Ultan éprouvait une sorte d'excitation. Il adorait le travail qu'on lui avait confié, aux côtés de Dolores Ombrage. Il n'avait pas caché le fait que sa mère était une Moldue, mais il rejetait avec tant de dégout cette facette que cela n'avait eu aucune importance. Après tout, la cible du Bureau de Contrôle des Nés Moldus était très précise : les "sorciers" issus de quatre grands-parents moldus. Bower avait mené pas mal d'interrogatoires, regrettant presque d'avoir à remettre le fameux certificat attestant du statut de sang lorsque celui-ci ne portait pas la mention "né moldu". Mais cela contribuait à le rassurer sur le fait que ses semblables, ayant un sang bien sorcier dans les veines, étaient nombreux.

Nouvelle attribution : inspection. Sa supérieure, Ombrage, avait déjà commencé, et c'était le tour d'Ultan. Première victime de son passage, un professeur qu'il n'avait jamais apprécié, la directrice de Gryffondor, professeur de Métamorphose, Minerva McGonagall. Le cours qu'il allait inspecté se déroulait un lundi à 10 heures. Pour l'occasion, l'ancien Serpentard s'était bien habillé. Entièrement vêtu de noir, jusqu'à sa cape, il transplana devant les grilles du château. Ce fut le concierge, Rusard, qui vint lui ouvrir.

"Ah ! Bower !" s'exclama l'homme avec un affreux rictus, avant de déverrouiller les grilles.

Le trajet fut rapide, Ultan marchant d'un pas rapide, suivi par Rusard qui le suivait presque en trottinant. Il n'avait pas envie de taper la causette avec le concierge. Parvenu dans le hall d'entrée, il se tourna vivement vers le pion :

"Merci, Rusard, je n'ai plus besoin de vous."

Laissant là le Cracmol, médusé, Ultan entreprit de gravir l'escalier de marbre. Caressant machinalement son avant-bras, il s'interrompit en s'en rendant compte. Heureusement, le couloir qu'il atteignit était désert. Réajustant sa cravate, un fin sourire mauvais tordant ses lèvres, il apparut dans l'encadrement de la porte de la salle de classe. Un Première Année qui était arrivé en même temps que lui s'écarta vivement, baissant les yeux. Ultan l'ignora superbement et pénétra dans la pièce. Il tira d'une poche de sa cape un petit parchemin qu'il tendit au professeur McGonagall.

"Bonjour professeur. Voici mon ordre de mission. Vous avez je pense été avertie de ma visite. Je vous en prie, faites comme si je n'étais pas là."

Après avoir parlé d'un ton mi-officiel, mi-mielleux, il lui adressa son plus beau faux sourire et chercha une place. Non, il ne s'assiérait pas à une de ces tables. Il n'était plus un élève. Par conséquent, il choisit de prendre une chaise près du bureau et alla la placer, en la faisant léviter, dans le fond. Il s'installa et sortit un petit calepin et une plume, près à prendre des notes.

Au passage, il ôta sa cape, pour être plus à l'aise. Eventuellement, il interviendrait de temps en temps, passerait dans les rangs, poserait des questions... Bower sortit également un petit dossier. Le premier document portait comme titre "Minerva McGonagall". Les suivants concernaient les familles des élèves de la Première à la Troisième Année. Il se concentrerait tout particulièrement sur les Nés Moldus. Bien entendu.

Sa tête bourdonnait désagréablement. Il avait l’impression qu’elle allait exploser. Il avait l’impression que s’il ne faisait pas quelque chose, qu’il crèverait là, raide mort, en silence à l’insu des autres qui s’en moquaient, évidemment, éperdument. Comme à son habitude, il n’était pas très en forme. Comme à son habitude, il paraissait maigre et fatigué. Et comme à son habitude, il ne passa jamais à la Grande Salle ce jour là. Il n’y évitait personne, il ne voulait simplement rien avalé. Ce n’était pas une question de privation de sa part. Juste une bordel de maladie mentale, comme le dirait certain. Mais il sentait que c’était autre chose, de bien plus profondément encré en lui. Ce fut dans cet état d’esprit quelque peu lamentable que le vert et argent se présenta au dit étage du cours de métamorphose. Lors du dernier, il s’était littéralement endormi (désolé, je dit comme ça parce que j’ai dû l’abandonner faute de temps, si cela dérange, faites signe ). Mais là? Qu’est-ce qu’il ferait? Il s’évanouirait comme il l’avait fait l’année précédente, en cours de soin aux créatures magiques? Ah oui, cela lui éviterait bien de problèmes, hein? En reconsidérant cela, ça ne lui paru pas être une si mauvaise idée que ça…

