[HJ: j'ai dû faire bouger un peu les choses: si un truc ne te plais pas, tu me le dis et je changerai aussitôt ]

Traversant le couloir afin d'en arriver à la volière, Alix se fit "agresser" par un ectoplasme le traversant; ce dernier prit d'un fou rire situé entre les gras et les aigus ne pouvait être que Peeves. Vu le nombre de fois le jeune mannequin l'avait entendu se pâmer des ennuis des élèves, surtout des siennes; le Serpentard ne pensait pas se tromper. La suspicion d'un mauvais tour du fantôme se confirma lorsque le jeune garçon entendit un bruit dans le couloir, un peu plus loin: quelque chose de métallique. Attiré le sorcier accéléra le pas et retrouva une fille à moitié accrochée à une armure. Derrière elle une fente ouverte vers "l'infini" laissait penser à un passage spécial. Le métamorphomage reconnut bientôt Page McHenry. Une Gryffondor très connue de toutes les maisons et particulièrement détestée d'un groupuscule de Verts et Argents. Effectivement, en cours la troisième année était très active: elle gagnait beaucoup de points à elle seule et possédait un parlé franc; jamais Page ne s'était laissée faire or les Serpentard n'aimaient pas que leurs victimes gigotent entre leurs crocs. N'ayant rien contre elle et la trouvant plutôt sympathique Alix lui avait donné un jour une carte de chocogrenouille vu qu'il n'en faisait pas collection. Par la suite la Rouge et Or était montée dans son estime en acceptant qu'il s'assoit à ses côtés pour copier ses notes car le professeur allait beaucoup trop vite pour sa main abîmée.

Le jeune sorcier se demanda un instant ce qu'elle faisait là, restant prostré devant la scène: coincé devant les faits accomplis. Des bruits de pas correspondant parfaitement à ceux de Rusard le firent sursauter tandis que le miaulement colérique de Miss Teigne l'invitait à agir enfin. Loin d'être superman ou l'un de ces héros de film ayant la classe Alix ne pouvait pas sauver le sweet de Page. Sortant sa baguette magique le mannequin la pointa vers la Gryffondor ou plutôt le haut de la lance; trop peu puissant pour porter Page à bout de bras malgré son gabarit de crevette; le garçon n'avait pas d'autre choix que de briser le tissu au lieu d'essayer de porter la jeune fille... En plus Rusard allait arriver.

-Ne bouge plus Page.

Mieux valait la prévenir parce que lui jeter un sort en pleine figure n'était pas son désir premier. S'accordant deux secondes pour viser le garçon empoigna donc sa baguette en bois de charme de la main gauche: cette dernière avait été éduquée à prendre le relais de la droit à demi paralysée mais ces choses là prenaient du temps et Alix n'était pas encore tout à fait à l'aise avec. Donc pour la précision on repassera: ne restait plus qu'à faire bien attention... Ce qui impliquait prendre le risque de perdre ces deux fameuses secondes.

-Cracbadaboum!

La capuche du Sweet craqua, ne prenant pas le temps de regarder si Page allait bien car il savait que c'était une fille solide, mais surtout qu'il n'y avait pas le temps de tergiverser Alix glissa ses doigts dans la fente que la Gryffondor avait dû découvrir. Assez grand à défaut d'être fort le mannequin sauta légèrement pour récupérer le bout de sweet traînant sur la fameuse lance puis il passa derrière le fameux passage; tendant sa main à Page pour l'inviter à venir. Une fois derrière le modèle poussa de toutes ses forces mais ses doigts droits n'avaient aucune puissance; son corps frêle ne pesait rien contre une fière armure.

-Page aide-moi à la remettre en place.

Poussant toujours dessus pour essayer de disparaître dans la fente qu'avait découverte Page, le mannequin l'invita à prendre place à ses côtés, dans le dos de l'objet: il espérait vraiment que l'armure revienne à sa place initiale: ainsi Rusard passerait devant sans rien remarquer d'anormal... Espérons-le! En tout cas Miss Teigne ne pourrait pas les repérer vu qu'il ne restait rien du sweet de Page sur la lance-normalement, il avait attrapé le tissu sans trop regarder s'il restait un bout dessus- et donc effacé la piste d'odeurs. Tentant de repousser l'armure avec son épaule, seul, le pauvre Alix se faisait plus de mal qu'autre chose... Pourvu que Page ait une force herculéenne, ou bien à défaut: une idée... Bah oui; il ne fallait pas trop lui en demander! Le métisse était un "héros" débutant: on ne pouvait pas exiger de lui qu'il prépare tout et de s'en sortir sans la moindre égratignure avec la classe de James Bond. A 14 ans on fait comme on peut sans penser à plus tard... Jusqu'au moment où prit à court d'idées parce que l'on n'a pas la science infuse on se retourne vers celle qu'on était sensée sauver pour qu'elle vous sauve tous les deux.

- Poids-plume ! Poids Plume, Poids Plume, Poids Plume !

