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 Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]
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MessageSujet: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptySam 28 Mar - 15:44:05

Il n'était pas dit que le chèque soit une forme de transaction monétaire connue des sorciers, on pouvait aussi se demander s'ils avaient la moindre notion des mathématiques. Mais comme de toute façon, il fallait être fou pour aimer les mathématiques et que la magie, c'est quand même vachement mieux, on pardonnerait l'oubli. Pour les chèques, la question était un peu plus trompeuse, car si l'on n'aimait guère en faire, on appréciait généralement d'en recevoir. Toutefois, Lacey n'avait pas plus de chéquier qu'il était mathématicien donc, il laissa tout ceci en suspens. Si tant est qu'il y ait un jour pensé... et qu'il y ait des chéquiers dans le monde sorcier. Ce qui n'aurait pas été une mauvaise idée parce que de se balader avec un sac de gallions pouvait se révéler être une tache ardue.

L'esprit de l'ainé des Hawkesworth était loin de ses concepts pécuniaires.

A ce moment, l'auror gardait le front plissé, les muscles tendus. Qui aurait pu croire qu'une tache aussi simple serait en fin de compte aussi difficile et complexe. Lacey se demanda s'il avait bien fait d'accepter. C'était censé être une mission rapide, sans souci majeur. Ben tient ! Qui avait eu cette excellente idée? Cela faisait déjà quelques heures. L'homme plongea son regard dans celui de Deryn, il espérait le trouver aussi concentré que le sien puis, s'aperçut qu'il avait mieux à faire qu'admirer le profil -au demeurant charmant- de la galloise. Il chercha à détendre ses traits mais, le pli soucieux refusait de partir.

Ses yeux verts quittèrent sa compagne de l'Ordre pour s'intéresser de nouveau à la scène. Blanc contre noir, c'était à peine manichéen et pourtant. Les mangemorts s'habillaient toujours de noir et représentait le mal. Le manichéisme avait donc parfois quelques vérités, c'était choquant. Lacey regarda le champ de bataille, ou presque, avec détermination. Les deux camps se tenaient à la gorge et l'on ne voyait pas le gagnant. Il n'avait pas sorti sa baguette, cela aurait paru … déplacé. Surtout que s'il avait eu l'idée brillante de sortir sa baguette compte tenu de ce qui se passait, Deryn n'aurait surement pas su comment réagir et se serait demandé ce qu'il faisait. Ben, il fallait bien attaquer pardi ! On ne pouvait laisser la situation se dégrader un peu plus.

Cela faisait un moment que l'auror ne s'était pas senti aussi tendu. Il n'aimait pas ce genre de bataille, ça n'était pas franc : on ne pouvait pas attraper son adversaire par le col et l'encastrer dans le mur le plus proche. C'était plus stratégique, plus fin, ce qui en soi, ne lui déplaisait pas sauf quand ça n'était Que stratégique et fin. Pratiquement pas d'action et tout dans l'intellect. Cela restait malgré tout, très intéressant et Lacey s'était laissé prendre au jeu, il avait accepté de relever le défi. Le sorcier ne s'était jamais incliné devant l'adversité et n'avait en aucun cas l'intention de commencer maintenant. Bref toutes ses pensées étaient bien jolies mais, il fallait agir. Le terrain de combat était peut être la terrasse de Licorne Joyeuse -drôle d'endroit pour mener à bien une mission de l'Ordre mais, Lacey ne questionnerait pas les directives de ses chefs.-, il n'allait pas baisser sa garde parce que le troquet faisait des bons cafés.

Ceci dit, les cafés, il les ignorait complètement pour le moment. A son grand regret, il ne pouvait se permettre d'être déconcentré. Deryn devait surement penser la même chose toutefois, il n'avait pas le temps de s'interroger quant aux préoccupations actuelles de la jeune femme. Ça n'était pas 'chacun pour soi' mais, presque. Son œil balaya la scène une nouvelle fois pour trouver une solution au problème. Il fallait que son camp gagne, il n'admettrait pas la défaite quand bien même l'adversaire semblait plus expérimenté que lui dans ce domaine.

L'auror le savait pourtant : ne jamais laisser l'ennemi vous imposer le champs de bataille, l'amener sur votre terrain. Au sens figuré bien sûr, parce que quand l'ennemi était sur votre terrain, il fallait plutôt s'occuper de l'en sortir. Et c'est ce qu'il avait exactement l'intention de faire. Un sourire apparut, pour la première fois depuis de longues minutes, sur le visage du trentenaire. Le sorcier inspira avant d'annoncer :


« Tour en E6. »


Dernière édition par Lacey Hawkesworth le Lun 21 Déc - 17:53:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptySam 4 Avr - 21:43:39

Il y a autant de stratégies qu’il y a de batailles. Parce qu’aucune technique n’est sans faille, et que la vie se fiche pas mal des prévisions sur papier, il fallait savoir s’adapter à chaque surprise de l’ennemi, prévoir ses réactions les plus sournoises tout en gardant l’esprit ouvert à ses possibles erreurs. Il fallait devenir l’ennemi. Le laisser entrer dans votre esprit, saisir ses moindres doutes, ses peurs et ses faiblesses pour finalement m’emprisonner dans votre propre manière de faire les choses. Le réduire à merci, contrôler ses actions par la seule force de sa suggestion.

Les yeux des deux protagonistes se croisèrent et se jaugèrent, jusqu’à ce que Deryn baisse ses longs cils sur ses prunelles brunes. Défaite de pure forme puisqu’elle repassa immédiatement à l’attaque, ses mains se déplaçant dans l’air en gestes secs et précis. Elle savait ce qu’elle devait faire si elle voulait remporter la bataille. Et elle le ferait. Restait à présent à réduire au maximum le nombre de victimes. Car le stratège a trop souvent pour habitude de négliger les pertes comme des nombres sur un papier.

Il ne s’agissait pas cette fois de noms sur un journal ou d’une liste sans réalité. Chaque pion présent dans ce café était réel, chaque perte terrible et chaque coup plus douloureux que le précédent. L’ennemi ne faisait pas de prisonniers. Et chaque erreur de sa part était une perte de plus. Certes, ce n’était pas elle qui se battait directement et sa baguette, à elle aussi, était sagement rangée dans sa poche mais la pression n’en était pas moins intense.

