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 Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]
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MessageSujet: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyMar 11 Aoû - 1:11:23

Il était terrorisé.

Ses mains, maladroitement posées contre les pierres sur lesquelles il était assis, étaient moites et tremblantes. Son regard était fuyant, non pas confiant et solide comme il l'était normalement. Ses épaules, elles, étaient voutées comme si elles essayaient de cacher son visage. Il aurait préféré ne jamais en reparler, ne jamais être confronté à cette situation-là à nouveau. Il aurait voulu l'oublier et que elle l'oublie aussi. Emmanuel Perks n'était pas un homme de regrets et de remords. D'ailleurs, il ne regrettait pas vraiment ce qui avait pu se produire cette nuit-là lorsqu'il se donna à une autre. Lucy Ann était disparue depuis de longs mois, Cyanur était là, magnifique, fébrile et complètement sienne pour les quelques heures qu'ils passèrent ensemble.

Mais il regrettait son escapade à Pré-Au-Lard.

De l'avoir vue de l'autre côté de la ruelle. Qu'elle se soit approchée, qu'elle lui parle, qu'elle prenne de ses nouvelles, qu'elle lui rappelle tout ce qui s'était passé et surtout, qu'il lui dise qu'il avait une copine, qu'elle le gifle, qu'elle pleure, qu'elle se sauve en courant.

Tout cela lui rappela qu'il ne pouvait pas garder un secret comme celui-là. À vrai dire, il avait complètement oublier l'épisode jusqu'à l'après-midi de la veille. Il devait en informer Lucy Ann, qu'il le veuille ou non. Et par Merlin, il n'en avait aucunement envie. Le jeune homme avait prit son courage à deux mains et avait envoyé une courte lettre à sa bien-aimée.

Citation :
Love,

Rencontre-moi dans le parc après les cours, nous devons discuter de quelque chose d'important.

Je t'embrasse,

Manu

Le Gallois ne voulait pas lui faire la requête face à face, elle aurait exigé des explications sur-le-champ. Et Manu avait bien besoin de quelques heures pour réfléchir à ce qu'il aurait à lui dire. Il voulait tout lui dire, bien entendu, mais c'était également une question de savoir de quelle manière il lui annoncerait qu'il avait aimé une autre qu'elle durant sa longue absence. Selon lui, c'était justifié, mais il ne voulait pas vivre dans le secret. Peut-être que Lucy Ann serait d'un tout autre avis. C'est d'ailleurs ce qu'il redoutait. Qu'elle se fâche, qu'elle le gifle, qu'elle le traite de tous les noms et surtout, qu'elle le quitte.

*Il ne te reste plus qu'à attendre, mon grand...* , se dit-il , toujours assis sur un muret de pierre, ses doigts venant nerveusement jouer avec le tissu de sa chemise blanche.


Dernière édition par Emmanuel Perks le Lun 24 Aoû - 21:41:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyMer 12 Aoû - 15:05:57

Lucy Ann se rendait au parc, rongeant nerveusement son index gauche. Son gallois lui avait envoyé une missive lui donnant rendez-vous dans le parc, et ce n’était pas dans ses habitudes. Normalement, quand il voulait lui donner rendez-vous ou lui dire quelque chose, il allait la trouver directement, un des avantages de loger sous le même toit de l’université était que l’on pouvait se retrouver assez facilement. Mais là, il lui avait envoyé une lettre, qui ressemblait étrangement au fameux « Chérie, faut qu’on parle », et ce genre de choses n’avait jamais rien de bon. Pour les annonces agréables du style « Chérie, veux-tu m’épouser » on provoquait une surprise ou attendait le moment adéquat, on ne prenait pas rendez-vous. Par contre, pour les choses désagréables telles que « Chérie, je dois déménager à l’autre bout de la planète » et « Chérie, finalement je suis gay », on prend généralement ce genre de pincettes.

Elle avait passé tous ses cours à ruminer, à se demander ce qu’il pouvait bien se passer, pour quel motif son cher et tendre pouvait bien vouloir lui parler à l’endroit même où ils s’étaient retrouvés après sa longue absence non justifiée et s’étaient retombés mutuellement dans les bras ?
Les pires scénarios avaient germés dans son esprit, tous plus affreux les uns que les autres, et la jeune femme préférait ne pas y penser afin de ne pas laisser libre cours à son don pour le drame, ou bien Manu risquait fort de se retrouver unijambiste atteint d’une maladie incurable, gay et ayant trouvé quelqu’un d’autre de mieux qu’elle vivant à l’autre bout du monde…

Elle avait été d’une inattention à toute épreuve durant la journée, allant jusqu’à greffer une racine à la place d’une feuille en cours de botanique. Elle avait mis cela en plaisantant sur le compte d’une mauvaise nuit pour justifier sa boulette, ce qui était passé sans encombre. Effectivement, elle avait l’air à bout de forces depuis quelques temps, les enquêtes du ministère, son travail de fraude pour passer au travers en passant par son double cursus Poudlard-UMA le tout surmonté de l’affaire Morden et des entraînements de Legilimencie qui lui étaient associées… Bref, elle avait souvent la sensation d’avoir tout le poids du monde sur ses épaules, et trainait une mine plutôt morose, qu’elle s’efforçait toujours d’effacer en compagnie de Manu, son petit rayon de soleil. D’une part, elle n’avait pas envie de l’embêter avec ses histoires, et d’autre part il avait cet incroyable effet de toujours réussir à la faire sourire béatement comme une collégienne au bout d’un moment. Mais pas cette fois.

C’est toujours en rongeant ses ongles et l’air préoccupé que la jeune femme arriva au parc, cherchant son homme du regard, qu’elle ne tarda pas à trouver. Il était bien là, à croquer dans sa chemise qui ressemblait fort à un emballage de bonbon qui ne demandait qu’à être retiré… Mais bref, elle s’égarait, voilà qu’elle repartait dans ses divagations guipuresques. Elle n’était pas là pour ça.

