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 Une journée sous la pluie [libre]
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MessageSujet: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyLun 8 Juin - 14:04:35

** C'est pas possible ! Par la tête de Merlin! Pourquoi pleut-il aujourd'hui ? Et par où aller ?! **

Ambre n'en revenait pas. Récemment, elle avait reçu sa lettre d'admission à Poudlard, lui indiquant les fournitures nécessaires qu'elle devait se procurer pour entrer en Première année. Et maintenant elle se trouvait dans le Chemin de Traverse, faisant tranquillement ses emplettes, se baladant, heureuse, même si personne ne la voyait. Petite brune à la peau blanche et aux joues roses, elle ressemblait à une petite poupée de porcelaine, une poupée commune, à la fois semblable et différente des autres. La jeune enfant ne se préoccupait guère que l'on ne la remarque pas, elle était heureuse et libre, c'est tout ce qui comptait.
Malheureusement, cet instant ne fut que de courte durée car la pluie venait tout gachée. La journée s'annoncait pourtant ensoleillée et c'est ce qu'elle était avant qu'une averse surprenne tout le monde. Ainsi, chacun courait en tout sens, cherchant un abri, bousculant la petite fille qui ne savait pas où aller se réfugier. C'était la première fois qu'elle venait sur le Chemin de Traverse toute seule, déjà qu'il n'était pas facile de trouver son chemin, la tâche s'avéra de plus en plus compliquée avec tout ces sorciers, gobelins et autres créatures magiques qui courait en tout sens et ne faisant pas attention à elle. Ambre décida d'arrêter une jeune femme, peut-être celle ci, dans un élan de gentillesse, allait lui indiquer un petit café pour qu'elle puisse s'abriter et se réchauffer le temps que la pluie s'arrête.


- Bonjour. Excusez-moi de vous déranger. Pourriez vous m'aider à trouver un café pour que je puisse m'abriter et boire un bon chocolat chaud ? Juste le chemin me suffirait, s'il vous plait... Je ne sais pas par où aller...

Ambre regarda l'adulte avec un regard implorant, elle commencait à avoir froid, et pour être honnête, elle n'était pas très rassurée. Mais la jeune femme la regarda d'un air hautain, et partit en la poussant si fort que la petite fille se trouva déséquilibrée et tomba à terre, dans une flaque d'eau. Ambre, déjà trempée à cause de la pluie, se trouva complétement aspergée d'eau. Des larmes commencèrent à noyer ses grands yeux verts cachés par ses cheveux noirs dégoulinant de pluie. Elle resta là, trempée sur les pavés, sans que personne ne vienne l'aider. Seule parmis ses visages inconnus, elle se demanda si il n'existait plus une lueur d'humanité dans le monde où elle vivait. Ambre, toujours assise par terre, posa sa tète sur ses genoux et attendit que la pluie s'arrête ou tout du moins qu'une âme charitable l'a guide vers un endroit plus sec.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyLun 15 Juin - 22:21:43

Jezabel se faisait face dans le miroir. Pourtant, loin de l’intérêt narcissique d’ordinaire porté à son visage, la jeune femme considérait ici la robe de soirée enveloppant sa silhouette gracile de soie douce et claire. La tendre nuance rosée rappelait celle des tonnes de dragées qu’il était de bon ton d’offrir à la naissance d’une petite fille et les broderies en arabesques champagnes enjolivant le tulle recouvrant sa livrée d’invitée à une Birth Celebration évoquaient à ses yeux le bouquet qu’ils avaient été obligés d’envoyer à la mère méritante une fois la mise bas couronnée d’un chiard. Muette, la brune étudiante rajusta inutilement le bustier joliment découpé qui avait le mérite de ne pas écraser sa modeste poitrine . Non, de face tout allait bien. Tout allait toujours bien de face : c’était dès qu’on tournait le dos que les langues persiflaient et que les doigts se pointaient. Il en allait de même en matière de prêt-à-porter.

Les mains en prière, le styliste-couturier attendait le verdict enthousiaste qui ne se décidait pas à tomber sur son dernier chef-d’œuvre.


-Si c’est la traîne qui pose problème, je peux la supprimer. Mais avouez que ce serait dommage. Oui, je trouvais qu’avec mon drapé artistique le tissu se déployait à vos pieds telle la corolle d’une fleur agitée par la brise, ce qui donnera une certaine allure à votre démarche…

-Hmmhmm.

Il pouvait bien plaider pour sa paroisse, tant qu’elle n’aurait pas scruté l’arrière du décor, elle ne lui lâcherait pas ses Gallions …La demoiselle se retourna et, mains sur les hanches, cambra son dos en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, ses fesses en ligne de mire. Autant pour l’allure. Le styliste eut un tic du sourcil, l’air dérangé. C’était pas le tout de se balader les pieds en corolle si on avait l’arrière-train d’une pouliche à cause d’une robe découpée comme un sac.

-Non, c’est vraiment bien ! Excellent travail. , décréta finalement la cliente satisfaite.

Et l’air contrarié déserta le visage du boutiquier remplacé par un air des plus mercantiles tandis qu’il la guidait vers la caisse.


-Quel temps., commenta le vendeur en regardant l’allée du Chemin de Traverse obscurcie par une averse aussi soudaine que violente. Alinéa un de la conversation régissant les transactions : le temps qu’il fait. Suivi du temps qu’il a fait ou fera à l’alinéa deux.

Pour banale qu’elle fût, la remarque était légitime. La pluie clapotait à grosses gouttes contre la devanture richement décorée de la boutique avec la même ardeur sauvage qu’un lâché de grêlons destructeurs en plein mois de Février, alors que les pièces de monnaie tintaient joyeusement sur le comptoir. Emportée par son élan acheteur, Jezabel rajouta une dizaine de jetons rutilants au tas à payer. Elle était venue en robe d’été, légère, blanche et transparente à l’eau. Un pas dehors et elle serait embarquée pour racolage passif sur la voie publique. Bien sûr, elle aurait pu rester là et attendre que les cieux redeviennent bleus. La tactique du pauvre. Elle avait l’argent de son mari pour faire dignement la nique à la météo ravageuse et l’idée lui vint d’instinct.


