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 Oiseaux à papotes [Law]
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MessageSujet: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyDim 9 Aoû - 5:16:28

On apprenait beaucoup de choses à l'UMA. A savoir éviter les autres étudiants qui fonctionnaient au radar au petit matin, ceux qui avaient trop bus en fin de soirée, ceux qui pleuraient dans la nuit et ceux qui riaient dans la journée. On savait d'instinct comment se comporter avec les surveillants, on connaissait la rigueur du professeur de potions, la mauvaise langue de celui de métamorphose, la beauté de celle de sortilège, sans parler du langage punk de la sportive. Et, par-dessus tout, on pouvait - avec de la chance - apprendre certains détails parfois utiles dans l'exercice de la profession visée. Mais rien, pas une seconde dans la grande université londonienne ne pouvait préparer au spectacle du Ministère de la Magie. La foule bigarrée des sorciers en robe, si différente des moldus de la city ou des habits simples du Pays. Les hordes d'avions en papiers fendant l'air d'un département à l'autre. L'Atrium avec ses rangées de cheminettes, le monde, le bruit, le mouvement… et le calme étrange d'un bureau. Tout cela dépassait la jeune galloise, lui donnant un tournis qu'elle ne savait ni comment gérer, ni comment évacuer.

En un mot comme en cent, elle était perdue. Elle aurait bien demandé son chemin mais pour cela, voyez-vous, il faudrait aborder quelqu'un. Or, il semblait que les gens n'étaient pas capables de se déplacer seuls. Ils allaient, par groupe de trois ou quatre ou seuls mais trop pressés pour voir la jeune femme, indifférents à sa pâleur, sourds à ses tentatives, bref, elle était transparente. Ce qui en général était bien.

Cela faisait cent ans, cela faisait deux jours qu'elle avait commencé son stage dans le grand bâtiment. La réponse d'Edward l'avait surprise et charmée. Elle avait bien entendu répondu oui à sa proposition d'approfondissement (après tout, lorsque l'on fait quelque chose par passion on ne regarde pas à la quantité de travail à fournir) et jusqu'à la veille au soir, s'était sentie plutôt excitée par cette nouvelle aventure. Jusqu'au moment d'entrer dans le bâtiment.

Depuis, elle faisait tous les efforts possibles et imaginables pour que son handicap passe inaperçu. Elle pensait avoir plutôt réussi jusque là (sauf en ce qui concernait Ed'. Il n'avait pas les yeux dans sa poche mais comme elle lui faisait confiance, ce n'était pas grave. Ils étaient dans le même bâteau et en plus il avait un super cottage au Pays. Il ne pouvait être que bon.) mais sentait comme une brèche dans son masque habituel. Aussi dressa-t-elle l'océan de son esprit autour de ses pensées. Cela assombrissait bien un peu son regard, lui donnant un air fermé qu'elle n'avait pas habituellement mais ce n'était pas grave. Elle n'avait aucun besoin de ces gens là, aucune envie de les connaître ou de se mêler à eux. Seul le savoir l'intéressait, et les quelques collègues que son camarade de l'Ordre lui présenterait peut-être. La foule des petits fonctionnaires, surtout ceux de ce gouvernement là, très peu pour elle.

C'est dans cet état d'esprit qu'elle prit le premier couloir à droite qu'elle trouva, évitant les troupeaux se rendant au point d'eau (entendez la cafétéria) pour l'heure de la récréation. Elle se promenait un peu au hasard, se guidant aux bruits pour éviter la foule et tirant nerveusement sur la chemise blanche qui recouvrait son jean vert-de-gris. Perdue dans la demi transe qui lui servait à tenir bon, elle ne vit arriver le frère de Lacey qu'au dernier moment.

"Oh, euh, bonjour…" Elle marqua un temps d'arrêt, cherchant comment s'adresser à l'imposant jeune homme. "Monsieur le Directeur." Elle lui sourit un peu pour adoucir la formalité de son accueil. Ici, il était le supérieur de l'auror, pas son frère et en milieu officiel, il valait toujours mieux appeler les gens par leur titre. Il rectifierait de lui-même si cela ne lui convenait pas.

Nerveuse, elle baissa la tête, contemplant avec application les splendides formes géométriques dessinées sur le sol. A l'hôpital, il n'avait été qu'un meuble. Dans le sens où l'on avait fini par s'habituer à lui, le considérant comme une partie de son aîné, quelque chose d'indissociable du géant, aussi absent que présent, familier que visiteur. Au ministère, Lawrence Hawkesworth était différent. Il avait une place, une fonction, imposante même. Et c'était elle l'intruse. Le changement de rôle, surtout à l'improviste, la mettait mal à l'aise.


"Comment vous portez-vous ? Votre frère se remet-il ?"

Voila, avec ça ils avaient peut-être un début de conversation. Ou pas. Il pouvait très bien marmonner quelque chose et partir mais ce ne serait pas grave. Et puis elle avait réussi à ne pas parler de l'étrange comportement du Nounours sans pour autant paraître insensible ou désintéressée. La vie en société, c'était quand même franchement compliqué.
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyJeu 20 Aoû - 16:35:22

La vie trépidante de directeur. Se lever au petit matin pour être parmi les premières personnes présentes au ministère. Toujours commencer sa journée par la consultation de l'emploie du temps. Tâche qu'il devait effectuer lui-même, car la secrétaire arrivait toujours un peu plus tard . Heureusement, celle-ci était bien organisée et prévoyante, elle déposait toujours le planning du lendemain sur son bureau la veille avant de partir. La dame quittait aussi le bâtiment plus tôt que lui, comme la plupart des employés.

