Nabil se réveilla tranquillement ce matin là. Septembre, déjà. Il avait passé ses vacances à l'alchimie. Il s'habilla à l'aide d'un jean et d'une chemise. Son appartement était dans un ordre maniaque, le lit portait encore les traces de l'ancien endormi, il décida de le refaire après s'être un minimum réveillé. Il y avait juste un coin de table où des libres et autres feuilles avait été rejetés dans un beau bordel. Il en attrapa une et lu son contenu après avoir ajusté ses lunettes. Cela donnait de longues formules d'alchimie. Tel que :[ Gh+O+Ener(5m/8t)]-Ener(O)
L'ancien Serdaigle sourit et reposa la feuille par dessus son fatras. Il comprenait peu a peu pourquoi cette difficile matière avait rendu dingue son lot de sorciers. Il s'était fait plaisir pendant ses vacances-ci, vraiment. Il avait aussi rendu visite à sa tante folle et à une sympathique bibliothécaire. Mais nous parlerons pas plus. Il entra dans sa cuisine et et mit la cafetière en marche d'un coup de baguette magique. Il fouilla dans son sac pour trouver les cours. Aujourd'hui TP. Les élèves auraient à métamorphoser puis à savoir se faire obéir car bon, invoquer un moyen de défense qui se carapate au premier bruit, bof.

Il refit son lit, attrapa sa tasse pleine de café et se transplana dans sa salle. Il posa sa tasse encore brulante sur le bureau et fixa la salle vide. Il sortit une cigarette de sa poche. Personne n'était là. Il se posa avec son café à la fenêtre du deuxième étage et alluma la dame de nicotine. Une fois celle-ci consumée, il agita sa baguette magique et le titre du cours s'écrivit au tableau.



Il n'aimait pas le mot "Invocation", il fronça les sourcils derrière les deux hublots qui lui servait de lunettes. Il retira finalement la phrase au dessous pour mettre quelque chose de plus protocolaire.


I. Les métamorphoses utiles en attaque.
II. Les métamorphoses utiles en défense.

Il jeta son mégot dans la poubelle et s'assit à sa place d'enseignant, derrière le bureau.

[Ce cours devrait nécessiter environ 3 post de votre part pour un rendement maximum au niveau des points. Un premier de votre arrivée, un où vous jetterez un sort pour les métamorphoses offensives et un autre pour les métamorphoses défensives. J'espère que vous apprécierez ce cours. ]

Les mains dans les poches et la cigarette fumante dans le bec, Jeremy se diriga tranquillement vers l’entrée de la salle de métamorphose. Même s’il n’avait pas été particulièrement attentif aux propos de Mr. Hastet l’an passé, il gardait de l’estime pour ce prof un peu loufoque.

Ce fut donc un Jeremy jovial qui poussa la porte d’entrée et salua d’un signe de tête les élèves déjà présents avant de se diriger vers l’enseignant. Réalisant à temps qu’il avait encore sa clope dans sa bouche, il se dépêcha de l’éteindre et de jeter le mégot dans la poubelle avant qu’on puisse l’accuser de faire preuve d’impolitesse.

« Bonjour Mr Hastet ! Vous avez passé de bonnes vacances ? Le retour aux cafés dégueulasses de la cafet’ n’a pas été trop rude ? » commença-t-il en lui tendant la main en signe de courtoisie.

Il jeta un bref coup d’œil sur le tableau noir qui lui faisait face afin de décrypter l’intitulé du cours puis ne put s’empêcher d’ajouter d’un air qui frôlait le foutage de gueule :

« En voilà un beau programme ! J'espère que vous allez une fois de plus nous faire l'immensense plaisir de caser la loi d'équivalence dans ce cours !»

Il regarda un instant le professeur droit dans les yeux, un petit sourire malicieux gravé sur son visage. Son attitude pouvait vraiment passer pour de la provocation aux yeux de certains mais pour lui c’était juste une façon d’être, un état d’esprit. Il n’avait jamais l’intention de blesser ou d’agacer volontairement, il était comme ça, voilà tout. Avec le lot d’inconvénients que cela pouvait comporter.

En attendant une réponse de l’enseignant, il tourna la tête afin de repérer si sa place habituelle (autrement dit celle au fond près de la fenêtre) était encore libre. Et c’était le cas. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. A moins que Nabil en décide autrement.

Il y a des jours comme ça... des jours où on se sent bien, en pleine forme, de bonne humeur, détendu... Et James, précisément, n'était pas dans un de ces jours. Bien au contraire ; le jeune homme avait très peu et très mal dormi, et son visage déjà pâle d'ordinaire était devenu blafard. Pourquoi cela ? Le jeune Kirkby l'ignorait lui-même : alors que tout allait parfaitement jusqu'à la veille à midi, un étrange malaise s'était emparé de lui dans l'après-midi et ne le quittait plus. La fièvre s'était déclarée au soir, mais une bonne rasade de potion l'avait rapidement dissipée ; demeuraient le mal de tête, la fatigue et, curieusement, des fourmis dans les doigts. Agaçant, mais pas suffisant pour ne pas être capable de suivre en cours... Le cours de métamorphose était le seul de la journée, ça valait bien un petit effort. James accompagna son café d'une nouvelle dose de potion anti-fièvre, prit un petit déjeuner léger, et transplana avec plus de précautions que d'habitude ; ce n'était pas le moment d'avoir un accident.

Le jeune homme réapparut sur le campus de l'UMA où, par réflexe, il alluma une cigarette. Il en tira deux bouffées avant de la jeter, écoeuré par la fumée, en se disant que si même le tabac ne lui disait plus rien, c'est qu'il était vraiment malade. Grim devait commencer à le contaminer pour qu'il tienne des raisonnements de ce genre... Souriant à demi à la pensée du Russe, l'étudiant s'engagea dans l'escalier menant au deuxième étage où se situait le département de métamorphose.

Plusieurs de ses camarades étaient déjà installés lorsqu'il entra, dont Jeremy Aiken occupé à faire l'imbécile ; James passa devant le bureau, salua le professeur d'une voix lasse, et alla s'installer au premier rang, côté fenêtre. Il pourrait ainsi ouvrir la fenêtre s'il ne se sentait pas bien... Le brun se retourna pour voir quels visages de connaissance se trouvaient là : il adressa un léger sourire à Ella, évita de croiser le regard des soeurs Cadell, gratifia d'un signe distant les autres. Personne ne s'était placé au premier rang, zone généralement évitée comme la peste par la gent étudiante, mais que James appréciait précisément pour cette raison. On y était tranquille, à l'abri des présences importunes, et sûr de bien entendre ce qui se disait- élément appréciable avec un mal de tête comme le sien. Le jeune homme sortit ses affaires de son sac, inscrivit sur un parchemin la date et le titre noté au tableau, et, la tête dans les mains, attendit que débute le cours. Le bruit pourtant léger des conversations de ses camarades résonnait dans sa tête, accentuant une douleur persistante au-dessus de son oeil gauche.

L'œil morne et n'ayant nulle envie de travailler malgré l'appât du TP, Andrzej détaillait, les bras croisés, les différents étudiants déjà arrivés. Contemplant les sérieuses sœurs Cadell, la cadette présentant pour l'instant les mêmes caractéristiques que l'aînée, le russe tremblait à l'idée qu'il puisse leur ressembler un jour. Comme elles, il assistait scrupuleusement à tous les cours... Ça ne pouvait vraiment pas durer...

- Et bien Andr' , je te trouve bien sage aujourd'hui.

Se tournant, le brun offrit un petit sourire à Ella qui venait de s'installer à ses côtés.

- Hum... je crois que je deviens trop sérieux... C'est horrible ! Par pitié, tues-moi avant que ça s'aggrave...