-Vous me rajoutez une de ces capes imperméables avec. La grise en vitrine, là.

Et toc. Le tissu magiquement traité de ses merveilleuses inventions résistantes aux infiltrations rendait le vêtement totalement étanche aux assauts du mauvais temps. Trop heureux d’avoir ferré une poule aux œufs d’or, le styliste tenta d’amener de nouveaux sujets propices à la dissipation budgétaire dans la conversation, mais tout ce qu’il put refourguer à la dépensière jeune mariée fut une généreuse poignée des bonbons sucrés et gratuits à piocher dans le bocal à côté de la caisse. Ce fut donc sa robe en sac et sa cape sur le dos que la miss sortit affronter le déluge avec un plaisir évident, la tête relevée telle celle d’un paon alors que la plupart des gens jouaient à la tortue avec le rebord de leur col remonté au maximum.

D’autres faisaient l’autruche.

Avisant une silhouette repliée sur elle-même dans un coin de la rue quasi dépeuplée, la jeune femme se fit la réflexion que peu importait combien ait pu lui paraître dures ses années passées à trimer dans la misère, il y aurait toujours un cas plus désespéré que le sien. Non parce que, assise sur le pavé pas spécialement propre dégoulinant de flotte diluvienne, il fallait vraiment être noyée dans l’abattement au stade pathétique pour s’abandonner à la dérive d'un tel spectacle qui n’apporterait rien de toute façon. Le bon peuple avait mieux à faire de son argent.

Flânant devant les quelques vitrines désertes, fermées cause vacances, elle parvint se faisant jusqu’à la petite jeune fille ramassée sous la pluie. Allez savoir si ce fut sa peau blanche ou ses longs cheveux noirs ou sa posture abattue, ou la somme de ses trois conditions, mais le rapprochement avec sa sœur, son épuisante aînée, se fit en un quart de seconde, le temps qu’il fallait à une braise pour se muer en incendie sur de la paille.

Callista réincarnée. Tout y était. La scène poignante de l’innocence accablée, l’attitude de défaite affichée jusque dans la courbure du dos et Jezabel pariait sur un regard humide de larmes si elle parvenait à lui faire relever la tête vers elle. Si elle perdait, elle refilait sa cape à un pauvre. Dès qu’il aurait arrêté de pleuvoir, bien sûr.


-Eh bien ma petite, tu es quoi au juste ? Une cause perdue ? , demanda-t-elle sur le ton de celle qui s'informe.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyMar 16 Juin - 12:56:43

Ambre, pleurant à chaude larmes et s'apitoyant sur son sort, s'enferma dans une bulle de telle sorte qu'elle ne faisait plus attention aux gens autour d'elle, si du moins il y en avait. Une bulle qui la protégeait si bien qu'elle ne remarqua pas la jeune femme qui sapprochait d'elle et qui lui adressa quelques mots par politesse ou simplement par gentillesse.

-Eh bien ma petite, tu es quoi au juste ? Une cause perdue ?

Ce fut, lorsque la jeune femme parla que la petite fille, surprise, releva la tête, et dévisagea l'inconnue. Une joli brune aux yeux verts, possédant un visage fin et clair. Une cape la protégeait de la pluie et l'enfant se sentit bête de ne pas être allée en acheter une, elle aurait été protégée de la pluie elle-aussi et n'aurait pas été aussi désemparée.

Ambre la trouva très belle, le genre de femme que les petites filles rêvent de devenir, d'égaler ou tout du moins de ressembler un tant soit peu. Elle lui rappelait une mannequin qui avait posé pour « Sorcière Hebdo » et qu'Ambre trouvait fascinante, rayonnante et pleine de vie. Bien que la jeune femme qui venait de lui adresser la parole n'était pas aussi rayonnante et pleine de vie que la mannequin mais elle restait quand même fascinante et même mystérieuse.

- Comment ? Une cause perdue ? Pourquoi une cause perdue ?,demanda la timide enfant d'un air surpris.

Elle se rappela soudain qu'elle était toujours assise par terre, et qu'elle devait être dans un état pitoyable. Les yeux rouges et gonflés du fait de ses larmes et les vêtements trempés et souillés par la pluie. Elle devait surement ressembler à une mendiante, assise sur les pavés que des saletés étranges soullaient. Ambre ne les avaient même pas remarquée auparavant. Dieu sait sur quoi elle était assise et mieux ne valait-t-il pas le savoir. Pas étonnant que la jolie jeune femme ait demandé si était une cause perdue.

- Non ! Je ne suis pas une cause perdue ! Juste perdue..., répondit Ambre, d'un petit rire tout en reniflant discrètement.

Que diraient ses parents si ils la voyaient dans cet état lamentable ? Pas besoin de se poser la question, si ses parents étaient là, elle ne serait pas dans cet état. Mais, il était grand temps qu'Ambre grandisse et devienne plus mature et responsable. Ses parents ne seraient pas toujours avec elle, et Ambre le savait. C'est pour cela qu'elle était allée toute seule au Chemin de Traverse, sans l'aide de ses parents, bien que sa mère voulait intensément l'accompagner. Et maintenant, on la regardait comme une cause perdue...

** Ce fut une bonne idée d'y aller toute seule ! Bravo Ambre, je te félicite ! Regarde dans quel état tu te retrouve maintenant... **

Il fallait absolument que la petite fille se reprenne en main. Rien que pour montrer à la jeune femme qu'elle n'était pas une mendiante, une pauvre fille pitoyable mais bien une enfant bien élevée, polie et distinguée. Faire honneur à sa famille et ne pas baisser les bras surtout devant ce genre de personne...

