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 [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptySam 20 Juin - 20:11:09

Le monde était peuplé d’individus désespérés. On les rencontrait à chaque coin de rue, le regard perdu, la peau ravagée, les cheveux ternis. Ils se repéraient de loin. Emballés dans un tissus informe, tâché ou juste de mauvais goût, ils avançaient d’un pas lourd, parlaient d’une voix lente, abrutie. Isaac les évitait autant qu’il le pouvait. Il les observait de loin, riait et soupirait devant leur allure animale. Seuls, ils passaient inaperçus, mais, cette espèce curieuse investissait souvent les lieux en bande, ou en famille lorsque la tare frappait une génération complète. Le Serpentard étudiait chaque jour ce phénomène, à Poudlard, les cas ne manquaient pas non plus. Ils le suivaient, alimentaient ses moqueries, lamentables, mais vivants. En bonne compagnie, leur présence était appréciable. Elle ouvrait une joyeuse salve de plaisanteries. Mais, lorsque les bruits des couloirs se taisaient, une fois l’année terminée, un silence pesant s’abattait sur ses jours. Tous ses amis avaient retrouvé leurs demeures, perdues d’un bout à l’autre de la Grande-Bretagne et les derniers évènements ne rendaient pas les sorties faciles. La société sorcière n’était plus un refuge. Il avait vu la situation politique se dégrader ces deux dernières années. La nomination d’Ombrage, la mise à pied du ministre de la magie, les mesures inutiles, les crimes réguliers, les disparitions inexpliquées dessinaient les prodromes d’une ère terriblement sombre. Au château, les élèves suivaient une scolarité loin des conflits. Ils lisaient la Gazette, tremblaient un instant en découvrant les encadrés funestes puis oubliaient, emportés par le rythme des cours et leurs soucis d’adolescent. Que risquaient-ils entre ces murs ? Dumbledore veillait.

Et Dumbledore n’était plus. Il était tombé, du haut d’une tour, assassiné par Rogue. Isaac gardait un souvenir douloureux de cette nuit. Une grande agitation avait tiré les élèves de leurs sommeils. Au dessous de leurs têtes, les sorts retentissaient, les cris sauvages ou déchirés s’étouffaient contre la pierre épaisse. Quelques Serpentard de sixième et septième année s’étaient aventurés à l’extérieur. Ils étaient revenus pour la plupart, à bout de souffle, terrifiés. A quelques mètres de là, les mangemorts se battaient contre des élèves, des enseignants et d’autres figures inconnues. Evidemment, l’annonce n’avait pas déclenché un mouvement de panique générale. Si les verts et argents n’étaient pas rassurés, ils ne se sentaient pas menacés. Le Lord noir n’en avait qu’après les traîtres à leur sang et les né moldus. Viendraient-ils le chercher ? Cette pensée angoissante lui avait traversé l’esprit, mais rien ne trahissait son inquiétude. Il relativisait, maintenait l’ordre aux côtés de Précieuse qui lui apportait en même temps un immense soutient. Soudain, les Serpentard de bonne famille se souvenaient d’un détail, il n’avait aucune descendance sorcière. Au nom de qui, de quoi osait-il leur donner des ordres ? Des petites querelles, vite apaisées, avaient éclaté au sein de la communauté. Isaac était, d’une manière générale, plutôt apprécié, et tous les verts et argents n’étaient pas englués dans leurs préjugés. La minorité rebelle s’était apaisée. Ils avaient attendu. Une ordonnance était venue, le visage pâle, articuler d’une voix blanche « Dumbledore est mort. ». La suite est plus sommaire. L’enterrement, les conversations dans la grande salle avaient rendu la fin de cette année très pénible. L’heureuse victoire de Serpentard avait un arrière goût presque amer. Pourtant, ils avaient fêté leur gloire, le dernier jour, tous ensembles.

La séparation avec Nathan, Ange, Précieuse, Lou et Morgan avait été difficile, beaucoup moins que ses adieux avec Alix étrangement. Il lui semblait qu’ils partaient pour ne plus jamais se revoir. Emilien avait disparu après le décès du directeur, et beaucoup d’autres avec lui. Etait-ce la fin de sa vie de sorcier ? Une parenthèse joyeuse s’était-elle définitivement fermée ? Qu’allait-il faire à présent ? Il se le demandait tout en zappant avec sa télécommande sur le grand écran du salon. Les émissions de télé réalité stupides ne manquaient pas en été, surtout lorsque l’on possédait une belle centaine de chaînes. Il se moquait seul de la bêtise des gens, de ces moldus à qui il n’avait même plus envie de s’identifier, seul, alangui sur un canapé de cuir blanc, sa fouine endormie sur son ventre. Regarder ces émissions en solitaire n’était vraiment pas drôle. Mais vers qui pouvait-il se tourner ? Ses amis préféraient éviter de recevoir des nés-moldus ou d’aller chez eux. Les vacances seraient longues, il ne lui restait que Grim. L’homme qu’il n’avait rencontré qu’en deux occasions mais avec qui il avait déjà échangé un certain nombre de lettres, ne redoutait pas les retombées en venant frapper à sa porte. Et, finalement, peu importait les autres, s’il acceptait de le revoir.


