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 Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]
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  • Isaac Deniel
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyMer 3 Déc - 22:24:20

L’effervescence de Noël avait quitté les rues de Londres. Sur les trottoirs verglacés, les passants avançaient têtes baissées, serviette de cuir noir en main, vers les grands bureaux de la cité. Quelques vitrines clignotaient encore, sous l’indifférence générale. Le siège des magasins était levé. La population ruinée retrouvait ses journées bien réglées, ou, dans le cas des parents de l’adolescent qui descendait les marches de la station métro de Kensington, le rythme effréné de leurs existences. Mrs. Deniel avait passé la matinée à jongler entre ses trois téléphones portables, le fax, et sa boîte mail. Une réunion d’on ne savait quoi l’attendait à onze heures trente précises à la Mairie du secteur. Son père avait appelé à midi et quart pour annoncer qu’il ne rentrerait pas, il devait terminer un dossier important avant la fin de la journée, et, attention ultime, lui informer qu’il avait commandé une pizza… « Avec un supplément d’huile d’olive et sans sauce piquante c’est bien ça ? » « Non… c’est l’inverse papa… Merci quand même. » Ah ! Les joies de la vie de famille ! Que ferait-on sans Noël ou Hanoukka ? Il fallait bien, une fois dans l’année, se rappeler les belles valeurs ancestrales, en partageant un beau repas. L’argenterie, les coupes de cristal étaient de sortie, le vin le plus prestigieux de la cave du grand-père se pavanait dans sa carafe finement ouvragée. On se félicitait, riait des éternels souvenirs de famille, puis, on s’extasiait devant les cadeaux, plus chers et uniques les uns que les autres. C’était un véritable défilé, où les marques prestigieuses s’alliaient aux matières précieuses. Isaac avait reçu assez de vêtements pour investir dans une nouvelle commode – sa dernière étagère était complète depuis son anniversaire -, des jours de jeux vidéo, quelques livres qu’il ne comptait pas lire – excepté peut-être ceux qui venaient de sa grand-mère parternelle, si elle lui tenait un discours assez convaincant – et une belle somme d’argent à dépenser côté sorciers. La dernière idée n’était-elle pas excellente ? La fête était terminée, le séjour en Floride aussi, M. et Mrs. Deniel renouaient avec le monde du travail, l’enfant s’en allait dépenser leurs gains. Que pouvait-il faire de mieux ? Ses amis moldus ne l’intéressaient plus, il avait passé la matinée sur sa console, et, avant de commencer la tournée des boutiques, il entendait s’offrir un repas décent. De l’huile d’olive, non mais vraiment ! Son père pouvait bien lui épargner ses bonnes intentions si c’était pour se tromper à chaque fois ! De toute façon, son absence était toute pardonnée. Il avait l’habitude, et ça lui laissait faire ce qu’il voulait.

- Tiens t’as faim ? Je t’en prie régale-toi !

Avait-il lancé au premier clochard qu’il avait croisé au bas des escaliers du métro en lui tendant négligemment la boîte en carton. Bien pratiques ces animaux là… N’était-il pas un bon samaritain ? Ce soir, il dirait à son père que la pizza était immonde.
Le barbon accepta le présent après lui avoir lancé un regard de parfaite incompréhension. Il n’était plus à une humiliation près. *Bah oui, c’est pour toi l’épave. Tu peux bien mourir de froid aujourd’hui, au moins t’auras toujours le ventre plein. Ça fera un plouc de moins à la soupe populaire* Des regards choqués s’étaient attardés sur la scène. Mais, insensible à la critique, le jeune garçon avait poursuivit son chemin d’un pas digne, en tirant des gants de cuir de son manteau noir et souple, élégamment coupé, serré à la taille part une ceinture. Il était un peu trop court – longs jusqu’à la naissance des cuisses – pour correspondre à la mode de l’univers des sorciers, mais il préférait encore attirer les curiosités là-bas que passer pour une espèce de gothique attardé en s’enveloppant dans une cape.
Comme tous les jeunes de son âge, Isaac attachait une grande importance à la notion d’alimentation équilibrée. Il fit donc une halte à l’un des meilleurs salon de thé de la ville, commanda toutes les pâtisseries qui lui plaisaient, ouvrit un magazine de mode qu’il avait acheté à un kiosque, et quitta la table en laissant la moitié de ses plats – ceux qu’il voulait juste goûter – et sa revue, dont il n’avait lu que les deux pages qui l’intéressaient. Ni pizza, ni sandwich pour ce midi. L’attrait du sucre avait vaincu. Et, momentanément rassasié, il pouvait enfin rejoindre le Chaudron Baveur, convertir ses livres en gallions et dévaliser le Chemin de Traverse. Quel beau programme !

L’atmosphère de l’allée sorcière était toujours aussi inquiète. Il semblait que rien n’avait changé depuis les vacances d’été et, pour cause, de nouvelles disparitions, de nouveaux meurtres étaient à noter. On les mesurait au nombre de boutiques condamnées. Les sorciers se pressaient dans les rues pavées. De nouveaux tracts préventifs jonchaient le sol, les brigades patrouillaient, les mères tenaient fermement la main de leurs enfants. A chaque tournant, les charlatans ouvraient leurs promesses en vantant les pouvoirs fantastiques de leurs porte-bonheurs truqués. On ne croisait pas un seul adolescent qui ne fût pas encadré de ses parents. La singularité de sa situation intriguait. Un quidam se hasarda même à lui demander s’il « cherchait quelqu’un ». De quoi je me mêle ? Isaac savait qu’il prenait un risque considérable. Sortir seul n’était pas une bonne idée par les temps qui couraient. Les sorciers avaient peur, et il bravait le danger alors qu’entre tous, il faisait parti des plus exposés. Et justement, c’est parce qu’il était né moldu qu’il méprisait bêtement les mises en garde. Voldemort et ses stupides mangemorts ne l’empêcheraient pas de renouveler sa garde-robe ! Les gens étaient des trouillards. Tant qu’il ne quittait pas les lieux peuplés, il n’avait pas de soucis à se faire. Avait-on déjà assisté à un enlèvement public ? Il suffisait d’un évènement alarmant pour que la paranoïa populaire se méfie de tout. Ni Ollivander ni Fortarôme ne s’étaient fait attaquer en plein exercice de leurs fonctions. C’était idiot. Et il le prouverait. Que pouvait-il lui arriver ? A moins d’être la victime d’une tuerie générale, il ne voyait pas. Si un tel drame devait se produite, il n’avait certainement pas besoin de sa visite.

Une boutique du Chemin de Traverse lui plaisait particulièrement. D’un pas connaisseur, il commença par se diriger vers Tissard et Brodette, où il salua son styliste préféré, l’exubérant Johnny. « Aaah ! Guardate un po ! Isaac ! Come stai ? » s’exclama-t-il avec ses quelques mots italiens en lui ouvrant les bras lorsqu’il se présenta. Le Serpentard avait fait la connaissance de l’excentrique personnage l’année passée. Il l’avait très apprécié son énergie communicative et ses intarissables plaisanteries. Sa connaissance des tendances actuelle les emportait dans de grandes discussions et Isaac était fier d’entretenir une belle complicité auprès d’un célèbre styliste sorcier. John Roberts avait assez de talent pour convaincre les exigences du petit bourgeois qui avait aujourd’hui quelques idées à lui soumettre. Pourquoi se contenter des stocks lorsque l’on pouvait s’offrir du sur mesure ? Les deux compères développèrent chacun leurs idées. Ils tombaient toujours vite d’accord et rien ne satisfait plus Isaac que d’entendre le styliste s’exclamer « Excellente suggestion ! Je n’y avais jamais pensé ! ». Il était doux de surprendre les « Grands ». Il le serait encore plus de les surpasser. Après, maints débats, le prix fut fixé, et le temps de confection arrêté à deux heures. Avec la couture, la magie faisait des miracles. Il suffisait de commander pour obtenir trois ensembles parfait dans la journée. N’était-il pas heureux d’être un sorcier ? Sa grosse commande passée, le jeune garçon flâna devant les vitrines, à la recherche d’objets amusants et inutiles. Il trouva quelques objets ensorcelés aux effets intéressants, de nouveaux accessoires de Quidditch, des farces et attrapes signées Weasley, et deux ouvrages un peu trop subversifs pour être admis dans la bibliothèque de Poudlard. Il n’était pas certain de les lire, mais, en cas de besoin, il les aurait toujours sous la main.

Sa fièvre acheteuse couvrit une heure. Il avait visité à peu près toutes les échoppes intéressantes de l’avenue et son estomac se plaignait à nouveau. Son regard d’onyx s’arrêta sur la boutique condamnée du glacier. Il soupira. Etait-ce pour les priver des délices du palais que Voldemort avait enlevé le pauvre Florian ? Quelques mois plus tôt, il s’était posé sur la terrasse, avec d’autres étudiants. La joyeuse escale n’était plus qu’une façade sinistre. Isaac se demandait si éteindre les centre de vie entrait dans la stratégie des mangemorts. Lorsque l’on connaissait la profession de la victime, on songeait tout naturellement à un crime gratuit, destiné à marquer les esprits. L’émoi avait été grand à Poudlard le jour de la nouvelle. Tous les étudiants connaissaient le brave homme et, selon les aurors, son enlèvement avait provoqué un véritable carnage. Les deux autres habitants était mort après avoir subi une série de sévices particulièrement cruelles. La Gazette ne donnait pas plus d’informations. L’imagination commune faisait le reste. Que s’était-il passé, cette nuit d’horreur, derrière les fenêtres aveugles ? Isaac s’approcha de la devanture, insensible aux regards désapprobateurs des badauds. Il semblait qu’il violait un sanctuaire. Personne n’osait s’aventurer trop près, comme si le mal rôdait encore autour de la maison, comme si le simple fait de regarder ferait de vous la prochaine victime. Sa curiosité l’avait détaché de la foule. Des flocons commençaient à parsemer le ciel, et à exécuter leur danse funèbre.. L’écriteau indiquait que le magasin était fermé pour cause d’absence de propriétaire. Bel euphémisme…

- Un glacier… C’est qu’ils visent de plus en plus haut…
, murmura-t-il, cynique.

A quoi rimait tout cela ? Il releva son écharpe aux larges rayures noires et bleu sapin. Sa présence dérangeait, il le savait. Un fin sourire traça son esquisse sur ses lèvres joliment ourlées lorsqu’un timide « Ne reste pas là petit » perça le silence. Oh oui, quel terrible affront lançait-il là au seigneur des ténèbres ! Un mangemort allait sortir de la foule et le mettre en pièces ! Les gens étaient bêtes, et il n’était pas assez prudent, pour un enfant de treize ans.


Dernière édition par Isaac Deniel le Sam 20 Juin - 12:34:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyMar 20 Jan - 19:11:40

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:44:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyMar 27 Jan - 17:55:42

Devant ses yeux, des planches cachaient la désolation intérieure. Il semblait que le vent soufflait encore l’écho des cris. Un malaise saisissant effleurait son imagination. Ce lieu, où régnait l’absence, était habité par l’idée de la mort. On ne pouvait le regarder sans y songer. En vérité, les images le hantaient peu. Comment pouvait-on comprendre la souffrance en se la figurant ? Des sévices imprécis défilèrent froidement dans son esprit. La peinture de ces horreurs le distrayait presque. Elles n’existaient pas. Mais, lorsque, remontant le temps, il s’arrêta juste avant l’heure du drame, l’horreur, l’incompréhension, forgèrent ses pensées. Ces gens savaient-ils que leur vie était condamnée ? Avaient-ils pu rire, plaisanter, espérer, juste avant l’attaque des mangemorts ? Il était étrange de réaliser soudain à quel point tout pouvait basculer. Combien de « à demain » Florian Fortarôme avait-il lancé avant de disparaître ? Combien de personnes avaient-elles crues à cette promesse que l’on renouvelait sans cesse et que l’on finissait par manquer ? Les douceurs d’une vie paisible s’étaient évanouies dans la douleur ce soir-là. Tout c’était arrêté, parce qu’un autre l’avait décidé. Isaac entendait parler de meurtres tous les jours. Les affaires sordides avaient bercé son enfance. Combien de fois son père était-il rentré en déclarant qu’un procès risquait de prendre un nouveau tournant puisque la tête de la victime avait été retrouvée. Il vivait avec des portraits de tueurs, et les crimes donnaient en partie du travail à son père. C’était en tout cas les histoires qu’il comprenait le mieux, il avait même fini par les guetter, les espérer, comme si cela devait rendre son géniteur plus important. Oui, il avait toujours été très fier de dire à ses camarades que son cher papa allait faire condamner un assassin. Ça c’était du concret pour un enfant ! Les malversassions fiscales et autres conflits d’intérêts ne lui évoquaient absolument rien. Aujourd’hui pourtant, son approche était différente. Fortarôme n’était pas une donnée dans un dossier. Il l’avait vu. Il lui avait parlé, et certains camarades le connaissaient encore mieux que lui. De plus, sa disparition n’était pas anodine. Un mal s’élevait. Ils étaient tous concernés, et, pour la première fois, il en contemplait les prodromes, il en mesurait les conséquences.

