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 Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]
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MessageSujet: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptyVen 29 Mai - 15:09:38

La fugue d'Alix avait duré deux semaines; preuve que le jeune garçon avait beaucoup de ressources. Il n'avait jamais évoqué l'idée de ne pas revenir, l'ayant même précisé à Isaac dans sa lettre d'au revoir, il ne s'agissait pas d'un adieu. Le sorcier avait eu besoin de réfléchir à ce qui s'était passé dans la salle au Demande dont il ne connaissait pas le nom et continuait d'appeler "la pièce aux mystères" ou "la pièce aux voeux réels." Le Métamorphomage y avait un peu réfléchi. Lors de sa fuite jusqu'au seuil de l'infirmerie où il s'était évanoui, le Serpentard avait parcouru pas mal de marche; ainsi Alix estimait que l'endroit se trouvait au 6 ème ou 7 ème étage, pas moins. Bien sûr l'adolescent avait aussi gravé ce qu'il avait pu voir du visage de son agresseur; sachant que c'était une adolescente au corps déjà bien formé pour avoir dû subir tout son poids sur lui. Son contact, involontaire bien sûr lui avait fait comprendre que sa poitrine féminine était déjà développé et son visage ayant perdu les rondeurs de l'enfance ne trompait pas... Cela diminuerait le panel de recherche... Alix savait aussi de part ses paroles que c'était une Serpentarde: " Tu ne mérites pas ta place dans notre noble maison". C'était ça de plus. Ainsi lorsqu'on lui présenterait les fiches d'élèves, ce serait moins dur de la retrouver. Le mannequin s'était surtout enfuis pour deux raisons: la première était le rapport qu'il avait fait entre son attaque au Pré-Au-Lard et au château: ça n'avait rien à voir mais dans l'esprit d'un enfant de 13 ans tourmenté; souffrant encore des séquelles indélébiles d'une nuit de torture; tout pouvait servir à faire le rapprochement dans un premier temps... C'était une vengeance de la femme. La seconde raison avait été la réflexion: s'éloigner de ses problèmes: comprenant son frère Garen de plus en plus agressif avec lui; la fille mystérieuse qui l'avait attaqué sans raison apparente. Le but de cet éloignement était de savoir si oui ou non l'adolescent serait de nouveau prêt à dénoncer; à passer par toutes les étapes à savoir la déclaration, la reconnaissance, le tout en s'exposant à de possibles représailles par la suite puisque cette fois son nom ne serait pas gardé anonyme, le sorcier avait déjà des ennuis avec ceux de sa maison, ne serait-ce pas tenter le diable que de dénoncer cette fille? D'un autre côté Alix ne pouvait pas la laisser impunément continuer avec quelqu'un d'autre.

Deux semaines et un jour plus tard le garçon avait finalement été reconnu par quelqu'un très affamé et épuisé, tellement que son don de métamorphomage avait disparu sans même qu'il ne s'en aperçoive. Sa longue chevelure sensée le faire passer pour une fille de dos ou au premier regard s'était raccourcie pendant la nuit, retrouvant la coupe habituelle de l'adolescent tandis que ses yeux bleus avaient recouvré leur vraie couleur si particulière à savoir or avec des éclats d'argent mêlé à l'intérieur de ses prunelles. Deux petits changements qui faisaient beaucoup et l'avaient trahi une fois disparus. Un vieil homme avait retrouvé Alix dans le coin d'une ruelle; apparemment transis de froid et de faim mais trop orgueilleux pour songer à rentrer de lui-même, la queue entre les pattes et trop honnête pour avoir essayé de voler de la nourriture. Grâce à Merlin; sous son déguisement léger le jeune sorcier avait trouvé quelques bonnes âmes pour l'inviter à manger chez eux en échange de quelques menus services comme nettoyer la maison une fin de wee-kend (pour ceux qui n'avaient pas de pouvoirs de sorcier mais vivaient toutefois dans le Londres magique); promener le chien ou le boursouflet, tenir compagnie à une vieille dame trop seule et mal voyante qui l'appelait: " ma petite" ou "ma chérie" sans qu'Alix ne la corrige; c'était plus facile ainsi. Mais tout avait une fin; si son affaiblissement par ce biais avait été ralenti, il restait inexorable... Un enfant de 13 ans si débrouillard soit-il ne pouvait pas survivre seul si on ne lui l'avait jamais apprit... Et surtout si il était déjà mal parti en portant des blessures non refermées.

Alix ne savait toujours pas qui avait été contacté et l'avait ramené au château mais depuis son réveil tout le monde était gentil avec lui. Les professeurs appréciaient apparemment de n'avoir reçu aucune plainte contre lui pour vol ou autre... Et puis au final; Alix était totalement désorienté pour avoir été agressé une seconde fois, en plein coeur de l'école cette fois-ci. L'infirmière en le voyant revenir dans l'un de ses lits à peine deux heures plus tard du dernier bilan où il était en pleine forme, souriant et malicieux s'était posée des questions en le trouvant totalement silencieux, blessé de nouveau quoique ce soit bien moins grave que celles que lui avaient infligés la Mangemorte. Comme il coopérait qui plus est, ne cherchant pas à se déculpabiliser et faisant son possible pour aider les professeurs et le corps médical de Poudlard; on ne souhaitait apparemment pas le punir, à moins que ce ne soit juste pour le ménager le temps qu'il recouvre sa santé avant de se déchaîner sur lui mais, honnêtement le Serpentard ne pensait pas.

Il attrapa la serviette de bain fébrilement puis alla faire une douche après avoir eu l'autorisation de Madame Pomfresh qui changeait ses draps sales. L'eau coulant sur ses anciennes blessures et celles plus récentes lui rappela cette soirée dans le dortoir où il s'était évanoui à cause de ses points de suture qui avaient cédés et comme il avait fait la connaissance avec l'inconnu connu qui partageait son dortoir: soit Isaac Deniel, son préfet duquel il ne savait presque rien pour le côtoyer sans être admis dans le groupe de ce dernier... Sans presque lui parler. Cet accident les avait rapproché à tel point qu'ils avaient fini par décider de sortir ensemble. A 13 ans ça ne dépassait pas quelques bisous sur les lèvres curieux; une main baladeuse qui voulait découvrir tout en sachant rester sage et ces mots dans le creux de l'arbre près du lac... Il avait d'ailleurs laissé un message à Isaac, expliquant les raisons de son départ après avoir métamorphosé une feuille d'arbre en un semblant de parchemin demeuré épais et verdâtre... Le crayon bic moldu qui avait servi à expliquer les raisons de son départ était toujours là; présentement sur sa table de chevet.

Le métisse finit par sortir après avoir fait deux shampooing et limé ses ongles sous lesquels la saleté s'était incrustée. Dans le miroir, lui-même se trouva trop mince-Pour dire combien il avait vraiment besoin de manger maintenant XD- et très fatigué. Mais au moins le voilà propre, c'était important et Alix se sentait bien mieux bien que ses membres tremblent encore. C'était son deuxième jour à l'infirmerie et heureusement, rien de grave n'avait été détecté sinon son état avancé de faim qui avait fait que l'adolescent s'était jeté sur la nourriture à son retour, à tel point qu'on avait du le ralentir. Mais dans l'ensemble Alix s'était vraiment bien débrouillé et surtout honnêtement. Cette chose pouvait paraître dérisoire mais pour le mannequin ça ne l'était pas. S'asseyant dans son lit en attendant le repas-Avec une certaine avidité. Inutile de le préciser- il attrapa la gazette de Poudlard qui se développait beaucoup depuis deux ans. Le sorcier s'amusa de la gué guerre qui régnait entre Serpentard et Gryffondor: Ange Dawster avait du répondant c'était sûr. Le garçon ouvrit des yeux ronds pour les petites annonces qui n'étaient sûrement que des blagues: " Échange de vêtement porté par Orion contre un vêtement porté par Alix Y. Contacter Jason Lister". Quelqu'un avait dû les voir aux Pré-Au-Lard et trouvé amusant de faire cette blague hilarante. Par contre le fait de savoir que Isaac cherchait sa crème de soins ou son vernis à ongles le fit éclater de rire ... Un peu comme l'histoire de l'horoscope concernant les maisons: Gryffondor ascendant Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, ou Serpentard, ainsi de suite pour toutes les maisons. Alix essaya de deviner ce qu'il était avant de tomber par hasard sur un article du même auteur sur sa fugue et celle de Cyanur. Isaac avait été interrogé et le mannequin suivit avec intérêt et sérieux ce qui avait été dit

*Comment ça je ne lui ai laissé aucun indice? Et c'est quoi cette manie de m'enfoncer! *


En ce qui concernait sa collègue de fuite l'adolescent s'en fichait; c'était triste mais comme ça... Alix était furieux contre elle parce qu'elle avait volé des élèves innocents avant de partir: leur prenant leur baguette et des bijoux. Ce n'était pas dans sa mentalité d'agir ainsi, ce qui expliquait sa colère contre la Serpentarde. Il espérait qu'elle avait été rattrapé, allait bien mais serait punie pour ça car même la plus triste des raisons de fugue n'excusait pas la mise à contribution d'autres personnes innocentes. Ces 4 élèves avaient dû avoir des ennuis sans baguette. Lisant la suite le Vert et Argent fut soulagé de remarquer que le préfet avait changé ce qu'il disait et le défendait désormais. Arguant au début qu'Alix n'avait aucune raison valable de fuguer pour ensuite crier qu'il fallait s'y attendre et qu'une telle réaction était logique, totalement valable...

