Titre: La potion qui change les gens en d'autres gens sans faire disparaître les premiers gens
Thème choisit: le polynectar
Personnages: Page McHenry, l'équipe de quidditch des Gryffondors et des Pouffys, et sûrement d'autres
Résumé: Le timide Jason trouve une fiole de polynectar. Etant fils de moldus, il ne connait pas exactement les effets...
Cadre: Poudlard
Année: 1997
Complet: oui

Jason était sur un balai. Et pas n'importe lequel: un Éclair de Foudre 4500 + avec option manche chauffant anti-échardes et réglage automatique des poils en position aérodynamique ! Il était dans le plus grand stade de Quidditch du monde, dans la meilleure équipe du monde. Quels étaient les noms de cette équipe et de ce stade? Eh bien... En fait, il n'en avait pas la moindre idée. Il ne savait pas et s'en fichait royalement pour la simple et bonne raison qu'il était en train de rêver. Mais bien sûr, il n'en avait pas conscience à cet instant. Mais arrêtons de chercher des explications rationnelles à ce qui lui arrive.
Je disais donc: Jason était en train de jouer au Quidditch sur le meilleur des balais, dans la meilleure des équipe et dans le plus beau stade. Le match n'avait pas encore commencé, lui et ses compagnons venaient de faire leur entrée. Après avoir fait quelques acrobaties, le fils Apples piqua une petite pointe à mille deux cent quarante sept kilomètres par heure (il le savait, le tachymètre l'indiquait). Puis il décida de ne pas montrer tout le potentiel de sa bête de concours et ralentit l'allure. En tournant la tête, il vit le reste de l'équipe déjà à terre près de madame Bibine, l'arbitre.

«Tiens ? C'est étrange, pensa-t-il. Je suis dans la meilleure équipe de Quidditch du monde, sur le meilleure balai du monde, et dans le plus grand stade du monde, et c'est la prof de vol sur balai de Poudlard qui fait l'arbitre ?»

Mais il ne chercha pas la raison de cette étrangeté et se contenta d'atterrir à ses côtés. Après tout, elle ou un autre, le résultat serait le même: dans cinq minutes ils auraient gagnés. Rolanda les salua, embrassa Jason sur les deux joues, puis siffla le début de l'affrontement. Le petit Gryffondor, ainsi que les deux autres membres de son équipe (car oui, il n'y avait que un poursuiveur, un batteur et un attrapeur, pour faire croire aux vingt membres de l'équipe adverse qu'ils avaient une infime chance de gagner) donnèrent un bon coup de pied au sol pour s'élever dans les airs. Et là, c'est le drame. Un violent séisme secoue tout le stade. Bizarrement, les joueurs qui étaient en l'air furent secoués aussi. Ça se calma, avant de recommencer, plus violemment et plus longtemps.
Le tremblement de terre ne cessa pas. Le décor, petit à petit, s'écroula pour être remplacé par un autre: des draps, des murs, et une Page McHenry nerveuse qui le secouait en prononçant des mots qu'il ne comprenait pas. Quelques longues secondes plus tard, après avoir fait comprendre à la rouquine qu'il était assez réveillé, il se remit les idées en place et parvint à décoder quelques uns des mots qu'elle lui disait:

«... QUIDDITCH... POUFSOUFFLES... CINQ MINUTES... LELLIA... FURAX... VIIIIIIIIITTTTTTTEEEEE!!!!!»

Il comprit donc que c'était aujourd'hui qu'avait lieu le match de Quidditch et qu'il commençait dans cinq minutes. Encore plus endormi que réveillé, il dit à la préfète avec autant de mots que de gestes:

«Page... Si tu me laissais seul, je pourrais m'habiller et peut-être arriver à l'heure.»