Il n’y avait rien à voir et, pourtant, il restait. Cet inconnu nouveau et glaçant le fascinait. Ses réflexions le ramenaient à lui. Qu’aurait-il fait à la place des victimes ? Il n’envisageait pas sa propre fin. Non, c’était quelque chose d’impossible. A leur place, il aurait probablement survécu. N’en venait-on pas souvent à cette orgueilleuse conclusion ? Pourrait-il la vérifier s’il ne s’éloignait pas ? Des regards s’attardaient sur lui. Trop exposé aux souvenirs morbides de la population, il dérangeait. Que se passerait-il s’y restait ? Avait-on déjà vu un tueur assez stupide pour ne pas se faire prendre une première fois et récidiver, à la vue de tous, sur le lieu de l’homicide ? Et quel affront faisait-il au Lord noir ? Il ne défiait personne, sinon la peur commune. Pourtant, lorsqu’un homme se dirigea droit sur lui, il sentit poindre en lui une instinctive méfiance. L’homme se trouvait comme lui dans le périmètre interdit. Droite, assuré, cigarette en main, il n’avait pas la courbe inquiète du quidam qui, un peu plus tôt, lui avait conseillé de quitter les lieux. Etait-ce un ennuyeux d’un autre type ? Un membre de la brigade magique sous une bien curieuse couverture ? Un autre curieux ? Il souriait, et Isaac, prêt à riposter verbalement, ne lui renvoya qu’un regard froid. Ses intentions lui échappaient, il l’évaluait, sans s’intéresser à son hypothétique beauté. C’était un homme, une autorité supérieure qui n’avait pas à l’aborder. Sa vision étroite, logique, pragmatique s’arrêtait là. Il devait rester sur ses gardes, surveiller ses réactions, scruter ses intentions. Que lui voulait ce type ?

L’homme blond lui adressa alors la parole sur le ton de la conversation. Il ne lui demanda pas de partir, ne chercha pas à savoir s’il était accompagné. Il parlait, disait que les glaces de Fortarôme étaient bonnes comme si c’était la chose la plus normale du monde. Puis sa phrase fut ternie par des « morceaux de cadavres » et des « flaques de sang ». Pris au dépourvu, Isaac lui tourna un regard plus distant. Savait-il qu’il s’adressait à un gamin de treize ans ? Il lui parlait comme s’il s’était agit d’un adulte. En général, les grandes personnes surveillaient leur vocabulaire. Cherchait-il à l’effrayer ? A l’impressionner ? N’avait-il rien de mieux à faire ? Vraiment, ce type était bizarre. Mais, après tout, ne s’associait-il pas parfaitement au décor ? D’une certaine façon, il pénétrait aussi le sanctuaire maudit. Peut-être parce qu’il connaissait la mort mieux que ceux qui la craignait. De quoi pouvait-on bien parler en de telles circonstances ? Ils avaient tous deux désacralisé l’évènement, alors ils pouvaient bien aborder des thèmes triviaux… Et ces mots le firent doucement frissonner. Il lui semblait qu’ils trouvaient un écho plus profond dans la voix de cet homme, qui leur donnait à la fois plus de sens et plus de chaleur. Peut-être était-ce parce qu’il avait une belle voix. La méfiance d’Isaac se teintait de curiosité. D’une voix terne, il répondit après un silence :


- Je ne crois pas. Ceux qui s’approchent savent qu’il n’y a plus rien à voir et ceux qui restent en arrière s’attendent…
- Il haussa les épaules. Son ton devint plus grinçant. - je ne sais pas, à se faire poursuivre par un cadavre décharné en longeant ces murs… S’il est assez gentil pour m’offrir une glace je veux bien l’attendre.

La plaisanterie ne lui arracha aucun sourire. Il n’était toujours pas disposé à abaisser ses barrières, à partager quoique ce soit avec cet inconnu. Toutes ses défenses étaient dressées, prêtes à s’hérisser, mais, il acceptait le dialogue. C’était plus fort que lui. Tant qu’aucun danger ne le forcerait à reculer, il voulait savoir jusqu’où cette rencontre impromptue pourrait le mener, pourquoi cet homme avait décidé de la provoquer. Il attendait une réaction de sa part, c’était évident. Mais dans ce cas, que cherchait-il à vérifier ?
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyVen 30 Jan - 12:06:21

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:44:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyDim 1 Fév - 18:11:17

La neige, timide, fondait sur le pavé. Elle ne tiendrait pas, l’air ne suivait plus la douceur des flocons, il hésitait entre le froid glacé et l’insinuante humidité. Le vent se levait, mordant. Le ciel se chargeait. Pouvait-on espérer un jour sans pluie à Londres ? L’averse était imminente, la température n’était plus assez basse pour la retenir. C’était simple, ici, lorsque le givre s’en allait, les gouttes reprenaient leur droit. S’y habituait-on jamais ? Isaac croisa ses bras pour garder un semblant de chaleur contre son corps. Enveloppé dans sa veste trop courte, il regrettait les capes de sorcier. La bise giflait ses jambes trop exposée sous les fibres légères de son jean. Il ne s’était pas assez protégé, comme toujours. Seulement, voyez-vous, il n’avait aucune envie de ressembler à un trappeur canadien. Au nom de la mode, de l’esthétique, il devait survivre avec une veste à peine doublée, oublier le temps, marcher la tête haute, fier de son allure, de sa silhouette parfaitement préservée. Car, les manteaux présentaient un ennui conséquent : ils grossissaient les formes, vous donnaient la terrible impression d’avoir du ventre. Sa mère, cruelle, avait tenté quelques jours plus tôt, de lui trouver des vêtements plus épais. Des polaires, pull de laine, des pardessus qui ressemblaient à des sacs de couchages sanglés, … Tout ce que la mauvaise saison faisait de pire en matière d’habillement. Ç’avait été un véritable cauchemar. Celui-ci le grossissait – soi disant –, celui là était mal coupé, et l’autre pas assez design. Même histoire pour les pantalons, trop grossiers, et pour les chaussures… trucs de vieux. Ses baskets en toile étaient pourtant très bien, même si, en cet instant, il osait à peine bouger ses orteils. En désespoir de cause, Mrs. Deniel lui avait offert de superbes gants de cuir. Ainsi, ses mains étaient sauves. Et le bonnet ? Alors là même pas en rêve. Plutôt mourir. Il ne voulait pas ressembler à un idiot en le portant, et à un type qui aurait confondu son peigne avec une fourchette en le retirant. Avant de penser à sa santé, il valait mieux se soucier de son image. De toute façon, il n’avait pas prévu de passer l’après-midi dehors, bêtement planté devant l’austère devanture d’une glacerie fermée.

Il faudrait donc partir avant que le temps ne se dégrade vraiment. Ses vêtements et ses cheveux risquaient d’en souffrir. Il ne pouvait décemment pas leur infliger ça ! Comment le ciel pouvait-il lui faire un coup pareil ? Lorsqu’il avait quitté son appartement, ce traître était pourtant clair. Son parapluie n’avait donc pas quitté l’entrée. Et attention, il ne s’agissait pas de n’importe quel parapluie, il portait la griffe d’une marque prestigieuse qui le rendait classe et forcément solide. Ceux qui osaient sortir des parapluies bas de gamme qui se retournaient à chaque rafale n’avaient aucune fierté. Le sien était juste superbe, il l’avait acheté pour cette raison d’ailleurs. Parce qu’il était tellement beau qu’il vous ferait regretter les jours sans pluie… du moins, lorsqu’on en était équipé… Or, il ne l’avait pas, et les boutiques de prêt-à-porter se trouvaient à l’autre bout de la rue. Il devait se dépêcher, mais, l’inconnu se tenait à ses côtés. L’inconnu l’intriguait. Il lui répondit, sans rien laisser paraître de son impatience, de son grand dilemme, et l’évalua avec la plus grande attention. La conversation elle-même était inattendue. Après sa petite provocation, Isaac était curieux de connaître sa réaction. Souvent, les adultes, ennuyeux, lui reprochaient son cynisme. Ils arrivaient vers lui, sympathiques, et finissaient par lui faire la morale. Mais l’homme répondit à son tour, avec le plus grand sérieux, en traduisant une partie de ses pensées. C’en était troublant. Puis, il dit que ce n’était pas important. Il acquiesça lentement.


- Pour l’instant, ils gardent le souvenir parce qu’ils ont peur que la même chose leur arrive. Et, comme presque toujours, comme rien n’arrive lorsque l’on s’y attend, ils oublieront, et ne regretteront plus que les glaces.


Oui, tout se passait toujours ainsi. Les gens ne craignaient la mort qu’en la constatant chez un autre, et ils imaginaient que cette prise de conscience les préserverait du danger. Soudain, ils devenaient méfiants, paranoïaques même. Son père lui avait déjà parlé de ces phénomènes, lorsque par exemple, les gens redoutaient qu’un tueur en cavale, qui avait déjà sévi dans leur village, ne frappe à la porte de leur maison. Et si on leur disait qu’on l’avait repéré à des lieux de là, ils ne s’inquiétaient plus, et leurs réclamations perdaient leur fougue. Ils n’étaient plus directement menacés, tout allait bien. Tout allait bien tant que le mal frappait un autre que soi. Bientôt, on s’inquiéterait de qui reprendrait le commerce de Fortarôme. Et si les glaces étaient meilleures, qui serait là pour rappeler le triste sort du glacier ? Ces réflexions ne l’attristaient pas. Les gens étaient peureux et égoïstes, et ils dissimulaient leurs travers derrière des discours faux, pour sauver les apparences, la bonne conscience. Pas lui. Il refusait les faux semblants. Il méprisait les inquiétudes communes, et n’était pas assez stupide pour pleurer sur le sort d’un inconnu en se réclamant décidément trop sensible…

La chute d’une goutte interrompit le flux de ses pensées. Il avait bien trop traîné. La pluie allait le surprendre. Tant pis pour l’inconnu. Il devait lui dire qu’il fallait partir et… l’inviter à le suivre ? Non, il ne pouvait pas demander à un homme d’âge mûr de continuer à lui tenir compagnie. C’était dommage, il avait l’air intéressant, et il se condamnait à une heure d’ennui. Désespéré, il posa une main sur sa tête. Mais que pouvait-il sauver ?


- Ooooh non…
, gémit-il malgré lui.

Il devait enlever sa veste, le froid importait peu, la poser sur sa tête et courir jusqu’à une boutique susceptible de lui vendre un parapluie. Hélas, les premières gouttes avaient atteint ses cheveux. C’était fini. D’un naturel quelque peu crépu, ils allaient retrouver leurs ridicules ondulations et sans miroir, même avec une baguette, il aurait toutes les peines du monde à les lisser correctement. Cependant, la pluie s’arrêta vite… Il leva les yeux, surpris. Un large parapluie noir le couvrait. L’homme l’avait déployé pour lui. Béni soit-il ! C’était vraiment très aimable de sa part… Très étrange maintenant qu’il le réalisait. Il n’essayait même pas de se protéger, et il l’abritait, comme s’il était trop fragile pour affronter l’intempérie. Soudain, il se sentit dépendant de ce personnage qu’il ne connaissait même pas. C’était gênant. Sa fierté se froissa et son regard se durcit légèrement lorsqu’il lui signala qu’il pouvait attraper froid, en le vouvoyant qui plus est. Ce devait être un homme de bonne famille, encore un peu vieux jeu, et avec, il le nota enfin, l’allure de sa caste. Drôle de rencontre vraiment. Il n’était visiblement pas tombé sur n’importe qui, et ce constat le rassura. Malgré tout, il n’aimait pas qu’on le traitât avec ce qu’il estimait être de la condescendance. La proposition de l’homme retint sa colère. Il lui offrait une glace ? Sérieusement ? Pour prolonger leur discussion ? Etait-il très prudent de dire oui ? D’un autre côté, il n’avait rien de mieux à faire. C’était une offre à saisir. Et, étrangement, il n’avait pas envie de se séparer du sorcier si tôt. Considérant qu’il pouvait toujours s’en aller s’il lui déplaisant, il répondit :

- Pourquoi pas… Si vous connaissez un autre endroit. Et JE règlerai l’addition.


