La graine de professeur était contente, jusqu’à présent tout se déroulait sans épines : elle parlait, les élèves répondaient, certains avaient même l’air intéressés… Tout semblait presque trop beau pour être vrai.

*Mais arrête un peu de faire ta parano ma pauvre fille… Tout ne se passe pas FORCEMENT de façon catastrophique*

Pour répondre à vos questions… Il n’existe pas de culture pour les arbres à baguette, en général les fabricants vont les choisir dans le milieu naturel, sélectionnent un spécimen qui leur plait, qui est en bonne santé, il faut également, selon l’espèce, qu’il ne soit pas trop jeune pour que son bois ne soit pas trop mou, ou trop vieux pour qu’il ne soit pas trop dur. En effet, plus un arbre vieillit plus il produit de lignine, une substance durcissante qui va former l’écorce, il faut donc trouver le stade de développement de la plante où le taux de lignine sera optimal pour la bonne tenue de votre baguette.

Il faut ensuite abattre l’arbre, et le faire sécher selon des rites bien précis qui ne sont connus que des fabricants de baguette, c’est leur recette secrète en quelque sorte… Donc pour te répondre Rupert, une buche de bois ne ferait pas l’affaire parce qu’elle n’aurait pas été traitée dans de bonnes conditions, et ce savoir faire est entre les seules mains des artisans spécialisés. Cependant, je n’ai pas connaissance de critères stricts pour le choix de l’essence, donc à priori toute essence d’arbre serait susceptible de faire l’affaire, du moment qu’il est prélevé au moment et de la façon adéquate, mais le professeur Bachelard en saura surement plus que moi sur le sujet…

Quant à toi Page, c’est exact, les fabricants font selon leurs arrivages, quand on voit la taille d’un chêne adulte on devine qu’il n’en tirera pas qu’une seule baguette. Le bois sera transformé en baguettes, qui seront ensuite stockées et distribuées au fur et à mesure. Leur fabrication est donc discontinue sur le temps, mais au niveau de la distribution toutes les espèces sont généralement disponibles, les marchants se débrouillant généralement assez bien pour gérer leur stock.

Elle marqua une pause, le temps de remettre de l'ordre dans ses pensées qui avaient tendance à foisonner de façon désordonnée. Si elle pouvait faire un brouillon pour ses examens, c'était une chose plus difficile à faire pour l'oral.

Enfin pour finir par ta question Alix, je dois dire qu’elle est très intéressante, même si elle me fait encore une fois avouer certaines lacunes de mon côté. D’après ce que j’en sais, les baguettes restent généralement affiliées à leur sorcier, celle qui leur est attribuée à l’enfance leur est destinée de façon à leur correspondre tout au long de leur vie. Un adulte ayant cassé sa baguette une remplaçante avec le même élément magique et le même bois, mais subira un petit ajustement par d’autres paramètres comme la longueur par exemple. Cependant, on peut imaginer que si le sorcier est passé par de lourdes épreuves et a énormément changé, certains éléments puissent changer, mais en restant toujours assez proche, des bois de la même famille par exemple. Je n’ai jamais entendu parler d’un changement radical, mais à priori rien ne dit que ça soit impossible…

L’étudiante scruta la classe pour voir si un autre élève aurait un éclair de génie en apportant la dernière réponse, mais en vain.

Bon, et pour clôturer la théorie, le dernier point commun entre les espèces de bois et que les arbres dont elles sont issues ont tous une utilisation annexe : les arbres fruitiers comme le pommier ou le noisetier, une utilisation médicinale pour le gaïac, en ébénisterie pour l’acajou ou l’ébène, même en parfumerie pour le bois de rose… Tout ça pour dire que le terme « d’arbre à baguette » n’est pas à prendre au sens strict. Il n’y a pas d’espèce réservée à cet usage, un arbre est avant tout une entité à part entière qui peut se décliner sous de diverses formes…

Un dernier coup d’œil, et elle jugea qu’elle les avait assez assommé de discours pour le moment. Il y en avait un pas loin de s'endormir, dans le coin au fond...