Au programme de la journée trois réunions. Une avec les comptables et le garant du trésors du ministère, joie du budget, une avec un certains nombre de juristes et membre du conseil sorciers, joie des projets judiciaires et enfin une avec des aurors, joie d'être juge.
Le brun ne savait pas pourquoi le poste de directeur de ce département impliquait d'être également juge. Bien sûre, il n'intervenait que dans des affaires hautement délicates, politiques. Le meurtre de Scrimgeour et l'attaque de Poudlard par exemple. Il devait diriger les deux enquêtes, ce qui avait amené une surcharge de travail assez conséquente. Le jeune homme avait monté des cellules autonomes pour mener les enquêtes, celles-ci avaient cependant des limites. Un certain nombre d'actions n'était possible qu'avec sa signature. Le brun devait donc suivre les dossiers et faire des points régulier pour savoir où en était l'enquête.
Il ne devait cependant pas râler, cela lui avait donné un avantage. Pour le meurtre, non seulement il avait nommé des gens incapables de s'entendre, mais il avait pointé une mauvaise direction. Le jeune homme avait sciemment conduit la barque vers la mer. Son sens moral n'approuvait pas son action, mais il ne pouvait pas gagner. Lawrence protégerait toujours son frère.

Le juriste amena d'un coup de baguette les dossiers nécessaires. Il avait préparé la réunion avec les comptables, il avait de cela quelques jours. Une dernière mise au point avant l'arrivée des messieurs ne lui paraissait pas superflu. Le brun était content de n'avoir aucun problème avec les chiffres.
La matinée passa ainsi rapidement, entre les dossiers et la réunion. La faim avait sonné la fin de celle-ci. Le jeune homme l'avait bouclé, car il s'était bien aperçu de la baisse d'attention de ses interlocuteurs. Ils avaient pu régler les points épineux du budget. Bien que celui-ci soit calculé en janvier, le directeur avait réussi à obtenir une rallonge. Il y avait de nombreuses nouvelles lois, qui entraînaient des modifications. Ces dépenses supplémentaires n'avaient pas été prévu dans le budget annuel. Le jeune homme avait donc bataillé pour obtenir ces gallions supplémentaires nécessaire au bon fonctionnement de la justice.
Les gens pouvaient la trouver immorale et injuste, ce département était celui de la justice. Les lois n'étaient là que dans le but d'être respectées et les tribunaux n'avaient pas d'autre tâche que de veiller à ce que les sorcier assument les conséquences de leurs actes, lors de la transgression d'un des textes. Les opinions réelles des juges, des avocats et autre, l'appareil judiciaire n'en voulait pas. Il n'y avait qu'une compétence intéressante dans ce système, celle de savoir utiliser au mieux les différents textes. Il fallait toujours avoir raison et les preuves écrites à l'appui.
Lawrence était chargé de veiller à ce qu'aucun grain de sable ne vienne gripper cette machine. Il comptait faire un travail correct. Il n'avait de toute façon pas le choix. Les mangemorts voulait que ce système marche. Le cadet devait faire son boulot correctement pour que rien n'arrive à son aîné....ou pour être plus exact que la situation du châtain ne se dégrade pas davantage.

Le directeur du département rangea les dossiers et boucla les tiroirs. Ils étaient à présent verrouillés. Le brun supportait mal l'idée de quelqu'un fouinant dans ses parchemins. Ce sentiment n'avait cessé de croître au long des derniers mois. Il activa les différents sorts de protection de son bureau en sortant. Sa secrétaire n'était plus à son bureau. Il était donc 12h30 passé. La prochaine réunion avait lieu en début d'après-midi. Il n'avait donc pas le temps de sortir pour manger un repas un peu plus digne de ce nom. Le jeune se contenterait d'un passage à la cafétéria à l'Atrium. Faute d'être digne, ça lui remplirait l'estomac.

Plusieurs sorciers et sorcières du département le saluèrent en chemin. Le brun leur répondait généralement par un bref signe de tête. Il n'avait pas le temps de s'arrêter pour chacun et s'était un moyen poli et pratique pour rendre des salutations.

Une voix cependant attira son attention. Les yeux de l'homme se posèrent sur une silhouette qui lui était étrangement connue. Étrangement, car la rousse lui paraissait presque déplacée dans ce couloir du ministère. Il avait prit l'habitude de voir la jeune fille dans la salle de l'hôpital, à lire pour le malade endormi. La surprise était cependant agréable. Le visage jusque là neutre du juriste se fendit d'un léger sourire et le jeune homme s'arrêta.


« Bonjour.»

La galloise n'était ni directement sous ses ordres, ni entrain de travailler avec lui. Ce n'était pas non plus une rencontre officielle ou au sommet. La demoiselle pouvait parfaitement le tutoyer comme ils en avaient prit l'habitude à St Mangouste. Sans allait jusqu'à se connaître, ils n'étaient plus de parfaits étrangers.

« Lacey se remet et nous nous portons aussi bien que le travail nous le permet. L'administration est efficace seulement pour exploiter ses employés. »

La réponse ne laissait pas de place au doute, c'était un trait d'humour. La garde malade ne paraissait pas à son aise. Ce léger trait pouvait peut-être la détendre un peu. Il était surtout la bienvenue pour cacher les sentiments réels du jeune homme. Deryn avait mis les pieds sur une mine en parlant de l'auror, mais elle ne le saurait pas.

« Puis-je t'aider? »


Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Mar 19 Jan - 21:48:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyMer 9 Sep - 2:16:50

Tiens, elle ignorait que le pâle jeune homme était capable d’humour. Un sourire un peu moins effrayé accueillit cette boutade bienvenue. Le Hawkesworth était une tête connue, comme une bouée au milieu du flot d’anonymes sans visages. Elle était soulagée de le voir en un seul morceau, heureuse d’apprendre que Lacey se portait bien. En cette fin d’année, absolument tous ceux qui comptaient pour elle avaient été marqués par les évènements. Seule Niallàn avait été épargnée. Deryn ne savait d’ailleurs pas ce qu’elle aurait fait si le destin s’en était pris à sa sœur.