L’idée que sa plaisanterie précédente avait peut-être été interprétée comme une demande masquée lui était trop insupportable pour qu’il épargnât à son interlocuteur cette déclaration stupide et obstinée. Isaac tenait à rappeler, au cas où l’autre en douterait, qu’il n’avait pas besoin d’un inconnu pour payer ses consommations. Restait le problème du parapluie. Sur le même ton incisif, il reprit :

- Je crois que le parapluie est assez grand pour deux. Et comme j’imagine aussi que nous n’allons pas marcher à deux mètres l’un de l’autre, vous pouvez vous abriter aussi.
– et au cas où son compagnon lui prêterait de délicates attentions : - Maintenant s’il vous plait d’être trempé, il me semble que je n’ai pas l’air d’un manchot et que je peux le porter moi-même.

Oui, parce qu’il n’était certainement pas question de traverser l’allée avec un « porteur de parapluie ». Il aurait l’air trop ridicule. L’homme pouvait le suivre, rester avec lui, mais, en se pliant à ses conditions. D’une certaine façon, Isaac se protégeait toujours. Les adultes avaient trop souvent tendance à le considérer à travers le prisme de leur grand âge. Il posait d’emblée les règles.
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyVen 20 Mar - 10:29:46

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:44:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyDim 22 Mar - 19:18:07

L’homme ne répondait pas. Ses yeux se perdaient, s’abaissaient, se relevaient vers lui. Isaac se sentait plus observé qu’écouté. Le silence succéda à ses réflexions. Ainsi se terminait leur sinistre conversation, ils ne philosopheraient pas de longues heures sur l’état de l’humanité, ne s’appliqueraient pas à dénoncer tous les vices de leur espèce. Peu porté sur les débats sociologiques, qui ne servaient qu’à échauffer les esprits et ne donnaient jamais de résultats concrets, Isaac ne chercha pas à développer son propos. La conclusion touchait juste lui semblait-il, elle suffisait et son compagnon ne le suivait plus. Il était ailleurs, retenu par d’autres pensées. Mais à quoi pouvait-il bien songer en le détaillant de cette façon ? C’était assez troublant, il fallait l’avouer. Le jeune garçon savait que sa situation n’avait rien de très normal. Et les vieilles recommandations de ses parents lui revenaient vaguement, si un adulte te parle dans la rue, surtout ne le suit pas et sauve toi. Le danger se lisait-il dans le regard des inconnus ? Il ne se sentait pas menacé. Sa curiosité le poussait à croire qu’il ne risquait rien. Il fallait être complètement désaxé pour essayer d’enlever un enfant au milieu d’une allée bondée et étroitement surveillée par des aurores. L’homme avait l’air correct, cohérent bien que spécial, trop jeune, beau et charmant pour être vraiment méchant. Il était peut-être comme lui, désœuvré et intrigué. Ses vêtements dénotaient. Entre les capes sorcières, il grelotait sous une veste moldue. Etait-ce ce qui perturbait tant son interlocuteur ? Une allure anticonformiste, en désaccord avec ses idées conservatrices ? Isaac se demanda un instant s’il devait se préparer à recevoir une remarque désobligeante. Les gens pouvaient changer de visage du tout au tout lorsqu’ils s’apercevaient que leur interlocuteur incarnait quelque chose qu’ils rejetaient. Cependant, l’homme ne lui témoigna aucune hostilité, bien au contraire, s’abstenant de tout commentaire, il l’abrita sous son parapluie alors qu’il cherchait désespérément à se protéger de l’averse.

Il n’avait plus de prétexte pour s’éloigner. Tout concourait à prolonger la rencontre improbable d’un gamin de treize ans et d’un jeune adulte qui semblait sorti de nulle part tant il ressemblait peu aux quidams fades et pressés qui passaient derrière lui. Isaac hésitait encore à s’en réjouir. S’il avait voulu fuir cet homme, il l’aurait fait sans remords. Intraitable, sûr de lui, le Serpentard ne subissait jamais, il partait ou savourait. Il voulait connaître ce personnage davantage. Après tout, ce n’est pas tout les jours que l’on se retrouve à bavarder avec un inconnu devant la boutique d’un marchant assassiné par des mangemorts. Le comportement du sorcier attisait sa curiosité en renforçant sa méfiance. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’accordait pas avec la logique des conventions, il bousculait tout, s’adressait à lui, lui proposait une glace sans s’inquiéter de savoir s’il était accompagné. Ne se serait-il pas posé de sérieuses questions si ses parents avaient été à deux pas de là ? Le blond ne se donnait même pas des airs d’adulte responsable. Il l’invitait presque comme s’ils étaient du même âge, comme s’il n’y avait rien de plus normal. D’une certaine façon, ce naturel plaisait à Isaac. Avec une autre attitude, il aurait probablement trouvé l’homme agaçant au possible. Puisqu’il était seul, il pouvait fréquenter qui bon lui semblait. On ne l’obligeait pas, on ne le menaçait pas, alors, pour une petite heure, que risquait-il ? Son imprudence l’avait déjà menée sur le Chemin de Traverse, au fond, il aimait flirter avec le danger, avancer sans savoir ce qu’il allait trouver, c’était tellement plus excitant.

Son agressivité piquante dressait cependant ses défenses. Cet homme ne devait pas le prendre pour un pauvre gamin sans défenses, incapable de lui résister ou d’imposer son avis. Il avait de bonnes ressources. Et s’il acceptait de le suivre, c’était parce qu’il le voulait bien et non pour lui faire plaisir. Il le testait. Face à une réaction violente, les gens se dévoilaient souvent bien plus qu’ils ne le voulaient. Si l’inconnu perdait brutalement patience, au moins, il saurait à quoi s’en tenir. Mais le blond était décidément bien différent du commun des mortels. Il ne dit rien. Rien, m’entendez-vous ? Il sourit bêtement et lui offrit son parapluie. Isaac le prit, interdit. L’homme avait pris au pied de la lettre ce qui n’était qu’une odieuse provocation. Il ne s’offusqua de rien, ne chercha même pas à le reprendre lorsqu’il affirma qu’il règlerait l’addition. Une contrariété glacée parcourut le Serpentard. Pourquoi ne lui demandait-il pas de se calmer ? Pourquoi n’essayait-il pas de le raisonner en insistant pour payer à sa place ? C’était ainsi que les choses devaient se passer d’ordinaire. Allait-il vraiment laisser un enfant régler sa note ? Ses attaques, pourtant efficaces, lui faisaient défaut et se retournaient contre lui. Il était trop désemparé pour répliquer quoique ce soit. Et soudain, le sorcier annonça qu’il connaissait un bon endroit et partit d’un pas décidé.

Ce type était carrément louche. Il s’en allait et s’imaginait qu’il allait le suivre ? Il pouvait encore retourner chez Tissard et Brodette avec son parapluie, et oublier cette drôle d’aventure. Ce serait bien fait pour lui ! Mais ses jambes suivirent malgré lui le chemin que lui ouvrait l’imposant personnage. Il serait stupide de se sauver sans connaître la destination de l’homme. Et puis, son caractère était si étrange qu’il s’en voudrait d’avoir perdu une occasion d’en apprendre davantage. Les énigmes n’étaient-elles pas faites pour être résolues ? Il avança en trottinant à moitié. Cet imbécile ne pouvait-il pas ralentir et l’attendre ? Evidemment, Isaac ne songea pas à l’appeler, il était bien trop fier.
Le restaurant se trouvait au bout d’une petite rue. L’homme s’y arrêta et l’attendit enfin. D’humeur joueuse, ou capricieuse, le Serpentard ralentit sa cadence. Il se dirigea vers l’établissement avec une lenteur calculée. Puisque monsieur était patient, monsieur garderait la porte plus longtemps. La vengeance était douce, quoique puérile. Et l’adulte, à nouveau docile, poussa la porte lorsqu’il arriva à sa hauteur. Isaac ne lui accorda ni merci ni regard, il entra, referma son parapluie et le rendit à son compagnon.

- Gardez le je vous en prie.

Le cadre du restaurant était plutôt charmant. Isaac l’évalua d’un regard appréciateur. La clientèle était tranquille, plus distinguée qu’au chaudron baveur, la décoration portait la chaleur de l’orient, le raffinement d’un petit palais et les voiles, tendus entre les tables basses, protégeaient l’intimité des conversations. Il observa, non sans intérêt, les fumeurs de narguilé. Ses treize ans respiraient une entêtante odeur d’interdit. Très poli, l’homme lui laissa choisir la table, en l’examinant encore plus ostensiblement. Cette façon qu’il avait de le déshabiller du regard rappela au jeune garçon ses réserves. Qu’avait-il à la fin ? Et n’avait-il rien de mieux à faire qu’accompagner un gamin dans un bar ? Isaac haussa les épaules.

- M’en fiche… Là bas peut-être
– Il désigna une table isolée au fond de la salle. - il n’y a personne dans ce coin, ce sera mieux.

L’homme avait retiré sa veste, et Isaac, jugea ce moment opportun pour lui renvoyer son regard. Provoquant, il le jaugea froidement de bas en haut. Il semblait se demander s’il était digne de le fréquenter. Puis il se prit inconsciemment au jeu, le corps avait l’air bien fait sous sa chemise. Grand, bien bâti, élancé. Sur quel genre d’homme était-il donc tombé ? La même question, éternelle, revenait. Cette histoire ressemblait de plus en plus à une scène de film.
Il fut tiré de ses supputations lorsqu’il l’aida à retirer sa veste. Ce genre d’attention avait le don de l’irriter prodigieusement. Il en oublia jusqu’au vouvoiement.


- Tu fais quoi là ?
demanda-t-il en se crispant. Porteur, portier, et maintenant tu me déshabille ? Si j’avais voulu un majordome je l’aurais mis sur ma liste de Noël.

Et il tira d’un geste brutal sur sa veste en lançant un regard plein de défi à « l’homme à tout faire ». La veste était aussi cintrée que le reste de ses vêtements. Il portait un pull en coton léger, noir, donc le col, faussement déchiré s’ouvrait sur un tissu à rayures noires et roses. Sa peau, hâlée par le soleil de Floride le rendait aussi familier au décor qu'il l'était quelques heures plus tôt dans les rues londoniennes. Comme si sa colère n’avait jamais existée, il ajouta, un sourire plus encourageant sur les lèvres.


- J’aime bien cet endroit ! On y va alors ?


Il alla d’un pas léger s’installer à genoux sur un coussin. L’ambiance confinée de l’établissement le mettait plus à l’aise. Il regarda l’homme s’installer, en songeant qu’ils formaient un drôle de duo. Que dirait la serveuse si elle savait qu’ils ne se connaissaient même pas ? Soudain, cette idée ne l’inquiétait plus et l’amusait follement.
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyVen 27 Mar - 9:56:43

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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyVen 27 Mar - 16:38:11

De la galanterie disait-il ? Isaac vrilla sur lui un regard méprisant. Les règles de courtoisie l’avaient toujours agacé. Il avait presque l’impression d’entendre ses parents. Lorsqu’il sortait avec eux, il fallait se comporter comme un petit garçon bien élevé, suivre l’exemple du petit Charles, de l’adorable Ann-Elisabeth, rester sage, garder la table, ne pas couper la parole aux adultes, s’habiller correctement, faire honneur à son rang. Opposé par nature à tout ce qui l’enfermait dans un segment trop limité, il aimait se moquer des attitudes compassées. L’habitude lui était venue très tôt, au grand dam de ses malheureux géniteurs. Les enfants modèles étaient des créatures de la pire espèce, des esprits étriqués, prétentieux, coincés, et il était devenu leur pire cauchemar. Il ne se passait pas un repas sans que le fils parfait, blond et si beau dans son petit pull qui laissait entrevoir le col de sa chemise à rayure, ne sorte de sa chambre en pleures, ou ne se fasse disputer malgré ses plaintifs « Mais c’est pas moi c’est Isaac qui a dit que… » Oui, il était insupportable, intenable, trop épris de liberté pour ne pas en devenir mauvais. Son compagnon pouvait garder sa galanterie stupide. Il n’avait pas besoin d’une démonstration, même si l’attention rendait le blond plus attirant. Isaac avait le reproche facile. Farouche, il montrait une résistance systématique aux personnes qui semblaient prêtes à le séduire. Elles l’irritaient davantage et, pourtant, rien n’était plus plaisant que de trouver maints prétextes à s’emporter contre elles. Si le bel inconnu s’était comporté comme un rustre, vous pouvez être certain qu’il l’aurait abandonné au milieu du salon de thé. Il aimait devenir le sens de toutes les attentions. Ce statut lui donnait une petite position de supériorité à laquelle il était doux de céder.