L'Angleterre devait avoir une mauvaise influence sur lui, ou alors c'était parce qu'il n'avait pas ici de copain de débauche. Emmanuel avait du potentiel mais il était trop attaché à sa petite-amie et lui était fidèle, chose que le slave trouvait ridicule mais bon ce n'était que son opinion...

En tout cas, l'allemande semblait être d'humeur taquine et lui reparla de la fameuse excuse qu'il avait utilisé pour l'attirer dans sa chambre. Ce n'était pas sa plus brillante trouvaille, il fallait bien avouer que son intention avait été plutôt visible, mais en même temps Andrzej était du genre direct. Il n'aimait pas tourner autour du pot pendant des heures et des heures. Les filles savaient ainsi à quoi s'attendre avec lui. Le slave répliqua alors avec un sourire malicieux.

- J'ai toujours besoin d'un coup de main... mais pas forcément en potions... ajouta-t-il avec un haussement de sourcil hautement suggestif. On remets ça quand tu veux, ma chère Ella...

Au moins, la belle rouquine lui avait remonté le moral. Se redressant, Andrzej rangea alors le bazar qui régnait sur son bureau, avant de découvrir une mauvaise surprise.

- Govno !

Il avait jeté ses affaires tellement n'importe comment en arrivant que, sans qu'il s'en aperçoive, son encrier s'était déversé sur ses parchemins. Déjà qu'il n'en avait pas pris beaucoup... Ce n'était vraiment pas sa journée... Soupirant, le soviétique répara sa bouteille d'encre, pas que cela faisait du bien puisqu'il ne restait plus que quelques gouttes à l'intérieur et lança quelques sortilèges pour nettoyer le mieux qu'il pouvait ses parchemins. L'encre était encore imbibée dans le grain du papier mais peu importe. De toute manière, si on en croyait Hastet, ils feraient de la pratique. Néanmoins, c'était un signe qu'il aurait mieux fait de sécher ce cours et de profiter du beau temps.

Les cours d'Hastet sont bien connus pour être une véritable torture à l'ignorant ou au trop têtu. Bref, beaucoup d'étudiants ont désertés le cour après qu'Hastet les aient traités de tout les noms. Enfin, n'allons pas jusque là. Disons seulement, qu'une fois que le professeur avait détruit toute les certitudes qu'ils avaient sur sa matière, il en ressortissait deux comportement proprement scolaire. Celui qui reste sur ses acquis de base en voulant faire une pyramide de ses connaissances, pas mauvais, ils avaient dû être de très bons élèves à Poudlard. Ici, il fallait réfléchir tout en apprenant, savoir se défaire des conclusions trop hâtives qu'engendraient les certitudes de Poudlarien.

On vous a dit quelque chose, une règle, il faut chercher à aller au delà des mots, d'où vient cette règle, qu'est-ce qui la caractérise ? Pourquoi y obéir ? Peut-on y outrepasser ?

Nabil posa sa tasse vide sur son bureau et regarda les élèves s'installer, de nouveaux étudiants avaient fait leur apparition, il devait songer à les saluer.

« Bonjour Mr Hastet ! Vous avez passé de bonnes vacances ? Le retour aux cafés dégueulasses de la cafet’ n’a pas été trop rude ? »

Nabil observa Aiken un moment, il lui voulait quoi exactement ? En quoi sa remarque était-elle intéressante ? En rien. Si ce n'est plus. Les yeux gris du pseudo égyptien formulaient une question silencieuse sur le pourquoi du comment de l'humour foireux du gars qu'il avait en face de lui. Il n'avait pas remarqué qu'il gênait au dernier cours avec son amie Donovan ?
Après cette réflexion de quelques seconde, Nabil se laissa prendre au jeu avec un sourire.

« En voilà un beau programme ! J'espère que vous allez une fois de plus nous faire l'immensense plaisir de caser la loi d'équivalence dans ce cours !
-Bien entendu, j'aime faire plaisir à mes élèves à coup d'immensense. A ce jeu là, ce n'est pas vous qui me vaincrez, mais ne vous en faites pas, comme lot de consolation, vous avec gagné le droit d'être le cobaye du prochain cours de théorie, cher monsieur Aiken. En attendant d'être métamorphosé en tatou, allez donc vous assoir. "

Il alla fermer la porte en abandonnant son élève à, sans doute, une certaine incompréhension. Il vint ensuite se poster derrière son bureau.

"Bienvenue aux nouvelles années, bon retour aux anciens. Nous commençons donc l'année avec un Tp comme notre ami Aiken nous l'a dis, c'est un beau programme, mais difficile et long. Nous allons tout de même essayer de le faire sans trop de prise de tête."

Il posa une caisse de verre à pied en cristal sur le sol de l'estrade.

"Le premier mouvement de cours est simple. Métamorphosez moi un verre en une bestiole et ordonnez lui de m'attaquer ou ,pour les pacifistes, de venir me voler mes lunettes."

Il attrapa un verre dans la caisse et le posa sur son bureau. Il fit un mouvement de poignet tout en murmurant un sort , le verre commença par grossir puis se déforma en un animal à quatre pattes, un pelage apparu et bientôt une petite panthère trônait sur le bureau. Elle fixait d'un air hébété la salle puis se précipita vers Ella. Elle posa ses deux pattes contre les épaules de la sorcière en grognant.

"Un peu comme ça, bien que je ne vous demande pas de faire un si gros animal avec si peu de matière, surtout si vous êtes un peu juste en puissance magique. Allez, couché le verre."

La métamorphose se retransforma pour tomber en un verre tout à fait inoffensif sur les genoux d'Ella.

"Faites ce qui est le plus facile à votre sens avec ses verres. Le plus important est qu'il réagisse à vos ordre. Il faut lui imposer sa volonté, réfléchir à ce qu'est cette invocation et donc pourquoi elle répond à vos ordre. C'est là que sont utiles les trois théories. C'est parti. "

[Le TP sera noté sur le développement des pensées du personnage vis à vis de son invocation pour qu'elle "attaque" le professeur, interdit de lancer son invocation pour faire croire qu'elle vous obéit. Je déciderais de si elle atteint Hastet ou non. ]

J’accours vers toi, prof de mon cœur.

Nabil Hastet, bizarrerie du corps enseignant importé d’un pays où le narguilé est roi. Ceci expliquant pourquoi ce professeur était à ce point planant. Comment ne pas l’aimer ? Lui, sa verve ironique, ses clopes et ses loupes montées en lunettes. Dernier petit détail qui le rendait plutôt attachant aux yeux de Jezabel, un peu comme un boursouf aurait fait fondre une collégienne, l’ambiance sucre-bave en moins. En passant la porte de la salle de cours, elle se retint pourtant de lui pincer la joue et le salua d’un « bonjour professeur » optimiste au lieu de lui faire la bise d’office. Si elle avait été lui et qu’un étudiant s’était permis de franchir toutes les lignes de dissuasion jusqu’à se pointer vers elle la bouche en cœur, elle lui aurait fait pousser une ventouse à la place de ses lèvres trop collantes. Sûre qu’il devait avoir ce genre de petits tours dans son sac à malice, le vieux chameau.

Donc, une place pour ses fesses…Il y avait un étudiant non identifié au visage dissimulé dans ses bras. C’était fourbe. Peut-être qu’elle ne pouvait pas le voir en peinture d’ordinaire, alors se retrouver coincée à côté de lui par inadvertance aurait le relent foireux d‘une mauvaise blague. Ne gâchons pas cette journée qui s’annonçait si…riche. Et puis pourquoi se coller ainsi au plus près du bureau. Nabil était un chic type, mais on l’écoutait aussi bien du haut des gradins où la jeune femme se rendit. Elle détestait le premier rang depuis qu’elle avait effectué la moitié de sa scolarité collée au bureau de son professeur de sortilèges sous prétexte qu’en fond de classe elle était plus dangereuse. Evidemment, argument logique, à l’arrière de tous, Jez qui ne visait jamais très droit à l’époque avait plus de chance de toucher un de ses camarades avec un tir perdu. Intentionnellement ou non.