Hey, sweetie, fit-elle en l’interpellant avant d’aller l’enlacer et de déposer un baiser sur ses lèvres. Ca va, je te trouve une petite mine, demanda-t-elle d’un air soucieux comme pour détourner le fait qu’elle aussi ne devait pas arborer un air très glorieux. Tu voulais me voir ? Je suis toute à toi, on peut discuter de ce fameux sujet « important », continua-t-elle sans relâcher son étreinte, plongeant son regard dans le sien. Elle se sentait vraiment nerveuse, et la pensée de tenter de s’introduire dans l’âme de son bien aimé pour écourter le suspense lui traversa l’esprit, mais bien rapidement. Il était hors de question de violer son esprit pour assouvir une dévorante curiosité, d’autant plus que sa technique était loin d’être au point !

*Tu débloques complètement ma pauvre fille* soupira-t-elle intérieurement, considérant les pensées outrageantes qui avaient tendance à lui venir en tête ces derniers temps.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyVen 14 Aoû - 3:19:11

Le gallois leva doucement la tête lorsqu'il entendit la douce voix de sa chérie contre ses tympans. Étrangement, son stress se dissipa. Il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer, comment elle allait réagir à la nouvelle et ce qui en découler après leur entretien mais il savait qu'il était uniquement pour lui dire cela et que, d'une façon ou d'une autre, il le lui dirait. Et puisqu'il n'avait aucun contrôle sur ce qui se produirait après qu'il aille avoué son escapade, cela ne valait plus la peine qu'il s'en soucie sérieusement. C'était du passé et maintenant, la balle était dans son camp. Qu'il s'efforce de le lui avouer était tout de même tout-à-fait admirable. Il n'aurait pas supporter de vivre plus longtemps avec les souvenirs de cette soirée, surtout depuis qu'ils avaient refait surface la veille, sans le lui dire. Cela l'aurait dévoré de l'intérieur.

Emmanuel descendit de son perchoir pour venir enlacer sa ben-aimée, la serrant tendrement contre lui tandis que son nez vint trouver sa place habituelle dans le creux de son cou, ses lèvres papouillant doucement la peau qu'elles pouvaient trouver. Elles firent ensuite leur chemin vers les lèvres de l'Anglaise, y trouvant leur confort habituel et tant apprécié, laissant celles-ci lambiner à leur guise avant de briser leur étreinte pour esquisser un fin sourire, son regard plongé dans le sien.

« Ça va. Je suis préoccupé de ces temps-ci et c'est pour cela que je t'ai demandé de venir ici aujourd'hui... », dit-il d'une voix chaude et basse.

Sa chérie toujours collée contre lui, il vint glisser ses doigts dans sa chevelure, ses yeux scrutant son visage d'une façon presque délicate. Il l'observa un long moment, comme s'il avait peur qu'un moment de ce genre de se reproduirait plus avant un bout. Il avait probablement raison d'ailleurs. Il soupira doucement puis guida doucement Lucy Ann vers le muret de pierre où il était assis un peu plus tôt. Lui n'osait pas s'asseoir. Il se plaça ensuite devant elle, tête basse et décida de simplement le dire, sans penser à comment il le dirait, sans penser à quoique ce soit, en fait...

« Je ne sais pas trop comment expliquer ça... Bref, je vais commencer par le début... » Il prit une grande respiration « Quand tu es revenue le printemps dernier, je n'ai peut-être pas été complètement honnête. Durant ton absence, il s'est passé quelque chose avec une fille. Rien de sérieux... Enfin, c'était... Ça s'est passé une seule fois, c'était tout-à-fait spontané, je ne la connaissais même pas. Je l'ai revue hier à Pré-Au-Lard, ça m'est revenu d'un coup... Et je ne voulais pas avoir à vivre avec ça sans t'en faire part. À ton retour, j'ai tout oublié, vraiment. Si cela m'avait torturé, je te l'aurais dit avant. Ta présence a tout effacé... »

Le silence pesait lourd sur ses épaules...

« Je suis désolé, vraiment. » , conclut-il, ses mains posées sur celles de Lucy Ann, ses yeux à la recherche de pardon.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyVen 14 Aoû - 14:02:24

Son homme n’avait vraiment pas l’air à son aise. On aurait dit un mix entre le « Maman, j’ai cassé ton vase » et « Chérie, j’ai perdu toutes nos économies à la bourse », autant dire qu’elle n’attendait rien de très réjouissant quant à la suite du programme, surtout quand il la fit s’asseoir sur le petit muret tout en restant debout… Ca sentait le roussi. Les pulsations cardiaques de la jeune femme s’emballèrent sous le coup de l’appréhension, attendant le verdict d’un œil inquiet

*Gosh, j’ai furieusement envie d’une clope* murmura une petite voix au fin fond de sa tête, alors que le jeune homme commençait son exposé des faits.

Quand tu es revenue le printemps dernier, je n'ai peut-être pas été complètement honnête.
Un pincement s’empara du cœur de la jeune femme. Elle aurait souhaité ne jamais revenir sur cet épisode, le laisser profondément enfoui au fin fond d’une tourbière et ne plus jamais y faire allusion. Mais elle n’avait jamais « payé » pour ce qu’elle avait fait, c’est pourquoi elle ne fut pas réellement surprise de se prendre ce retour de boomerang dans la figure. Et, bizarrement, elle se doutait déjà de quoi il allait s’agir.

Durant ton absence, il s'est passé quelque chose avec une fille
Le mot était lâché. Etrangement, Lucy Ann ne fut pas surprise, durant ladite absence elle s’était faite à l’idée que son homme ne serait sans doute plus tout à fait sien et qu’il y avait fort à parier qu’il comble son absence dans les bras d’autres jeunes femmes. Etrangement aussi, elle se prit ces paroles comme une monumentale gifle en pleine figure. Non, ce n’est pas parce que cette nouvelle ne tombait pas du ciel qu’elle faisait moins mal à la réception. Le pincement se mua en étranglement, son regard se durcit.

Rien de sérieux... Enfin, c'était... Ça s'est passé une seule fois, c'était tout-à-fait spontané, je ne la connaissais même pas. Je l'ai revue hier à Pré-Au-Lard, ça m'est revenu d'un coup... Et je ne voulais pas avoir à vivre avec ça sans t'en faire part. À ton retour, j'ai tout oublié, vraiment. Si cela m'avait torturé, je te l'aurais dit avant. Ta présence a tout effacé
Les explications ensuite. Bien, au moins ça n’a été qu’un égarement passager… Une bien maigre baume pour faire passer cette amère pilule.