Et l’homme ne perdait pas patience, loin de là. Souriant, tranquille, il le retrouva à sa table. Etait-il d’un caractère un peu masochiste ? Du genre à aimer se faire traiter de tous les noms par un gamin de treize ans ? Isaac s’en souciait fort peu. Il était ravi de voir le bel inconnu continuer son petit jeu, et en redemander. D’ordinaire, les adultes le remettaient vite à sa place, et il prenait un malin plaisir à les tourner en ridicule. Là, le rapport était très différent. C’était comme si son compagnon se retenait de le froisser pour profiter de lui. Le Serpentard aimait croire qu’il ne devait cette réaction qu’à la singularité de son caractère. La plupart des gens ne savaient pas comment amorcer des conversations dans la rue. Ils en restaient aux banalités, et n’avaient que les grâces d’un visage bien fait pour eux. Mais lui, il savait surprendre, décourager en général. Cela permettait une meilleure sélection, n’avait-il pas déniché un somptueux garçon ? Il le réalisait de mieux en mieux en examinant le blond. Il ressemblait à ces hommes piégés sur du papier glacé dont on peinait à croire l’existence. Car s’ils existaient, n’attitreraient-ils pas tous les regards sur eux ? Pourraient-ils se fondre dans la foule ? On ne les voyait jamais. Ils vivaient quelque part, pareils aux dieux, perdus sur un mont olympe inaccessible. Et l’homme lui donnait cette étrange impression. Etait-ce son âge qui, surpris de partager la table d’un trentenaire, sublimait la maturité de son visage ? L’illusion était fréquente. Il n’avait pas envie de s’en détacher, juste de profiter, un instant, du portrait qu’on lui offrait.


- Tant mieux oui, si vous m’aviez conduit dans une taverne miteuse, croyez bien que je serai resté sur le seuil
, répliqua-t-il avec un petit sourire alors que la serveuse s’approchait.

Isaac n’avait jamais compris pourquoi le Chaudron Baveur tenait une si bonne réputation. L’auberge était sordide, sombre, peuplée de sorciers décatis, qui empestaient, déliraient seuls dans leur coin, et d’ivrognes à moitié renversés sur leurs chaises. Il trouvait très incommode de devoir traverser ce lieu corrompu avant d’atteindre le Chemin de Traverse. Hélas, la grande majorité de la communauté ne partageait pas son avis. La plèbe aimait la vulgarité, les lieux grossiers, peu distingués où l’on pouvait parler bruyamment et se saouler à volonté. Là n’était pas l’univers d’Isaac. Il lui fallait des établissements propres, raffinés, savamment décorés et, par-dessus tout, bien fréquentés. Au Voile, sa nouvelle rencontre avait des airs de grand habitué. Il ne cherchait donc pas seulement à l’impressionner. Ce bar pouvait-il parler à sa place ? Lui dire quel genre d’homme il était ? L’ambiance orientale contrastait, semblait-il, avec ses origines. Ses traits, son allure n’étaient pas très anglais. Il se le peignait plus aisément sur une terre nordique. Trouvait-il ici une part d’exotisme ? Isaac de son côté n’était pas très dépaysé. Les voyages du côté de la méditerranée orientale étaient fréquents avec ses grands-parents et il adorait partir avec eux, explorer des domaines historique avec un grand-père dont les recherche se concentraient essentiellement sur cette partie du monde et vivre quelques semaines le quotidien de ses lointains cousins israéliens. Ses parents le rejoignaient parfois, puis profitaient du déplacement pour se reposer sur la terrasse d’un palace en Tunisie. Il gardait toujours d’excellents souvenirs de ces séjours. Ses grands-parents lui avaient si bien transmis leur héritage, largement mieux que son père, que l’Israël était comme un deuxième pays.


- Une glace au miel pour moi
, dit-il en jetant un regard distrait à la carte.

Il savait d’avance ce qu’il voulait. Le lieu lui avait donné quelques envies plus orientales et les avait très vite ciblées sur le menu. La servante les observait d’un air quelque peu suspicieux. Apparemment, son compagnon n’avait pas l’habitude d’amener des jeunes garçons ici et rien ne pouvait laisser croire qu’ils étaient de la même famille. Isaac lui renvoya un sourire frôlant l’insolence. Son hésitation le confortait dans l’idée qu’il vivait une aventure particulière. Et tout l’engageait à la poursuivre.
Son compagnon se mit à fumer une drôle de cigarette noire qui dégageait un parfum plutôt agréable, rien à voir en tout cas avec le tabac qui, habituellement provoquait des toux désagréable et incontrôlées. Plusieurs effluves embaumaient l’atmosphère d’ailleurs. Il devenait tentant de les goûter. Mais la question des présentations arriva enfin, et l’homme l’invita à commencer. Le Serpentard l’observa, défiant. Il aurait pu dire son nom et lui retourner la question. Il s’agissait de la logique habituelle. Rompu à ces pratiques, Isaac ne passa pas à côté de la ruse. S’il n’avait rien demandé, c’était bien parce qu’il attendait que son interlocuteur prenne les devants le premier. Et voilà qu’il le contrariait. Son expression changea doucement. Il ne s’emporta pas cette fois. Plus fin, il répondit d’une voix doucereuse :


- Et pourquoi ne commenceriez-vous pas ? Mais puisque la parole m’est donnée, nous allons procéder de cette façon. Je vais vous dire mon prénom, et, ensuite, avant de poursuivre, j’aurai droit à une présentation plus complète de votre part…
- Et, sans attendre le moindre signe d’assentiment : - Je m’appelle Isaac.

A présent, l’homme devait décliner son identité d’une façon convaincante, il ne lui laissait pas le choix, à moins qu’il ne le piégeât à nouveau. Le regard droit, pétillant, il tendit une main à son vis-à-vis.
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyLun 30 Mar - 20:47:39

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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyJeu 2 Avr - 19:53:39

La cigarette noire brûlait, des arabesques de fumée s’élevait, la cendre tombait, la main ne bougeait pas. Les lèvres, immobiles, ne réclamaient plus la saveur du tabac. L’homme était ailleurs. Son regard, fixé sur lui, se perdait dans le vague. Il semblait crispé, contrarié par une réflexion qui lui échappait. Isaac l’observait avec curiosité. Ce personnage avait, lui semblait-il, des moments d’absence fréquents. Tout à coup, ses pensées l’arrachaient à la réalité, il se détachait du monde et revenait avec un sourire radieux, l’air de rien, comme si le temps avait été suspendu avec lui. Son attitude l’intriguait beaucoup. L’esprit alerte du Serpentard ne partait jamais à la dérive. Il veillait, attentif, s’étonnait que l’on pût déconnecter aussi facilement avec un inconnu. Deux conversations se jouaient à leur table, celle qu’ils échangeaient, et celle qui se murmurait à l’oreille du blond. Isaac lui trouvait un visage plus fermé, mais il ne s’en soucia pas. Les tourments passagers de son compagnon ne le regardaient pas. Il s’attardait rarement sur les phénomènes qui lui échappaient. A chacun ses bizarreries. Elles avaient leur charme tant qu’elles ne troublaient pas le dialogue. Ainsi, la colère contenue de l’homme fut balayée par ses mots. L’adresse espiègle et provocante de ses tournures rendit ses grâces à l’inconnu. Il ne se froissa pas, accepta sa main, et lui accorda la victoire. On devinait sa surprise. Un piège inattendu s’était refermé sur sa belle assurance. Face au Serpentard, rien n’était gagné d’avance. Isaac aimait trop avoir le dernier mot pour ne pas se glisser systématiquement à travers les mailles des filets qu’on lui tendait. La fragilité de sa main goûta la poigne solide de son bel interlocuteur. Ce contact, plus franc, les unissait. L’alliance était scellée et le vert et argent gardait une position de supériorité. Son regard billait d’une lueur joyeuse. L’homme suivrait ses règles.

Il s’appelait Grim. Quel drôle de nom. Un léger froncement de sourcils signifia la nouveauté du patronyme. Il lui évoquait des contes allemands du XIXe siècle, les pays de l’Europe de l’Est qui se dessinaient sur les traits de l’inconnu. La suite de ses propos le retint cependant davantage. Enfant de moldus, il n’avait encore jamais discuté avec des employés du ministère de la magie, et celui-ci lui apprenait qu’il faisait de la recherche au département des mystères. Il ne précisa pas l’objet de ses études. Les gens qui travaillaient dans ce domaine étaient tenus au secret, et la communauté sorcière les connaissait sous le nom de langues de plomb. Isaac avait entendu parler du fameux département l’année dernière. Potter et ses amis avait, selon les journaux, combattu les mangemorts échappés d’Azkaban là-bas et brisé une série de prophéties. Ces lieux devaient contenir des manifestations magiques absolument fabuleuses, et de belles intrigues d’Etat. C’était plutôt cool, selon le langage du Serpentard. Il était bien dommage que son compagnon ne puisse parler de sa profession. Cela changeait, hélas, des petits vendeurs qui s’attachaient à toutes les anecdotes inutiles qui coloraient la banalité de leur quotidien. Avec espoir, Isaac attendait une information confidentielle lorsque la serveuse apporta leur commande. La glace du dénommé Grim avait un aspect étrange. Un coulis orange recouvrait les sorbets et un liquide translucide – de l’alcool sans doute – les baignait. Etrangement, cela ne le surpris pas, il aurait été déçu si son étrange rencontre s’était contentée d’une recette trop classique.

Isaac prit sa coupe du bout des doigts. Alors que Grim avait consommé sa première cuillère (Cuillère !), il retournait la sienne dans sa bouche pour laisser fondre son contenu sur sa langue. Le sucre chatouillait son palais et l’homme blond achevait sa présentation en ajoutant qu’il était russe – vodka à l’appui -, qu’il avait également travaillé à l’hôpital sorcier, et, surtout, que la suite ne serait pas dévoilée. L’inconnu se montrait bien avare en détails. Le mystère l’enveloppait, mais son métier et ses origines ne pouvaient qu’attiser son intérêt. Il le séduisait et le frustrait. La distance qui les séparait s’élargissait, et son tour était arrivé. Isaac suçota pensivement une deuxième cuillère.


- Vous avez l’air d’aimer les mystères Grim…
, dit-il en lui renvoyant son retard pénétrant. Je ne sais pas si je devrais vous en dire plus… - Il porta une troisième cuillère à sa bouche. - Mais puisque je l’ai promis… - Un éclat malicieux perça son regard. - Alors sachez que vous ne vous trouvez pas devant un simple étudiant. Approchez… - Il allongea doucement sur buste sur la table basse et poursuivit sur le ton de la confidence. - Ne le criez pas sur tous les toits car je tiens à garder mon anonymat, mais voilà… je suis le préfet de Serpentard.

Il se retira avec un clin d’œil. Son registre avait encore changé. D’humeur moqueuse, il prenait une gentille revanche sur tous les mystères que venait de lui faire son interlocuteur. Il avait agit sans réfléchir, sous le coup de l’inspiration. Certaines choses ne s’expliquaient pas, comme le fait que l’on se sente soudain libre de plaisanter avec une personne tout juste rencontrée. Plus sérieux, il compléta avec d’autres éléments.


- Je vis à Londres, ce qui me facilite l’accès au Chemin de Traverse d’un pauvre né-moldu comme moi pendant les vacances et, en fait, je n’ai jamais changé de ville.


La prudence ne l’incitait pas à cacher ses origines moldues. Il les avait incidemment glissées dans sa phrase pour prouver qu’il n’avait pas peur d’aborder le sujet, et montrer qu’il ne craignait pas les menaces du Lord. Quoiqu’il arrive, il refusait de cacher son appartenance à l’autre monde.


- Et vous, vous êtes en Angleterre depuis longtemps ?
demanda-t-il subitement. Parce que vous n’avez pas vraiment d’accent… Rien à voir avec ma grand-mère qui a pourtant quitté l’Israël depuis plus de quarante ans.

Le souvenir de l’anglais parfois haché de sa grand-mère lui arracha un petit rire. Il n’était pas très fort, mais certains réflexes de langue ne seraient jamais corrigés.
Les mots lui venaient plus facilement, et, dans sa lancée, il se rappela d’un point qui commençait à l’ennuyer.


- Ah et, ce n’est pas la peine de me vouvoyer, j’ai l’impression de prendre un an de plus à chaque fois !