Lorsqu'elle fut sorti du dortoir, il mit ses vêtements aussi vite que volait son Éclair de Foudre en rêve. Quelques secondes plus tard, il ne lui restait plus qu'à mettre ses chaussures. Il prit la première qui trainait devant lui, et... tira de toute ses forces dessus, car elle semblait clouée au sol ! Après deux vaines tentatives, il regarda de plus près et comprit qu'il essayait en fait d'arracher le pied de Page, qui était revenue vérifier s'il se dépêchait. Après ces quelques péripéties, il fut enfin prêt pour le match. Il courut dans les escaliers à la suite de la jeune fille, et la suivit lorsqu'elle emprunta un passage secret qu'il ne connaissait pas. En passant le coin d'un couloir, il donna un coup de pied dans un ORASNI (Objet reposant au Sol Non Identifié) qui tomba en produisant un bruit de verre. Page s'arrêta et il eut le temps de ramasser une fiole remplie d'un liquide étrange. Sur l'étiquette, on pouvait lire «Polynectar»...

«C'est quoi?» Demanda-t-il
<<Une potion qui permet de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre» répondit-elle, avant d'ajouter «Mais viens vite, on a pas le temps !»

Il rangea précieusement la potion dans sa poche avant de se remettre à courir. Dieu seul, s'il existe, sait comment ils réussirent à arriver sur le terrain de Quidditch (pas le plus grand du monde cette fois) avant le début du match.
Arrivé dans le vestiaire, les autres prenaient déjà la direction du terrain. Quand Lellia, leur capitaine, les remarqua, il eut bien entendu droit à une engueulade digne de ce nom. Page fut épargnée, Jason comprit qu'elle avait sûrement été envoyé par Captain Mégère.

«QU'EST-CE QUE TU FOUTAIS ? OU C'EST QUE T'ETAIS ? ME DIS PAS QUE TU AVAIS OUBLIE QUEL JOUR ON EST ? ATTEND APRES LE MATCH ! JE VAIS FAIRE EN SORTE QUE TU ARRIVES PLUS JAMAIS EN RETARD ! ET T'A INTERET A NOUS FAIRE GAGNER !»

Le pauvre petit n'essaya pas de répliquer...C'était son premier match, mais il avait vite appris à connaître Lellia pendant les entrainements. Elle pouvait se montrer vraiment horrible, mais elle n'était pas méchante. Elle voulait juste gagner à tout prix. L'estomac noué, les jambes flageolantes, il enfourcha son balai, un brossdur 7, bien loin du meilleur balai du monde, et entra sur le terrain en volant avec les autres. Il vit les poufsouffles faire de même l'autre côté. Une acclamation monta des gradins, et il sentit son cœur battre encore plus fort. Ils se posèrent tous autour de l'arbitre et professeur de vol, madame Bibine. Lorsqu'elle donna le coup d'envoi, ce fut comme dans son rêve ou presque: ils donnèrent tous en même temps un coup de pied au sol pour décoller. Le match à peine commencé, il récupéra le souaffle, et... se réveilla à l'infirmerie le lendemain en apprenant qu'il avait donné un coup de boule à un cognard (ou peut-être l'inverse). Ce fut l'infirmière qui lui apprit ça, en lui précisant qu'il avait eu le crâne fendu en deux à cause du choc. En entendant ceci, il faillit de nouveau s'évanouir, mais elle avait employé un ton si anodin qu'il fut rassuré. Elle aurait utilisé la même intonation pour lui dire qu'elle avait mangé une pomme ce matin.
Une fois madame Pomfresh partie, il resta allongé, ne pensant à rien. C'est alors qu'il sentit un objet dur contre sa jambe. Il s'aperçut qu'il était encore en habits de Quidditch et il plongea la main dans sa poche pour prendre la chose qui le gênait. Il en ressortit un petit flacon et se rappela l'avoir ramasser avant le match. Il le posa sur la table de nuit. Mais ce qu'avait dit Page l'intriguait. Une potion qui fait prendre l'apparence de quelqu'un d'autre... Cédant à la curiosité, il prit la bouteille, ôta le bouchon, et la porta à son nez. Aucune odeur en particulier ne s'échappait du récipient, et la potion avait une jolie teinte rougeâtre.
Il se sentait complètement rétabli et il fit ce que tout Gryffondor digne de ce nom aurait fait dans cette situation: il porta le goulot à sa bouche et but le liquide. D'abord il sentit l'agréable goût de fraise qu'avait la boisson. Puis la sensation suivante fut beaucoup moins agréable, puisqu'il avait l'impression que ses os voulaient sortir de son corps, que ses muscles se déplaçaient. Après un temps qui lui parut interminable, la torture cessa. Il regarda ses mains, et faillit faire une crise cardiaque: elles étaient plus grandes qu'avant et toutes ridées. Il se leva, jeta un coup d'œil vers l'endroit d'où provenaient la voix de la soignante, puis alla se placer devant le miroir. Il regarda son reflet, mais à la place de Jason Apples, le petit, timide et gentil première année, il y avait Argus Rusard, le concierge tant détesté des élèves. Sous l'effet de la surprise, Jason Rusard poussa un cri. Cela lui fit comprendre qu'il avait non seulement prit l'apparence, mais aussi la voix du surveillant de Poudlard.
Alarmée, madame Pomfresh vint voir ce qui se passait, et regarda bouche bée Jason. Elle balbutia:

«Mais... M... Mais... Que faites vous ici Argus? Je ne vous ai pas vu arriver ! Et où est passé l'élève qui était ici ?» dit-elle en montrant le lit vide.

Plusieurs pensées traversèrent l'esprit du jeune Griffon. D'abord il pensa dire la vérité mais, réflexe dû à toute les fois où on l'avait traité de menteur, il pensa qu'elle ne le croirait pas. Ou pire, le punirait. Ensuite lui vinrent tous les avantages d'avoir l'apparence du grand méchant Cracmol. Il décida donc de jouer le jeu, insouciant des conséquences qu'il y aurait s'il tombait sur le vrai Rusard.

«Euh... Eh bien, justement, il est parti. C'est pour ça que je suis là, je le cherche.»

Bon, pas très réussi comme imitation de Rusard, mais l'infirmière ne parut pas s'en rendre compte. Elle retourna à ses occupations, et Jason Rusard sortit de la pièce. Il arriva dans les escaliers. A sa grande surprise, Miss Teigne, sa chatte, fut aussitôt près de lui. Ainsi, même les chats se faisaient berner ! Il prit plus de temps pour réfléchir à la façon de ridiculiser le concierge, pour lui casser sa renommée.
Quelques instants plus tard, il eut une idée. Ou plutôt deux idées. En premier, il se dirigea vers le bureau de cheveux gras. Arrivé à destination, il frappa à la porte. Il n'entendit pas de réponse, et se rappela que tous les élèves étaient en cours à cette heure. Il entra donc et referma la porte derrière lui. Il jeta un coup d'œil aux alentours, et finit par s'arrêter sur le bureau. Un tas de petits papiers y trainait. Le faux concierge les prit dans ses grandes mains moches, et regarda ce qu'il y avait d'inscrit. C'était tous les points enlevés aux lions que Rogue avait l'intention d'enlever. Comme par réflexe, la main de Rusard fit un geste brusque vers la cheminée, jetant les papiers qu'elle tenait dans le feu. «Oups, pensa-t-il. Quelle maladresse !» Il ne put s'empêcher de sourire aux dizaines de points qu'il venait de faire gagner à sa maison. Car il n'en doutait pas, toutes ces feuilles concernaient sûrement les Griffons.
Ensuite, il se dirigea vers la salle commune des rouges et ors, puis vers le dortoir des filles. C'était la journée, les élèves avaient cours, le lieu était donc désert. Et puis, la chatte avait automatiquement fait le guet à l'entrée. Il fouilla dans la valise d'une fille (il ne savait pas qui c'était), mais ne trouva pas ce qu'il cherchait. Après quelques minutes de recherche acharnée, il finit par trouver ce qu'il voulait: des vêtements ! Il enleva sa cape de sorcier et ses sous vêtements et les remplaça par ceux qu'il venait de trouver. Il mit d'abord le slip (en remarquant au passage que les slips de filles étaient un peu étroits sur l'avant quand ils étaient mis par un garçon), puis le soutien-gorge qu'il rembourra avec tout ce qu'il pouvait. Il mit ensuite des collants rose, une mini-jupe et un joli haut assez décolleté pour laisser sortir les touffes de poils qui parsemaient son torse. Il voulut aussi mettre des bottes de fille qui trainaient là, mais elles étaient trop petites pour lui, aussi garda-t-il les siennes. Il prit bien entendu la trousse à maquillage qui était dans la valise, et mit abondamment du rouge à lèvres.