Lorsque le deuxième année s’arrêta devant la porte, l’idée de faire demi tour et de déguerpir lui plut bien. Ça y était, ils avaient tous un surveillant, maintenant. Le nom; il l’ignorait, et franchement, il ne voulait surtout pas le connaitre. Mais cette gueule lui disait vachement quelque chose, comme s’il avait s’agit là d’un ancien élève… enfin… forcément que c’en était un, mais… Bref… Il se comprendrait toujours lui-même. Toutefois, il avait un peu à craindre, étant considéré né-moldu, ne connaissant pas l’identité de ses parents véritables et biologiques, la femme l’ayant élevé ayant été sang mêlé… Bref, il allait devoir se tenir tranquille, n’est-ce pas?

Il se demanda si la règle de la porte passait encore, en fait… Et même si ce n’était pas indiquer, le jeune serpent s’y planta, préférant de loin la dernière rangé du fond, près de la porte, et s’y installa, plutôt vers sur le bord, première chaise en fait, ainsi il pourrait filer plus rapidement de la salle si le besoin se faisait sentir… Posant ses effets personnel là, sans s’adresser à la prof ni à qui que ce soit d’autre. Et encore moins à celui là… Un doloris des Carrow de temps à autre suffisait bien, au fond, sans en plus se voir un gars pareille sur le dos. 

Perle était allongée sur son lit, la tête sur la couverture, à se lamenter du cours prochain. En effet, elle allait devoir "subir" un autre cours de Métamorphose... D'accord McGonagall s'était rangé du côté du bon régime, mais le cours demeurait toujours aussi compliqué et elle n'avait su répondre à aucune question la dernière fois. Shaar et Sybil étaient parties en avant, préférant en finir au plus vite, ce qui n'était guère le cas de la verte et argent.

Avec une évidente envie de brûler son livre, elle le plaça dans son livre, ainsi que quelques parchemins vierges et de quoi écrire. La blondinette se recoiffa ensuite, car oui, à être allongée, elle aurait pu s'ébouriffer les cheveux, rendant le résultat aussi horrible que les coiffures de certaines élèves de Poudlard bien connue... La Troisième Année attrapa alors son sac et se mit en route, marchant inexplorablement vers la salle de cours où le temps semblait s'arrêter. Après tout, c'était peut être un pouvoir spécial de la prof ? Faire de deux heures de cours un délai aussi long qu'une demie journée. Elle en serait bien capable, juste pour ennuyer ses élèves...

En passant, elle jeta un oeil par les grandes fenêtres et observer avec joie que les nuages avaient disparu et que le soleil perçait le ciel doucement. Il n'était pas trop tôt pour qu'il se montre celui-là, bien que ça n'allait certainement pas durer avec l'Hiver qui approchait rapidement. Enfin, la dernière des McLane gravit alors les escaliers du château jusqu'à arriver au Deuxième Etage. Elle marcha à travers le couloir jusqu'au devant de la porte de la salle de cours de la vieille McGonagall. Elle inspira une dernière bouffée d'air frais avant ces deux terribles heures qui paraitraient interminables, et elle entra.

Jetant tout d'abord un regard vers les élèves déjà présents, elle pu voir une
Serdaigle inconnue, sûrement de Première Année, et un Serpentard de Deuxième Année, ce cher Damien Taylor. Ignorant les deux élèves superbement, l'une parce qu'elle ne la connaissait pas et l'autre parce qu'il avait agit ainsi en Vol sur Balai, et elle reporta son regard bleu vers la prof en s'approchant.