Si le vouvoiement l’avait amusé au début, il commençait à lui peser. A treize ans, à moins d’être une espèce de noble attardé, personne n’avait envie de subir cette formule guindée. Elle était réservée à un autre âge, celui des adultes et il ne comprenait pas pourquoi Grim y tenait tant. Par souci d’égalité ? Par jeu ? A cause d’une éducation sorcière attachée aux principes d’un autre temps ? Tout en laissant vagabonder ses interrogations, il poursuivit sa dégustation.
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptySam 4 Avr - 20:23:59

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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyDim 5 Avr - 19:26:00

Oui, il parlait beaucoup tout à coup, plus libre, plus détaché. Isaac avait obtenu ce qu’il désirait et rien ne semblait retenir ses mots. Il glissait subtilement les informations dans ses phrases. Grim tenait déjà un bon portrait, il connaissait ses origines, sa ville, sa maison et son statut à l’école. Beaucoup d’autres précisions pouvaient encore être apportées, mais, s’il dévoilait tout trop vite, l’échange perdrait son charme. L’homme se montrait laconique, il lui renvoyait la pareille sans oublier de lui donner quelques pistes à explorer, à noter. Pour une fois, il espérait de nouvelles questions, n’en craignait aucune, comme si rien dans la bouche de l’inconnu ne pouvait lui paraître déplacé ou indiscret. Il avait envie qu’il le connaisse. Le dialogue entamé, à l’abri de ses pointes d’agressivités, le mettait de bonne humeur. L’ambiance intimiste et chaleureuse du lieu y était-elle pour quelque chose ? S’était-il trouvé trop longtemps seul pendant ces vacances ? Il parlait peu avec ses parents, ses amis d’antan ne l’appelaient plus, il jouait parfois avec ses voisins mais la console limitait les échanges. Tour à tour devant la télévision ou les game boy à côté d’une pile de cartouches, ils n’interrompaient les musiques entêtantes de leurs parties qu’en cas d’utilité extrême « Comment j’ouvre cette porte déjà ? » « t’aurais pas des piles ? » « passe moi les chips », de victoire « Level up ! » « Regarde comment j’ai tout déchiré ! » ou de défaite « … » « Ah tu vois je t’avais bien dit que c’était trop dur » « … La ferme ! ». Ils pratiquaient leur distraction commune ensemble afin de se sentir moins seul, rien de plus. Les discussions sérieuses lui manquaient. Toujours dans la confrontation, Isaac instaurait des joutes verbales ou se complaisait dans les sujets superficiels. A Poudlard, ses amis étaient avant tout des complices. Ils se moquaient des autres, commentaient l’actualité people et préparaient leurs prochains mauvais coups. Ils ne parlaient jamais d’eux et, au fond, le jeune garçon n’avait aucune envie de s’attarder sur les soucis de leur existence. De la même façon, on ne s’intéressait pas directement à lui, et il gardait cette image de Serpentard acerbe et inaccessible. Avec Grim, la relation était différente. Le russe, pour une obscure raison, cherchait à en apprendre davantage. Il s’intéressait à lui, à son naturel. Cette attitude le mettait dans de meilleures disposition, lui donnait envie de plaire. Il avait le sentiment d’être entendu, de pouvoir discuter de choses et d’autres sans l’agacer.

Il se disait aussi qu’il pouvait écouter l’homme sans songer un seul instant à lui demander de se taire. C’était étrange, d’habitude, les histoires des gens lui pesaient très vite. Il les écoutait d’une oreille et n’approuvait que pour changer de thème. Les réponses trop concises de son interlocuteur n’y étaient pas étrangères. Il ne lui laissait pas le temps de se lasser, et maintenait assez de mystère pour attiser sa curiosité au lieu de provoquer son rejet. Nul doute que s’il avait décrit sa vie avec moult détails, le Serpentard l’aurait violemment rabroué. La tentation aurait été trop forte. Mais là, les questions lui brûlaient la langue. Il attendait les récits du ministère de la magie, un voyage culturel au pays de la Place Rouge – qu’il n’avait par ailleurs jamais visité – et rien ne venait. Grim se contenta d’une réponse stricte, il était en Grande-Bretagne depuis huit ans, rien de plus. Isaac terminait sa glace sans se presser. Elle commençait doucement à fondre sur les côtés. La révélation sur ses origines moldues n’avaient pas refroidit son compagnon. Il l’avait observé attentivement à ce moment là, et ce visage avait gardé une parfaite impassibilité. Isaac avait toujours besoin de vérifier si, d’une manière ou d’une autre, ses interlocuteurs rejetaient ce qu’il était. Il fallait l’accepter tout entier ou l’éviter. A chaque fois, il se préparait à riposter, comme un petit animal qui, sur la défensive, hésite à mordre ou accepter la main qui se tend vers lui. Comme rassuré, il avait pris une nouvelle cuillère et esquissé un sourire ravi en notant que la mère du russe était à Serpentard. C’était un peu idiot mais, lorsqu’on avait vécu à Poudlard, on accordait une sympathie spontanée à ceux qui avaient menés leurs études sous vos couleurs. Un parent vert et argent, voilà qui était très bien !


- C’est la maison des champions
, dit-il fièrement.

Grim souriait également, comme si l’évocation de sa mère lui rappelait de bons souvenirs. Ses parents, quoique moldus, l’avaient félicités de sa répartition. Ils étaient tout à fait capables de comprendre la signification de ce blason. Tous deux auraient été des Serpentard en puissance s’ils avaient été sorciers, sa mère en particulier justement.
Puis, l’homme lui demanda de lui parler de Poudlard. Il n’était peut être pas très bien placé pour répondre à sa question, de par ses origines et le peu d’intérêt qu’il accordait aux écoles de magie étrangères mais il s’exécuta. Cette école avait tout de même changé sa vie.

- C’est bien. Pour moi, Poudlard est tout sauf une école ordinaire, puisqu’on y étudie la magie. Alors je trouve ce lieu assez exceptionnel, rien à voir avec le collège privé de coincés dans lequel mes parents voulaient m’envoyer en internat en prétextant que ça me ferait travailler plus sérieusement. – Il soupira en roulant des yeux. - Maintenant, comme sorcier ou non, les comportements ne changent pas, ça reste une école oui, avec ses cours, ses profs frigides ou cinglés, ses rumeurs de couloir, ses rivalités entre élèves… Je crois que c’est surtout la renommée de son directeur qui fait beaucoup parler de l’école, et puis ce système de maisons, qui oppose violemment les élèves. Nous sommes toujours en guerre libre mais, c’est assez marrant, ça ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer… - Il se tut un instant et repris, pensif. - D’ailleurs, cette ambiance me manque. Je ne sais plus quoi faire quand je suis chez moi, c’est pour ça que je suis venu ici…

Il termina sa glace et la posa sur la table, comme pour signifier la fin de ses explications. Se rappelant des propos de Grim, il ajouta sur le ton de la conversation :


- Je n’aurai jamais pu rester avec mes parents tout le temps. Et je trouve même mieux qu’ils ne puissent pas se mêler de mes études en fait.


Ses parents lui avaient appris à ne jamais trop compter sur eux. Ils s’occupaient de leurs affaires chacun dans leur coin. Bien sûr, il leur arrivait de sévir lorsqu’il rentrait de l’école, jetait son sac à dos dans le couloir et repartait en courant dans les escaliers avec ses amis mais rien de plus. Il tenait à son indépendance, à sa vie privée, à des kilomètres de celle de ses géniteurs, à sa petite communauté. Ses amis n’étaient pas les enfants des connaissances de ses parents, et le lieu où il entamait son adolescente leur était totalement inconnu. A début, cette absence de repères avait été difficile, mais, finalement, cela lui convenait à merveille.


- Et je vous renvoie la question… Le ministère, c'est comment ? A moins que vous n'ayez une autre histoire à me raconter...
, dit-il avec un sourire espiègle.

La question était encore plus vaste, mais, c’était précisément ce qui lui plaisait. Il voulait voir comment Grim lui présenterait les choses, ce dont il déciderait de lui parler. Isaac connaissait assez bien le milieu politique moldu pour donner du sens à ses paroles. Cependant, si l'homme choisissait la deuxième option, il aurait peut-être droit à quelque chose de plus révélateur. Dans tous les cas, il voulait le faire parler, et son regard, intensément fixé dans le sien lui demandait de le surprendre.


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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyLun 6 Avr - 14:01:57

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:46:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyMar 7 Avr - 18:46:54

La discussion filait, paisible. Il parlait, sans arrière pensée, sans se demander un seul instant où les mots pouvaient les mener. Seul comptait l’instant, la surprise de l’inconnu, le plaisir de se familiariser avec une nouvelle personne. Isaac ne croyait pas que cette rencontre en donnerait d’autres. A la sortie du lieu, l’âge, leurs mondes, les sépareraient. Alors il voulait en profiter au maximum, n’osait pas regarder l’heure de peur de la voir tourner trop vite. Sa glace se terminait, dehors, l’averse battait toujours le pavé, les silhouettes sombres, enveloppées de capes, passaient devant les vitres en courant. Il était bien ici, les jambes repliées sur de tendres coussins, l’esprit porté par les conversations murmurées, les effluves de fumées, les yeux rivés sur le bel homme blond qui s’ouvrait toujours un peu plus à lui, d’une voix chaude et mesurée. Il regrettait qu’il n’ait pas gardé un petit accent slave au fond. Ç’aurait pu être agréable. Sa parenthèse sur Poudlard l’avait transporté entre les murs du château où toutes les intrigues restaient en suspend. La prochaine rentrée serait particulière. Quelque chose avait définitivement changé en lui. L’aventure avec Précieuse s’était achevée avec l’année, il affrontait janvier dans une nouvelle peau. Son regard, ouvert, assumé, appréciait le visage de son compagnon. Aucun sentiment de gêne ne pouvait l’en détourner, puisqu’il se laissait contempler et devait disparaître. De sa tirade, Grim retint le passage sur la rivalité des élèves. A l’école, tous les coups étaient permis. La magie autorisait les pires sournoiseries. Personne n’était à l’abri d’un mauvais sort et les « cas désespérés » avaient intérêt à s’affirmer s’ils ne voulaient pas devenir cobayes professionnels. Les élèves inventifs aimaient créer, lancer des modes dignes de rendre la vie impossible à tous les souffre-douleur. Le chemin des cours était semé d’embûches. Il fallait se faire discret, devenir un étudiant quelconque, ou apprendre à se défendre et à attaquer. Une sélection naturelle se faisait. Isaac aimait beaucoup cette ambiance. Rien n’était gagné d’avance, la moindre maladresse risquait de mettre à mal votre réputation. C’était une lutte de tous les instants, terriblement excitante. Il n’était pas étonnant qu’il ne supportât plus le calme des vacances et la vie en appartement après une telle existence. D’un sourire en coin, il approuva son interlocuteur. Son avis semblait tranché, élitiste, bien qu’il prît soin de modérer son propos. Mais il n’était pas nécessaire d’invoquer la délicatesse avec lui. Il partageait cette opinion, elle avait formé sa philosophie. Il était né pour affronter la vie, non pour la subir, comme le diraient les plus faibles en se réclamant dépressifs et romantiques.

C’était à l’école qu’il avait tout appris. Les enfants ne se pardonnaient rien, surtout dans les hautes sphères de la société. Les primaires bien fréquentées lui avaient donné un avant-goût de ce qui l’attendrait. Ceux qui préféraient étudier chez eux, avait toujours attiré son mépris. N’était-il pas malsain de s’accrocher ainsi à ses parents ? Ou de refuser le contact avec les autres, de fuir la réalité humaine ? Des élèves de grandes familles sorcière quittaient parfois Poudlard. Ils avaient toujours de bonnes excuses, pleines de condescendance, pour se justifier et désavouer leur échec. Mais Grim ne semblait pas avoir été formé dans ce moule. Il parlait de ses parents avec respect, au passé, ce qui signifiait sans doute qu’ils étaient morts. Isaac ne s’en étonnait pas. Il lui semblait qu’après vingt ans il était normal et peu dramatique de perdre ses géniteurs. Ne s’en remettait-on pas mieux lorsqu’on était adulte ? D’ailleurs, dire que ces derniers le traitaient en adulte était assez étrange. Il n’était pas certain de comprendre ce que cela signifiait. Qu’ils lui laissaient une parfaite liberté peut-être. De ce côté, le Serpentard n’avait pas à se plaindre de ses parents. On ne lui avait jamais posé beaucoup d’interdits, et, comme il enfreignait le peu, les rares punitions s’étaient espacées pour disparaître complètement. M et Mrs Deniel lui faisaient confiance parce que ça les arrangeait. Ils n’avaient pas beaucoup de temps à lui consacrer la semaine, et il rendait folles toutes les nourrices. Comme aucune autorité ne le domptait, les clefs de la maison lui avaient été confiées très tôt. Au lieu de chercher à le comprendre, ses parents avaient cédé, et ils continuaient. Cela lui allait très bien, il avait du mal à s’imaginer plus proche d’eux. Cela lui aurait-il plu ? Il se le demandait parfois, sans trop s’attarder. Il avait la complicité de son grand-père. Ça lui suffisait.

- Possible…
, dit-il, pensif. Chez moi, on s’est toujours croisé, alors pas de raison que ça change.