Alors là, la gamine, elle le sciait... Bon, jamais Alix ne l'avait pensé stupide mais disons que son geste le surprenait. Le jeune sorcier n'avait jamais apprit ce sort: sans doute quelque chose que l'on n'enseignait pas en cours; ou alors il l'avait raté parce qu'à ce moment-là il était rentré chez lui, suite à l'un de ses nombreux problèmes de santé. Toujours est-il que lorsque ses doigts se posèrent de nouveau sur l'armure avec une vague de crainte; l'adolescent pria très fort pour que Page ait réussi. Heureusement l'objet se remit en place sans trop grincer... Pas le temps de remercier la rouquine pour son coup d'éclat de génie; les deux enfants grimpèrent un escalier en colimaçon, main dans la main en silence.

Les deux couleurs de leurs uniformes juraient vraiment; mais Alix n'avait jamais cru en la fidélité envers une quelconque demeure; et si c'était le cas... Sûrement pas celle des Serpentards ne comportant que des intolérants, des psychopathes ou autres: bon d'accord... Pas que... Mais quand même! Une grande majorité des élèves de part leur comportement, ne faisaient qu'affirmer la rumeur comme quoi les Verts et Argents étaient des "pro sang-pur" se croyant supérieurs. Isaac lui-même l'avait énormément déçu. Longtemps l'adolescent avait cherché un coeur sous l'armure de l'ex-préfet; se raccrochant à toutes les bonnes actions du garçon pour se dire qu'il avait forcément des bons côtés: comme ce jour en potions où sans dire un mot le Serpentard l'avait aidé. Aucun "poids-plume" n'aurait pu rendre moins pesant le cynisme voir la méchanceté de l'ex-préfet. Si ce n'était pas un triste constat ça...

Le plafond était assez bas, surtout pour Alix qui le frôlait presque; pourtant pas si grand que ça malgré sa "profession". Il se baissa afin de ne pas faire de bruit; c'était plus prudent. Essayant même de respirer le moins possible le gamin se raidit en entendant un miaulement strident derrière lui. Ses yeux d'or et d'argent se posèrent sur sa cadette: minute silencieuse de complicité tendue. Ils étaient bloqués dans un escalier, et si la chance ne leur souriait pas Rusard connaissait le passage, y penserait et les coincerait en haut comme du vulgaire gibier; Miss Teigne leur crachant dessus, feulant à vive voix sur les deux pauvres oisillons acculés au pied du mur.

Au pied du mur? Pas toout à fait... Plutôt au pas d'une porte en bois. Alix ne s'y connaissait pas en bois mais celui-ci avait l'air assez épais et précieux. L'envie de l'ouvrir le saisit aussitôt: premièrement car ils ne pouvaient pas retourner en bas et que l'idée d'un échappatoire improvisé lui plaisait énormément histoire de se sortir de cet enfer... Et deuxièmement car son air vénérable était extrêmement attirant.

- Ben mince... On y va ?

-Je crois que Miss Teigne devine notre présence en bas. Ils vont sûrement rester là un moment à chercher des indices. Impossible de faire marche arrière

Baguette en main, murmurant un "lumos" discret le jeune sorcier prit les devant; veillant soigneusement sur sa cadette. La porte s'ouvrit, sans même nécessiter un "Alohomora". Et lorsqu'elle dévoilà son contenu Alix dû éteindre de suite le sort qui illuminait son bout de bois magique puisque la lumière filtrait parfaitement dans cet espèce de grenier. Oui ça ressemblait à un grand grenier comme en trouve dans les anciens châteaux: à la fois féerique et effrayant. Plusieurs malles gigantesques, grandes, moyennes, petites ou minuscules étaient disposées sur un sol du même bois que la porte plus ou moins propre. Les belles choses cotôyaient les babioles: une fine chaîne en or était posée à côté d'un bracelet fait de breloques telles des perles en plastique. Il y avait même un cheval à bascule magique qui bougeait seul; non loin, un diablotin surgissant de sa boîte d'un air vraiment trop effrayant pour être un jouet d'enfant. Ils avaient monté des escaliers; étaient parvenus en haut d'une tour: logique d'arriver au grenier quand il n'y avait plus rien d'autre au-dessus que le plafond n'est-ce pas?

Mais entre la douce lumière et la poussière qui vous faisait mal aux poumons; les colliers d'or fin et les araignées qui courraient dessus; entre l'adorable cheval à bascule et le terrible monstre dans sa boîte sans compter les malles enrubannées de magnifiques rubans de soie de toutes les couleurs ou celles en fer parées de pics argentés agressifs: dans quel monde étaient-ils? L'enfer ou le paradis? Les deux se cotôyaient apparemment... Ce qui donnait à l'ensemble quelque chose d'indéfinissable: ne sachant que regarder: s'il devait avoir peur ou s'émerveiller Alix posa une main sur l'épaule de Page, ne la serrant pas trop pour ne pas l'emprisonner mais suffisamment pour lui montrer qu'il était là et la soutenait...

-Et maintenant?

Bien entendu... A ces mots; La porte se referma hermétiquement.

[HJ: je te préviens, je fais avancer le truc de manière très étrange, j'espère que ça te plaira... Sinon, dis-moi. ]

Oh. Très bonne question du coup. Bon, ben... Puisqu'on est là, autant jeter un oeil, non ? Et puis, on trouv'ra ptêtre une sortie...