« Les Directeurs et les stagiaires en tête de liste je suppose, huh ? »

Sa répartie n’était pas forcément très bonne mais elle avait le mérite d’expliquer à l’homme en face d’elle ce qu’elle faisait là. Elle ne voulait pas non plus qu’il se croie suivit ou victime de la folie douce d’une fan quelconque. Avant de le voir arriver, la galloise avait à peine pensé au risque de le croiser. Elle secoua un peu la tête pour sortir de sa transe et reprendre ses esprits.

« Je…euh… »

Elle laissa échapper un petit rire nerveux. Elle ne pouvait décemment pas révéler que la meilleure chose que l’on pouvait faire pour elle était de la laisser seule. Il risquait de le prendre mal et surtout ce n’était pas vraiment vrai. Elle aurait été ravie de le croiser…quelque part dans le désert.

Elle ne pouvait pas plus dire qu’elle avait la trouille de manger dans une cafétéria probablement pleine de monde et que son maître de stage avait eu une urgence où elle-ne-savait-quoi qui l’empêchait de l’y accompagner. Non. Elle devait trouver quelque chose. Mentir.


« … me demandais s’il n’y avait pas une bibliothèque ici où je pourrais aller. Vous savez, pour travailler sans déranger personne ? Si je ne commence pas mon rapport de stage tout de suite je risque de ne jamais avoir le temps de le faire correctement. »

C’est seulement après sa tirade qu’elle se rendit compte qu’il l’avait tutoyé. Gênée par sa maladresse, elle rougit légèrement et baissa les yeux.

« Tu sais. Excuse moi, l’environnement me rend nerveuse. »

Elle se força à relever la tête pour le regarder, sinon dans les yeux au moins bien en face, cherchant quelque chose de pas trop con à dire.

« Je suis contente d’apprendre que vous allez bien tous les deux. Je ne le vois plus beaucoup en ce moment alors je me faisais un peu de soucis. Vous… Tu voudras bien lui transmettre mes amitiés s’il te plait ? »

Sans qu’elle puisse faire quoique ce soit, ses prunelles brunes glissèrent sur le mur puis tombèrent sur les magnifiques motifs géométriques du sol en dessous de ses pieds. Elle n’avait jamais remarqué que la tâche là, pouvait ressembler à un Archimède dans un miroir déformant. Fascinant. Et elle était idiote. Qu’est ce que le directeur du département de la justice magique allait bien penser d’elle hein ?

Rien. C’était bien ça le problème.
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyDim 8 Nov - 18:27:43

Le jeune homme présentait un léger sourire sur ses lèvres. Les traits de son visage s'étaient légèrement adoucis, se faisaient plus rassurants. L'attitude gardait malgré ça la distance entre un directeur et une employée. Il y avait le mélange, habituel chez ce directeur, entre une mimique assez chaleureuse du visage et la froideur que pouvait créer la barrière des politesses et des convenances. Il était flagrant que son interlocutrice n'allait pas bien et il était inutile de la connaître pour s'en apercevoir. Le gentleman ne pouvait décemment pas jouer les aveugles. S'il n'avait pas connu la médicomage, il serait passé devant la demoiselle, aurait stoppé un employé et ordonné à celui-ci de correctement s'occuper de la demoiselle en détresse et de la raccompagner à l'extérieur. Le juriste était égoïste et intéressé, mais pas mufle au point de laisser une femme dans cet état. Il y avait toutefois de différences de traitements entre les familières et les autres. Il s'était arrêté car Deryn était un visage identifié.

La galloise lui donna la raison de sa présence en ces lieux et tentait de garder le contrôle. Tentative aussi veine que désespérée. Cela avait un côté assez mignon, voir touchant. Il conserva cependant son sourire tranquille et interdit toute expression moqueuse de s'afficher. C'était une action légèrement plus délicate quand la rouquine s'empêtrait dans ses mots, lançait des explications vaseuses, mais Lawrence passa l'exercice avec brio .
Le juriste était un peu surpris de la voir dans cet état. De leurs rencontres à l'hôpital, il avait gardé le souvenir d'une jeune femme intelligente, douce, posée et consciencieuse. Deryn lui avait paru timide, mais il ne l'avait pas encore vu aussi nerveuse. Sans compter qu'il ne voyait pas de cause à cette panique.

Le membre du ministère n'était pas mécontent de la situation. Le cadet Hawkesworth s'en voulait encore d'avoir été surpris dans un moment de faiblesse. Certes la médicomage n'avait jamais reparlé de cet épisode devant lui et l'ancien avocat se doutait qu'elle n'avait dû en toucher mot à quiconque. Ce genre de scènes faisait partie de son travail. Lawrence s'en voulait toujours de sa négligence, de ne pas avoir pu remettre son masque correctement et à temps. Chacun son tour. C'était à présent l'étudiante qui était en position de faiblesse et lui qui était à l'aise dans son élément.


« Je ne l'avais pas remarqué. »

Le sourire devint légèrement plus amusé, mais était contre balancé par un ton de voix plus grave. La phrase pouvait aussi bien être prise pour un trait d'humour, qu'une réflexion sérieuse. C'était à son interlocutrice de choisir ce qu'elle voulait percevoir pour se rassurer. Les gens entendaient souvent ce qu'ils voulaient et particulièrement sur ce genre de phrase ambiguë.

À sainte Mangouste, la rousse avait tenté de lui remonter le moral, de le calmer, de le rassurer. Le plus jeune des Hawkesworth n'était pas fier, mais devait bien s'avouer que cela avait eu une certaine efficacité. Le brun se renfrognait davantage qu'une part de lui ait été soulagé de la présence de la galloise. Il se sentait donc redevable vers la demoiselle, ce qui accroissait encore sa colère face à cette bêtise. Lawrence avait décidé de rendre l'appareil à la demoiselle. Il n'aimait pas traîner des dettes.


« Je ne sais pas.... Je transmettrais le message uniquement si tu m'honores de ta présence ce midi. Si tu n'as pas encore mangé, bien entendu. »

L'attitude de l'homme ne faisait l'objet d'aucune équivoque, c'était une invitation que la demoiselle avait parfaitement le droit de refuser. Le brun était persuadé qu'elle n'avait encore rien avalé. La médicomage avait eu l'air d'apprécier le précédent trait.
Sans compter que l'humour aider le directeur à passer la pilule Lacey. La demoiselle remuait le couteau dans la plaie une deuxième fois, mais il en fallait plus pour que le juriste perde le contrôle de lui-même et qu'il ne se trahisse.


Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Mar 19 Jan - 21:51:04, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyMer 11 Nov - 18:17:53

Les quelques mots de l’homme en face de lui, son sourire et la voix grave avec laquelle il les avait prononcés eurent un effet quasi-magique. L’ironie, surtout quand elle était dépourvue de tout jugement ou mauvaise intention, fonctionnait mieux sur elle que le plus logique des discours. Elle avait l’habitude qu’on la taquine sur ses faiblesses, ses peurs et ses angoisses. C’était familier. Rassurant.

Souriant à nouveau, encore nerveuse mais plus calme, elle se redressa. Ses traits se détendirent tandis qu’elle se passait la main dans les cheveux pour calmer les résidus de nervosité. Le couloir était désert, la rumeur des conversations presque inaudible, elle appréciait l’homme derrière le masque du Directeur et ne risquait rien. Rien du tout. Ce n’était pas comme si cette affreuse Ombrage. Elle se sentit pâlir à nouveau, laissa la panique passer à travers elle, sans la retenir, sans la cacher mais bien décider à lui faire face. Elle sourit à nouveau, acceptant l’invitation d’un simple signe de tête, répondant exactement sur le même ton. Poli, correcte, et avec ce rien d’impertinence qui laissait passer de la reconnaissance derrière la froideur des mots employés. Ce mélange de légèreté et de convenance lui allait parfaitement. Mieux même, elle aimait ça. C’était amusant.


«C’est en effet un grand honneur mais j’estime qu’il est à la hauteur du service demandé. J’accepte vos conditions, Monsieur Hawkesworth. »

Elle sourit à nouveau, ravie d’avoir retrouvé un semblant de contrôle. Tout n’allait pas bien évidemment derrière la façade. Elle avait toujours peur, elle se trouvait toujours idiote et elle ne comprenait pas quel penchant masochiste inavoué l’avait poussée à demander un stage dans un lieu aussi fréquenté et effrayant. Elle ne survivrait jamais au stage. Mais elle allait essayer. Simplement parce qu’il n’était pas dans ses habitudes d’abandonner.

« Et où avez-vous l’intention de m’emmener ? »

Elle lui sourit à nouveau, douce et tranquille, heureuse à l’idée de sortir un peu du bâtiment même si ce n’était que pour entrer dans un autre lieu, tout aussi fréquenté. Elle n’était pas difficile et tant que cela pouvait lui éviter la cafétéria, elle était heureuse. Une cantine bourrée d’adultes potentiellement dangereux et probablement bruyant n’était pas très éloignée de sa vision personnelle de l’enfer.

Bénissant son estomac de ne pas se manifester malgré la faim qui la rongeait, elle tira à nouveau sa chemise blanche sur son jean vert, évitant tout de même que son léger décolleté en devienne trop plongeant. Elle essayait d'être décente, pas de flirter. Elle trouvait d’ailleurs dommage que le frère de Lacey ne lui pose pas plus de questions sur sa présence en ces lieux. Cela aurait fait un sujet de conversation neutre et agréable. De son côté cependant, elle se voyait mal lui demander en quoi consistait son travail. C’était bien trop politique, probablement secret et elle ne voulait surtout pas être indiscrète.

Elle réfléchit. Elle pouvait lui parler des échecs. Après tout, si Lacey et elle y jouaient autrefois c’était dans le but de battre bientôt leur cadet respectif. Sauf que c’était quelque chose entre l’auror et elle qu’il n’avait peut-être pas envie de partager avec son frère. Ah ! Pourquoi fallait-il qu’il soit si imposant aussi ? Elle ne voulait plus se couvrir de ridicule de la journée. Elle avait assez donné. Il fallait absolument qu’elle trouve un sujet. Neutre.


« Vous invitez également les stagiaires de votre département ou c’est réservé aux apprenties oubliator ? »

Voila. Comme ça il pourrait ou pas lui dire s’il avait des stagiaires (elle n’avait vu aucune tête connu mais comme elle ne regardait pas vraiment…), lui parler de la réforme de l’UMA, lui demander de quoi diable elle pouvait bien parler, plaisanter, la reprendre, enfin il serait obligé d’avoir une réaction quelconque. Voire même lui demander ce que pouvait bien faire une médicomage en stage chez un oubliator s’il s’intéressait un tant soit peu à elle. Non, c’était cool.

Posé, pas idiot, dans le même ton que la suite, bref parfait. Si ce n’était qu’elle l’avait – encore – vouvoyé. Comme quoi, elle n’arrivait vraiment pas à traiter le Directeur de la Justice Magique comme le frère de Lacey. Louche.
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyJeu 21 Jan - 21:02:58

Lawrence vit avec satisfaction la demoiselle reprendre un peu de contrôle et d'assurance, bien qu'il n'avait pas été mécontent de la voir paniquée. Le brun était toujours fier d'obtenir les résultats attendus. De plus, quel mâle hétérosexuelle serait insatisfait de voir que son contact pouvait être un minimum rassurant, auprès d'une étudiante mignonne? Le masque n'était pas parfait, mais Deryn paraissait un peu plus détendu. Performance pas trop difficile en comparaison de son état précédent, diraient certaines mauvaises langues. Seul ceux qui ignoraient ce qu'était une réelle panique pouvait se permettre ce genre de commentaire déplacé.

Un léger sourire se traça sur ses lèvres à la réponse de la galloise. Le jeune homme appréciait autant la forme de la réponse que son contenu. Un repas en agréable compagnie était toujours apprécié.