" Bonjour Professeur ! " Décrocha-t-elle accompagné d'un sourire.

Puis en se tournant vers les places, elle remarqua une silhouette dans le fond. Un homme apparemment jeune aux cheveux noirs et vêtu de noir de la tête au pieds. C'était étrange mais, assis ainsi dans le fond avec ses feuilles, on aurait pu le comparer à Ombrage deux années auparavant. Et s'il s'était mis à toussoter comme elle, ça n'aurait même pas été choquant !

Perle, se rappelant le précédant cours, jugea préférable de se mettre dans le fond et non au devant. Et puis ainsi, elle pourrait peut être apprendre pourquoi cet homme était ici... Elle posa son encrier sur la table, puis une plume, des parchemins et son livre.

McGonagall se contentait de retourner leur salut aux élèves, ne prenant pas le temps ce matin, comme à chaque fois qu’elle était de mauvaise humeur, de répondre à leurs questions subsidiaires.
Elle guettait la porte, ses yeux allant des bureaux que commençaient à occuper les élèves à son registre, de son registre à la porte, de la porte aux bureaux. La vieille femme était anxieuse, il n’était pas permis d’en douter.

Elle ne put retenir une expression de surprise lorsqu’elle découvrit quel était l’envoyé du ministère : Ultan Bower, un de ses anciens élèves, élément brillant de Serpentard qui avait hérité des traits les plus obscurs et vils de Salazar… Elle n’avait jamais porté dans son cœur ce ténébreux jeune homme, dont elle avait toujours soupçonné qu’il n’était pas étranger aux divers maux dont souffraient les plus jeunes élèves de Gryffondor. Il lui était arrivé, quelquefois, de le punir ; elle savait qu’il ne manquerait pas de lui rendre la monnaie de sa pièce en ce jour où les rôles étaient inversés.
Les traits fatigués du visage de l’enseignante s’étaient durcis alors qu’elle jetait un œil suspicieux sur l’ordre de mission que lui tendait le douçâtre employé du Ministère. L’hypocrisie suintait de son sourire, une haine froide et contenue était tapie dans chacun de ses mots : il lui était déjà et irrémédiablement désagréable.

« Mr. Bower, répondit-il avec froideur. Je vous laisse prendre place, les enfants nés sorciers sont assis côté fenêtre, les enfants nés moldus ou dont l’un des parents est moldu sont assis de l’autre côté. Miss McLane sera ravie de vous montrer les notes qu‘elle a prises depuis la rentrée si vous voulez avoir un aperçu du cours. »

La petite McHenry entra alors, spectrale. La vieille femme détourna son regard du visage contusionné et émacié de la fillette, reportant avec une rancœur sourde sa présence sur son registre d’appel. Elle ne manquerait pas de venger ses Gryffondors, ainsi que tous les autres, des tortures inhumaines qui leur étaient infligées.
Par Merlin, ils n’étaient encore que des enfants et avaient davantage souffert que des adultes !

C’est alors que ce que Minerva redoutait par-dessus tout en ce jour d’examen ministériel se produisit. La petite O’Riordan venait de jeter à ses pieds son manuel de métamorphose, signifiant de manière explicite, par son geste symbolique, sa rébellion. Elle ne pouvait pas la laisser quitter la classe en toute impunité, encore moins aujourd’hui.
Il fallait sévir, frapper fort, ne pas hésiter, ne pas laisser de place au moindre doute dans l’esprit vicié de l’odieux Bower. Qu’aurait donc fait les Carrow en de pareilles circonstances ?

Baguette en main, la vieille femme mit en joug la jeune Serdaigle avant qu’elle ne disparût dans le couloir et tira.

« Stupéfix ! »

Un trait vert incandescent s’échappa dans un léger crépitement de la baguette du professeur pour frapper en plein dos Canelle.
Pour la toute première fois, McGonagall venait de jeter un sortilège sur l’un de ses élèves. Elle contempla avec une expression horrifiée le corps de fillette se raidir puis s’effondrer sur le sol.

