[Scénario] Wishing you a happy new year! (Réservé)

Citation :: Hj: Voici la description du cottage, question d'aider à situer nos invités-surprises. Je n'ai pas inclus toutes les images, seulement celles que je croyais nécessaires pour l'attaque comme telle.

Spoiler:

La réflexion qu'elle voyait dans la glace la satisfaisait. Non seulement la Grecque était particulièrement soucieuse de l'apparence qu'elle projetait, surtout en public, mais elle était également d'un perfectionnisme presque maladif. Pas question que l'application de son mascara ne soit pas symétrique, que ses cheveux ne soient pas correctement peignés, que son rouge à lèvre soit terni. Bref, elle devait être à son meilleur. Surtout pour célébrer le nouvel an. Cela faisait déjà un moment qu'elle n'avait pas vu autant de membres de l'Ordre en même temps, même s'ils n'étaient pas tous là. Certains passaient plus de temps au cottage, comme Mark et elle, d'autres ne faisaient que rarement œuvre de présence, c'était donc particulièrement satisfaisant de les voir se rassembler dans un contexte de célébration. Raison de plus pour se faire belle. Elle sourit au miroir, vérifiant une énième fois qu'elle n'avait pas taché ses dents de rouge, et quitta la salle de bain d'un pas rebondi; elle était heureuse.

L'auror descendit les escaliers, son regard d'océan se posant sur ses invités. Habiter au cottage l'avait particulièrement attachée à l'endroit simple et chaleureux. Elle jouait volontiers le rôle d'hôtesse. La jeune femme avait passé des heures avant l'arrivée des autres à décorer l'endroit, à s'assurer qu'ils auraient suffisamment de vin, de nourriture et bien entendu de champagne et à préparer les chambres pour leur assurer un confort irréprochable. Visiblement, elle avait réussi; tout le monde s'amusait, les gens riaient, mangeait, buvaient et sur leur visage, la Grecque ne lisait même pas un brin d'inquiétude.

La demoiselle s'avança discrètement vers la table où reposaient plusieurs bouteilles de vin et une dizaine de coupes. Elle en saisit une, la rempli d'un rouge et s'éclipsa, se dirigeant vers la grande fenêtre de la pièce de vie. La neige abondait mais elle tombait avec une douceur captivante, les flocons défilant lentement devant ses yeux. C'était apaisant. Son attention avait été portée vers les célébrations du nouvel an durant presque toute la semaine précédente mais cela n'avait toutefois pas empêché d'autre inquiétudes d'assaillir son esprit. Sa famille, le Ministère, sa couverture, les Mangemorts... Elle n'était jamais complètement en paix. Elle ne le serait probablement pas avant que le règne du Lord Noir tombe et il était impossible de prévoir quand cela allait se produire. Vivre dans l'incertitude faisait partie de son quotidien et de celui de tous les autres gens avec elle ce soir là.

Ophelia soupira légèrement avant de porter la coupe qu'elle tenait entre ses doigts à ses lèvres, prenant une longue gorgée du liquide vermeil. Elle croisa ses bras contre le corset violet de sa robe de soirée, s'assurant du bout des doigts que sa baguette était accrochée à sa taille.

On ne sait donc jamais ce qui peut se produire un soir de nouvel an.

[C'est cours je m'en excuse Fou

]

Le Cottage de Mole s’avérait être l’endroit le plus agréable qu’Arsène n’aie jamais connu. C’était assez paradoxal d’imaginer qu’il puisse reconnaître une chose pareille vu son orgueil surdimensionné et la rancune qui l’opposait au binoclare. Néanmoins depuis qu’il avait réussi à montrer qu’il était un homme et un vrai, Arsène le voyait différemment. Même si pour cela il avait dû modifier la mémoire de Josh et qu’on ne touchait pas à Josh, le noiraud ne pouvait qu’être admiratif devant le geste qu’il avait eu. Il pouvait enfin dormir sur ses deux oreilles et savoir qu’il était en parfaite sécurité ne pouvait que le conforter dans son petit confort personnel et quotidien. Il n’aurait pas à changer ses petites habitudes et à se voir harceler par les sbires du ténébreux car il avait ENFIN une ascendance sorcière dans son arbre généalogique. Et ça, il en rêvait depuis le premier jour où il avait mis les pieds à Poudlard. Ce qui était assez étonnant c’est qu’il se sentait à présent totalement invincible. Plus rien ne pouvait lui arriver et il réussi à oublier les régulières humiliations dont il avait été sujet à Poudlard, pourtant qu’est-ce que cela changeait réellement ? Aurait-il était si différent que ça s’il avait été un vrai sorcier depuis le début ? Peut-être valait-il mieux ne pas le savoir après tout.

Quoi qu’il en soit, ce soir il était au Cottage pour fêter bien dignement le passage à la nouvelle année. Ophélia avait été très inspirée pour la décoration et la soirée s’annonçait parfaite. Le vin coulait déjà à flot, grâce à la cave du père d’Arsène qui était pleine à ras-bord d’excellents vins français moldus qui ne demandaient qu’à être bus.

Ophé, tu es ravissante ! J’en reviens pas des merveilles que tu nous as fait pour ce soir !

Arsène se sentait d’excellente humeur. Ils avaient enfin l’occasion de décompresser et il ne manquerait en aucun cas cette occasion si agréable de le faire. Tout le monde n’était pas encore arrivé, mais la grecque ne les avait pas négligés. Un verre plein de vin dans une main, une gâterie fourrée dans l’autre, le médicomage avait prit place dans le canapé du petit salon, savourant ses victuailles. Il n’avait pas lésiné sur la tenue et avait sortie son plus beau pantalon repassé avec précision, révélant un pli parfait sur l’avant de la jambe. Une chemise noire faisait l’affaire et quoi qu’il en soit il ne pouvait que resplendir dans sa tenue.

Ophélia se tenait non loin de lui et il ne pouvait qu’admirer sa tenue qui la mettait élégamment en valeur. Le violet lui allait parfaitement bien, mais elle devait probablement être tout aussi parfaite sans rien du tout. Mais il n’était pas encore temps de penser à ce genre de choses, la soirée ne faisait que commencer voyons !

Les fêtes de fin d'année... Faith les avait en horreur depuis quelques années. Des futilités commerciales, du même genre que la St Valentin, pendant lesquelles les gens dépensaient des tonnes de gallions sous prétexte d'être généreux envers les autres. Hypocrites. Les trois derniers Noëls et nouvel ans qu'elle avait passé, elle s'était méchamment saoulée avec des jeunes de son âge (qu'elle connaissait d'ailleurs à peine), et d'après les souvenirs qu'elle gardait, elle avait eu une paire d'aventures sans lendemain. Cela faisait partie des seules périodes de l'année où elle s'accordait des moments de « n'importe quoi ». Ça lui changeait les idées. Ça l'aidait à oublier. Et ça l'aidait pour rentrer chez elle et souhaiter de bonnes fêtes à son père : qu'importe qu'elle doive se trainer jusqu'à la maison et s'humilier en lançant un « Bonané Thomas! » des plus bancals, ce qui comptait c'était qu'elle réussisse à le faire. Elle l'avait encore fait cette année, pour Noël. Sauf qu'elle avait terminé tellement cassée qu'elle avait perdu ses clés et avait du gratter à la porte pendant plus d'une heure avant que son paternel ne l'entende et ne vienne lui ouvrir. Pas question de réitérer le massacre pour nouvel an. Elle le passerait donc au cottage Mole, avec d'autres membres de l'Ordre du Phoenix, et se tiendrait correctement.

Du moins, ce fut le plan qu'elle avait envisagé au départ. Malheureusement, la jeune Anglaise n'avait pas fêté la nouvelle année avec des gens civilisés depuis longtemps, et elle n'avait pas trouvé le courage de s'y rendre à jeun. Elle avait donc fait un arrêt au bar le plus proche de son appartement, et s'était envoyé un certain nombre de Jack Daniel's avant d'avoir l'esprit suffisamment libéré pour se décider à transplaner. Elle n'était pas franchement ivre, mais sa tête commençait à tourner bien correctement. Elle rejoignit une ruelle abandonnée en titubant légèrement, et fit un effort pour se concentrer, visualisant le cottage ma foi très agréable où les autres membres étaient sûrement déjà.

Crac !

Bam !

Elle ne comprit pas très bien comment elle avait pu rater son atterrisage, mais tant pis. Elle laissa échapper un rire en pensant à Elanor, et se promit de lui faire part de son arrivée ratée. Elle se redressa, passa une main dans ses cheveux noirs relevés sur sa nuque, et rajusta sa robe satinée noire sur ses hanches. Elle loucha un peu sur son décolleté, histoire de s'assurer que tout le monde ne verrait pas l'intégralité de ses seins, vérifia l'emplacement de sa baguette, et sortit de l'endroit pour rejoindre le cottage même d'un pas qui se voulait régulier. Elle eut le temps de s'insulter mentalement ; les membres de l'Ordre, qui la connaissaient comme une étudiante calme, réfléchie, devaient tous la prendre pour une sainte-ni-touche. Quelle impression elle ferait une fois qu'elle aurait bu un peu plus ! Mais étrangement, elle s'en foutait comme de l'an quarante. Elle n'était pas d'humeur à faire bonne figure. Pas du tout. Elle avait un mauvais pressentiment, de toute façon.

Elle fit donc une entrée discrète dans le cottage. Lorsqu'elle arriva dans la pièce à vivre où tout le monde était rassemblé, elle repéra immédiatement le vin. Elle prit quand même le temps de saluer les invités déjà présents, faisant de son mieux pour garder un air normal. Un sourire amusé flottait sur ses lèvres sans qu'elle puisse s'en empêcher : constater que sa vision se brouillait alors qu'elle parlait avec Remus était d'un comique inimitable. Elle arriva à la hauteur de Vawdrey et d'Ophelia, et en profita pour se attraper un verre :

-Bonsoir Ophelia. Bonsoir... docteur !