L'adolescent hocha la tête mais ne répondit rien, il était d'accord et ça ne servait donc à rien d'épiloguer. La fatigue du stress qui retombe aidait toujours à économiser, et puis de toutes manières, même si Alix était un joyeux luron, il n'avait jamais été très bavard. Avait-on vraiment besoin d'être un excité de première pour montrer que l'on croquait la vie à pleine dents? Non, donc, malgré son caractère enjoué, le Serpentard était également réservé. Il va sans dire que la présence de la jeune fille le mettait aussi mal à l'aise. Ce n'était pas en mal, bien au contraire! Le mannequin avait toujours pu admirer ce qui lui faisait le plus défaut chez Page: la force. Lui possédait la volonté, mais sans "puissance" ça ne servait à rien. A la moindre chute, il restait à terre, le genou brisé tandis que la rouquine, d'après ce que l'on disait et ce que lui-même avait observé; Tout le monde connaissait l'alliance qu'elle avait formé avec le préfet du Gryffondor contre Ombrage tandis qu'Alix était encore aux prises avec sa santé si fragile, bien trop occupé à tenir debout pour se battre. Avec l'adolescence, l'enfant avait bon gré, mal gré réussi à se renforcer un peu, il rêvait souvent de s'opposer au nouveau régime de cette année mais ne savait évidemment comment s'y prendre. Apeès cette constatation il avait jugé bon d'écouter sa comparse expérimentée ce qui avait donné ce hochement de tête ainsi que l'accompagnement de la jeune fille du regard, car en effet, le mannequin cherchait des yeux une autre sortie.

- Bloody Hell, ça doit être là depuis un ptit moment... Vraiment étrange, ce coin...

-Asi es chica. Nous avons trouvé ce coin de monde où l'enfer-Ses yeux dorés se posèrent sur une coffre orné de pics de métal très inquiétants; sans parler des symboles de morts gravés dessus-côtoie le paradis-. Les doigts fins d'Alix touchèrent un collier d'or fin, mais lorsqu'il les retira, l'objet se réduisit en un petit tas de poussière. -Ainsi que le rien apparemment-Finit-il après avoir sursauté et s'être reculé.

Les objets inquiétants se réduiraient-ils aussi en rien s'ils les touchaient? Peut-être que les beautés des lieux n'étaient que factices; une sorte de leurre comme en ont les lamproies pour mieux les attirer dans l'antre d'un quelconque monstre.

*C'est absurde voyons. Cette cachette n'est pas la plus inaccessible du château. Bien des enfants sont tombés dessus avant nous; si monstre il y avait, morts, ou tout du moins plaintes il y aurait.*

Plongé dans ses profondes réflexions, le mannequin avait porté sa main abîmée sur les étagères pour se soutenir, sa jambe également blessée n'était pas tout à fait guéri et s'il avait retrouvé son habituelle démarche élégante, rester sur place debout le gênait encore. Cependant lorsqu'il retira ses doigts, le bois ne s'effondra pas.

*Le lieu en lui-même n'est pas factice, nous avons touché la porte, elle ne s'est pas réduite en poussière, ni le sol, ni les étagères. Tout le contenu n'est donc pas faux. Quelle est donc la part de vérité?*

Malheureusement c'était trop dur d'y répondre, et pas seulement parce qu'il avait 14 ans. Le jeune sorcier était simplement sûr de ne pas rêver; dans ses rêves, sa main blessée retrouvait toujours sa motricité.

*Il y a de quoi devenir fou!*

- Au fait... Merci pour tout à l'heure. Sans toi, j'étais cuite. T'étais pas obligé, tu sais... J't'en dois une.

- Tu aurais fait pareil. C'est nous qui t'en devont tous une, à toi, à William, Harry aussi pour avoir fini la grosse dondon rose.

Il sourit, et son regard clair croisa celui de sa comparse, sombre quant à elle. Le métamorphomage lança un regard oblique lorsque la Gryffondor fit tomber une petite lampe. Le sorcier eut un autre sursaut et les muscles de son corps se tendirent. Malheureusement, ces muscles là ne reflétaient aucunement la puissance, l'agilité pour l'esquive, la rapidité pour la fuite; or sans Page c'était hors de question... Il ne serait donc pas vraiment capable de défendre seul sa cadette. C'était à elle de se sauver un peu pour qu'il l'y aide. Le chuintement fit dresser la tête au jeune mannequin qui saisit sa baguette vivement. Il la changea de main après s'être aperçu qu'elle tremblait dans sa main abîmée menaçant de se rouvrir sous l'insensibilité de sa motricité. Il délia les muscles endommagés de cette dernière en la secouant légèrement avant de revenir au chuintement étrange.

-D'après vous, enfants, suis-je factice ou vrai? Suis-je du paradis ou de l'enfer?

