[Voilou ! Désolée pour l'attente.. Mais heureusement, les vacances sont enfin finies :sifle: ]

Affalé sur le canapé du salon, le médicomage sortait gentiment d'un sommeil bien mérité mais agité. Mal installé, il avait des courbatures dans les épaules et un mal de tronche innommable qui le retenait d'ouvrir les yeux pour faire face à la lumière du jour qui envahissait la pièce.

Comme à chaque fois, il grommela dans son sommeil un vague "je hais le whisky" qui se perdit dans un grognement digne d'un troll analphabète. Il avait passé la journée le cul posé sur ce foutu canapé à ressasser la nuit de merde qu'il venait de passer à filer un crétin du nom de Crapt et qui ne devait très certainement jamais avoir entendu parler du Seigneur des Ténèbres. Non mais je vous jure, filer un type qui transpirait l'innocence lui donnait envie de partir se reposer au soleil plutôt que de passer la nuit sous la pluie au froid.

Autant vous le dire tout de suite, Arsène était d'une humeur fracassante, partagée entre le désespoir de devoir aller travailler cette nuit à l'hôpital et l'incompréhension devant une mission si inutile qui lui avait fait perdre un temps précieux.

Hé bien oui, Mr Vawdrey avait raté une occasion de plus de passer la nuit en galante compagnie, rendez-vous annulé à la dernière minute avec toutes les représailles qui vont avec entre les "t'es qu'un connard, je savais que tu sortais avec une autre!!" et les lancé de vaisselles à coup de baguette magique (ok ok, j'exagère étant donné qu'il n'avait pu envoyer qu'un hibou qui était revenu assez secoué et porteur d'une beuglante). N'empêche que ça le foutait en rogne. ça n'avait pas été évident d'embobiner cette miss et encore moins de lui fixer un rendez-vous très éloquent.

Un léger grincement le tira de ses sombres pensées. La porte d'entrée venait de s'ouvrir et un probable visiteur venait de faire son entrée dans le hall. Il tendit l'oreille mais ne pu rien percevoir d'ici. Le noiraud ouvrit un œil et découvrit que la pièce était en fait en train de sombrer une nouvelle fois dans la pénombre, signe que la journée s'éteignait gentiment. Dans un second grognement indigne de sa personne et de sa splendeur, Arsène s'assit sur le canapé, repoussa la bouteille de whisky qui manquait de tomber sur le sol et se leva d'un geste brusque. D'un pas trainant, il se dirigea vers la porte dans un bâillement à se décrocher la mâchoire, l'ouvrit d'un coup sec et sortit dans le couloir pour se retrouver dans le hall vide.

Un relèvement de son sourcil gauche indiqua qu'il était étonné de n'y trouver personne. D'habitude les visiteurs trainent dans le hall comme attirés par l'envie de réveiller la vieille. Bon, quitte à être debout, autant se rendre à la cuisine pour y manger une morse, peut être tombera-t-il sur le visiteur mystère aussi discret que ne l'est pas Dora.

En traversant le hall, il pu distinguer son reflet dans le miroir et découvrir qu'il n'avait finalement une mine pas si terrible que ça. Elle était même plus potable que lors de sa rencontre avec Lacey le dimanche d'avant. Il se sourit à lui-même et poussa la porte de la cuisine illuminée, le laissant découvrir ce fameux visiteur qui n'était autre que Tim Mondsbidulechouette, un type sympa qu'il ne connaissait pas très bien. Il fut ravie de le voir, après tout, il ne s'agissait ni d'une de ses conquêtes ni de Mole. Cela résolvait donc un lourd problème d'image de soi dans le regard des autres qui lui tenait tant à cœur.

D'un pas un peu moins trainant, il s'avança vers l'homme assit devant lequel une théière était déposait d'où sortait un peu de vapeur.

Je peux ? Il avait demandé cela en approchant sa main de la chaise qui lui faisait face avant même de le saluer. Il attendit la réponse et s'assit d'un geste nonchalant, attrapant une tasse rouge pleine de thé chaud.