La jeune femme s’assit donc et posa son sac devant elle pour en sortir ses petites affaires. D’ailleurs, qu’allaient-ils étudier aujourd’hui, premier jour de classe pour cette étudiante modèle toujours bien en phase avec le monde de l’UMA ? Suspens, le temps de relever les yeux sur le tableau.

Contrôler la métamorphose.
Comment éviter les écarts de comportement.

Oh. Les écarts de comportement ? Les talons de Jezabel claquèrent sur le sol tandis qu’elle changeait de jambe à croiser. Mais quels écarts de comportement ? Il n’y avait que de la fantaisie. Comme métamorphoser ses élèves en tatou, n’est-ce pas ? L’avantage de cette petite bête était que, roulée en boule de peur, elle pouvait en plus servir de souaffle. On pouvait même s’essayer à des jongleries si d’autres volontaires se sentaient d’attaque au jeu de l’esprit qui percutera le plus.

L’étudiante cala sa joue dans la paume de sa main et suivit l’introduction au cours avec l’intérêt qu’on voyait se peindre sur son visage, chose assez unique pour être notée. Penser à ce qu’elle aimerait faire subir au troisième et insupportable rejeton de son mari ou ce qu’elle répliquerait dans la dispute programmée du soir était si vite arrivé par-dessus la voix off de certains professeurs qu’elle n’avait pas en odeur de sainteté. D’ailleurs, la jeune femme se serait bien enthousiasmée sur le magnifique félin qu’il venait de leur faire apparaître, regrettant que le fauve ne vienne pas ronronner à ses pieds, mais…

« Un peu comme ça, bien que je ne vous demande pas de faire un si gros animal avec si peu de matière, surtout si vous êtes un peu juste en puissance magique. »

Rien que pour cette vanne, il mériterait qu’elle lui envoie un éléphant l’enfoncer contre son tableau. L’ennui, c’est qu’il risquait de ne plus être très efficace après s’être mangé une trompe dans la face et c'était justement pour ce genre de pique qu'elle l'aimait. Peut-être qu’elle pourrait influencer son pachyderme pour qu’il le suspende par les pieds ? Et qu’il le secoue jusqu’à ce que ses précieuses lunettes tombent. Ensuite, elle ferait lever la patte à sa "bestiole" pour qu’il écrase les hublots. L’image du professeur Hastet retenant ses précieuses lorgnettes d’une main pour ne pas les voir échouer au sol avait le mérite de la faire doucement rigoler. Mais ce réjouissant programme était "peut-être" un peu ambitieux pour un premier essai. Elle avait une autre idée. Un petit animal mignon, aux yeux soucoupes et aux doigts agiles. Elle voyait déjà le petit museau pointu jaillir du verre comme si la matière encore en fusion se remodelait pour donner graduellement corps à une petite boule poilue.

C’était ça.

*Et il irait lui tirer le caleçon !*

C’était vraiment ça.

La sorcière releva sa baguette pour attirer un verre jusqu’à sa paume tendue, mue par une habitude acquise depuis des années. Une fois bien au chaud sous la couette, elle n’allait pas se relever pour aller chercher la tisane ou le livre oublié à l’autre bout de la pièce. Et bien ici, elle n’allait pas descendre et remonter des marches quand elle pouvait s’épargner le trajet. En plus, cette technique éviterait qu’il y ait un amas d’étudiants façon ruche autour du carton de verres à pied. Economie de temps.

Les doigts fins de l’ex-française firent tournoyer son exemplaire à sa réception. Penser théorie. Penser flux global quadrillant cette terre comme les ficelles entremêlées de pantins, personne, caillou, goutte d’eau, que seuls les sorciers étaient capables de faire agir selon leur volonté. Il ne fallait simplement pas se gourer dans les fils à tirer. La magie était au cœur des choses, elle imprégnait les êtres autant que les matières inanimées, des abysses aux cieux, elle était la trame qui tissait la substance du monde. On pouvait l’adapter à ses desseins par le pouvoir de sa détermination ainsi que l’ordre fait flancher la volonté la plus faible. Cette théorie en valait bien une autre, ce qui importait était la focalisation totale sur le résultat à obtenir. Jezabel savait déjà ce qu’elle voulait faire de la matière translucide, comment elle voulait tordre et modifier les parois bombées et les incurver en flancs duveteux. Elle percevait la chaleur d’un souffle léger et chaud sur sa main, une brise produite par l’action d’un cœur minuscule, elle sentait le poids de papillon d’une pattoune miniature sur sa peau. Petite chose. Qui devrait être la prolongation de son désir immédiat. Vérifier la couleur des dessous de leur professeur. S'emparer des lunettes de Nabil Hastet. Si elle pensait juste dans sa réflexion diablement amusée, lorsqu’elle lancerait le sort, elle ne devrait pas uniquement avoir l’apparence de son futur lémurien en tête, mais aussi l'idée de ce qu'elle voulait le voir exécuter. Faire que son sortilège ne fasse qu’un avec sa pensée.

La jeune femme inspira au moment où elle accomplissait un mouvement souple du poignet, la tête lourde de concentration, grognant l'incantation entre ses dents. Avec une telle mission à accomplir ce serait dommage de rater. Le verre bascula à l’horizontale sur sa table, des tigelles se scindant hors du tronc qui se teintait de brun avant de s’affiner en membres pourvus de cinq doigts préhensibles et en une longue queue disproportionnée par rapport au petit corps. Les poils remplacèrent la transparence du verre et l’animal tourna vers elle une frimousse ronde à croquer. Pourtant Jez, l'esprit sous pression et des échos de voix bizarres dans les oreilles, le fusilla du regard comme si le poids de ce coup d’œil allait l’aider à asseoir sa volonté dans ce cerveau de lémurien né d'un récipient sans encéphale penseur. Mais, une fois la pression de la concentration brusquement envolée, la jeune femme s'attendrit immédiatement. Le petit gars avait exactement le même sourire sur son museau que celui accroché aux lèvres de sa créatrice.

-Allez soldat. Ramène moi son slip. Chipe lui ses bésicles.

Deux précautions valent mieux qu’une et lui dire oralement de partir à la pêche au calecif aux binocles n'était peut-être pas de trop. Mais les désirs de son vrai Moi contrecarrés par l’exigence de l’exercice étaient-ils si bien enterrés que ça ?

Spoiler:

[Note de Nabil : 9/10 Réflexion poussée qui transparait dans les actions de votre créature, bravo. ]

La classe se remplissait au fur et à mesure dans le bourdonnement des conversations tandis qu'Hastet envoyait paître Jeremy, visiblement il n'avait pas particulièrement goutté la plaisanterie et l'impertinence de l'étudiant. Aiken avait une façon d'être qui pouvait en surprendre plus d'un mais que la demoiselle trouvait amusante. Le regard profond et mystérieux de la ténébreuse se posa un instant sur James et rendit un léger sourire au mangemort. Bien qu'au fond, elle ne connaissait pas vraiment l'étudiant, pas personnellement du moins, les missions qu'ils devaient accomplir ensemble et leur appartenance au même camp que pouvaient que créer une sorte de complicité. L'attention de la belle se reporta vite sur ses affaires et à sa conversation avec son voisin de table qui avait étalé ses effets sur le bureau dans un esthétique désordre. Tandis qu'il lui répondait, l'encre noire s'échappait de son encrier renversé et se déversait doucement sur les parchemins vierges du jeune homme sans qu'Ella n'esquisse le moindre geste pour arrêter les dégâts. La ténébreuse se contentait d'observer du coin de l'oeil l'écoulement régulier de l'encre avec un certain intérêt sans juger utile d'intervenir. Après tout ce n'était pas les affaires de la mangemort au sens propre, comme au figuré et puis, Andr' ne pouvait blâmer que lui même, son encrier ne se serait pas renversé s'il n'était pas aussi bordélique, ainsi, il apprendrait par lui même l'intérêt d'être un peu soigneux. C'était pour son bien