Il haussa les épaules avec indifférence. Pris de remords, ses parents profitaient souvent des vacances pour s’intéresser miraculeusement à lui, et jouer à la famille unie. C’était écœurant. Il les voyait de loin, s’approcher de lui d’un pas timide avec leurs « Alors tu écris à une amie de ton école ? », « Ton nouveau jeu avance bien ? ». En somme, toutes les questions susceptibles de l’irriter étaient au rendez-vous. Il aimait ses parents, surtout lorsqu’ils lui fichaient la paix.
Grim sortit sa propre boisson. Que contenait-elle ? Il n’en savait rien mais cela lui rappela que sa glace lui avait donné soif. Collant sa langue contre son palais, il prêta une grande attention à la réponse du blond. Il se plaignait des dégâts causés au département des mystères par la bande de Potter, mais aussi par les mangemorts non ? Une lutte sévère s’était déroulée là bas, et Dumbledore en personne avait dû intervenir. C’était à cause de cet évènement que le retour du Lord était devenu officiel et que le Chemin de Traverse était aussi sinistre. Les sourcils d’Isaac se froncèrent doucement. Le russe avait l’air d’évoluer dans un autre monde. Une actualité tragique prenait sous ses mots l’aspect d’un saccage grossier. Seules les découvertes magiques comptaient sur lui. Elles semblaient passionnantes en effet, mais ne dissipèrent pas son trouble. Son ton ne lui plaisait pas beaucoup. C’était son avenir, et celui de tous les nés-moldus qui était en train de se jouer ! Les expériences pouvaient bien attendre ! Il brûlait d’envie de le lui crier. Une pointe d’hostilité transperça son regard sombre, mais il se retint. S’il s’emportait, l’entrevue risquait de s’achever tristement. Ce serait dommage. Il ne voulait pas tout faire rater maintenant, alors que l’homme se montrait plus disert. La suite le retint. Son travail le passionnait, on le sentait. Il était un peu comme son grand-père, coupé du monde par les secrets du passé. Une personne qui consacrait sa vie à un sujet n’avait pas les mêmes priorités que le commun des mortels. Il fallait l’accepter. Ce n’était pas forcément difficile, elles se rattrapaient en vous transmettant une partie de leur enthousiasme. Isaac était ravi de trouver ce genre de caractère à Grim. Il était animé de ce feu qui prévient la lassitude. Plus détendu, il lui rendit son sourire, puis, comme le russe lui demanda de lui rendre la pareille, il poussa un petit sourire en agitant sa main dans le vide.


- Oh ! Rien de très intello… Ma vie est un véritable champ de bataille, j’ai besoin d’ennemis, penser tout le temps stratégie ça m’occupe…
- Il se tut et réfléchit. Il connaissait la suite mais hésitait à la dire. Ne serait-ce pas ridicule pour un garçon ? Face à un homme qui avait un si bon niveau d’études ? - Et j’aime bien la mode aussi. J’apprends tout seul, je fais mes patrons moi-même, un jour je serai célèbre qui sais. – Il lui décocha un petit sourire. - Je ne sais pas pourquoi, les vêtements m’ont toujours attirés. Une personne peut être vraiment métamorphosée quand on arrive à lui donner du style. Je relooke parfois des amis à l’école pour des soirées, mais lorsqu’elles sont terminées, ils redeviennent quelconques. – Il leva les mains au ciel d’un geste souple et rapide. - Comme s’ils ne méritaient pas de rayonner plus longtemps. C’est incompréhensible non ? Bon après, il y a toujours les horreurs pour qui on ne peut rien faire, genre la fille derrière là, on dirait qu’elle a été moulée dans une amphore…

Il ricana mais se reprit très vite. Son compagnon avait prouvé qu’il appréciait son naturel, mais Isaac trouvait celui-ci trop compromettant. Il se dévoilait davantage en abordant son sujet préféré, et ça le dérangeait un peu.
Son regard s’égara sur les tables. Il s’évada vers les fumeurs de narguilé. Ses parents ne l’auraient jamais emmené dans un endroit où l’on pouvait consommer ce genre de substance. Il serait idiot de ne pas en profiter. Puisque ce n’était soit disant pas de son âge, il mourrait d’envie d’essayer, de voir si les effets étaient aussi incroyables qu’on le prétendait. Ses prunelles brûlaient d’une flamme nouvelle lorsqu’il les reposa sur Grim.


- Ah il y a une autre chose… J’aime contourner ce qui est interdit, me lancer toujours de nouveaux défis… L’ennui, c’est que pour le prochain, je vais avoir besoin de votre aide, je ne suis pas certain qu’on accepterait de m’apporter le narguilé si je le demandais…

Il eut une petite moue ennuyée. Un silence passa. Et, comme s’il n’avait pas osé formuler clairement sa demande, il lança finalement :

- Alors… Qu’en dites-vous ?

Un sourire complice arqua ses lèvres. Le blond n’avait pas l’air de prendre son âge en considération. Il l’avait traité d’égal à égal jusqu’à présent et le jeune garçon comptait sur ces observations pour obtenir ce qu’il désirait. N’était-ce pas lui qui, après tout, l’avait attiré dans ce lieu de tentations ?
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyLun 20 Avr - 19:48:30

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:47:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyMer 22 Avr - 15:38:39

Dire que la femme derrière n’était pas très bien faite était un euphémisme inutile. Ses cuisses énormes, serrées dans une espèce de tailleur couvert de pièces d’or, écrasaient les coussins colorés. Plus généreuses des hanches que de la poitrine, elle ressemblait à un tube enguirlandé de bijoux rouillés. Des bracelets de pacotille teintaient à ses poignets. Les articles de premier prix recouvraient, sans succès, la mollesse de sa chair. Isaac la détaillait en relevant une narine dédaigneuse. Sa coiffure douteuse lui donnait l’air de s’être prise un éclair sur la tête. Elle ressemblait à une sorte de lion défrisé, teinté au henné. Ses lèvres se pincèrent doucement. Si Lou avait été là, le personnage aurait déclenché un violent fou rire. Il était un peu frustré de retenir ses critiques, mais Grim ne le suivait plus du tout. L’homme l’approuvait du bout des lèvres. Il n’avait pas l’air très à l’aise sur ce sujet. Ne lui arrivait-il donc jamais de se moquer des gens ? Leur perplexité s’entrechoqua. Isaac comprenait mal que l’on puisse se passer de ce plaisir. Il lui semblait que les gens ridicules n’existaient que pour l’amuser. Or, l’hésitation de son compagnon lui passa l’envie de sourire. Etait-il allé trop loin ? Soudain, il craignît de s’être glissé dans la peau d’un gamin écervelé. La conversation s’interrompit brutalement. Le russe n’avait pas saisi son registre. Déconcerté, il essaya sans succès de raccommoder ses propos. La mode le laissait insensible, il ne la comprenait pas, se fichait de l’apparence de la clientèle du bar. Son regard n’était pas, comme celui d’Isaac, à l’affut du moindre petit défaut physique ou, prêt à apprécier l’originalité d’un style et la grâce d’une allure. Cette différence de valeurs devait-elle les séparer ? Oh, il pouvait parler d’autre chose s’il le fallait. Son univers ne tournait pas seulement autour de l’apparence. Il en avait trop dit. D’ordinaire, il gardait ses aspirations pour lui. Elles étaient trop controversées

Grim lui accorda un sourire rassurant. Il n’était pas froissé mais Isaac préféra évincer le sujet. Il n’était pas là pour imposer ses goûts, parler seul d’un avenir qui l’enchantait et commenter la nouvelle collection printemps/été. Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas, il ne voulait pas ennuyer son interlocuteur. Le chemin emprunté ne lui convenait pas. Il le changea, profita de cet instant de creux et d’embarras pour obtenir un narguilé. Ce n’était pas la première fois qu’il approchait ces longs objets surmontés de charbons brûlants. On en rencontrait plus facilement en Israël qu’en Angleterre mais ses parents lui avaient toujours empêché d’y toucher. Il se souvenait très bien d’un jour où sa mère lui avait arraché le bout des mains. Son grand-père le lui avait tendu en lui assurant que ce n’était pas fort. Mrs Deniel était hors d’elle. Elle l’avait jugé irresponsable et inconscient. Du haut de ses onze ans, Isaac s’était senti la victime d’une profonde injustice. Des cousins à peine plus âgés que lui avaient droit à quelques bouffées et il devait se contenter de les regarder, la mine sombre, un pauvre verre de thé à la main. Le peu d’interdits qu’incarnaient ses parents le plongeait dans une vive contrariété. Il les trouvait stupides, inutiles. Que pourrait-il lui arriver s’il fumait ? La tête lui tournerait peut-être un peu, mais ensuite ? Il se relèverait, en pleine forme, prêt à recommencer. Et la prochaine fois que ses parents interviendraient pour l’en empêcher, il pourrait leur dire qu’il n’avait certainement pas attendu leur autorisation pour essayer. Perdu dans ses rêves superficiels d’adolescent rebelle, Isaac abandonna momentanément Grim. Il n’était plus qu’un rempart à abattre. Oserait-il se montrer détestable avec lui ? Refuser ce que ses yeux d’enfant souhaitaient si fort ? Le tabac parfumé devenait la septième merveille du monde. Il lui en fallait. Il devait le consommer.

Un visage faussement innocent tourné vers le russe, le Serpentard guettait son approbation. Mais Grim ne répondit pas tout de suite. Il s’accordait un instant de réflexion. Les lèvres d’Isaac s’entrouvrirent, il le presserait s’il le fallait, userait de toutes les ruses possibles pour le faire fléchir. Il ne lui résisterait pas. Cependant, l’homme céda tout seul. Aucune raison de le lui refusait, disait-il. Précisément ! Rien ne pouvait s’opposer à son désir. Les réserves de ses parents étaient infondées. Un sourire victorieux illumina son visage, ses prunelles étincelèrent. Il leva un poing au ciel pour manifester sa joie. Si son compagnon n’avait pas été si âgé et si beau, il lui aurait peut-être même sauté au cou pour le remercier. Isaac mettait peu d’entraves physiques avec les gens tant qu’on lui laissait ouvrir les familiarités en premier. Mais, face au russe, le geste lui semblait déplacé. L’idée même de déposer un baiser sur sa joue le gênait. Il était trop « grand », ça ne se faisait pas. Et le blond prit soin de lui rappeler qu’une génération les partageait en lui présentant les inévitables mises en garde. Isaac eut un petit ricanement méprisant. Les adultes cherchaient toujours à faire peur aux plus jeunes en exagérant les effets des substances qui leur étaient réservées. La shisha n’avait rien de violent et pour que l’expérience soit intéressante, ses idées devaient bien s’obscurcir un minimum.


- C’est ça… J’espère qu’après ce que tu as dit tu ne comptes pas commander le tabac le moins fort. Tu m’offenserais…

Grim avait visé juste. La provocation embrasait son regard. Il ne voulait plus d’une petite bouffée juste pour essayer et jouer au grand. Il prouverait au russe que cette nouvelle expérience ne l’impressionnait pas. Il ne tiendrait pas compte de ses avertissements et se mettrait à son niveau. Ce n’était pas parce qu’il était plus jeune qu’il devait tomber à la troisième tentative, pleurnicher parce que la fumée lui faisait mal à la tête ou à la gorge. Il s’estimait capable de finir un narguilé seul. Et il avait hâte de le prouver.
La serveuse revint et prépara le tabac. Isaac la regarda faire avec intérêt. Puis, elle remplaça les coupes vides par des boissons. La grande bouteille de vodka le surpris. Cet alcool était fort, et ceux qui voulaient bien planer en buvaient souvent après un narguilé. Sa tante le lui avait expliqué une fois, avant de sa mère –encore elle ! – n’intervienne en la priant de ne pas lui inspirer d’aussi mauvaises idées. Grim était-il une espèce d’ivrogne débauché ? Il se servit un verre de bierraubeurre et le vida d’un trait. Son compagnon aspira longuement le narguilé puis recracha un nuage épais de fumée blanche. Il l’observa, prit le tuyau qu’il lui tendait. L’embout que la serveuse lui avait donné par commodité resta sur la table. Il utilisa le même que Grim, en soutenant son regard, comme pour lui signifier qu’il n’avait pas l’intention de se défiler ou de rester dans la catégorie en-dessous. Moins habitué, il se montra cependant plus crispé. L’eau ne s’agita pas tout de suite. Il inspira plus fort et entendit enfin ses agréables gargouillis. Au final, il ne découvrait rien d’exceptionnel. C’était comme avaler de l’air. Un souffle vaporeux quitta sa bouche. Le début n’était pas très concluant.


- C’était un coup pour rien ! s’exclama-t-il aussitôt. Le prochain, je le réussis. Et franchement, ça n’a rien d’exceptionnel. Je le termine comme je veux ce truc.