- Je suis désolé de vous importuner, madame. C'est la première fois que je viens au Chemin de Traverse toute seule... Et la pluie ma prise au dépourvu, je me suis égarée et je me suis retrouvée ici..., ajouta poliment Ambre à l'adresse de la jeune femme tout en lui adressant un timide sourire.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyJeu 18 Juin - 11:51:08

Bingo. Sa capacité d’empathie ne dépassait pas le périmètre de son nombril, mais à force d’années d’observation forcée, la jeune femme avait réussi à dégager les grandes lignes du délit de défaitisme mortel. Une cause perdue, oui. La petite manquait peut-être d’éléments pour faire le tour, pourtant quand on savait comment le modèle ayant aidé à l’édification de cet archétype déprimant avait fini, on comprenait tout du parallèle tracé entre ces deux inconnues. L’attitude chouinarde et mièvre de Callista avait scellé sa perte, et peut-être celle de toute leur famille. Si elle n’avait pas été là avec ses dévotions de sainte âme envers tous les loqueteux, les choses auraient pu tourner autrement. Mieux ou pas, le mystère resterait à jamais entier, ce qui était certain était que de toute façon ce genre de raisonnement « Autrui à tout prix » ne menait nulle part. Cimetière en preuve.

En tout cas, ce ne serait pas aujourd’hui qu’elle virerait samaritaine et sa cape irait rejoindre ses copines dans la penderie. La gamine lui retourna le regard du gros chagrin inconsolable. Au moins ne bégayait-elle pas entre chaque mot. Ce genre de hoquet de souris éraillée était la première des sept erreurs salvatrices à découvrir dans le portrait de la fillette qui l’éloignerait d’une certaine guérisseuse trépassée. Pas de hics ni de couacs et ses yeux clairs, bien que gâtés par les larmes de tantôt, s’éloignaient des flots sombres toujours prêts à déborder par-dessus les paupières de sa sœur. Green lead to Greed. Qui lui avait dit ceci au sujet de son propre regard ?


-Perdue ? Et tu méditais sur la route à prendre les fesses au frais, je suppose…

Une question rhétorique. Etait-elle bien équilibrée cette gosse ? Un enfant de cinq ans restait à pleurer sur son sort en espérant que ses braiements attireraient ses parents sur le bon chemin. Où ils l’avaient peut-être abandonné, vu la chienne d’époque qu’ils vivaient. Ce n’était pas si cruel de lâcher du leste en ces temps difficiles. Ah, quelle fable enchantée ! S’ils l’avaient délaissé pour aller se payer une Bièrraubeurre, l’histoire n’en serait pas loin, adaptée au monde réel dans sa banale indifférence.

L’ex-française allait spécifier à la petite de recommencer les pleurnicheries un ton au-dessus pour couvrir le clapotis sec de la pluie sur les pavés parce que, si elle avait évité le don contraint de sa cape à un pouilleux, ce n’était pas pour se transformer en marraine la Bonne Fée, deux tours de baguette et puis tes géniteurs s’en reviennent. Les mouflets, ils s’en pointaient quatre à l’occasion, lorsque les rejetons de son mari réapparaissaient au foyer sous prétexte de vacances et franchement, elle les aurait bien attachés à un arbre au fin fond d’une forêt hantée par les lycans en échange de calme. D’autant plus que la petite dernière n’était pas encore scolarisée et pouvait donc débarquer n’importe quand, selon l’humeur et le plaisir, accompagnée de sa mère. Beuh.

Contre toute attente, la gamine enchaîna sur un début d’éclaircissement. Quelle soit seule n’expliquait pas le moins du monde son accès de détresse d’un genre spécial en plein milieu du Chemin de Traverse, mais certifiait à Jezabel qu’elle ne serait pas embarquée dans une histoire de pêche aux parents laxistes. Quoique…les accuser était aller un peu vite en besogne. Les gamins, ça allait, ça venait, on ne pouvait pas tout le temps avoir le nez dessus. Par contre, pour timorée qu’elle apparaissait aux yeux de la jeune femme, la petite fille aux cheveux noirs dégoulinant de pluie avait La bonne attitude, celle qu’elle aurait aimé constater chez les marmots de la première nichée de son époux, mais qu’un seul suivait réellement. Le quatrième garçon, Benjamin, ne la collait jamais, ne la harcelait jamais et la tenait dans une espèce de crainte révérencieuse. Il l’évitait, elle le voyait le moins possible et les deux parties s’y retrouvaient. Les parents de la fillette avaient de bons principes d’éducation même si leur progéniture n’en appliquait qu’un sur deux : ils se débarrassaient de la corvée des achats scolaires en prétextant la rentre autonome, et de deux, ils avaient su faire rentrer la politesse qui faisait plaisir. Ou la petite était simplement docile. De toute façon, le résultat était là.

La miss croisa les bras sous les pans couvrants de sa cape perlée de gouttes d’eau. Tout ceci était bel et bien bon, mais l’intérêt qu’elle y portait arrivait à terme. Tous les sourires du monde n’auraient pas décrocher le sien, si elle n’en avait pas envie. On aurait plus de chance de la voir rayonner en lui imitant le miaulement d’un chaton. La gamine attendait quelque chose après elle. Si elle pensait qu’elle allait la raccompagner quelque part, elle ne l’avait pas bien regardé et devrait songer à investir dans un chien pour lui retrouver le chemin.

D’un autre côté, elle avait précisé être déjà venue ici accompagnée de ses parents. Il s’agissait donc de sorciers. Premier point en faveur de la jeune demoiselle. Il était juste dommage qu’elle ne puisse pas déterminée d’où elle sortait vraiment tant ses vêtements étaient imprégnés d’humidité.


-Oh.

Que dire d’autre ? Elle n’allait pas sortir les mouchoirs de l'épopée tragique…

-Moi je dois retrouver quelqu’un dans un…café un peu plus bas. Tu peux toujours m’accompagner, si tu en as assez de t’imbiber. A rester sous cette averse, tu pourrais finir aussi grosse qu’une éponge, miss…?