Ainsi travesti, il sortit du dortoir et de la salle commune (en faisant semblant de ne pas avoir entendu la remarque de la grosse dame) et descendit les escaliers. Comble de la chance, la sonnerie retentit à ce moment, annonçant la récréation. Jason, habituellement si timide, ne l'était plus à ce moment puisqu'il savait qu'on le prenait pour un autre. D'humeur complètement euphorique, il entama la danse de la pluie devant les portes menant sur le parc du château, sous les fous rires des trois quarts des élèves. Page passa par là au même moment et le regarda d'un drôle d'air, avant d'éclater de rire avec les autres. Jason supposa qu'elle l'avait reconnu, mais il s'en fichait.
Mais la joie et la bonne humeur s'arrêta là, car c'était l'instant choisit par le véritable Rusard pour arriver. Quand il vit son double féminisé, il s'arrêta net et fit des yeux ronds. La chatte, à mi chemin entre ses deux maîtres, regardait le faux concierge avec les mêmes yeux ébahis que le vrai concierge.
L'esprit de Jason fut plus vif que celui de Rusard, il profita de l'effet de surprise pour filer dans les escaliers. Il grimpa les sept étages aussi vite qu'il pouvait, malgré la mini-jupe qui n'était pas très appropriée pour monter les marches quatre à quatre. Arrivé devant la grosse dame, il dit le mot de passe et entra dedans, essoufflé. En pénétrant à nouveau dans le dortoir des filles, son reflet dans un miroir lui indiquait qu'il recouvrait progressivement son apparence normale. Il enleva ses habits ridicules et remis les siens. Il prit le temps de tout remettre à sa place, et descendit tranquillement l'escalier vers le parc du château dans lequel il avait aperçut un groupe de Gryffondor de première année. Il s'incrusta dans le groupe, l'air de rien, reprenant son caractère normal, et fit semblant de rire avec les autres à propos de ce qui venait de se passer. Semblant seulement car il avait eu une telle frayeur qu'il n'avait plus envie de plaisanter sur ce sujet pour le moment.
Le reste de la journée, il retourna en cours. La vie avait repris son train-train quotidien. Jason était quand même anxieux, regardant la porte avec frayeur lorsqu'elle s'ouvrait. Ce qu'il craignait arriva finalement, et Rusard, le seul et l'unique vint le chercher pour le trainer dans son bureau. Là, le petit Jason se sentit plus peureux que jamais. Rusard, assit derrière son bureau, ne s'occupait pas de lui. Pas encore. Il resta debout, attendant la sentence. Elle arriva très vite. Le concierge, alors qu'il passait à côté de lui, le prit soudainement par les épaules en lui gueulant des mots incompréhensibles au visage, ainsi qu'un bon nombre de postillons. Tout en lui hurlant des menaces, il se mit à le secouer dans tous les sens. Jason voyait de plus en plus flou, les idées plus trop en place. Puis sa vision redevint un peu plus nette, malgré les secousses, et il vit le visage de Rusard se transformer en celui de Rupert qui était en train de le secouer pour le réveiller.

«Hého ! Lui disait-il. Il est sept heures. Le match contre les Pouffys va bientôt commencer!»

Le jeune lion, dans la même classe et le même dortoir que Jason, était tout excité à l'idée du Quidditch.

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