Ce n’était pas le soleil de Mai qui la faisait perler des gouttes de sueur sur son front. Ce n’était pas le regard parfois insistant de son compagnon du jour qui lui faisait se mordre la lèvre inférieure ou monter le sang à ses joues pâles. La présence de Lacey était rassurante et atténuait les effets du stress mais sans les annuler totalement. Même la foule à la terrasse du café ne comptait plus. C’était manger ou être manger. Et elle voulait être dans le camp vainqueur. Quelque soit sa couleur d’ailleurs. Blanc ou noir, noir ou blanc, cela ne comptait plus lorsqu’il fallait se battre. Il n’y avait qu’alliés et ennemis.

L’ambiance avait changée sur le plateau, tous les soldats le sentaient. Les prochaines décisions allaient être décisives. Deryn, tremblante, fébrile, attendait le verdict avec une anxiété croissante. Elle se lécha la lèvre pour l’humidifier et prit une gorgée du breuvage chaud et amer qui refroidissait patiemment à côté d’elle. Son regard concentré ne quittait pas la main de l’ennemi des yeux, surveillant ses moindres hésitations, cherchant à percer ses pensées les plus secrètes pour entrer dans son esprit. La main se dirigea vers la gauche, puis vers la droite, et, finalement, la voix sortit, lançant chaque mot aussi précisément qu’autant de balles moldues.


« Tour en E6. »

L’engin fila à toute allure à travers le plateau pour piétiner un pion insouciant qui passait par là. Il y eut un silence de mort dans tout le café. Même les oiseaux dehors s’étaient arrêtés de chanter mais Deryn ne fut pas impressionnée pour autant.

Elle en avait vu d’autre avec Niallàn et Lacey venait de tomber dans l’une de ses toiles.


« Cavalier en F4 »

Lequel cavalier menaçait maintenant la tour et était protégé par une tour en G3 et une tour en F1. Deryn avait en effet une technique particulière et se basait surtout sur les cavaliers et les fous. Il n’était d’ailleurs pas rare que sa Dame disparaisse assez vite de la circulation.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptySam 25 Avr - 11:51:19

Lacey reconnaissait à Deryn, cette formidable capacité de se fondre dans l'esprit de l'ennemi, de le comprendre, de savoir où il allait frapper et tout cela par assimilation de la pensée du monstre adversaire. L'auror préférait l'expérience à cela, c'était plus lent, cela demandait aussi de l'intuition pour devenir réellement et rapidement efficace mais, cela lui évitait des migraines. Son métier lui faisait voir suffisamment d'horreur pour qu'il ne cherche pas à aller en trouver d'autres dans la tête de ceux qui les perpétraient. Certains adversaires étaient sensés, d'autres non. Le fait de ne pas se fondre dans l'opposant lui permettait de ne pas compromettre sa sanité d'esprit et d'affronter les deux types d'individus sans risquer la migraine ou le conflit identitaire. Cela lui permettait aussi de retrouver le sommeil, malgré quelques nuits -voir semaines- difficiles après des affrontements aux frontières du cauchemars et du grand guignol.

L'auror supposait que s'il y avait de l'art dans le beau, certains fous dangereux devaient avoir développer un contre-art fait de monstruosités, de sang, d'horreur, de cris, de chair, ainsi que d'esprits innocents laissés brisés à vie ou profondément meurtris. Peut être était-ce pour eux un beau spectacle que de voir exploser un bâtiment encore bourré à craquer de gens, de voir les vitres exploser en millions de fragments de verre, les flammes rouges se mêler à la fumée noire, les cris effrayés ou douloureux de ceux encore à l'intérieur et peut-être de voir les passants s'envoler sous le souffle de l'explosion ou se faire attraper une flamme traitresse sortie de la ruine embrasée. Peut-être encore y avait-il une satisfaction à voir l'homme -ou la femme- si brillant partout où il était, doué au travail, chanceux en amitié, heureux en amour, se transformer soudain en une créature au regard craintif, aux cheveux gras et à l'incapacité de poursuivre une relation convenable avec autrui et tout ça, par la grace de la marque rouge qui subsistait sur son cou, et pour longtemps, marque du fait de l'agresseur qui ne laisserait jamais l'autre en paix. Une sorte de Pygmalion/Galathée à l'envers si vous voulez.

Lacey ne partageait pas cette forme d'art. Il partageait par contre une remarquable partie d'échec avec sa comparse qui venait de bloquer efficacement sa tour sans qu'il voit comment la sauver et faire un coup d'éclat en même temps. L'auror eut un sourire désabusé et se recula un peu dans son siège pour mieux juger la situation :


« Un peu de pitié pour les personnes âgées, veux-tu? C'est pas correct de me coincer comme ça. »

Papy Lacey revint d'ailleurs sur une décision qu'il avait eu plus tôt : si l'étudiante continuait à le surprendre comme ça, il allait vite avoir la gorge sèche. L'auror leva la main pour appeler un serveur occupé un peu plus loin, il allait se prendre un café bien noir, cela lui éclaircirait les idées.

Ceci dit, pour le moment, il avait une tour à sauver... Ou devait-il la sacrifier pour avancer plus haut? Les échecs n'étaient guère sa spécialité et il avait été ravis quand Deryn avait accepté de faire une partie avec lui, cela lui permettait de s'entrainer à un jeu qu'il n'avait guère l'occasion de pratiquer et auquel Lawrence le plumait à chaque fois, ainsi que June. Parce que son altesse des pingouins, ça passait encore mais, le troll à boucle d'oreilles, la partie était moins glorieuse.