L’heure de révélation. Il serait toujours possible de la planter à la porte du tripot si la réponse ne lui convenait pas.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyJeu 18 Juin - 16:13:52

Alleluyah. Un ange mystérieux tombé du ciel lui demandait de l'accompagner dans un café, ça semblait trop beau pour être vrai. Avec toutes les nuances et les sarcasmes que la jeune femme prononcait, Ambre ne savait plus à quoi s'en tenir. Fallait-il l'accompagner ou bien rester perdue dans ce trou à rat qui n'était pas le sien ? Assez vite, la réponse se fit connaître, pas besoin de médium pour trancher entre ces deux choix, un dilemme facile à résoudre. Evidemment qu'elle l'accompagnerait, enfin jusqu'au café, Ambre n'allait pas non plus la suivre partout et la coller, elle détestait qu'on lui fasse ça donc pour elle, tout le monde détestait ça. Ambre avait cette facheuse tendance à penser que tout le monde était comme elle ou presque, grande illusion qui fonctionnait pour l'instant mais qui allait vite s'arréter lorsqu'elle rentrerait à Poudlard, ou même avant qui sait... Arrivée au café, elle la laisserait tranquille et boirait un bon chocolat chaud. Humm. Rien qu'à l'idée, la petite se sentit en joie.

Mais il fallait d'abord qu'elle lui réponde, car la phrase de la jeune femme était restée en suspens Elle voulait connaître son nom et Ambre n'allait pas tarder à lui révéler. Certes, sa riche et noble famille n'était pas très connu dans le monde de la magie, ils faisaient tout pour ne pas se faire trop remarquer, cela leur permettait de vivre en paix sans que personne ne les dérange avec je ne sais quelle nouvelle surprenante qui n'intéressait en aucune sorte les parents d'Ambre. Machin était mort, dommage pour lui. Point. Fin de l'histoire. Mais, certaines personnes les connaissaient de nom et peut-être que cette jeune femme en faisait partie, ou pas.


- De La Sauvière, Ambre De La Sauvière, troisième du nom. Si ça ne vous dérange pas trop, je veux bien vous accompagner à ce café. Arrivée là-bas, je vous laisserais à vos occupations, vous avez sûrement d'autre chose à faire que de vous occuper d'une petite fille aussi stupide que moi, qui n'a pas trouvée d'autres solutions en réponse à la pluie que de s'asseoir comme une mendiante par terre ! Au moins, je ne suis pas encore devenue aussi grosse qu'une éponge !, répondit la jeune enfant en rigolant.

Ambre reprenait des couleurs, enfin ses joues reprirent leurs couleurs rosées, car son visage, lui, restait blanc comme neige. Son visage était d'une blancheur extrème dès sa naissance, il demeurerait sûrement comme cela jusqu'à sa mort. De plus, Ambre reprenait également confiance en elle et rigola aux éclats de la situation dans laquelle elle se trouvait auparavant. Quoiqu'elle était toujours aussi pathétique, assise par terre.

Elle se leva de l'endroit qui fut sien pendant quelque temps, secoua ses vêtements, en faisant bien attention de ne pas salir, ni de trop éclabousser la jeune femme. La pluie s'en chargeait déjà assez. C'est alors que l'enfant se rendit compte qu'elle ne connaissait pas encore le nom de sa « sauveuse ». Oui, sa sauveuse, car c'est bien ce qu'elle était. Certes, il n'y avait pas mort d'hommes, comme on dit souvent, mais la jeune femme évitait à Ambre de demeurer dans le pathétique et le tragique devant les gens qui aurait pu la voir et qui l'avait même certainement vu. Même si maintenant, il ne restait plus qu'elles deux dans la rue, qui avant pleine à craquer etait maintenant déserte.


- Pourrais-je savoir votre nom également ?, demanda Ambre, plus rassurée et curieuse de savoir enfin à qui elle avait affaire. Bien qu'elle ne connaissait pas grand nom de sorciers, elle pourrait toujours faire des recherches plus tard si l'envie lui en prenait. Et il était certain qu'elle chercherait à savoir qui était cette jeune femme mystérieuse, qui n'avait aucune raison de l'aider et qui pourtant lui avait proposée de l'accompagner.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyLun 22 Juin - 21:26:21

Aaah. De La Sauvière. Un nom qui sortait la gamine de l’anonymat, bien qu’elles ne se soient jamais croisées auparavant. Les sonorités typiquement françaises de ce patronyme réveillèrent des souvenirs que la jeune femme ne consultait plus depuis ce qui lui semblait être une petite éternité. Voilà presque un an qu’un certain Mangemort balafré avait fait le ménage dans sa vie en la débarrassant du fardeau qu’était les siens et depuis elle ne se rappelait de sa famille qu’à de très rares moments, sous forme d’anecdotes. Elle s’était tellement détachée de son passé qu’elle en venait même à douter de la réalité de ces images appartenant à une autre vie maintenant révolue. Le rude visage de son père, la voix atone de sa sœur ou l'entêtant parfum fleuri de sa mère revenaient parfois la hanter lors de rares occasions où son esprit rencontrait une similitude, une ressemblance plus ou moins évidente. Parfois elle s’énervait, parfois elle en souriait. Là, elle était intéressée.

Ses yeux verts plongés dans ceux de la petite, elle tendit la main jusqu’à toucher du bout des doigts son menton humide de pluie afin de légèrement relever son minois vers elle. Peut-être était-elle vaguement familière. Les yeux surtout. Elle parlait un anglais trop fluide pour être un scion de la parentèle laissée sur ces vieilles terres de France. Ou pas. Si elle était de la lignée à laquelle elle songeait, alors cette gamine piteuse, qu’elle flairait bêtement naïve de surcroît, avait deux qualités essentielles pour lui plaire. Le Sang Pur et l’Argent. Des dons si rares à avoir survécu aux siècles qui les avaient forgés qu’ils méritaient bien que l’on fasse la grâce d’une faveur à celui ou celle les possédant. Alors non, elle ne la laisserait pas à la porte du petit endroit particulier où elle se rendait, tant pis pour le plaisir puéril et mesquin d’avoir rouler quelqu’un dans la farine en lui faisant miroiter la promesse d’un endroit chaud et finalement le laisser sous l’averse alors qu’on savourait son Scott’s, les fesses au sec. Il y avait de ces manies qui vous suivaient depuis l’enfance…


-Ça tu vois, c’est le genre de nom qui te facilite la vie, sourit-elle avec une petite lueur de préméditation dans les yeux, Par contre, ça ne me dérange pas que tu restes avec moi, une fois là-bas je n’aurai pas grand chose d’autre à faire qu’attendre et j’ai peut-être quelques questions pour toi.