- Le canapé Isaac ! Je t’ai déjà dit de ne pas manger au salon !

Sa mère venait de surgir en trombe, un porte document à la main. Isaac lui adressa un regard terne, profondément ennuyé. Ce matin Mrs Deniel était restée à la maison, et il la voyait pour la première fois de la journée. Trop absorbée par ses dossiers, elle ne l’avait pas rejoint à l’heure du déjeuner, un repas négligeable. D’une main, il attrapa la barquette de crudité à moitié entamée, achetée, comme tous leurs plats, chez le traiteur, et la lui tendit sans relever ses reproches.
- T’inquiète j’ai rien renversé… T’en veux ?
Après avoir jeté un regard hésitant à sa montre, sa mère prit la salade et s’assit un instant à côté de lui. La télévision venait de s’arrêter sur une séance de relookage. Une fille grassouillette, dotée de lunettes énormes, au style plus que douteux, probablement hérité de sa grand-mère, s’apprêtait à passer entre les mains d’une experte. La jeune femme, habillée d’une façon tout juste plus acceptable promettait d’en faire une tombeuse. Il pouffa doucement, ce n’était pas gagné. Et sa mère suivait la scène d’un œil sceptique.
- Tu ne pourrais pas regarder des choses plus intelligentes ? lui demanda-t-elle pour la énième fois, atterrée.
- Quoi ? La vie trépidante des mangoustes sur la chaîne animalière ? Un film deux de tens’ des années trente ? Le dernier grand débat politique du moment ? Je préfère m’abrutir que mourir d’ennui maman…

Mrs. Deniel piqua distraitement dans la barquette. Elle roula des yeux, mais ne trouva rien à répondre, à nouveau préoccupée par son travail, en train de méditer son prochain discours.

- Et tu comptes passer toute la journée devant la télé ?

- Ça me regarde non ?
Et ce n’était pas comme s’il n’en avait pas l’habitude. Ses parents déploraient son manque d’activités mais ne faisait rien pour l’occuper en semaine. Et, de toute façon, il n’avait pas d’amis dans leur monde.

- Je dois aller à l’hôtel de ville, et à un vernissage à six heures. Ton père me rejoindra là-bas, tu veux qu’il passe te chercher ?

- Non, ça ira. Et puis j’attends quelqu’un, un ami, tu connais pas.
Suivre ses parents était intéressant lorsqu’il retrouvait sur place des enfants de son âge. Seulement, il se fichait de tous ces adolescents qu’il n’avait pas vu grandir. Ils évoluaient dans des univers trop différents à présent. Qu’auraient-ils pu se dire ? Grim et lui avaient fixé leurs retrouvailles au 6 juillet, aujourd’hui. Ses parents ne seraient pas là, il le savait. Il savait aussi que sa mère ne lui demanderait pas plus de détails s’il lui évoquait la venue d’un ami, au pire, il inventerait, elle ne pouvait rien vérifier, car son invité n’était pas un ami ordinaire, il avait presque trente ans.
- D’accord. Pas de bêtises alors.
- Comme si c’était mon genre ! s’exclama-t-il ironique.
Sa mère lui renvoya un faible sourire et lui colla un baiser glacé sur la joue en se redressant. Elle partait un peu plus tôt que prévu, à son grand soulagement. Tant que ses parents n’étaient pas à l’appartement, il était libre de faire ce qu’il voulait. Mais cela ne signifiait pas pour autant que ses géniteurs cautionnaient tout. Il préférait les maintenir dans l’ignorance. Ce qu’il n’apprêtait à faire était tout sauf correct. Il en avait conscience. Un homme, à peine connu, détenait son adresse. Et alors ? Il devait le revoir.

