui dans les ruelles quasi-désertes de Pré-au-Lard puis, alors qu’il passait à côté de Lev, il posa une seconde sa main qui paraissait minuscule sur le biceps anormalement développé de son parrain et murmura un seul mot mais qui en disait long.

-Cпасибо*.

*Merci
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