La journée avait été éprouvante, et Scylla, comme à son accoutumée lorsque elle se sentait l’âme solitaire, avait décidé lorsque la nuit tomberait, de profiter du calme que lui offrirait le lac de Poudlard, magnifique endroit reposant, où le temps semblait ne plus s’écouler, seulement rythmé par le bruit de la nature, par le grondement inquiétant d’une chose inconnue enfouie dans ses profondeurs…
Il faisait frais ce soir, et la jeune lionçonne avait revêtue une cape plus épaisse, aux couleurs de sa maison, et avait pris soin de prendre son chaton dans l’une de ses petites poches, endroit qu’il affectionnait tout particulièrement la nuit tombée…
Descendant une à une les marches du château, traversant le hall, passant la grande porte, Scylla marchait à pas feutrés, dans l’espoir de ne pas attirer l’attention de quiconque pourrait lui causer des ennuis, comme Rusard par exemple.
Elle savait que ce qu’elle allait faire était interdit, mais poussée par son désir, et non freinée par un quelconque sursaut de raison, elle était décidée, et ne reculerait pas.
Enfreindre les règles n’était pas ce qu’elle recherchait, mais sortir et profiter de la brise, du vent dans ses cheveux, du calme, du silence lui était devenu essentiel…
Elle repensa alors aux innombrables recommandations de sa mère, qui lui avait formellement interdit de transgresser les règles, mais elle connaissait sa fille, et puis Scylla, ce soir ferait attention de ne pas s’attirer des ennuis, et de ne pas faire de mauvaises rencontres…
Elle sortit alors du château, se sentant libre comme l’air, capable d’aller là où bon lui semblait.
Elle relâcha alors son chaton, qui la suivit au pas, aux aguets :
Que dirais-tu d’un petit tour au lac Bulby ?
Le chat la regardait de ses petits yeux jaunes, et lui emboita le pas lorsqu’elle reprit sa marche…
Elle arriva alors quelques minutes plus tard au bord du lac, et comme elle l’avait espéré, seul le bruit des créatures vivant à Poudlard venaient troubler ce calme impérial, d’une grande beauté.
Elle s’assit au bord de l’eau, laissant son imagination l’emporter…
Elle ferma les yeux doucement, sentant le vent lui caresser ses joues devenues rosées par la fraicheur nocture, laissant ses pensées la guider à travers un monde qui n’appartenait qu’à elle.
Tout à coup, Bulby s’était redressé, le poil hérissé, et semblait guetter quelque chose au loin que Scylla ne pouvait distinguer.
Effectivement, elle tendit l’oreille et entendit comme un bruissement de cape sur l’herbe mouillée.
Elle plongea la main dans sa poche, et même si la quantité de sorts qu’elle connaissait n’était que très moindre, elle serra sa baguette magique, prête à dégainer…
Qui est là ?