*Sacré Isaac Rolling Eyes*

Le sorcier l'avait pensé gentiment, prêt à pardonner les mensonges précédent de son petit ami concernant les indices qu'il n'aurait jamais jusqu'à ce que ses yeux se posent sur une expression particulièrement choquante. " Pédale impure"

*Non mais ça ne va pas !!!! IL EST COMPLETEMENT FOU !!! *

Alix allait jeter le journal à terre mais se ravisa, ça lui ferait plus mal qu'autre chose de s'agiter ainsi et puis, ce n'était sûrement pas le seul exemplaire qui était sorti... D'ailleurs à ce moment l'infirmière ouvrit la porte; finissant apparemment sa tirade habituelle dont le mannequin entendit les ultimes bribes

-...Trop longtemps surtout, il doit se reposer

Curieux de savoir qui lui rendait visite, délaissant la gazette sur le lit le sorcier tourna la tête... Quand on parlait du Scroutt à Pétard tiens... Isaac Deniel... Alix croisa les bras et l'attendit calmement...
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptySam 13 Juin - 21:09:17

Alix avait disparu. Il l’avait réalisé le soir même. Le lit du garçon était vide, impeccables. Les affaires abandonnées la veille et la matinée attendaient seules, fanées, froissées sur les chaises et les coffres. Rien n’indiquait le départ. Isaac avait parcouru tous les couloirs du château, à la recherche de l’élève manquant, du grand absent de la salle commune. Il n’avait croisé que des préfets en plein exercice de leurs fonctions. Page McHenry lui avait adressé un regard fuyant, comme souvent depuis leur baiser, Orion O’Neill, de sortie à la place de l’irritable Lucy Duncan, lui avait renvoyé un sourire hésitant, puis Rusard lui était tombé dessus en voyant que sa ronde dépassait les horaires autorisées. Ce vieux cracmol ne dormait donc jamais ? Isaac n’avait rien dit à ses collègues. Peu inquiet de nature, le préfet de Serpentard n’avait pas sonné l’alerte. L’absence de son petit ami était inhabituelle, mais il était loin de songer à une fugue. En fait, il n’imaginait rien, il ne réalisait pas. Alix reviendrait, il était peut-être déjà retourné au dortoir. Ainsi, il ne donna pas d’explication au concierge. Mais ni Nathan, ni Morgan n’avaient vu le jeune mannequin depuis son départ. Les deux garçons lui montèrent un visage quelque peu soucieux, puis l’assaillirent de questions auxquelles il était incapable de répondre. Qu’il fût son copain ne changeait rien. Alix ne lui avait pas fait de confidences. Aurait-il pu de toute façon ? On ne pouvait pas dire qu’Isaac l’écoutait beaucoup. Les plus petites plaintes l’ennuyaient. Il se fermait, la plupart du temps, acceptait les baisers, les étreintes qui se passaient de mots, et s’occupait davantage de sa vie sociale exceptionnellement remplie. Il oubliait, en quelque sorte, que le garçon souffrait, n’abordait plus le sujet de son attaque, comme s’il s’agissait d’un évènement anecdotique et dépassé. Et puis, leur relation restait fragile. Les vacances de pâques les avaient séparé deux semaines, il s’était détourné de lui plusieurs jours après son comportement en potions, et avait, tout au plus, passé une semaine sans heurts avec lui. Cette histoire en pointillée n’avait rien de surprenant pour des troisièmes années. Que savaient-ils de la vie en couple ? Isaac ne voyait toujours en lui qu’un garçon qu’il pouvait embrasser à sa guise, ou repousser, selon l’humeur du moment. Il faisait très peu d’efforts, et ne se remettait pas en question, au contraire, qu’on s’étonne qu’il ne sût rien à propos de la disparition du garçon l’agaçait. Et alors ? Il ne passait pas ses journées à lui courir après ! Sa conscience ne l’avait pas beaucoup tourmenté. Il s’était même endormi assez vite ce soir là, son jeu de piste improvisé dans le château l’avait épuisé.

Le lendemain pourtant, il avait dû se rendre à l’évidence. Alix n’était plus là, et dans le dortoir des filles, Cyanur Dedrak, l’ex d’Orion O’Neill – qui aurait décidément mieux fait de rester avec elle – n’avait pas donné plus de signes de vie. Les deux Serpentard s’étaient volatilisés, ensemble. C’était étrange. Alix ne lui avait jamais parlé de cette jeune fille, aux dernières nouvelles il ne la connaissait pas plus que lui. Une vague inquiétude s’était enfin emparée du préfet. Une mangemorte avait déjà frappé son copain, lui était-il arrivé un malheur encore plus grand ? Avec Cyanur ? Il évinça très vite cette éventualité. La quatrième année n’était ni dangereuse ni persécutée, ces derniers temps on se contentait plutôt de l’ignorer. Une enquête approfondie avait lancé la thèse plus plausible d’une fugue organisée. Cyanur avait pris des affaires avec elle, et une série de petits larcins les mettait sur la piste. Mais Alix leur avait laissé peu d’indices. Tout portait à croire qu’il avait suivi la demoiselle sur un coup de tête. Isaac avait rassemblé les preuves en sentant monter une colère sourde en lui. Ce garçon était idiot, capable de l’ennuyer même à distance. Le tout Poudlard parla de l’affaire. Les curieux essayaient de lui soutirer des informations, il les renvoyait en beauté. Personne n’était jamais venu lui parler d’Alix sinon pour se moquer de leur couple avec des « Alors Deniel, tu as enfin trouvé une fille à ton goût ? » et autres sottises qu’il leur faisait ravaler sans grandes difficultés. Que signifiait cet intérêt soudain ? Il se passait quelques choses et le peuple accourait. Le peuple plaignait les martyrs qui tombaient, en oubliant souvent qu’il avait joué le rôle de persécuteur. Alix n’était pas aussi fort que lui. Il ne renvoyait pas non plus la même image. Le métisse avait hérité d’une place peu désirée, celle de la tapette faible, maniérée et un peu ridicule, là où Isaac incarnait le type du gay déluré que filles et garçons rêvaient d’avoir pour ami.

Il avait trouvé le mot d’Alix, dans le chêne sous lequel ils avaient, par quelques mots, scellé leur union, assez tard. Quatre jours après la fuite. Sans nouvelles, il s’était approché du lieu, et le parchemin, résultat d’une métamorphose hâtive, avait atténué sa colère. Son copain avait pensé à lui et ne comptait pas le laisser dans l’ignorance. Cela ne l’excusait pas, mais il aurait moins de raisons de lui en vouloir. Le rôle du petit ami qui ignorait tout ne lui convenait vraiment pas. Le contenu du message l’avait fait à la fois bondir et soupire. Alix évoquait une seconde agression, dans les murs du château. Une élève de Serpentard s’en était pris à lui, et cela expliquait son départ précipité. Le malheureux garçon collectionnait les mésaventures. Au sein même de sa colère, Isaac éprouvait une profonde lassitude. Bien sûr, ce n’était pas sa faute, et il ferait tout pour que l’agresseur ait à répondre de ses actes, mais les victimes en puissance ne l’attendrissaient jamais longtemps, surtout lorsqu’il s’agissait de votre petit ami. D’autres avaient le don pour s’enticher des personnes à problème. Ils possédaient un caractère protecteur, aimaient sentir l’ascendant qu’ils prenaient sur leur compagnon, mais ce n’était pas son cas. Il ne supportait pas les faibles, ceux qui n’avaient même pas besoin de se faire tatouer « tapez ici » sur leur front pour attirer les coups. Le cas d’Alix ne l’attendrissait pas, il l’énervait. S’il comprenait les motifs qui l’avaient poussé à agir ainsi, il ne compatissait pas. Evidemment, il souhaitait au fond de lui le voir revenir au plus vite, dans le meilleur état possible, seulement, cette belle pensée ne transparaissait pas au quotidien. Ni l’interview accordée à la gazette de n’école, ni sa dernière lettre à Grim ne mettaient sur la voie. Les fins psychologues sauraient lire à travers ses mots, et la majorité prendrait la colère et le je m’en foutisme de surface. C’était très bien. Il refusait de se donner en spectacle, ou de tomber dans la sensiblerie attendue. On racontait qu’il était cruel ? Merveilleux. Et de quoi devrait-il se plaindre ? Ce n’était pas sa faute à lui si Alix était parti.

Après deux semaines d’errances, le gamin avait finalement fait son grand come back, dans un sale état d’après les rumeurs. Il avait ainsi repris ses vieilles habitudes en filant droit à l’infirmerie. Isaac ne s’était pas précipité à son chevet. Son retour lui avait rappelé que la fugue d’Alix l’avait irritée, et il ne voulait surtout pas avoir l’air d’un amant éploré. L’attendre un peu lui ferait les pieds. Le deuxième jour, incité par ses camarades qui ne comprenaient pas sa ligne de conduite, il se présenta enfin devant la porte. Madame Pomfresh le reçut en l’assommant avec un discours vu et revu, le malade avait besoin de repos et autres idioties de ce genre. Il acquiesça sans écouter, puis entra. Alix était assit dans le lit, la mine abîmée, les bras croisés, le journal où il avait accordé un entretient à Seth sur ses jambes. D’instinct, Isaac sentait le reproche venir. Mais, comme il ne pensait pas avoir dit quelque chose de mal – il assumait tous ses propos – il accueillit le malade avec un sourire ironique.