Elle ne savait jamais comment appeler Arsène. A l'UMA, elle se contentait de « professeur », et au sein de l'Ordre, « monsieur Vawdrey ». Et parfois, lorsqu'elle ne faisait pas attention, il lui arrivait de l'appeler comme elle venait de le faire. Ses relations avec le médicomage étaient changeantes. A son entrée dans l'ordre, l'indifférence qu'elle avait ressenti auparavant avait laissé place à un certain respect (s'il était dans son camp, il le méritait). Puis, Arsène lui avait fait des avances... Qu'elle avait repoussé en expliquant à son professeur qu'il faudrait la traiter comme autre chose qu'une bimbo ou un morceau de viande s'il voulait l'avoir. Depuis, la tension était visible entre eux. Il la prenait pour une grosse coincée, et elle pour un chien en chaleur incapable de se contrôler. D'ailleurs, elle sentait venir gros comme une maison qu'il allait draguer Ophelia toute la soirée.

Ça valait bien une gorgée de vin, tiens.

Mark avait bien sûr aidé Ophelia à la mise en place de la décoration, laissant la jeune femme exposer ses choix et ses goûts pour rendre l'endroit à la fois beau et agréable pour une fête du nouvel an. Pas qu'une initiative de sa part aurait fait tache, mais la Grecque faisait ça si bien que cela ne le dérangeait pas de suivre ses instructions. Pour la première fois, Mark allait passer le nouvel an avec d'autres gens que sa famille ou ses amis. Les années précédentes, les fêtes de fin d'année avaient toujours été familiales. Mais cette fois, c'était impossible.

Conscient du danger que couraient les siens, il leur avait dit de quitter l'Angleterre. Ce que ses parents avaient fait, tout comme son frère cadet, Timothy. Warren, son frère aîné, avait choisi de rester avec son épouse, leur fils Wilfried étant à Poudlard. Mark avait organisé secrètement des retrouvailles avec Warren et sa petite famille pour Noël. Mais il était risqué de recommencer pour le nouvel an. Et puis l'Ordre allait le célébrer au QG, le Cottage d'Edward, où Mark logeait depuis qu'il en faisait partie.

La majorité des invités étaient présents, et Mark espérait que ceux qui n'étaient pas encore arrivés seraient discrets. Etre surpris maintenant serait le pire moment, les membres de l'Ordre abaissant logiquement leur garde dans cette ambiance festive. L'ancien directeur du DCMI était vêtu à l'opposé d'Arsène : il portait un pantalon et une chemise blanche. Seule note de couleur : sa chevelure, liée en une queue de cheval, oscillant entre le blond et le roux et lui tombant sur la nuque.

Une coupe de vin à la main, Mark était dans ses pensées lorsque le Médicomage fit deux compliments pour le prix d'un à Ophélia. Il leva les yeux au ciel avec un petit sourire. Dans la foulée, une nouvelle venue fit son apparition : Faith Baxter, une étudiante. Et visiblement, elle... avait déjà profité de la soirée. Avant même d'arriver à celle-ci. Les jeunes !

Mais pour l'occasion, on pouvait lui pardonner. Mark but une gorgée de son verre avant de se diriger vers le buffet, où remplit de vin une autre coupe, qu'il apporta à Faith.

"Doucement sur l'alcool, tout de même." lui dit-il, moqueur, en lui tendant le verre.

Puis il se tourna vers Ophélia :

"En effet, comme l'a souligné Arsène, tu as fait des merveilles."

Il glissa un regard à Remus, qui discutait avec Kingsley, et dont les traits étaient moins tendus qu'à l'ordinaire.

"C'est une bonne chose de pouvoir encore s'amuser en ce moment."

Chacun ici avait déjà eu à souffrir du nouveau régime, et leurs familles étaient exposées. Une célébration permettait d'oublier un peu.. Ses pensées s'attardèrent un instant sur Harry Potter. Où pouvait-il se trouver en ce moment ? A l'aide de sa baguette magique, il fit léviter jusqu'à eux un des plateaux posés sur le buffet.

"Un petit four ?" proposa-t-il.

[hj : j'emmerde Voldy]

L'Auror fût tirée de sa torpeur par une odeur qu'elle ne reconnaissait que trop bien. Elle inspira doucement et laissa ses lèvres afficher un fin sourire sans toutefois quitter la fenêtre de ses yeux bleus. Elle aurait pu reconnaître son parfum d'entre mille. La demoiselle sentait son regard la frôler et cette simple pensée la réchauffait de l'intérieur, comme si un feu était né dans sa cage thoracique. La grecque savourait toujours ces caresses à distance quand la source de cet émoi lui adressa la parole, venant bien vite s'asseoir sur le canapé. Se faisant violence pour ne pas se retourner vers lui tout de suite, elle prit un longue gorgée de vin, soupira doucement puis céda. D'un pas, elle se tourna vers le médicomage et lui adressa un magnifique sourire avant de s'avancer dans sa direction, s'asseyant à ses côtés.

« Je vous remercie, monsieur Vawdrey. Il faut savoir que Mark m'a beaucoup aidé aussi. Sans lui, je ne l'aurais pas fait à temps. » Elle avait effleuré le blond du regard. « Après tout, je voulais que tout le monde soit à l'aise et que l'humeur soit propice à la fête. » Elle pausa, détaillant sans trop de pudeur l'accoutrement de l'enseignant. « Tu as sorti tes beaux souliers pour moi, chéri? »

Sa transition aisé et taquine du vouvoiement vers le tutoiement montrait très bien que, au fil des jeux et des légères taquineries, ils s'étaient rapprochés. Mais Ophelia était entièrement consciente du fait qu'elle n'était ni la première sur la liste du bel Arsène, si la plus belle à ses yeux. C'était donc une relation amicale, teintée de petits éclats de flirt. Même si elle voulait bien que cette relation devienne plus que ce qu'elle était, la brune avait trop entendu parler des tendances de son collègue pour tomber dans son panneau. Elle était au courant qu'il la prendrait dans son lit quand elle le voulait bien mais ce n'était pas dans sous sa couette qu'elle voulait trouver refuge, c'était dans son cœur.

Alors qu'elle portait la coupe de cristal à ses lèvres, la grecque remarqua l'arrivée de Faith qui, visiblement, avait déjà commencer la soirée depuis quelques verres. Elle lui sourit gentiment lorsqu'elle la salua mais sans plus. Elle ne connaissait pas vraiment l'étudiante et lui avait toujours trouvé des airs antisociaux. Mais comme elle l'avait apprit, il ne fallait pas juger un livre par sa couverture. Probablement que ses impressions se verraient faussées au fil de la soirée.

L'attention d'Ophelia fut vite attirée par le compliment que lui fit Mark. Décidément, cet homme était bien trop modeste. Elle s'était chargée de la décoration et de la préparation des chambres mais lui avait passé la journée à courir d'un coin de la maison à l'autre, répondant parfois à quelque demande de la grecque ou jetant un coup d'œil sur la cuisson de la nourriture.

« Cesse, Mark! Ton aide m'a été précieuse et tu le sais bien. Qui aurait répondu aussi promptement à mes appels à l'aide, hm? »

L'auror le remercia, pour la dixième fois au moins, d'un clin d'oeil avant de reporter son attention sur Arsène qui semblait bien apprécier les petites attentions qui avaient été préparés par les deux cuistots du cottage. Son ventre lui rappela d'un petit grognement qu'elle n'avait presque rien mangé de la journée. Elle ne protesta pas, prenant sa baguette entre ses mains et attirant à l'aide d'un simple accio trois bouchées et serviette de tissu, le tout se déposant doucement sur ses cuisses. Ophelia rangea sa baguette, sourit une nouvelle fois à Arsène puis prit mordit doucement dans le petit four aux poivrons et aux crevettes.

[Je tiens juste à préciser que Rémus et King (color=slateblue) peuvent être pnjisé par n’importe qui [Scénario] Wishing you a happy new year! (Réservé) Icon_wink

]

La belle Ophélia ne tarda pas à venir le rejoindre sur le canapé. Il n’avait pas encore compris les réelles intentions de la demoiselle qui l’avait si galamment éconduit il y a quelques temps. Et pourtant, il n’avait pas eu l’impression pour une fois d’en avoir fait trop, bien au contraire, les regards qu’elle couvait en sa direction démontraient qu’elle attendait irrémédiablement quelque chose de la part du Médicomage. Mais quoi si ce n’était un peu de tendresse ? Les femmes étaient si compliquées à comprendre et parfois si mystérieuses. Ophélia le fascinait sous certains aspects et cette délicatesse avec laquelle elle repoussait ses avances faisait partie des mystères de la jeune femme qu’il aurait bien voulu un jour percer. Depuis, il avait cessé de lui en faire et se comportait avec elle aussi normalement que possible, pourtant toujours interloqué lorsqu’elle exprimait ouvertement son attirance pour lui à travers ses regards ou son sourire. Mais peut importe. Cela le flattait et la demoiselle était loin d’être désagréable avec lui, bien au contraire.

Bien sûr, je n’allais pas être à la hauteur par rapport à toi si je venais en baskets !

-Bonsoir Ophelia. Bonsoir... docteur !

Son regard scotché sur la grecque se tourna vers la nouvelle arrivée qui venait de récupérer un verre de vin. Ses sourcils se haussèrent d’étonnement et un petit sourire en coin s’échappa de son air sérieux.

Bonsoir Mlle Baxter. Vous avez commencé la soirée sans nous, comme c’est dommage ?

En règle général il évitait d’adresser la parole à la brune irritante et coincée, mais vu le comique de la situation et l’air imbibé de la demoiselle, il ne pouvait qu’afficher un petit sourire moqueur. Se faire appeler « Docteur » le faisait toujours sourire car il repensait à cette série américaine « Urgences », qu’il regardait enfant avec sa mère, idolâtrant ce cher Dr Carter, son préféré bien évidemment. Mark s’était approché d’eux et la discussion repartit de plus belle, mettant à l’honneur la ravissante personne qui les avait gâtés ce soir. La soirée sentait bon la joie et Arsène s’enfonça dans le canapé tout en reposant ses yeux sur Ophélia. Ce soir, elle était rayonnante et avec Mark ils s’étaient démenés pour que la soirée soit réussie.

Je vois que tu le mène par le bout de la baguette. Méfie toi Mark, c’est jamais bon signe…

Ce dernier envoya gracieusement le plat de petit four vers Rémus et King assis près de la petite cheminée qui ornait le salon, après qu’il ait pu en attraper un autre à déguster.

Merci Mark.

"C'est une bonne chose de pouvoir encore s'amuser en ce moment."

Oui et il ne faut pas qu’on le néglige.