Jezabel hésita à lancer un Impervius et un Caloris pour rendre momentanément étanches et sécher les vêtement de la jeune fille, mais elle jugea qu’elle n’avait pas à faire le travail de son Elfe de Maison. Ambre n’était pas du tout dans ses bonnes grâces pour qu’elle se fende de deux sortilèges gratis. L’étudiante était partisane de l’apprentissage par l’expérience, la seule façon de faire rentrer les choses dans la caboche à n’importe quel âge de la vie. Après s’être bien gelée et avoir attrapé un rhume de cerveau en plein mois de juillet parce qu’elle était restée plantée comme un cèpe sous l’ondée, la petite héritière développerait peut-être d’autres tactiques à l’avenir. C’était un service à lui rendre. Et puis, elle n’allait pas mourir bientôt. Deux touches de rose venaient de réapparaître aux joues mortellement pâles de la jeune fille. L’équivalant de la truffe humide chez les chiens certifiant qu’elle n’était pas un cadavre ambulant.

-Je m’appelle Jezabel. Wilford de nom., répondit-elle devant la curiosité de la gamine avant de se mettre en marche le long de la rue commerçante vidée de son peuple. Le nom de mon mari.

Une précision qui lui était venue d’emblée. En indiquant qu’elle était un membre par alliance, elle montrait de la distance par rapport aux idées stupides et révoltantes des cousins Wilford, même si ce n’était perceptible qu’à elle-même. Malgré des siècles de tradition ségrégationniste et de fierté dédaigneuse à l’encontre de ceux ne partageant pas leur naissance, la famille de son époux avait fait un plongeon avec lui et son parent, lorsque le premier avait épousé une Sang de Bourbe aux noces de ces vingt ans et le deuxième fait vœu d’égalité pour tous en sa qualité d’Auror, même si sa femme et par conséquent son seul et unique fils étaient du monde pur et parfait de la brune sorcière. Tragique histoire, décadence banale de leur époque. Epoque troublée, prétendait-on. Bah, pas pour elle.

-Il faut tourner là., indiqua la jeune femme devant une étroite ruelle percée entre deux bâtiments qui aurait pu passer pour le genre d’impasse sans retour où disparaisse les jeunes enfants. L’idée amusa la miss qui n‘avait jamais vu la chose sous cet angle avant d’être accompagnée. Tu suis facilement une inconnue et je ne t'ai même pas proposé de bonbons.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyLun 29 Juin - 14:21:19

Ambre avait les yeux fixés dans ceux de la jeune femme pendant qu'elle lui releva la tête délicatement. Elles restèrent un instant à se regarder, sans un mot. Chacune perdue dans ses pensées. Ce fut la jeune femme qui interrompit ce moment, en prenant la parole.

Il était vrai que le nom d'Ambre lui facilitait en quelque sorte la vie. Sa famille était restée des Sangs Purs sans vraiment s'en rendre compte, sans vraiment le vouloir. Elle n'éprouvait rien envers les Moldus ou Sang-Mélé, aucune haine. Le coup du sort a fait que les De La Sauvière sont resté purs, et riches mais très peu connu. Parfois, il suffisait juste à la petite fille de dire son nom pour que son interlocuteur change radicalement d'attitude à son égard, ce qui permettait à Ambre d'en tirer profit lorsqu'elle était d'humeur ou de passer outre à d'autres moment. D'autres fois, son nom ne changeait rien ce qui n'était pas déplaisant non plus.

La jeune femme proposa à Ambre de rester avec elle, qu'elle ne la dérangerait pas. Elle avait des questions. Mais quelle sorte de questions ? Ambre réfléchit un court instant. Elle n'avait rien à perdre d'accompagner la jeune femme, elle ne semblait pas méchante. Tout du moins, c'est ce que pensait la petite De La Sauvière. Et puis, si les questions étaient trop indiscrète, Ambre pouvait toujours inventer un mensonge qui ferait l'affaire. Pour faire comprendre à la jeune femme qu'elle était d'accord, elle se contenta d'hocher la tête en souriant, et écouta la jeune femme qui lui révéla son nom.

Elle s'appelait donc Jézabel, Jézabel Wilford. Et elle était mariée. Ambre pensa que la jeune femme était bien jeune pour être mariée, mais elle était peut être plus vieille qu'elle ne le supposait. Bien que d'apparence, Jezabel était une jeune femme.


- Enchanté de faire votre connaissance, Madame Wilford. C'est la première fois que je rencontre quelqu'un portant ce prénom : Jézabel., dit la jeune enfant. Mais, c'est très jolie., reprit-t-elle.

Ce prénom lui faisait penser à la reine d'Israël, qui fut tuée et dont le corps dut mangée par des chiens, reconnue pour être une femme cruelle et méprisante. Mais, Ambre ne dit rien. Et puis, elle s'en moquait, ce n'était juste que des superstitions de religieux...

La jeune femme et Ambre continuaient d'avancer jusqu'à ce que la première indiqua à la seconde une sombre ruelle. Le chemin menant au café semblait hostile. Un chemin où les enfants se perdaient. Ambre repensa à ce qu'elle cogitait précedemment et rigola. Que des superstitons... Elle répondit alors à Jézabel.


- Oui, je suis facilement les inconnues. On dit souvent que je suis naive. Et de toute façon, je n'ai rien à craindre d'une sorcière dont je connais le nom, non ?!, répondit la jeune enfant. Mais si l'envie vous prend de me proposer un bonbon, je l'accepterais volontiers, surtout les chocogrenouilles !, ajouta l'enfant en rigolant, semblant vouloir montrer qu'elle n'était pas apeurée et qu'elle était plus confiante qu'elle ne l'était réellement. On y va ?