- Alors, tu as vu du pays ?


S’il commençait à jouer avec les nerfs du patient, l’infirmière l’étriperait sur place. Il semblait insouciant, incapable de mesurer la gravité de la situation. Ah parce que c’était grave ? Il ne voyait rien de plus qu’un imbécile qui avait fuit sans prendre ses dispositions pour survivre, et sans le consulter. Il était venu, ce qui constituait déjà un effort de taille. Il ne fallait pas trop lui en demander, et les lieux communs de circonstance l’ennuyaient. Tranquille, près à recevoir la foudre, il s’installa au pied du lit.
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptyMar 16 Juin - 12:29:43

Le moins qu'on puisse dire c'est que Isaac ne s'était pas précipité pour venir le voir. C'était dans le caractère du jeune homme il fallait croire; cependant, malgré tous ses efforts intérieurs de concession, le mannequin ne parvenait pas entièrement à pardonner ce manque de zèle à Isaac. C'était certain que lui, en temps que petit copain ou même simple ami se serait précipité au chevet du blessé. Non pas que Alix ait toujours besoin d'être chouchouté dans tous les sens quoiqu'au fond ça ne lui déplaise pas, non, en fait il avait toujours besoin d'une preuve! Une preuve facile à donner: il suffisait d'être présent à ses côtés, de lui parler de tout et de rien, comme ça, pour lui montrer qu'on tenait au moins un peu à lui. Ayant grandement souffert des moqueries de ses camarades jusqu'à celles de ceux qui partageaient son dortoir; le modèle avait toujours été plus ou moins seul. Depuis que Isaac avait décidé à s'ouvrir un peu à lui, à le prendre comme petit ami certaines personnes le haïssaient encore plus qu'avant mais d'autres lui parlaient désormais. Et c'était ce petit nombre de personnes s'intéressant enfin à lui, offrant une petite place à leur côté qui réjouissait Alix. Malheureusement l'instigateur de cette avancée dans la mini société semblait s'éloigner petit à petit; demeurant neutre, presque froid même à sa personne.

Le jeune sorcier soupira, sa relation avec Isaac était aussi frivole que supposait les premiers émois entre deux enfants seulement âgés de 13 ans; portant qui plus est, le fardeau d'un amour peu ordinaire, qui ne pouvait pas se suivre d'instinct comme le faisaient toutes les petites filles et les petits garçons dès 11-12 ans parfois. Eux ils avaient dû se découvrir chacun de leur côté, s'accepter tels qu'ils étaient... Alix quant à lui était en retard sur le processus: il n'avait pas finit de s'accepter tel qu'il était ni de comprendre; alors forcément, oui, un romantique en quête de douceur, de réponses ne pouvait pas faire la paire avec un autre garçon de son âge plus mûr, déluré, s'acceptant parfaitement, jouant même de cette différence et trop axé sur sa vie trépidante pour répondre à ses questions ou s'en poser lui-même. Pourtant Alix avait apprit à s'attacher à son préfet qui était un véritable ange quand il le voulait, pas souvent... Mais le mannequin était tolérant! Les petites fois où Isaac avait été attentif: l'aidant en cours de potions ou lui offrant une longue demi-heure de câlins -parfois trop osés, le modèle étant obligé de le rappeler à l'ordre d'un petit coup gentillet sur les doigts-lui suffisaient pour prendre de plus en plus au sérieux leur relation et lui pardonner ses autres écarts. Après tout, on n'était pas parfait n'est-ce pas? songeait toujours Alix tolérant.

Mais cette fois-ci, son petit ami avait été trop loin! L'insulte sur le journal était bien vilaine et si son propre compagnon disait ça... On vous laisse imaginer la réaction des mauvaises langues! C'est pourquoi le métamorphomage était en colère, beaucoup plus que parce que Isaac n'était venu que le lendemain de son retour, ça encore ça ne le gênait pas outre-mesure! Le préfet était déjà venu et ça Alix lui en était reconnaissant. Néanmoins l'insulte lui faisait trop mal au coeur pour passer au dessus; sachant pertinemment qu'il allait beaucoup l'entendre désormais; accompagné d'un "hey ne te fâche pas fillette, c'est ton propre p'tit copain qui l'a dit, pas nous"... Et le métisse savait parfaitement, sans équivoque aucune que ce n'était pas Seth qui avait ajouté ça, non non! Depuis le temps Alix commençait à bien connaître Isaac et le savait parfaitement capable de dire ça en parlant de sa personne... Voir de lui-même.


-Alors, tu as vu du pays ?

Pas un "ça va?" ni rien. Là encore Alix était reconnaissant à son préfet d'échapper au maudit cliché qui mettait mal à l'aise. Cette question là était très bien venue! Une façon de prendre les choses à la légère comme le faisait toujours Isaac. Mais la phrase du journal encore posé sur ses genoux raisonnait dans sa tête sans qu'il ne puisse s'en défare. Merlin que cette expression était laide! Alix se sentait sali par cette façon d'être appelé, quand bien même ce ne serait que par provocation-ce qui ne l'étonnerait guère venant du préfet-Le pire dans tout ça c'était que Alix l'avait vraiment été pendant son "voyage". Il avait séjourné par mal de temps chez une vieille dame toute heureuse de trouver quelqu'un pour lui tenir compagnie et l'aider dans ses tâches ménagères contre un peu de nourriture et un toit; cette femme se fiant à ses cheveux bien long et ses yeux bleus lui disait toujours: " tu es une brave petite, ma fille, ah si j'avais des enfants comme toi... Mais hélàs ce sont des ingrats qui, jamais ne viennent me voir" et le jeune sorcier n'avait jamais rien fait pour la corriger; jugeant que c'était plus facile ainsi. Le pire c'était que quand elle lui avait demandé son nom... Par automatisme, sans doute parce qu'il rêvait un peu à ce moment là ou c'était habitué à son identité de gamine il avait répondu très naturellement: "Alice, madame. Je m'appelle Alice". Voilà qui ferait bien rire Isaac et son insulte! Surtout que son vrai prénom était déjà mixte bien qu'assez rare, pourquoi en donner un complètement féminin? Alix avait bien aimé la voix de la vieille dame l'appelant pas son prénom d'emprunt; lui contant milles fois "son" aventure au pays ses merveilles... Jamais ô grand jamais son préfet devait savoir ça, ni personne d'ailleurs! L'expression de son compagnon le vexait surtout pour ça en fait; parce qu'il était touché, que c'était vrai... Il n'était donc que ça... Une Péd... C'était si laid que Alix se refusait même à prononcer le mot dans sa tête!

-Oui c'était très intéressant. Je pourrais même écrire un livre tu vois: genre: "le voyage de la pédale impure" Mais maintenant... ELLE est revenue à Poudlard. Dommage, les éditeurs me diront que c'est trop court pour en faire un livre... Et qu'en plus le titre est vraiment... Désobligeant pour séjourner dans un bouquin ou... Dans une gazette!

Le sorcier se recala sur son oreiller et décroisa finalement les bras pour prendre la gazette et la jeter au bas du lit, comme prévu il se fit un peu mal en étirant son bras tout égratigné mais ce n'était rien comparé aux souffrances que le jeune homme avait pu endurer dans le passé, comme par exemple face à cette mangemorte pour cette gamine tarée. En parlant de ça, Isaac aait-il trouvé la lettre. Sans doute oui; sinon il serait plus fâché. En plus le préfet était assez intelligent pour regarder prèes du chêne n'est-il pas? Poussant un soupir, décidé à redevenir calme pour ne pas non plus trop froisser son interlocuteur qui mis à part cette bévue avait fait beaucoup d'efforts; Alix soupira et se poussa un peu pour laisser Isaac s'assoir à ses côtés. Il était trop fatigué pour jouer les Miss en colère plus longtemps de toutes façons.

-J'ai un peu travaillé par ci par là pour gagner de quoi manger et dormir.

Fit-il en un sourire fin, fragile mais se voulant conciliant. Il n'avait pas écrit à Isaac, sachant que ce serait inutile; que la lettre du début était plus que nécessaire mais suffisait.

-J'ai souvent pensé à toi aussi. Je suis content que tu sois venu me voir.

Le jeune homme ne savait pas si cette phrase plairait à son préfet ou le mettrait en colère, c'était à double tranchant: Parfois l'instable Isaac trouvait cela flatteur et le récompensait d'un câlin ou se mettait dans une terrible colère en le traitant d'on ne sait quoi... Enfin pour faire plus poétique et tout de même donner une idée: Le préfet dans ses mauvais jours suite à cette petite démonstration de tendresse avait l'habitude de le traiter de "petite princesse culcul la praline". C'était moins gentil comme insulte en général bien entendu mais bon, le sens était là. Dans cette fugue, un côté devait plaire à Isaac si Alix songeait selon lui, ou tout du moins l'essayait sans trop aller loin de peur de perdre la tête-Parce que oui son préfet avait un esprit trop torturé pour vraiment se mettre à sa place-le fait que le jeune garçon soit le premier élève avec Cyanur à avoir pu s'échapper de Poudlard. Ca n'avait jamais été réalisé avant et d'un point de vue purement aventurier... C'était un sacré exploit signe de dorer un peu plus le blason d'Isaac. Après les mauvais côtés étaient peut-être trop fort pour permettre à cet exploit là de ressurgir, de cela dépendrait la réponse d'Isaac à ses dires précédents.