D'aucun un brin excentrique aurait pensé qu'un bon enquêteur, bon stratège sur le terrain était obligatoirement bon aux jeux de stratégies. Certes mais, c'était comme tout, il fallait se faire la main et personne n'était immédiatement bon en terrain inconnu. Il fallait d'abord apprivoiser la bête. Le semi-irlandais se re-concentra sur l'échiquier, bras croisés, et essaya de voir ce qu'il pouvait faire :


« Bon, si chui correct dans mes déductions, mémère est perdue », 'Mémère, à comprendre : la tour en langage Lacéen, « Donc je vais tenter... »

Il avait bien son autre tour qu'il pouvait mettre en A4 pour attraper le cavalier mais l'autre aurait déjà mangé sa pièce avant le prochain tour. C'était ça !

« Tour en A6. »

Si le cavalier voulait la tour, bien, il l'aurait mais la manœuvre lui couterait le dit cavalier. La pièce commandée par Lacey vint se placer avec obéissance où l'homme lui avait demander d'aller. Au même moment, une ombre apparut au dessus de l'échiquier, le recouvrant tout entier :

« Vous désirez? »

Ah oui, le serveur. L'auror ne leva pas les yeux sur l'homme mais, fixait Deryn :

« Pour moi, ça sera un café noir et tu veux quelque chose? »

Il allait sans dire que s'il demandait, c'était lui qui payait mais, aucun des deux n'avaient encore discuté de l'addition pour le moment. Lacey avait même l'intention de payer la totalité de leurs consommations autant par prévenance que par habitude et préférait éviter de le dire : toutes les demoiselles n'appréciaient pas de se faire payer et avaient parfois un ridicule sentiment d'obligation vis à vis de leur débiteur par la suite. Bah, ça n'était que des sous, non? Lacey évita aussi de se faire la réflexion que c'était avec ce type de pensée qu'il finissait le mois sans aucun argent dans son porte-monnaie et à parasiter le réfrigérateur de son cadet.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptyDim 31 Mai - 21:01:59

Le problème lorsqu’on essaie d’entrer dans l’esprit de l’adversaire c’était que certain d’entre eux n’en ont pas, ou peu. Leur réaction dépassait la logique pour rejoindre folie, génie, ou l’étrange mélange des deux qui faisait quelques uns de ses amis (pensez Livious Sullivan). L’esprit humain était la chose la plus complexe et la plus intéressante au monde. Et celui de son adversaire n’était pas le plus facile à saisir. Rêveuse, immobile et silencieuse, Deryn attendait patiemment que son camarade se décide. Ses blagues la faisaient sourire mais n’ébranlaient pas sa concentration. Qu’allait-il faire ? Déplacer sa tour ? Essayer d’attaquer sa reine en deux coups ? Protéger la tour avec son fou ? Avec son cavalier ? Les permutations étaient encore trop nombreuses à ce point de la partie. Niallàn aurait probablement pu prévoir dès le premier coup toutes les défenses de Lacey mais la future médicomage n’en était pas (encore) à se stade de maîtrise. Se mesurer à l’auror lui permettait d’ailleurs de mettre au point de nouvelles attaques à essayer contre sa sœur. Parce que ce n’était pas à Pierrot ou à James qu’elle pouvait demander de l’aide.

On aurait pu croire que le silence se serait montré à la hauteur des évènements et serait tombé sur le café tout entier pour bien faire sentir l’importance cruciale des secondes futures mais il devait regarder ailleurs parce que maintenant qu’elle y faisait attention, il y avait bien du bruit autour d’eux. Quelque chose d’indifférent dans les verres qui frappaient les tables ou les mots se mélangeant autour d’eux. Les gens (on ne pouvait pas encore parler de foule et de toute façon Deryn avait toujours moins peur en présence de l’auror) n’avaient aucune idée du sanglant duel qui se déroulait autour d’eux. Ni du côté désespérément symbolique de ce jeu. C’était plus que le combat de la lumière contre les ténèbres. Plus que le lien entre le monde moldu et le monde sorcier. Plus encore qu’une histoire de gain ou de perte. C’était tout l’esprit de l’homme, caché par des siècles de civilisation qui reparaissait dans ses instincts les plus animaliers. Conquérir le territoire, protéger la meute, grignoter, pièce par pièce, case par case, coup par coup la zone possédée. Derrière les échecs c’était l’explication de toutes les guerres, tous les conflits. L’instinct de survie de l’espèce.


« Tour en A6. »

Il préférait donc protéger ses arrières et élaborer une stratégie que de se sauver ou d’attaquer en force. Etonnant de la part d’un ancien Gryffondor mais très intéressant. Il lui restait maintenant à choisir laquelle de ses possibilités elle allait exploiter. Il était hors de question de sacrifier un cavalier, ils étaient en général le fer de sa lance avec les fous. (toute interprétation serait mal venue, Deryn ne se faisait pas protéger que par des dingues et des loyaux bons, ce n’était pas vrai). Sa dame pouvait se déplacer. Elle, à la rigueur, était sacrifiable. Ou une tour. N’y avait-il pas un pion bien placé ? Non, tous étaient trop loin, ou morts ou…

« Vous désirez? »

Ah mais non, depuis quand on interrompait un joueur d’échec ? Réprimant une certaine contrariété contre ce manque de savoir vivre, Deryn leva la tête pour rencontrer les yeux malachite de l’Auror. Et évidemment il était impossible de rester énervée contre une couleur pareille. Elle contenait bien trop de h.

« Pour moi, ça sera un café noir et tu veux quelque chose? »

Elle n’hésita qu’un instant, sans se demander qui allait régler (le perdant probablement) ou même si c’était raisonnable question budget (elle essayait d’en demander le moins possible a ses parents ce qui rendait parfois les fin de mois un peu difficiles.

"Un jus de tomate s’il vous plait, et deux verres d’eau fraiche si possible."

A la guerre comme à la guerre, il était important de reprendre des forces. Lacey se ravitaillait en caféine et elle en profitait pour prendre sa dose de sel et d’eau. Pas question de se laisser avoir par le soleil. Le regard brun de la jeune femme se détacha de celui si particulier de l’auror pour retourner sur l’échiquier. Pas une seule fois elle ne regarda le serveur. Pas même lorsque le bruit d’un verre (enfin de deux puisque l’eau arriva également a ce moment là) lui apprit l’arrivée de sa boisson. Elle n’allait pas manger la tour mais mettre en danger la seconde pour bloquer l’offensive. Pour ça elle n’avait pas cinquante solutions. Elle pouvait utiliser son fou ou… son fou. Le soucis étant que ça affaiblissait l’autre flanc et la faisait reculer un peu. Tant pis. A la guerre comme à la guerre et elle avait toujours sa dame et un autre cavalier en réserve. C’était partit.