En écoutant le discours du gallois, son regard migra vers la pointe de ses chaussures. Pas qu’elles soient immensément intéressantes, mais elle n’avait plus envie de regarder Manu dans les yeux. Peut-être parce qu’elle savait que sinon elle allait se mettre bêtement à pleurer, cruche sentimentale qu’elle était, ou peut-être parce qu’elle savait qu’elle risquait de fondre comme fizzwizzbizz au soleil et tout lui pardonner d’un trait, et cela, elle n’en avait pas envie.

Certes, elle s’était absentée sans prévenir et c’était au départ elle la fautive, et elle était tout à fait prête en revenant à lui dire de tirer un trait sur tout ce qui avait bien pu se passer, de laisser le passé au passé et de recommencer à zéro. Seulement maintenant voilà, elle n’en avait plus envie.
La jeune anglaise se sentait blessée en son for intérieur, et comme n’importe quel animal blessé, elle avait envie de charger le responsable, de lui faire payer. Et malheureusement pour lui, il venait de planter un énorme cumolonimbus en plein dans la dernière parcelle de ciel bleu qui restait dans l’existence de la jeune femme, ce qui n’allait pas manquer de rajouter une surtaxe à l’addition.

Mais pour le moment, le jeune homme n’allait pas encore récolter la tempête qu’il venait de semer. Il faillait encore quelques instants pour que la pleine mesure de ses paroles germe en Lucy Ann. Quand il eût fini, elle releva simplement la tête vers lui, les sourcils froncés, et lui demanda d’une voix froide :

C’était qui ?

La seule question qui l’obsédait pour le moment. Il avait beau être désolé et tout le tintouin, il n’empêche qu’il avait tout de même couché avec une autre, que ses lèvres avaient été se vautrer sur celles de la première greluche venue, sans parler des autres parties de son anatomie auxquelles elle ne voulait même pas penser, et là tout de suite elle le détestait pour ça. Qui sait, s’il lui donnait en pâture une autre personne à détester, l’orage en serait peut-être moindre… Ou pire, quand on rajoute du négatif sur du négatif on peut finir par obtenir du positif, ou bien de l’encore plus négatif. On ne sait jamais, de toute façon l’arithmétique et elle, ça avait toujours fait deux.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyVen 14 Aoû - 20:07:30

Emmanuel n’avait pas vraiment prêté attention aux réactions de Lucy Ann pendant qu’il énonçait son discours. Il ne voulait rien oublier, il voulait le dire d’un coup comme ça, ce serait fait, plus besoin de regarder en arrière. Il avait tout dit d’un trait, pausant lorsqu’il sentait qu’il en avait besoin, mais préférait en avoir fini. Ce n’est qu’en cessant de parler et en levant les yeux vers ceux de celle qu’il aimait qu’il osa observer son comportement. Elle ne semblait pas choquée ou surprise, probablement qu’elle s’attendait à quelque chose du genre. Après tout, pas que c’était inévitable mais il cru réellement, pendant ces quelques mois, qu’il ne la reverrait plus jamais. Et, à 19 ans, on ne fait pas sa Pénélope, à attendre patiemment le jour où son bien-aimé reviendrait. Non, on passe par-dessus, on voit le monde.

Cependant, même si elle ne le laissait pas particulièrement paraître à l’instant, le Gallois sentait qu’elle n’était pas du tout heureuse. Comme si l’air c’était davantage alourdi autour d’eux, comme si il pouvait sentir sa frustration, sa déception, sa colère. Les épaules du jeune homme se voutèrent un peu. Il sentait une tempête se préparer et ce n’était pas la température…

Puis elle lui posa la seule et unique question à laquelle il n’avait pas pensée…
La personne concernée.

Il se rappela ensuite qu’il y avait peut-être une raison pour que son inconscient lui dise d’oublier de mentionner la personne avec qui il avait eu cette aventure. Certes, elle ne la connaissait probablement pas, elle ne l’avait possiblement jamais vue de sa vie, même.

Mais elle avait quinze ans.

Emmanuel se mordit doucement la lèvre inférieure, ses doigts quittant ceux de Lucy Ann. Oh, elle ne serait pas heureuse… Comment le lui annoncer ? « Chérie, j’ai couché avec une fille de neuf ans ta cadette… ». Non, ce n’était pas une formule gagnante… Mais que pouvait-il dire d’autre ? Il ne voulait surtout pas lui mentir.

«Tu ne la connais probablement pas… Elle n’est pas à l’université, c’est… » Il hésita « C’est une fille de Poudlard. Cyanur, qu’elle s’appelait. Je crois qu’elle était en… en cinquième, en sixième, je ne sais plus trop… »

Il était foutu.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyDim 16 Aoû - 16:20:17

Un vieil adage à la *** stipule que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit : c’était faux, la preuve, elle venait de s’abattre à deux reprises sur la jeune femme qui n’en demandait pas tant.
Elle resta quelques instants immobile, le regard dans le vide, le temps que l’information soit assimilée correctement et qu’elle soit bien sure que ce que ses oreilles venaient d’entendre était juste. Malheureusement, son audition était bonne, les paroles du gallois avaient été claires, il n’y avait pas plusieurs interprétations possibles : il l’avait bel et bien trompée avec une fille de presque dix ans sa cadette. Une jeune fille à qui elle pourrait tout à fait enseigner cette année, qui était assez jeune pour qu’elle puisse se venger à coup d’heures de retenue ou de récurage d’enclos de scrout à pétard… Et même assez jeune pour se venger de Manu en le faisant coffrer pour détournement de mineure. C’était pitoyable, tout à fait.