L'Allemande esquissa un sourire espiègle devant la proposition de son camarade, un sourire qui ne fit que l'élargir lorsque le Russe lança un juron dans une langue qu'elle ne comprenait pas (elle avait déduit de l'intonation et du contexte qu'il s'agissait bien d'un juron) lorsqu'il découvrit l'état de ses parchemins. Le regard brillant de malice, Ella conserva un petit sourire en coin et ne fit aucun commentaire. D'ailleurs, même si elle l'aurait voulu elle n'en aurait pas eu le loisir car déjà Hastet venait de se lancer dans la démonstration du TP et la panthère qui sortit du verre se précipita vers elle. La ténébreuse eut un infime mouvement de recul, se retrouvant plaquée contre le dossier, les crocs de l'animal à quelques centimètres de son visage de marbre. Osant à peine respirer , Ella resserra ses doigts autour de sa baguette, elle se doutait que l'animal était inoffensif, il devait l'être car après tout Nabil ne comptait certainement pas l'attaquer.. mais la ténébreuse ne pouvait s'empêcher d'avoir un léger doute à ce sujet. Si ça se trouve, Hastet était tombé sur la tête et voulait la mettre à l'épreuve pour qu'elle s'en débarrasse toute seule.. On ne sait jamais à quoi s'attendre avec lui.. Pourtant, si le regard de l'animal traduisait la volonté de l'enseignant, il n'attaquerait pas. En effet, après un grognement, la panthère sembla rétrécir et reprit la forme originelle du verre, inanimé et inoffensif sur les genoux de la jeune femme.

La belle récupéra délicatement le verre entre ses doigts délicats et le contempla quelques instants tout en écoutant les instructions de l'enseignant d'une oreille. Faisant tourner l'objet dans ses mains, la demoiselle réfléchissait à l'apparence nouvelle qu'elle pourrait insuffler au verre si finement sculpté qu'elle détailler avec une certaine fascination. La finesse de l'objet.. ce corps froid.. oui elle savait parfaitement en quel animal elle le changerait, un animal froid et envoûtant, souple et perfide.. Un peu comme elle au fond.. Sa volonté serait celle du serpent.. ou plutôt elle allait insuffler sa volonté au serpent pour qu'il agisse selon ses désirs.. La théorie de cette métamorphose ne lui était pas étrangère, il ne restait plus qu'à tenter de l'appliquer.

Levant sa baguette d'un geste souple, fluide et assuré, l'Allemande visualisa dans son esprit la transformation, rituel nécessaire pour réussir toute métamorphose comme on le leur enseigner depuis Poudlard. La coupe du verre se tordait légèrement, s'aplatissait et s'affinait pour former la tête et le capuchon du cobra tandis que la jambe du verre s'allongeait encore et encore jusqu'à atteindre un bon mètre et le pied se déroulait pour donner le corps et la queue du reptile. Des écailles scintillantes remplacèrent bientôt la transprence de l'objet de départ tandis que deux yeux jaunes se fixèrent dans ceux de la mangemort. Au cours de ses nombreuses tentatives pour tenter de devenir légilimens, l'Allemande avait à plusieurs reprises pénétrer dans l'esprit d'un autre être et il lui était aussi arriver de soumettre des sorciers à l'impérium. Autant d'exercice et de manipulation de l'esprit nécessitant concentration, détermination et une forte volonté. Contrôler ce reptile crée de sa main demandait plus ou moins les mêmes disposition, ce n'était ni plus simple, ni plus compliqué, juste différent. Il ne s'agissait pas de prendre possession de l'esprit du cobra, pour la simple et bonne raison que cet animal n'avait pas plus d'esprit que le verre à pied dont il était issu, à la différence d'un véritable serpent qui n'en serait pas dépourvu. Ainsi cette manipulation aurait été impraticable avec un réel animal, mais on pouvait par magie faire faire absolument ce qu'on voulait à un simple objet. Le tout était de savoir s'y prendre.

Sa baguette toujours pointée sur le reptile immobile dont le regard vrillait celui de sa créatrice, Ella renforça sa concentration pour insuffler sa propre volonté au cobra par le biais de sa magie. Si elle avait pu lui composer un corps fonctionnel et un cerveau, conditionné par elle, il y avait nulle raison qu'elle ne puisse pas de même lui transmettre ses pensées et sa volonté. La ténébreuse se retrouvait dans l'attitude stoïque et impénétrable de son protégé et s'autorisa un sourire qu'elle pouvait presque retrouver dans l'expression du reptile, comme si une inconditionnelle complicité les liait. Désormais, la seule chose qu'elle voulait faire s'était jouer un peu, orientant ses pensées vers Nabil. Tout ce qui restait à faire au cobra était de se glisser sournoisement vers lui en se fondant au milieu des autres bestioles crées par ses camardes puis venir s'enrouler autour du corps de l'enseignant et se lover autour son cou, menaçant de le mordre à tout moment sans jamais l'attaquer.. Un serpent peut être un animal terriblement sensuel.. :sifle: Décidément cette perspective plaisait beaucoup à la ténébreuse.. *va t'amuser mon grand..*

Spoiler:

[Note de Nabil : 7.5/10. Belle métamorphose, bonne concentration, bonne réflexion qui vous pousse à comprendre les mécanismes de cette matière.]

Jetant un dernier Tergeo, le slave regarda ses parchemins d'un air dépité. Ce qu'il fallait espérer maintenant c'était qu'il n'y ait pas de cours magistral avec des notions super importantes qu'il serait vital de noter. Ha ! A cette idée, Andrzej retint une brusque envie de rire. Il fallait être réaliste, c'était Hastet qu'ils avaient en face d'eux... Bien que le bougre ne fusse pas méchant, il n'était pas prêt de leur révéler quoi que ce soit d'utile à part ses théories fumeuses. Sans doute à force d'abuser de la nicotine... Certes, certaines étaient moins farfelues que d'autres et méritaient peut-être que l'on s'y intéresse de plus près, mais il y avait tout de même quelques lois immuables concernant la pratique de la métamorphose, lois et principes qu'Hastet balayait d'un simple revers de main. Andrzej n'était pas un traditionaliste et encore moins un fervent partisan des règles qui régissaient l'apprentissage de la magie, néanmoins il y avait certaines choses qu'ils jugeaient essentielles et indispensables.

- Le premier mouvement de cours est simple. Métamorphosez moi un verre en une bestiole et ordonnez lui de m'attaquer ou ,pour les pacifistes, de venir me voler mes lunettes.

Est-ce qu'il avait une idée à quel point ça pouvait dégénérer et devenir potentiellement dangereux ? Du moins pour lui... Inciter toute une classe à faire l'exercice en même temps conduirait à une ménagerie disparate à se précipiter sur l'enseignant pour essayer de l'étriper... Le slave eut quand même un petit sourire à la pensée de Hastet recouvert de bêtes à poils et en plumes en tout genre, complètement décoiffé et les vêtements en charpie, les lunettes faisant un vol plané par la fenêtre avant de se briser en mille morceaux. D'ailleurs, la dépossession de ses lorgnons semblant être un fantasme récurrent parmi les étudiants, Andrzej ne serait pas surpris que quelqu'un parvienne à attraper le pompon trophée.

En guise de démonstration, le binoclard transforma son verre en une panthère et l'envoya sur les genoux d'Ella. Se tournant vers sa voisine quelque peu surprise par cet invité surprise, les yeux sombres du soviétique s'attardèrent sur la bestiole. C'était un bel animal, qui semblait avoir à première vue toutes les caractéristiques du réel, sauf pour un détail : sa taille... La panthère était ridiculement petite, ce qui le fit sourire. Hastet avait visiblement cherché à les épater en faisant surgir une grosse bête mais il n'était pas arrivé à un résultat parfait. Et après, il osait leur faire une remarque sur leur manque de puissance magique si les étudiants n'obtenaient pas la même chose que lui... Quelle bonne blague ! Rien que pour ça, il mériterait que quelqu'un lui balance une baleine sur la tronche...

