Etendue sur son lit, les mains sur son ventre, et les yeux fixés au plafond, la brune demeurait perplexe. C'était si enuyant l'UMA... A cet instant, elle aurait vraiment préféré être chez elle, ou en compagnie d'un charmant jeune homme. Pourtant elle était là, dans les dortoirs des femmes, à rester dans ce lit innocent et chaste, à contempler le plafond de son regard d'émeraude. Elle aurait pu aller avec Dellia Lewnorfd, une jeune femme qui avait proposé à Iriona de faire leur recherche en magie noire essemble. Mais nan. La jeune femme n'appréciait pas vraiment Dellia, malgrès sa grande générosité. C'était d'aileurs, pour cela qu'elle ne l'aimait pas. Trop gentille. Et puis, l'étudiante n'était pas du genre à faire ses devoirs deux semaines avant. Elle poussa donc, un long soupir.

Seul le son régulier de sa respiration, parvennait encore à rythmer la pièce, plongée depuis des heures déjà dans le plus profond des silences. Finalement, la jeune femme daigna se lever, l'esprit embrouillé, sa tête tournait, et elle se sentait déboussolée, mais elle parvint tout de même à se mettre sur ses deux pieds, et à enfiler son manteau de fourrure noire, ainsi qu'une bonne paire de bottes à talon.
Depuis quelques semaines, le changement de température se faisait radical, et l'hiver prennait place, même à l'UMA... Le soleil avait disparu, privant les étudiants de sa chaleur, laissant place à l'obscurité et au froid glacial de la neige, qui s'abattait lentement sur l'herbe, presque invisible désormais, recourverte d'un manteau blanc, soyeux et doux.

Iriona descendit de son pas trainant, et jusqu'à l'extérieur, n'importe qui l'aurait vu marcher, aurait pu croire qu'elle était soumise à l'imperium. Mais elle avait besoin d'air frais, pour aéerer ses songes endormies.
Elle s'avança dans le parc, témoignant de son passage par l'empreinte de ses pieds, qui s'enfonçait à chaque pas, dans la neige. Puis elle apperçut un jeune homme, assit contre un arbre, jouant avec sa pomme, comme avec un objet précieux. Intriguée, et surtout curiusede rencontrer ce nouvel étudiant, la brune s'avança vers lui.
Remarquant sa présence avant même qu'elle n'ait pu élever le son de sa voix, le garçon se releva, et aussi étonnant que cela puisse paraitre, il proposa à Iriona une pomme. Le fruit en question avait déjà subit une morsure, fraichement gravée sur un côté.
Le ténèbreuse haussa un sourcil, ce jeune homme était plein de surprise. Mais elle ne dit rien, et prit la pomme, ne cessant de soutenir son regard dans celui du beau brun. Puis, elle porta la pomme à ses lèvres encore chaudes, et croqua lentement, laissant accidentellement s'écouler le jus acide du fruit, jusqu'à son menton.
Elle sourit, puis essuya du bout des doigts son menton. Elle rendit ensuite le fruit à son propriétaire.

- Merci. Tes lèvres... Ce n'est pas avec une pomme fraiche que tu les réchaufferas.

Biensûr, c'était tout plein de sous-entendus, le jeune homme pouvait décripter la phrase d'Iriona comme bon lui semblait. Mais, la belle avait une solution bien à elle pour lui réchauffer les lèvres :sifle:

- Je suis Iriona Creys

C’est une jeune femme qui avait rompu la cotonneuse tranquillité dans laquelle Aedd se prélassait une seconde plus tôt. Silencieuse, elle n’avait pas répondu. En fait si, elle avait saisit la pomme et la gallois rompu son sort. Désormais c’était elle qui arrachait le fruit à sa gravité. Elle ajouta une morsure au fruit, sans cesser de regarder Aedd. Elle était muette peut-être ? Non, c’était peut probable. Cette réflexion amusa pourtant le gallois qui s’autorisa un vague sourire.
L’observation mutuelle et silencieuse dans laquelle ils se trouvaient permit à l’étudiant de détailler sa condisciple sans gène. Condisciple ? Elle aurait tout aussi bien put être une prof, à l’UMA l’uniforme avait disparu. Si seulement elle était prof… Le gallois s’autorisa une seconde d’égarement. Oui il serait amusant de séduire cette demoiselle. Prof ou pas, elle était indéniablement attirante. Dans le parfait model brune aux yeux clairs et pourtant impénétrables. Parfaite en somme. Elle lui rendit sa pomme, Aedd la laissa tomber au sol. Splash.