King attrapa un petit four qu’il gouta avant de se tourner à son tour vers Ophélia pour la remercier encore une fois. Tout le monde semblait se détendre ce qui faisait plaisir à voir. Les derniers mois n’avaient pas été de tout repos pour les membres de l’Ordre. Les inspections d’Ombrage ternissait l’humeur des étudiants et des professeurs qui se faisaient inspecter. Sans oublier tous les nés-moldus rejetés par un monde qui devait être le leur au profit d’un monde qu’ils ne connaissaient plus et dans lequel ils ne pouvaient plus réellement s’intégrer. Mais le sourire de sa convive ne pouvait pas laisser de telles pensées l’envahir même s’ils devaient rester sur leurs gardes quoi qu’il arrive.

Que nous as-tu préparé pour le dîner ?

[ Moi je tiens à préciser que Faith n'est pas complètement caramélisée hein :) ]

Bon. Elle était un peu saoule, mais elle parlait encore correctement et tanguait très peu. Quel bel avantage que de savoir se tenir même avec une paire de verres en trop dans le nez ! Elle était en fait juste assez ivre pour que cela se remarque, mais pas assez pour se coller la honte. Elle pourrait même se permettre deux ou trois verres de vin avant d'atteindre le point de non-retour. Autant y aller. Elle accepta donc le verre que lui tendait l'ancien directeur du Ministère et trempa ses lèvres dedans, délaissant totalement le premier qu'elle avait attrapé. Elle remercia Mark et s'assit sur la chaise la plus proche. Elle croisa ses jambes, comme toujours, l'alcool la rendant consciente du doux tissu noir qui glissait sur sa peau. Elle ne buvait franchement pas souvent, mais elle savourait les occasions où cela lui arrivait. Les sensations étaient à la fois étranges, amusantes et désagréables.

Ophelia ne répondit pas à son salut. Pourtant, elle n'avait pas beuglé ça comme une poivrote, loin de là, mais la grecque n'avait pas l'air très encline à lui parler. Certes, Faith était peu causante et n'avait jamais beaucoup parlé à l'auror, mais sur ce coup-là il ne faudrait pas l'accuser d'être froide. Elle faisait de son mieux, au sein de l'Ordre encore plus qu'à l'UMA, pour ne pas passer pour la marginale de service.

- Bonsoir Mlle Baxter. Vous avez commencé la soirée sans nous, comme c’est dommage ?

Cela faisait à peine dix minutes qu'elle était là, et voilà la deuxième remarque qu'on lui glissait sur son état d'ébriété. Elle totalisait sûrement moins de cuite dans sa vie qu'eux tous, pourtant, et elle était nettement plus présentable qu'elle avait déjà pu l'être auparavant ! Cependant, le Jack lui avait délié juste assez la langue pour qu'elle permettre à sa franchise de s'exprimer. Aussi répondit-elle de but en blanc :

- La perspéctive de faire la fête avec des gens normaux était angoissante, alors j'ai décidé de me beurrer la gueule. Un problème avec ça ?

Son ton n'était même pas agressif : à peine agacé. Elle avait simplement dit la vérité, avouant ainsi ce qu'elle considérait comme une faiblesse. Elle s'en voudrait à mort le lendemain d'avoir dit un truc pareil, c'était sûr... En attendant, elle prêta une oreille distraite aux discussions qui avaient lieu autour d'elle. Elle goûta une autre gorgée de vin, les doigts de sa main libre tirant un peu sur le bustier de sa robe pour faciliter sa respiration. Oui, l'alcool ça donne chaud.

"Cesse, Mark ! Ton aide m'a été précieuse et tu le sais bien. Qui aurait répondu aussi promptement à mes appels à l'aide, hm ?"

"Je vois que tu le mène par le bout de la baguette. Méfie toi Mark, c’est jamais bon signe…"

"Jamais bon signe ? Je n'ai jamais su dire non aux beaux yeux d'une demoiselle."

Un concours était-il lancé ? Arsène avait une réputation, pas Mark. Et pourtant, ce dernier s'aventurait sur le terrain du professeur et médicomage. Pour quel final ? Les petits fours passèrent à Remus et Kingsley, qui approuva la remarque de l'ancien directeur du Département de la CMI. L'étudiante s'était assise aussi, avant de répondre à une remarque sur son état, de façon un peu crue, mais sans agressivité apparente. Heureusement. Mark attira une chaise à lui pour la placer devant le canapé. Il n'allait tout de même pas rester debout jusqu'au repas. D'ailleurs...

"Que nous as-tu préparé pour le dîner ?"

Mark glissa un regard à Ophélia. Elle avait concocté un menu de roi, lui-même ayant apporté ses connaissances en cuisine pour que le tout soit parfait. Mais bien sûr, le mérite en revenait à la jeune femme. S'adressant à Rémus, Mark partit sur un autre sujet :

"Nous pouvons constater avec plaisir que ces fêtes se déroulent dans une atmosphère plutôt détendue, j'espère qu'il en est de même pour tout le monde sorcier, puisque Harry Potter est toujours en cavale."

"Oui, nous devons continuer à croire en lui. Si on doit entendre parler de lui, ça ne sera pas par l'intermédiaire de la Gazette. J'espère seulement qu'il passe ces fêtes loin du danger."

"Gardons une pensée pour lui, mais ne nous remplissons pas l'esprit de mauvais pressentiments. Je suis sûr que tout va bien pour Harry et Hermione."

En effet, l'Ordre savait que Ron avait quitté ses amis et se cachait à présent chez son frère Bill. Le doux parfum d'un repas de fête envahissait peu à peu la pièce principale.

"Je pense qu'il va être temps, tu ne crois pas ?" demanda Mark à Ophélia. "Je vais t'aider à apporter les plats."

Puis il attendit qu'en tant que maîtresse de maison, elle donne le signal pour passer à table. Il la suivit ensuite vers les cuisines pour aller y chercher les mets dignes de grands chefs. Ils étaient relativement peu nombreux, chacun aurait donc une part plutôt conséquente. Bien sûr, il faudrait garder à manger pour Edward, censé les rejoindre plus tard. Il était de toute manière chez lui, ici.

La jeune auror rit franchement lorsque le beau brun posa une remarque à l'intention de Mark au sujet de ses tendances un peu maniaques. Certes, Ophelia aimait savoir qu'elle avait le contrôle de la situation, que tout était comme elle le voulait. Pas d'une façon avare, au contraire. En cette soirée du 31 décembre, elle voulait rendre ses invités heureux et elle aurait tout fait pour s'en assurer. Si elle devait diriger l'attention du blond vers certaines taches pour l'accomplir, elle s'arrangerait pour le faire. Bien entendu, elle ne l'aurait pas forcé à faire quoique ce soit, mais Mark n'avait absolument pas résister à sa demande et à ses beaux yeux. Celui-ci vint justement confirmer ce qu'elle venait de penser, la faisait rougir aussitôt. Elle n'avait pas l'habitude de se faire complimenter par son collègue blond et les petites attentions dont il la gâtait avaient un effet particulier. Pour toute réponse, elle baissa les yeux un instant, esquissa un sourire et mangea une autre bouchée.

La remarque de l'étudiante ne surprit pas la grecque. Elle leva ses yeux de saphir vers Faith et ancra son regard dans le sien, lui souriant doucement. Elle ne dit rien mais elle n'en ressenti point le besoin. Elle comprenait son inconfort, son malaise et elle se dit qu'elle aurait probablement fait la même chose si elle n'était pas intégrée dans l'Ordre depuis un peu plus d'un an, en plus d'habiter le quartier général. Son expression ne traduisait clairement pas de la pitié mais plutôt une compassion profonde.

La belle reporta son attention vers le médicomage qui lui demandait ce qu'il y avait de prévu au repas. Elle n'eut pas le temps de répondre que Mark lui rappelait que la cuisson achevait. La jeune femme hocha la tête et se leva, ses doigts effleurant un instant la joue du professeur. Elle lui adressa un clin d'oeil et dit simplement:

« Tu verras bientôt... »

Ophelia se dirigea vers la cuisine, suivie de près par sa source principale de réconfort de la journée. Mark avait su la calmer alors qu'elle angoissait; il trouvait toujours les mots idéaux pour apaiser son esprit, pour la faire rire. Disons que sa compagnie lui était des plus précieuses et que de passer une bonne partie de son temps avec lui avait rapprocher les deux jeunes gens. Puis bon, il était bien loin d'être repoussant...

Dix minutes plus tard, la table était mise. Trônaient au milieu de la table les trois plats principaux; l'une des assiettes contenait une quantité bien respectable de tagliatelles aux coquilles St-Jacques nappées d'une sauce à la crème et au vin blanc, l'autre des magrets de canard aux baies et la dernière, de l'agneau piqué à l'ail et à la menthe fraiche. On pouvait voir sur la tables quelques salades et des légumes.

La jeune femme ramena quelques assiettes d'entrées à la cuisine et, une fois que tous les gens étaient assis, elle s'assied à son tour – aux côtés d'Arsène, bien entendu-, faisant face à Mark et à Faith tandis que Rémus et Kingsley étaient aux deux bouts de la table. La grecque saisi son verre de vin entre ses doigts et le leva en direction de ses invités.

« À cette soirée de repos que nous méritons tous et surtout, à la nouvelle année qui, je l'espère, sera plus calme que la précédente »

[Je suis désolée, mais je vois pas comment te casser sur ce post Faith Fou

Tends moi une perche lors de ta prochaine réponse sinon on va se faire massacrer par les autres :sifle: Sauf si ça te suffit pour agir… Désolé pour le poste un peu pourri Fou

]

Ses sourcils se soulevèrent quelques instants d’étonnement tout en fixant sans ménagement son étudiante. Vraiment c’était quoi son but dans la vie ? Il était perdu, comment pouvait-on être à ce point coincé et à coté de la plaque ? Mais elle n’avait pas tord et il prit sa remarque comme un compliment. Se faire traiter de « normal » alors qu’il avait si peur de se voir traiter de voleur de magie ne pouvait que l’encourager à rester dans l’Ordre, près de ces gens normaux. Il cessa de regarder l’étudiante, retenant un sourire moqueur lorsqu’elle tituba jusqu’à la chaise et reporta son regard noisette sur Ophélia apparemment convoitée par Mark s’il interprétait correctement les paroles de ce dernier. Il ne manqua pas de lui envoyer un sourire entendu tout en terminant son petit four et son verre de vin. Malheureusement pour l’ex employé du Ministère, la grecque semblait plus intéressée par lui-même, ce qui ne lui déplaisait pas finalement, sauf si c’était pour se reprendre un énième râteau de sa part… Affaire à méditer, mais une autre fois. L’odeur du magret venant de la cuisine déclencha la migration d’à peu près l’ensemble des personnes présentes jusqu’à la table de la salle à manger, agréablement décorée pour l’occasion.