Le russe déplaça ses parchemins encore tachés sur le côté, ainsi que sa bouteille d'encre quasiment vide et, tandis qu'Ella travaillait déjà sur sa métamorphose, il alla chercher d'une démarche nonchalante l'accessoire nécessaire pour le TP avant de regagner sa place d'un pas aussi peu pressé. Le verre entre ses mains, Andrzej songea un instant à envoyer à Hastet un bel ours blanc bien de chez lui, histoire de lui montrer que sa puissance magique était suffisante, merci bien ! Cependant, c'était peut-être trop d'effort pour pas grand chose finalement. A quoi bon se fatiguer ? D'autant plus que s'il échouait, le prof ne se gênerait pas pour le ridiculiser. Non, mieux valait jouer l'assurance et prendre un petit animal.

Comme il faisait tourner l'objet à transformer, le verre reflétait la lumière du jour, scintillant intensément d'un côté puis de l'autre. Cela lui rappelait la brillance des cristaux de neige sous la froide lumière du soleil d'hiver de Russie. Soudainement nostalgique, le soviétique décida de métamorphoser un animal de sa patrie, un animal qui allait attaquer Hastet. Se concentrant sur ce qu'il désirait, Andrzej posa le verre sur la table et exécuta le sort d'un geste souple du poignet. Très vite, la partie centrale se gonfla et des poils tout blanc se mirent à pousser sur toute la surface. Puis, un appendice apparut sur le corps obtenu et s'allongea pour former une queue touffue. Le haut se déforma à son tour, s'étirant en deux pointes qui devinrent rapidement des oreilles. Le pied de l'objet, quant à lui, se divisa et forma quatre pattes ornées de griffes acérés. Souriant au petit museau qui lui faisait face à présent, le slave était content du résultat obtenu. Devant lui, se tenait fièrement un renard polaire.

L'animal semblait vraiment réel et ressemblait en tous points à ceux qui peuplaient son pays. Andrzej caressa doucement sa fourrure pendant quelques instants, savourant ce moment qu'il n'avait plus eu depuis un moment, jusqu'à ce que le renard glapisse d'impatience. Amusé, le brun prit alors le léger animal dans ses mains et l'amena tout contre son visage.

- Attaques-le mon beau et mordille-le là où ça fait mal...

Que ce soit dans les fesses ou une autre partie de son anatomie, c'était au renard d'en décider. C'était un animal rusé et il saura éviter les défenses de Hastet pour attaquer une zone non protégée. La magie d'Andrzej était dans son petit corps tout chaud et l'animal restera donc à ses ordres tant que la métamorphose sera en action.

Spoiler:

[Note de Nabil : 3.5/10 Belle métamorphose sauvage.]

Tiens, le cours avait commencé. Peut-être que ces nigauds d'étudiants allaient enfin avoir la bonté de se la boucler hermétique. En temps normal, James se souciait peu des bavardages, mais ce jour-là, il avait l'impression détestable que tous les bruits résonnaient dans sa tête, s'amplifiaient jusqu'à en devenir insupportables... La rumeur des conversations, le bruit d'une chaise que l'on traîne, le toux de l'éternel malade de l'amphi (comment était-il seulement encore en vie, celui-là ?)... Tous ces bruits se mêlaient en une bouillie puissante, inextricable, épuisante. L'étudiant fit cependant un effort en entendant le professeur annoncer le début du cours, et se redressa, cessant d'appuyer ses paumes sur ses yeux.

Un TP... dommage pour la tête de James, les séances de travaux pratiques étaient plus bruyantes que les cours magistraux. Elles passaient plus vite aussi, petit avantage. Faisant machinalement tourner sa plume entre ses doigts, le jeune homme écouta les consignes, et eut un sourire lorsqu'une sympathique panthère se précipita vers Ella. Dommage que le félin ait ensuite repris sa forme de verre, la Mangemort aurait sans doute été ravie d'adopter une panthère.

Bon. Il fallait prendre un verre, le transformer en une bestiole quelconque, et le lancer aux trousses du prof. Facile, super facile, élémentaire. En théorie. James s'y connaissait plutôt bien en théorie magique, c'est d'ailleurs sur la partie théorique de l'examen qu'il avait gratté des points pour obtenir son ASPIC avec un triomphal E. Côté pratique, il était... comme tout un chacun, ni exécrable, ni brillant... Alors cet exercice si simple en théorie risquait de lui donner plus de fil à retordre que prévu.

Sans prendre la peine de recourir à un sortilège, comme l'avaient fait d'autres étudiants, James se leva pour aller prendre un verre sur le bureau de l'enseignant. Il avait des fourmis dans les jambes, et il avait envie de se dégourdir un peu avant d'attaquer le TP. Il croisa Andrzej qui regagnait sa place, et s'effaça pour le laisser passer ; le Russe n'avait pas l'air beaucoup plus motivé que lui, et le jeune homme se fendit d'un léger sourire en passant près de son camarade.

Verre en main, James regagna sa place, légèrement perplexe. L'exécution du travail ne semblait pas bien compliquée, mais exigeait une grande concentration, et le mal de tête persistant n'aidait pas à rassembler toute sa puissance magique. Les yeux fermés, le jeune Kirkby s'efforça de se concentrer, de faire abstraction du léger brouhaha qui s'élevait de la salle, et surtout de cette sensation de lourdeur dans sa tête... Prenant sa baguette magique, il s'amusa un instant à faire léviter son verre, même si ça n'avait rien à voir, avant de se mettre au travail ; il voulait réfléchir à la façon dont il allait s'y prendre, avant de se lancer.

Enfin décidé, James pointa sa baguette vers son verre, d'un geste pas très assuré, et marqua encore quelques secondes d'hésitation avant de murmurer une formule, toute sa volonté tournée vers l'animal qu'il espérait voir apparaître. Les yeux plissés dans un effort de concentration, il toucha le verre du bout de sa baguette, et attendit que quelque chose se passe... Il fallut plusieurs longues secondes pour qu'un très léger craquement de verre retentisse, tandis qu'une queue émergeait du verre. Un verre à queue, magnifique. L'étudiant attendit encore quelques instants, mais rien de plus ne se produisit ; avec un soupir excédé, le sorcier réitéra la manoeuvre avec davantage de conviction, et son verre à queue se changea, cette fois, en un tout petit primate avec de grands yeux ronds et une longue queue qui se mit à regarder son créateur avec curiosité. Attendri, même s'il ne l'avouerait jamais, James caressa du bout du doigt la tête du galago, en réfléchissant à la meilleure façon de l'envoyer contre Hastet. Un simple ordre ne fonctionnerait pas, il fallait user de magie... Plusieurs sorts pouvaient être utilisés, il fallait simplement choisir le bon. Impatient de se lancer à la découverte du vaste monde, le galago escalada le bras de James et alla se poster sur son épaule où il resta immobile un instant, avant de saisir l'oreille du jeune homme et de la tordre sans ménagement. Agacé, James récupéra l'animal, le posa sur la table devant lui, et pointa sa baguette vers lui. Dans un murmure presque inaudible, il récita une incantation, qui devait agir comme un transfert de volonté entre le créateur et la créature. Si le sort fonctionnait, le galago serait une sorte de projection de son créateur, et n'aurait d'autre volonté que celle de son maître. Le sort lancé, James retira sa baguette magique, pour le test final. Sans quitter sa créature du regard, il se concentra sur une seule pensée.

Tirer les oreilles de Nabil Hastet. Il fallait absolument tirer les oreilles de ce type. Là, tout de suite, sans délai.

Spoiler:

[Note de Nabil : 2/10 N'importe quoi.]