Bien, s’il n’y a pas d’autres questions, je vais vous demander de vous mettre en binôme pour la partie pratique. La seule condition pour votre choix est de vous mettre avec quelqu’un ayant une baguette d’essence différente de la vôtre ! conclut-elle avec un sourire enjoué, qui dissimulait en fait une vague de panique. Si la théorie consistait à faire de jolis discours devant des gamins plantés en rangs d’oignons sur leur chaise, la pratique allait s’avérer beaucoup plus sportive, devoir faire du cas par cas, gérer les âneries éventuelles…

[Hrp] Vous pouvez continuer à former les binômes, je lance la suite pour être sure de finir le cours à temps de vous donner tous vos points.

Lucy Ann regardait les élèves choisir leur binôme, tout se déroulant plus ou moins dans le calme. Observer les différentes réactions la faisait sourire, dès lors qu’on demandait à un grand groupe de se fractionner, on voyait toujours se mettre en place des mécanismes de socialisation intéressants, permettant notamment de jauger sa popularité au nombre d’aspirants que l’on récoltait. Elle ne s’était jamais sentie concernée par ce genre de choses, ayant toujours son frère sous la main, et l’idée d’aller voir ailleurs n’ayant jamais traversé l’esprit d’un des deux, elle avait toujours eu un partenaire de routine. Au moins ces deux-là n’étaient pas jumeaux pour rien.

Les paires semblaient en grande majorité formées, il était donc temps de lancer les consignes. Pour ce Tp, comme elle ne se voyait pas leur demander de jouer les apprentis menuisiers en taillant des baguettes dans différents bois, elle avait prévu de leur faire lancer des sorts avec la baguette de leur binôme.
Il avait d’abord fallu qu’elle se renseigne sur les sortilèges maîtrisés par les premières années- mine de rien ça remontait à loin pour elle- afin qu’ils puissent se concentrer sur les effets de la baguette et non sur la technique à utiliser, idem pour l’enchantement.

Une fois que vous aurez trouvé votre binôme, vous allez vous échanger vos baguettes. Le but de la manipulation, vous l’aurez compris, est de comparer les sensations au niveau de l’utilisation par rapport à votre baguette habituelle.
Pour commencer, vous allez lancer un Lumos, et essayer, si vous le pouvez, de faire varier l’intensité lumineuse. Ensuite, fit-elle en agitant sa baguette, faisant léviter des pots contenant une quinzaine de boutons d’or chacun sur chaque table, vous vous essaierez à la métamorphose, en faisant changer la couleur de ces fleurs.
Le but est de réussir au mieux ce que je vous demande, mais nous ne sommes ni en cours de sortilèges, ni en cours de métamorphose. Les points seront attribués à la finesse de vos observations sur l’utilisation de la baguette et la comparaison avec la vôtre. Si vous en ressentez le besoin, vous pourrez ensuite reprendre la votre pour reproduire les mêmes sorts, ça pourra faciliter votre analyse.
Avant de commencer, n’oubliez pas de vous renseigner sur l’élément magique que contient la baguette que vous utiliserez, car vous observerez peut-être aussi des différences dues à cet élément. A vous ensuite de faire le tri entre ce qui relève des propriétés physiques de la baguette et ses propriétés magiques !
Vous pouvez y aller, et si vous avez besoin d’aide ou des questions, n’hésitez pas à me faire signe, je ne suis pas là QUE pour vous assommer avec mes discours. conclut-elle sur une pointe d'ironie, sachant pertinnement que si sa bouche était déssechée à force d'avoir trop parlé, il devait en être de même pour leurs oreilles.

Elle attendait le début des hostilités, essayant de scruter au mieux chaque binôme. Après avoir imaginé les pires scénarios catastrophes, le lumos lui paraissait la meilleure alternative. Elle avait tout d’abord pensé au sortilège de découpe, facile à utiliser sur n’importe quelle mauvais herbe, mais avait ensuite visualisé les dérives en cas de mauvaise maîtrise d’une baguette inconnue ou tout simplement d’élève facétieux. « A provoqué la perte d’une oreille, le déshabillage et une nouvelle coupe de cheveux au sein de sa classe lors d’un TP » ne ferait pas très classe sur son dossier… Alors que là, que risquaient-ils, mis à part faire une lumière un peu forte qui leur ferait voir temporairement des petites étoiles ? Quoique, à bien y réfléchir… Elle garda tout de même sa baguette en main, prête à dégainer son plus beau Nox au cas où.