Sur le moment, Lucy Ann ne savait plus trop à quel saint se vouer, le cerveau comme pris dans une essoreuse à salade, tournant à 100 à l’heure, passant en un éclair au cocasse de cette situation très vaudevillesque à l’épouvantable coup qu’elle venait de recevoir et qui pouvait très bien se résumer en « s’il va déjà voir des minettes de 10 ans de moins alors que je n’ai pas 25 ans, qu’est ce que ça va être à l’avenir ! ».
En effet, elle avait beaucoup tiqué au début de leur relation sur le fait de fréquenter un garçon de plusieurs années son cadet, mais était toujours passé outre, enfouissant ce « léger détail » sous la montagne de sentiments acidulés qu’elle éprouvait pour ce garçon en question, n’oubliant pas de culpabiliser de temps à autres.
Et voilà qu’elle se prenait ce revers de l’existence en pleine face, façon « héhé, tu t’y attendais pas à celle là ma vieille ! », la faisant se sentir du même coup incroyablement blessée, vexée, jalouse, mais aussi vieille et moche et en-dessous de tout.

*Non mais attends un peu ma fille… Vieille et moche, toi ? Moche, bon encore ça peut se discuter, mais tu ne vas pas te mettre à complexer sur ton âge ? C’est lui qui débloque en allant défricher des champs de jeunes pousses qui n’ont peut-être même pas encore eu leurs premières règles, toi t’es encore loin de l’hospice !*

Prise d’un léger vertige, la jeune femme éclata de rire, pliée en deux, son front touchant quasiment ses genoux. Non, elle n’en avait vraiment pas envie, tout ceci n’avait rien de drôle, mais ses nerfs, sous la pression, semblaient souffrir de quelques réflexes incontrôlables. Elle sentit également les larmes lui monter aux yeux, que ce soit de rire, d’émotion, de chagrin, peu importe, elles n’avaient rien à faire là, et furent rapidement balayées d’un revers de la main. Saletés, on avait beau les virer, il en restait toujours au coin de l’œil… Tiens, elle ne riait plus en attendant.

L’étudiante se redressa, étirant son dos avec lassitude et soupira, ne cherchant même pas à camoufler ses yeux qui avaient pour le coup sérieusement rougi. Elle se sentait totalement désemparée, hésitant entre le fait de taper sur Manu juste pour passer ses nerfs, se transplanter le plus loin possible en terre inconnue ou bien rester ici pour éclaircir la situation avant de passer aux autres éventualités par la suite, parce qu’elle ne supporterait pas d’avoir d’autres questions lui brulant les lèvres. Battons le fer pendant qu’il est chaud, avant de penser à battre autre chose.

Elle énonça alors, d’une voix qu’elle voulait calme mais qui était en fait tremblante :
Et tu ne pouvais pas me dire ça quand on s’est retrouvé ? Tu vas me dire que quand on a parlé de ce que tu avais fait pendant mon absence, tu avais totalement oublié le fait de t’être envoyé une écolière, que ça t’était totalement sorti de la tête, pouf ! Comme ça ? Mais tu me prends pour une conne ou quoi ? Qu’est ce que tu me caches ? Tu as continué de la voir après mon retour ? T’es amoureux ?

Elle avait prononcé des derniers mots sur un ton quasi méprisant. Oui, elle ne voyait que ces deux raisons pour expliquer le fait que le jeune homme ne lui en parlait que maintenant, ayant projeté en premier lieu de ne jamais aborder le sujet mais finalement poussé par cette petite voix appelée conscience, il avait du cracher le morceau. A moins qu’il ait subi une attaque d’oubliator lui ayant escamoté la mémoire temporairement, pendant qu’on y était…
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyLun 17 Aoû - 23:41:32

Autant la tempête se préparait un peu plus tôt, autant elle était sur le point d'éclater maintenant qu'il l'avait éclairée. À n'importe quel moment, elle pourrait se mettre à crier, le ruer de coups, pleurer comme une Madeleine et tout ce qui accompagnait le sentiment de trahison et de profonde déception dont il l'avait affligée. Il pouvait facilement s'imaginer tous les sentiments qu'elle pouvait ressentir à ce moment-là. Certes, personne ne l'avait jamais trompé avec quelqu'un qui avait dix ans de moins que lui, il en avait dix-neuf. Mais il savait que ce qu'elle vivait était semblable à l'enfer qu'il avait vécu à chaque jour pendant les longs mois de son absence dont il n'avait jamais été averti au préalable. Et étrangement, cela lui apportait une certaine satisfaction. Une satisfaction malsaine, cruelle, amère.

Cet élan de cruauté et de revanche lui fit peur; il n'était pas de ceux qui ressentait ces pulsions, ces envies, cette folle satisfaction à chaque jour. Il n'aimait pas voir les gens pleurer, il n'aimait pas voir les gens souffrir mais là, juste là, son cœur se tendit et sa tête lui dit qu'elle récoltait ce qu'elle avait semé, qu'elle méritait cette tristesse. Le jeune homme glissa ses doigts dans ses propres cheveux, fermant les yeux pour un instant.

*Manu, ressaisit toi... Elle devait partir, elle devait te quitter sans dire un seul mot, elle devait te laisser seul à te torturer l'esprit...*

Tous ces souvenirs refirent surface, les uns après les autres. Son esprit lui avait joué de vilains tours, il avait passé son temps à s'imaginer les scénarios les plus horribles, les plus douloureux. Il s'était blessé physiquement comme moralement pour oublier à quel point il aimait cette femme. Déjà qu'il avait une confiance en lui des plus chancelantes et sensibles, il est inutile de mentionner que celle-ci avait prit un coup dur cette fois-là. Et aujourd'hui, à l'heure où les squelettes sortent du placard, c'était encore plus douloureux.

Il la sentait qui perdait le contrôle de ses émotions. D'abord, elle rit, ensuite, elle essuya quelques larmes qui traînaient sur ses joues. Le gallois était partagé entre les essuyer ou faire en sorte qu'elles s'accumulent. Cette cruauté qui lui était nouvelle l'effrayait avec chaque mauvaise pensée qui surgissait. Il préférait ne rien faire. Alors qu'elle recommença à parler, les yeux d'émeraude de Manu s'élevèrent pour se plonger dans ceux de Lucy Ann, son regard à la fois amer et profondément désolé. Il ne voulait pas l'écouter, mais ses oreilles captaient chaque son avec précision et son cerveau analysait les mots pour former des phrases concrètes.

« Tu ne comprends pas... » dit-il doucement, sentant ses doigts se serrer contre le tissu de ses pantalons.