L'être qui venait d'apparaître sous leurs yeux avait deux faces. Il semblait coupé en deux à la verticale: le côté droit était le portrait d'un magnifique prince blond aux cheveux coupés au carré mi-long et lâches, il avait des yeux d'océan et des lèvres fines. Le gauche ressemblait fortement, trop même au diablotin sorti de sa boîte que les deux compagnons observaient juste avant; sa voix par contre était neutre.-

-j'apparais rarement aux yeux des visiteurs ou des fuyards que vous êtes... Mais il est vrai que votre alliance aussi contraire que ce qui est réunit dans cette pièce et dans l'image de ma propre personne m'intrigue. Je voudrais voir jusqu'où votre sagesse va pour des enfants. je vous pose une première énigme. Vous pouvez refuser ou accepter... Un refus vous mènera à la porte de sortie tout simplement; l'acceptation du défi mettra vos deux vies en péril. La mort étant trop douce, c'est la souffrance que vous connaîtrez si vous échouez. Si vous réussissez je vous donnerai un éclat de paradis en accordant un voeu-dans la mesure du possible-... Une dernière chose. Pour ne pas perdre de temps, je vais répondre à la prochaine question que vos lèvres vont formuler: Je m'ennuie, voilà pourquoi je fais cela; pour me divertir tout simplement. Je ne peux cependant pas vous obliger à répondre, Le directeur ne me donnerai pas l'autorisation de vivre ici sinon, quel dommage! J'espère que vous serez tentés.

Alix toisa l'être, choisissant de poser son regard sur le prince. L'homme jeune était tout son contraire: lui était aussi blond que les blés tandis que le métisse abordait des cheveux aussi noirs que la nuit comme seuls les indiens peuvent les avoir. A vrai dire, même l'être magnifique le mettait mal à l'aise. Il était trop parfait... Or lui qui était sensé tout faire pour la représenter l'avait toujours détesté: c'était bien plus facile de poser son regard sur un défaut. Malheureusement l'autre face avait beaucoup trop de défauts... Mal à l'aise le Serpentard coula un regard à sa compagne; il ne voulait pas répondre sans elle, leur alliance devait durer jusqu'au bout. S'il n'y avait que lui il aurait refusé, demandant simplement la porte de sortie; son regard d'or figé sur Page le disait clairement.

-Vous êtes vrai dans la mesure où je vous vois comme un obstacle. Et vous êtes de l'enfer puisque votre jeu contre l'ennui consiste à poser des énigmes visant à faire échouer les gens pour leur infliger la souffrance. Le voeu accordé ne fait pas de vous un être du paradis puisque vous rien n'excuse la possible promesse de souffrance!

Ce n'était pas l'énigme bien entendu mais le simple ressenti du mannequin qui tenait à répondre; impatient, énervé aussi par cet être. Pour qui se prenait-il ce beau prince, cet horrible diablotin grandeur nature? Il n'y avait aucune sagesse dans ses paroles, juste du vécu. Pour preuve il y avait sa main à demi paralysée ainsi que sa jambe portant une fine longue cicatrice sur son intérieur. Quelque chose disait à Alix que Page aussi aurait été en mesure de répondre de pareille manière, sur la défensive... Quelque chose lui disait que la vie de la jeune fille n'était pas celle d'une petite chose protégée, celle d'une douce ingénue.

- Alix ! Ca va, tu... Tu tiens le choc ?

-Oui... Oui. Mais je ne suis pas aussi courageux que toi.

Il était réconforté par les mains posées sur ses épaules mais un peu honteux aussi. C'est vrai, ce n'étaient que des insectes mais l'adolescent avait bien cru qu'elles allaient le dévorer. Mais tandis que le Serpentard se terrait dans son coin; sa cadette-encore un facteur apportant la honte... C'était quand même Alix le plus âgé sensé montrer l'exemple-les avait écrasé comme elle avait pu avec ses semelles. L'adolescent redressa la tête et essuya vite ses larmes bien que ce soit certainement trop tard pour les cacher. Page avait sûrement pu les voir couler, vive comme elle l'était, rien n'avait du échapper aux yeux de la rouquine, et certainement pas la fuite ô combien "héroïque" du Vert et Argent. Pourtant le jeune mannequin ne voulait pas se morfondre sur son sort. Évitant de poser une seule main à un quelconque endroit, quand bien même dans l'idée de reposer son poignet bien fatigué après toutes ces émotions. Il ne voulait plus mettre les doigts sur une étagère sur laquelle serpentaient un peu plus tôt les sales bestioles qui l'avaient mit dans un bel état.

- On arrête. Maintenant. Tout de suite, Vous avez dit qu'on arrêtait quand on voulait. Alors c'est maintenant.

-Oh oui. On stoppe ici! Hors de question de continuer.

D'une seule et même voix les deux adolescents avaient déclaré ce qui serait le mieux pour eux. D'un ton abîmé Alix s'était toutefois exclamé dans l'espoir que la créature les avait bien entendu. Pas question que Docteur Jekyll/ mister Hyde fasse la sourde oreille. Le Serpentard pensa tout à coup à un enfant de 11 ans venant se promener dans les parages. Un premier année particulièrement casse-cou pouvait bien avoir peur une fois puis recevoir d'immenses promesses qui le feraient sitôt retomber dans le piège. Ce petit jeu pouvait très mal terminer car Alix n'en doutait pas, la créature devait profiter de tous les petits jeunes passant par ici... Même les plus naïfs! Encore Page et lui s'en étaient sortis car ils étaient non seulement un peu plus vieux mais surtout... Ensemble! La chose n'avait rien d'équilibre mystique en elle ou de fantastiquement neutre. Elle était mauvaise voilà tout! Mais comment Dumbledore avait-il pu laisser cette vermine pulluler ici? A moins qu'il n'ait été introduit par la Carrow et ses Sbires. Ca, ça l'étonnerait beaucoup moins déjà. Mais quoiqu'il en soit, Mister Hyde/Docteur Jekyll était dangereux!