Oui, plus qu’un simple caprice, il lui semblait que cette nouvelle rencontre était nécessaire. La lecture des lettres ne lui suffisait plus. Il voulait sentir sa présence, entendre sa voix tout près de lui. Trois mois les séparaient, et le temps s’étirait, ses journées aussi. Depuis son retour, Isaac regardait défiler les heures dans un état d’esprit étrange, second. Il se sentait enfermé en lui, prisonnier des jours qui ne passaient pas assez vite. Ici, rien n’arrivait à le distraire, à le détourner des retrouvailles tant espérées. Il se morfondait, le canapé moulait les formes de son corps, adhérait à ses bras nus. Il ne se sentait même pas la force de se lever. Une seule chose devait le tirer de son demi-sommeil, la sonnerie de la porte. Et l’heure approchait. Il avait oublié la télévision, ignorait les conseils de maquillage de l’experte, la tenue à présent vulgaire de la pauvre fille qui rêvait d’être une princesse, et gardait les yeux rivés sur la trotteuse de l’horloge. Il se demandait s’il était possible de vivre des minutes aussi longues. L’heure fixée était passée, une minute malvenue avançait. Puis, enfin, la libération, à quelques secondes de l’arrivée l’entrée carillonna joyeusement. Il se leva d’un bond et repoussa Raoul sans ménagement. En passant devant le grand miroir du couloir, il interrogea son reflet. Ce t-shirt était-il vraiment bien ? Il en avait essayé plusieurs ce matin, mais aucun ne lui convenait. Ses derniers achats lui semblaient fades. Il voulait que Grim le trouve bien. Ne l’était-il pas toujours ? La poitrine serrée, il s’accrocha à cette pensée et ouvrit la porte. Raoul, troublé par cette énergie soudaine, heurta le battant de plein fouet, au lieu de s’arrêter comme son maître. Sonné, l’animal recula en titubant. La porte s’ouvrit sur les couloirs de marbre blanc, larges et clairs, de l’immeuble. Grim était là, enfin. Un sourire radieux s’épanouit sur les lèvres du jeune garçon.


- Bonjour !
dit-il simplement.

A chaque fois, le russe lui avait proposé un programme, un lieu, le bar où ils avaient fumé le narguilé, puis le restaurant. Aurait-il quelque chose de nouveau à lui proposer ? Il l’espérait, et n’osait rien ajouter de plus. Ce rendez-vous plus intime, sur le seuil de son appartement, le mettait plus mal à l’aise que prévu. Il n’aimait pas les premiers instants des retrouvailles, ceux où la tension persistait tant que la conversation n’était pas lancée.


Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 5 Juil - 16:33:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptyMar 23 Juin - 19:17:56

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:43:00, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptyMer 24 Juin - 1:30:10

Une main serrée sur la poignée glacée, il avait l’impression de le découvrir pour la première fois. Six mois plus tard, il se trouvait devant sa porte, le saluait par son prénom, comme une vieille connaissance. Une rencontre anodine avait noué entre deux êtres diamétralement opposés des liens étonnement étroits. Il ne regrettait pas de l’avoir suivi ce jour là, puis d’avoir perdu son pari, grisé par les vapeurs entêtantes du narguilé. Le gage était doux, il les liait, les obligeait à se retrouver. Une excuse parfaite pour garder contact sans l’exprimer vraiment, tisser des promesses sous-entendues, et se laisser glisser dans cette drôle d’aventure en écartant les notions d’imprudence. Aurait-il donné son identité à Grim s’il la lui avait demandée directement ? Rien n’était moins sûr. Sa méfiance veillait, prête à bondir, à dresser des barrières dès que la situation l’exigeait. Isaac connaissait les limites. Il aimait les dépasser, mais reculait avant de toucher les premiers ennuis. En marchant sur les pas d’un inconnu il s’était autorisé une grande liberté d’action. Il avait amorcé un petit jeu de séduction qui ne devait pas être pris au sérieux. Grim ne pouvait rien espérer de lui. Aussi ardent que fût son désir de le revoir il savait, sur l’instant, qu’il n’était pas possible de renouveler leur belle entrevue. Tout les séparait, à commencer par l’âge et le milieu. Pourtant, une voix, de plus en plus forte, murmurait que ce n’était que le début d’une série de retrouvailles. Face à lui, le corps posé contre le cadre de l’entrée, l’homme franchissait une frontière de plus. Il pénétrait son monde, se matérialisait dans son univers, celui des sans-magies. Ils étaient seuls. Sa présence, insolite, le troublait. Une émotion soudaine arrêtait ses mots, fixait ses yeux sombres sur son visage marqué par ses origines slaves. Et c’était comme une évidence. Quelque chose les poussait l’un vers l’autre. Il se sentait plus léger, intimidé, mais serein. Son sourire ravi ne le quittait pas. Il lui semblait qu’il changeait d’expression, de matière peut-être. La joie à l’état pur ne l’habitait presque jamais. Il n’était même pas certain de reconnaître son reflet.