Il espérait seulement que lui garderait le contrôle de ses émotions en parlant...

« Tu ne comprends pas la situation, tu ne l'as pas vécue. Tu n'as pas vécu les heures de questionnement, d'abus, de douleur, d'idées tortueuses, d'enfer, de saletés de suppositions qui m'ont empêcher de dormir pendant des jours à la fois. Tu ne comprends pas que quand je t'ai vue cet après-midi-là dans le parc, la dernière chose à laquelle je pensais, c'était à cette histoire d'un soir. Tu ne comprends pas que c'était ma vie qui recommençait et que je ne voulais pas la ruiner à nouveau. Même si la première fois, c'était entièrement de ta faute, si je me négligeais, me blessais. Je ne ressens rien pour cette fille, absolument rien! Et tu ne comprends pas que j'ai voulu te le dire aujourd'hui pour que l'on passe par-dessus, pour que nous puissions être heureux. Pour vivre avec mes remords le moins longtemps possible. Je l'ai revue hier à Pré-au-Lard, ça m'a rappelé ce soir-là, et c'est tout. Je veux seulement... »

Un sanglot étouffa son discours qui semblait s'être enflammé; il parlait de plus en plus fort, de plus en plus vite. Il était épuisé, à bout de nerfs, fâché, déçu, attristé. Le jeune homme glissa ses mains tremblantes contre son visage et soupira avant de recommencer, poings serrés.

« Je veux seulement en finir avec ce cauchemar. Je veux être heureux, une fois pour toutes. Je croyais que tu comprendrais. Je croyais que tu voudrais être celle qui me rendrait heureux. »

Il la regarda dans les yeux, son regard implorant à la fois son pardon et espérant qu'elle le demande aussi.
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyMar 18 Aoû - 22:17:45

La damoiselle en détresse regardait le jeune homme dans un état non moins glorieux avec des yeux ronds comme des soucoupes à thé, en proie à une dichotomie digne des cookies chocolat noir aux pépites de chocolat blanc : d’un côté, elle voyait son chéri patraque, en train de lui faire une déclaration d’amour étrange – mais qui n’en était pas moins une quand même – et elle avait envie de le prendre dans ses bras, de lui dire qu’elle l’aimait plus que tout, qu’il n’y avait plus qu’à tirer un trait sur le passé et tout oublier, et le consoler en l’inondant de baisers. De l’autre, il y avait de garçon qu’elle identifiait vaguement comme ayant été son homme mais qu’elle ne reconnaissait plus, et qui lui annonçait tout de go qu’il l’avait cocufiée, et qu’après tout c’était sa faute et qu’elle l’avait bien cherché, et auquel elle avait une furieuse envie de balancer un gigantesque coup de pied dans les patracitrouilles (ce qu’elle ne fit pas, une petite voix réussissant tout de même à lui susurrer qu’il se pourrait que ces petites choses servent encore à quelque chose un jour).

Les deux sentiments étaient assez forts pour se contrebalancer l’un l’autre, la faisant se sentir pendant le temps de parole de Manu comme une omelette norvégienne : une couche de glace surmontée d’une meringue en train de flamber, sans réussir à identifier qui était glacé de qui était en feu. Bref, un sacré bordel dans la tête et le cœur de Lucy Ann, qui avait l’impression au final d’être perdue sans patins à glace au milieu d’un immense lac gelé, ne sachant quelle direction prendre ni à quel rebord se raccrocher pour ne pas se casser la figure, ce qui finirait inévitablement par arriver.

Malheureusement, il s’avéra que la tentation de faire la guerre était plus forte que celle de faire l’amour, sans doute l’argument du « je t’ai trompé avec une fille de 10 ans de moins » pesant plus dans la balance que celui des sentiments sincères, et la jeune femme s’engouffra toute entière sur le chemin belliqueux. A ce qu’il parait, l’enfer est pavé de bonnes intentions, mais là il n’en était rien, tout ce qu’elle réussissait à ressentir était de la souffrance, et le désir profond de le renvoyer au centuple dans le visage du jeune homme pour le lui faire payer, lui l’infâme, le traitre, le coupable infidèle.

Quelqu’un d’illustre a même dit un jour « Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels », c’est dire…
Non, elle ne voulait pas le rendre heureux. C’était tout le contraire.

Non effectivement, je ne comprends pas, commença-t-elle d’une voix calme. Je ne comprends pas comment tu peux oser me sortir des salades pareilles et penser que tout finira en happy end, qu’on se mariera et qu’on vivra heureux jusqu’à la fin de nos jours ! Mais tu me prends pour qui sérieux ? Le ton avait radicalement changé, s’étant durci en un éclair, telle la goutte d’eau passant à travers un freezer.
Tu te pointes, tu m’annonces que tu t’es envoyé une ado prépubère et en plus tu me balances que c’est de ma faute, parce que c’est moi la vilaine pas belle qui t’a laissé tout seul ? Bouhouhou, pauvre chou, j’en verserais presque une petite larme, fit-elle en s’essuyant une goutte de liquide lacrymal fictif au coin de l’œil.
Mais aies au moins les couilles de me dire la vérité, bordel! Au lieu de me sortir un étalage de prétextes à la mord-moi-le-nœud ! Oui je me suis barrée, oui je t’ai fait du mal, on en a déjà parlé, je me suis excusée de toutes les façons possibles et imaginables, et toi tu te sers de ça comme une prétexte bidon pour tes conneries… Ca sera quoi la prochaine fois : Chérie, j’ai pas rangé mes chaussettes sales, mais oublie pas que tu m’as abandonné… Non, on ira pas manger chez ta mère dimanche, tu ferais pas ça à celui que tu as osé abandonner !

Nan mais sérieux, c’est n’importe quoi cette histoire, c’est… C’est…
La jeune femme peinait à trouver ses mots, totalement embrouillée dans ses sentiments. Finalement tu aurais peut-être mieux fait d’y rester avec ta gamine, apparemment vous avez le même maturité niveau raisonnement et sens des responsabilités !