"McHenry, allait chercher Rusard. Immédiatement !" conclut-elle avec froideur, une sourde colère transparaissant dans sa voix.

Aujourd'hui était un jour comme un autre, Calvin s'était levé, et avait foncé vers son petit déjeuner, surtout composé de fruits de saison, des agrumes, des kiwis, et autres. Après un déjeuner rapide, il remonta dans son dortoir pour prendre ses affaires et sa baguette qu'il mit sur son oreille gauche comme à son habitude. Direction, le premier cours de la journée, c'est à dire, Défense Contre les Forces du Mal. Comme toujours le jeune Gryffondor avait tout écrit sur parchemin, et avait réussi son sort au bout de son quatrième essai. Il était plutôt doué dans tous les cours, même s'il n'aimait pas cette remarque, d'après lui si on travaillait un minimum ce n'était vraiment pas dur. Dix heure sonna, il prit ses affaires, après que le professeur ai donné son autorisation pour que les élèves puissent sortir. Et, se dirigea vers son cours, qu'il aimait un peu plus que les autres, le cour de Métamorphose, enseigné par le professeur McGonagall. Il fit le chemin, en marchant tranquillement. Une fois devant la salle, il remarque quelques élèves déjà présents, et d'autres qui arrivaient. Calvin passa la porte et salua les deux adultes qui se trouvaient en face de lui.

- Bonjour Madame, Monsieur, dit-il tout simplement, fait chier j'aurais bien aimé aller à côté des fenêtres, marmonna t'-il.

Il se dirigea vers un bureau libre qui se situait à l'opposé de la vue magnifique, surtout aujourd'hui. Il trouvait cette "ségrégation spatial", plutôt inutile, mais il s'y était plié dès le premier jour, il n'était pas du genre à se faire remarquer. Une fois à sa place il écrivit le programme du jour, puis tourna la tête pour voir les autres élèves. Il remarqua le visage de Page, qui était très abimé. Il remarqua qu'une Serdaigle s'approcha de cette dernière, une amitié sincère, c'était beau. Mais rapidement Calvin eu du mal à comprendre ce qu'il se passait. La jeune fille blonde était par terre, son amie à ses côtés. Puis plusieurs bruits causés par des élèves, et enfin la voix stricte du professeur.

- McHenry, allait chercher Rusard. Immédiatement !

La Gryffondor était maintenant parti en courant vers la porte. La blessée était maintenant seule. Heureusement, il savait qu'elle serait bientôt remis sur ses pieds. Calvin ne s'inquiétait pas trop pour la jeune fille, mais, il avait un peu peur pour son professeur. Le jour ou un homme du ministère était là, il se passait quelque chose de grave dans un cours. Il regarda le tableau, et comptait attendre comme ça jusqu'à ce que Mc Gonagall reprenne son rôle. Espérons que le reste de la journée se passerait mieux.

Méticuleuse, Calypso s’affairait à disposer tous les ustensiles nécessaires sur sa table. Chaque chose avait sa place et c’était un rituel que la fillette effectuait à chaque cours. Son manuel en haut à gauche, un parchemin devant elle, l’encrier au-dessus et sa plume disposée sagement à droite du papier. Sa baguette était placée sur le côté gauche, pour ne pas la gêner pour écrire mais à portée de main si une partie pratique était prévue au programme, ce qui au vu de ce qui était inscrit au tableau serait effectivement le cas.

S’installer du côté des pestiférés ne dérangeait plus l’aiglonne, à vrai dire elle avait un peu oublié cette ségrégation que McGonagall avait instaurée dès le début de l’année. Ce n’était qu’un placement obligatoire et l’enseignante avait été fidèle à sa réputation. Exigeante et rigoureuse, mais juste. C’était pourquoi la rouquine ne se préoccupait plus de ça mais se concentrait plutôt sur le cours qui les attendait qui, à coup sûr, allait être difficile et challengeant. Déjà que la métamorphose n’était pas simple, quand on avait une prof perfectionniste, cela se compliquait encore plus.