Comment allait-il ? A merveille. Les horreurs de Poudlard étaient loin, il s’enfermait dans une parenthèse d’insouciance. Il fallait profiter de cette journée à tout prix, avant de sombrer au plus profond de l’ennui, de s’étaler sur le canapé, manette ou télécommande en main en attendant que les jours s’effilent. Le soir, il échouerait devant l’ordinateur, et construirait quelques cités florissantes, mènerait une grande campagne jusqu’aux premières heures de la matinée. Puis il s’éveillerait seul, à midi passé, prendrait le premier plat qui lui tombait sous la main et recommencerait. Cette existence n’aurait pas respiré la monotonie si elle n’était pas un maigre substitut à mieux. Autrefois, une semaine de vacances aussi tranquille correspondait à un idéal de vie. Pas d’école, pas de règles, des heures de jeu et de paresse. Que demander de plus ? Mais les jeux vidéo lassaient vite lorsqu’on apprenait à maîtriser la magie. Il se sentait comme prisonnier du monde moldu, et cela lui empêchait d’en profiter. Heureusement, Grim tenait la clef de sa liberté. Il le raccrochait à la société sorcière, le sortait de sa tour.


- Bien
, répondit-il simplement.

Laconique, classique mais fidèle à son humeur. Il était bien, complet, et se préparait à vivre une belle journée. Que demander de plus ? Il n’avait pas d’exigences particulières, attendait sa surprise, comme un gamin habitué à recevoir un cadeau à chaque visite. Son regard brilla d’intérêt lorsque Grim lui avoua qu’il avait déjà un programme à proposer. Lui n’avait rien prévu. A côté de l’univers magique, le quotidien des moldus lui paraissait terriblement banal. Son compagnon aurait toujours mieux que lui en réserve. Isaac avait décidé de se fier à lui, à ses jugements. Il ne pouvait pas le décevoir. D’une voix lente, le jeune garçon déclara après un silence :


- Je regardais la télé en t’attendant. Alors à moins que le relookage douteux d’une fille quelconque t’intéresse, je pense que tu peux dire ton idée tout de suite. Ensuite, je verrai bien si ta proposition mérite que j’éteigne avant la fin de mon émission.


Un sourire plus espiègle passa sur ses lèvres. Une insolence naturelle perçait à nouveau ses prunelles. Il s’appropriait le terrain, puisque le choix lui était laissé. Un doute de circonstance planait entre eux. Il bluffait gentiment avant de céder. Accorder la victoire sans résister n’était pas très drôle, même s’il en brûlait d’envie. Isaac gardait ses réserves, cette volonté de prouver que rien ne serait jamais acquis avec lui. D’ailleurs, il ne recula pas pour laisser Grim entrer, ne lui proposa pas de franchir le seuil le temps de discuter un peu. Il parlerait dehors, dans le couloir, puisqu’il venait à lui et qu’il devait le faire sortir de son domaine. Il était trop tôt pour le laisser entrer, il n’était pas dit qu’il le pourrait un jour. Chez lui, cet homme restait un intrus. Il ne lui accorderait ni cette faveur, ni ce pouvoir. D’une manière assez symbolique, Isaac protégeait son espace privé et il savait que le russe le comprendrait. Il avait pu trouver son domicile parce qu’il le voulait bien. De cette façon, le Serpentard se sentait encore maître de la situation. Sa main ne quittait plus la poignée. Il avait accepté l’entrevue en la poussant, l’interromprait s’il le voulait. Cette idée le rassurait, inconsciemment. La méfiance, toujours, guettait, même lorsqu’il la pensait éteinte. Derrière lui, Raoul hérissait ses poils en montrant les dents à une distance de sécurité très largement exagérée. L’animal ne se démarquait pas par son courage. Il avançait d’un pas et reculait deux fois plutôt qu’une. Isaac baissa un regard las vers la fouine au pelage métallisé puis le releva vers Grim en haussant doucement des épaules.


- C’est drôle, vu comme ça, on pourrait croire que tu l’impressionne. Mais à mon avis, il croit surtout que c’est à cause de toi s’il s’est pris la porte.


Stupidité ou mauvaise foi ? Il se posait parfois la question et le manège de Raoul l’ennuyait beaucoup. Il rompait la solennité de son échange, donnait à la scène une dimension ridicule. C’était sa grande spécialité, et il préférait l’excuser à Grim avant d’entendre ses explications. Les yeux avides, il attendait l’esquisse des mots. Les lieux les plus improbables défilaient dans son imagination. Que voulait-il visiter ? Où rêvait-il d’aller ? Partout et nulle part à la fois, se laisser guider, partir, explorer un endroit qu’il ne connaissait pas. Il fallait que la surprise soit totale, au-delà de sa pensée. Les dernières phrases d’une lettre reçue en mai lui revenaient en mémoire. L’énigme l’avait travaillée longtemps et la réponse arrivait enfin. Bientôt, il saurait ce que le russe voulait lui montrer.