« C’était un plaisir. »

Et il semblait sincère. Après pour ce qui était de l’authenticité de ses expressions… La jeune femme lui expliqua qu’il ne risquait pas de se réchauffer en grignotant un fruit froid. Pragmatique la demoiselle. Il sourit.

« Vraiment ? Ce n’est pas un problème, je n’ai pas froid. »

Il rit. Il savait bien qu’il gelait sur pied, mais en dehors des signes physiques, le froid ne semblait pas le déranger outre mesure. Et puis surtout ; il n’aimait pas qu’on l’embrasse. Elle ne lui réchaufferait certainement pas les lèvres en y déposant les siennes. A moins qu’il décide de se réchauffer contre elles. La démarche était absolument différente. Prudence pourrait vous l'expliquer sans difficulté. D'ailleurs si elle voyait les deux étudiants dans le parc, elle parierait certainement sur l'issue de cette rencontre.
Elle parla à nouveau, se présentant : Iriona donc. Le sourire du gallois s’élargit, tout en douceur, tout en finesse.

« Aedd Gynne pour te servir. »

Il effectua la vague révérence de coutume. Et s’empara de sa main gauche, fine et douce, encore tiède. L’effleura de ses lèvres, caricature du gentleman. Tout ceci n’étant qu’un prétexte pour toucher la toucher. Sentir sa peau. Il lâcha sa main en douceur. Amusé, mais d’apparence seulement calme et posé.

« Tu étudie dans qu’elle section ? En quelle année ? Je n’ai pas encore eu le plaisir de te croiser. »

Avalanche de questions. Aedd aimait sentir qu’il contrôlait la situation, connaître ses interlocuteurs permet de mieux contrôler les choses. Et puis… Il avait envie d’en savoir plus sur elle, tout simplement.
Plus que la couleur de ses cheveux, de sa bouche ou de ses iris. Si elle était de ces filles belles et faciles ? Même si c’était le cas ça ne serait pas trop grave, juste un peu décevant. Il la quitta des yeux pour jeter un œil à sa pomme, le fruit s’oxydait déjà. La faute à la fatalité dirait Charles Bovary. La faute à l’oxygène en réalité.
Aedd releva les yeux vers Iriona, est-ce qu’elle s’oxyderait également s’il posait ses lèvres gelées sur elle ? Non évidemment non. Sûr ? L’oxydation chez les humains était peut-être camouflée par leur peau.

D'un air amusé, Iriona observait chacun des faits et gestes de l'étudiant, aussi étranges qu'ils paraissaient aux yeux de la jeune femme. Il s'empara de sa main chaude, et y déposa un doux baiser, signe de politesse et de respec, chez les gentleman. Mais la brune n'en avait pas l'habitude, elle connaissait sa beauté, et savait très bien qu'elle n'était pas le genre de femme que l'on raté, et lorsqu'elle rentrait dans un pub, elle avait le droit au même scénario.
De gros porc, à moitié ivres, lui faisaient cairement comprendre leur envie pressante de la mettre dans leur lit, avec des regards et des clins d'oeil vulgaires, des approches peut être trop... proches. Ils se collaient à elle, cherchant à l'intimider, et ce cirque durait jusqu'à ce qu'elle cède.
Malheureusement, irona n'était pas une femme qui se laissait prendre par n'importe quel goujat. Elle avait du caractère, et du mordant.

Le dernier fou qui s'en était pris à elle, était un vieil homme alcoolique, gras comme troll des montagnes, vulgaire et sale. Un personnage hideux, dont les traits étaient déformé par l'alcool et le tabac. Il avait essayé de la violer dans l'allée des embrumes de façon monstrueuse, mais heureusement que Andrzej était arrivé. Puis le lendemain, la belle brune s'était occupé de faire disparaitre son agresseur après lui avoir fait subir d'atroces sortilèges de torture. Elle était enfin satisfaite.
Donc ce fut d'un regard légèrement surprit qu'elle observait le jeune homme. Aedd Gynne. Tel était son nom alors.

L'héritière des Creys ne put réprimer un sourire, lorsque celui-ci lui posa une suite de question d'un seul trait. Un jeune curieux. Ou bien, un nouveau prétendant. Qu'importe, il paraissait doux et affecteux. Elle n'allait pas se montrer sauvage avec lui.

- J'étudie en deuxième année, dans la filière Elite magique. Je suis arrivée en Angleterre cet été. Et toi, joli brun, que peux-tu me dire de toi ?

Elle lui sourit, dévoilant juste un peu la blancheur et la perfection de ses dents, puis elle vint s'assoir là, où quelque minutes auparavent Aedd était lui même installé.