Et voilà, il fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre… L’un de ses élèves semblait avoir entreprit de reconstituer le système solaire en transformant l’extrémité de son bras en astre flamboyant. Heureusement, le gamin, s’il n’était visiblement pas adroit avec la baguette qu’il tenait entre les mains avait le réflexe prompt car il réussit à éteindre son étoile avant qu’elle ait besoin d’intervenir.

Lucy Ann se précipita vers le binôme d’apprentis astronomes, afin de voir s’il n’y avait pas de problème plus sérieux qu’un coup de bronzette express.
Le gamin, Rupert si elle se souvenait bien, avait l’air un peu hébété et avait les yeux écarquillés comme des soucoupes à thé.

Ca va, tu te sens bien ? demanda-t-elle en pliant les genoux afin de se mettre à sa hauteur, prenant son visage entre ses mains.

*J’ai toujours su que j’avais bien fait de faire 3 ans de médicomagie avant de bifurquer vers les bestioles, savoir s’occuper des humains ça peut s’avérer utile parfois…*

Elle fit pivoter la tête de Rupert vers la gauche, la droite, scrutant ses yeux, et finalement le fit regarder vers le plafond de la serre, lui écartant les paupières à l’aide de ses pouces et ses index.

Bon, pas de brûlure de la cornée, le cristallin ne semble pas endommagé… Par contre ta pupille en a quand même pris un sacré coup, elle est toute contractée. J’ai bien peur que tu aies des troubles de la vision pendant quelques heures, des tâches blanches, des petits points noirs voletant comme des mouches ou une vision périphérique floue, c’est désagréable mais ça va passer tout seul…
Au moins vois le côté positif : tu auras de quoi raconter sur ton compte-rendu !

Elle se retourna, puis se tourna vers son binôme, le jeune homme à la baguette exotique.
Et toi Tobias ça va, pas trop ébloui ? Si tu te sens d’attaque, ça serait sympa que tu prennes les notes pour ton petit camarade, j’ai bien peur qu’il ne soit pas en état d’écrire d’ici la fin du Tp.

Les autres, fit-elle en élevant la voix, c’est un excellent exemple à ne pas suivre. Si jamais la baguette de votre binôme ne veut pas vous obéir, demandez conseil à son propriétaire, mais surtout ne vous énervez pas et n’hurlez pas non plus, les baguettes ont leur petit caractère, et on obtient rarement un bon résultat en les brusquant !

Elle jeta alors un regard interrogateur vers le professeur Bachelard, espérant avoir eu une réaction appropriée, espérant aussi qu’il ne lui tienne pas rigueur d’avoir contribué à abîmer un de ses élèves.

- D'accord. Moi c'est un crin de licorne à l'intérieur et toi ?

La verte fut un peu surprise, lors du cours de Potions, il y avait eu quelques tentions entre eux, et là, Alix avait fait comme si il ne s'était rien passé, on pouvait dire que le jeune homme n'était pas rancunnié. Megan s'installa alors à côté de lui, après avoir eu sa permission, cependant elle restait un peu tendue, cette histoire la mettait mal à l'aise, elle n'avait pas été très sympathique avec le préfet qui se trouvait être le copain d'Alix. Puis, elle avait l'étrange impression que le serpentard acceptait par obligation, et par interêt, seulement pour le cours, parcequ'il fallait à chacun un bînome, et que tous les deux étaient seuls Après, ils ne se parleraient plus, ou se disputeraient sans cesse.
Mais le présent était le présent, et pour le moment Megan et Alix s'entendaient bien, ils devaient travailler garder leur bonne relation (professionnelle bien sûre ). Elle souffla un bon coup, s'efforçant de rester la plus naturelle possible, et elle se mit à réfléchir à ce que venait de dire son partenaire.
Crin de Licorne? Bon, ça allait, la baguette de la première année était composée de bois de cerisier et de ventricule de dragon.