Dernière édition par Alix Ylian le Sam 27 Juin - 15:25:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptyMar 23 Juin - 13:27:30

La colère tomba, froide et grinçante. Alix releva à peine son ironie et la moquerie qu’elle dissimulait. Le véritable scandale tenait, selon lui, entre les quelques lignes de son interview, accordée de bien mauvaise grâce. Lorsque Seth avait réclamé l’entretient, ses mots avaient été clairs, nets, tranchants. Il n’avait rien à dire. Mais, un journaliste marqué par le signe de Serpentard ne se laissait jamais décourager. Le gamin l’avait coincé en enchaînant directement les questions, en notant les remarques les plus cassantes. Au final, Isaac était entré dans le jeu. Il ne regrettait rien, au contraire. Le première année avait retranscrit fidèlement ses propos. Imprimés sur le papier, ils étaient du plus bel effet. Les réactions n’avaient pas manqué. On le trouvait déplacé, cruel, indécent. Les critiques lui arrachaient des sourires amusés, emprunts de pitié. Il n’attendait aucune compréhension de la part d’une masse imbécile. Ne les avait-il pas insultés en refusant d’assouvir leur curiosité, de satisfaire leur vaine moralité ? Ils pouvaient le traiter de monstre, le juger indigne de son petit ami, leur opinion ne changeraient pas sa vie. Si la sienne les distrayait, les touchait, il était simplement heureux d’avoir semé un vent d’animation dans leurs journées. Ils lui donnaient cette importance, et il la leur refusait, parce que leur existence ne comptait pas. Il avait décidé d’effacer le reste du monde. Il gardait l’essentiel, ne se perdait plus en considérations inutiles. Alix avait-il de l’importance ? Ses sentiments étaient flous, sa disparition avait maintenu le doute. Le recul ne permettait pas de mieux juger. C’était faux, une erreur, un euphémisme universel. Non, en reculant, on s’éloignait, les liens se déchiraient. Avec de la distance toutes les relations devenaient stériles. Ce n’était pas la raison mais l’indifférence qui agissait. On avançait en empruntant des détoures. Le chagrin était trop lourd à porter, aucune source n’abreuvait mieux que celle du Léthé. Il avait répondu à Seth avec une désinvolture froide et mordante, peu soucieux d’insulter la mémoire de son compagnon absent. Son vocabulaire ne lui plaisait pas ? Et alors ?

L’insinuation froissée d’Alix le fit pouffer de rire. La réplique « Pédale impure » raisonna joyeusement dans sa tête. Il avait oublié. Oui, oublié que cette expression était choquante. L’éclat malicieux de son regard prouvait aussi qu’il en était fier. Il aimait les mots troublants, francs et crus, parfois plus frappant que la réalité elle-même. Il disait haut et fort ce que les bien-pensants soufflaient du bout des lèvres. Sa langue acide les mettait face à ce qu’ils ne voulaient pas entendre. Alix semblait fâché, mais, à l’oreille d’Isaac, ses reproches ne dépassaient pas la plaisanterie. Son sourire ne se résorba que de moitié lorsqu’il mentionna la Gazette et envoya valser le journal à quelques mètres de là. Un acte désespéré, ridicule. Où était le problème ? Devait-il évoquer un inverti peu servi par sa naissance pour satisfaire l’ouïe délicate de Son Altesse ? Les tournures précieuses ne servaient à rien. Elles encourageaient l’ignorance et l’intolérance. Les expressions violentes étaient leur meilleure défense. Il fallait provoquer l’impacte, adopter les mêmes armes que les détracteurs pour réduire leur portée, la supprimer. Que ferait-il s’il devait craindre les mots ? Alix les redoutait, il avait peur des bruits de couloir, c’était évident. Et Isaac ne comprenait pas sa réserve. Essuyer les attaques gratuites n’était pas toujours facile, mais, à force, on se blindait. Les idiots lançaient des hostilités attendues, sans imaginer un seul instant qu’on pourrait leur rendre la pareille. Alors ils courbaient les épaules, honteux, et les rires ricochaient sur leurs dos voutés. Avec le temps, il avait appris à lutter. Alix n’était pas près. Il débarquait, avec des craintes toutes naturelles, et une charge plus lourde derrière lui. Pourtant, Isaac le jugeait à l’aune de sa force.


- Oui, pour une fois, elle aura échappé à la censure, dit-il d’un air léger. Au moins tout est dit en deux mots. Parce qu’à force, on tergiverse, on cherche des explications qui excusent la conscience commune. Tout, pour éviter ce qui frappe les yeux.
– Un sourire espiègle glissa sur ses lèvres et il murmura : - Encore que… Je me suis trouvé soft, j’ai fait des efforts je te jure. En fait, je me déçois presque, j’aurais pu trouver tellement pire !

Oh oui, les qualificatifs ne manquaient pas. De ce côté, il trouverait toujours matière à innover. Il bousculait encore Alix, profitait de sa faiblesse pour en rajouter, lui montrer à quel point il était inutile de l’emporter sur ce sujet. Les retrouvailles éplorées, sentimentales, tenaient de la plus grande fiction. Vaincu, son copain se calma de lui-même, sage décision. Mieux, il essaya de se reprendre en lui donnant un aperçut de son séjour. Il avait travaillé, disait-il. Isaac haussa un sourcil sceptique. A treize ans ?


- Ah oui vraiment ? Et t’as fait quoi ? Tu t’es mis devant les feus rouges avec un seau et un balai pour laver les pare-brises comme un gosse d’émigré ? ça paie bien ?


Pourquoi ce cynisme ? Il n’en savait rien. Une pulsion, une envie soudaine. L’aventure d’Alix était encore plus ridicule qu’il le pensait. Sa débrouillardise lui faisait honneur, certes, mais travailler à son âge, en dehors du mannequinat qui restait valorisant, lui semblait absurde. Sa haute naissance rejetait cette idée. Il n’y avait que les gamins des rues pour grappiller quelques centimes sur la voie publique. Il ne voyait pas comment le jeune garçon avait pu s’en sortir, errer dans les rues, chercher un emploi, un peu d’argent, sans finir au poste de police le plus proche.
Le sourire fatigué de son copain l’invita un instant à se calmer. Oui, il avait fait une bêtise, et il n’était pas en forme, grande nouvelle. Et, malgré tout ce qu’il recevait, il trouvait encore le moyen d’être aimable. Il avait pensé à lui. Il était heureux de le voir. Ses derniers mots plongèrent Isaac dans un malaise douloureux. Quelque chose en lui le poussait à maintenir le garçon éloigné. Il n’avait pas beaucoup pensé à lui ces derniers jours, sinon pour se dire qu’au fond il ne se sentait pas de continuer cette histoire. C’était une jolie passade, comme les adolescents en vivent tant. Son esprit s’occupait davantage des lettres qu’il devait écrire à Grim. Chaque jour, un nouvel élément lui semblait digne d’y figurer. Lui aussi aurait pu écrire un roman, une œuvre épistolaire rassemblant tous les paragraphes pensés et non-rédigés, des lambeaux de vie arrachés, à côté des parchemins trop étroits. Il n’avait toujours pas parlé de cette correspondance ? Etait-ce normal ? Pour une raison obscure, il tenait à la garder secrète, ne s’était même pas vanté de garder contact avec un homme particulièrement beau auprès de Lou, Mirana et Ange, ses grandes confidentes. Il était juste heureux de partager cette relation privilégiée seul. Son esprit était ailleurs, l’image d’Alix, à demi-effacée lui faisait à nouveau face. Il ne pouvait pas de détourner brutalement de lui. Tout semblait tellement plus évident avant qu’il ne frappe à la porte de l’infirmerie. Pris au dépourvu, il ne sut quoi répondre et posa une main sur la sienne. Le garçon tenait-il autant à lui ? Mais pourquoi ? Il ne devait pas, il se faisait mal. Un soupire souleva sa poitrine.


- Te fais pas d’illusions, on m’a forcé à venir. Mais j’aurais pu ne pas les écouter
, ajouta-t-il en souriant.

Il n’avait pas le cœur à être méchant jusqu’au bout. Ce serait un mensonge. Il n’aurait jamais pu finir la semaine l’âme en paix en sachant que le garçon était à l’infirmerie. Le message sous l’écorce lui rappelait son odieuse insensibilité. Pourtant, cette ultime gentillesse sonnait faux. Après tout ce cynisme, elle dénotait. Et, gêné, il lança sur un ton plus bourru :


- Alors, c’est un vrai retour ?


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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptySam 27 Juin - 10:48:30

- Oui, pour une fois, elle aura échappé à la censure. Au moins tout est dit en deux mots. Parce qu’à force, on tergiverse, on cherche des explications qui excusent la conscience commune. Tout, pour éviter ce qui frappe les yeux. Encore que… Je me suis trouvé soft, j’ai fait des efforts je te jure. En fait, je me déçois presque, j’aurais pu trouver tellement pire !