Vraiment, il ne ressentait rien du tout. Ses parents s’inquiétaient d’un rien ! Il rendit le bout à Grim et le fixa d’un regard attentif, afin de l’imiter au mieux la prochaine fois. Puis, songeant à la bouteille de vodka pure qui reposait sur la table à côté de sa boisson à peine alcoolisé, il hasarda :

- Dis, tu vas boire toute la vodka ? Après avoir fumé ça ?

La question le tourmentait assez. Personne n’avait encore commandé une bouteille à la place d’un verre devant lui. Il savait que les russes ne juraient que par la vodka, mais la quantité paraissait énorme. Cet alcool l’intimidait bien plus que le tabac parfumé, et il n’était pas assez idiot pour réclamer un verre. Il était évident qu’il n’avait aucune chance de le tenir, et qu’il serait ridicule de demander un fond pour goûter. Il considérait Grim avec une certaine fascination. Comme s’il était sur le point d’accomplir un véritable exploit. Cette aura de défi l’avait aussi amené au tutoiement. Il était venu très naturellement et Isaac ne songea pas à se reprendre. Le jeu les rapprochait. L’heure n’était plus aux « vous » éloignés.
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyVen 8 Mai - 10:46:26

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:48:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyDim 10 Mai - 23:42:07

La fumée, légère, s’effaça dans l’air. Isaac était un peu déçu par son premier essai. Il n’avait aperçu qu’un simple écran de brume. Le nuage fragile avait tenu quelques secondes à peine mais, au prochain essai, c’était dit, il ferait mieux. Grim ne disait plus rien. Il l’observait, souriait, d’un air étrangement content de lui. Isaac, qui attendait les moqueries, ne releva pas son expression. Le russe évitait les commentaires critiques et il avait bien raison. En cet instant, sa supériorité l’agaçait terriblement. Même s’il ne cherchait pas à le provoquer en tirant le narguilé à la perfection, le jeune garçon se sentait défié. Quelle gloire espérait-il ? Cet homme avait des années d’expériences derrière lui, il n’avait rien à lui envier, au contraire, il lui prouverait qu’en moins d’une demi-heure, il était capable d’en faire tout autant. D’une main ferme, il reprit l’embout. Le dialogue, interrompu par cette nouvelle activité, reprit. Son compagnon lui assura que leur tabac ne s’adressait pas aux débutants, aux petits rebelles de première zone qui voulaient jouer aux grands. Un sourire en coin glissa sur ses lèvres. Parfait, il voulait une vraie expérience, pas un simulacre de débauche, juste bon à impressionner une bande de gamins en mal de sensations. Lorsque les interdits de l’enfance entrent dans le domaine du possible, les adolescents s’extasient d’un rien. Commander une smirnoff dans un bar représente alors la classe ultime, l’exploit à raconter à tous ses amis en classe. Bien sûr, par là il fallait entendre « une vodka tonic », mais ça fait toujours son petit effet, et pourquoi préciser d’ailleurs ? Isaac pouvait étudier ce comportement de près en observant sa cousine, un cas tout à fait intéressant si l’on cherchait à évaluer l’influence de la société sur un esprit lent et malléable. Côté sorcier, les troisièmes années étaient au comble du ravissement lorsqu’ils arrivaient à obtenir une bouteille d’hydromel aux Trois balais. Evidemment, le Serpentard participait aux festivités avec joie, mais il n’avait pas le sentiment de commettre un crime exceptionnel. Il évitait même d’en parler tant la chose lui semblait ridicule à l’aune des piliers de bar qui enchaînaient les whiskies pur feu. Il mettait sa fierté plus haute que ça.

Grim l’intrigua davantage en lui annonçant qu’il n’avait aucune chance de garder sa sobriété vingt minutes de plus. Si peu ? Sa mine se renfrogna. L’homme n’avait pas l’air de le tenir en grande estime. Il doutait encore de ses capacités, et lui présentait en même temps une expérience très intéressante. On ne lui avait jamais permis de consommer à volonté des substances capables de troubler son esprit. Y arriveraient-elles ? Il voulait résister autant que possible, prouver à son compagnon qu’il se trompait sur toute la ligne. Les faibles se laissaient peut-être aller dès que leur vision tanguait, mais son tempérament ne l’autoriserait pas. Il en était convaincu. Il saurait résister, et maintenir ses sens. Le rôle de débutant ne lui plaisait pas du tout, il se voyait déjà passer expert. S’il n’arrivait pas à la cheville de Grim, il s’élèverait assez pour lui résister avant de se rendre. Son regard soutint avec obstination celui de l’homme. La mâchoire serrée, il s’apprêtait à le défier lorsque celui-ci lui dit d’une voix tranquille qu’il boirait et fumerait en même temps. Il en avait l’habitude semblait-il. Son expression n’était pas celle d’une future épave. Isaac lui accorda sa confiance, aussi fou que cela pût paraître, il avait l’air de maîtriser sa consommation. Après tout, il était russe. Et, la question inévitable vint. Avait-il bu son alcool fétiche ? Il ne répondit pas tout de suite, plongé dans ses pensées puis captivée par la rapidité avec laquelle son compagnon vida son verre. En Angleterre, la boisson entrait plutôt dans la composition de cocktails, ou était servie dans des sortes de dés à coudre.


- Pas vraiment non…
, dit-il, un peu égaré. Juste avec de la limonade chez ma cousine une fois, mais au final ça n’avait pas de goût… - Un sourire malicieux naquit sur ses lèvres. Les souvenirs de cette journée lui revenaient en mémoire et il pouffa soudain de rire. - D’ailleurs, c’était assez marrant. Ma cousine se vantait d’avoir bu une petite bouteille complète toute seule puis son copain du moment l’a appelée, et elle s’est précipitée dans une autre pièce pour lui parler. Avec mon cousin on a mis de l’eau de vie dans sa boisson, et quand elle est revenue, je lui ai proposé de faire un concours, à celui qui en boirait la plus longue gorgée… - Ses yeux brillaient, enthousiastes. En quelques secondes, il avait retrouvé toute sa nature d’enfant turbulent. - Elle était complètement bourrée au repas, ses parents avaient honte et depuis elle est persuadée d’avoir pris une cuite à cause d’une vodka tonic !

Quelle cruche cette Marie-Charlotte ! Un rire léger s’échappa de sa gorge, mais il se reprit assez vite. Sa nature le trahissait trop souvent lorsqu’il se sentait bien avec une personne. Il n’avait pas très envie de compromettre la conversation en s’éloignant involontairement de son interlocuteur. Comme pour dissiper sa gêne, il tira sur le narguilé, fit vrombir l’eau avec plus de force et obtint une fumée plus épaisse. Ce n’était pas encore du niveau de Grim, mais le spectacle était étrangement satisfaisant. La technique n’était pas difficile à prendre en fin de compte. Cependant, il avait vu des tours beaucoup plus habiles où la fumée créait des ronds ou traçait des lignes dans l’air. Derrière eux, une femme bien habillée s’y exerçait avec art en lisant la Gazette du sorcier. Une fois de plus, il ne se produisit rien de particulier. Son esprit était intact. Les mises en gardes du blond ne valaient rien. Il se désintéressa de la sorcière distinguée pour vriller ses prunelles d’un regard à nouveau plus sombre.


- Vingt minutes, tu crois que c’est assez pour affiner sa technique ? Mais moi, je te dis que je peux tenir au-delà. Et pour te prouver que ce ne sont pas des paroles en l’air donne-moi un gage, ce que tu veux, dans le cas où je perdrais…


Il ne jouait pas les fanfarons, et il ne craignait pas la défaite parce qu’il avait l’intention de gagner. La proposition permettrait aussi d’étudier Grim sous un autre aspect. Ils avaient lié connaissance en moins d’une heure. Quel genre de défi lancerait-il à un inconnu ? Sa réponse l’intéressait énormément. Il avala une autre bouffée, plus légère, et souffla un petit nuage de fumée en écartant lentement l’embout de ses lèvres entrouvertes. Il le provoquait avec une insolence qui confinait à l’ambigüité, afin de lui montrer qu’il n’avait pas peur de lui, et qu’il comptait bien diriger la partie.


- Et à part recracher un nuage indiscipliné, tu ne sais rien faire de plus beau ?
demanda-t-il en lui rendant le tuyau tressé.

Il défiait Grim d’une autre façon, comme s’il devait l’impressionner pour lui plaire. Isaac se tranchait une petite part de pouvoir à sa manière, et, tant qu’il ne se plierait pas à ses désirs, ses propos seraient teintés du même mépris. Le beau russe n’avait pas le choix.
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyMar 12 Mai - 9:42:02

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:48:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyJeu 14 Mai - 18:03:11

Les anecdotes amusantes peuplaient les souvenirs d’Isaac. Véritable petit monstre, le Serpentard ne perdait pas une occasion de se démarquer en provocante une catastrophe ou en imaginant une mauvaise blague. A l’école primaire, ses enseignants le reprenaient à l’ordre sans succès, à Poudlard, plus discret, il avait développé sa perfidie et rien ne l’arrêtait lorsqu’il avait choisi sa victime. Il aimait s’acharner sur les faibles dotés d’une âme imbécile. Parfois, les malheureux payaient cher. A cause d’un pari stupide, un de ses camarades avait fini à l’hôpital, la jambe cassée, le premier jour de sa dernière classe de neige. Il voulait lui faire la peur de sa vie, mais cet empoté s’était lamentablement écroulé au milieu de la piste noire. Une histoire délicieuse avait aussi mis à mal la réputation de l’intello de sa classe de cm1. Il la racontait souvent en vacances, quand plusieurs enfants des quatre coins du pays se rencontraient et occupaient leurs journées à retracer les exploits de leur vie. Le garçon, peu apprécié, bien évidemment, avait été intégré, par les professeurs, dans une partie de football improvisée pendant un voyage scolaire. Ils jouaient près d’un chemin de fer peu fréquenté, et ordre avait été donné de ne pas s’en approcher. Le sans-ami n’arrêtait pas de donner la balle aux adversaires. Un vrai boulet. Voyant qu’elle déviait à nouveau, Isaac avait eu la très mauvaise idée de l’envoyer du côté des rails, en essayant, soit disant, de la rattraper. Et le discours fut le suivant : « C’est ta faute si je l’ai lancée là-haut, tu fais n’importe quoi depuis le début de toute façon, va la chercher maintenant ! ». Tout le monde l’appuya vivement, l’autre céda sous la pression et, surpris en flagrant délit, il finit sur le banc de touche, puni jusqu’à la fin de la journée. Oui, ses tours, s’ils amusaient beaucoup ses auditeurs, gardaient toujours un fond de méchanceté, sans qu’il pensât à mal. Comme beaucoup d’enfant, il pensait d’abord à ce qui l’arrangeait et à ce qui le ferait rire. Et sa cousine était sa victime la plus fidèle.
Marie-Charlotte et lui se chamaillaient déjà à l’époque du bac à sable. Entre eux, le courant n’était jamais passé. La fillette l’ennuyait, et il le lui rendait bien. Avec l’âge, ses petites revanches s’étaient affinées, sa cousine, moins futée, n’arrivait plus à lui nuire, et il avait pris l’habitude de se moquer d’elle. Elle était bête, que pouvait-il y faire ? C’était lui rendre service que de le lui faire comprendre. De plus, ses parents disaient que son père était un homme grossier, il les croyait, et cela ne lui donnait pas envie de la respecter. Grâce à elle, les week-ends en famille devenaient des aventures épiques. Son cousin et lui essayaient de la faire punir par tous les moyens. La jeune fille avait la place ingrate d’aînée, ce n’était pas difficile. Il lui rendait la vie impossible dès qu’il la voyait, et il en était très fier. D’une certaine manière, il l’aimait. Si un jour Marie-Charlotte répondait absente à un repas chez les grands-parents, il serait capable de la réclamer, et de la regretter.

Les infortunes de sa cousine arrachèrent un sourire à Grim. Isaac s’en trouva rassuré. Ses gamineries, plus susceptibles de rassembler des références communes, n’égaraient pas son compagnon. Il ne lui fit aucune remarque déplacée, teintée de morale, et lui raconta à son tour l’un de ses souvenir. Ce n’était pas grand-chose, un concours de boisson entre son cousin et lui, mais le Serpentard était ravi. Un sourire passa sur ses lèvres. Il avait l’impression de reconstituer un puzzle composé de pièces minuscules, ce qu’il ne faisait jamais d’ordinaire. Il intégrait les gens à son univers sans se poser de question, et se rendait compte, un jour, qu’à force de les fréquenter, il en avait appris beaucoup sur leur vie. Mais ils faisaient parti de son monde, ils évoluaient comme lui à Poudlard, ou dans le même milieu. Grim incarnait l’inconnu parfait, il n’avait aucune raison de lui parler, et pourtant, il continuait. Il ne devait pas s’arrêter, il ne savait même pas comment le quitter. La question était encore lointaine, et la dernière remarque du blond l’évinça vite. Marie-Charlotte n’avait jamais mis en doute le contenu de la bouteille. Il n’avait pas mis une énorme dose de liqueur dedans, juste assez pour troubler un organisme qui ne connaissait rien à l’alcool, et la jeune fille, en bonne greluche, avait presque trouvé son état glorieux avec quelques jours de recul…


- En effet, ma cousine n’est pas aidée par des sens surdéveloppés. Mais par précaution, je l’ai incitée à boire vite, et après, elle était trop bourrée pour réagir.