Iriona grelottait, ses mains étaient devenues tout aussi violettes que les lèvres d'Aedd, son petit nez, semblait vouloir se casser à n'importe quel moment, et inutile de préciser que ses pauvres doigts de pieds souffraient eux aussi, et en silence (ZBAF) La jeune femme devait vraiment être sutpide pour s'être assise en plein dans la neige. Quelle idée. Elle porta ses mains contre ses propres bras, se frontant pour tenter de se réchauffer.
Son attention se reporta ensuite vers le jeune homme, de première année, qui ne cessait avec ses questions. La brune leva les yeux au ciel, l'air amusé, ce garçon était très curieux. Cette remarque lui tira un sourire, puis elle se força à lui répondre, étirant une nouvelle fois ses lèvres abîmées.

- Je souhaite devenir Auror. Enfin, ce n'est qu'une idée...

Oui, une idée dangeureuse pour elle. Cela faisait un petit moment déjà que des sorciers pour la plupart, du temps, masqués, tournaient autour de chez elle. Elle pensait déjà savoir ce qu'ils attendaient d'elle, et c'était le but qu'elle s'était donné en revennant en Angleterre. Rejoindre le Lord, qulle drôle d'idée aussi. Et devenir Auror tout en étant mangemort, était particulièrement dangereux. Le risque de se faire prendre était multiplié. Et il fallait s'attendre sans cesse à être victime des tours de légilimancie du seigneur, afin pour lui de vérifier que l'on n'était pas un intru. Mais c'était les risques, et la jeune femme, était prête à les encourrir.

- De France, j'ai vêcu en là-bas longtemps.

Le beau brun semblait s'amusait, à un petit jeu de sourire, auquel Iriona répondait, en lui décrochant de charmants sourires en coin. C'était le genre de petits jeux taquins, que le demoiselle aimait particulièrement. Elle finit même pas éclater derire, lorsque celui-ci lui fit remarquer qu'elle allait geler. C'était déà le cas, la pauvre brune, était frigorifiée.

- Je gêle déjà. Alors, si tu as une solution pour me réchauffer, je suis partante.

Elle ne bougea pas, elle restait accroupie dans le sol enneigé, ne sentant plus ses mains, seulement son visage qui lui fasait mal. Elle espérait que Aedd ne serait pas long, pour la réchauffer :sifle:

- Non, je suis Anglaise, mais ma tante vit en France.

Et c'est tout. Innutile de s'attardait trop longtemps sur le passé délicat de la belle. Elle en deviendrait sauvage, et finirait par envoyer ballader le jeune homme.
L'étudiant s'approcha lentement d'elle, l'air amusé, car même s'il ne le faisait pas paraitre, il était facile à Iriona de le perçevoir dans le regard brillant du jeune homme. Il prit d'abord ses mains dans les siennes, et la brune ne put que constater la douceur de sa peau. En passant, elle détailla chacun de ses traits, fins, doux, si purs qu'Aedd ressemblait à un ange. Oui c'était ça, Aedd était l'ange, et Iriona une diablesse, toute droit sortie des enfers, qui s'amusait odieusement avec la gentillesse du pauvre martyre. Car si la demoiselle avait vraiment froid, elle se serait simplement levé, et elle serait rentrée, mais non. Elle l'avait voulu, ce contact avec ce charmant garçon, et elle l'avait eu. Mais finalement, elle n'était pas si cruelle, lui aussi l'avait voulu, elle en était sure, elle y était habituée, elle savait reconnaitre un homme qui était sous son charme. Elle savat également différenciait celui qui était simplement séduit, à celui qui était amoureux d'elle. Celui-ci n'était qui séduit. Evident. Comment quelqu'un pouvait-il tomber amoureux de quelqu'un d'autre en quelques minutes seulement ? Il fallait du temps, apprendre à la connaitre, il fallait laisser du temps a coeur. Mais en fait, qu'en savait-elle Iriona ? Avait-elle été au moins un seule fois dans sa vie amoureuse d'un homme ? Non, bien évidemment. Elle en avait appréçiait certains plus que d'autres. Mais à part pour finir dans un lit, jamais elle ne s'était accrochée à quelqu'un. Jamais un homme n'avait sû faire battre son coeur d'acier pour lui. Et Aedd ? Pensait-il être cet heureux-élu ? Et si c'était le cas, pensait-il pouvoir y arriver ? Tant de questions se succedèrent dans l'esrit troublé de la jeune femme, qu'elle préféra secouer la tête, pour les chasser.

Le beau brun passa ensuite le bout de ses doigts sur les lèvres glaçés d'Iriona, ce qui lui arracha un frisson. Puis il continua sesdouces attentions en enfouissant sa main dans sa chevelure sombre, et cette fois, l'étudiante ferma quelques secondes les yeux, envahie d'un plaisir enivrant.