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MessageSujet: Re: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptyJeu 25 Juin - 9:14:22

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:43:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptyJeu 25 Juin - 18:35:56

La télévision était, après internet (malheureusement peu développé à cette époque) et les ordinateurs, la plus belle création de l’industrie moldue et sa plus vieille amie. Tous les matins, le même rituel se répétait. Il quittait son lit, se traînait jusqu’au salon, allumait l’écran, choisissait une chaîne digne de lui donner un bruit de fond intéressant, et goûtait à tous les plats que ses parents avaient acheté pour le petit déjeuner. La sélection changeait d’une semaine à l’autre. Au milieu des classiques, des indispensables, ceux dont on ne se lassait pas comme les crêpes, le bacon, sans oublier Sa pâte de sésame au miel et aux amandes, apparaissaient des pâtisseries de tous les pays. Leur traiteurs fournissait les meilleurs, il adorait essayer des recettes étrangères ou innover. C’était un régal, le meilleur repas de la journée, et peut-être la seule chose qui lui manquait vraiment à Poudlard. Une émission à l’intérêt limité l’accompagnait, couvrait le silence de l’appartement. Il finissait souvent devant jusqu’au retour de ses parents. Une collection impressionnante de vidéos et de jeu s’étendait sur toute une partie du mur. Il jonglait entre la télécommande, les consoles les plus récentes et le magnétoscope. Toute l’occupation de sa journée dépendait de ce grand rectangle sombre, au point qu’il ne l’imaginait pas autrement qu’allumée. Il ne pouvait concevoir qu’un moldu pût vivre sans. La télévision était, selon lui, le signe de civilisation le plus certain. Et le grand drame des pays pauvres était qu’ils ne la possédaient pas ! Alors, il l’avait évoqué comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde. La perplexité de Grim le perturba un instant. L’homme répéta le mot sans comprendre. Au-delà du fait qu’il le trouvait assez mignon avec cet air complètement égaré, Isaac réalisa soudain que les sorciers s’étaient arrêtés à la radio, ils n’avaient jamais développé de télévision magique. Un phénomène étrange lorsqu’il y pensait. L’invention de la radio n’avait été qu’un premier pas vers la diffusion de l’image, rendue possible quelques décennies plus tard. Il en allait de même pour les appareils photo qui n’avaient pas évolué en caméra.

- Ici, ça fait parti du nécessaire de survie
, précisa-t-il dans un sourire.

La représentation n’était pas évidente pour quelqu’un qui ignorait tout de cet instrument, et il s’en amusa un peu, en se demandant ce que Grim imaginerait en prenant l’ironie de sa phrase au sens littéral.
Cette malice lancée, il écouta attentivement sa proposition. Comme il l’avait pensé, un voyage était prévu, à des kilomètres de Londres, en Ecosse, au Nord, ce qui rimait avec pluie et température hivernale. Mais les paysages étaient assez beau là-bas, d’après ce qu’il avait pu en voir. Avant Poudlard, cette région n’avait jamais été une destination de voyage pour lui. Il ne connaissait de son pays que les grandes villes. Tout le reste correspondait à des mœurs rustiques, sauvages et arriérées. Lorsque ses parents voulaient profiter de la nature, ils choisissaient une destination par avion. Visiter la campagne d’un autre pays était beaucoup plus intéressant. Un londonien bien né se fichait des landes écossaises. Un autre aurait reçu un accueil moins favorable. Il visualisait déjà très bien sa réaction, un regard condescendant suivit d’un sourire moqueur. Or, il prit le temps d’examiner l’invitation. Les cours de soin aux créatures magique ne l’avaient pas aidé à aimer les animaux des sorciers, et, en même temps, elles continuaient de l’intriguer. Avec les enseignants, ils se limitaient aux espèces ennuyeuses. On les obligeait à s’en approcher, à les soigner en subissant tous les désagréments de leur mauvais caractère. De loin, surpris dans leur milieu naturel, ils seraient peut-être plus impressionnant, et, surtout moins ridicules que des botrucs ou des verracrasse. Dans le souci de protéger les élèves, les enseignants se contentaient d’espèces inoffensives. Les monstres dont parlaient les ouvrages n’apparaissaient jamais. Isaac savait que Grim n’aurait pas parlé de la réserve si elle ne recelait pas de créatures fascinantes. Il se demandait par ailleurs ce qu’il avait laissé là-bas, mais la question ne frôla pas ses lèvres. Ce serait déplacé. Sa tête opina doucement. Il murmura d’une voix mesurée :


- Pourquoi pas… Si tu me promets que les licornes ne sont pas les grandes reines de la lande. Et enfin, suppose que tu connais bien le terrain n’est pas ? Parce que les animaux et moi ça fait deux.