Non bien évidemment, elle ne pensait pas ça, mais le coup du « de toute façon c’est de ta faute » avait du mal à passer, comme l’horloge dans le gosier de l’autruche dans ce vieux dessin animé des années 30.
Elle s'était redressée comme un vieux ressort, et sous l'effet de la colère elle s'était reculée et avait enfoui ses poings serrés dans ses poches, les crispant au point de sentir ses ongles mordre sa paume.

Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ;
toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ;
le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ;
mais s’il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux
Alfred de Musset
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyMer 19 Aoû - 1:53:38

Une bonne gifle du revers de la main lui aurait fait mille fois moins mal que la longue tirade. Non seulement elle faisait mal à ses sentiments, mais elle faisait surtout mal à son orgueil d'homme. C'était beaucoup faire, pour Emmanuel, d'étaler ses sentiments comme cela, à la vue d'une prédatrice potentielle avec l'espoir qu'elle comprendrait ce qu'il voulait dire, qu'elle réaliserait qu'il tentait – peut-être un peu maladroitement- de lui dire qu'il l'aimait vraiment et que cette aventure d'un soir était si peu importante qu'il l'avait vraiment oubliée. Il espérait qu'elle voit que ce qu'il racontait était vrai – parce que c'était vrai – et non pas quelque excuse pour pouvoir retrouver son confort. S'il n'avait pas voulu qu'elle en sache quoique ce soit, il ne lui aurait pas annoncé.

Et là, elle pilait, crachait, jurait dessus sans aucune retenue. Elle l'humiliait, lui faisait amèrement regretté la décision qu'il croyait noble de lui dire ce qui s'était produit, lui faisant même regretter pendant un instant qu'il l'aimait de tout son être. Bien entendu, cet élan de haine fut vite balayé, mais reste que pendant ces quelques secondes, il aurait préféré la détester. Son sarcasme lui brisait le cœur et ne faisait que jeter un combustible quelconque sur le feu haineux qui grandissait au creux de sa cage thoracique, et ce bien malgré lui. Car autant Emmanuel Perks était capable de retenue, d'un calme et d'une patience exceptionnels, Lucy Ann était en train de le pousser à bout. Il se sentait comme le tableau de classe sous ses ongles.

Sa dernière remarque eu l'effet d'un coup de poing, d'une balle, d'une bombe. Il ne se sentait plus aussi humilié, mais son thermomètre à frustration et à colère venait d'atteindre l'une des températures records. Il sentait qu'il n'avait plus tout à fait le contrôle, il se sentait devenir une proie à ses envies destructrices.

Lauching bomb in three, two, one...

« Mais t'es vraiment conne ou quoi? T'arrive pas à faire entrer dans ta p'tite tête que je pourrais possiblement être en train de te dire la vérité, hm? Non? Tu es simplement trop égoïste et orgueilleuse pour admettre que c'est toi qui a tort et que j'ai essayé, en vain il semblerait, d'être un gentleman. Je me casse pas suffisamment en mille morceaux à ton goût, c'est ça? Miss en veut plus? Miss voudrait que je me laisse marcher sur les pieds, que je baisse la tête et que j'acquiesce sans donner mon avis, sans avoir le droit de m'expliquer? Je t'ai tout dit, sincèrement, et tu t'en contrefiches. »

Il parlait fort, son regard ne savait plus trop où se poser, voyageant frénétiquement entre ceux de Lucy Ann, le sol, le ciel... Ses mouvements étaient chaotiques, tentant le plus possible de contrôler sa colère, ses ongles perçant l'épiderme de sa paume tant ses poings étaient serrés. Il sentait même quelques gouttes de sang couler contre ses doigts.

« What the fuck do you want me to say, Lucy Ann? What the hell do you want me to be, to think? I can't fucking lie to your face to make you happy, I'm not like that. Why can't you bloody understand that I'm saying the truth? Or do you find it amusing to be a goddamned bitch with me... What do you want from me? Just tell me, for Christ's sake! » *

Et entre ses cris, il sentit une larme couler le long de sa joue.
Il ne voulait pas la perdre.

[Hj: * Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Lucy Ann? Que veux-tu que je sois, que je pense? Je ne peux pas te mentir en plein visage pour te faire plaisir, je ne suis pas comme ça. Pourquoi tu ne peux pas comprendre que je te dis la vérité? Ou bien, ça t'amuse d'être une chienne avec moi. Qu'est-ce que tu veux de moi? Dit-le moi, pour l'amour de Dieu <--- Tout ça, c'est sans les jurons niarkhéhé ]
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyVen 21 Aoû - 18:12:17

Elle le regardait s’énerver, s’agiter dans tous les sens, ressentant une certaine satisfaction perfide à le voir se mettre dans tous ses états. Il n’y avait pas de raisons qu’elle soit la seule à en prendre pour son grade, après tout ! Cependant, les mots qui sortaient de sa bouche la brûlaient comme si elle se trouvait sous une pluie d’acide.

Elle entendait sa souffrance, son mal-être, qu’il avait envie de mettre un terme à cette situation venimeuse, même s’il ne l’exprimait pas exactement en ces termes. Et quelque part, elle culpabilisait, elle s’en voulait de lui infliger tout ceci, alors qu’il lui suffirait de se calmer et de dire « stop » à tout ceci…
Malheureusement, sa propre souffrance agissait comme un écran paralysant, si une petite voix dans sa tête lui ordonnait de tirer un trait, qu’il fallait arrêter la séance de torture pour tous les deux, elle s’en sentait parfaitement incapable, ne pouvant pas voir plus loin que le bout de son propre mal-être, le tout surmonté de visions extrêmement désagréables : les lèvres de Manu en train d’embrasser une autre, les mains de Manu en train d’en caresser une autre, allant chercher sa peau sous les vêtements…
Une pure séance de masochisme, mais elle ne pouvait pas faire autrement, comme si son esprit se délectait de lui faire affronter l’affreuse vérité en version visuelle.

Malheureusement, il y avait autre chose qui la tracassait, peut-être même plus que ces visions cauchemardesques, une question existentielle: était-il sincère dans ce qu’il disait ?
C’était vrai, après tout il l’avait trahie, trompée avec une gamine, pouvait-elle encore lui faire confiance ? Ne lui racontait-il pas des salades histoires de faire passer la pilule plus facilement ?
Et puis, même en admettant qu’il croie réellement ce qu’il racontait, était-il assez mature pour le comprendre ? Peut-être qu’il était persuadé de penser ce qu’il disait, mais qu’au fond il n’en était rien… Peut-être que sa tête lui dictait quelque chose, mais que son corps encore autre chose en l’envoyant se taper une gamine ?