- Bonjour professeur. Voici mon ordre de mission. Vous avez je pense été avertie de ma visite. Je vous en prie, faites comme si je n'étais pas là.

A ces mots, Calypso leva la tête, surprise. Encore un inspecteur ! Ils avaient déjà eu la déplaisante visite d’Ombrage en Sortilèges et maintenant ils envoyaient quelqu’un d’autre ! Quoiqu’il paraissait plutôt jeune pour faire ce genre de boulot. Si elle ne savait pas mieux, elle l’aurait pris pour un septième année ! Il n’empêchait que c’était pas bon signe, comme par hasard c’était les professeurs qui ne torturaient pas les nés-moldus qui étaient sous inspection... D’un œil méfiant, la rousse regarda le nouvel arrivant s’installer au fond de la salle. Peut-être qu’elle se faisait des idées et que ce n’était qu’un larbin du Ministère. De toute façon, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Absolument-Pas-Dire-Le-Nom-Si-On-Tient-A-Sa-Vie ne devait pas recruter des gars aussi jeunes, non ?

Un bruit soudain fit alors sursauter la gamine. Se retournant avec de grands yeux, elle vit que cela venait d’une de ses camarades de maison. Elle avait jeté un livre par terre ! En dehors du fait que c’était un sacrilège, ce n’était vraiment pas la chose à faire quand il y avait un inspecteur dans la classe prêt sans doute à tout pour trouver une raison de virer la Directrice des Gryffondor ! Horrifiée, Calypso assista à ce qu’elle n’aurait jamais pensé voir. McGonagall lança un sort à Canelle alors qu’elle tournait le dos pour quitter le cours. Merlin ! Même ici, ils n’étaient pas à l’abri...

Le dos à la cheminée, ses douleurs conjurées par la chaleur et par l'application d'un onguent spécial rhumatismes, Argus Rusard goûtait un moment de repos bien mérité. La nuit, une fois encore, avait été courte ; le concierge avait été obligé de rester debout jusqu'à une heure avancée, car les sales mioches s'arrangeaient toujours pour causer du désordre, de plus en plus tard. La traditionnelle patrouille nocturne du Cracmol s'était donc allongée, ne lui permettant de regagner sa couche qu'à des heures extravagantes. Il avait donc bien besoin d'un peu de calme, et il profitait d'un moment de quiétude pour vaquer à des occupations tranquilles ; une boîte à archives posée devant lui, il classait des documents, appréciant que pour une fois, aucun chahut ne résonne dans les couloirs. La présence de Mr et Miss Carrow avait fortement contribué à abaisser le niveau sonore dans le château, et c'était une bien bonne chose ; à présent, les mômes apprenaient, sinon les bonnes manières, du moins la prudence.

Miss Teigne, elle aussi, avait été sur le pied de guerre une bonne partie de la nuit, et elle reprenait des forces, roulée en boule sur un fauteuil crevé, à côté de son maître. La pauvre bête se faisait vieille ; quelques années auparavant, on ne l'aurait pas vue dormir ainsi... Elle émit un miaulement rauque et s'étira, éveillée en sursaut, l'oeil aux aguets. Elle ne vieillissait pas tant que ça, finalement ; un bruit de pas, quelques instants plus tard, s'était fait entendre dans le couloir. Dans un geste de tendresse insoupçonnée, Rusard caressa doucement la tête de sa bestiole, fier de ce sixième sens qui l'avertissait de tout déplacement dans le château. Certain d'être dérangé dans les deux prochaines minutes, le concierge referma sa boîte à archives, et la replaça sur son étagère à l'instant où quelques coups étaient frappés à la porte. Argus grommela un « entrez » peu engageant, et la petite Page McHenry, qui pouvait se flatter d'être l'une des bêtes noires du concierge, fit son entrée.

-Le professeur McGonagall m'a d'mandé de venir vous chercher, annonça-t-elle d'une voix lente. M'sieur, ajouta-t-elle, coupant court à une remarque désobligeante sur son impolitesse.