« Je pensais humblement à la cafétéria au vu de l'heure de ma prochaine réunion. »

Et pas question d'être en retard. Le brun avait toujours été d'une nature ponctuel et le temps et ses nouvelles fonctions n'avaient pas arrangé l'affaire.
Lawrence avait prononcé ces mots sans se départir de son sourire, qui changea toutefois légèrement. Sa voix opéra également une fine variation. Le ton n'était pas celui de l'excuse, mais le timbre grave en avait emprunté quelques flexions. Il était hors de question qu'il l'amène ailleurs, même avec la grande pancarte je veux sortir placé sur le front de l'apprentie médicomage. Il était cependant inutile de paraître agressif et d'employer un impératif trop tranchant, qui la déstabiliserait plus qu'autre chose.

Deryn était bien une femme et le juriste n'avait pas besoin d'un décolleté pour le vérifier, même s'il n'aurait pas été foncièrement contre. Il lui tendait la main, elle voulait la moitié du bras. D'accord son titre de Directeur faisait qu'il mangeait rarement à la cafétéria. La galloise avait cependant d'abord penser qu'il allait la conduire au restaurant. Réflexe pas seulement féminin, mais dont les demoiselles étaient plus pourvues que les hommes, surtout prononcé avec un air aussi innocent. Les traits doux donnaient facilement cette naïveté et le beau sexe pouvait se targuer d'être parmi les meilleures représentantes.
Avec ce qu'il connaissait de la demoiselle et ce qu'elle avait dit, le cadet Hawkesworth avait mis cette demande plus sur le compte d'une réelle intention de sortir, plutôt qu'une envie d'être dans un restaurant de luxe. Il avait donc fait attention pour ne pas mettre la demoiselle trop dans l'embarras. Précaution qu'il aurait également employé envers une interlocutrice plus intéressée. Les réflexes de gentleman avaient la peau dur et Lawrence n'était pas le genre à renvoyer brutalement quelqu'un. Ce dernier point restait uniquement valable si on ne lui donnait pas une raison, ni l'occasion de le faire. Plus d'une personne était de l'avis qu'il ne fallait pas lui laisser ce genre d'opportunité.

Le directeur se décala légèrement pour laisser la place à la demoiselle et qu'ils puissent avancer vers la cafétéria, tout en palabrant.


« C'est une invitation réservée à la charmante compagnie. »

Le ton devenu plus joueur contrastait toujours avec l'apparence réserve de l'homme. Le sourire ambiguë renforçait cette contradiction, il avait la légèreté des mondanités, mais le sérieux qu'imposait un compliment.

« Un stage chez les oubliators, c'est un choix surprenant de la part d'une étudiante en magicosoin? »

Le jeune homme avait repris un ton moins taquin. La dernière fois qu'il avait vu Deryn, c'était à saint Mangouste. Entre le département des oubliators et l'hôpital, il y avait un lien logique qui échappait au juriste. Lawrence était certain que son interlocutrice se ferait un plaisir de l'éclairer.
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyVen 12 Fév - 4:47:01

Ah. La cafétéria. Et merde.

Il fallu à Deryn toutes ses réserves de fierté et de volonté pour ne pas s’arrêter net et se remettre à trembler. La main sur le bras de son cavalier se crispa légèrement mais de manière notable. Toutefois, le ton de l’homme ne prêtait pas à confusion et même s’il avait été du genre à lui proposer d’arriver en retard pour elle, elle aurait refusé. Une réunion c’était comme un cours. On se devait d’arriver à l’heure. Surtout lorsque l’on avait un post à responsabilité, qu’il s’agisse d’un simple professeur ou de la direction d’un département. Les nuances d’excuses échappèrent donc totalement à la jeune fille qui n’aurait pas compris s’il s’était excusé en toutes lettres. Elle aurait fait pareil. A la différence qu’elle aurait jeûné plutôt que d’affronter la cantine. Tant pis. Elle avait accepté. Il était trop tard. Elle sourit.


« Excellent choix, j’ai entendu dire que la maison était des plus agréable. »

Elle savait bien que sa couverture était rongée par les mites. Sa peur était visible et augmentait à chaque pas qu’ils faisaient mais elle arrivait toujours à badiner. On pouvait être fille de fleuristes et savoir jouer avec les mots. Surtout avec un père journaliste. D’un simple signe de tête, elle accepta le compliment sans le rendre, ne voulant toutefois pas paraître ridicule en faisant une erreur de protocole. Avec Lawrence elle avait l’impression de marcher sur des œufs. Comme s’il allait analyser chacune de ses paroles pour décider si elle était assez bien pour être l’amie de son frère. C’était un peu effrayant mais exaltant dans un sens. Deryn avait peu l’occasion de se retrouver face à quelqu’un de plus fin qu’elle. Sa famille exceptée, elle était plus souvent déçue que surprise. C’était l’autre raison de son extrême solitude.

« Et pourtant, elle est assez logique. Ne dit-on pas que l’esprit gouverne le corps ? Vous serez surpris de voir à quel point un mental solide aide à ne pas tomber malade ou à guérir lorsque la médicomagie baisse les bras. Mais plus sérieusement, je m’intéresse surtout à la psychomagie, une spécialité trop peu développée à mes yeux. Combien d’auror doivent prendre une retraite anticipée, leur équilibre mis à mal par les horreurs qu’ils ont vécues ? Combien de familles brisées par la folie d’un membre ? Combien d’amnésies ? Et a contrario, combien de criminels relâchés car considérés comme non responsables de leurs actes ? »

Il n'y avait pas à se tromper sur la passion qui faisait vibrer la voix de l'étudiante. Elle ne s'était pas échauffée cependant, parlant d'une voix calme et posée. Ses mots et ses yeux brillants parlaient pour elle. Si elle n'avait pas le courage d'embraser un carrière dans la politique ou le droit comme Lawrence, elle savait qu'en médicomagie, elle pourrait faire la différence, être utile à la société.