C'était Isaac ça; il fallait s'y attendre. A ce point là ce n'était même plus de la provocation. Alix ne saurait dire si c'était de la méchanceté pure ou de l'inconscience; la nuance entre les deux était très forte. La seule chose qui ne changeait pas: que ce soit l'une ou l'autre des attentions de son petit ami, c'était que le jeune mannequin était vexé. Après tout, qui ne le serait pas? Le sorcier lança un regard glacé au préfet, s'enfermant dans son habituel colère froide tel une princesse digne pour échapper aux cris malsains qui pourraient sortir de sa propre bouche. L'adolescent n'était pas du genre à envenimer la situation dans une "dispute" avec ses amis. Si Isaac n'avait pas été cher à son coeur pourtant, le modèle se serait déjà lancé dans une bagarre éreintante, malheureusement presque perdue d'avance pour lui. N'y tenant plus face à l'insulte et l'affirmation de cette dernière cependant; Alix ne put s'empêcher d'ironiser un peu, sa voix gardait comme d'habitude des tons doux mais l'on imaginait bien en dessous le timbre glacial qui la faisait légèrement trembler et illuminait ses yeux d'or d'une colère nappée de rage.

-Tellement pire en effet. Encore heureux que tu aies songé à m'épargner. Malheureusement ta douce intention ne sera pas perçue comme ça par tous... Ils n'auront probablement pas l'idée d'épargner quelqu'un que son petit ami ne respecte même pas.

Reprenant la gazette qui pourtant lui brûlait les doigts; le sorcier essaya de continuer son petit jeu précédent: à savoir trouver son ascendance: Serpentard Serpentard, Serpentard Serdaigle, Serpentard Gryffondor ou Serpentard Poufsouffle. Il le faisait mentalement, s'appliquant et s'impliquant réellement dans l'affaire afin d'échapper aux gentillesses blessantes d'Isaac.

- Ah oui vraiment ? Et t’as fait quoi ? Tu t’es mis devant les feus rouges avec un seau et un balai pour laver les pare-brises comme un gosse d’émigré ? ça paie bien ?

Une amabilité de plus, une! Alix commençait déjà à être un peu échauffé des douceurs que lui offraient son petit ami après deux semaines de séparation. Certes c'était du Isaac tout craché et le jeune garçon avait apprit à s'y faire mais... Aujourd'hui, comme un idiot naïf le Serpentard avait cru mériter une pause, un petit truc différent comme un sourire ou une discussion normale! Le sorcier en était rendu à un tel point avec le préfet qu'il n'espérait même plus voir de l'inquiétude dans les yeux noirs de son comparse: non, ce ne serait pas Isaac ça... Mais au moins une discussion naturelle au lieu de ces moqueries incessantes.

-Je te rappelle que j'ai un don très utile
-Sachant son collègue adorateur de la métamorphose; Alix comptait bien lui rappeler ses capacités extraordinaires, et surtout, le fait qu'il avait pu se tirer dignement.-Je passe pour qui je veux, avec l'âge que je souhaite!

Ce n'était pas tout à fait exact; Alix maîtrisait encore bien mal son don mais après tout: réussir à passer pour une fille aux yeux d'une petite vieille malvoyante, c'était le début de tout. Certes l'identité prise et le juge de la réussite n'étaient pas très glorieux, mais n'empêche que le garçon avait "travail" pour cette vieille personne riche et si aimable dans une grande et belle maison; certainement pas sur les feux rouges. En plus il était revenu dans le monde sorcier après une légère excursion chez les moldus.

-Tout le monde n'est pas pourri gâté, habitué à tout recevoir au moindre claquement de doigts comme toi. D'ailleurs puisque tu en parles...Les gosses d'émigrés ont plus de mérite que toi dans la vie.

C'était clairement un reproche. Non pas pour la situation d'Isaac que Alix n'enviait pas, habitué à son petit train train habituel. Non, c'était une remarque sur le fait que le préfet ne parvenait pas à imaginer le monde autrement que tournant autour de son nombril; pas de la vantardise non... Juste que tout le monde était pareil pour le préfet; que chacun avait la même situation et que sa famille et que des choses normales pour lui étaient impensables pour les autres comme par exemple: travailler très jeune pour gagner sa vie.

Le sorcier était dur avec Isaac; autant que ce dernier l'était à son encontre. Attendant, les nerfs crispés, la réaction de son petit ami visiblement de mauvaise humeur aujourd'hui à sa phrase sur le contentement éprouvé à le revoir; Alix feignit de lire une autre page du journal avant de le reposer en soupirant; incapable au fond, de faire semblant. Ses yeux d'or assez inquiets mais surtout irisés de déception par anticipation se fardèrent d'une petite lueur de nouvelle vie lorsque le préfet se reprit, ne se fâchant pas à cause de sa jolie phrase mais reprenant ses esprits et un minimum de bonnes intentions.

- Te fais pas d’illusions, on m’a forcé à venir. Mais j’aurais pu ne pas les écouter

-J'en suis fort aise que tu ne l'aies pas fait

En revanche; Isaac avait l'air de vouloir se venger de cette obligation "conjugale" qui le coinçait ici. Joueur à son tour Alix se redressa et se leva, dévoilant sa frêle stature au préfet; certes amaigri alors qu'il n'était pas bien gros déjà par avance mais, plus musclée, mieux tenue et dans un sens, moins fragile qu'avant. Il passa un bras autour du cou d'Isaac, les yeux remplis de malice, souhaitant visiblement s'amuser au dépend de son petit ami si lointain, si froid; trop pour lui en tout cas.

Décidé à le rapprocher de lui donc; le mannequin l'embrassa sur la commissure des lèvres puis sur ces dernières, restant un instant contre lui comme une personne étant partie depuis longtemps qui attendait un petit geste d'affection en retour. Ses yeux se fermèrent hermétiquement; le pauvre Alix ne jouait plus, son corps tremblait en se souvenant des épreuves: la pire de toutes étant celle qui avait impliqué son départ soit: l'agression au sein du château. Pourtant, habitué à devenir courageux, et surtout à savoir que ça ne servait à rien sinon à gaspiller de l'énergie, le jeune garçon ne pleurait pas. Il rouvrit les paupières et s'éloigna un peu; comme pour jauger d'éventuels changements chez Isaac... Non aucun! Visiblement, en deux semaines tant physiquement que moralement, c'était le seul à avoir changé... Quel décalage ce retour! Alix avait l'impression de se sentir plus vieux que le château lui-même vu que ce dernier resté figé dans le temps n'avait nullement évolué. Lui si! Dans sa prime jeunesse le mannequin avait connu le trop peu mais pas le rien... Dans les rues de Londres le gamin avait pu apprendre le rien; et c'était une terrible chose! Voir tous ces pauvres mendiants sans toit, savoir qu'il aurait pu finir pareil l'avait renforcé dans ses idées d'économie et de contentement du peu. Le métisse sourit quand même car au fond c'était une bonne expérience; et puis, il allait gagner contre celle qui lui avait fait du mal! Car sa décision était prise: en portant plainte encore une fois... Sans craindre des secondes représailles: les deux affaires n'avaient aucun lien, c'est ce que le mannequin était parvenu à apprendre durant sa fugue: donc la femme du Pré-Au-Lard n'avait pas pu se venger: il s'était juste trouvé au mauvais moment au mauvais endroit et au lieu de pleurer sur son sort; l'unique solution était de faire en sorte que ce ne soit pas de même pour quelqu'un d'autre.

-Alors, c'est un vrai retour?

-Il faut croire

Répondit machinalement Alix sur un ton changé, plus adulte qui indiquait fièrement que sa quête était finie et qu'il pouvait désormais avancer dans la vie. Fatigué, le Métamorphomage se rassit dans le lit, remontant la couverture jusqu'à lui et s'adressant en ces termes à Isaac:

-Vous avez vu quoi en métamorphose?

Vu que le sujet passionnait énormément son petit ami: c'était en général l'occasion de remettre les choses à plat sans violence, en toute tranquillité! En fait, Alix n'avait pas la force de se disputer maintenant ou d'essuyer encore de quelconques remarques ironiques voir blessantes.
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptyMar 7 Juil - 22:24:41

Le monde avait une passion pour les complications. Les chemins directs ne plaisaient pas et Alix gardait ses airs scandalisés. La place de l’outragé était confortable. On la justifiait facilement. Un mot de trop et tout s’effondrait. Le regard froid du jeune garçon lui fit comprendre qu’il n’avait pas rien saisi. Leurs opinions ne s’accordaient pas. Ses certitudes se heurtaient à un mur, à un caractère borné, coincé entre les règles sociales, incapable de soulever les bonnes questions, et de façonner le monde à sa manière. A la place, il ironisait, grinçant. Quel idiot ! La phrase n’était pas contre lui. Il visait tous les autres, les méprisait en refusant de les ménager. Mais Alix le jugeait maladroit, et n’y voyait qu’une grossière invitation aux quolibets. Il se trompait pourtant. Parce qu’il l’avait prononcée avant les autres l’expression pédale impure était désacralisée. Et si des malins atteints de psittacisme la trouvaient drôle, il n’était pas difficile de déplorer l’aridité de leur imagination. Isaac n’avait pas d’excuses à donner. S’il commençait il ne s’arrêterait plus, ou finirait par se taire, puisque la stupidité commune étouffait tous les mots, elle valorisait les discours vides de sens, de but. Le langage devenait stérile, les jours se passaient d’histoires, les esprits se niaient au profit d’un équilibre commun. S’arrêter aux jugements étroits des autres, c’était cautionner une partie du Meilleur des mondes, un livre que son grand père lui avait offert l’été dernier, pour lui faire découvrir, disait-il, une science fiction plus élevée que celle des séries. Il avait même réussi à le lire en entier. Une partie de l’œuvre lui échappait encore, mais il se souvenait de son malaise, de l’horreur d’une société formatée peuplée d’hommes qui avaient renoncé. Choqué, puis révolté, il avait longuement commenté le roman avec Papy Levi. Le vieil homme s’amusait de sa fougue, et l’emportait dans ces discussions qu’il adorait, pleines de découvertes et d’anecdotes historiques. « Ne perd jamais tes convictions », lui disait-il. Non, il ne les quittait pas, il les affermirait tant qu’il le pourrait. Sa démarche n’était pas mauvaise, Alix refusait juste de faire front avec lui. Il voulait de la pitié, de la compassion, de la tendresse, mais ne les méritait pas. A regret, Isaac éteignit la flamme naissante de son discours. Il se contenta d’une ironie amère.