- Et si vous avez un brin d'honneur, on a eu deux bonnes réponses. Ca nous fait un souhait chacun.

-Allez-y donc... Mais n'oubliez pas la limite du possible. Je ne guéris pas d'une maladie incurable ou d'une blessure trop profonde-Ses yeux se posèrent sur la main paralysée d'Alix puis il fixa intensément la manche de Page comme s'il y voyait quelque chose à travers. -Par contre, je peux m'arranger pour ce qui est des cicatrices... Toutes sauf une, mais elle ne vous concerne pas. S'il n'y a pas de tissus abîmés, je peux me faire un plaisir d'effacer ce qui a été fait.

Le métisse jeta un coup d'oeil intrigué à la manche de Page. La créature semblait deviner quelque chose là-dessous et même parler à la rouquine de cette "chose" qu'il y aurait là. Une cicatrice? Alix détourna la tête poliment, il était bien sûr "curieux" mais il respectait trop sa cadette pour s'amuser à la fixer plus? Déjà qu'il détestait que l'on pose de tels regards sur son poignet.

-Vous êtes très semblables tous deux-la créature avait maintenant une voix presque douce, vraiment sincère... Il devait être monstrueux à ses heures puis quand c'était fini, c'état fini sans doute...-Le même obstacle s'est dressé sur votre route et a laissé une marque sur vous. Je puis effacer celle qui n'a pas abîmé le corps de l'intérieur, quant à l'autre je ne puis rien faire. En revanche, vous avez quand même le droit à un voeu jeune homme. Alors? Richesse? Succès? Je peux même modifier certains de vos goûts qui semblent vous mettre dans de beaux draps avec votre famille et vos camarades d'école.

Alix riva ses yeux sur ceux du prince, envoyant un éclair de rage à ce dernier en guise de réponse sur le dernier point. Le jeune métisse ne voulait pas changer ce point. C'était sa nature, point!

-Je peux aussi te donner le contrôle parfait sur son don de métamorphogie qui semble t'apporter quelques ennuis.

Non, ça non plus, bien que ce fut tentant! Alix voulait travailler; gagner sur ce don, l'apprivoiser petit à petit.

-J'ai un souhait. Le voici: je veux que vous deveniez bon. Si vous prenez quelqu'un à votre jeu... Qu'il rate sa réponse, ne lui envoyez plus de monstruosités. Il passera son chemin, c'est tout.

-Une récompense à la clé; mais nul souffrance s'il échoue! Voilà qui est déséquilibré.

-Oui. Et tant pis. C'est mon voeu. Et vu ce dont vous avez le pouvoir, je suppose que celui ne peut pas faire parti de la liste impossible. C'est mon voeu, et vous êtes forcé de par votre parole à l'accomplir. Je souhaite que vous deveniez bon. Uniquement bon.

Ainsi, il devrait aider les enfants égarés ou qui demandaient de l'aide... Enfin devenir bon quoi.

-Et vous-Fit-il d'une voix blanche à son tour, Alix remarqua que depuis leur réussite, il les vouvoyait.-Quel est votre souhait? Voulez-vous que j'efface ce qui est resté? Ou autre chose plus important à vos yeux a besoin de se réaliser?

La créature pointa la manche de Page et le Serpentard détourna les yeux de nouveau, s'intéressant à la salle.

[HJ: tu as très très bien fait! Tout est parfait, comme toujours ]

Pourquoi se fâchait-elle? Enfin, il n'en était pas sûr non plus- Métamorphomage mais pas Légilimencien non plus, n'abusons pas-en prenant soin de noter tous les détails. Un jour peut-être aurait-il besoin de revenir ici; qui sait? Maintenant que Docteur Jekyll/ Mister Hyde était forcé d'être gentil. Mais peut-être que la créature allait déménager pour aller dans un autre endroit afin de reprendre ses jeux cruels. Alix espérait que ce ne soit pas le cas. Il s'en voulut pour ne pas avoir prononcé la précision lors de son voeu: celui ci compterait pour tous lieux où se rendrait le prince/monstre.

Pendant ce temps, Page hésitait. Un instant le garçon sentit le regard de sa comparse se poser sur son poignet abîmé. Le métisse eut un mouvement pour le cacher mais renonça. Il avait lui-même regardé le bandage de la jeune fille et devait donc s'attendre à recevoir la pareille. Son honnêteté l'empêchait de cacher sa blessure, elle avait un droit de regard dessus après qu'il l'ait prit tout à l'heure en ce qui concernait la sienne. Le même obstacle traversé pour une semblable blessure? La rouquine portait bien un bandage mais n'avait pas l'air paralysé -et tant mieux!- de quoi s'agissait-il? Est-ce que Alecto Carrow l'aurait torturé également? Si la jeune fille s'était échappée comme lui l'avait fait au bout d'une nuit, c'est que la Mangemorte n'était vraiment pas douée pour laisser s'échapper deux gossses. A moins qu'elle ne l'ait fait exprès dans le cas de Page? Enfin Alix n'e en savait rien non plus, le point commun, c'était peut-être "juste" l'agression. La Rouge et Or avait pu être attaqué par une bande de morveux débile particulièrement acharnée, malheureusement la cruauté et la stupidité n'était pas seulement l'apanage des Mangemorts...