Ses expériences en cours illustraient à merveille cette affirmation. Il se souviendrait longtemps de sa première et dernière rencontre avec les licornes en début de troisième année. Le troupeau lui avait réservé une hostilité rare, il n’avait pas réussi à l’approcher, et n’en avait aucune envie de toute façon. Et Raoul lui rappelait l’une des expériences les plus honteuses de sa vie. Une fois de plus, elle était très liée aux créatures magiques, et à sa première escapade en forêt. L’histoire, quoique ancienne, l’embarrassait toujours un peu. Il se mordilla la lèvre, gêné, lorsque Grim nota l’étrange couleur de sa fourrure. Devait-il lui expliquer l’affaire en détail ? L’explication prise en dehors du contexte était assez glorieuse. Peu de deuxième années étaient capable, à quelques semaines de la rentrée scolaire, de transformer une animal en dague en s’aidant d’un bracelet d’argent. Il n’avait pas réfléchi sur le coup, agit dans l’urgence, instinctivement pour repousser une créature ouvertement agressive. L’ennui, c’était que sa rencontre avec Raoul se passait de détails, mais elle expliquait en grande partie la folie douce du mustélidé. Il ne savait pas par où commencer, et improvisa un récit très sommaire.


- En fait, c’est une longue histoire… C’était au début de ma deuxième année. Je m’étais retrouvé un soir dans la forêt interdite avec E… ho peu importe avec qui j’étais
, ajouta-t-il précipitamment.

Il n’avait aucune envie de parler d’Emilien. Ce garçon l’avait terriblement déçu ces derniers mois. Il s’était éloigné de lui, puis l’avait trahi en foulant du pied toutes leurs promesses, en l’abandonnant pour se tourner à nouveau vers Lucy. Il n’avait pas réussi à le garder, il avait échoué. Son premier ami à Poudlard, celui avec qui il passait le plus clair de son temps, la seule personne qui, au château, comptait vraiment avait tout balayé d’un revers de main du jour au lendemain. La colère plus que la tristesse habitait ses sentiments. Il le haïssait bien plus qu’il avait l’aimer. Ses rêves de grande amitié s’étaient arrêtés avec lui, avec leur adolescence. Raoul était le dernier lien vivant de leur duo, le témoignage d’une époque insouciante, révolue, celle d’Athos et d’Aramis.

- Toujours est-il que ce crétin fini a trébuché sur la fouine, et comme dans le noir je n’arrivais pas à voir ce que c’était, j’ai essayé de
*la faire exploser* de l’éloigner avec un sort. Mais je maîtrisais mal à l’époque et heu… ça l’a fait décoller, puis elle est tombée sur une espèce de taré qui a essayé de la découper. Enfin… Tout ça pour dire que lorsqu’un poulet bizarre avec une queue de serpent est arrivé, j’ai voulu la faire fusionner avec un bracelet d’argent comme elle était à moitié morte pour en faire un répulsif. Ça a marché mais, je ne sais pas comment je m’y suis pris, le corps a absorbé tout le bracelet et je n’ai pas réussi à le récupérer… Enfin voilà… C’est un peu tordu… Et je l’ai gardé parce que je crois qu’il n’était pas aussi cinglé avant de nous rencontrer…

Moins assuré, il leva un regard vers Grim en se demandant s’il n’avait pas perdu une occasion de se taire.


- J’étais jeune à l’époque, un truc pareil ça n’arriverait plus maintenant.
– Puis, un sourire taquin s’étala sur ses lèvres. – Tu as toujours envie de m’emmener avec toi ?

Oui, c’était du passé. Le gamin de douze ans n’avait plus rien à voir avec le jeune garçon de quatorze ans qu’il était devenu. Même si deux choses persistaient, et demeuraient inchangées, son sale caractère et sa malchance avec les animaux. Il espérait ne pas avoir découragé Grim avec ses aventures rocambolesques. Ses deux premières années à Poudlard étaient marquées par des scènes de ce genre. En troisième année, il avait joué sur un autre registre, celui de l’intrigue et de la provocation, de quoi effacer définitivement l’image du petit né-moldu turbulent et maladroit qu’il avait été.
En attendant la réponse, il se retourna et passa dans l’autre pièce pour éteindre la fameuse télévision. D’un œil critique il considéra son reflet en retrouvant le hall d’entrée. Son t-shirt blanc, bariolé de signes noirs volontairement brouillons et délavés, et ses baskets souples n’étaient pas très indiqués pour une virée en Ecosse. Il n’avait pas très envie non plus de déchirer son jean gris foncé – lui-même déjà abîmé par endroit mais lorsque la main des créateurs s’en occupait, l’effet devenait fashion. Le pantalon était tout neuf et merveilleusement taillé. D’un autre côté, il refusait de se changer en optant pour quelque chose de plus adapté. Avait-il seulement un vêtement qui méritât d’être sali ?


- Et sache que s’il pleut je te maudirai au moins jusqu’à la fin de la semaine.

Il revint près de Grim, prêt à partir. Il ne lui demandait pas plus de précisions. Une étrange certitude s’était imprimée en lui depuis leur première rencontre. Avec lui, il se sentait en sécurité, comme si rien ne pouvait lui arriver, même s’ils atterrissaient dans la forêt la plus dangereuse du monde.