Arsène s’installa et fut rapidement rejoins par Ophélia lorsque la table fut prête et que les verres se levèrent pour faire « santé ».

A toi Ophélia, qui nous fait oublier le temps de cette soirée, ce que nous traversons en ce moment.

Il leva son verre et le rapprocha de celui de sa voisine pour faire santé. Sa phrase était d’un banal à pleurer, mais il n’avait rien trouvé de mieux à dire. Surtout qu’il venait de remarquer qu’il allait se coltiner l’alcoolique-asociale en vis-à-vis durant tout le repas. Il descendit donc une bonne gorgée du breuvage bordeaux et attrapa une des cuillères du plat le plus proche et adressa un regard à l’ensemble de la tablée.

Qui veut des Tagliatelles ?

Il commença à remplir les assiettes de ses compères et les discussions reprirent de plus belle de part et d’autre de la table. Chacun semblait détendu et la neige qu’on voyait tomber à travers la fenêtre de la salle à manger accentuait cette impression d’arrêt dans le temps. Juste le temps d’une soirée. Une soirée qui commençait plutôt bien en fait et qui allait se dérouler au nez et à la barbe de ce cher Lord.

L’assiette du Médicomage était remplie des différents plats qu’avait mis tant de temps à préparer Ophélia et il commença alors à se ravitailler tout en dégustant chaque met séparément. La grecque était un cordon bleu et il la sentait rayonner à ses cotés. Quand à son vis-à-vis, il avait bien envie de le titiller un peu ne serait-ce que pour s’amuser quelques instants. Il avait d’ailleurs remarqué que sa voisine ne l’appréciait que moyennement et ça lui donnait une envie folle de sourire. Il ne savait pas vraiment pourquoi, juste par plaisir. N’empêche, c’était quand même une pauvre fille d’en arriver là. Tout en la fixant, le professeur secoua la tête de désapprobation tout en reportant son attention sur le magret qui lui criait « Mange-moi ! Mange-moi », en coupa un gros bout et l’enfila dans sa bouche sans demander son reste. De toute façon, c’était excellent ! Il ne pu s’empêcher de chuchoter quelques mots discrets à l’oreille de sa jolie voisine, son regard croisant par mégarde celui de Faith.

T’es une femme à marier dis-moi ! Je m’enchaine volontiers à toi si tu me prépares des plats aussi exquis tous les jours…

Il va de soi que la grecque est totalement au courant de l’ironie d’une telle phrase sortant de la bouche d’Arsène Vawdrey

[ Arsène, il va falloir te débrouiller avec cette perche, je peux pas faire mieux... ^^' ]

Faith écoutait d'une oreille Mark et Ophelia se balancer des compliments et de l'autre, les autres membres parler du Survivant en cavale. Elle ne s'attarda pas sur cette dernière conversation. La Jack ne lui donnait pas envie de s'inquiéter. Le manège de la grecque et de ses deux prétendants était plus intéressant à regarder. Il était évident qu'Arsène lui plaisait, mais elle semblait bien consciente du caractère du médicomage, et Mark ne la laissait certainement pas indifférente. L'étudiante accueillit le regard de son aînée avec une certaine gratitude, et le lui rendit. La compréhension mutuelle était passée, et Faith savait maintenant qu'Ophelia ne la méprisait pas. C'était rassurant.

On ne pouvait pas en dire autant de mister Vawdrey. Il lui adressa un coup d'œil si condescendant que la jeune femme se sentit mal à l'aise. Le dédain que lui adressait son professeur était insultant. Elle n'eut cependant pas le loisir de lui répondre, puisque tout le monde décida de passer à table -ce qui n'était pas plus mal. Elle avait besoin de manger un peu histoire d'éponger le vin qui remplissait doucement son estomac. Elle prit donc place aux côtés de ses « collègues ». Ils portèrent des toasts, et Faith leva son verre comme les autres, sans mot dire. Elle ne but cependant pas à grandes rasades : elle ne voulait pas que l'alcool lui monte trop à la tête. Physiquement, son état était correct, mais elle sentait son cerveau en ébullition et sa langue prête à fonctionner au quart de tour. Elle reçu les tagliatelles avec bonheur dans son assiette, et entreprit de manger doucement mais sûrement (si elle se précipitait sur tout ce qui avait l'air bon, son système digestif risquait de protester fortement).

Mais Arsène n'avait pas l'air de vouloir la laisser récupérer tranquillement. Il la fixait sans gêne, de son regard hautain, et osa même secouer la tête d'un air désapprobateur. Faith s'immobilisa un instant, la fourchette en l'air à quelques centimètres de ses lèvres, et un regard d'incompréhension répondit à l'air moqueur du médicomage. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Évidemment, la situation n'était pas simple depuis qu'elle l'avait renvoyé dans ses buts, et chacun nourrissait des a priori quant à son voisin. Mais ce mépris la laissait perplexe. Si encore elle ne tenait pas debout et pourrissait l'ambiance de la soirée, d'accord. Mais là, elle se tenait correctement, et faisant attention à garder la bouche close pour éviter l'humiliation. Alors quoi ? Le « râteau » qu'elle lui avait mis lui était resté à ce point en travers de la gorge, qu'il ne puisse accepter sa présence qu'avec cette condescendance ? En temps normal, elle aurait répondu avec son indifférence habituelle. Mais là, en période de fêtes, entourée de ces personnes, et avec une dizaine de verres d'alcool dans le sang, elle était fragilisée.

Et elle n'avait absolument aucun besoin d'être sondée et méprisée par un homme qui, après tout, n'avait aucun droit de la juger ainsi.

Lorsque le regard du trentenaire croisa le sien alors qu'il susurrait des mots à l'oreille d'Ophelia, ce fut trop. Elle ne comprenait pas le problème de ce type. Il la provoquait, mais pourquoi ? Elle attendit que l'attention de la grecque soit ailleurs, et se pencha vers Arsène. Des mèches noires s'échappèrent de la pince qui retenait sa chevelure, et retombèrent autour de son visage, venant caresser ses épaules et son cou sans qu'elle s'en rende compte. Sur un ton où l'on percevait une réelle curiosité teintée d'une colère glacée, elle glissa, trop bas pour que les autres puissent entendre :

-Pour qui vous prenez-vous, docteur ? Je ne me suis pas pliée aux envies de mon beau professeur, alors je ne suis plus qu'un objet risible ? Vous devriez soigner votre complexe, ou apprendre que les femmes sont vos égales même quand elles vous refusent leur corps. Vous n'êtes personne pour vous permettre de me juger comme ça.

Ophelia eut une réponse évasive à la question d'Arsène sur le repas du réveillon. Mark eut un petit sourire entendu, alors que la Grecque, dans la foulée, prenait la direction des cuisines. Sur les fourneaux, les plats étaient presque prêts. L'ancien directeur du Département de la CMI avait suivi la jeune femme. Durant toute cette longue journée, il l'avait aidée du mieux qu'il pouvait à concocter un dîner de fête parfait. Elle lui avait exposé ses idées, qu'il avait approuvées, et ils s'étaient mis à la tâche pour faire en sorte de satisfaire les papilles des membres de l'Ordre présents. Evidemment, ils s'étaient rapprochés. Mais pour le moment, rien de concret ne s'était dessiné. Pour le moment...

Il fallut une bonne dizaine de minutes pour que tout soit en place. Les différents plats avaient été apportés sur la superbe table. On trouvait : des tagliatelles aux coquilles St-Jacques, nappées d'une sauce à la crème et au vin blanc, des magrets de canard aux baies et de l'agneau piqué à l'ail et à la menthe fraiche. Les douces effluves s'en échappant étaient apétissantes, et chacun s'installa rapidement, avide d'entamer l'une ou l'autre préparation. Le plan de table opposait, chacun à une extrémité, Remus et Kingsley. Mark, lui, était à côté de Faith, et faisait face à Ophelia, elle-même placée près d'Arsène. Ainsi, les deux hommes avaient une excellente position par rapport à la Grecque...

Tout le monde, son verre de vin à la main, se sourit, alors qu'Ophelia lançait officiellement les festivités culinaires en portant un toast à la nouvelle année. Que tout le monde, bien sûr, espérait meilleure. Serait-elle la fin de leur ennemi, le Seigneur des Ténèbres ? C'était à espérer pour tous, car c'était le combat qu'ils avaient choisi de mener. S'ils étaient réunis, c'était parce qu'ils faisaient partie de l'Ordre du Phénix.

"A cette année nouvelle qui marquera j'espère la fin de nos ennuis."

Bien évidemment, le mot ennui était ironique. Car il n'était pas vraiment approprié pour décrire leur situation. Ils menaient une guerre souterraine, une résistance acharnée, et étaient traqués comme des criminels. C'était donc bien pire que de simples ennuis...

Le repas commença donc. Chacun se servit, fut servi, alors que les assiettes se remplissaient des succulents mets couvrant la table. Mark avait remarqué les deux échanges successifs, bien sûr, entre Arsène et Ophelia d'abord, puis Faith et Arsène ensuite. Il décida de les ignorer, les messes basses n'avaient pas d'importance.

S'étant servi du magret, Mark goûta. La viande, exceptionnellement tendre, fondait dans la bouche. Le contraste sucré-salé était admirable et diffusait agréablement ses tons douçâtres. N'ayant pas aidé particulièrement sur ce plat, il fut donc obligé de faire un nouveau compliment. Une sorte de concours avec Arsène, en fait. Sauf que lui, il le faisait à haute voix.

"C'est vraiment excellent. Si tes autres talents égalent tes talents culinaires, tu es la femme parfaite."

Et hop ! Pourquoi le Médicomage aurait-il le monopole des mots doux envers les belles femmes ?