Cependant quelque chose lui disait que Page était frustrée. partant du principe que c'était le cas; Alix se demanda bien pourquoi car la créature pouvait exaucer tous ses vœux. Certes, le jeu les avait mit à nerfs mais... Mais? Le Serpentard n'y connaissait rien en psychologie humaine. Lui-même commençait à ressentir une froide haine envers la créature. Peut-être que Page exprimait cette colère de soulagement de part son visage fermé. Oui, c'était sans doute cela. Cet instant juste après l'épreuve, lorsque vous savez que vous êtes libéré. Alors vos larmes montent et s'écoulent bien que vous ne soyez plus en danger... Du chagrin à retardement ou bien de la rage, c'était possible aussi. De la colère de soulagement, c'était l'expression parfaite. Plus intéressé par le souhait qu'allait faire Page; l'adolescent s'éclipsa doucement à sa façon. Il se tenait légèrement en retrait des deux protagonistes principaux et observait les lieux

- Vous effacez rien du tout. Ca vous r'garde pas. J'ai pas besoin de vous,

Il y avait des souffrances qu'il ne faut pas effacer. Juste pour ne pas les oublier. En effet, c'était une chose terrible mais parfois, pour moins avoir mal, l'être humain avait besoin de se souvenir. C'était un peu comme un affront d'effacer cette blessure parce que ce serait prétendre qu'il n'avait pas vécu cette chose affreuse. Alix avait eut du mal à intégrer ça au début, rêvant que l'on soigne son poignet. Maintenant pourtant, le garçon avait accepté sa plaie ainsi que sa paralysie partielle à cet endroit. C'était une façon pour lui de dire au monde: "regardez, je me suis relevé face à cette folle. j'ai survécu, et je continue de vivre comme avant, même avec ça. Elle ne m'a même pas assez abîmé pour m'empêcher d'aller en classe, de grandir, de poser pour des magazines et de gagner de l'argent avec. Elle n'a pas su m'empêcher d'être autonome."

Bien entendu, Alix effacerait tout de même la paralysie s'il le pouvait. Mais on lui proposerait de la chirurgie esthétique qu'il refuserait que la cicatrice soit enlevée. Elle était fine et résorbée; juste un peu plue claire que sa couleur brune de peau d'origine, pas si vilaine que cela. C'était un besoin de se souvenir de sa force. La paralysie lui rappelait sa faiblesse de ce soir là, tandis que la marque était presque une consolation parfois. Parfois seulement... Mais ce parfois était presque devenu nécessaire à son équilibre. Cette théorie était en fait un moyen de se consoler... Parce qu'il ne pouvait pas enlever tout cela. Ce n'était qu'un pur moyen de ne pas devenir fou en criant que le monde était injuste de le laisser dans un tel état. Alix ne s'en rendait même plus compte, engoncé dans sa théorie et sa conviction qu'il fallait garder sa cicatrice, ne pas effacer la souffrance sous peine de se sentir outré; comme si tout ça n'avait pas existé.

- Il est nul votre souhait. On peut même pas soulager les souffrances des autres,

La voix de Page était plus tranquille. Comme résignée, ou comme si elle essayait de se calmer. C'est vrai que la créature ne méritait pas tant de considération! L'adolescent appuya son regard, il voulait la soutenir sans trop comprendre les dires de Page cependant. La souffrance des gens? Pour l'instant le prince/monstre n'avait rien signifié d'impossible sinon la réparation de son poignet. Pourquoi n'essayait-elle pas de préciser ses dires pour voir si son voeu à elle serait possible? Pourtant la Rouge et Or partit sur une autre idée; tout aussi étrange aux yeux du Vert et Argent qui retint sa curiosité au nom du respect qu'il avait pour sa cadette.

- Je... Je ne sais pas, je... - Je veux... une fiole de polynectar !

-Tu aurais dû préciser de bonne qualité

Chuchota l'adolescent à la rouqine, déjà amer de son manque de précision tout à l'heure. Il avait peur que la créature s'en aille hanter d'autres lieux, mais en plus le métisse commençait à craindre qu'il n'arnaque la jeune fille. C'était bien au prochain tour que la créature devait exhaucer son voeu à lui, pas maintenant. Donc pour l'instant Docteur Jekyll/Mister Hyde restait l'être infernal-loin d'être neutre au goût d'Alix- qu'il avait été jusque là avec eux.

Cependant il n'eut pas le temps de ressasser plus le sujet que déjà Page s'asseyait sur un coffre poussiéreux. Il eut peur un instant, se demandant si une malédiction n'allait pas leur tomber dessus s'ils touchaient à quelque chose avant de se rassénérer en songeant que désormais la créature était quelqu'un de bon... Avant de penser de nouveau et de reprendre peur puisqu'il pouvait bien y avoir d'autres choses étranges et maléfiques pour les punir en ces lieux. Se houspillant intérieurement pour sa couardise le Serpentard ne put cependant s'empêcher de jeter des coups d'oeils aux alentours, surtout à l'endroit approximatif d'où étaient surgit les insectes et là où la créature avait disparu.