Elle était perdue, frustrée et en colère, et comme bon nombre de personnes dans ce genre de situations, elle prit une décision stupide. Oui, elle avait bien un moyen de savoir de façon radicale et définitive ce qu’il avait REELLEMENT dans la tête… Il lui suffisait d’aller se servir elle-même !
Bon, ses capacités en Legilimencie étaient loin d’être parfaites, mais elle se sentait dans un tel état de rage et de colère qu’elle se sentait tout à fait de taille à maîtriser le concept « manier son esprit comme une arme ». D’ailleurs, heureusement que ce n’était qu’au stade de concept, car si cela avait été au sens propre il y avait fort à parier que le gallois aurait déjà fini en apéricubes pour hippogriffes.

Plongeant son regard dans celui du jeune homme, sans ciller, elle se concentra pour essayer de pénétrer son esprit par effraction en forçant ses miroirs de l’âme…
Et comme pas mal de décisions prises sous le coup de la colère, elle ne se rendit compte que trop tard qu’elle n’avait pas eu l’idée du siècle : Non seulement, son manque d’expérience en la matière l’empêcha de voir quoi que ce soit, mais son agitation émotionnelle lui renvoya violemment sa tentative en pleine face. Elle avait l’impression d’avoir lancé une balle de ping pong et de s’être ramassé un ballon de basket dans la tête.

La migraine qu’elle récolta la fit plisser les yeux en lançant un juron fort peu élégant, et un léger vertige la fit s’agenouiller en se pressant les tempes.

Va te faire foutre Manny, la ferme! Arrête un peu de raconter de la m****, ça changera! grogna-t-elle d’encore plus méchante humeur, si c’était possible. Avait-elle loupé son coup parce qu’elle n’était pas douée, ou bien parce que le jeune homme avait tant de choses à cacher qu’il s’était entraîné à bloquer son esprit à l’avance ? Oui, la seconde théorie était tout à fait stupide, mais on pourrait tout à fait adapter le proverbe « chien affamé n’a point d’oreille » en « femme excédée n’a point de cervelle ».

Juste le temps pour elle de se libérer de ce piège qu’elle s’était elle-même lancé, et elle pourrait attaquer de nouveau…
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyVen 21 Aoû - 23:16:24

Emmanuel glissa lentement ses mains contre son visage puis jusque dans ses cheveux, yeux clos. Cela lui avait fait tant de bien, de crier un peu, de se fâcher. Mais il était exténué. Les confrontations avaient une façon de lui siphonner toute son énergie. Peut-être était-ce parce que ça lui arrivait si rarement. Il sentait ses doigts trembler, son souffle s'alourdir, quelques larmes glisser le long de ses joues. Il se sentait beaucoup mieux, comme si on avait soulevé un énorme poids de sur ses épaules. Cela faisait déjà quelques mois que l'étudiant traînait cette frustration avec lui et qu'elle pourrissait à l'intérieur de lui. Il était grand temps de la laisser aller un peu. S'il gardait toute cette douleur pour lui-même, cela le consumerait. Il deviendrait un être aigre et haineux. Déjà qu'en ce moment, il l'était déjà trop à son propre goût. Certains diraient que se fâcher est quelque chose de normal pour l'être humain, que c'est parfois même sain. À cela, Manu répliquerait que si l'on est véritablement en paix avec nous-même, la colère et l'amertume sont complètement inutiles.

Ces quelques secondes de vide intérieur lui avaient fait le plus grand bien, mais il doutait fort que son monologue avait eu le même effet sur l'anglaise. Il l'avait vu flancher alors qu'il lui avait crié tout ce qu'il ressentait. Pourquoi s'obstinait-elle à ne pas le croire, à douter de ses paroles? Pour lui, la situation était bien simple. Elle était partie, il était seul et ne croyait pas qu'elle allait revenir, elle est revenue, il était heureux et ne voulait pas briser le moment avec un « Chérie, durant ton absence, j'ai couché avec une cinquième année ». C'était tout. Si les rôles étaient inversés... Hm... Maintenant qu'il y pensait, lui non plus n'en serait pas particulièrement enchanté. Mais il aurait mieux réagi qu'elle, c'était certain! Il l'aurait boudée pour quelques jours, mais c'est tout. Pas de drame, pas d'engueulade magistrale...

Enfin, il croyait.

À peine le gallois eut-il ouvert les yeux qu'il sentait le regard noisette de sa bien-aimée plonger dans le sien. En fait, il se sentait comme une proie devant un prédateur affamé. Son regard n'était pas celui de celle qu'il aimait plus que tout au monde. C'était un regard agressif, à la limite de la méchanceté. Il ne fit que supporter son regard, sentant le calme lui revenir bien qu'il bouillonnait encore à l'intérieur. Il ne su pas trop quoi penser en la voyant tomber sur ses genoux, visiblement irritée par quelque chose et prise d'un violent mal de tête. Il fit un pas vers l'avant et s'apprêta à s'agenouiller à ses côtés mais se ravisa aussitôt qu'elle ouvrit la bouche.

« Fuck off... »

Ses dents étaient serrées. Non, il n'était pas heureux...

« Je peux pas croire que tu agisses comme ça, comme une enfant. Tu obsèdes... Pourquoi tu ne veux pas me croire? Tu as trop peur d'admettre qu'au fond, tu as tort? »

Le Gallois se tourna, maintenant dos à Lucy Ann, les poings aussi serrés qu'ils l'avaient été un peu plus tôt. Ses propres mots et injures n'avaient été qu'un pauvre remède à toute la fureur qui l'habitait. Il hésitait entre commencer à marcher ou rester et voir si cela mènerait vraiment à quelque chose.