Content de voir que je ne suis pas le seul légèrement contrarié.

La mine de Tim lui avait indiqué qu'il ne devait effectivement pas être le seul un peu lasse dans l'instant présent. Il ne rajouta rien et descendit quelques gorgés de thé qui le réchauffèrent et firent disparaitre légèrement son mal de tronche qu'il fit passer avec une de ses pastilles magiques.

Seul dans la cuisine, Tim avait entrepris une tâche ô combien enrichissante et intellectuellement stimulante : faire voler une tasse de thé et lui faire faire des loopings sans en renverser la moindre goutte. C'est fou les choses utiles qu'on arrive à faire avec une baguette magique... Et dire que malgré des pouvoirs exceptionnels comme celui-ci, l'Ordre n'avait toujours pas été capable de mettre la main sur Voldemort. Pourtant, quelqu'un capable de faire faire des loopings à une tasse de thé sans rien renverser est forcément un sorcier exceptionnel, non? Et attraper le plus grand mage noir de tous les temps, qu'est-ce que c'est, à côté de cette exercice de haute voltige? L'inactivité embrumait quelque peu le cerveau du policier.

Quelqu'un. Tim n'avait pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir, il n'avait pas entendu non plus le portrait de Mrs Black hurler, donc la personne était déjà dans la maison quand Tim y était entré. Ce qui, a priori, en faisait un allié plutôt qu'un mangemort qui aurait trouvé par on ne sait quel moyen de pénétrer dans le QG de l'Ordre du Phénix. Par précaution toutefois, Tim fit atterrir en douceur la tasse de thé (quel talent!) et leva sa baguette vers la porte de la cuisine, prêt à bondir, prêt à rugir, prêt à mordre.

Arsène. La baguette de Tim s'abaissa, et son visage reprit son air bougon. Inconsciemment, il avait presque espéré que cet intrus soit un mage noir infiltré, qu'il aurait du combattre en face à face, en plein cœur du quartier général, histoire d'avoir enfin un peu d'action. Tant pis, il se contenterait une fois de plus d'une amicale discussion avec un ex-camarade de classe, devenu allié face à Voldemort. Arsène, d'un an son aîné, avait en effet été à Gryffondor à peu près en même temps que lui. Toujours sans sourire, le rouge indiqua une tasse de thé de la main, signe que oui, il pouvait. C'était là pour ça.

Le brun se laissa tomber sur une chaise, l'air manifestement aussi joyeux que Tim. Tant mieux, il n'aurait pas supporté d'entendre un récit enflammé et enamouré qui aurait donné tous les détails de la dernière conquête et de la dernière nuit d'amour du guérisseur. Pas après une journée passée en tête à tête avec un flic à petites lunettes et raie sur le côté dans un bureau lugubre.

« Légèrement contrarié? Bah, le boulot, tu sais... »

Oui, il savait sûrement. Tim passait suffisamment de temps à se plaindre devant tout le monde de Vincent et de Mahoney pour que tout l'Ordre soit au courant. Et inlassablement, tout le monde lui répétait qu'il devait rester calme, ne pas faire de vagues, que Dumbledore tenait beaucoup à avoir un espion au sein de la police magique, et qu'il ne fallait surtout pas qu'il se fasse trop remarquer. Chacun avait en effet bien conscience que la chute du ministère n'était qu'une question de temps, et qu'à ce moment-là tous les infiltrés seraient d'une importance primordiale et devraient jouer leur rôle à la perfection.

Tim leva les yeux vers Arsène, qui semblait manifestement mal réveillé. Et pourtant il était 18h.

« T'étais de service hier soir? »

[vi, je me suis rendu compte que les deux avaient à peu près le même âge, et qu'ils avaient été tous les deux à Gryffondor... donc ils se connaissent un peu, même si ça change rien à ce qu'on avait décidé de leur relation... et puis ça m'occupait un demi paragraphe XD]

[Ah la la.. c'est la classe quand même C'est chouette ça cadre parfaitement bien effectivement..]