Remettant sa jaquette élimée, le concierge poussa sans ménagement la rouquine hors du bureau, et appela Miss Teigne d'un claquement de langue. Tous trois prirent la direction de la salle de métamorphose, preuve que la sale gosse n'avait pas menti au sujet de McGonagall... De toute façon, si elle avait menti, elle le paierait cher. Quelques bleus supplémentaires ne feraient pas de mal... enfin, façon de parler. Mis en joie par cette pensée, le concierge eut un sourire cruel, et pressa le pas, remarquant en silence que McHenry marchait au ralenti. La petite peste accéléra un peu pour se maintenir à la hauteur, et le gratifia d'un regard assassin qu'il se jura de lui faire regretter dès que possible. La mine sinistre, elle frappa à la porte et entra la première dans la salle, regagnant sa place tandis que Rusard s'avançait et s'enquérait :

-Vous vouliez me voir, professeur McGonagall ?

Ses yeux tombèrent sur le corps inanimé d'une élève, entre les tables. Un cadavre ? Pourvu qu'on ne lui demande pas de creuser la tombe... il avait déjà bien assez mal au dos comme ça.

Encore un cours, Ciel n'en pouvait plus, il ne supportait plus de devoir aller dans une salle de classe. Non pas qu'il en avait marre d'apprendre, mais chaque leçon dispensée par les professeurs était un prétexte pour pouvoir humilier un sang-de-bourbe. Il avait été puni en botanique, on lui avait jeté un sort en DCFM, pour ne citer que les plus connus. Il n'était donc pas étonnant que Ciel ne soit pas motivé pour aller en cours de métamorphose. En temps normal, il avait déjà peur de son professeur, mais depuis le début de l'année, Ciel avait l'impression qu'elle était encore plus sévère qu'à l'accoutumée. Il est vrai qu'imaginer McGonagall encore plus sévère était difficile, mais les faits était la, elle l'était.

De toute façon, Ciel devait aller en cours. Alors il n'y avait pas vraiment de questions à se poser, il irait. Il était un Serdaigle tout de même, il n'allait pas sécher les cours! De plus les cours permettaient d'appendre de nouvelles choses, et Ciel adorait apprendre, alors il n'allait pas laisser quiconque le priver de ce droit là!

En arrivant, il y avait peu de monde, il avait même le choix dans son placement! C'est pas la belle vie ça? Enfin le choix dans la catégorie sous-merde, mais le choix quand même . Mais alors où dans le clan de même-pas-humains?

- Alors… sang-de-bourbe… sang-de-bourbe…GO TOUT SEUL!

Il avait jeté une nouvelle fois son dévolu sur personne non pas parce qu'il aimait être seul, mais simplement parce que Léonie Swalt était aussi dans ce clan, et que quitte à être à côté de quelqu'un, autant que ce soit sa namoureuse nan? Et pis si elle n'arrivait pas… Ah quelqu'un arrive…

Le nouvel arrivant n'avait pas l'air d'un élève de Poudlard. Enfin il aurait pu être en septième année, mais ne portant pas l'uniforme scolaire, il était impossible qu'il soit un élève. Il faisait quand même assez peur si on le regardait assez bien, il avait une aura qui aurait instantanément tué un Troll. Heureusement, il n'y avait pas de Troll dans la classe, puisqu'ils étaient en Métamorphose et non pas en DCFM. Il parla à la directrice de Gryffondor d'une visite, et elle était au courant… Une visite? Il était une sorte d'inspecteur? Il voulait vérifier si McGo se tenait bien à Carrow (désolé^^)? Enfin, Ciel n'avait pas pour habitude d'être très bavard durant les cours de métamorphose, donc il ne devait pas y avoir de problème.

C'est alors qu'un autre fait incroyable se produisit, Canelle, flegmatique Serdaigle, jeta son livre de métamorphose aux pieds du professeur et s'en alla. Elle était devenue folle? Habituellement c'était elle qui tentait de les ramener dans le chemin de la sagesse, et à présent voilà qu'elle perdait la raison. Les temps étaient vraiment durs. Mais cet épisode ne se termina pas ainsi, car le professeur McGonagall stupéfixia la rebelle! Ciel failli en tomber de sa chaise de surprise. Depuis quand elle aussi jetait des sorts sur ses élèves? C'est quoi le problème là? Je dors c'est ça hein? Nan mais sérieux, là Ciel tu te réveilles mon grand, faut que t'ailles dans le vrai cours!