- Alix… Il parait que je suis plus impur que toi. Dans ce cas c’est que je ne me respecte pas plus. S’il existe à Poudlard des gens pour penser le contraire, je le leur rappellerai.


Etait-il nécessaire d’évoquer une ascendance entièrement moldue ? Il n’était pas mieux logé d’Alix. Et il se savait en danger, il évoluait à Poudlard avec la conscience d’une menace permanente. Dès son arrivée, il avait compris que s’il voulait s’imposer, trouver sa place au sein de Serpentard, il devrait lutter, maintenir ses défenses bien dressées. Il avait détesté ses premiers mois à l’école des sorciers.
La réaction d’Alix ne l’encourageait pas à se montrer plus aimable. Il poussa la provocation plus loin en le comparant aux vas-nus pieds, la lie des sociétés bien policées. Cette fois, son petit ami coupa court à son attaque. Son don de métamorphomage lui permettait de modifier son apparence. Il ne l’avait jamais vu à l’œuvre. Sa magie erratique colorait juste ses cheveux lorsqu’il était perturbé. Les effets étaient assez drôles, mais n’avaient rien d’impressionnants. Il refoula une remarque acide à ce propos, prêt à accorder cette manche à Alix. Il avait parlé trop vite. Mais, le jeune métisse commis une erreur fatale, il le provoqua à son tour en se rangeant du côté des misérables de la rue. Oh, génial ! Une belle leçon de morale. Il l’attendait. Les critiques violentes sur les parasites de ce monde trouvaient toujours le parti des modérés, celui des utopistes et surtout de ceux qui aimaient prononcer de grands discours affalés sur leur canapé. Tout le monde n’avait pas ses moyens ? C’était bien dommage. Et que pouvait-il y faire ? Il n’allait pas s’en plaindre. La réaction la plus sage était de profiter de ce qu’on lui enviait. Mais la plus belle offense restait à venir. Les gamins d’émigrés clandestins, sous leurs haillons, leur anglais approximatifs, ces survivants sans avenirs, les héritiers de la grande tradition de la mendicité, avaient plus de mérite que lui. Il ricana, désolé pour son petit ami.

- Du mérite ? Laisse moi rire ! Ceux qui s’en sortent ont du mérite c’est certain, mais les autres quel mérite ont-ils ? Celui de survivre en dépit de tout ? De s’accrocher à des existences absurdes, étalés comme des loques sur les trottoirs, en passant leurs journées à harceler les vivants alors qu’ils pourraient les laisser en paix en se jetant d’un pont ? Si l’inutilité est un mérite, je préfère n’en avoir aucun.


Oui, il s’était toujours demandé ce qui raccrochait ces gens à la vie. Ils avaient perdu toute leur dignité humaine, se contentaient de rester là, de pleurer, de souffrir en invoquant la pitié des passants. Malgré l’agressivité de la forme, Isaac ne les haïssait pas. Il s’en fichait, comme tous les autres, mais ne les comprenait pas. Pourquoi rester ? La peur de la mort ? C’était absurde. Leur vie leur donnait déjà un aperçu du néant. Ils étaient des aberrations urbaines et, dans son milieu, on le reconnaissait plus facilement. Personne ne s’amusait à les approcher, mis à part quelques riches donneurs, gonflés d’argents et d’ennui qui jouaient aux philanthropes le mercredi et au golf le dimanche.
Puis la tension retomba légèrement. Il n’était pas venu pour se disputer avec Alix sur des questions d’éthique. A ce niveau, il était de plus en plus clair que les deux garçons ne s’entendraient jamais. Isaac avait parfois l’impression qu’ils n’évoluaient pas dans le même monde. Une pensée le tourna un instant vers Grim. Tout était plus simple avec lui. L’homme ne se choquait jamais de ses opinions cinglantes, mieux, il les approuvait et développait à son tour des idées qui lui plaisaient, lui paraissaient plus justes. Avec lui, il tenait de vrais dialogues, sans oppositions radicales, avec un partage raisonné, et ce dernier point était important. Ceux qui rejetaient tout pour rejeter étaient aussi risibles et pathétiques que les pseudos grands sensibles.
Les lèvres d’Alix le tirèrent à nouveau vers lui. Il se laissa embrasser mais ne rendit pas le baiser. Alors son compagnon se mit à trembler. Un peu absent Isaac l’attira contre lui. Où en étaient-ils ? Il ne le savait plus très bien. Entre eux, les choses pourraient toujours rester ainsi. Leur relation, ponctuée par des petites éclats et des réconciliations tranquilles ne lui étaient pas pénible. Elle stagnait, n’évoluait pas, parce que leurs différences ne les complétaient pas… Pourtant, lorsqu’il le sentait près de lui, sa frustration se taisait, comme si les choses étaient très bien ainsi, n’avaient aucune raison de bouger. Alix semblait le croire puisqu’il lui posa une question d’une affligeante banalité. A peine rentré, après tout ce qu’il avait enduré, il se souciait des cours. Et, évidemment, Isaac ne supportait pas les imbéciles qui mettaient la priorité sur les leçons à rattraper. D’ailleurs, par pur esprit de contradiction, il ne reprenait jamais les chapitres qu’il manquait ou attendait du moins les cours d’histoire de la magie pour s’en occuper.


- On s’en fiche des cours
, dit-il brusquement. Si t’es encore coincé ici demain je t’apporterai mes notes, ça t’occuperas. Mais je ne suis pas venu ici pour parler de l’école, vraiment pas. – Il se tourna vers la fenêtre un moment, et reprit, plus grave. – J’ai quand même pas mal repensé à cette histoire d’agression à l’école. Qu’est ce qui s’est passé au juste ? On dirait que personne ne sait rien de l’affaire. Du coup, tout le monde a minimisé le truc. T’as des pistes au moins ?

L’agression d’Alix n’était pas anodine à ses yeux. Même si le garçon avait le chic pour se faire taper dessus il n’était pas normal qu’un élève s’en prenne à lui sans motifs, et si l’attaque pouvait s’attacher à une forme d’intolérance, elle était inadmissible, et le concernait tout autant. Elle touchait indirectement tous ceux qui étaient comme eux. C’était purement et simplement un appel à la haine et il ne savait que trop bien jusqu’où pouvaient mener ces petits écarts.


Dernière édition par Isaac Deniel le Sam 11 Juil - 20:36:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptySam 11 Juil - 15:36:01

- Alix… Il parait que je suis plus impure que toi. Dans ce cas c’est que je ne me respecte pas plus. S’il existe à Poudlard des gens pour penser le contraire, je le leur rappellerai.

Le métamorphomage allait s'excuser, demander pardon, c'est vrai qu'il était fatigué mais son erreur n'était pas pardonnable. Pourtant Isaac ne lui laissa pas le temps de se repentir qu'à son tour, il lança un ensemble de phrases terribles; encore plus lorsque ce chapelet de presque insultes surgissait de la bouche d'un adolescent.

- Du mérite ? Laisse moi rire ! Ceux qui s’en sortent ont du mérite c’est certain, mais les autres quel mérite ont-ils ? Celui de survivre en dépit de tout ? De s’accrocher à des existences absurdes, étalés comme des loques sur les trottoirs, en passant leurs journées à harceler les vivants alors qu’ils pourraient les laisser en paix en se jetant d’un pont ? Si l’inutilité est un mérite, je préfère n’en avoir aucun.


*Qui es-tu?*


L'adolescent n'ayant soudainement plus la force de se battre s'étonnait. Oui, il s'étonnait de la cruauté d'Isaac qui parlait d'enfants de la rue qui feraient mieux de se laisser mourir. Mais ces gamins-là, ils aimaient la vie, malgré tout alors forcément; ces derniers s'accrochaient dans l'espoir parfois pas totalement vain qu'elle s'améliore. C'était limite si le métisse ne se mettait pas à craindre le préfet désormais. Usé, Alix était si fatigué que sa colère pourtant belle et bien présente ne se voyait plus. Lui aussi avait été pauvre; sans son enrôlement dans la profession difficile, destructrice et vicieuse du mannequinat la famille se serait trouvée à la rue. Oh... Le garçon n'avait pas beaucoup rapporté à la maison: mais entre peu et rien, à leur niveau: le peu faisait toute la différence. Le jeune sorcier toisa son petit ami mais ne soutint même pas son regard. C'était maintenant que l'épuisement de son épopée lui pesait. Désormais seulement le métamorphomage s'apercevait de tout ce qu'il avait accompli mais aussi de tout ce qui s'était accompli seul. Le destin? L'enfant n'y croyait guère: ce serait bien trop triste! On ne pouvait pas être destiné à toujours vivre dans la peine, alors que d'autres se voyaient tirés dans des chars d'or par deux bonnes étoiles tandis que certains n'en avaient pas. Mais la vie n'était pas non plus qu'un choix comme le prétendait implicitement le préfet... On naissait malade, on ne faisait pas tout pour le devenir: pareil pour la pauvreté.