Dernière édition par Isaac Deniel le Dim 5 Juil - 16:40:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptyJeu 2 Juil - 16:09:41

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:43:33, édité 1 fois
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Re: [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim]   [A Kensington] Accord parental négligeable [Grim] EmptyDim 5 Juil - 20:49:40

C’est à peine si son histoire arracha un sourire à Grim. Placide, le russe l’écouta. Il lui épargna les exclamations choquées et les regards perplexes. L’aventure improbable de Raoul n’avait pas l’air de le surprendre. L’arrivée inattendue d’un nouveau personnage était, au fond, le seul mauvais passage du souvenir. S’il avait dû inscrire la scène dans un roman, il l’aurait supprimé, jugé inutile, exagéré. Mais la réalité se fichait des considérations de style. Un imbécile avait croisé leur chemin, un Serpentard purs parce que consanguin. Isaac voyait en lui le grand coupable de l’affaire. Sa fouine avait subi peu de dommages. Une virée sur orbite n’avait rien de traumatisant à côté d’un dépeçage magique. Le pauvre animal saignait le long du flanc lorsqu’il l’avait récupéré. Le charme rendait la coagulation impossible. Qu’aurait-il pu faire pour le sauver ? La métamorphose avait arrêté l’écoulement, en privant le mustélidé de sa lucidité. Il ne le regrettait pas. Raoul était devenu attachant. Il ne le voyait plus comme un fardeau depuis longtemps. Même sa folie lui semblait normale. Il aimait sa fouine et ses neurones qui ne tournaient pas rond. Elle ne devait pas guérir. Et pouvait-on lui imaginer un autre caractère ? Avant leur rencontre, rien ne disait qu’elle ressemblait à ses congénères. Elle était forcément plus originale. Son accident l’avait tiré de son environnement, là où rien d’intéressant ne se passait jamais. Au milieu des hommes elle pouvait laisser libre cours à ses lubies. Et, malgré quelques escapades en forêt, Raoul revenait toujours à Poudlard. Il avait fini par reconnaître son petit maître, et surtout la nourriture qu’il lui offrait. Un tapis d’herbe sous la terre ne valait pas un édredon et un feu de cheminée. L’animal avait perdu toute sa sauvagerie. Ses instincts corrompus se réveillaient dans des situations inutiles et il ne savait plus chasser. Les rats passaient sans crainte très de ses griffes. Ils se moquaient bien d’un prédateur déchu, incapable de refermer ses crocs sur une belle portion de chair. Raoul attaquait le vide, et les objets qui avaient l’avantage de ne pas bouger.

Le sort de Raoul arracha à Grim une conclusion très simple, il le priait, vaguement amusé, de ne pas retenter l’expérience sur les créatures de la réserve. Oh, ça ne risquait pas. Il préférait éviter les catastrophes. Un inadapté du règne animal était bien suffisant. Le seul avantage de sa fouine était qu’elle n’avait plus rien à craindre des hybrides maléfiques. Tous le fuyaient. Et grâce à son aspect étrange il avait pu le faire entrer dans l’appartement. Ce n’était pas gagné. Ses parents refusaient les animaux. Leur décision était irrévocable. Les chiens étaient bruyant, sales, demandaient trop d’attention, les chats perdaient leurs fourrure, les lapins avaient raté leur vocation de menuisier ou d’électricien, les hamsters ne servaient à rien. Voilà pour le classique. Isaac avait passé en revue tous les animaux possibles. Il avait évoqué ces derniers en désespoir de cause, après avoir suggéré le rat, la mygale, l’iguane, le python et toutes les espèces du vivarium. Ses parents avaient dû lui acheter un aquarium – sans piranhas ! - pour avoir la paix. Grave erreur de leur part. Lorsqu’après quelques expériences douteuses les poissons d’eau douce finirent leur vie ventre à l’air, au fond des égouts ou en bouillie sur le plancher parce que « tu crois que ça peut faire glisser la vieille concierge ? », le rectangle de verre accueillit des sangsues capturées pendant une sortie scolaire. Sa mère avait frôlé l’attaque en découvrant les invertébrés à ventouse au milieu des plantes aquatiques. Il avait dû s’en débarrasser avant d’avoir pu les présenter à sa cousine Marie Charlotte. Depuis il n’était absolument plus question de prendre un compagnon. Mais Raoul avait abattu toutes leurs réserves. Sa couleur argenté lui donnait le prétexte de la rareté. Persuadé d’héberger une fouine d’exception – et elle l’était assurément ! – ils avaient cédé.