Deryn sourit à sa sœur tout en sortant ses affaires. S’il suffisait d’un réparo pour soigner toutes les fractures, alors la médicomagie n’avait en effet plus lieu d’être. Mais ce n’était plus le moment de discuter de tout cela. Le Professeur Hastet avait beau discuter avec Aiken, il n’avait jamais les yeux dans sa poche et pouvait les reprendre à tout moment. Or, bien que l’opinion des professeurs sur sa personne lui soit plus ou moins indifférente, la jeune galloise n’avait pas envie d’attirer l’attention sur elle.

Niallàn cherchait quelque chose dans la salle. Ou quelqu’un. Elle n’en parlait pas mais Deryn sentait un espoir et une deception venir de sa cadette à peu près à chaque cours et c’était presque instinctivement à présent qu’elle cherchait elle aussi. C’est ainsi qu’elle tomba sur James. Elle pâlit aussitôt, se reculant contre le dossier de son siège. C’était normal qu’il soit là. L’année dernière elle s’était même inquiétée de son absence mais elle n’en pouvait plus de ne le voir qu’à moitié et d’être toujours surprise par son air digne et calme. Il n’éprouvait donc pas la plus petite once de remord ? Ce qu’il était pâle. Il était malade ? Et pourquoi s’inquiétait-elle pour lui alors qu’elle ne voulait plus le voir hein ?

Comme toujours, ce fut la voix calme et rassurante de Blodyn qui la ramena à l’instant prévu. Et au souvenir de douleur et de peur se supperposa l’odeur sucré du pain d’épice gallois. Le Bara Brith c’était la maison, la sécurité, le bonheur. Elle sourit. Tout allait bien de nouveau.

« Transforme Hastet en tasse de thé et je te fais du Bara Aikenien. »

L’idée de manger au sens propre le très beau et très stupide président du BDE avait quelque chose d’extrêmement tentant. La rouquine sourit à nouveau, se demandant combien de jeunes filles accepteraient un Jeremy pour le petit déjeuner. C’était qu’il était appétissant le bougre. Dommage qu’il n’ait que ça pour lui.

Finalement, le brouhaha se tu et le cours commença. Oubliant totalement ses délires culinaires, la jeune fille redevint sérieuse et écouta attentivement le début du cours. Avoir sa sœur à ses côtés ne l’empêchait pas de s’isoler totalement de la réalité. Lorsqu’elle travaillait, Deryn était seule. Il n’y avait plus qu’elle et ses notes. Elle et ses exercices. Elle et son TP.

Première étape, réfléchir. Parce que métamorphoser un verre en truc pour qu’il attaque un Professeur paraissait facile à première vue mais l’était beaucoup moins lorsque l’on se retrouvait au pied du mur. Concentrée, les yeux rivés sur l’objet translucide, Deryn se remémorait ses cours antérieurs. La rigueur du Professeur McGonagall, l’excentrisme des cours de Hastet, et surtout les lois scientifiques qui basaient la métamorphose. Avec un verre, elle pouvait virtuellement faire ce qu’elle voulait. De la puce à l’éléphant en passant par le magnifique félin du professeur. Mais cela n’était pas aussi facile qu’on pouvait le penser. Pour commencer, la vie ne venait pas de n’importe où avait dit le Professeur. Elle venait soit du verre lui-même, soit du pouvoir magique du sorcier. Après quelques recherches, Deryn en avait fini par conclure que cela venait un peu des deux. Le verre en lui-même n’aurait pas suffit à faire la panthère mais Hastet n’avait pas non plus pu la faire apparaître de rien, il avait fallu une sorte d’union des deux esprits.

Or un verre ne devait pas avoir beaucoup d’âme en lui-même. Après tout, ce n’était rien d’autre que du sable fondu/ensorcelé. De plus, il ne suffisait pas de faire une transformation, il fallait également contrôler la bestiole, donc garder assez de pouvoir magique pour pouvoir lui imposer son esprit. Un mammifère était hors de question. Trop complexe et trop volontaire pour ce qu’elle voulait en faire. Il lui faudrait un animal simple, commun pour qu’elle en connaisse les principales caractéristiques et ayant plus ou moins le même but qu’elle afin qu’elle n’ai pas trop de mal à le diriger. Tant pis si elle choisissait la facilité, après tout, Hastet leur apprenait à se battre et s’il y avait quelque chose que Deryn savait, c’était qu’en combat il n’y avait pas de petits profits.

Perdue dans ses pensées, la jeune fille notait tous les noms d’animaux qui lui passaient par la tête, surtout quand ils étaient petits et nuisibles. Autour d’elle, les verres commençaient à s’agiter et prendre forme mais elle ne se laissait pas déconcentrer, continuant à noter fébrilement ses idées sur sa feuille de cours. Elle allait attaquer, mais les pires bestioles n’étaient pas forcément les plus grandes. Bagheera en jetait. En combat elle serait plus inutile qu’autre chose. Elle hésitait. Botruc ? Pitiponk ? Billywig ? Un sourire vint soudain jouer sur ses lèvres tandis qu’elle se redressait, un peu plus détendue cette fois. L’insecte avait une anatomie plutôt simple. Il était petit, moins d’un centimètre et sa forme rappelait le pied du verre ce qui devait simplifier la métamorphose proprement dite. Ce n’était pas pour rien que McGonagall apprenait à changer les pelotes d’épingle en hérissons et pas en flamands roses.

Le sort en lui-même n’était pas difficile à lancer et depuis longtemps maîtrisé. La coupe du verre disparut soudain dans cet endroit étrange où allait la matière quand on n’en avait pas besoin. Le pied quand à lui s’affina en une aiguille boursouflée tandis que le verre se colorait d’une exquise nuance bleue saphir partant du bas et se diffusant vers le haut. Deux antennes apparurent au sommet du verre et sur l’une des faces du pied. Des cristaux inutiles remontaient le long de la tige pour former les excroissances translucides qui deviendraient des ailes. La matière continua peu à peu à se modeler jusqu’à faire un insecte de métal. Le plus facile était fait.

La rouquine ferma les yeux et se remémora en détails la constitution de l’animal. Elle l’avait étudié en cours de soin à Poudlard et arrivait plus ou moins à se souvenir de ses constituants. Un exosquelette pour commencer, puis des yeux bleus un peu plus foncés…et des ailes de mouches. Le flux magique se concentra dans sa baguette, formant une petite boule d’un bleu profond à l’extremité de celle-ci. Lorsque la magie entra en contact avec la figurine, il y eut un léger éclair blanc suivit d’un bourdonnement caractéristique.

Sauf qu’au lieu d’attendre sagement qu’elle prenne le contrôle de son être, la petite bestiole disparut soudain à la recherche d’une victime. On entendit un petit son de l’autre côté de la pièce suivit d’une poussière bleue et d’une autre disparition. Le Billywig était connu pour sa vélocité au moins autant que pour son agressivité. Le rattraper ne serait pas une partie de plaisir.

Encore une fois, l’ancienne Serdaigle se força à réfléchir avant d’agir. Ses yeux se fermèrent à nouveau (non, elle ne passait pas le cours à dormir, au contraire) et elle lança son esprit à la recherche d’une magie connue. Les invocations de ses camarades la gênait un peu pour se concentrer, mêlant les couleurs et l’empêchant de reconnaître sa propre signature. Et pour comble de la difficulté, son verre avait la bougeotte.

Elle réussit finalement à le retrouver et l’attirer vers elle par des pensées appaisante. Elle s’adressait directement à la conscience de l’insecte sans chercher spécialement à lui imposer quoique ce soit. Plus qu’une laisse, elle proposait un cadre. Cela ne marchait pas très bien d’ailleurs et elle devait souvent relancer le sort pour garder le contact mais cela finissait par payer un peu.