« L'UMA nous donne la possibilité de se faire une expérience professionnelle dans le secteur de notre choix. Je n'ai pas besoin de ce genre de pistons pour travailler à Ste Mangouste, aussi j'ai décidé de profiter de l'opportunité pour étudier un angle que je n'ai pas l'occasion de voir à l'université. L'étude de la mémoire est un sujet extrêmement riche et très révélateurs sur les mécanismes inconscients de l'esprit sorcier. »

Et humain en général mais elle ne sentait pas encore assez à l'aise pour parler librement de sa vision du monde. Consciente de s'être un peu emportée et d'avoir accaparé la conversation, la jeune fille se tut soudain. Surtout qu'ils arrivaient à portée de voix de la cafétéria et que sa phobie la frappait de nouveau de plein fouet. Inconsciemment, elle ralentit, lâcha le bras de son cavalier, pâlit puis s'arrêta. Il lui sembla que le volume avait grimpé de plusieurs centaines de décibels (au moins). Elle entendait tout. Les voix qui se mêlaient en une cacophonie insupportable, le bruit des couverts dans les assiettes, les chaises raclant sur le sol. Son cœur, silencieux, rata un battement tandis qu'elle faisait un pas en arrière. Inspiration. Un pas en avant. Retour à la case départ.

Lawrence ne pouvait pas ne pas avoir remarqué son trouble mais il ne fallait surtout pas qu'elle lui laisse le temps de s'interroger ni même d'être surprit. Nouveau pas en avant. Elle pouvait le faire. Suffirait de trouver une table dans un coin dos au mur. Elle ne risquait rien. Elle ne risquait rien. Il fallait y croire. Prenant son courage à deux mains, la jeune fille dépassa son cavalier, se saisit d'un plateau et entra dans le lieu tant redouté. C'était fichu. Si avec tout ça le Directeur n'avait pas deviné son infirmité, c'est qu'il n'était plus le frère de Lacey. A tous les coups il n'aurait plus rien à faire avec elle. Enfin. Tant pis. Elle ferait sans. Comme d'habitude.


[HJ : si tu as besoin que Deryn pose des questions ou que j'ouvre un peu plus, n'hésite surtout pas]
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyMar 23 Fév - 16:04:39

La couverture de Deryn était rongée. Cela aurait été bien impoli de la part du directeur de lui signaler. La demoiselle parvenait à parler comme si de rien n'était, voir à sourire. Il n'allait pas se comporter en goujat et ruiner tous les efforts de la dame, même si son corps la trahissait. Le contact était l'élément le plus traitre, c'était une des raisons pour laquelle le plus jeune Hawkesworth préférait l'éviter au maximum. Il était cependant un gentleman et il y avait des points sur lesquels la bienséance était intransigeante, le brun ne pouvait pas refuser de prêter son bras à une femme qu'il invitait. La main crispée sur son bras contredisait les paroles de la galloise et montrait clairement que la demoiselle aurait préféré manger ailleurs.
Lawrence se demanda en quoi le ministère pouvait être si oppressant. Le jeune homme avait cependant poursuivit la conversation normalement, pour ne pas mettre son interlocutrice dans l'embarras. Elle se démenait tellement pour que celui-ci se voit le moins possible, qu'il aurait été cruel de s'amuser avec ça. Ne rien relever et poursuive tranquillement semblait la meilleure stratégie.

Le juriste avait posé la bonne question. La passion prenait le dessus et l'apprentie en psychomagie se laissa emporter malgré son calme apparent. La main se détendit et les yeux de la demoiselle ne trompaient pas sur le sujet. Il n'y avait que les passions pour lutter ainsi contre les peurs. La demoiselle tendue et effrayée par la cantine n'y pensait même plus. Lawrence l'écoutait avec un léger sourire dessiné sur les lèvres et attention, comme tout mondain. Que Deryn accapare la parole de la sorte n'était pas pour le dérangeait. L'homme était plutôt du genre à écouter plus qu'à parler.

La réalité revint cependant vite la happer. La galloise avait rompu le contact, mais son mal être était tellement visible. Deryn fit un pas en arrière, puis parut se ressaisir et avança de nouveau. Le jeune homme leva les yeux de la demoiselle pour regarder l'entrée de la cafétéria. Quelques fonctionnaires rentraient et sortaient, mais aucun visage particulièrement connu du ministère, aucun individu de sinistre réputation en tout cas.
La galloise était plus mignonne que bon nombre de preux chevaliers décrit dans les contes, mais son visage affichait la même détermination quand elle pénétra dans le lieu craint. Le dragon de la demoiselle semblait être la foule. Lawrence connaissait déjà la timidité de la galloise, l'extrême prudence de celle-ci et sa sensibilité. Le jeune homme était cependant loin de se douter qu'elle était agoraphobe, du moins jusqu'à aujourd'hui. Chacun ses monstre, mais le sien devait être particulièrement handicapant et avoir accepter un poste au sein du ministère était suicidaire. C'était le même courage et le même entêtement un brin masochiste que celui des gryffondors. C'était la même volonté qui attirait du respect, voir pour certain de l'admiration, quoiqu'un léger trouble venait perturber ce tableau héroïque.

Lawrence prit son plateau normalement et cessa ses comparaisons épiques, qui risquaient de faire apparaître une lueur moqueuse dans ses pupilles marrons. Pour Deryn, la situation n'était pas drôle et revêtait ce genre de proportion, bien que cela soit ridicule de son point de vue. Le directeur restait calme et un sourire plus doux se traça quelques instants, juste le temps que son interlocutrice puisse le voir. Son visage reprit ensuite une teinte plus neutre quoique bienveillante, comme s'il ne s'était rien passé.