Dans sa méchanceté gratuite Isaac semblait considérer que ces gosses de la rue avaient choisi leur situation. Pire encore! Que cesser tout cela était facile: suffisait de se trancher la gorge. Lui qui était passé si prêt de la mort aurait bien voulu rétorquer que ce n'était pas la solution la plus facile; au contraire. Se sentir partir était l'une des choses les plus affreuses qui soit. Attendre, attendre encore tandis que de votre poignet brisé, le sang s'échappait à chaque battement de coeur. Il n'y avait rien de plus horrible; et lui proposait à ces enfants de se donner la mort. Etait-ce vraiment pensé ou inconscient? Dans les deux cas c'était grave! Seulement Alix ne parvenait pas à définir ce qui le serait le plus.


-Parce que tu crois, toi, que mourir est si facile que cela?

Il avait finit par réussir à le dire; passant un doigt songeur sur la cicatrice qui sillonnait son poignet sur le côté en une spirale fine presque parfaite juste sur l'articulation qui ressortait... Puis l'adolescent tourna le bras: là où sa peau de métisse était plus claire: il y avait un trait tout aussi fin: moins marqué mais bel et bien présent, traçant sa route sur l'intérieur du poignet et se mouvant un peu si l'adolescent serrait le poing ou autre: oh oui, c'était passé si près de son artère. Si ça avait été le cas, la mort aurait eu lieu en 10 minutes chrono. Au lieu de ça c'était un adieu bien plus long qui lui avait été promis; les veines un peu moins profondes que l'artère avaient été tranchées net; le vidant lentement, inexorablement de son sang... Heureusement Alix avait pensé à enrouler son foulard au dessus avant de recevoir d'excellents soins.

-Tu vois. Je pense que traîner sur le trottoir leur paraît une plus belle perspective que de sauter d'un pont. Tout sauf la mort lorsqu'on n'a pas encore vraiment vécu. Dans l'adieu il n'y a plus d'espoir.

Comprendrait-il l'enfant gâté mais toutefois intelligent? Que se cachait-il dans les pensées d'Isaac qu'il se refusait à désigner comme une personne tout simplement monstrueuse? Le garçon cachait des souffrances: Alix en était sûr... Cependant cela n'excusait pas ses paroles. S'il en avait encore eu le courage le métamorphomage aurait soutenu ses paroles dures. Heureusement la trêve fut signée. Le préfet s'adoucit soudain et le prit contre lui. Là. Alix oublia ses griefs contre lui, heureux d'être contre le corps de son petit ami: c'était chaud et accueillant, tellement que leurs disputes, leurs différences ne comptaient plus. Pourquoi chercher plus loin? Recommencer à parler d'un sujet qui les faisaient se battre quand tout allait bien en restant comme ça; juste l'un contre l'autre.


- On s’en fiche des cours.
Si t’es encore coincé ici demain je t’apporterai mes notes, ça t’occuperas. Mais je ne suis pas venu ici pour parler de l’école, vraiment pas.

-J'insisterai pour avoir le bon de sortie demain. Je ne veux pas trainer ici plus longtemps.

Actif dans son genre; Alix ne supportait pas rester à pleurnicher sur son sort comme une fillette: un contraste chez lui, un de plus. Délicat d'apparence, jusqu'à paraître "chochote" ou "culcul la praline" le garçon faisait preuve d'un grand courage et d'une forte volonté pour d'autres choses. Il y avait, occulté sous sa fragile silhouette, quelque flamme très solide qui le consummait sans le brûler, le faisant résister à beaucoup de souffrances: sans doute était-ce son amour pour la vie, tout simplement.

J’ai quand même pas mal repensé à cette histoire d’agression à l’école. Qu’est ce qui s’est passé au juste ? On dirait que personne ne sait rien de l’affaire. Du coup, tout le monde a minimisé le truc. T’as des pistes au moins ?

Profitant de ce que Isaac regardait par la fenêtre, l'adolescent essuya une maudite larme qui avait osé s'incruster au coin de ses yeux d'or et d'argent. Il inclina légèrement la tête, et répondit d'un ton solide et volontaire.

-J'attends que l'on m'amène le registre pour la reconnaître. Je suis presque sûr d'en être capable. Ce qui s'est passé? Je n'en sais trop rien. Je revenais de mon rendez-vous à l'infirmerie, il a duré un peu plus longtemps... Elle était là, en bas des escaliers: sans même dire un mot, elle m'a empoignée par le poignet et m'a traîné jusqu'au sixième-où était-ce au septième?- étage. J'avais plus de force que sa personne en tant que garçon mais c'était mon bras blessé et à peine guérit sur lequel elle tirait. La fille, une cinquième ou sixième année de Serpentard m'a jeté dans une salle étrange sans porte ni fenêtre puis s'est mit à m'insulter. Un tonneau rempli de bêtes grouillantes est apparu sur son voeu; chaque chose qu'elle demandait apparaissait... Je sais que cela semble fou mais s'en est ainsi.


Il reprit son souffle; un peu fatigué de tant parler; à voix basse bien sûr afin que madame Pomfresh ne jette pas Isaac dehors.

-Le plus fou c'est lorsque, n'ayant rien à perdre j'ai tenté de demander quelque chose dans ma tête. Plus précisément du fil de pêche: j'étais sous elle, or il n'y a pas plus fort qu'un tel fil, ç'est si fin! Mais ça coupe vraiment. Faisant mine de me débattre, j'ai profité de sa transparence et l'ait entouré sur ses mains. J'ai ensuite souhaité une porte, celle-ci s'est dessiné sur le mur et j'ai pu sortir: retournant automatiquement de là où je venais: l'infirmerie. Je ne comprend pas le principe de cette salle: elle semble donner accès aux voeux de chacun mais seulement en son sein. Après les objets obtenus à l'intérieur disparaissent de ta main.

Afin de donner sa conclusion; le Métamorphomage se releva et vint se placer près de la fenêtre pour regarder dehors; comme Isaac.

-Cette fille est vraiment folle. Elle connaissait de sacrés sorts même pour une cinquième année. Ses paroles étaient semblables à celle qui m'a attaqué au Pré-Au-Lard, la différence étant l'âge et le lieu. Il y a de mini mangemorts déjà très bien formés dans l'art de la torture mentale et physique au sein de Poudlard. Ultan Bower n'était pas le seul, si la rumeur disait vraie à son sujet bien entendu.

La voix d'Alix était presque dure, fière et vibrante de vérité. Il semblait prendre du recul sur ce qui lui était arrivé et tentait comme un policier de rassembler les indices, de tirer des conclusions. Oui quand il s'y mettait; le Métamorphomage était vraiment très mature. En même temps, quand on n'avait pas le choix. Glissant une main sur la hanche de son petit ami, l'adolescent la laissa se promener tout en sachant rester sage et pas trop inquisiteur. C'était juste un frôlement légèrement charmeur; en fait il cherchait surtout ce contact qui l'avait manqué; sensible au touché et nécessitant cela pour se sentir au chaud, proche d'au moins une personne, quelqu'elle soit, prêt à accepter ses différences tout comme il souhaitait que les autres, ainsi qu'Isaac le fassent avec lui.
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MessageSujet: Re: Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac]   Ce n'était pas un Adieu [PV Isaac] EmptyDim 12 Juil - 11:02:21

La question de l’inconscience ou de la cruauté se posait souvent avec Isaac. Il oscillait entre les deux. Ses discours, directs, dénués de subtilité instauraient le doute. Il refusait la délicatesse, se fichait d’être mal compris. Développer les sujets sensibles était difficile avec lui. Il se fermait, gardait ses réflexions pour lui, et présentait les conclusions. Cinglantes, concises, elles fendaient les conversations, posaient une opinion arrêtée, inattaquable. Les autres n’avaient pas besoin de le suivre. Ceux qui approuvaient sa pensée du bout des lèvres l’assumeraient enfin, le reste se choquerait. Alix appartenait à la seconde catégorie. Malgré son vécu, le garçon s’attachait à des idées factices, établies par la société, nécessaires pour maintenir l’ordre et éviter le chaos. La logique menait à la destruction. Ce n’était pas le respect de la vie humaine, ou des valeurs toutes chrétiennes qui justifiait les beaux discours, mais la peur de l’insécurité. Le chacun pour soi ne marchait pas. La joyeuse entraide avait ses limites. Ils vivaient entre les deux concepts, et refusaient de l’admettre. Chacun pour soi, la terre pour tous. Un homme l’avait écrit quelques décennies plus tôt. Isaac aimait beaucoup cette phrase. Etait-il nécessaire d’en rajouter ? Elle reflétait toute sa pensée. Oui, elle était dure. Le monde était dur. Il l’avait compris sans souffrir. Du côté de la jeunesse dorée, le constat était plus simple. Il mesurait tous les jours la fracture sociale, et ne se sentait pas responsable du haut de sa tour. Ses fréquentations partageaient son indifférence. Que pouvaient-ils y faire ? L’indigence existait depuis les babillements de la civilisation. Cela montrait bien sa nécessité. La charité n’était qu’une perte de temps. Sa mère le disait souvent, et son père lui rapportait parfois les crimes absurdes des pauvres gens. Il avait adopté le discours des siens, puis l’avait modelé à sa façon. A la fois plus extrême et plus lucide lorsque ses défenses s’abaissaient enfin. Il préférait dépasser le fond de sa pensée plutôt que de se borner aux discours aseptisés du premier quidam. Sa nature passionnée le rendait injuste aux yeux du monde. Tant pis. On était toujours dans le faux lorsqu’on traversait la masse indécise pour choisir une position.