- Merci, je suis désolée pour la dernière fois. Humm, bon alors, moi c'est une baguette en bois de cerisier et composée de ventricule de dragon. Par contre je te préviens, elle y va, 'fin elle est puissante. D'ailleurs, il m'arrive quelques fois de ne pas parvenir à la contrôler.

Meg' esquiva un léger sourire, il était vrai qui lui arrivait de ne pas réussir à contrôler ses sorts, pourtant le vendeur lui avait assuré que c'était la bonne baguette. Disons, que les sortilèges étaient toujours trop puissants, ce qui étaient assez dérangeant lorsque les professeurs demandaient à ce que les duels se déroule sans trop de dégats. Megan espérait qu'il ne se passerait rien qui puisse blesser le jeune homme.

- Fais attention, elle est très capricieuse, c'est du bois de charme. Si ça ne fonctionne pas, je te conseille de ne pas insister et d'arrêter... Elle a vraiment un caractère horrible. Heureusement que ce n'est pas un cheveu de Vélane qui la compose... J'imagine les dégats.

Bonne idée la mise en garde... Oui il était toujours mieux de prévenir la serpentard, car elle s'emportait très vite, et si la baguette avait refusé de fonctionner, Meg' aurait sûrement insisté, voir même hurlé dans la classe. Cheveu de Vélane? Il lui semblait bien que sa mère en avait une avec cette même composition. Et il était vrai que ces baguettes avaient du caractère. La seule fois que la jeune fille avait testé celle de sa mère, elle avait mis le feu aux rideaux...
Alix lui tendit son petit objet de bois qui ressemblait énormément à celui de son... père. Et lui proposa de commençer tout en lui donnant un bout de parchemin. Elle accepta en hochant légèrement la tête, mais d'abord elle nota les caractéristiques de son fidèle bout de bois magique
Puis elle se concentra, et s'élança, avec dans l'esprit des souvenirs de son père qui l'a faisaient souffrir, elle ne pouvait s'empêcher d'y penser, et c'était comme ça depuis des semaines. Elle se reprochait un tas de choses, plus particulièrement elle s'en voulait d'être celle qu'elle était. Elle aurait tellement souhaité que Monsieur Swann soit fière d'elle...
Une larme s'écoula lentement sur ses joues, devenues blanches, et elle lacha la baguette de son voisin, une boule venait d'apparaitre dans son ventre, ce n'était bien sûre que le chagrin qui montait en elle, mais elle avat mal, elle aurait bien sûre voulu que cela n'arrive pas en cours, elle ramassa alors l'objet, puis la rendit à son propriétaire.

-Finalement, je préfère que ce soit toi qui commence, si ça ne t'ennui pas.

Elle espérait qu'Alix ne l'ait pas remarqué, et qu'il ne lui pose pas de questions, elle comprennait maintenant, l'effet qu cela pouvait faire lorsque quelqu'un posait une question qui ne fallait pas...

De fines larmes continuaient toujours de couler, lentement mais sûrement tous ces souvenirs lui paraissaient bien loin, elle avait l'étrange impression de penser à un mort. Pourtant son père ne l'était pas, au contraire il était bien vivant et bien décidé à oublier sa fille, à la renier, et à cause de Megan, il s'était séparé de sa mère qui avait pris sa défense. La jeune fille venait même à s'en demander si elle navait pas un problème, après tout, elle n'avait aucun ami, elle n'était pas vraiment digne d'être une serpentard, et elle n'était apparemment pas assez bien pour appartennir à la famille des Swann. Une idée lui traversa l'esprit, peut être devrait-elle abandonner les études et partir vivre avec les McGregor, sa famille maternelle ? Mais il lui été impossible de partir comme ça, sans aucune connaissance, et peut être qu'au bout d'un certain temps, sa mère finnirait elle aussi par se lacer de Meg'.
La première année avait la tête baissée, elle ne voulait en aucun cas que toute la classe se mette à lui demander ce qui lui arrivait, ou même qu'ils rigolent d'elle. Mais son voisin la remarqua, et accepta de commençer, de même qu'il lui proposa de parler. Mais à quoi bon ? C'était une histoire de famille, et soit il la croirait ridicule, ou alors il s'en ficherait complètement.
Cependant Alix paraissait honnête, et il semblait réellement s'interressait à elle, ainsi on pouvait dire que les serpentard avaient un coeur, ce que bien des personnes refusaient d'admettre.