Oui. Oui le boulot il savait. Il savait tout simplement car lui aussi avait beaucoup de travail. Mais surtout, il savait également l'état d'esprit de Tim vis à vis du ministère qui gardait obstinément les pieds contre le mur dans un élan d'incrédulité face à l'évidence. Le noiraud avait toujours admiré ses collègues du Ministère qui gardaient leur identité secrète, qui devaient subir le refus de voir la réalité de la part de ces abrutis qui trouvaient toujours des excuses bidons aux diverses attaques mangemortes. Ça l'énervait, d'autant plus que lui, il devait bien souvent camoufler des blessures et des événements pour ne pas se dévoiler et ainsi laisser découvrir son identité. Il arrivait fréquemment que débarque à Ste Mangouste des victimes d'attaques de Mangemorts. Allez donc leur dire que ce n'était pas des Mangemorts et que s'ils continuent à le prétendre non seulement ils vont avoir des problèmes avec le ministère mais aussi finir dans le service des "dérangés du ciboulot". Arsène s'en voulait par moment de ne pas faire meilleur honneur à sa maison poudlarienne, mais Dumbledore avait été formel, il est inutile d'avoir des hors la loi dans l'Ordre. On a vu avec Sirius. Cette pensée lui remit les idées à l'endroit. Profil bas et vigilance constante !!

Arsène sirotait son thé le regard dans le vague lorsque le rouge (enfin les cheveux hein..) reprit la parole pour le sortir de sa torpeur.

Heu... Non… J’étais en mission... Une filature complètement stupide qui ne m’a servi à rien… Arsène évita de lui donner plus en détail les raisons de son état. Il avait toujours jugé que sa vie sentimentale et sexuelle n’était pas bonne à étaler devant tout le monde. De toute façon ça ne l’intéressait pas que les gens en connaissent les détails.

Des fois je trouve qu’on en fait trop. Je me sens devenir un peu paranoïaque à devoir filer tous ces types. C’est un peu chercher une aiguille dans une botte de foin. Il n’avait aucune idée des origines de Tim et il espérait que la comparaison était assez flagrante même pour un sorcier.

Il replongea sa tête dans sa tasse pour la finir d’une traite.

En plus de ça, je vais finir par tomber malade avec ce froid. Levant les yeux, il se rendit soudainement compte qu’il venait de s’apitoyer sur son pauvre sort alors que ce n’était pas du tout son genre de faire ce genre de trucs. En règle générale, les sentiments et émotions de Mr Vawdrey restaient là où elles étaient. Ma fois il faut croire que par moment lui aussi avait besoin de se plaindre. Son regard croisa celui de Tim et lui arracha un sourire entendu.

Une chose est sûre, c’est plus intéressant que d’entendre une bande de con répéter que tout va bien. Je préfère encore me les peler dehors que d’être enfermer dans un bureau comme tu le fais.

En fait Arsène se sentait mieux à l’idée d’imaginer l’ex rouge et or coincé toute la journée dans son bureau entouré d’abrutis et d’incapables. C’était sadique, mais il aimait penser qu’il y avait pire situation que la sienne et cela le soulageait grandement en règle générale. Son mal de tête avait passé, rien ne valait ces petites pastilles de fabrication personnelle, et son estomac commençait à crier famine. La perspective d’aller dévaliser le frigo devint une évidence.

Que penses-tu d’un repas commun ? Je crève la dalle.

[bon en fait ça fait vraiment doublon avec le topic au chaudron, c'est chaud ]

Tim remarqua le son collègue semblait perturbé, pour ne pas dire vexé, par le fait que Molly Weasley n'ait pas jugé bon de lui apprendre qu'elle avait toujours des plats en avance au 12, square Grimmaurd. Il se contenta de répondre à ce sentiment par un léger sourire amusé. Lui-même n'avait eu accès à ce secret pas si bien gardé que par hasard : il avait fallu un autre soir comme celui-là, passé cette fois avec Bill Weasley, qui avait fait également apparaître un plat débordant de victuailles, provoquant chez Tim le même regard ébahi et positivement surpris que chez Arsène. C'était toujours agréable comme découverte, dans le fond.