"Fou en D3"

Pas d’effusion de céramique cette fois. Pas de prise éclatante. Juste un simple ménestrel se déplaçant d’une case et tout un monde qui basculait.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptyMer 3 Juin - 18:41:49

Deryn semblait repartie à son échiquier après avoir commandé. Elle paraissait avoir du mal à se décider, savoir quelle stratégie adopter, comment réagir. Le loyal con, dingue qu'était Lacey, était parfaitement inconscient du débat qui assaillait la jeune femme. Plus pragmatique, il évitait de se poser trop de question quant à la nature des combats. C'était une occurrence de sa vie à laquelle il ne pouvait échapper, son métier même lui interdisait de baisser le genou. Il fallait rester droit, avancer et vaincre.

Pourtant, l'homme avait appris, l'expérience lui avait montré qu'avancer et débloquer une situation signifiait parfois reculer. Prendre ses précautions et mieux juger de ce qui se passait avant de repartir à l'attaque. Ce n'était pas vraiment dans sa nature de gryffondor de faire profil bas, mais c'était dans celle d'espion. Il était assez paradoxal d'imaginer un agent secret incapable de s'en tenir à rester sur la ligne, à se réduire à la simple condition d'ombre pour être toujours près à frapper. C'était d'autant plus efficace avec un homme comme Lacey, toujours prompt à se faire remarquer, de par sa nature ou sa violence, qui devenait soudain discret et invisible. Il ne prétendait que c'était là un réflexe naturelle chez lui : du travail d'auror, il préférait de loin la face d'éclat à celle de la filature et des actions sous couvert. Le ministère lui reconnaissait par ailleurs ses talents à frapper en force et contrairement à beaucoup de ses confrères, il avait le droit, voir le devoir, d'agir seul. On lui faisait confiance pour s'en sortir.

Le sorcier leva un sourcil, ce n'était pas un combat où il avait l'impression de mener. Cela l'énervait un peu, mais il savait admettre le fait que son adversaire soit doué, ce qui était le cas. Et l'homme n'était pas sur son terrain. Une condition qu'il aurait habituellement totalement refusé, le suicide, très peu pour lui. Pourtant sur cette terrasse de café, au milieu des foules inconscientes, il livrait bataille sur le territoire de l'ennemi sans avoir la moindre idée du coup suivant. Ce n'était pas dans ses habitudes, il n'avait pas d'as dans sa manche -on ne jouait pas aux cartes!- et cela lui laissait un étrange picotement à la base de la nuque.

Sa compagne se décida enfin à faire avancer la partie, à se sortir de l'immobilité dans laquelle ils étaient réduits depuis déjà quelques minutes. Lacey souleva un sourcil châtain, il ne comprenait pas la manœuvre. A quoi bon avancer si ça n'était pas pour obtenir un effet concret. Se mettre à découvert? Non, Deryn n'était pas en danger. L'homme serra le poing qu'il desserra presque aussitôt pour aller saisir son café et en boire une gorgée. Ce n'était peut être pas le meilleur moment pour que se déconcentrer, mais la caféine lui réveillerait peut être les neurones. Il croisa les bras et considéra le plateau. Des traces de céramiques éclatées le jonchaient et donnaient une apparence apocalyptique au tableau. L'enjeu était pratiquement nul face à la violence déployée, même lui ne s'amusait pas à ça. Et l'on s'étonnait que la jeunesse devienne violente ! Ceci étant dit, il y avait un contact qui se faisait attendre et cela mettait Lacey dans l'embarras. Se retrouver déstabilisé par une gamine de dix ans sa cadette, il n'était pas orgueilleux, mais la pillule était un peu difficile à avaler pour lui :


« Pion en E5. »

Il invitait son adversaire à venir prendre son pion mais tant que ce fou restait à sa place, il ne voyait en aucun cas comment agir. La pièce lui bloquait efficace toute interaction intéressante sans qu'il n'ait à se mettre lui même en danger. Le sorcier jeta un œil à son roi qui était toujours gardé par d'autres pièces et il souhaitait longue vie au bonhomme. Il se promit par ailleurs de demander à son frère cadet des cours d'échecs pour éviter de se retrouver aussi facilement embarrassé. Lacey Hawkesworth n'aimait pas perdre, ce n'était pas une chose à laquelle il était habitué. Et contrairement au quidditch et à son équipe favorite, il n'avait strictement rien à exploser, à casser, à détruire s'il perdait. Surtout si son opposant était Deryn, on éviterait de se ridiculiser plus.

Lacey bougea sur sa chaise, mal à l'aise. Le sorcier tenta d'adopter un air plus détendu et reprit une gorgée de son café, puis regarda autour de lui, aux aguets.


« Tu as la moindre idée de qui nous devons attendre, ou au moins à quoi il ressemble? »

Il n'avait pas parlé spécialement bas, avait appuyé sa tête contre l'index et le pouce. Son coude était posé sur la table et il guettait les alentours. C'était une conversation comme une autre, il n'avait pas de raison de baisser la voix, cela aurait pu paraître suspicieux. Sa voix restait raisonnable pour une discussion à deux sans qu'il ne se sente obligé de mettre tout le voisinage au courant de ce qu'il avait dit. Lacey avait cependant une voix assez rauque de par sa consommation importante de cigarettes. Une voix profonde et un peu surprenante pour un homme de trente ans. C'était toutefois très utile pour séduire les femmes généralement et il ne s'en plaignait certainement pas.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptySam 20 Juin - 3:22:05

La jeune fille grimaça. Ça sentait très mauvais pour son précieux canasson. Or les chevaliers étaient important à ses yeux et la jeune fille n’aimait pas avoir à en perdre un. Aussitôt, le souvenir de James lui revint en mémoire et la rouquine s’empressa de vider son verre d’eau. Elle ne voulait pas y penser. Elle ne voulait plus penser à rien le concernant.