- Je... C'est une histoire compliquée... Tu sais, quand tu as l'impression que tout le monde est fier de toi, que tu as tout réussi, mais que tu te trompe... Enfin, moi c'est un peu pareil, tu me diras, c'est bien fait, les méchants sont toujours punis, mais il arrive que même eux aient un coeur. Mon père m'a renié de sa famille parceque j'étais à Serpentard, et il prétend n'avoir aucun enfant, il s'est même séparé de ma mère. C'est assez dur, il pense que je suis un gachi de la nature, que je ne lui ressemble pas...

Elle marqua une pause, pour reprendre son souffle, puis elle en profita pour prendre le mouchoir que lui avait si gentiment proposé Alix. Elle s'essuya les yeux, ce qui n'avait servi à rien, parceque cinq minutes après, son visage était à nouveau innondé. Avait-elle bien fait de lui raconter ? Après tout, lui ne lui avait rien dit au sujet de sa main, mais Megan n'était pas non plus très rancunnière, enfin pas sur tout... Pourtant ça faisait du bien d'en parler à quelqu'un, elle se sentait libérée de ce lourd fardaud, car oui, c'était un fardaud de garder sur la conscience tout ça. Etre la cause d'une séparation, être la personne que l'on avait pas souhaité.
Puis elle continua son explication, d'une voix plus faible, plus basse, voir même temblante. Meg' semblait toute fébrile, son teint était devenu blafard, et son mal de ventre était de plus en plus douloureux.

- Je, enfin il a peut être raison, après tout il est vrai que je n'ai aucun ami, j'ai même été assez douée pour fair perdre Serpentard, en ne pas rattrappant ce fichu vif d'or. Ton copain... enfin Isaac, le préfet, il avait tout a fait raison, je suis stupide de ne même pas onnaitre son nom. Tu sais c'est dur d'être refusé, de se sentir abandonné, mais bien sûr tu ne dois pas connaitre ce problème toi... Tes parents doivent être fiers de toi, tu es beau, intelligent, mannequin. Tu as tout réussi, tu as pleins d'amis, alors tu ne peux pas comprendre et tu dois certainement me trouver ridicule, au pint de regretter d'avoir accepté d'être mon bînome.

Mais cette fois la verte s'arrêta pour de bon, sortir tout ça d'un coup, était trop dur pour elle, et sa tête commençait à tourner, et puis ce qu'elle put entendre, ce fut la proposition d'Alix, qui lui demandait d'aller à l'infirmerie, ce que Megan aurait certainement accepté. Mais, avant qu'elle n'est pu dire ou faire quoi que ce soit, ses yeux plongèrent dans le néan, et le dernier souvenir de la jeune fille fut le choc entre elle, et sûrement le sol.
Megan s'était évannouie.

Lucy Ann sourit au jeune étudiant, soulagée de constater qu’il y avait plus de peur que de mal, même si ce dernier ne pouvait certainement pas la voir.
Si tu te sens en état tu peux rester jusqu’à la fin du cours pour écouter, même sans prendre de notes, sinon je t’emmènerais à l’infirmerie pour que tu te reposes, d’accord ? N’hésite pas à me faire signe…

Alors qu’elle s’apprêtait à jeter un œil au voisin, elle entendit qu’un autre élève posait une question tout à fait intéressante. Tournant la tête vers le jeune homme pour prendre le temps de lui répondre, heureuse de voir que quelques-uns se sentaient assez concernés par le sujet pour continuer à se creuser la cervelle dessus, elle vit la jeune fille à côté de lui, vraisemblablement sa binôme, tourner de l’œil et s’étaler de tout son long sur le sol.