Et pour montrer sa confiance, elle avanca vers la ruelle d'un pas assuré, en chassant les mauvaises idées de sa tête. Elle était une De La Sauvière, elle était intelligente, rien de pouvait lui arriver. Et si, il lui arrivait tout de même quelque chose, et bien, tant pis. Cela révèlerait juste qu'elle n'était pas assez bien pour porter ce nom. Et elle décida de continuer la conversation avec la jeune femme, elle avait encore beaucoup à apprendre.

- Vous venez d'Angleterre ?, demanda l'enfant ne trouvant pas d'autres sujets de conversations pour le moment. Elle avait bien d'autres questions à poser à la jeune femme mais elle ne voulait pas paraître trop curieuse.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyJeu 2 Juil - 23:41:33

[«  » = en français dans le texte]

"C'est la première fois que je rencontre quelqu'un portant ce prénom : Jezabel."

*C’est certainement parce que les Testaments divins en on fait une de leurs plus grandes garces après Lilith.*

Comme s’il s’agissait d’une mauvaise chose. Si être une garce voulait dire être forte et assurée, alors Amen.

A travers les siècles les Jezabel de cette terre avaient traîné la réputation calculatrice et manipulatrice de la Îzāḇel originelle, incarnation du mal biblique, la Femme Toute Puissante derrière l’Homme au pouvoir bernée par la séduction de son épouse. D’un point de vue tout à fait féministe, elle représentait plutôt la proie d’une société archaïque érigée par des mâles et dominée par des mâles qui refusa de se plier à leurs lois, les défia, pire, les surpassa, et ce jusqu’à son dernier souffle. Si l’on s’en tenait aux premiers textes avant cette notoriété de débauchée, héritée de la seconde Jezabel de l’Histoire prophétesse sybarite et impie, elle n’était ni plus ni moins que la victime d’un fanatisme religieux qui ne reculait ni devant la torture ou le meurtre afin d’imposer leurs idéaux. Il y avait déjà comme un goût d’Inquisition.

Deux interprétations, toute Noire ou toute Blanche, qui ne devaient trouver une vérité qu’en se mêlant l’une l’autre. La Jezabel du vingtième siècle savait que le manichéisme du monde fonctionnait souvent comme suit : ce qui va dans mon sens et ce qui ne va pas dans mon sens. La morale ne jouait aucun rôle. Le conflit éternel du Bien et du Mal n’était qu’un différent d’opinion.

En tout cas, confiante comme elle l’était, Ambre n’atteindrait sûrement jamais l’âge des fossiles de résine qui avaient servi à la baptiser. Heureusement que son nom la mettait hors de danger vis-à-vis des Mangemorts. Au moins un risque d’écarté et non des moindres si on se fiait aux journaux. La jeune femme ne se rappelait pas avoir un jour été aussi sociable avec un inconnu lorsqu’elle était plus jeune, surtout pas dans ce genre de situation. Elle retrouvait le style ingénu de la gamine de son mari qui continuait à l’adorer malgré le peu d’enthousiasme et quelque fois la sécheresse que lui manifestait sa belle-mère. La raison de cet amour non désiré ne devait pas s’expliquer par la logique. Peut-être ceux à ce point enveloppés de tendresse n’acquéraient jamais la conception du mal et ne pouvaient envisager que le sort jusque là si doux ne prenne une allure franchement sordide au détour d’une ruelle. Comme si la connaissance d’un nom suffisait à la sûreté. Vous pouviez réciter la généalogie complète de votre prochain que ça ne l’empêcherait pas de vous noyer dans un sac pour la bonne raison que les morts ne parlaient pas et avaient toujours tort.

Mais comme la brune étudiante ne donnait pas encore dans l’éviscération gratuite, la pâle jeune fille n’avait effectivement rien à craindre. Jezabel suivit sa cadette dans l’étroit passage qui déviait du Chemin de Traverse, évitant une rigole d’eau de pluie ruisselant entre les pavés inégaux. Tiens, une question sur ses origines ? Après plus de deux ans passés en Angleterre, il ne lui restait pas ou peu d’accent et on ne pouvait suspecter son origine étrangère que par son intonation claire et nette quand les mots des Anglais se mélangeaient les uns aux autres dans leurs phrases. Elle zozotait un peu trop ses « th » également. Etait-ce simplement de la conversation futile ou miss De La Sauvière avait entendu sa différence ? Sans doute quand elle avait prononcé son nom de famille dans un français impeccable…


-J’habitais en France avant. Le berceau des origines de ta famille. D’ailleurs, je crois me rappeler que mon arrière-arrière-grand-oncle du côté de ma mère avait épousé une Honorine De La Sauvière en premières noces, mais elle est morte sans lui donner d’héritier deux ans après leur mariage. C’est fou comme le monde est petit.

L’histoire d’un scandale qui avait traversé les époques et qu’on racontait désormais en tant qu’anecdote amusante car le vieux grigou avait pris la poudre d’escampette tout de suite après le décès de sa femme avec le fils bâtard d’une noble lignée. Tellement outrageant. Tellement d’Ambrosy. Des avant-gardistes de la première heure.

« Dis moi, sais-tu parler français, au moins ? »

L’épouse Wilford savait qu’une partie des membres de sa famille s’était implantée sur le sol Anglais depuis un petit moment, mais elle ne savait pas s’ils avaient continué à entretenir des rapports avec les cousins restés en France ou s’ils avaient tiré un trait sur le passé comme elle.