Maintenant que le repas était servi et que tous les convives étaient confortablement assis autour de la table, la Grecque sentit un poids énorme se libérer de ses épaules. Elle avait tant voulu que tout soit à la hauteur et que ses invités se sentent bien dans son petit chez-elle qu'elle s'était retrouvée à angoisser toute la journée durant. Il fallait que tout soit impeccable, irréprochable. Rien de moins. Alors qu'elle promenait son regard autour de la table après son toast, ses pensées n'en furent que plus sincères; ces gens-là méritaient tout ce qu'il y avait de plus beau au monde. Les plus belles attentions, le meilleur repas et la soirée du nouvel an la plus chaleureuse et entraînante que possible. Ils semblaient vraiment comblés et rien n'aurait pu faire plus plaisir à l'Auror.

Sauf peut-être voir apparaître un sourire aux lèvres de Miss Baxter. Elle s'était sentie terriblement coupable en l'entendant avouer son stress par rapport à cette soirée; elle l'avait réellement jugée à tort et c'est quelque chose qu'elle ne supportait pas d'elle-même. Cette prise de conscience lui faisait réaliser que Faith avait besoin de plus d'aide que de critique et qu'elle ne méritait pas la pitié des gens, comme Arsène semblait lui adresser à l'instant. Elle n'en fit pas un cas, souriant une nouvelle fois à la demoiselle en déposant son verre sur la table.

Le toast que lui porta le bel homme à ses cotés ne manqua pas du tout de la faire réagir. Il venait d'éliminer absolument toutes les inquiétudes qu'elle pouvait bien avoir par rapport au bon déroulement de la soirée. Elle se tourna dans sa direction et lui adressa un sourire des plus sincères, lui traduisant à merveille comment elle appréciait une telle remarque à ce moment précis. Là, elle pouvait relaxer et apprécier la compagnie des gens. Les assiettes et les plats de salade circulaient un peu partout autour de la table, les assiettes des gens se remplissant progressivement. La demoiselle commença avec un peu d'agneau – qu'elle avait presque cuit selon la recette grecque, broche malheureusement exclue – ainsi que du canard, laissant les pâtes pour le moment. Elle voulait vraiment apprécier la viande pendant qu'elle était fraichement cuite.

Alors qu'elle coupait un morceau d'agneau, prête à le porter à sa bouche par la suite, la jeune femme sentie le menton d'Arsène frôler son épaule, celui-ci venant lui murmurer quelques mots doux à l'oreille. Un rire cristallin s'échappa de sa gorge. Ne lui laissant pas le temps de se redresser, elle se tourna dans sa direction et chuchota à son intention:

« Tu t'enchaînes quand tu veux, Arsène. Mais si tu avais vraiment voulu le faire, ce serait déjà fait, je crois. »

Elle ponctua sa phrase d'un tendre baiser sur la joue et d'un sourire. Ses paroles n'avaient pas été amères du tout – elle s'était assurée que le médicomage comprenne cela à l'aide du baiser – mais elle ne voulait simplement pas s'imaginer ou espérer des choses qui ne se produiraient jamais. Ce coup de foudre était un peu comme sa malédiction. Si elle ne l'avait pas aimé, ils seraient probablement amants plus ou moins réguliers, vivant une relation purement physique sans attache émotionnelle sauf l'amitié et le respect. Ce n'était malheureusement pas le cas.

Après avoir longuement savouré une bouchée de l'agneau, la beauté brune porta son attention sur Rémus et Kingsley qui mentionnaient l'arrivée tardive d'Edward. Elle pensa alors qu'elle avait bien fait de garder un peu de tout pour lui; les gens semblaient apprécier le repas et la vitesse à laquelle ils mangeaient traduisait très bien leur appétit. Elle sourit, se disant qu'elle ne servirait le dessert qu'à son arrivée avec la bouteille de champagne. Après tout, c'était chez lui ici, elle devait bien se montrer un brin polie!

La grecque ne remarqua pas du tout que Faith avait parlé à Arsène; son attention fut aussitôt attirée par le commentaire que lui lança Mark. C'était bien l'une des premières fois qu'il s'adressait à elle de cette façon là et, franchement, cela ne lui déplaisait pas du tout. S'il avait prêté attention à ses réactions, il aurait aussitôt remarqué que ses yeux scintillaient un peu plus et que ses joues se faisaient plus roses. Mark était un homme tout à fait désirable et les dix ans qu'il avait de plus qu'elle ne la gênaient aucunement. Il s'était montré attentionné, galant, cajoleur et l'avait, à plus d'une reprise, fait rire pour la détendre. L'homme idéal, quoi. Alors pourquoi restait-elle accrochée à l'espoir de pouvoir vivre quelque chose avec le beau professeur quand, juste devant elle, se tenait son idéal masculin? Elle ne le savait pas. Peut-être serait-il celui qui lui ouvrirait les yeux?

« Mark, ton audace me surprends. » Elle leva les yeux dans sa direction, un sourire malin pendu à ses lèvres. « Dire que le cottage était à nous seuls toute la journée... Hm, quel dommage. », se contenta-t-elle de dire en adressant un clin d'oeil au beau blond, portant sa coupe de vin à ses lèvres.

[Que tous ceux qui veulent flanquer une baffe à Arsène lèvent les bras [Scénario] Wishing you a happy new year! (Réservé) Icon_cheers

]

Ophélia, princesse de la soirée, qu’il sentait si fragile à ses cotés. Il avait l’impression de n’avoir à faire qu’un simple petit geste pour n’en faire qu’une bouchée, mais que s’il le faisait, il risquait de la briser. Un sentiment bien étrange émanait de la jolie femme qu’il n’arrivait pas à comprendre et à déterminer, accentuant le léger mystère qui entourait leur relation purement amicale. Son murmure déclencha un rire spontané et une réaction immédiate de la grecque qui le fit rire à son tour.

Je suis percé à jour je crois ! Je pense que Mark se laisserait plus facilement enchainer par une dame aussi charmante que toi.

Ophélia n’était pas une marie couche toi-là et c’était peut-être ce qui l’attirait chez elle et chez ses constants refus. Elle avait du tact, même quand il fallait refuser les avances d’un homme sans se le mettre à dos. Mais il n’aimait pas insister, ce n’était pas du jeu et il ne pouvait visiblement pas lui offrir ce dont elle recherchait et avait besoin. Apparemment, Mark n’était pas prêt de laisser tomber l’affaire et entreprit de complimenter la grecque sous le regard appréciateur d’Arsène qui n’en rata pas une miette.

Mais il fut bien forcé de se détourner d’eux, vaguement interrompu dans sa méditation par l’autre demoiselle de la soirée qui lui glissa une phrase des plus froides à l’oreille. Il se tourna vers Faith pour la sonder du regard, son sourire ayant disparut de ses lèvres pour faire place à une mine irritée et quelque peu étonnée.

Il sentait une vague de colère lui monter dans le corps alors qu’il n’avait pas envie d’entrer dans le jeu de son étudiante qui se mettait le doigt dans l’œil. Faisant preuve d’une mauvaise foi aveuglante, il se convainquait continuellement lorsqu’elle était en sa présence qu’elle ne l’avait pas frappé dans on orgueil à chaque fois qu’elle avait posé son regard sur lui depuis qu’elle avait refusé ses avances. Mais c’était de toute manière inenvisageable pour lui qui savait si bien jouer l’indifférence face à ces demoiselles intouchables. Mais pas elle. La seule exception à la règle, la seule qui le faisait sortir de ses gonds à chaque remarque, regard ou comportement déplacé. C’était fou de pouvoir faire tenir dans une seule personne toutes ces choses qui l’irritaient.

Allons, ne pas perdre ses moyens, se calmer et répondre dans la plus grande innocence.

Apparemment je dirais plutôt que c’est chez vous que ça créé un complexe. Des regrets Mlle Baxter ? Sachez que je respecte mieux que quiconque les femmes, renseignez-vous et arrêter de vous prendre pour le centre du monde !

Il s’arrêta un instant. Les yeux fixés dans ceux de Faith. Sans réfléchir, il ajouta sur un ton froid et méprisant.

…Et arrêtez de m’appeler Docteur ! Le rôle de l’infirmière sexy vous va très mal…

Il referma la bouche et se demanda comment il avait pu sortir un truc pareil lui qui était d’ordinaire si calme, si réfléchit et si peu enclin à laisser ses sentiments déborder pareillement.

Mais c’était trop tard, le mal était fait et il ne pu que lancer un regard désolé à son étudiante qui venait de très mal le prendre et de lui remettre violemment les pieds sur terre.

La jolie grecque et les deux hommes qui la courtisaient se permettaient maintenant des remarques plus osées ; la soirée s'avançant, les invités se sentaient de plus en plus à l'aise et laissaient tomber leurs retenues petit à petit. Si le jeu était amusant et agréable pour le triangle de séduction qui s'était formé, s'en était bien autrement pour l'étudiante et le médicomage. L'alcool faisait s'envoler les inhibitions et empêchait l'esprit d'appréhender correctement les choses ; et Faith avait beau être une personne qui faisait preuve d'un self-control inébranlable, son organisme réagissait au whisky et au vin comme n'importe quel autre organisme. Elle ne reçut donc pas la réponse de Vawdrey comme elle l'aurait fait en temps normal, et son corps fut incapable de dresser ses barrières habituelles. Elle sentit ses muscles se tendre, son échine se raidir sous la colère qui se déversait dans ses veines alcoolisées.

Elle n'explosa pas, ne haussa pas la voix. Mais sa main gauche, qui était posée sur sa cuisse, se crispa. Ses ongles griffèrent sa peau à travers l'étoffe noire de sa robe. Les doigts de sa main droite s'enfoncèrent dans sa paume sans qu'elle sente la douleur. Son regard chargé d'émotions chercha celui d'Arsène pour lui communiquer son dégoût. Sa gorge, agitée par sa respiration saccadée, soulevait le buste de sa robe, trahissant son trouble physique. Elle devait regretter toute sa vie ce qui sortit de ses lèvres à ce moment là.

Sa voix était basse et grave, voilée par la frustration qu'elle ressentait de ne pas pouvoir planter sa fourchette dans la peau de son professeur, lorsqu'elle siffla :

-Je me demande ce qu'un enfant pareil fait dans l'Ordre, monsieur Vawdrey, alors qu'on a tellement besoin de gens comme vous chez Voldemort.