Alix ne se détachait pas du groupe. Il s’accrochait à ses bons sentiments, ou à son vécu. Le garçon avait frôlé la mort, Isaac le savait. Pourtant, il ne lui reconnaissait pas un recul plus grand, au contraire. Le cas des miséreux le touchait, parce qu’il les comprenait ou le croyait. Tous les hommes méritaient de vivre au cas par cas, même les pires criminels avaient des excuses atténuantes. Il ne suivait pas le bon raisonnement. Et le préfet ne changerait pas ses considérations. L’espoir était une notion absurde. Il imaginait plus volontiers la peur de quitter la vie, de se décomposer au milieu des déchets. Elle réduisait les hommes au stade d’animaux. Ils n’existaient plus, mais se réveillaient. L’assurance d’ouvrir les yeux les retenait. Alors le futur ne devenait qu’une série de lendemains. Ils étaient prêts à affronter les pires fléaux du monde pour soutenir leur cœur fragile. Que ferait-il à leur place ? Deviendrait-il l’esclave de cet organe ? Mendierait-il des pièces de cuivre pour entretenir ses battements ? A quatorze ans, la mort était une idée abstraite. Il s’y retrouvait confronté depuis peu de temps, depuis qu’elle frappait les familles de ses camarades, alimentait les articles de la Gazette. Elle rôdait dans son quotidien, il le sentait, et son caractère le protégeait. Mais une chose était certaine, vivre ne lui suffisait pas. Il ne verrait pas le jour où manger serait son seul combat. Qu’Alix se rassure, il venait de faire un effort, une simulation mentale. Et elle confirmait ses paroles.


- Et s’il n’y avait pas d’espoir ?
souffla-t-il, pensif. Mourir, c’est reconnaître qu’il n’y en a pas. Mais tu ne me feras pas croire que quelque chose d’aussi abstrait soutient les vies. Garde tes belles idées pour toi. Personne ne pense comme ça.

La réplique, sèche, sonnait comme un reproche. Cependant, Isaac avait quitté ses airs hostiles et exaltés. Il fermait le sujet, tout simplement, sans s’expliquer. Il pouvait aller plus loin, évoquer le problème des enfants, privés d’avenir, qu’il fallait sevrer, et toutes les bêtises assez concrètes pour persuader le plus misérable de son utilité sur cette terre. Son cynisme le menait sur un terrain qui ne lui plaisait pas du tout. La discussion l’ennuyait. Et Alix n’avait rien à lui apporter. Ses réactions ne le surprenaient pas, il les attendait. Combien de fois avait-il pu entendre leurs variantes ? Elles n’avaient rien d’exclusif. Ils tournaient en rond, évitaient le véritable problème, à savoir, la fugue d’Alix.
Las de ce petit jeu, Isaac revint aux faits. Alix se lança dans le récit de sa mésaventure sans se faire prier. Il avait péroré de la même façon le soir où leur histoire avait commencé. Aucun détail ne manquait. L’attaque de la mangemorte à Pré-au-Lard se superposa à celle de l’élève de Serpentard. Il l’écouta attentivement, en songeant, presque amusé par cette nouvelle différence, qu’à sa place, il aurait fallu lui poser une bonne dizaine de questions pour lui arracher tous les éléments de l’agression. Mais, à sa place, il ne se serait jamais fait avoir de cette façon. Ils partageaient de près ou de loin le même type de « tares ». Pourtant, Isaac n’imaginait pas un seul instant qu’une folle furieuse pourrait l’attaquer gratuitement au détour d’un couloir. La mésaventure de son compagnon semblait irréelle. Il parlait de salle aveugle, de tonneaux d’insectes, et autres choses étranges, le tout dans un langage ridiculement pompeux. Le « J’avais plus de force que sa personne » en particulier, l’énerva. Et pourquoi utiliser la redondance lorsque l’on pouvait dire « qu’elle » tout simplement ? D’ailleurs, pour parler du sens, il en doutait. Au final, le jeune Deniel compris très vite que la salle magique décrite n’avait rien d’exclusif.


- ça va, pas la peine de parler comme un mauvais bouquin à suspens, t’étais dans la salle sur demande c’est tout.


Samaël lui avait montré la pièce en deuxième année. Ils y avaient tenu le quartier général des « mousquetaires » durant les longs mois d’hiver. Les propriétés de la pièce les avaient beaucoup amusés. Mais il n’avait pas osé y retourner depuis la séparation de leur trio. Les souvenirs d’une amitié gâchée étaient encore trop douloureux.
Ainsi, une vert et argent désaxée faisait la justice au nom des Sang purs ? Merveilleux ! Ils n’étaient donc pas en pénurie de psychopathes sous le blason de Salazar ! Sérieusement, il serait dommage de compromettre l’image so dark de la maison avec des tapettes comme eux. Alix alla jusqu’à mentionner le plus beau spécimen du château, Ultan Bower, brute épaisse, attardée, qui se payait le luxe de sortir avec Pénombre Craft. Les motifs de sa capitaine lui échappaient. S’il tenait la belle septième année en respect, il trouvait Ultan stupide et sans intérêt. Peut-être était-ce un bon coup ? Mais il n’avait pas les capacités d’en juger et n’avait aucune envie de l’essayer. Les rumeurs qui couraient sur son compte suffisaient. Il le dégoûtait. Un soir, il avait même eu droit à une séance de torture en direct live.


- Je ne sais pas si la rumeur dit vrai mais c’est un beau cinglé. L’année dernière je l’avais surpris en train de charcuter la joue de sa sœur dans un couloir. Du coup il s’est arrêté, et je crois que ça valait mieux.
– Il haussa les épaules. - Enfin… tu vois le genre. Si l’autre a été élevé à la même école, ça veut peut-être dire qu’on a son pendant féminin. Et tu l’as démasquée… super hein ! – Un sourire amère tira sa joue. - Tu vas la dénoncer, c’est bien, qu’elle sache au moins que tu ne la crains pas. Après, ne te fais pas trop d’illusions quand même, si c’est une sang pur, à quelques semaines de la fin d’année, je doute qu’elle ait de sérieux problèmes. Ils étoufferont l’affaire, comme toujours. – Il soupira, et, posa un regard plus droit sur Alix, en appuyant sa main sur la sienne. - Quand t’auras son nom, surtout, pense à me le donner. Mais s’il te plait, arrête de jouer les rabatteurs de tarés sanguinaires, tu finirais par perdre ta crédibilité… Et par y laisser ta peau accessoirement.

Si l’école ne réglait pas le problème, il le ferait lui-même. Songer que cette fille pouvait marcher la tête haute dans les couloirs, fière de son crime, abrutie par ses préjugés, prête à recommencer, lui était insupportable. Il ne se battrait pas pour Alix. La révolte plus que la vengeance animait ses prunelles d’onyx. Pris dans cet étau de fureur froide, il releva à peine la main du garçon sur sa hanche. L’esprit ailleurs, il méditait déjà son terrain d’action. Peu porté sur les assauts de front, il devait trouver un moyen détourné, plus fatal. Il se jurait d’y arriver. Peu importe le temps que cela prendrait. Comme le serpent tapis dans l’ombre à l’affut de sa proie, il était patient, pouvait, en bon prédateur, traquer sa proie jusqu’à l’épuisement. Sur ce point, Orion, Lucy et Neoki ne le contrediraient pas. Isaac était désespérément tenace. Mais, cette fois, il se heurtait à un adversaire plus sérieux, pas à cause de son ingéniosité – emporter sa victime dans la salle sur demande déjà lui semblait très idiot puis la magie, instable, obéissait à tous – mais de son taux de dangerosité. Celle là n’hésiterait pas à tuer. N’était-ce pas excitant ? Un étrange sourire passa sur ses lèvres. Il sentait aussi le regard de plus en plus insistant de Madame Pomfresh sur lui. L’infirmière n’aimait pas les longues visites aux malades. Elle comptait le temps de parole, comme dans les prisons. Et la longue tirade d’Alix faisait de lui un élément perturbateur. Isaac n’essaya pas de négocier une entrevue plus longue. Il avait obtenu ce qu’il voulait, des retrouvailles avec son copain et l’histoire. Si ce dernier ne comptait pas s’éterniser, ils auraient tout le loisir de bavarder plus tard.
D’un brusque mouvement d’épaules, il se releva et s’exclama :


- Bon… on se voit demain en cours alors !


Il embrassa rapidement Alix, par habitude. Ses pensées le devançaient, à des lieux de l’infirmerie, il apercevait la suite de sa journée. Le garçon ne s’était pas montré deux semaines, l’assurance de le revoir dans quelques heures facilitait son départ. Elle l’arrangeait bien. L’idée de couper ses activités pour lui donner des visites régulières l’ennuyait d’avance. Et quelle obligation avait-il après tout ? Il n’en aurait même pas voulu à Alix s’il avait préféré le rejeter. Mais non, malgré la violence de ses propos, il tenait encore. C’était surprenant. Et cette attitude ne lui donnait pas envie de faire d’efforts.
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