Il roula des yeux d’un air atterré. Entre temps, Grim s’était servi un second verre de vodka. Il avait une sacrée descente. Plus modeste, Isaac se versa une nouvelle bierraubeurre. Les trois taffes commençaient à irriter sa gorge, il avait besoin d’adoucir les effets du tabac.
L’idée d’un défi remporta l’adhésion de son interlocuteur. Isaac guettait avidement sa proposition, mais elle ne vint pas. Le russe voulait méditer plus longtemps. Un peu naïf, le Serpentard opina. Donner un gage à une personne à peine rencontrée n’était pas évident. Mais il avait forcément pensé à quelque chose. Les idées surgissaient malgré elles. A quoi avait-il pensé ? Il n’en savait rien, mais, si l’homme se retenait, il espérait que ce serait intéressant. Avait-il envie d’entendre quelque chose en particulier ? Il était incapable de le dire. Il voulait juste entendre quelque chose de particulier, oui, c’était ce qui maintenait sa curiosité. Son regard brillait tandis qu’il lui laissait le narguilé. Il n’avait pas intérêt à le faire trop attendre.
Grim, docile, se plia à son petit caprice. Même les ronds de fumée ne lui résistaient pas. Y avait-il une chose que cet homme ne pût faire ? Ses lèvres libérèrent des ronds précis, qui s’étirèrent peu à peu dans l’air avant de disparaitre. Malgré quelques ratés, il se débrouillait très bien, et Isaac resta un instant hypnotisée par cette série de cercles gris, ou rouge, il avait des doutes parfois. Le dernier lui sembla anormalement carré, mais il retrouva sa forme assez vite. Ces deux confusions l’incitèrent à s’accrocher fermement aux propos du blond. Sa tête s’alourdissait un peu, il ne fallait pas s’en étonner, rien de grave, il maîtrisait. Grim lui donna quelques conseils pour qu’il essaye de l’imiter. Et comment ! Il n’avait pas l’intention de quitter ce lieu sans avoir exécuté un rond de fumée. L’exercice n’avait pas l’air compliqué, il suffisait d’observer, de faire un joli o avec sa bouche en recrachant la fumée. Confiant, il reprit le tuyau de corde.


- Pas mal...
- Il applaudit silencieusement, du bout des doigts. -Tu dis que je me débrouille bien… Pour un gamin, j’imagine. Mais sinon, c’est minable. Se débrouiller, c’est encore patauger, moi, je veux maîtriser.

Ses yeux brillaient d’une lueur entêtée. Il aspira d’un geste plus sûr, fit un nouvel essai pour rien, afin de s’assurer qu’il gardait bien la fumée, et tenta de faire un rond avec une deuxième bouffée. La fumée sortit en paquet, sans se creuser au milieu. Il esquissa une petite moue contrariée, et, obstiné, fit un troisième essai. Il n’avait pas le sentiment d’exagérer la dose, son esprit s’embrumait, mais ce n’était pas désagréable, et il maintenait une bonne cohérence dans ses pensées, entièrement tournée vers la volonté de réussir. Sa dernière tentative ne donna pas beaucoup plus de résultat, mais il lui sembla que c’était un peu mieux, plus rond non ? Il rendit l’embout à Grim et bu une gorgée de bierraubeurre afin d’apaiser sa gorge. Un parfum entêtant l’enveloppait. Il se laissa porter par le défilé des secondes, sans commenter sa prestation. Il n’avait pas envie de parler, ça lui semblait un peu trop éprouvant tout à coup. Trop de réflexion. S’il se laissait un peu aller, ce n’était que passager. Il allait se reprendre bien sûr.


- Alors, ce défi ?
lâcha-t-il au bout d’un moment, dans une sorte d'élan de lucidité, en levant des yeux un peu plus expressifs vers Grim.

Que le russe ne s’y trompe pas. Il ne flanchait pas, il s’était accordé une petite pause, rien de plus. Pourtant, il se sentait plus léger, comme s’il n’était qu’à moitié là. Dix minutes étaient passées, il tenait, les prochaines ne l’intimidaient pas.


Dernière édition par Isaac Deniel le Sam 16 Mai - 14:00:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptyVen 15 Mai - 16:53:10

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Dernière édition par Grim Wolkoff le Sam 20 Mar - 10:48:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé]   Les mangemorts, ça ne court pas les rues voyons ! [Terminé] EmptySam 16 Mai - 17:42:56

La rumeur s’élevait, et l’oppressait. Les voix passaient du grave à l’aigue, les rires raisonnaient dans sa tête. Le sens des mots lui échappaient. La clientèle du bar parlait une langue étrange, absurde. Ils n’avaient rien à dire. Ils s’agitaient en vain, secouaient la salle d’une vague de bruit. Isaac, désorienté, avait l’impression d’entendre au loin la clameur d’un champ de bataille. Les couverts cinglaient son ouïe. Affutés comme des centaines de lames, ils quittaient les fourreaux des soldats. Les pas se rapprochaient. Personne ne réagissait. N’entendaient-ils pas le son du clairon ? Le porte drapeau se tenait sur la colline, l’ennemi était près à attaquer, et les imbéciles, assis à leur tables, plaisantaient encore. Ses regards allèrent de table en table, à la recherche d’une conscience plus lucide que les autres. Il ne rencontra que des monstres difformes. La femme-amphore avait retrouvé sa véritable apparence, celle d’un éléphant de mer doré, non loin, une femme gracile se dédoubla, puis retrouva sa forme initiale, comme si rien ne s’était passé. Il l’avait démasquée ! Il fallait prévenir les autres, leur dire à tous qu’ils étaient victime d’une conspiration destinée à… à quoi au juste ? Il cligna doucement des yeux, en réalisant soudain qu’il nageait en plein délire. Ce n’était pas un clone mais une sœur siamoise. Elle dissimulait sa véritable identité grâce à un sortilège d’illusion. Autour de lui, les gens laissaient tour entrevoir leur vraie nature. Ils étaient laids, pourquoi Grim l’avait-il emmené dans un tel endroit ? Ses sourcils se froncèrent, il se tourna vers le russe d’un air interrogateur. L’homme venait de lui parler d’entraînement. A quel sujet déjà ? Une nouvelle gorgée de bierraubeurre lui remit les idées en place. L’alcool, frais et léger, dissipa, sembla-t-il, la chaleur de son esprit. Il se rappela très vite de ses tentatives infructueuses. Il y arriverait ! Ses bulles de fumée seraient tellement parfaites que personne ne pourrait les éclater ! Un peu ahuri, il détailla son compagnon avec attention, en guettant une éventuelle mutation. Rien ne se produisit. Rassuré, il déclara soudain :

- Toi au moins, tu es normal…


Du reste, il maîtrisait très bien son état. Ses pensées manquaient de fluidité, le monde autour de lui devenait de plus en plus bizarre, mais il savait très bien ce qu’il faisait. Il avait parié avec un étranger qu’il supporterait la shisha plus de vingt minutes, et il luttait pour garder le fil de la discussion. Son monde se réduisait à vue d’œil. Tout ce qui dépassait le cercle de Grim devenait incompréhensible. Ses derniers mots se couvrirent d’un voile. Le ton, plus bas, les rendait presque insaisissables au milieu du brouhaha. Les syllabes tournaient dans sa tête. Il avait du mal à se concentrer assez pour les fixer entre elle. Cela lui demanda un temps de réflexion. Puis, il prit l’embout en gardant un air méditatif. S’il perdait, ils se reverraient. L’excuse était belle. Par un moyen détourné, son compagnon lui proposait des retrouvailles. Ses lèvres s’étirèrent doucement. Il n’avait pas plus envie de le quitter que lui, c’était étrange, pour un homme de son âge. Il était flatté, heureux de retenir l’intérêt. Mais devait-il accepter ? Ce n’était pas raisonnable. Une rencontre aussi particulière pouvait-elle avoir une suite ? De toute façon, il allait gagner, perdre sa chance de le revoir peut-être. Trop fier pour le retenir alors qu’une nouvelle entrevue serait le prix de sa défaite, Isaac le laisserait sans doute filer, en espérant qu’il le rappelle. La demande aurait dû le troubler. En temps normal, le Serpentard aurait mesuré le défi, afin de le retourner contre son interlocuteur, pour rire. Même s’il brûlait d’accepter, il n’aimait pas accorder ses faveurs trop facilement. Ce n’était pas drôle. Mais l’heure n’était plus aux mots d’esprits. Il accepta avec un naturel déconcertant, et une ultime fanfaronnade qui, lorsqu’on regardait sa pâleur, prêtait à sourire.


- C’est d’accord, mais dans ce cas tu n’es pas prêt de me revoir !


Au fond, s’il échouait, son gage lui apporterait une petite consolation… Il secoua doucement la tête. Comment osait-il y songer ? Il devait gagner son pari ! Sa volonté le maintenait éveillé, juste assez pour lui permettre de garder son éternel regard provocant et obstiné, même derrière ses yeux vitreux. L’embout du narguilé retrouva ses lèvres, très naturellement. On s’y habituait vite. Il répéta l’exercice, en avalant une partie de la fumée. Ses échecs répétitifs l’agaçaient. Et il recommença, la tête alourdie, les pensées de plus en plus confuses. A son envie de réussir se mêlait une furieuse envie de se laisser aller, se renverser sur les coussins, et dormir. Les paupières à moitié fermées, Isaac souffla un cercle effacé. La fumée, indomptable, avait laissé un espace au milieu, mais les volutes s’étiraient en tout sens. Il les contempla un long moment, d’un air réjouit, jusqu’à ce qu’elles disparaissent. C’était merveilleux. Il était incroyablement doué ! Avait-on déjà réalisé un tel exploit ? Grim et ses ronds n’avaient plus qu’à se prosterner à ses pieds.


- T’as vu ça ?
lança-t-il, impressionné. Un losange ! Au prochain coup je te fais même un cercle octogonal…

La logique essayait de le retenir. Une voix martelait son esprit, dénonçait ses égarements, l’aberration de ses proposés et, pourtant, l’image du losange l’obsédait. Il n’était peut-être pas vrai, mais, sur le moment, la forme l’avait éblouie. Il lui tardait d’en découvrir une nouvelle. Hélas, un jaloux chercha à l’en empêcher. Il agita une pique vers lui. Le coup partit, son cœur s’arrêta, il le para avec son bras et s’exclama choqué :


- Mais ça va pas… !


Son regard, mauvais, se posa sur un point incertain de la salle. Le coupable se cachait dans la masse de couleurs. Il imitait la clientèle du bar, et bavardait comme si de rien était, l’infâme. Sans réfléchir plus longtemps, Isaac reprit son gourdin – ou la bouteille de vodka – et l’attira violemment à lui. Pour qui se prenait donc cet imbécile ? Ah, il voulait se battre. Bonne idée, sa tête ne lui revenait pas non plus.


- C’est ça viens… Je te prends quand tu veux et je t’explose.


A des années lumières de là, perdu dans son univers parallèle, marqué par sa rage de vaincre, Isaac fit un mouvement pour se redresser, la bouteille à moitié pleine serrée dans sa main. Mais son élan guerrier avorta vite. Le plancher tanguait trop. Il retomba sur les coussins en appuyant une paume sur son front brûlant. Ses forces le quittaient, il ne pouvait pas mener ce combat. Grim devait continuer sans lui. Il devait le lui expliquer. L’ennui, c’était que ça n’avait aucun sens. Il était assis devant une table, une bouteille d’alcool contre sa poitrine. Des images, des sons, des mots, heurtaient son esprit nébuleux. Et, au milieu de cet imbroglio infernal, les pires incohérences étaient rationnelles.


- J’ai mal à la tête…
, marmonna-t-il.

La spirale l’emportait, loin, très loin. Ils étaient sur un navire c’était ça ? S’il faisait quelque pas il tomberait dans l’eau et si le vent soufflait, ils chavireraient tous. Allaient-ils trouver des démons marins en chemin ? La terre était encore loin. Rien à l’horizon mon capitaine. D’ailleurs, il préférait baisser les yeux, ce qu’il voyait devant lui était trop curieux. Même Grim devenait flou, et, derrière lui, des têtes sans visage souriaient de toutes leurs dents.
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