« La meilleure des solutions serait de se mettre à l’abris. »

Sur cette suggestion, la ténèbreuse étouffa un rire. Elle lui aurait bien proposé d'aller dans son dortoir, mais ce serait peut ête mal accueilli. Aedd ne ressemblait pas à tous les autres hommes qui lui sautaient dessus comme des sauvages, il n'avait peut être pas les mêmes idées tordues que la jeune femme. Mais la façon dont il rapprocha Iriona de lui, la fit douter, puis la main du jeune homme sur sa nuque ne faisait que provoque la belle. A ce moment précis, elle se serait attendu à ce qu'il l'embrasse, qu'il cesse de la faire languir, mais non. Il était décidé à ce qu'elle se mette à ses pieds. Mais non. Iriona était une femme fière qui avait toujours ce qu'elle voulait. Et d'ailleurs, elle devait perdre les pédales, qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Comment pouvait-elle vouloir qu'il l'embrasse ? Comment pouvait-elle s'imaginer une seconde se rabaisser à un tel stade, qu'il lui faudrait suplier l'homme d'assouvir ses désirs les plus fous ? C'était elle la diablesse, elle qui s'amusait avec ces pauvres mortels, elle qui les avait à ses pieds, elle, pas eux. Jamais le contraire. En tems normal. Mais pourquoi est-ce que ça aurait changé avec Aedd ? Il n'avait rien de plus que les autres. Certains avaient même été plus séduisants.

Mais c'était trop dur. Elle en avait envie. Et ce fut alors un long débat imaginaire qui se déroula dans sa tête, entre deux petites voix qui n'existaient même pas. L'une était la fierté d'Iriona, et l'autre était le désir. Oh et puis mince. Le désir était plus fort. Et puis, s'il la repoussait, elle ferait passer ça sur le compte de l'alcool. Elle lui raconterait n'importe quoi. Elle était douée pour les mensonges.
L'héritière Creys se saisit alors d'un pan de la cape du jeune homme, et l'attira vers elle, puis dans un regard de défi, elle enroula ses bras agiles autour de sa nuque, et dans un ultime regard pénétrant, elle déposa ses lèvres fraiches sur celles d'Aedd. Sa langue fourbe joua alors avec celle du jeune homme, s'entrelaçant. Une fois satisfaite, Iriona se recula de l'étudiant, et lui dit simplement, dans un mensonge parfaitement déchiffrable :

- Désolé

Aedd semblait mécontent, et il exprima son sentiment en mordant la lanque de la jeune femme. Un gout d'acier s'empara de la bouche d'Iriona, lui décrochant un sourire satanique. Il l'avait faite saigner. Le sang coulait lentement. Passant sa langue reptilienne sur ses lèvres, elle lança un regard de défi vers le brun. Il semblait vouloir jouer au même jeu qu'elle. Sauf, qu'il n'y aurait qu'un gagnant, et comme toujours, ce serait elle. Cela ne faisait aucun doute. L'étudiant s'engageait donc sur un terrain périeux, avec une adversaire redoutable, il ne savait rien d'elle, de ses capacités, de ce dont elle était capable. Mais cela fasait partie du jeu. Personne ne devait connaitre les cartes de l'autre. Du moins, au début. Après chacun dévoilait ses cartes au fur et à mesure. Et là, il venait de lui montrer à quel point lui ausi était joueur. Drôle de coincidence. Serait-il enfin un adversaire à sa taille ? Non rien entendu. Comparé à elle, il n'était qu'un enfant, tout à fait charmant, au visage angélique, mais Iriona était le diable. Elle ne craignait nullement jouer avec le feu. Elle savait le manier, elle savait dompter, jouer avec l'esprit des gens. Elle était une douce manipulatrice. Pas tout le temps, mais le plus souvent.

Là, elle devait cependant reconnaitre qu'elle avait eu un coup de faiblesse, mais cet incident ne se reproduirait plus. Jamais. Croire qu'elle avait le pouvoir d'aimer. C'était plus que risible. Aimer, quel sentiment atroce finalement. Une véritable torture, un objet qui pouvait se retourner contre vous n'importe quand. Une arme précieuse pour l'ennemi. Idiot. C'était innutile et idiot. Divertissant ? Non. Coucher avec un homme, le revoir de temps en temps, pour passer le temps, était divertissant. Mais aimer quelqu'un, rester avec lui pour toujours, devoir se contenter de lui pour toujours était lassant. Ennuyant.