Il mit quelques secondes à comprendre qu'il ne rêvait pas, que l'enfer était déjà arrivé dans le véritable monde. Le prochain qui sortait le moindre cri d'indignation allait également recevoir un sort en pleine face. Et de ce côté-là, le première année avait déjà donné, il n'allait pas s'en manger à chaque cours quand même! Il se fit alors tout petit, s'allongeant sur sa table, se collant tellement à elle qu'il aurait pu fusionner avec s'il l'avait voulu. Mais il ne le voulait pas, être une table c'est assez chiant. Enfin, vivement que le cours commence…

Métamorphose, ce cours était celui ou Lexa excellait le plus, il était assez doué et aimait fort bien la façon dont Mc Gonagall donnait son cours, autant la partie pratique que théorique. Le cours dernier c’était basé sur une part d’histoire de la métamorphose et sur la philosophie des pratiquants des temps anciens. Il espérait que tout les cours puissent être ainsi. Le seul petit hic à cette matière, était le professeur qui l’enseignait, non loin d’être aussi démoniaque que les Carrows, elle en adoptait la même philosophie, celle de la valorisation des sangs. Cette loi avait pris places entre les murs de Poudlard, et elle frappait au dépourvu de certains jeunes innocents qui ne demandent qu’apprendre et sur le même pied d’égalité que les autres.

Lundi treize octobre, l’Automne avait pris place, s’installant comme il se doit, influençant sur la coloration de la flore écossaise, et aussi sur le moral des élèves. Le ciel était dégagé mais peinait à laisser la clarté du Soleil enchanté le cadre idyllique de ces jeunes sorcier. Certains auraient pu y voir un signe étrange d’instabilité ou d’évènement surprenant pour cette journée.

Lexa avait apprit à s’organiser pour ne pas arriver en retard au cours de Mc Gonagall, quitte à se priver du gouter de dix heures qui lui faisait temps plaisir. On pouvait dire que ce cours allait être un rien pénible pour le petit garçon. Jamais il n’aurait pensé à zapper un gouter, mais aujourd’hui, il en était bien obligé s’il ne voulait pas arriver en retard.
En entrant en classe, le jeune garçon naïf sentit une étrange sensation, une certaine atmosphère oppressante, une certaine tension. En le constat ne ce fit pas attendre. Tout en allant s’assoir, il vit un jeune homme présenter une petite lettre à la vieille écossaise, puis ce dernier alla également s’assoir mais en dehors des bancs disposés pour les élèves. Il s’était assit tout au fond de la classe. Il avait l’impression de revoir la vieille Dolores Ombrage au cours de Sortilèges de Flitwick et Lexa eu l’intuition que cet homme était là pour les mêmes raisons qui avait poussé la sale garce à investir les lieux.

Le calme serein de la classe fut perturbé par le geste non éloquent d’une Serdaigle. Celle-ci, pour une quelconque raison, venait de jeter son manuel de Métamorphose au pied de Mc Gonagall. Cette dernière, pris ça pour un affront non seulement envers elle, mais surtout envers de son cours et de ses choix, n’hésita pas de sortir sa baguette et de stupéfier la charmante Canelle. Ce qui eu pour effet de laisser place à la stupéfaction générale, personne n’aurait imaginé que prof use de la magie pour se faire respecter. Aucun doute, aucun sentiment ne se laissa mire sur les rides creusé de la femme. Il lui fallait bien prendre des mesures face a cette examinateur du Ministère, et furent radicale. Une fois le corps inerte au sol, elle demanda à une jeune Gryffondor d’aller chercher Rusard, le concierge.