Bon, chevalier foutu. Elle n’avait aucune façon de le protéger de ce pion débile en un seul coup. Elle pouvait bien sur décider de bouger le cheval mais ce serait détruire toute sa stratégie. Et puis soyons franc, où pouvait-elle le déplacer hein ? La case arrière gauche était prise par son fou (mais pourquoi l’avait-elle mit là !!), la case derrière la tour était bien trop proche de ses propres lignes, se serait presque avouer un échec. H5 était occupée par un pion, D5 était une solution mais la tour serait alors débarrassée de toute menace et commencerait à l’ennuyer un peu. G6 était du suicide, E6 également mais au moins il aurait mangé la tour. Si seulement elle avait eu un tour de plus elle aurait pu remédier à ce problème mais non, quoiqu’elle fasse, cet idiot de cavalier était perdu.

Maintenant que cela était posé, restait à savoir quoi faire. En bonne médicomage, la jeune fille était capable d’accepter les pertes de son armée. Après tout, la mort faisait partie de la vie et tout le baratin qu’il est coutume de dire dans ces cas là. Avec un soupir, la galloise releva les yeux pour les plonger dans ceux de son partenaire/adversaire. C’était à ces moments là qu’elle regrettait de ne pas avoir encore acquit le don de légilimentie. Pénétrer dans cet esprit devait être particulièrement enrichissant, et pas seulement pour les échecs. Pour le moment toutefois, elle comprenait à peine les bases de l’occlumentie et avait déjà du mal à fermer son esprit alors ce n’était pas pour tout de suite, loin de là. Et puis elle savait déjà que ce n’était pas quelque chose à faire à la légère. Tout de même. Entrer dans le monde de Lacey, ce devrait être quelque chose.


« Tu as la moindre idée de qui nous devons attendre, ou au moins à quoi il ressemble? »

Bien sur elle pouvait déplacer son fou et fracasser ce foutu pion mais pour le coup c’était lui qui se ferait piétiner au tour proch… hein ? Deryn leva à nouveau la tête, surprise d’entendre la voix de son complice. Elle mit quelques secondes à enregistrer la question et regarda autour d’elle, pensive. Quand elle était concentrée sur quelque chose elle perdait souvent la notion de son environnement. Ce n’était pas forcément une bonne chose en pleine mission.

« Oui, c’est un gars de l’hôpital. Je crois qu’il est infirmier ou un truc du genre. Je l’ai vu une ou deux fois à Ste Mangouste. Plutôt joli garçon. Il s’appelle Oliver. Il est un peu plus petit que toi, tout frêle, blond et il boite de la jambe gauche, souvenir d’une chute de Quidditch. »

Comme Lacey, elle avait parlé d’une voix posée, plutôt grave pour une femme mais qui n’avait rien frappant. Ses propos restaient neutres et elle avait plusieurs idées de couverture au cas ou quelqu'un se montrerait trop curieux. Puis elle était avec Lacey, elle n'avait rien à craindre. L'auror était invincible.

Elle jeta un dernier coup d’œil autour d’elle pour s’assurer de l’absence dudit Oliver puis se concentra à nouveau sur la guerre qui se déroulait devant elle. Tout plutôt que de penser à celle ayant lieu autour.

Si le cavalier était mort, alors le mieux était de renforcer la pression sur la tour pour forcer l’ennemi à faire quelque chose de stupide. Elle avait encore un cheval en H3 qu’elle pouvait déplacer. Ainsi, elle protègerait la diagonale droite dont elle se servait pour grignoter du terrain sans exposer son roi. Et la Dame a coté de son époux suffisait pour le flanc gauche.


« Cavalier en G5 s’il te plait. »

Elle se mordit la lèvre en voyant la pièce se déplacer, rendant le coup inévitable.

« Désolé mon vieux, tu vas devoir y passer »

Le verre de jus suffit à peine à calmer son stress. C’était pas tout ça mais il commençait à se faire tard et elle n’avait pas vraiment l’habitude de rester si longtemps dans un lieu public…et fréquenté. Nerveusement, la jeune fille commença à pianoter sur la table. Qu’est ce qu’il foutait l’imbécile ?

« Il ne m’aurait pas posé un lapin tout de même hein ? »

Pourvu surtout qu’il ne lui soit rien arrivé… Les yeux bruns de la rouquine cherchèrent le regard malachite de son aîné quêtant nerveusement une réponse, n’importe quoi qui la rassurerait quand à la teneur de sa mission. Les trois dernières qu’elle avait faites n’avaient pas vraiment été des succès retentissants et il fallait bien avouer que cela l’ennuyait plus qu’on puisse le croire.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptyJeu 25 Juin - 15:40:49

Un sourire léger vint fleurir les lèvres de l'auror. Le genre qu'il ne se permettait habituellement pas sur un champs de bataille, même aussi désordonné et éclaté que celui qu'il avait sous les yeux. Il contempla rapidement le plateau avant de tourner son attention sur sa tasse de café et d'en reprendre une gorgée. Contre toute situation mal engagée : boire du café. C'était la règle numéro un. Ceci dit, l'homme se surprenait à avoir envie de rire en entendant sa compagne décrire le dit Oliver. 'Plutôt beau garçon', faites confiance aux filles pour ne jamais louper ce genre de détail. Le sorcier était plus intéressé par le fait que leur contact devait boiter, un blond avec un claudication discrète était un point plus facilement repérable pour lui que de donner une note sur une échelle de un à dix sur le physique d'un monsieur. L'auror n'était pas totalement inconscient des critères de beauté masculine -avec Russel, cela eut été difficile, sans oublier les sempiternels commentaires de ses ex-, toutefois il n'avait pas du tout dans la tête ce que pouvait signifier 'beau garçon' pour Deryn.