* P**** mais c’est pas vrai, c’est l’hécatombe ou quoi ? Je porte la poisse ou alors c’est comme ça à tous les cours ? Va falloir que je me renseigne pour voir si Poudlard a à ce point changé depuis que je n’y suis plus, sinon je sens que je vais avoir besoin de faire un raid dans l’armoire à pharmacie de mes vieux et piquer le lexomil de maman !*

Reléguant pour le coup la question et le binôme ayant reçu l’illumination au second plan, elle se précipita vers la jeune fille, comment avait-elle dit qu’elle s’appelait déjà ? Ha oui, Megan.
S’agenouillant à ses côtés, elle fit signe aux élèves environnants de s’écarter afin de lui faire de l’air, vérifia brièvement le pouls et la respiration de l’étudiante et voyant que tout semblait normal, elle commença à lui tapoter doucement la joue.

Megan ?.. Ho, Megan ?.. Tu m’entends ? Ouvre les yeux s’il te plait…

Il s’agissait vraisemblablement d’un malaise bénin, hypoglycémie ou malaise vagal, rien ne nécessitant une PLS, ou une manœuvre de réanimation quelconque, qu’elle soit classique ou magique. En dernier recours, elle pourrait toujours avoir recours à un aguamenti, mais ce genre de troubles communs chez les jeunes filles ne nécessitait pas forcément une douche non plus…
Alors qu’elle continuait à encourager la demoiselle à revenir parmi eux, elle leva la tête vers le jeune homme qui lui servait de binôme.

Dis-moi, qu’est ce que vous étiez en train de faire juste avant ? Tu sais ce qui a pu provoquer ça ? Est-ce que tu sais si elle a mangé ce midi, ou même ce matin ?

Elle avait parlé très vite, mais l’étudiante sentait le stress la gagner de la pointe des cheveux jusqu’au bout des orteils. Premier cours et un élève endommagé et une autre à terre… Pourtant elle aurait du s’y attendre, à Donovan-ville il se produisait des catastrophes tous les jours, mais là, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le gâteau… Ou la cerise sur le pompon, elle ne savait plus trop pour le coup.

Finalement, elle allait peut-être garder l’option médico-soins jusqu’à la fin de son cursus, ça risquait de s’avérer utile… Pour le moment, le moment, elle avait totalement oublié le professeur Bachelard et l’univers tout entier, complètement concentrée sur la jeune fille à terre et sur la s**** de mauvaise fée qui avait du se pencher un jour sur son berceau pour qu’il lui arrive un truc pareil.

Page répondit à son regard par un sourire entendu : chouette, songea Revan. Elle rejoignit donc sa préfète et écouta la suite des recommandations de la stagiaire. Il faudrait donc échanger les baguettes et comparer les sensations ? Facile ! Bon, par contre, faire la différence entre « ce qui relève des propriétés physiques de la baguette et ses propriétés magiques » ça lui paraissait plus compliqué... Mais bon, apparemment la rouquine avait déjà étudié les essences l'année précédentes, elle pourrait donc la guider en cas de besoin. Elle tendit sa baguette à sa camarade en annonçant :

-Bois de rose, crin de Sombral à l'intérieur.

Avec un sourire, Page pris la précieuse tige, imita son geste et répondit sur le même ton :

-Bois de noisetier, avec un nerf de dragon.

Elle s'empara donc de l'arme de sa préfète. Prise d'une gêne soudaine, elle hésita un instant, observant bêtement le noisetier dans sa main. Puis, elle leva les yeux et bredouilla :

-Bon ben, euh, j'commence... Lumos !

La baguette sembla avoir un instant d'hésitation elle aussi, mais finalement, elle s'alluma. La brunette regarda le rai lumineux, étudiant ses sensations ; puis, elle fit la moue et déclara :

-Bah, je sens pas grand chose... Par contre, elle s'allume pas très fort comparé à la mienne, et j'arrive pas à faire varier.