Il resterait... Encore un peu...
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptySam 22 Aoû - 19:14:46

Etait-ce la migraine ou bien autre chose, mais elle sentait les larmes lui monter à nouveau aux yeux, mais pas question de pleurer comme une cruche, elle ne lui donnerait pas la satisfaction de se conduire comme une héroïne de série B éplorée, un peu de dignité que diable !
Elle se concentra donc, laissant tomber les joies du bidouillage de l’esprit en abandonnant l’Occlumencie pour une bonne vieille technique de respiration par le ventre.

Quelques secondes à se concentrer sur son diaphragme, et elle avait réussi à refouler les vilaines intruses salées au fin fond de leurs glandes d’origine, elle pouvait à présent se relever en toute fierté, malgré la migraine qui continuait de bourdonner entre ses deux oreilles.

L’attitude du gallois avait eu pour effet de la mettre définitivement hors d’elle, le coup de l’émotion passé ne restait plus que la rogne pure. Elle avait toujours su que l’amour avait une tendance certaine à rendre con en plus d’aveugle, mais elle n’aurait jamais cru voir le prince charmant se métamorphoser en crapaud à une telle vitesse. Même (surtout !) Hastet n’aurait pas réussi une transformation aussi spectaculaire.

Non mais pour qui se prenait-il celui-là, pour lui donner des leçons ? C’est vraiment Ste Mangouste qui se fout de la charité !
L’entendre proférer de tels propos l’aurait certainement fait tomber par terre, si elle n’y était pas déjà. Les quelques secondes qu’elle avait passé à se ressaisir avaient suffit à faire évaporer toute trace d’humidité en faisant monter le mercure. Elle voyait désormais rouge, et lança un regard tout sauf amical à sa future/ex/actuelle (rayez les mentions inutiles) moitié qu’elle aurait bien brisé en morceaux.

Non mais écoutez-moi ça ! Môssieur se permet de donner des grandes leçons de morale ? C’est TOI vas draguer dans les bacs à sable, ensuite tu me mets ça sur le dos, et pour finir c’est MOI qui agit comme une enfant, et qui ai tors ? FUCKING ASSHOLE ! cracha-t-elle en le poussant violemment vers l’arrière.
Elle était maintenant légèrement essoufflée, et sentait que son baromètre était loin de baisser, ses doigts la démangeaient dangereusement, elle avait réellement envie d’en venir aux mains… Mais une petite voix dans sa tête lui soufflait que même s’il avait probablement mérité de se faire traiter en punching ball, il valait mieux éviter d’en arriver à de telles extrémités, surtout pour ne pas en venir aux baguettes dans un moment d’égarement du à une surenchère de la violence. Elle préféra donc capituler intérieurement et aller passer ses nerfs ailleurs, là où elle ne risquerait de nuire à personne, non sans lancer un rageur MINABLE! en se saisissant de sa baguette juste avant de disparaître dans un « Pouf » de transplanage
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MessageSujet: Re: Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ]   Sous un ciel assombri [Pv Lucy Ann] [TERMINÉ] EmptyLun 24 Aoû - 21:41:07

Il était déjà arrivé que les deux tourteraux ne soient pas d'accord et qu'ils en viennent à se bouder, s'ignorer pour quelques heures, mais sans plus. Il faut dire que les jeunes gens ne s'étaient jamais vraiment engueulés, du moins, pas avec autant de force. Mais jamais ils n'avaient discuter de quelque chose d'aussi « grave » et « important » que cela. Le gallois regrettait maintenant amèrement d'avoir eu l'idée d'être honnête et de parler de son aventure avec Cyanur à sa bien-aimée. Il n'avait jamais aimé une femme de la même façon qu'il aimait Lucy Ann, mais, à ce moment précis, il ne détestait personne plus qu'il ne la détestait. Il lui en voulait d'être si incompréhensive, de ne penser qu'à elle-même, d'être si égoïste dans cette histoire, du début à la fin. Il voyait de moins en moins en quoi il avait tort. Après tout, il avait eu la décence de le lui dire.

Bon, fallait plus que ça, pour rendre la situation pire encore. Elle le poussait, le traitait de tous les noms possibles. Il en avait vraiment marre, vachement marre.

Il ne laissa pas le temps à Lucy Ann de le pousser complètement qu'il attrapait ses poignets entre ses doigts, la regardant droit dans les yeux alors qu'elle terminait de lui lancer des injures. Il était étrangement froid, d'une façon qui était encore plus particulière que de le voir fâché. Emmanuel était quelqu'un de passionné, de vivant. La froideur n'était clairement pas coutume chez lui. Ses doigts serraient la peau de l'Anglaise de plus en plus fermement. Il ne voulait pas la blesser mais il voulait lui faire savoir qu'elle n'était pas la seule qui pouvait sortir ses griffes.

Il la repoussa à son tour avant de lui faire dos à nouveau, marchant vers l'université tandis que sa brève façade d'impassibilité se dissipait, laissant place à une rage et à une frustration qui lui faisait peur. Oui, qu'elle parte, le plus vite possible... Il ne voyait plus clair. Aussitôt eut-il entendu le bruit distinct de quelqu'un qui transplanait, ses barrières se mirent à tomber, une à une. De chaudes larmes remplies d'amertume coulaient le long de ses joues, le muscle de sa mâchoire était visiblement serré et ses ongles, une fois de plus, trouvèrent refuge au creux de la paume du Gallois. Mais il ne parviendrait pas à se retenir encore longtemps...

Il en avait assez de se poser des questions. Là, il voulait frapper quelque chose. Malheureusement, la seule chose qui se trouvait à sa disposition était un mur de pierre bien solide. Tant pis pour ses doigts...

Le Gallois ne se souvint même pas du coup qu'il donna au mur de pierre devant lui, mais la vision de ses jointures complètement ensanglantée et la sensation brûlante de la douleur, de sa peau charcutée par la pierre lui rappelait qu'il avait complètement perdu le contrôle. Il avait mal à la gorge d'avoir crié trop fort.

Emmanuel tomba lourdement à genoux, son front se collant à la surface froide de la pierre qui, après l'avoir fait souffrir, lui permettait de se reposer, le rassurait. Le jeune homme haletait, visiblement épuisé, yeux clos, larmes aux joues.

Il espérait que la guerre se terminerait là...

[Topic terminé ]
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