Selon ses critères à lui, il savait son frère et un autre de ses amis -Arsène- facilement appartenir à la catégorie des séducteurs et bien à leur place dans les canons de beauté actuels. Le charme était après, une autre paire de manche. Malgré ses considérations passionnantes, cela n'était guère le moment d'avoir des pensées dignes du dernier sorcière hebdo... Sauf si le magasine se décidait soudain à sortir un numéro sur le sujet et à interroger des représentants de l'ordre sur le sujet. Lacey ne doutait pas que l'avis d'un auror à ce propos fut passionnant.


« Donc on attends un canard blond boiteux qui fait poireauter les dames. 'Chai pas si y t'as posé un lapin, mais il risque de se prendre mon pied au cul s'il ne se magne pas le train un tantinet, un tout petit peu. »

Lacey reposa sa tasse de café avant de se ré intéresser à l'échiquier. L'homme se redressa sur son siège, bras croisé sur le ventre, les deux lacs verts parcourant le carré avec insistance. Les lèvres du semi-irlandais étaient redescendues dans une moue dubitative et il siffla doucement, attirant sur lui le regard de quelques clients. Déjà la promesse de violence et ensuite un sifflement bas et rauque. Pour la discrétion, on repassera. Pour le naturel, il était là et c'était cela le plus important.

D'ailleurs pour le moment, si la mission ne lui sortait pas de la tête : le mouvement effectué par Deryn sur le terrain l'interpelait. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait agit ainsi. Un piège sans doute, mais l'auror était incapable de faire travailler ses méninges en échecs comme il l'aurait fait en réalité. Son monde à lui était aussi fait de spéculations, mais ces dernières possédaient de solides arrières, des dossiers épais et quelques informations pas toujours légales pour les protéger. Lacey avait du mal à rendre un contenu pareil dans un simple jeu. Ses deux yeux malachites fixaient le cavalier en F4, mal à l'aise. Il pouvait le prendre avec son pion mais, l'autre cavalier se saisirait alors de sa tour... pour quelle suite? Il pourrait riposter avec un autre pion.

Le sorcier se gratta le crâne, toujours aussi peu sûr de lui :


« Pion en F4. »

Voilà ce qu'il avait dit, dans un souffle et avec l'impression d'avoir fait une énorme bourde. Cependant, il n'en avait pas encore la preuve et devait attendre la suite des événements pour en avoir la confirmation. Toutefois, si la galloise se sentait de le démentir, il n'aurait guère été mécontent. Ses épaules s'affaissèrent et il ricana pour se mettre dans un tel état pour une histoire d'échecs. Cela lui semblait si futile par rapport à ce qu'il vivait d'habitude, mais il ne pouvait s'empêcher de prendre la chose au sérieux. Le sorcier châtain trouvait la chose agréable et se rassit confortablement tandis qu'il regardait son pied faire un sort au cavalier de son adversaire.

L'homme se saisit de sa tasse pour s'apercevoir avec désespoir qu'elle était vide et gémit. Il aurait bien rappelé le serveur, mais ne voulait pas déranger la partie avec son besoin obsessionnel de caféine. Il étira les épaules et jeta un oeil autour de lui, des fois qu'un serveur serait dans le coin...


« Der', ton Oliver aurait pas la manie ridicule de se foutre des barrettes dans les cheveux de temps à autres, même que ça lui file un air très con... euh idiot? »

Parce que des blonds qui boitaient, y en avait pas trente mille, mais avec en plus un air con parce qu'il avait des barrettes oranges dans les cheveux, là c'était visible de loin et surement encore plus rare.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptySam 18 Juil - 17:09:12

Un rire clair sortit de la bouche de la jeune fille, la surprenant elle-même. Il était rare qu’elle se laisse aller à rire en public, surtout de façon aussi naturelle mais le vocabulaire de son ami était tellement imagé qu’elle en était presque à s’imaginer un Oliver en cocotte. Se laissant aller à cette explosion de joie incontrôlée, elle oublia un peu les gens autour d’elle et le combat qu’ils menaient autour de cette banale table de bois.

Ses yeux bruns balayèrent une fois la salle puis revinrent sur un homme, la quarantaine, les cheveux bruns en batailles et des yeux marrons clairs, amusés. Ce n’était évidemment pas Oliver mais quelqu’un qu’elle connaissait. Logan. Londres est parfois bien trop petit. Son mentor leva un sourcil en la voyant pâlir, amusé de sa réaction. Deryn déglutit, baissa la tête et s’absorba une nouvelle fois sur le jeu, croisant les doigts, les jambes, les bras et les neurones pour que Lacey n’ait rien remarqué. Il semblait concentré, indécis même. La chance était probablement de son côté.


« Pion en F4. »
« Tour en F4 »

Et voila. Elle avait réussi à sauver sa tour et continuait à menacer l’autre. La perte d’un cheval était peu de choses face aux avantages gagnés. Elle évitait toutefois de regarder les morceaux de plâtre épars autour de la case. Le noir et le blanc s’y mêlaient en une poussière grise, rappel désagréable de la violence passée.

Maintenant qu’il était – enfin – tombé dans son piège, la partie perdait beaucoup de son intérêt. Surtout en fait depuis que Lacey lui avait rappelé la raison de leur sortie et qu’elle savait de plus qu’un Legilimens entraîné était dans la salle. Bon, ce n’était pas comme-ci Logan ignorait tout de ses activités (il lisait régulièrement dans son esprit tout de même) mais ce n’était pas une raison. Et Oliver finissait par se faire désirer en plus d’attendre. Elle le pensait plus ponctuel que ça. Plus sérieux aussi.


«C’est pas mon Oliver ! »

D’abord. Bon d’accord c’était puéril comme réaction mais elle en avait assez que le monde entier essaie de la caser avec tous les célibataires pas trop moches du coin. Elle avait plus sérieux en tête que des histoires de cœur idiotes.

« Et franchement je ne l’imagine pas comme ça. Enfin je veux dire, je n’en sais rien, je l’ai toujours vu à l’hôpital donc professionnel. »

Tout en parlant, elle suivit son regard et tomba sur un ‘Liver non plus en cocotte mais en papillote. Vu comme ça, il n’était plus du tout joli et même carrément efféminé. Non mais il lui était passé quoi par la tête a cet idiot ? C’était son idée d’un camouflage ? Ridicule. Elle rougit pour lui.