Petit à petit, elle sentit son flux magique s’accorder avec celui de l’incantation. Ils avaient le même rythme ou, comme disaient les moldus, étaient sur la même longueur d’onde. Restait à envoyer l’ordre, pas bien difficile : Prof.

Ignorant ceux qui avaient déjà terminés l’exercice, Deryn visualisa mentalement et le mieux possible son professeur, d’abord en son entier puis de dos, au niveau de l’omoplate. C’était le but qu’elle cherchait à atteindre. Avec de la chance, Hastet serait trop occupé à combattre les cobras et autres lémuriens pour se rendre compte de la présence de son petit truc à elle. Lâche mais sûrement efficace. Fallait espérer.

Lâchant la pression, la jeune fille lança l’image/but à son compagnon avec des sentiments de bien être, de vengeance, de nourriture, de tout ce qui pourrait pousser l’insecte à se déplacer. Et, d’un coup, elle libéra l’animal.

Spoiler:

[HJ : La piqure du Billywig donne un vertige puis fait léviter sa victime. Il est également tellement rapide qu’il est difficile de le voir. Avant que Deryn ne le lance sur Hastet, la bestiole a piqué l’un des élèves de la classe. Vous pouvez jouer avec si vous le désirez.]

[Note de Nabil : 9/10 Bien mise en œuvre, mais fichtrement dangereuse pour votre réserve de magie.]

Les cours de métamorphose avaient repris dans la joie et dans la bonne humeur... Ou en tout cas dans un brouhaha assez indescriptible, probablement du à la taille gigantesque de l'auditoire car le nombre d'étudiant, lui, n'était pas plus élevé qu'à l'habitude. Arrivée en même temps que le gros du troupeau, Clémence s'installa ni trop haut, ni trop bas, bref à une place intéressante pour voir sans être trop en vue, ce qui pouvait toujours s'avérer dangereux dans un cours où la pratique pouvait vous voir affublé d'une paire d'oreilles d'elfe de maison ou transformé en objet ménager.

Le calme était revenu une fois que le professeur Hastet eut commencé à parler. Il retrouvait certains élèves des années supérieures avec lesquels il partageait une certaine intimité au vu de la manière dont ils se parlaient de sujets hors cours. Certains se permettaient même des questions qu'elle jugeait assez cavalières, à la limite de l'impertinence, comme celle de ce grand godelureau qui se nommait Aiken, aux dires du professeur. La réponse de l'enseignant fut intelligente, ne rentrant pas dans l'affrontement mais retournant la pique comme un batteur renvoyait un cognard.

"Le premier mouvement de cours est simple. Métamorphosez moi un verre en une bestiole et ordonnez lui de m'attaquer ou ,pour les pacifistes, de venir me voler mes lunettes."

Comme un acrobate dans un numéro de haute voltige, il enchaîna sur l'entame de son cours, qui allait s'avérer pratique. Clémence était un peu rouillée en métamorphose, mais elle se débrouillait pas mal du tout à Poudlard et avait réussi à décrocher un Effort Exceptionnel aussi bien en BUSE qu'en ASPIC. Mais là, le niveau n'était pas des plus simples pour la première tentative, et elle n'avait pas l'intention de se ridiculiser devant l'auditoire entier. C'est aussi pourquoi elle laissa d'autres élèves se lancer dans l'aventure avant elle-même, et mit à profit ce temps pour faire redescendre la tension et se concentrer. La concentration était la clé en métamorphose: il fallait visualiser le résultat souhaité avant même de lancer son sortilège, et y focaliser sa volonté, surtout si on voulait que le résultat de la métamorphose agisse selon l'intention du jeteur du sort.

Ayant attiré un verre à elle, Higgins le déposa sur sa tablette, et ferma les yeux un instant pour visualiser mentalement son objectif. Un verre. Heu non, elle n'allait quand même pas transformer un verre en un autre verre. Un animal, un petit animal. Et une image lui vint naturellement, du plus profond de son enfance. Avec un léger sourire elle se représenta en esprit l'animal en quoi elle voulait transformer son verre. Les yeux toujours fermé, elle laissait les flux magiques la parcourir, puis les focalisa dans sa main droite, celle qui tenait sa baguette. Elle sentait, elle voyait presque le fourmillement qui la traversait, fourmillement qui n'était que mental, bien entendu.

Le mouvement circulaire qui suivit se déclencha presque de lui-même, la partie consciente de l'esprit de l'étudiante n'avait presque plus à intervenir: sa volonté avait pris le relais, le reste n'était plus que technique. Le verre changea très vite de texture, pour se doter de plumes de couleur fushia et bleue. Une paire d'ailes fines, battant rapidement, se décollèrent de l'ensemble tandis que le pied du verre devenait le bec long et fin de l'oiseau. Clémence essayait toujours de prévoir toutes les étapes de la transformation et d'imaginer quelle partie devenait quelle partie, un peu comme un dessin animé ou comme un film, image par image. Rapidement, un petit colibri voletait sur place devant la tête brune de la jeune fille en lieu et place du verre, et semblait la regarder. Elle lui murmura dans un souffle imperceptible,

- Va mon joli, ramène ton butin...

Et cette dernière phrase était inutile, car le volatile connaissait la volonté de sa créatrice...

Spoiler:

[Note de Nabil : 4.5/10 Vous avez réussi à lier l'animal à vous d'une façon étrange et bien trop instable.]

Du bara Aikenien ? Niallàn fixa l'enseignant un moment et son regard passa de l'étrange sorcier au président du BDE, essayant de l'imaginer en brioche géante. Il fallait avouer que l'idée ne manquait pas de charme, que l'on apprécie le blond ou non. Un peu comme la maison en pain d'épice, en somme. Avec un sourire, la jeune galloise songea un instant à relever le défi de sa soeur, à transformer Hastet en une jolie tasse à thé, toute de porcelaine blanche avec deux cercles irréguliers pour les culs de bouteille qu'il portait sur le nez. Une entreprise impossible, mais qui aurait été divertissante. Encore plus que voir Jeremy jouer les jeunes premiers.

Comme son aînée, le silence lui fit oublier la brioche et les fruits confits et elle se concentra sur le cours qui débutait, prenant quelques notes par réflexe, histoire de bien assimiler l'explication. Un verre en animal. Une attaque. Deux étapes. C'était organisé, clair. Et l'exemple était des plus expressifs. Le cours promettait d'être riche en découvertes, et la sorcière se promis d'observer les diverses bestioles, une fois son exercice terminé, pour en savoir un peu plus sur les autres. Ce genre d'exercice, ça demandait de faire travailler l'instinct. Et la métamorphose en dirait sûrement assez long sur ses camarades pour qu'elle ait une très vague idée de ce qu'ils étaient. Mais avant, il fallait s'intéresser au tp.

La jeune galloise soupira, frôlant le bord du verre de son index pour tenter de le faire siffler. Il fallait qu'elle trouve un animal. Elle aurait bien choisi un primate, un petit singe rapide, dont l'agilité aurait facilité son affaire, mais l'idée avaient déjà été prise et c'était trop ordinaire. Trop évident. Il fallait quelque chose de petit. Pas trop non plus, de la taille du verre. Il fallait qu'elle oublie les autres, qu'elle fasse abstraction de ce qui l'entourait, et même de Deryn. Ce qui n'était pas des plus facile. Le verre de son aînée changea de forme et Niallàn oublia le sien, curieuse de voir ce que sa soeur avait bien pu trouver. Doucement, la bestiole prit forme, et Niallàn étouffa un rire quand elle l'aperçut du coin de l'oeil qui tentait de se faire la belle. Il y avait de tout, et le brouhaha qui avait agité la classe avant que le tp ne débute se faisait de nouveau entendre, n'aidant pas Niallàn, qui soupira de nouveau.