« Vous pensez réellement que les psychomages aideraient les Aurors à tenir plus longtemps? La plupart des retraites anticipées sont dues soit à un départ prématuré, soit pour les plus chanceux, à des blessures graves et irréversibles. La psychomagie pourrait-elle réellement avoir une influence sur ce genre d'évènement? »

Les traits du jeune homme étaient devenus plus grave. Les phrases prononcées n'étaient ni légères, ni anodines. Mort ou blessé, c'était banal dans ce service, le respect en était d'autant plus grand. Les Aurors avaient beau côtoyer les horreurs et connaître les risques, la mort de l'un des leur était toujours un coup dur. Le bureau était petit, ils se connaissaient tous.
La psychomagie n'était vraiment pas un domaine très développé et pouvait laisser plus d'un sorcier dubitatif. Lawrence n'était cependant pas complètement opposé à cette idée. Deryn était bien placée pour pouvoir parler sur le domaine et apporter ou non des arguments en faveur de cette discipline. Le brun n'aimait pas voir un de ses employés disparaître ou être mutilé, si la psychomagie pouvait réellement les aider, il pourrait envisager de placer des fonds pour cette branche.
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyMar 18 Mai - 14:18:15

Deryn avait beau trembler intérieurement de tous ses membres, préférer mille morts atroces par les sbires du Seigneur des Ténèbres, elle n'en perdait pas pour autant son intelligence et ses capacités de déduction. C'était peut-être ce qu'il y avait de pire dans la phobie. Ce clivage entre la peur panique et la raison qui lui montrait sans cesse tout le ridicule de la situation. Surtout maintenant qu'elle était en milieu professionnel, accompagné de l'un des dix représentants les plus important de l'institution. Il était impossible que le cadet des Hawkesworth n'ait pas remarqué son handicap tandis qu'elle descendait dans la fosse au lion (image tirée de sa peur que sa raison ne manqua pas de trouver ridicule).

Cependant, le Directeur de la Justice Magique ne se moqua pas d'elle (comportement peu probable quand on le connaissait, il est vrai), pas plus qu'il ne prit de la distance, refusant d'être vu avec une idiote pareille (beaucoup plus réaliste, après tout il avait une image et un rang à entretenir). Au contraire. Son visage s'adoucit l'espace d'une seconde pour laisser passer un doux sourire que la jeune fille choisit de prendre pour de l'encouragement.

Silencieuse et concentrée, Deryn avança son plateau, faisant attention à prendre à peu près l'équivalent de ce que Lawrence avait dans le sien. C'était la règle quand on était invité. Prendre moins était risquer de blesser l'autre en le prenant pour un radin, prendre plus était abuser de sa générosité. Elle n'avait peut-être pas l'habitude des mondanités mais sa mère avait veillé à leur apprendre au moins les bases. Mine de rien, les Cadells avaient un rang à tenir dans l'intelligentsia. On peut être fleuriste et cultivé. Le plus difficile dans ce genre de cas était surtout de ne pas montrer ses calculs. Chose que la question de Lawrence rendait aisé. Il lui était à présent impossible de faire abstraction des bruits mais la passion rendait toujours les choses plus facile. Elle eut un sourire de reconnaissance, passa une main dans ses cheveux pour éloigner une mèche trop courte et se lança.


"Sincèrement, je le pense. Les aurors sont considérés comme l'élite des forces magiques n'est ce pas ? Ils ont des capacités magiques hors du commun, spécialement dans les sorts de duel et sont extrêmement entraînés non ? Alors comment cela se fait-il qu'ils perdent ? Certes, parfois l'adversaire est plus fort mais ce n'est pas la majorité des cas je me trompe ? Qu'est ce qui fait que le sort rate ? Qu'est ce qui retient leur bras la fraction de seconde de trop ? Pourquoi cette fois et pas celles d'avant ?"

Elle s'arrêta, levant les yeux vers son interlocuteur comme si ses questions étaient réelles et pas rhétorique. Silencieuse, elle le laissa réfléchir -et payer - et se dirigea vers une table un peu à l'écart, choisissant automatiquement la place "dos et coté mur". Elle attendit alors qu'il la rejoigne et reprit.

"On nous apprend à Poudlard que la puissance magique vient de la concentration et de l'état d'esprit. Un esprit mal en point, a mon avis, est un peu comme un membre blessé. Il frappe moins vite, moins fort ou avec moins de précision. Comme les aurors entretiennent leur forme physique, il serait normal, à mon sens, qu'ils entretiennent leur force mentale."

Au fur et à mesure qu'elle parlait, la jeune femme sentait ses arguments se préciser et s'affiner. C'était un peu comme si elle avait toujours pensé à cette question sans jamais vraiment le savoir. Elle en oubliait de manger, toujours souriante mais sérieuse, pensive tandis que les images de Lacey et de Livious envahissaient son esprit.

"Et je ne parle là qu'en général, d'un point de vue strictement pratique. Les aurors, de part leur profession, sont bien ceux dont l'esprit est en général le plus en danger. Ils sont quotidiennement confrontés à ce que le monde magique comporte de plus laid et de plus violent. C'est assez pour ébranler un esprit faible. En plus de cela, ils sont obligés de prendre des vies humaines ou tout du moins de blesser d'autre personnes. Enfin je crois, je n'ai qu'une vision extérieure de leur travail mais il se déroule rarement sans incident non ? Bref. Prendre une vie humaine demande de perdre une partie de son âme, même symboliquement. C'est l'un des traumatisme les plus fort et les plus dangereux. Et je ne parle même pas des horreurs qu'ils doivent voir, entendre et même parfois subir. Et je me disperse un peu je crois."

Baissant les yeux, elle s'abîma une seconde dans la contemplation de son déjeuner et se décida pour une bouchée de pain qu'elle mangea consciencieusement avant de relever la tête, à nouveau pâle, un peu perdue.

"Je ne sais plus où j'en étais. J'ai répondu à votre question ?"