« Ouais c’est lui. Je ne sais pas ce qu’il lui prend. Pourquoi on devait le voir déjà ? »

Elle n’en savait rien, Grand Chef n’ayant pas jugé bon de le lui dire. Pour le coup, elle servait juste de hibou. Cela ne la dérangeait pas en temps normal cependant, moins elle en savait, moins elle risquait de dire des bêtises.

« Tu ne vas pas le cuisiner rassure moi. »

Un sourire fin joua sur ses lèvres. Elle avait noté le champ lexical utilisé par Lacey peu de temps auparavant et se sentait assez fière d’avoir réussi à continuer dans le même style. Elle fit également un signe de la main au blondinet et se leva à son approche pour lui faire le saluer sans toutefois lui permettre d’approcher assez pour lui faire la bise. L’infirmier avait les mains baladeuses et elle n’était pas sure de l’apprécier.

« Assied toi, tu veux boire quelque chose ? »

Un silence.

« Tu sais jouer aux échecs ? »

Pitoyable. Mais on n’apprenait pas à jouer aux espions à l’UMA. Et quand bien même ce serait le cas…et bien elle n’était pas douée.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptyMer 25 Nov - 17:15:45

Que Lacey n'ait rien remarqué, c'était un peu trop lui demander. Déjà, Deryn qui éclatait de rire devant lui n'était pas un spectacle exceptionnel, mais il était suffisamment rare pour que le sorcier relève la tête, souriant et ne la quittant pas des yeux jusqu'à ce que l'hilarité de la jeune femme passe. Les yeux verts de l'auror pétillaient de malice, bien qu'inconscients de ce qui causait la bonne humeur de sa délicieuse compagne rousse, il était juste heureux de la voir rire.

L'homme perdit un instant son regard dans la chevelure flamboyante, contraste agréable avec la peau pale de la galloise. Deryn Cadell était une jeune femme séduisante, sans être dans le genre « beautés incendiaires ». C'était le genre de femmes qui lui plaisait, elle n'avait pas l'attrait des femmes fatales, beautés inaccessibles que l'on pouvait retenir difficilement autre part que quelques heures perdus entre les draps d'une literie froissée. Le genre qui coutait cher et où l'on ne savait pas si c'était l'homme qui exhibait sa conquête ou la femme qui exposait l'énième idiot pris dans son filet. De la cervelle, du calme, un brin de paranoia et de peur des gens, une femme qui tenait bien entre ses bras et que l'on pouvait protéger.

Certes... mais tout de fois, il la voyait plus comme une amie. Deryn Cadell en petite amie, ça ne lui était jamais venu à l'esprit. Elle était bien plus jeune que lui, et n'avait jamais manifesté d'intérêt envers lui autre que comme un gros nounours derrière qui l'on pouvait se cacher, en qui l'on pouvait avoir confiance. Il n'était pas du genre à trahir d'aussi joli sentiment pour une coup de queue, comme l'on disait vulgairement. Lacey garderait son meilleur ami au fond de son pantalon avec l'étudiante, et ça lui allait très bien. Du moment que les signaux étaient clairs, tout allait bien, le cerveau de l'auror comprenait. Sans compter qu'il était en couple pour le moment, ce qui n'était pas vraiment un détail à oublier.

Toujours était-il qu'il l'avait vu pâlir et baisser le nez. Lacey se garda bien cependant de le faire remarquer, de chercher du regard ce qui avait provoqué cette réaction, ou de faire le moindre commentaire. Il se contenta de continuer le jeu et d'attendre la réponse de son amie. L'homme se contenta de contempler le jeu que l'autre nettoyait avec une moue désapprobatrice, il était conscient que quelque chose clochait et n'allait pas pour lui, mais ne voyait pas vraiment en quoi. Lacey Hawkesworth n'était pas vraiment pas un crac' aux échecs. Il fut cependant tout à fait déconcentré quand Deryn ouvrit à nouveau la bouche et éclata à son tour de rire sans aucune retenue :


« Oh mais je ne dis pas, on n'est pas obligé de mettre un titre de propriété la dessus. »

Etait-il obligé de ricaner de façon désobligeante après? Oui, c'était même plus fort que lui. Elle lui tendait des perches. La sorcière cru même bon d'insister sur le coté professionnel de leur rapport et se prit le regard narquois de son compagnon, un air marqué « joue pas à ça avec moi ». Deryn n'avait pas besoin de se justifier.

« Dis donc, bison, te sens pas obligé de foncer tête basse quand on te taquine. »

Surtout que pour le coup, le « ton » n'avait signifié rien d'autre que le fait, fort simple, qu'elle le connaissait et lui non. Mais laissons là cet impudent détail pour en revenir au sieur à barrettes qui s'approchaient d'eux. L'homme sourit doucement en entendant la jolie rousse mais retint tout commentaire. Ce qu'il avait à faire avec Oliver le regardait lui, et Rémus. Moins les gens en savaient, mieux ils se portaient, et plus ils vivraient longtemps, heureux, et avec beaucoup de chiards pour assurer la pérennité de l'espèce. Même si en la matière, Lacey voulait beaucoup d'enfants et n'avait pas la moindre idée de savoir l'avis de la galloise sur le terrain de gamins. Pour lui, toute femme se devait d'avoir des enfants, respect du à la nature même du corps humain féminin, fait pour se reproduire. Et puis, passé la trentaine, une femme sans enfant, c'était une chose bien triste.