- Wow. Ca a été chaud. Je... Navrée de pas avoir su répondre... Je... J'suis vraiment désolée. Je... Je voulais gagner mon souhait pour soigner ton poignet qui semble te faire souffrir. C'est pour ça que je nous ai entraînés là dedans. Et au final, je nous ai fait prendre tous ces risques pour pas grand chose...

Le temps d'intégrer tout ce que venait de dire la Gryffondor, le jeune garçon resta là, à la contempler comme si elle était la déesse Athéna en personne. Il oublia bien vite la théorie du besoin de garder ses cicatrices comme souvenir de son courage. Tout ça c'était du vent bien entendu! Un moyen de se consoler! Il aurait hurlé de bonheur si en l'instant même la marque de sa cuisse et celle de son poignet ainsi que la semi paralysie de ce dernier avaient pu se volatiliser. Bien sûr Alix ne s'en rendait pas compte jusqu'à présent, engoncé dans sa théorie mais là, devant les paroles de Page; il sentit toutes ses idées bidons tomber une à une. Un noeud serra son coeur et le Serpentard se retint de verser encore des larmes. Heureusement le garçon y parvint. Une fois avec les insectes c'était déjà suffisamment la honte comme ça.

-C'est moi qui ait dit que l'on continuait. On aurait dû s'arrêter au premier tour mais j'ai été gagné par l'enthousiasme de notre première victoire un peu trop facile. Tu ne nous a pas fait prendre de risques. On l'a fait à deux! On a participé à deux. Et je t'en prie, ne t'excuse pas. Tu m'as fait un merveilleux cadeau en m'avouant cela... C'est... La première fois que l'on veut faire quelque chose de tel pour moi. Et puis; le polynectar, ça peut être très utile.

Il avait quand même terminé sur une note plus joyeuse accompagnée d'un clin d'oeil pour ne pas paraître trop mélodramatique. Pour ce qui était de la dévotion de soir pour sa personne; d'accord, sa mère aurait remué terre et ciel pour le soigner ou l'aider. Mais là c'était différent. C'était une élève de Poudlard, pas quelqu'un de sa famille "obligé" de l'aimer; lui qui ne s'était jamais vraiment intégré, qui avait tant souffert de ses différences; une presque inconnue, héroïne de ce château avait voulu prendre des risques pour soigner son poignet. C'était un don magnifique! Vraiment.

-Si j'avais su pour ton bras, moi aussi, mon idée première aurait été d'enlever ta cicatrice. J'aurais pu qui plus est! Je suis en rage contre moi. La créature nous en a parlé juste avant, il nous a fait une longue tirade sur ça, mais j'étais tellement hors de moi à l'idée qu'il puisse faire souffrir d'autres enfants que... Que j'ai énoncé ce voeu pour qu'il arrête de faire du mal... Sans penser à ton bras. Je suis vraiment désolé aussi.

Même si elle n'avait pas voulu qu'il efface cette cicatrice. Alix songeait qu'elle aurait été quand même contente. Et lui, il n'avait même pas pensé à elle tandis que la jeune fille avait joué dans la seule optique de l'aider. En attendant; bien qu'il ait abordé le sujet, le jeune mannequin n'osait pas trop continuer sur cette pente glissante. "L'obstacle commun" qui leur avait valu des déboires était quelque chose de dur à énoncer, alors il imaginait combien ce devait être difficile pour Page. Un zeste de pudeur le bloquait au niveau de la gorge; aussi sûrement qu'un sortilège de Silencio. Alors il s'assit à son tour sur le coffre; rejeta la tête en arrière pour détendre les muscles de son cou et regarda le plafond avant d'en revenir à la Rouge et Or, évitant de poser son regard sur les traces qu'avaient laissé les silhouettes d'insectes écrasés par les bon soin de la Gryffondor. Etrangement Alix était très propre, exactement comme il était venu ici. Il n'y avait aucune marque d'insecte sur lui-même si Alix n'en avait pas écrasé, la bave de limace aurait dû tâcher le tissu quand même- comme si tout n'avait été un rêve; il y aurait cru si toutes les traces des cadavres de bestioles n'étaient pas demeurés. N'empêche que le jeune mannequin n'allait pas se priver de douche pour autant. Il avait encore des frissons cotôyant son échine et son épine dorsale rien qu'en repensant à la sensation des insectes et autres bestioles non répertoriées ou trop bien connues au contraire courant et rampant sur lui.