Heureusement, le russe ne s’était pas montré beaucoup plus curieuse. Isaac se demandait s’il devait s’en réjouir ou supposer qu’il craignait de déterrer un épisode encore plus critique en étendant le sujet. Lorsqu’il songeait à toutes ses expériences avec les animaux, magiques ou non, il jugeait cependant cette réserve plus sage. Et, au fond, Grim semblait plus intrigué par la télévision. Il l’avait vu lancer des regards curieux à l’objet qui diffusait la voix off du commentateur derrière lui. Pour un sorcier, habitué à toutes sortes d’évènements étranges, sa déclaration sur la télévision était peut-être la plus étonnante. Il fallait qu’il prenne le temps de lui montrer l’invention un jour, ses réactions promettaient d’être amusantes. Il coupa l’image sur cette dernière pensée et, à son retour, il remarqua que le blond était entré dans l’appartement. Sur le moment, il se figea puis avança à nouveau, prêt à demander un peu bêtement s’ils n’étaient pas censés sortir. Lorsqu’une main ferme se posa sur son épaule il lança à Grim un regard farouche, presque hostile, mais ses prunelles se teintèrent bientôt de compréhension. Ils allaient transplaner, tout simplement. Isaac ne connaissait pas beaucoup les moyens de transport sorcier. L’année passée, il était allé à l’anniversaire de Précieuse en portoloin et le voyage avait été assez terrible, riche en sensations fortes, donc, génial. Le cœur qui se soulève, cette impression de décoller, de se dématérialiser complètement puis de tomber violemment. Sans hésiter, il se plaqua contre le russe et ferma les yeux. Toute l’île fut traversée en quelques secondes, le temps d’un battement de cil. Un peu secoué par le choc, il relâcha l’homme à l’atterrissage et tituba de quelques pas. Devant lui, un paysage luxuriant se précisait. La forêt sombre, les monts d’émeraudes agités par le vent et, juste avant, un grand précipice. Grim se dirigeait au bord. Un peu plus loin, il remarqua même de la vie humaine. Mais s’ils étaient écossais et vivaient retranchés dans ce coin perdu, il n’était pas dit qu’ils connaissent l’anglais, et, même s’ils le parlaient, leur accent déformerait tout.

Le paysage ne l’intéressait pas vraiment. Il rejoignit Grim à la hâte et se pencha vers la falaise en se demandant ce qui méritait d’être vu en dessous. La réponse ne se fit pas attendre. Une rafale puissante lui gifla le visage et un drôle de rugissement s’éleva au fond des gorges. Il se redressa vivement et recula en posant une main sur le bras du russe. Une ombre se déploya dans les airs. Il ne cria pas, plus étonné qu’effrayé, mais ses doigts se crispèrent sur le bras de son compagnon. C’était un dragon gigantesque. Il n’en avait jamais vu d’aussi près, ses connaissances se limitaient aux petites figurines animées qu’il peignait pour ses jeux de rôle. Sans se détacher de Grim il leva les yeux au ciel pour admirer l’imposante créature. Elle était vraiment magnifique avec sa robe d’ébène. D’une voix posée, le russe lui donna le nom de l’espèce. Il acquiesça doucement, attentif à ses explications. La race ne lui était pas inconnue, il en avait même deux dans son armée, qui étaient efficaces à condition d’être bien placés et de ne pas tomber sur des espèces plus violentes. Apparemment, ils ne pouvaient pas les attaquer, mais l’observation de Grim était inutile. Les dragons de Grande-Bretagne n’étaient pas connus pour leur agressivité. Des drames arrivaient de temps à autres, mais, de ce qu’il avait pu en lire, ils s’intéressaient principalement aux gros mammifères de la forêt. Cela lui suffisait. Isaac ne s’inquiétait pas dès qu’il pouvait réduire le danger à partir de données sûres. Il profita donc du spectacle, ravi d’observer ces géants des airs, les seules créatures dignes d’attirer son attention. Son compagnon avait bien vu sa destination. Même lorsque leur existence appartenait aux légendes il avait toujours trouvé les dragons fascinants.


- Waouh... c'est cool ! Mais ce ne sont pas non plus les plus dangereux non ?
demanda-t-il en se retournant. On peut même en jouer plusieurs, et même à trois ils se font lamentablement exploser par un ironbelly… Heu enfin… Ils sont plutôt classes en vrai…

Il n’avait toujours pas lâché Grim. La surprise était passée pourtant. Les doigts relâchés mais posés sur la manche, il observa deux dragons au loin. Dans le jeu, les noirs des hébrides pouvaient servir de monture pour les sorciers, ce qui n’était pas le cas des ironbelly que l’on lâchait dans la bataille afin de faire un gros carnage en laissant le soin aux ennemis de s’en débarrasser.

- Les gardiens arrivent à les dompter ? C’est possible avec ceux là non ?


Il lui lança un regard plein d’espoir. Voir des dragons de si près était exceptionnel, mais les yeux se lassaient vite. A force, le spectacle était répétitif, il y avait peu de choses à en tirer. Il fallait donc, dans la mesure du possible, tirer au maximum parti de la situation.
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