Les mots avaient été prononcés dans un chuchotement, mais leur archée était immense. Elle eut une seconde pour réaliser ce qui venait de lui échapper, lorsque le silence se fit autour de la table. Ils l'avaient entendu. Tous. Sous le choc du nom qu'elle venait de prononcer, elle resta immobile. Son esprit s'était éveillé en un instant, comme jeté sous une douche glacée. Elle eut le temps de battre des cils, de se redresser légèrement sur sa chaise, de croiser le regard des autres.

Ce n'était pas vraiment la soirée de Nouvel An que James avait espérée. Il était assis entre sa mère et son frère Edward, à la grande table de la demeure familiale, et il s'ennuyait ferme. Même un soir de fête, la famille Kirkby trouvait le moyen d'être lugubre. Lors Kirkby, au bout de la table, monopolisait la conversation, comme souvent, n'autorisant aux autres membres de la famille que de brèves interventions. Quoi qu'ils aient à dire, c'était moins important que ce que lui, le patriarche, pouvait raconter. James se concentrait sur le contenu - succulent- de son assiette, n'osant lever les yeux vers son grand-père pour lequel il éprouvait au même moment une haine indicible. Il mangeait lentement, buvait son champagne à petites gorgées d'homme bien élevé, tout en songeant avec nostalgie à la soirée de Nouvel An qu'il aurait aimé passer : dans les bras de Grim, à boire n'importe quoi comme des assoiffés, sans retenue, en envoyant au passage les bonnes manières se faire voir... Mais il y avait maintenant plusieurs semaines que le Russe n'avait pas donné signe de vie, et les quelques recherches que son amant avait pu entreprendre étaient demeurées vaines. Il semblait avoir purement et simplement disparu, sa trace s'arrêtait brusquement...

-Eh bien, James, tu as l'air bien songeur, fit soudain la voix hautaine de Lord Kirkby. À quoi penses-tu donc ?

À mon amant, grand-père... Une réponse qui aurait le mérite de transformer une petite soirée ronronnante et morne en un bain de sang familial. James préféra rester sobre, et rassura les siens en quelques mots, en expliquant que c'était un travail particulièrement difficile pour l'université qui mobilisait son attention. Son grand-père bondit sur l'occasion pour se lancer dans un monologue véhément sur la nécessité d'étudier, de faire honneur à la famille, et l'on n'importuna plus James de la soirée.

La famille venait de passer au salon pour les digestifs lorsque le benjamin, qui s'était affalé sur un fauteuil, se redressa vivement. Une sensation de brûlure sur son avant-bras gauche... Il n'avait plus guère de ferveur au service du Lord, mais il n'avait pas vraiment le choix. On l'appelait, il devait répondre au plus vite. À voix très basse, il expliqua son cas à son grand-père, qui connaissait son engagement et qui lui répliqua qu'il n'avait que trop tardé à obéir. James se rua hors de la pièce, et courut à travers le jardin, tandis que la brûlure augmentait d'intensité, jusqu'à l'endroit d'où il pourrait transplaner. Un coup de baguette magique fit apparaître sa tenue de Mangemort – robe noire de tissu léger, masque – qu'il enfila prestement. Ensuite, il put transplaner ; il ignorait vers où, il suffisait de s'abandonner et on avait l'impression de se fondre tout entier dans la Marque brûlante.

Ses pieds touchèrent le sol, et il ouvrit les yeux sur une pièce inconnue – l'endroit où le Tabou avait été brisé. Pas le temps d'admirer la décoration, ou de renifler le fumet des plats du réveillon. Baguette en main, le Mangemort entendit le craquement d'autres transplanages, et son regard passa sur les visages des personnes présentes. Un prof de l'UMA, quelques types qu'il ne connaissait pas, une étudiante, et – son coeur se serra en contemplant ce visage trop familier – Ophelia. Pas le choix ; il faudrait se battre contre elle, ou contre les amis avec qui elle partageait ce repas. C'était à regretter le réveillon funèbre dans la demeure familiale.

- Une coupe de champagne mademoiselle ?

Susurra un jeune homme de toute élégance, venu l'aborder avec deux coupes pleines dont l'une qu'il lui proposa galamment dans sa langue maternelle. Détaillant l'inconnu de son regard de jade la demoiselle acquiesça avec l'un de ses sourire ravageur, tendant une main délicate pour s'emparer du breuvage proposé de manière si charmante.

- Volontiers, merci..

Bien que la soirée était plutôt mondaine, Ella s'en accommodait sans problème, n'avait elle pas l'habitudes réceptions organisés à l'occasion par son oncle dans le manoir familial pour entretenir ses relations avec la haute société de sang pur ? L'allemande avait reçu l'invitation peu avant le début des vacances de noël de la part d'une famille influente en Allemande et avec qui son oncle avait toujours d'excellente relations... Bien que légèrement étonnée, comme elle n'avait rien de prévu pour fêter le nouvel an, la demoiselle n'avait aucune raison de ne pas profiter de cette somptueuse réception. Bien sur, en tant que la dernière héritière des Schwarz, il lui fallait maintenir une certaine image.. D'ailleurs la richesse et l'ancienneté de son nom devait être les seuls raisons pour lesquelles elle figurait sur la liste des invités.. Elle-même ayant un sang honteusement mêlé par une mère sang de bourbe..

Pour l'événement, la ténébreuse avait revêtu une robe bustier d'un noir satiné avec des broderies et des tissus d'une exquise finesse, assez longue et coûtant une petite fortune, portée avec de délicats escarpins à haut talons et une paire de gants longs, noirs également, qui permettaient par ailleurs de recouvrir la marque des ténèbres de son avant bras. Avec ses cheveux couleur de sang savamment relevés pour dégager sa nuque, la demoiselle se fondait à merveille dans ce luxe et cette ambiance mondaine, superficielle, qui pourrait paraître insupportablement étouffante, mais à laquelle l'Allemande était familière. Alors qu'elle portait la coupe de champagne à ses lèvres, une vive sensation de brûlure au bras gauche lui fit lâcher brusquement le cristal qui se brisa en mille morceau sur le sol, répandant à ses pieds son contenu doré.

- Tout va bien ?
- oui.. enfin non.. Je ne me sens pas très bien. Veuillez m'excuser.

Déclara la jeune femme avant de filer sans un mot de plus, sans prendre la peine de nettoyer les dégâts qu'elle venait de causer, elle se hâta vers les toilettes s'efforçant d'ignorer le picotement au niveau de son avant bras. Ella savait pertinemment ce que cela signifiait.. Quelqu'un, quelque part, avait brisé le tabou et les mangemorts devaient intervenir. Se demandant quel était l'imbécile pour avoir osé prononcé le nom, la belle s'enferma dans les toilettes d'un coup de baguette, avec un peu de chance personne ne remarquerait sa disparition soudaine ou ils penseraient simplement qu'elle s'était sentie mal et était rentrée..

La belle savait pertinemment ce qu'elle avait à faire, d'un mouvement agile de sa baguette, elle conjura un masque aussi sombre que l'était sa robe de façon à recouvrir l'intégralité de son visage, ainsi qu'une longue cape noire dont elle rabattit la capuche sur ses cheveux rouges sang de façon à être méconnaissable ou presque. La tenue que portait les mangemorts. Bien sur la robe qu'elle portait n'était pas adéquate pour se battre et elle avait plus l'air de se rendre à un bal masqué, mais cela n'avait aucune importance. Les pensées de la ténébreuse n'étaient plus que dirigé vers les rebelles qui avaient osé prononcer le nom maudit. Sentant poindre en elle cette excitation qui précédait le combat, la demoiselle jeta un dernier coup d'oeil à son reflet dans le miroir, serrant sa baguette d'ébène dans ses doigts manucurés. Souhaitant qu'il s'agisse de l'ordre du phénix, elle ferma les yeux et pivota sur place, le bruit des conversations disparaissant alors qu'elle transplanait vers le lieu de combat avec une détermination cruelle. Elle avait une revanche à prendre sur ces vermines, ceux qui avaient lâchement osé l'attaquer par surprise une nuit il n'y avait pas un mois de ça..

Elle rouvrit les yeux à l'instant où ses pieds touchèrent le sol, prête au combat, sa baguette menaçante pointée devant elle, alors que d'autres mangemorts transplanaient autour d'elle. Un de ses collègue était déjà là, juste à sa gauche, faisant face à leur adversaires, avec parmi eux deux dont les visages ne lui étaient pas étrangers.. Une étudiante du nom de Faith Baxter ainsi que l'enseignant et médicomage Arsène Vawdrey...

Parcourant les couloirs déserts du château, la Carrow se dirigeait vers les portes quand les bruits du banquet de la Grande Salle lui tira un sourire mauvais. Des éclats de rire parvenaient à ses oreilles malgré les portes fermées. Il semblerait que les fêtes de fin d’année avait l’étrange pouvoir de faire oublier toute peur à ceux qui était encore présents à Poudlard. L’ex-Serpentard avait presque envie de faire son entrée pour remettre les choses à leur place mais finalement elle secoua la tête et partit d’un pas pressant. Qu’ils profitent tant qu’ils pouvaient !Amycus s’occuperait d’eux, elle en était certaine. Quant à elle, elle avait d’autres choses plus intéressantes à faire, comme par exemple fêter dignement la Nouvelle Année. Année qui sera la première d’une nouvelle ère, celle de l’Empire du Seigneur des Ténèbres !

En effet, Alecto préférait fêter ce réveillon de la meilleure manière qui fut, en se distrayant sur quelques moldus qui auraient l’infortune de se retrouver sur son chemin. Même si depuis qu’elle avait pris ses fonctions de professeur à la prestigieuse école de Poudlard, la Mangemort avait remis au goût du jour les punitions corporelles et ne se privait absolument pas de torturer les quelques rebelles qui osaient la contrer, cela ne suffisait pas. Malheureusement, la grassouillette sorcière était dans l’obligation de se restreindre et de laisser ses élèves relativement intacts. C’était une situation bien frustrante qu’elle était sur le point de régler et l’inquiétante brunette avait revêtue pour l’occasion une tenue d'apparat, une robe de soirée rouge carmin, de la même couleur que le sang qui allait bientôt la recouvrir... Un sourire d’anticipation aux lèvres, la Carrow quitta l’enceinte du château et sortit sa baguette, pressée de s’en servir de manière tout à fait créative. Sa cape noire tourbillonnant autour d’elle, elle transplana alors dans une ruelle moldue et partit en chasse.