La sorcière remarqua l'étreinte du jeune homme se resserer autour de sa baguette. Avait-il peur ? Iriona éclata de rire. D'un rire sans joie pourtant. Diabolique peut être. Ou fier. Un peu des deux en fait. Elle avait une longeur d'avançe sur lui qu'il n'avait certanement pas. Elle savait s'imposer, elle n'était pas des jeunes femmes que l'on ne voit pas, elle était une créature rare que l'on ne pouvait pas rater en entrant dans un bar. Elle hantait les rêves vicieux de tant d'hommes le soir, elle faisait jalouser leur femme. Et ça, c'était amusant. Le regard envieux de ces pauvres épouses sur elle, qui tentait de se rapprocher de leur mari, de le tenir, de s'accrocher à lui.

La jeune femme resta ainsi le regard fixé sur Aedd. Puis elle se rapprocha dangereusement de lui, imposant sa fine carrure devant lui. Le regardant de haut. Elle lâcha tout simplement:

- Il fallait le dire plutôt que tu n'aimes pas ça.

Comme si cela aurait changé quelque chose. Qu'il veuille ou pas, il l'aurait eu ce baiser. Dans chaque jeu il fallait un meneur, et là, c'était elle, comme toujours. On ne change pas les bonnes habitudes voyons.

- Bon. On rentre ou pas ?


C'était bien ça qu'il voulait faire tout à l'heure nan ? Elle n'allait quand même pas le laisser seul. Finalement, elle avait bien fait de sortir aujourd'hui. La journée s'annonçait très plaisante.

Visiblement Aedd et Iriona ne se comprenaient pas. Ils jouaient au même jeu, leur intérêt pour l’autre s’arrêtait là. Du moins pour le sorcier. Oui vraiment il avait peu d’intérêt pour Iriona. Evidemment elle était désirable, et si elle savait tenir sa bouche loin de celle du gallois il se glisserait probablement contre elle pour lui montrer combien les baiser étaient superflus pour des gens comme eux. Un baiser veut dire bien plus qu’on ne se l’imagine et c’est probablement parce qu’Aedd le comprenait mieux que les autres qu’il ne voulait ni en donner ni en recevoir. Jamais. Pas pour l’instant.
La demoiselle se rapprocha de lui, il aurait du lui dire qu’il n’aimait pas être embrassé. Elle aurait aussi pu demander. Non ? Si.

« La politesse veut qu’on attende un peu avant d’embrasser les gens. »

Il ponctua sa phrase d’un sourire encore amusé. Iriona n’avait probablement rien à faire des convenances et à vrai dire lui non plus.
Rentrer ? Quand avait-il émit le désir de rentrer ? Certes ses lèvres étaient bleues et la peau de ses mains sèche au point de craqueler, mais lui n’avait pas envie de rentrer. S’il l’avait proposé quelques instants plus tôt c’était pour la forme, pour justifier son étreinte. Parce qu’il était un séducteur, un gentleman pas un pervers. Enfin il ne forçait pas les femmes, ni les hommes d’ailleurs.

« Oui on rentre. »

Son sourire sembla s’adoucir alors qu’il s’emparait de la main froide de sa compagne. Rien de ce qu’il fit n’était sincère, mais quand on veut gagner un cœur il faut que l’objet qu’on convoite se sente concerné. Pour ça il fallait lui montrer qu’il retenait un minimum notre attention.

« J’avais l’intention d’aller à la bibliothèque, tu m’accompagne ? »

Il caressa vaguement la main prisonnière de la sienne, comme si de rien n’était. Comme si le gout de fer dans sa bouche n’était pas le gout du sang de sa compagne. Du qu’il avait fait coulé.
Ils jouaient à un jeu pratiqué depuis le début de l’humanité. Chacun d’eux se sentait plus fort que l’autre. A tord ou à raison. Là n’est pas l’important. L’important c’est que Aedd avait vraiment envie d’avoir ce cœur, parce qu’elle l’énervait. Elle était belle et superficielle, dans son attitude du moins. Trop prévisible à son goût, tellement prévisible que c’en était étonnant. C’est pour ça qu’elle l’énervait, parce qu’elle était quelque chose comme indéfinissable sans l’être réellement. Avec ses airs de femme fatale et son attitude adolescente.
Il avait un peu de mépris pour elle, mais elle l’indifférait plus encore.
Evidemment dans tout ça ce qui dominait c’était le jeu et le fait qu’elle semblait à la hauteur d’un duel savoureux. C’est pour ça qu’il ne l’avait pas simplement plantée là.
Il lui sourit avant de l’entrainer vers la bibliothèque. Un sourire qui ne contamina pas ses yeux, encore une fois.