HJ: c'était un super topic On remet ça quand tu veux! En tout cas, tu en as lui en a mis plein les yeux à Alix

- Euh, fêter ça ? Ben euh, oui, c'est sympa, ce sera avec plaisir pour Pré-au-Lard ! Enfin pour tout de suite, je sais pas trop... J'dois t'avouer que j'ai jamais vraiment pensé à fêter chaque fois que je me sortais de la mouise... Sinon, je serais déjà accro à la bierraubeurre tu sais, avec toutes les âneries que j'ai déjà faites et dont je me suis tirée

Le jeune mannequin répondit à son rire par un sourire. Il était heureux d'un côté que l'idée du Pré-au-lard lui plaise. Cependant le sorcier ressentit un peu malaise à la suite de ses mots. Bien sûr, il n'y avait pas réfléchi! Pour lui, c'était un fait exceptionnel... Quant à Page, ce n'était pas la première fois qu'elle faisait preuve d'un courage extraordinaire, alors c'était vrai; la Gryffondor ne pouvait pas fêter toutes ses victoires. Ce n'était pas dans ce sens que la rouquine l'avait dit, bien entendu! Mais Alix s'était vexé un peu tout seul en songeant à la bêtise que c'était de proposer cela... Sans compter qu'il y aurait beaucoup de chance pour que Rusard les entende ou que d'autres élèves les voient ensemble. Sans leur uniforme au pré-au-lard ou même avec mais noyé dans la masse, il y aurait moins de chances de se souvenir de quelle maison ils faisaient partis-quoique Page était quand même une célébrité au sein de cette école- Alix comprenait parfaitement l'envie de Page de demeurer prudente; ils avaient déjà assez pris de risques inutiles pour aujourd'hui; ce serait stupide de se faire avoir au moment où ils étaient sensés fêter leur victoire. Le jeune sorcier eut un regard gêné pour sa cadette. Peu habitué aux faits héroïques il n'avait pas encore le réflexe de rester discret pour assurer sa survie suite à cela. Lui, on l'avait déjà vu traîné avec des gens de toutes les autres maisons, d'ailleurs, Alix avait souvent payé le prix cher pour cela... Mais là, ça aurait été le pompon de la pomponnette si on l'avait remarqué en compagnie de l'une des Gryffondor les plus connues de Poudlard, et farouche supportrice de sa maison et de la compétition qui régnait entre les 4 demeures. Sans compter que le jeune mannequin ne voulait pas ternir la réputation de Page; ce serait dégradant pour elle qu'on la voit traîné avec lui; dégénéré selon beaucoup de personnes, tant au niveau hormonal que dans sa tête. Triste mensonge que l'adolescent avait peu à peu apprit à prendre pour argent comptant. Heureusement le Serpentard avait encore quelques amis aux château! Que Merlin les bénisse, le jeune garçon leur en était éternellement reconnaissant... Cependant le modèle se promit de ne rien leur raconter de cette aventure.

Tout cela se terminait quand même sur une note joyeuse. Un secret à garder entre eux faisait que Page et Alix ne pourraient sûrement pas se croiser dans un couloir en s'ignorant. Bien sûr, sa courageuse cadette qu'il admirait tant devait avoir à son actif des tonnes d'aventures du genre... Mais heureusement, ce n'était apparemment pas l'apanage de la rouquine d'ignorer ses compagnons de bataille ou de se croire supérieure, visiblement, elle n'oubliait aucune de ses aventures ni aucun de ses protagonistes. Ce genre de comportement fit remonter Page dans son estime, déjà la lionçonne était sur un pied d'estal dans son esprit, un modèle! Alors là elle devenait une reine... Vraiment... Sans exagérer! Alix aimerait beaucoup être comme elle; maintenant; plus tard qui sait. Mais ce ne serait jamais le cas. L'adolescent était trop fragile, tant physiquement que mentalement... Courageux à ses heures mais en général trop prudent, trop méfiant, et pas assez confiant en ce facteur chance qui aidait tellement les héros. En tout cas, par pudeur peut-être, Page ne prononça aucun mot de plus sur ce qu'il avait proposé, lui laissant sans doute le temps de comprendre que ce ne serait pas raisonnable et que ce n'était certainement pas par méchanceté qu'elle agissait ainsi. Alix ne pouvait de toutes manières par croire cela de celle qu'il admirait tant.

-Euh... c'est vrai, ma proposition était un peu trop spontanée et beaucoup trop stupide... Désolé, je n'ai pas encore les réflexes... Hum, disons de survie. Pour bien vivre, vivons cachés... Donc euh... Je suppose que l'on se sépare ici non? Et bien merci pour tout. Au fond, je suis ravi que l'on ait pu se connaître un peu plus, et ce malgré ces circonstances. Merci pour tout et... et bien, à demain ou un autre jour dans les couloirs ou au Pré-Au-Lard peut-être.

Il lui sourit, gêné, en perdant un peu son latin-enfin son anglais en l'occurrence. Le jeune mannequin se remit debout puis s'époussiéta. il savait déjà comment profiter du reste de temps libre dont il disposait: une bonne douche! Certes les traces d'insecte avaient disparu, celles de bave aussi mais la sensation était restée, c'était horrible! Alix allait sans doute jeter aussi trois ou quatre récurvite plus faire une lessive à la main des vêtements qu'il portait sur lui. L'idée de se frictionner à fond pour faire fuir cette impression de saleté-pas tout à fait qu'une impression d'ailleurs avec toute cette poussière et ces aventures- le réconforta. Il eut un sourire franc envers Page, un peu plus à l'aise pour lui lancer dans la langue que son père lui avait apprit: la langue de ses origines.

-Hasta Luego

Alix lui lança un baiser du bout des doigts avant de la saluer pour lui dire au revoir et de s'éloigner, la tête pleine d'aventures et d'une admiration encore plus grande pour son héroïne de Poudlard.