Il laissa l'honneur à Deryn de mettre le charmant garçon à l'aise, l'inviter à s'asseoir à boire quelque chose. L'auror nota tout de même rapidement que la jeune femme semblait le maintenir à distance. Il la savait peu à l'aise en public, mais s'étonnait toujours de voir la différence du comportement adoptée en fonction de la personne en face. Le dit Oliver gardait une lueur déçue et un tic nerveux dans les mains, signe qu'il aurait manifestement bien fait quelques manœuvres de rapprochement avec sa jolie consoeur, quand Lacey leva un doigt sec et le pointa vers une chaise :


« Assis. »

Le ton restait aimable, bien que ferme : Oliver était en retard, et maintenant, il les interrompait dans leur partie d'échec. Le nouvel arrivant passa commande d'un thé glacé après avoir attrapé un serveur de l'oeil et de la voix, puis s'assit, répondant à la demande du plus âgé. Le jeune homme fixait la femme du groupe, lui expliquant un peu la situation :

« J'ai été retardé... »
« On a vu. »
« Par quelqu'un qui enquêtait... »
« C'est regrettable... »
« Et qui faisait la ronde sur la pièce où je devais aller chercher les... » ( Oliver fit un geste évasif de la main. )
« C'est fâcheux. »
« Et je peux finir, oui? »
« Mais certainement... »

Oliver ouvrit la bouche, avant de la refermer précipitamment. Le sourire gouailleur sur les lèvres de Lacey montrait bien qu'il se moquait gentiment, sa main tendue prouvait qu'il attendait autre chose. Ce n'était guère facile d'être un agent de transition, le sorcier finit simplement par ouvrir son sac et sortir une grosse enveloppe craft de facture moldue. L'homme aux yeux verts lui offrit un regard dubitatif devant le choix du camouflage.

« Tu disais donc? »

Lacey avait eu ce qu'il voulait, Oliver pouvait donc à présent se justifier de tout son saoul. Mais seulement après que le thé glacé soit arrivé. Le sorcier recommanda un café et une part de crumble aux fruits rouges pour sa part.
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MessageSujet: Re: Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé]   Les Chèques, les maths.[Deryn][terminé] EmptyLun 21 Déc - 17:44:52

Qu’il l’ait remarqué ou pas, Deryn fut reconnaissante à Lacey de ne pas avoir fait de commentaires sur son trouble. Il était toujours étrange de voir un de ses professeurs en dehors de leur lieu de travail. Bien sûr, elle savait qu’il s’agissait d’être vivants, pas de robots que l’on rangeait dans un placard après usage mais elle n’avait tout de même pas trop envie de les voir apparaître comme ça dans sa vie personnelle. Même Logan qu’elle considérait comme un ami lui donnait des frissons. Surtout le légilimens en fait car il donnait l’impression que rien ne lui arrivait par hasard et que, malgré tout, l’Auror et elle étaient en mission secrète. Ne pas tomber sur une connaissance était visiblement trop demander.

Mais la gêne de l’étudiante ne dura pas, dissipée par l’éclat de rire de son compagnon qui se dépêcha d’en rajouter des tonnes. Consciente qu’il le faisait exprès (comme elle faisait exprès de courir à ses taquineries), elle lui sourit avec reconnaissance puis lui tira la langue d’un air fier, les épaules en arrière et l’allure de la femelle blessée dans son orgueil.


« D’toute façon, t’comprends rien na rien, d’abord !»

Elle le fixa, très amusée, un moment, se demandant si elle devait en rajouter ou pas et décida de laisser là les enfantillages. Avec Lacey, elle était presque naturelle mais Olivier pouvait arriver d’un instant à l’autre et ce n’était pas le genre de gars à bien accepter qu’elle donne à d’autre la familiarité qu’elle lui refusait inlassablement. Quelque soit la raison de leur présence (puisque l’Auror ne voulait pas la donner), ce n’était pas la peine de commencer par un combat de coq. Elle en voyait assez à l’UMA tous les jours pour ne pas avoir besoin de révisions.

Aussi, dès que le sourire né de la coiffure exotique du garçon s’effaça de son visage, la jeune femme reprit son sérieux et sa distance habituelle. Olivier était un très gentil garçon…de loin. Surtout que, la présence d’un autre mâle aidant, il ne semblait pas d’humeur à ranger ses mains. Deryn soupira. Elle n’avait pas envie de l’humilier en public en lui mettant une claque mais s’il continuait à insister, elle finirait par ne plus avoir d’opti..


« Assis. »

Les deux apprentis médicomages s’assirent de concert dans un silence surprit. Le garçon au bout de sa chaise, la jeune femme plus confortablement mais pensive. Le ton avait beau avoir été aimable, Lacey avait une carrure et une autorité qui faisait qu’on obéissait instinctivement. Elle ne lui en tenait pas rigueur, bien sûr, surtout qu’il l’avait fait pour elle mais il allait falloir qu’elle calme les battements de son cœur… et qu’elle arrête d’être aussi sensible aux tons et aux présences de ses camarades où elle allait finir par ne plus oser sortir de chez elle.

De son côté, Olivier se calmait en la regardant elle. Malgré sa gêne, Deryn lui renvoya un sourire aimable tandis que son ami le brusquait sans ménagement. L’amusement était à peine perceptible dans ses prunelles. Si l’infirmier avait commencé le duel, il le perdait sur tous les plans. A sa place, l’étudiante aurait n’eu qu’une envie, celle de s’enfuir et de se cacher très loin le temps que tout le monde oublie cette humiliation. L’infirmier avait tout de même le courage de rester là. C’était pas rien. A retenir sur son bilan. Tout comme le … hum… pseudo naturel avec lequel il donnait l’enveloppe de craft. Oui, ça faisait mauvais James Bond mais au moins elle n’avait aucune idée de la forme de l’objet convoité. Des documents peut-être ? Mouais. Valait mieux qu’elle n’en sache rien en fait. D’ailleurs, elle en avait déjà trop vu. Les sourcils légèrement froncés, la jeune femme se leva, refusa du geste la proposition du refill du serveur et embrassa son ami sur le front.


« Je dois vous laisser les garçons. Il faudra qu’on reprenne cette partie Lac’. Je suis presque sure que tu es coincé. Quand à toi Olivier…euh…on se voit…au boulot je suppose. »

Elle avait voulu faire une blague sur les barrettes mais n’avait pas osé l’embarrasser de nouveau. Un peu gênée, de nouveau maladroite, l’étudiante leur fit a tous deux un signe de la main, reculant pour rentrer dans Logan qui s’excusa avec un sourire et lui glissa discrètement un rendez-vous pour un nouvel exercice. Quand on vous disait que le hasard n’existait pas avec lui…

A tous les coups, il avait vu l’enveloppe. Ou pas.
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