Une légère rougeur colora ses pommettes en pivoine tandis que le reste demeurait blanc. Stupide carnation de rousse. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle retombe dans la réalité, hein ?
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MessageSujet: Re: Oiseaux à papotes [Law]   Oiseaux à papotes [Law] EmptyDim 6 Juin - 22:19:49

Le directeur se composa un repas rapide. Certes, le repas serait un peu plus long, car il discutait avec l'étudiante, mais l'homme n'avait pas non plus tous son temps devant lui. Il avait annoncé la couleur au départ, il avait une réunion et ne comptait pas arriver en retard. Les sandwichs qu'il posa sur son plateau attestaient ce besoin de manger sur le pouce et Deryn eu la bonne idée de prendre l'équivalent. Le jeune homme se doutait qu'elle n'apprécierait guère se retrouver abandonnée en plein milieu de la cafétéria, toute seule, alors qu'il était la personne qui l'avait invité. Il n'était pas plus envisageable qu'il arrive en retard à sa réunion, qu'il délaisse une invitée: Politesse oblige dans les deux cas.
La demoiselle fut donc bien avisée et Lawrence remercia intérieurement les parents pour la bonne éducation qu'ils lui avaient inculqué et Deryn, pour respecter ces préceptes qui lui avaient été enseignés. C'était toujours un plaisir de se retrouver avec une personne ayant du savoir vivre.

Le directeur laissa l'étudiante poser ses arguments, ou plutôt les questions d'où partait son raisonnement. La médicomages se sauva en plein milieu du raisonnement alors qu'il payait à la caisse. Les questions étaient certes rhétoriques, mais avaient le mérite de n'être pas dépourvues d'intérêts.

Le directeur remontait la salle pour rejoindre quand un autre homme l'intercepta.


« Un peu de compagnie Monsieur Hawkesworth? »

Le brun se retourna pour voir un ancien collègue.. Enfin plutôt un adversaire redoutable, mais des plus appréciable: Monsieur Lee Mc Millan, brillant avocat du département s'il en était. Lawrence lui rendit son salut avec un sourire, mais déclina l'invitation pour le rejoindre, en montrant rapidement qu'il était déjà accompagné.

« Je vois à quoi on passe son temps libre, monsieur le directeur. »

Railla l'avocat avec un sourit taquin, car il s'agissait bien d'une blague. Ce n'était pas comme si c'était la première fois que Lawrence se retrouvait en charmante compagnie, bien que celle n'avait pas l'air de finir dans son lit. Il y avait pas mal de femmes au ministère pour fantasmer sur le brun et faire leurs petits commentaires, mais au final, assez peu pour raconter ce qui se passait entre ses draps... Discret sur sa vie privée, le Hawkesworth l'avait toujours été.

« Que veux-tu, toutes les compagnies n'ont pas les mêmes valeurs. »

Répondit du tac au tac l'ancien procureur. Les deux hommes aimaient se charrier en dehors du barreau, c'était de bonne guerre entre les opposants qu'était les procureurs et les avocats. La montée en grade de l'un ne leur avait pas fait perdre cette habitude. Il y avait toujours un temps pour le travail et un autre pour la détente et dans le second cas, la hiérarchie était heureusement oubliée, sans compter qu'ils avaient toujours eu beaucoup de respect l'un envers l'autre. Un sourire s'afficha sur le visage de Lee à le réplique alors que le directeur poursuivit son chemin pour rejoindre la charmante rouquine.

La galloise avait déjà prit la place dos au mur, le cadet s'installa dos à la salle, même s'il n'appréciait pas trop cette idée. Il était tout de même à l'intérieur du ministère et il y avait peu de chance qu'on tente de l'assassiner en plein milieu de la cafétéria...même avec ces petites intrigues. Intrigues qu'il gardait soigneusement cachées...mais qui pouvaient se révéler dangereusement exposées par un legilimens. L'idée faisait froid dans le dos, surtout qu'il y en avait un parmi les membre du magenmagots. Dire qu'il n'avait pas le temps en ce moment de se mettre à l'occlumencie … c'était contrariant, et le dernier point était un euphémisme.

Lawrence formula de brèves excuses à Deryn pour l'interruption Mc Millan tout en s'installant. Excuse qu'elle accepta de manière muette avant de poursuivre sur leur discussion d'origine. Le jeune homme mit quelques secondes à retrouver les questions puisqu'il avait perdu le sujet. Son interlocutrice continuait rapidement à développer ses arguments, car elle n'avait pas perdu le file de la conversation. Les points touchés méritaient que l'on s'y attarde sans doute plus sérieusement. Le directeur allait traiter ce sujet avec plus de sérieux et quelques personnes dont le directeur du bureau des Aurors. Il n'allait cependant pas approfondir ce point plus en avant maintenant avec la demoiselle. La rousse avait certes développer un point de vue intéressant, mais les plus aptes à formuler un avis plus pertinent sur la question étaient les concernés, plus quelques psychosmédicomages ayant quelques années d'expériences.

Lawrence avait commencé à manger tranquillement alors qu'emportée par sa passion, Deryn avait poursuivit son discourt et n'avait pas encore touchée à son assiette. Elle sembla se rendre subitement compte qu'elle avait monopolisé la parole et la réalité sembla se rappeler à elle. Un sourire amusé se traça discrètement sur les lèvres de l'homme tandis qu'elle rougissait.


« Parfaitement et je t'en remercie. »

Lawrence était souriant et paraissait détendu, ce qui n'effaçait ni le maintiens, ni les manières. Allier les deux n'était pas difficile, les soirées mondaines étaient remplies de personnes alliant ces deux qualités, qui paraissaient pourtant antinomiques aux yeux de beaucoup d'autre.

« Mais avec tout cela, je n'ai pas eu la délicatesse de demander des nouvelles de ta famille? »

Le juriste porta la question sur un autre point important pour la demoiselle, comme elle lui avait avoué à St Mangouste. Ce qui était quasiment impératif dans une conversation que l'on menait, c'était que l'interlocuteur soit à l'aise et parle le plus possible. Le brun veillait que le sujet soit suffisamment prenant pour que la demoiselle oublie un peu sa frayeur.

Ils continuèrent ainsi à discuter de sujets plus ou moins divers, jusqu'à ce que l'homme fasse signe qu'il état temps de partir. La médicomage le suivit et ils sortirent ensemble de la cafétéria. Juste avant de la quitter; le directeur l'invita et cette fois-ci fit correctement les choses en lui proposant le restaurant. Invitation que la galloise accepta.
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