Ce qu'il lui fallait, c'était quelque chose de rapide. D'évident, mais d'original, ça n'était pas en faisant comme tout le monde qu'elle allait surprendre. Il fallait quelque chose de simple, pour que la métamorphose soit réussie. Même si elle parvenait à son objectif, qui était d'attaquer l'enseignant, avoir une arme mi verre mi animale. Un singe, un oiseau. Un poisson nagea même dans son esprit un peu troublé avant qu'elle ne s'ébroue, chassant tout ce qui ne lui était d'aucune utilité. Il fallait une chose, un animal qui soit elle. Qui lui ressemble, qu'elle puisse diriger sans peine. Il lui fallait l'évidence, la trouvaille. Mais quoi ? Qu'est ce qu'elle pouvait bien faire de cet idiot de verre ? Une anguille. Ça se faufilait, c'était gluant, dégoûtant. Elle pourrait s'enrouler autour de sa jambe... La rouquine gronda. C'était totalement idiot. D'une part, ça n'était pas un environnement adéquat pour ce genre de machins. En plus, elle n'était pas sûre qu'une anguille puisse vraiment s'accrocher à la jambe de quelqu'un, comme ça.

Non, une anguille ne pouvait rien faire pour elle. Quelque chose de logique. Quelque chose qu'elle comprenne, qui se déplace avec aisance. Qui blesse sans faire trop souffrir. Un caméléon aurait été bien, pour le camouflage, ce genre de choses. Mais ça pouvait faire du mal à autre chose qu'une mouche ça ? Le peu de fois ou elle en avait vu, ils n'avaient pas bougé d'un millimètre. Un serpent ne lui correspondait pas. Elle n'était pas rampante. Un peu sournoise, d'après Deryn, mais pas du genre à se traîner, se faufiler, s'immiscer. Elle était... Hmpf. Elle était en train d'esssayer de s'imaginer en animal pour aller faire la peau à un professeur qui l'obligeait à faire sa propre psychanalyse. Il fallait qu'elle trouve, et vite. Elle fixa le verre, comme s'il allait lui donner lui-même la réponse qu'elle recherchait et fit nerveusement tournoyer sa baguette entre ses doigts.

Oh... le mouvement de la baguette cessa et l'étudiante leva les yeux vers son professeur, assailli de toute part. Ça n'était pas spectaculaire. Même bêtement banal comme idée. Même tellement ordinaire qu'elle était presque certaine que personne n'y aurait pensé. Et pourtant, même si le cheminement pour trouver sa petite merveille avait été un peu étrange, elle avait trouvé. C'était efficace. Elle avait voulu de l'offensif, de la simplicité et de l'efficacité. Un chat, en plus petit. Comme un rongeur. Pourquoi se fatiguer à chercher ce qui était complexe alors que l'on avait d'autres solutions ? Il lui fallait un rongeur. Un rat. Ou autre chose, si elle avait le temps de trouver une autre petite bestiole du genre. Un rat était parfait. Il n'en donnait pas l'air, mais il était intelligent. Il savait s'approprier ce qu'il voulait, il n'y avait qu'à voir comme ils s'introduisaient dans les maisons pour chaparder ce qu'ils désiraient.

Un rat, c'était vif. Suffisamment peureux pour se planquer, suffisamment agile pour passer sous vos yeux sans que vous puissiez mettre la main dessus. C'était moins rampant qu'un serpent, mais ça n'en était pas moins discret, au ras du sol. Ça pouvait vous rendre fou. Et puis surtout, comment pouvait-elle manquer cette métamorphose ? Qui n'avait jamais utilisé de rat pour ses exercices, à Poudlard ? C'était génial. Juste parfait. Et il était particulièrement facile de s'imaginer un rat. Un tout petit rat de laboratoire, comme on en voyait dans les animaleries magiques et moldues. Fermer les yeux pour vérifier qu'on avait bien toutes les informations et passer en revue la bestiole. La queue annelée, qui s'affinait vers le bout, parsemée de quelques tâches un peu plus sombres que le rose chair habituel. Des poils pas trop courts et fins, d'un gris très clair, voire même avec un peu de blanc, qui permettaient d'apercevoir la peau de l'animal un peu fragile. Elle en avait vu une comme ça, à la Ménagerie Magique. Ça n'était pas difficile. Des oreilles rondes, des moustaches fines et toujours en mouvement. Des pattes aux ongles un peu longs, qui permettaient de s'accrocher pour escalader. Un museau fin, pas trop long, et des dents un peu jaunies. Des yeux sombres, un peu humides. Et il y avait le reste. Les battements du coeur, les côtes qui soulevaient la peau à chaque respiration. C'était cette petite bête là qui allait s'en prendre à Hastet. Cette petite bête là qui allait être à la place du verre.

Elle rouvrit les yeux et frôla le verre du bout de la baguette, se concentrant. Il ne fallait rien oublier. Ne pas se soucier des mouvements autour d'elle et de son futur rat. Ne pas faire attention à ce qui pouvait la déconcentrer. Le verre allait être un rat. Avec la queue et tout le reste. Les oreilles un peu grandes et les moustaches, et cette agitation nerveuse de l'animal effrayé. Le pied s'affina et le corps du verre s'affaissa, fondit en un nouveau volume, quatre petites pattes se détachant du corps qui commençait à se recouvrir d'un duvet grisâtre. McGo' leur avait fait répéter l'opération des dizaines de fois, jusqu'à ce que l'incantation et la procédure s'imprime correctement dans leurs crânes de sorciers. Elle ne pouvait pas manquer son coup. Pas plus que le rat qui résultait de ce premier exercice ne pouvait s'empêcher de remuer, à peine créé.

D'un geste vif, un peu instinctif, Niallàn lui attrapa la queue et le traina devant elle, laissant ses pattes piétiner la table, le prenant avec un sourire dans ses mains en coupe, son index caressant sa tête, puis le grattant derrière les oreilles pour qu'il s'apaise. Ça fonctionnait bien sur Aedd, le chien de Mervin. Alors sur une boule de poil magique, ça devait le faire non ? Le rat tenta une nouvelle fuite, cherchant au moins à se dégager de la main de sa créatrice et Niallàn le fit passer d'une main à l'autre quelques fois, avant d'abandonner. Il fallait diriger la créature par sa volonté. Jouer avec ne faisait pas partie de l'exercice, elle ferait ça quand Isis (le nom qu'elle venait de donner à son verre-rat) aurait rendu Hastet dingue.

Bien. Alors, théoriquement, l'objet métamorphosé devait obéir à la volonté de son créateur, être lié. Théoriquement toujours, il était elle. C'était bien pour ça qu'elle l'avait cherché si longtemps, non ? Pour qu'il se ressemble. Alors elle devait arrêter de s'énerver, de s'agiter. Elle devait oublier tout ce qui parasitait son esprit. Doucement, elle devait travailler, fermer son esprit à l'extérieur. C'était quoi ça ? Elle l'avait lu dans le grimoire de Deryn. Occlumencie. Puis légilimencie. C'était ça en fait. Plus simplement puisque l'autre était soi et que fouiller son propre esprit n'était pas franchement un miracle, mais c'était l'idée. A une touuute petite échelle. Un sourire étira les lèvres de l'ancienne serdaigle et elle sentit la queue d'Isis se raidir pour lui permettre de garder son équilibre sur une main qui bougeait. Ah, au moins, elle était calmée. Doucement, la galloise lui embrassa le calme et se concentra sur son objectif, laissant la petite bête partir à l'assaut de la grosse. Elle devait la mener à bon port sans un mot, sans un geste. La faire avancer vers l'enseignant en évitant tout obstacle potentiels. Isis devrait ensuite grimper sur la chaussure gauche d'Hastet – elle visualisa la droite face à elle – et se glisser sous l'ourlet du pantalon de l'enseignant et grimper, ses petites griffes s'accrochant à la peau pour le chatouiller et le picoter. Qu'elle se fasse plaisir.

Spoiler:

[Note de Nabil : 10/10 Belle métamorphose, je me suis laissé avoir.]