Les deux sorcières arrivèrent rapidement à un bâtiment d’aspect vieillot clôturant une impasse devant lequel un homme brun décapitait son cigare à l’abris d’un porche. Il l’alluma méthodiquement à l’approche des arrivantes, le bout de son rouleau de tabac colorado rougeoyant dans la morne grisaille digne d’un mauvais jour de mars. Bien qu’il eut tourné la tête, l’odeur de vieux cuir en fumerolles brumeuses chatouilla les narines de Jez par-dessus celle de la pluie lorsqu’il recracha sa première bouffée. Comme elle manifestait l’intention évidente d’entrée, il plaça sa main devant la porte et fronça des sourcils de la même couleur que les feuilles roulées avec soin de sa cibiche cubaine.


-Miss Jezabel. Tu vas en faire quoi de la petite ? J'ai certainnement raté ma vocation, mais je fais pas dans le gouzi-gouzi.

La jeune femme sourit comme un chat devant une souris.

-Bonjour, Max. Je suis sûre que tu gazouilles comme un chef, mais de toute façon elle rentre avec moi.

-C’est ça. C’est une pygmée albinos ?

-Elle est pure.

-Elle pourrait être la descendante de Merlin et d’un gnome unijambiste qu’elle ne rentrera pas tant qu’elle n’affichera pas dix-sept au compteur. A dans dix ans.

-Je paye ?

-Ça te regarde. , dit-il en haussant subitement ses sourcils froncés, l’air intéressé.

Et Jezabel voyait qu’il se retenait de tendre la main


-Ambre, quel âge as-tu ?
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyLun 6 Juil - 12:23:38

Jézabel eut un moment d'égarement avant de répondre à la question d'Ambre qui était d'une banalité déconcertante. Elle lui révéla qu'elle avait des origines française comme la jeune enfant, et qu'un de ces ancêtres avait épousé une des ancêtres de la jeune fille pour peu de temps. Ambre apprenait des choses, elle ne savait pas cela. Il était grand temps qu'elle découvre ces origines et qu'elle regarde sa généalogie.

- C'est possible., répondit-elle.Je ne connait pas trop mes origines, surtout quand elles remontent aussi loin. Mais c'est drôle que nos familles soient liés. D'un autre côté, ce n'est pas trop étonnant vu que ma famille est une sang-pur et la votre aussi, non ?, ajouta la jeune fille bien que pour elle, le statut du sang importait peu. Mais sa famille lui avait apprit que le sang-pur était très important et qu'il ne fallait pas le « souiller », donc l'enfant essayait de faire au mieux. Surtout depuis que le frère de sa mère avait épousé une moldue, qu'elle lui avait donné trois enfants aussi moldue qu'elle,et que sa famille les avaient banni. Ambre ne comprenait pas trop pourquoi mais elle respectait cette décision, elle comprendrait plus tard.

La jeune femme lui parla alors dans une langue inconnu. Ambre reconnu le mot français et en conclut donc qu'elle parlait la langue du même nom. La petite ne parlait pas cette langue, elle connaissait certains mots simples tels que « Bonjour » ou « Merci » mais pas plus. Sa grand-mère parlait parfois en français avec son père, quand ils voulaient ne pas être compris. Son père n'avait pas jugé bon de lui apprendre cette langue, il aurait peut-être dû, cela lui aurait servi à la petite. Essayant de comprendre en vain ce que la jeune femme lui avait dit, Ambre décida de lui répondre dans sa langue natale. Pas la peine de se ridiculiser plus que nécessaire.

- Hum... Je n'ai pas compris ce que vous venez de dire. Je sais que c'est du français, mon père l'emploi parfois mais je ne parle pas ni même ne comprends cette langue., dit la jeune enfant tout en continuant à marcher dans la sombre ruelle.

Elles arrivèrent enfin devant un vieux bâtiment, d'aspect lugubre et mal famé. Un homme était posté devant l'entrée, semblant être un de ces videurs de boites de nuit version sorciers. Il fumait un long cigare qu'il venait d'allumer. Il recracha de la fumée vers les deux sorcières et l'odeur vint aux narines de l'enfant qui toussota légèrement. Si l'homme voulait s'intoxiquer qu'il le fasse mais qu'il n'infecte pas les autres. Ambre n'aimait pas trop les cigarettes et autres dérivés : d'une ça puait, de deux ça empestait. Mais, l'enfant ne dit rien, et passa outre.

La jeune femme voulut entrer mais l'homme l'empêcha en bloquant la porte de sa main et lui débita quelques mots avec une teinte d'ironie, dont Jézabel lui répondit du même ton.

Ambre pouvait très bien mentir sur son âge, surtout que l'entrée nécessitait d'avoir 17ans et plus. Mais, même avec un mnsonge parfait, l'âge ne passait pas. Ambre avait 11ans voilà tout. Elle pouvait paraître 12 voir 13ans si on ne regardait pas trop. Mais, dire plus aurait été du suicide, un piteux mensonge...Ambre décida qu'il fallait mieux révéler son âge plutôt que de l'inventer, au risque de ne pas entrer dans le bâtiment.


- J'ai 11 ans., répondit l'enfant, ne sachant pas ce que Jézabel allait faire avec son âge. Le prix à payer était-il en rapport avec l'âge. Plus l'enfant qui accompagnait était jeune, plus l'adulte devait payer ?

Ne voyant pas le rapport avec son âge, Ambre décida de laisser faire les grandes personnes. Elle serait averti le moment venu.
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MessageSujet: Re: Une journée sous la pluie [libre]   Une journée sous la pluie [libre] EmptyJeu 9 Juil - 23:13:21

Comment ça, est-ce que sa famille était de Sang Pur ? Qu’est-ce que c’était que cette question dont la réponse était évidente ? Elle avait tété la noblesse au sein maternelle, un sang vieux de plusieurs siècles nourrissait ses veines et faisait battre son cœur avec la même force que celui de ses aïeux, une force puisée au cœur d’un âge de magie brute. Elle était l’aboutissement de plusieurs décennies d’alliances précieusement choisies, son sang méritait d’être mis en bouteille comme un grand cru, un de ces nectars hérité d’un autre temps où le monde était différent et qu’on ne pourrait jamais égalé en cette époque de médiocrité. Jamais la sorcière n’avait imaginé une seule seconde que quelqu’un pu douter de ses origines seigneuriales inscrites dans l’héraldique. Et elle en apprenait des belles sur la famille de la petite. Peut-être qu’on avait laissé la gamine dans l’ignorance de ces choses élémentaires par peur de passer pour des extrémistes endoctrineurs ou peut-être que les De La Sauvière avaient entamé la descente de la pente fatale en allant dissoudre le patrimoine génétique avec des accouplements douteux pour qu’elle lui demande ce genre de précision coulant de source.