Une demi-heure plus tard, la servante des Ténèbres était en train de torturer gaiement une jolie blonde quand la familière brûlure de sa Marque se fit ressentir. Un sourire extatique aux lèvres, Alecto caressa amoureusement son bras. Cet appel ne pouvait pas mieux tomber. Le hors d'œuvre était à présent terminé et il était temps de passer au plat de résistance. Elle espérait néanmoins que l’idiot qui avait brisé le Tabou serait un des ennemis de son Lord et non un vulgaire gamin qui aurait eu l’audace de dire son nom par jeu ou défi. Oserait-elle même penser que cela puisse être Potter ? Quel cadeau cela serait pour son Maître ! Ne perdant plus de temps, la Mangemort trancha d’un coup vif la gorge de sa victime qui devait s’estimer heureuse que ses souffrances avaient été abrégées et posa sa main encore couverte du sang chaud de la fille sur la Marque. La sombre magie de cette dernière réagit immédiatement et transplana la corpulente brune à l’endroit même de la transgression.

Habituée à ces déplacements soudains, Alecto prit vite conscience de son environnement et brandit aussitôt sa baguette. En quelques secondes, elle avait déjà repéré la disposition des lieux ainsi que leurs cibles, des parfaits inconnus pour la plupart. La sœur Carrow n’était pas non plus la première arrivée, déjà deux de ses collègues étaient déjà là, masqués eux. Par contre, la petite femme potelée n’avait pas pris cette précaution, n’en voyant aucune utilité. Elle avait déjà participé à la bataille de Poudlard à visage découvert et, même si son statut de Mangemort n’était pas une certitude, c’était de toute manière fortement soupçonné.

Actuellement, Bellatrix se trouvait dans l’Angleterre profonde. Son plaisir à semer la panique, se trouvait également dans le fait, que tout en se sachant en danger, ses victimes potentielles, ignoraient à quel instant, et où elle et ses complices risquaient de frapper. Elle avançait vers un village perdu à grands pas, les brindilles craquaient sous ses pieds qu’elle sentait s’enfoncer dans le sol, lui donnant un appui certain, qui ne faisait que renforcer son impression de surpuissance. Depuis le retour du Lord, nul doute qu’elle était persuadée d’être invincible. Quand même cette sensation eût été fausse, peu lui importait. Bellatrix Lestrange avait trop l’habitude de fréquenter la Mort pour la craindre. Un jour ou l’autre, elle viendrait, et rien ne pourrait stopper sa course. Mais en attendant, parmi les vivants, toute cette racaille impure et traître à son sang, elle était sa messagère, la faux qui tranchait le mince fil de leur existence insignifiante. Sa capuche relevée, elle avançait sans crainte dans la nuit. Bien que sa photo soit affichée sur tous les murs de Grande-Bretagne, qui oserait se placer en travers de son chemin ? Et qui l’attendrait dans un pareil trou ? Il n’y avait rien à redouter pour quiconque au service du Maître...

Au loin, les lumières du village brillaient, chacun prêt à faire la fête, et à commencer une nouvelle année. Pour cette petite bourgade, elle se traduirait par une joyeuse hécatombe, où les cris d’horreur et de souffrances s’étoufferaient dans la musique retentissante, dans les acclamations, et où le sang se mêlerait aux flots de champagne… Avec un sourire carnassier, la meurtrière se réjouissait d’avance du Réveillon qu’elle allait passer. Et espérait bien que personne ici, n’oublierait ce qui s’y était produit en l’an 1997… Chacun profitait de la soirée comme il l’entendait, et elle allait de nouveau se sentir vivante, en brisant ces vies, comme un vampire se régénère à travers ses victimes. Les étoiles brillaient également sans aucun nuage pour venir les masquer, fait rare dans cette partie du monde. Tant mieux. La marque du Seigneur des Ténèbres n’en serait que plus éclatante lorsqu’elle en aurait terminé avec les habitants du lieu. Il faudrait qu’elle prenne soin de laisser des survivants. Des témoins pour raconter encore et encore l’histoire, et la raviver lorsqu’elle finirait par sombrer dans l’irrationalité des légendes. Peut-être des enfants. Non pas qu’elle avait pitié d’eux plus que de leur misérables géniteurs, elle n’avait jamais eu aucune affinité avec les bâtards, quelle que soit leur taille. Mais ils vivraient plus longtemps pour transmettre l’héritage sanglant qu’elle s’apprêtait à leur céder.

La brune s’approchait de la première maisonnée du village, et levait la main pour frapper à la porte, et créer ainsi son petit effet, lorsqu’un picotement familier parcourut la marque gravée sur son avant-bras gauche. Avec un juron, mais sans attendre plus de deux secondes pour satisfaire son maître, Bella transplana, tandis que les picotements se faisaient brûlure. Instinctivement, elle savait qu’il s’agissait d’un tabou. Qui était l’imbécile qui avait ainsi profané le nom du Maître ? Qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un gamin, elle allait lui faire regretter la petite plaisanterie. Que les gens pouvaient être stupides la veille du Nouvel An ! Lorsqu’elle en aurait fini d’avec lui, l’envie de rire lui serait passée !

Elle atterrit, sa baguette brandie devant elle, menaçante, prête à la charge. Autours d’elle, tout était prêt pour passer une bonne soirée, la chère et le vin, les coupes, la table mise… mais elle ne se concentra que sur les éventuelles issues de secours, et sur les occupants de la pièce. Ses « collègues » arrivés en même temps qu’elle, mais surtout, les visages des profanes. Un grand sourire étira de nouveau ses lèvres lorsqu’elle reconnut des membres connus ou suspectés de l’Ordre du Phénix. Malgré toutes leurs protections, ils avaient trouvé le moyen d’échouer… si bêtement. Un signe de tête ironique envers Remus Lupin, le salut de la Mort…

La lutte était fair play, Arsène reconnut que Mark se laisserait plus facilement enchaîner. L'ancien directeur de la CMI leva son verre en direction du Médicomage, alors que la Grecque lui faisait comprendre par sous-entendus qu'il avait manqué une chance pendant cette journée... Il soupira avant de rétorquer, faussement vexé :

"Je suis un grand timide ! Si nous n'avions pas été occupés, peut-être que..."

Il laissa là sa phrase en suspens et rendit son clin d'oeil à Ophelia. L'échange entre Faith et Arsène semblait monter d'un cran. Mark croisa le regard de Remus, qui haussa les épaules. Ca n'était certainement pas un petit accrochage entre le professeur et son élève qui allait gâcher la soirée. Suite à la dernière remarque d'Arsène, prononcée sur un ton froid, Mark leva une main :

"Arsène, s'il vous plaît, Faith, ça n'est pas le moment..."

Mais rien n'y fit. L'étudiante se pencha légèrement vers Vawdrey, répliquant à nouveau. Si elle avait parlé presque à voix basse, il sembla que tout le monde entendit le dernier mot. Ce mot qu'il ne fallait absolument pas dire. Le temps se figea. Le silence, la pause, parurent durer des heures, alors qu'il ne se passa qu'à peine une seconde avant que tous ne soient sur pieds, leur baguette à la main. Ce fut Remus qui parla, articulant soigneusement de façon à ce que personne ne manque un seul mot, de la plus haute importance :

"A l'étage, la cheminée, c'est notre seule chance. Quand vous le pourrez, on se retrouve tous chez Thadeus."

Chacun acquiesça. Mark secoua un peu Faith.

"Ce qui est fait est fait ! Maintenant, il faut se battre !"

Dans la seconde, les conséquences du Tabou brisé se matérialisèrent dans la pièce. Deux silhouettes masquées, d'abord, puis l'horrible Alecto Carrow. Enfin, celle que tous craignaient, Bellatrix Lestrange. Le premier réflexe de Mark, à regrets, fut de diriger sa baguette vers la table. Une grande partie de ce qui se trouvait dessus vola en direction des intrus.

"Stupefix !" lança-t-il ensuite, visant Carrow.

Le combat était lancé. Mark gardait bien sûr en tête l'issue de secours, la cheminée de l'étage. Thadeus... Si seulement tout le monde parvenait à se retrouver chez lui ! Pourquoi, pourquoi Faith Baxter avait-elle brisé le Tabou ? Ce soir était le pire moment pour eux...

Ophelia avait elle aussi senti que le médicomage à ses côtés semblait étrangement tendu, visiblement irrité par quelque chose. Son regard se posa d'abord sur lui puis sur Faith, qu'elle voyait presque frémir de colère. Mais qu'est-ce qui se passait entre eux qui pouvait causer tant de friction pendant les célébrations du nouvel an? Sans doute une très bonne raison, l'étudiante avait l'air enragée. Arsène ne lui portait absolument plus attention, répliquant froidement aux mots de mademoiselle Baxter. Il était sec, presque méchant. Il n'avait jamais agi de la sorte avec elle et la Grecque ne fut que plus curieuse.

Son questionnement fut arrêté brusquement.

Elle l'avait dit.

Les yeux de saphir de l'auror s'écarquillèrent, une main s'éleva naturellement pour se poser contre ses lèvres tandis qu'elle fixait l'étudiante qui, d'elle-même, réalisait ce qu'elle avait dit. C'était venu en un souffle. Si facile à dire... Mais leur bien-être était alors dangereusement mis en jeu.

« Faith... », chuchota-t-elle doucement, machinalement.

Elle le pouvait pas lui en vouloir. Depuis tout à l'heure qu'Arsène et elle semblaient s'échanger des paroles les plus désobligeantes les unes que les autres. Mais c'était en effet très maladroit et ils devraient en souffrir les conséquences. C'est d'ailleurs ce qui avait poussé la Grecque à se redresser vivement une fois ses instincts remis en place. Elle prit sa baguette de pommier entre ses doigts, écoutant d'une oreille attentive ce que Rémus pouvait bien dire. La jeune femme hocha la tête. Avec un peu de chance, ils s'en sortiraient tous sains et saufs.

Des craquements distincts résonnèrent dans la pièce, les uns après les autres. Devant leurs yeux s'étaient dessinés quatre silhouettes sombres dont deux masquées, les deux autres lui étant bien connues. Les lâches, pensa-t-elle à l'adresse des gens masqués, élevant sa baguette devant ses yeux. Le beau blond commença le bal, toutes les victuailles qui ornaient préalablement la table se retrouvant sur le sol en un fracas.