Elle s'apprêtait à lui demander « et toi ? » lorsqu'une lumière aveuglante surgit de nulle part. Clignant des yeux, Revan tenta de trouver la source du problème : Rupert, son camarade lionceau, venait de lancer un Lumos particulièrement puissant, et il était tout aveuglé. Miss Donovan intervint très vite, auscultant le gosse sous le regard inquiet de la brunette. Bon, règle numéro un : ne pas brusquer la baguette ! Pour sûr, elle s'en souviendrait. Elle se tourna donc vers son aînée et lui lança un regard perplexe. Celle-ci baissa les yeux vers la tige de bois de rose, et se décida à finalement lancer le sort.

-Lumos !

L'effet fut immédiat. La lumière jaillit, claire et forte, et les fillettes échangèrent un sourire rayonnant :

-Cool ! Lança la rouquine. On passe à l'étape suivante ?

Revan hocha la tête, et se tourna vers la plante dont ils devaient changer la couleur. Ils s'étaient déjà livrés à un exercice de ce genre en cours de métamorphose, et elle ne s'était pas trop mal débrouillée, mais il y avait une différence entre une pièce de tissu et un végétal vivant. Elle s'éclaircit néanmoins la gorge et prononça :

-Rouge coloris !

Sous ses yeux, les fleurs prirent une couleur écarlate sans qu'elle ai besoin de faire un deuxième essai. Elle se tourna vers Page :

-Ouah, si tu me prêtais ta baguette pour les cours de métamorphose, je ferais des merveilles... Par contre, c'est super désagréable au niveau de mon bras. Il est complètement engourdi !

En effet, elle avait senti son bras et son épaule ployer sous l'effort, comme si la baguette y avait puisé l'énergie pour faire fonctionner le sort. Elle avait l'impression qu'un objet énorme et très lourd lui écrasait les muscles et l'articulation du coude. Voilà qui était intéressant ! Elle secoua son bras et se massa un peu pour faire disparaître la sensation, tout en faisant signe à la préfète que c'était à son tour. Elle s'exécuta.

-Bleu coloris ! Lança-t-elle.

BOUM !

L'explosion fit sursauter la première année : le sort n'avait pas marché, et la baguette avait « sauté » à la figure de Page, produisant un nuage de fumée et une odeur de roussit ! L'Irlandaise était toujours dans la même position, arme pointée vers la plante, les yeux écarquillés. Ses joues étaient noircies et ses sourcils légèrement grillés. Elles s'observèrent une seconde, puis...

-La vache Rev', j'crois que ta baguette aime pas ma façon d'faire !

La gamine hocha la tête, toujours sous le choc, et jeta un regard vers la stagiaire ; heureusement, celle-ci s'occupait d'une autre élève qui était tombée au sol -comment était-ce arrivé, Revan n'en savait rien, elle n'avait rien vu-, et elle ne s'occupa donc pas des deux Gryffondor. Tant mieux, la pauvre étudiante devait se sentir assez débordée et paniquée comme ça, inutile de lui rajouter du souci, surtout que visiblement, Page n'avait subit aucun dommage. Elle reporta donc son attention sur la rouquine qui se frottait le visage avec sa manche et lui dit :

-J'pense qu'on devrait s'en tenir à là...

La préfète confirma d'un hochement de tête et repris son bois de noisetier que sa cadette lui tendait. Revan fit de même, et elle retournèrent à leurs parchemins pour noter leurs impressions.

Citation :

Essai avec la baguette de Page McHenry.

Composition de la baguette : Bois de noisetier, nerf de dragon.

Observations des résultats obtenus :

-Moins efficace pour les sortilèges ; difficile de faire varier l'intensité lumineuse du sort.
-Très efficace pour la métamorphose.

Observations des sensations éprouvées :

-Impression que la baguette rechignait un peu à lancer l'enchantement.
-Douleur et fort engourdissement dans le bras tenant la baguette lors de la métamorphose, qui disparaît au bout de quelques instants.

Elle posa sa plume. Elle devait tirer des conclusions de ses observations, mais à vrai dire elle ne savait pas quoi en penser. Elle finit par lever la main :

-Mademoiselle, comment fait-on la différence entre ce qui relève des propriétés physiques de la baguette et ce qui relève des propriétés magiques ?