Lexa en avait déjà entendu parler, on disait de lui qu’il était un Cracmol, c'est-à-dire, une personne n’ayant pas de pouvoir magique mais qui pourtant était le fruit de parents tout les deux sorciers. Quelque minute plus tard, un vieil homme dont le visage était tiraillé par l’âge, par l’aigreur et par l’ennui entra dans la classe, il se présenta à Mc Gonagall et lui demanda pourquoi elle avait fait appel à lui.

Une table à coté de Lexa, une jeune fille de Serdaigle fut encore plus ébahie par ce qui venait d’arriver jusqu'à en verser une larme. Il la regarda et eu un peu de peine pour elle. Elle devait surement être de première année et ne semblait pas comprendre ce qu’il ce passait. Elle devait être comme Lexa, naïve, insouciante et une peu idéaliste. C’est bien gentiment qu’il lui présenta un packet de mouchoir que sa mère avait soigneusement pris la peine d’en mettre toute un pack dans sa valise.

-Tiens. Faut pas t’en faire. Je suis sur que c’est juste pour impressionner ce mec du Ministère. Plus vite ils penseront que les professeurs défendent la politique des sangs purs, plus vite ces examinateurs arrêteront d’être à Poudlard, et plus vite cette école pourra reprendre le court normal des choses.

L'enfant avait décidé de prendre un Chewing gum. Quand on est pas capable de mâcher ses mots, on mâche de la gomme pour se la garder fermée que Mamy Lucinda disait. Avec Ultan Bower, il lui faudrait bien tout une caisse de Chewing-gum. Cet homme était de l'espèce "Mangemort sans vergogne et chouchou de l'homme Serpent". Ara ne savait bien évidemment pas la situation de l'homme auprès du pire Mage noir ayant existé, mais ne doutais pas qu'avec un tel caractère, il en était aimé.
De plus, ce monsieur Bower était détesté par Alan J. Waldon, le père de la petite, qui a dû lui faire savoir. En fait, Alan déteste à peu près tous ceux qui travaillent au ministère et qui appuyaient leur nouvelles méthodes et qui la promulguaient.
Bang, subitement, un sort est lancé après une intervention de Canelle. Un stupéfix... QUOI? Ils ont stupéfixé Canelle? ELLE a stupéfixé la serdaigle? McGonagall s'est rendue jusque là? D'un côté ça n'est pas surprenant, mais d'un autre... l'aurait-elle fait pour entrer dans les bonnes grâces de Bower?? S'y serait-elle abaissée? Tant de question... si peu de réponse. Ara ne se rendait plus tout à fait compte de ce qui se passait, se rendant seulement compte de l'affreux Rusard faisant son entrée dans la pièce mais ne sachant pas pourquoi, jusqu'à ce que le garçon devant elle se lève brusquement et affronte McGo ET Ultan... moment de folie? Suicidaire? Elle ne savait pas le pourquoi, mais connaissait les conséquences. Quoique s'attaquer à l'autre Zouin-Zouin du ministère... c'était peut-être plus dangereux que s'attaquer à Alecto Carrow, qui sait. Elle regarda le jeune Gryffondor avec une moue rieuse, une autre victime du désir de rébellion. Ça va faire mal.

* Rahhhhh, de toute façon, tout l'monde sait qu'elle a fait ça pour épater le...*
-... saleté de Caniche de Celui-Dont-j'emmerde-le-nom. Murmura t-elle entre ses dents, et ajoutant maintes insultes dites aussi bas que nous censurerons ici, le tout en regardant le principal visé avec un regard noir.

Elle aurait bien voulu se lever, mais elle avait entendu parler que le truc du "tout le monde se lève!" avait déjà pas marché avec Bachelard, avec McGo et l'autre sombre personnage, c'était comme s'égorger avec un sourire au lèvres, et Ara avait d'ailleurs réussit à se prendre assez de retenue pour se calmer... un moment. Surtout, fallait pas choisir un adversaire qui vous battra sans pitié simplement pour ne pas contrer sa nouvelle réputation. Mais au fond, McGo le faisait pour que les élèves ne se retrouvent pas avec un autre mangemort en guise de prof.