Ses instincts de combat vinrent bien vite remplacer son état de choc, la baguette venant se pointer vers l'une des silhouettes masquées dont les courbes traduisaient la féminité. Ses pas la guidaient lentement et agilement dans la direction des escaliers sans toutefois s'y presser.

« Expulso! », cria-t-elle.

Cela avait bel et bien fonctionné une fois dans une situation des plus banales. Elle espérait que, alors qu'elle en avait besoin, cela se montrerait aussi efficace...

La tension entre les deux sorciers étaient largement palpable et subitement le reste de la tablée n’eut plus d’importances, seul comptait leur vis-à-vis tendu. Qui allait avoir le dernier mot ? Qui allait être le plus blessant ? Mais en fait la question à se poser finalement c’était plutôt, qui avait raison dans cette histoire ? Car à quoi ça pouvait bien servir de se hurler dessus comme des adolescents s’il n’y avait pas de but là derrière. Parce que franchement, il n’y en avait pas vraiment. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire si l’une avait refusée les avances de l’autre qui avait toutes les autres à sa portée ? Très puéril effectivement, sauf si cette discussion cachait d’autres sentiments qu’ils étaient bien trop fier pour reconnaître.

Mais on s’égard, laissons les niaiseries du genre à une certaine auteure très connue. Quoi qu’on pouvait en dire ou en penser, Arsène n’aurait pas le dernier mot de la soirée que le nom imprononçable ait été prononcé ou non. Il était cassé et même carrément franchement froissé dans son orgueil profond. Mais là n’était pas la question encore une fois. Son regard resta rivé sur celui de Faith qu’il voyait enfin, comme si le brouillard qui était continuellement figé devant ses yeux s’était levé et lui permettait d’avoir une vision nette des choses qui l’entourait. Ce qu’elle pouvait être belle quand elle était en colère et qu’elle lui lançait un regard aussi froid et venimeux.

Il sentit l’énorme moment de solitude qui suivit cette déclaration de la part de Faith et l’ensemble des regards se tourner vers elle, une expression probablement étonnée et horrifiée sur leur visage. Le sien exprimait à quel point il était désolé de lui avoir fait péter les plombs à ce point-là. Il ne s’y était pas attendu, pensant qu’elle finirait par s’écraser timidement, mais il venait de découvrir la force de caractère de la sorcière d’origine moldue qui était son étudiante depuis un peu plus d’une année.

Enfin, il reprit ses esprits lorsque Remus prit la parole et que l’ensemble des membres de l’Ordre du Phénix se levèrent dans la précipitation. Ils n’allaient pas rester tranquillement là à manger le canard et les nouilles et y inviter les serviteurs du Lord. Il fallait agir ! Et maintenant ! Chaque minute était importante. Sortant sa baguette de sa poche, il accueillit avec les autres quatre mangemorts dont la si célèbre Bellatrix Lestrange qu’il n’avait encore jamais rencontré autre part que sur un avis de recherche divulgué lors de son évasion d’Azkaban. Il oublia momentanément Faith lorsqu’il découvrit qu’un des mangemorts masqué portait une robe de soirée et des hauts talons… Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines. Il ne pouvait pas la rater car elle transplana juste en face de lui. Que faire ?

Hé bien il resta bêtement figé face à Ella Schwarz qui avait beau être masqué, ne pouvait pas le duper. C’était probablement le seul mangemort à se trainer en mission avec des hauts talons. Il hésita momentanément à lui en péter un pour lui signifier qu’il l’avait reconnu, mais estima que ce n’était pas vraiment le moment. Surtout qu’une douleur vive et brulante l’empoigna et il n’eut même pas le temps de voir qui venait de l’attaque que déjà il se retrouvait éjecté à l’autre bout de la salle à manger sans demander son reste. Il eut cependant le réflexe, avant de toucher le plan de cuisine, de riposter maladroitement.

Stuupéfix !

L'étudiante et le professeur échangèrent un regard terrible. Mark avait bien tenté de calmer le jeu, sans succès. C'était trop tard, elle l'avait dit. Soufflé du bout des lèvres, c'était déjà trop. Le tabou avait volé en éclat, et dans les quelques secondes qui suivirent, tout le monde l'observa. Elle sentit le poids du regard de Remus et Kingsley, entendit son nom murmuré par une Ophelia sous le choc, et surtout, l'air absolument désolé du médicomage qui venait lui aussi de réaliser où leurs enfantillages les avaient menés. Ce fut un instant atroce pour Faith. Elle aurait préféré que le plafond lui tombe sur la gueule, plutôt que d'affronter ces regards. Mais elle n'avait pas le temps de se justifier. Tout allait aller très vite à présent.

Mark qui la secoua, Rémus qui lança ses indications, puis les mangemorts. Lorsque le premier transplana dans la pièce, masqué, la jeune femme repris immédiatement ses esprits. Le temps que le (la plutôt) deuxième serviteur du Lord apparaisse, elle avait dégainé sa baguette et se tenait prête. Le combat semblait inévitable, et il n'était pas question qu'elle reste sans bouger. Benson avait raison, il fallait se battre maintenant.

L'apparition des deux derniers mangemorts faillit cependant la déstabiliser. Ses doigts se crispèrent sur sa baguette en reconnaissant Alecto Carrow, mais elle n'eut pas le temps de la détailler, que la dernière protagoniste, la cerise sur le gâteau de la bataille, arrivait. Bellatrix Lestrange. Un frisson parcourut l'échine de l'Anglaise. Ces deux femmes, elle ne les avait encore jamais rencontrées et encore moins affrontées, mais elle les connaissait. Dans sa collection d'articles de journaux et de bouquins, on en parlait beaucoup. Bellatrix, une légende parmi les tarés adorateurs du seigneur des ténèbres. Une de ses plus fidèles suivantes. En la voyant, Faith vit tout de suite la folie sur son visage. Cette femme avait l'esprit complètement dérangé, malsain. Et au regard qu'elle lança à Lupin, elle se ferait une joie et une fierté de les tuer tous, là maintenant.

Mais ils ne la laisseraient pas faire.

Toutes ces observations n'avaient duré qu'une demi seconde ; les sortilèges commencèrent aussitôt à fuser. Sans réfléchir, Faith lança son protego le plus puissant, et enchaîna aussitôt avec un sortilège d'explosion lancé en direction du mangemort le plus proche, à savoir la soeur Carrow, avant de reculer vivement pour chercher un endroit plus stratégique.

[ un peu pourri, désolée... ]

[Post Hors-Jeu - A supprimer en temps voulu

J'ai bêtement posté pour le scénario l'autre jour et j'ai oublié d'y mettre un petit rappel concernant la suite des événements, je le glisse donc ici afin d'être sûr que tout le monde le voit... Fou

Bellatrix est à présent la prochaine à poster et les hostilités commencent donc officiellement. Il faudra ensuite poster comme suit :

2 Mangemorts - 2 ODP - 2 mangemorts - 2 ODP - ....

Et ainsi de suite jusqu'à la fin très probablement. Peut importe l'ordre, du moment que ça avance et que vous ne bloquez pas le jeu Wink

En cas de souci n'hésitez pas à me MP sous Mus ou à MP Page qui suit la déroulement du scénario.

Bon jeu Wink

]

Les membres de l'Ordre du Phénix s'attendaient à leur arrivée, c'était évident. Qui que soit la personne qui avait prononcé le tabou, ils avaient tous pu l'entendre et commencer à se préparer. D'ailleurs, à peine Bella et ses comparses furent-ils arrivés sur les lieux du crime, noirs justiciers, que des sortilèges venus de toute part vinrent les accueillir, fusant à travers la pièce. Somme toute, elle n'était plus irritée d'avoir été dérangée dans sa petite fête privée du Nouvel An. Elle avait l'occasion de s'attaquer à un gibier plus compétitif, et la traque n'en serait que plus amusante, et la satisfaction d'éliminer la vermine, plus grande encore. Tout rebelles qu'ils étaient, les membres de la résistance envoyaient des sortilèges plutôt ridicule. Stupéfix... non mais franchement ! La scène paraissait plutôt comique. Si ce n'était que leurs ridicules assauts leur permettaient surtout de tenter une retraite, nota Bellatrix, qui les voyaient reculer petit à petit vers l'escalier. Hors de question qu'ils s'échappent, maintenant qu'ils étaient coincés dans leur terrier.

- Ne les laissez pas s'enfuir ! ordonna-t-elle d'un ton sec.

Pour sa part, Bella revint vers son adversaire tout désigné: Lupin. Loup-garou et traître à son sang, il avait le don de cumuler les tares. Après s'être occupée de son cousin, l'un de ses meilleurs amis depuis Poudlard, avec délice. La meurtrière se la remémora avec délice, l'instant même où le rayon vert avait jaillit de sa baguette pour venir frapper Sirius... la chute de ce dernier, à travers le voile de murmures... L'action, tout comme son sentiment de victoire, avait semblé durer une éternité. Le cri qu'elle avait ensuite poussé avait retentit à ses oreilles pendant plusieurs secondes, avant qu'elle et les autres combattants ne sortent de leur torpeur. Evidemment, les retrouvailles avec son maître avait été loin d'être aussi réjouissantes, mais au final, ils étaient parvenus à s'imposer. A présent, et sans cérémonie, elle allait se le faire. Achever de détruire la petite bande qui avait cru pouvoir défier le Seigneur des Ténèbres. Peut-être également faire passer à leurs familles toute idée de vengeance. En tous les cas, les Mangemorts auraient le dessus, il n'y avait pas d'autre issue possible. Elle leva sa baguette.

- ENDOLORIS !

La pièce qui avait été parfaitement rangée et organisée pour fêter le Nouvel An était désormais un champs de bataille dans le sens propre aussi bien que figuré du terme. Les objets volaient en éclat, la table était totalement défaite, tout était saccagé. De qui était-ce la maison, cela resterait à voir, dans tous les cas, le propriétaire, ne devait pas manquer d'être furieux. Lequel d'entre eux était-ce ? Lupin: impossible, il portait des loques rongées par les mites, alors posséder un cottage ! De même pour les étudiants. La liste des suspects s'amenuisait. Même si tous étaient condamnés à mort.