-Avec des noms multiséculaires, ce serait un crime de ne pas l’être.., rétorqua la brune jeune femme avec un sourire teinté d’ironie.

Quant à la transmission des traditions, la famille d’Ambre semblait aussi s’asseoir dessus. Curieux. Si jamais elle devait avoir un enfant un jour, et elle savait qu’elle était malheureusement destinée à y passer, elle ferait en sorte de l’instruire dès les premiers signes de prise de conscience du monde qu’il montrerait. Elle profiterait de la capacité d’apprentissage extensible des nourrissons pour lui apprendre les langues qu’elle connaissait, latin inclus. Là où les chiasseux de son âge seraient encore à apprendre l’alphabet avec des cubes, son mouflet serait au minimum quadrilingue. Elle pourrait toujours engager un précepteur afin de rajouter des langues rares tels que le russe ou un ancien idiome d’une civilisation perdue mais à très fort potentiel occulte. Elle ne supporterait pas de mettre au monde un inapte chronique.

-Il n’est jamais trop tard pour apprendre. C’est dommage qu’on ne t’ai pas enseigné cette langue plus jeune, tu passes sans doute à côté de la moitié du passé de ta famille.

Oui, un choix des plus étranges. A son âge, elle aimait beaucoup se plonger dans les chroniques familiales. Des évènements dont on se fiche habituellement, l’inauguration d’un bâtiment, la création d’une loi, éveillaient un intérêt gratifiant lorsque le nom d’un ancêtre y était lié. A onze ans, elle n’était véritablement au courant que d’un monde bâti et peuplé de figures mortes il y a longtemps, un monde au-delà du temps et un refuge loin des grouillements moldus. Avec toute son amertume, elle pouvait penser que sa vie avant de quitter définitivement son foyer n’avait été qu’un vaste jadis sans avenir. Maintenant qu’elle avait abandonné ce passé d’elle aux cendres, il était irrémédiablement éteint. Mais était-ce vraiment le nom de Morden pour lequel elle s’était battue qu’elle avait voulu rejeter ou plutôt l’influence de son père, l’incompétence de sa sœur, la désertion de son frère et l’aliénation de sa mère ? Ils avaient baissé les bras et le front devant la honte quand Jezabel se sentait assez forte et digne avec uniquement son nom pour seule gloire. Etrange que ses pensées la poussent dans cette direction en cet instant car elle y sentait l’importance d’une révélation en totale inadéquation avec sa conversation insignifiante.

-Eh bien voilà. On va dire que je lui achète les années qu’il lui manque !, s’exclama-t-elle en sortant quelques pièces grisâtres d’une bourse en velours pour les déposer dans la paume en coupelle à aumône du Max. Qui fronça le nez dessus.

-Des Mornilles ? A ce tarif, essaye plutôt de me soudoyer au charme, je me sentirais moins pris pour un con.

Réagissant au pied de la lettre, Jezabel papillota stupidement des cils et avança les lèvres en cœur, preuve minaudante qu’il y avait toujours la possibilité d’être pris pour un imbécile quel que soit le procédé de corruption utilisé. Sa finauderie eut l’heur de plaire au cerbère qui aboya un rire sonore et fourra les six Mornilles dans une poche de sa veste avant d’ouvrir la porte aux demoiselles en s’inclinant avec une pointe de raillerie dans le sourire.

-Il y a des fois, je ne te suis pas, mais bref…Si ça peut te faire plaisir.

-Bien. Merci.

L’homme referma la porte derrière Ambre et son accompagnatrice, les laissant face à un escalier en vieux bois patiné par les pas l’ayant foulé descendant en tarabiscotant un peu vers la rumeur de quelques conversations.

-Si cet homme dehors ne voulait pas te laisser me suivre à l’intérieur, c’est principalement à cause des jeux de hasard et des soirées qu’ils organisent ici. C’est la loi du Ministère, mais pas celle du propriétaire. , précisa la sorcière en s’engageant la première sur les marches. En fait, si l’âge n’est qu’une formalité, ils sont plus select sur d’autres…critères d’entrée.

La salle où elles arrivèrent possédait une atmosphère subtile voilée de fumées odorantes, où l’aromatique côtoyait le nauséabond dans un indéfinissable mélange. Les lumières tamisées des lampes au verre teinté et travaillé éclairaient de plusieurs couleurs des murs au papier peint en tontisse usé et dont le sinople originel était recouvert de tableaux de toutes formes et de coupures de journaux. Jez se dirigea vers des banquettes en cuir situées dans un coin de la pièce à l’opposé d’une scène plongée dans l’ombre et à moitié dissimulée sous un lourd rideau. Au milieu des tables carrées et des chaises principalement occupées par des membres de l’espèce mâle se dressait le bar surchargé de bouteilles, de tonneaux, de verres, de brocs et autres récipients pour boire un coup selon la soif. En évidence derrière le comptoir trônait une statuette dorée de femme enveloppée d’une robe redoutablement échancrée sur sa poitrine généreuse. Les bras écartés comme pour embrasser la terre entière, son crâne était surmonté d’un scorpion qui faisait comme un casque à son visage, les pattes chitineuses recourbées sur ses joues et la queue suivant la courbe de la nuque visible grâce au miroir placé derrière elle. Sans doute parce que l’extrême bas du dos de la sculpture était impeccablement moulé…

-Je suppose que tu ne carbures pas encore au schnaps ? Mais si tu as envie de boire quelque chose que tu ne devrais pas, ne te prive pas pour moi. , encouragea informa l’étudiante en posant sa cape sur son sac d'emplette à côté d’elle.
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