« Ha ha ha ! Peut-être un jour comprendra-t-elle que le plus dépravé sexuel de nous deux n'est pas celui qu'on croit... »

Il appuya sa remarque par un sourire complice. Il avait entendu parler des frasques nocturnes du médicomage, qui était connu pour son incroyable collection de conquêtes, longue comme le bras. De son côté, lui n'était pas en reste, et la liste de ses anciennes petites amies atteignaient une taille respectable. Non pas qu'il en tire une quelconque gloire, au contraire : collectionner les conquêtes n'était pas un signe flagrant de longévité. Or, contrairement à Arsène, Tim avait toujours trop respecté les demoiselles pour passer de l'une à l'autre sans état d'âme. Chacun son truc.

Le brun avoua qu'il ne revoyait que peu leurs anciens camarades de Poudlard. Il est vrai qu'à la réflexion, il n'avait en fait jamais été réellement proche d'Edward le serdaigle, puisque les deux gamins n'avaient en fait jamais eu l'occasion de se rencontrer. Par contre, Arsène et Lacey se connaissaient bien, et Tim était bien placé pour le savoir : le préfet, d'un an leur aîné, avait couvert nombre de leurs escapades nocturnes, obtenant en échange le silence des gamins sur ses conquêtes et sur le fait qu'il lui arrivait à lui aussi de sortir les retrouver en douce au milieu de la nuit.

Après Poudlard, ils s'étaient tous un peu perdus de vue, ne se retrouvant que ponctuellement au ministère et ne se reconnaissant pas toujours, et plus souvent au sein de l'Ordre. Même si lors des missions, il était le plus souvent décidé d'associer un ancien avec un jeune, ce qui empêchait les anciens camarades de classe d'agir ensemble, il leur arrivait de temps en temps de se croiser au quartier général, autour d'un discours de Dumbledore ou d'une tarte à la mélasse de Molly. Et puis Lacey et Tim se croisaient parfois au ministère, s'adressant à voix basse des messages codés qui avaient pour principale utilité de les faire rire.

« Oui, je revois Lacey de temps en temps... Mais tu sais, les aurors se foutent un peu de ce qu'il se passe à la Brigade ! Alors on évite de trop se chercher. Et quand je vois Edward, c'est souvent pour parler boulot, souvent les oubliators bossent avec nous. »

Tim prit conscience qu'il était bien dommage que les anciens bons camarades qu'ils étaient ne se voient pas plus souvent en dehors d'un cadre trop formel. Dans le fond, il était resté un grand gamin, nostalgique de ses années collège pendant lesquelles la rébellion consistait à courir dans les couloirs passé le couvre-feu. Quinze ans plus tard, les protagonistes étaient les mêmes, mais pour se rebeller, il fallait risquer sa vie et combattre le plus grand mage noir de tous les temps. Le parallèle était assez amusant.

C'est alors qu'une idée de génie se fit jour dans l'esprit du policier. Et pourquoi pas les recréer, ces fameuses années collège ? Au moins le temps d'une soirée, se retrouver comme avant, se souvenir, parler de ce qu'on a peut-être oublié, replonger dans des épisodes clos depuis des années... Pour une raison qui touchait finalement un peu à l'irrationnel, le rouge se prit d'enthousiasme pour cette idée.

« D'ailleurs, ça te dirait qu'on aille boire un verre, au moins tous les deux, au Chaudron Baveur un de ces quatre ? Qu'on parle un peu du bon vieux temps où tu couvrais nos sorties nocturnes... On pourrait proposer à Lacey, aussi. »

Il ne mentionna pas Edward, sans savoir ce que cela impliquait. Sans doute l'inviterait-il, pourtant.

[bon là je t'avoue que je commence à sécher... je clôture comme je peux ^^]

Tim reposa ses couverts dans son assiette désormais vide. Ce repas confirmait une fois de plus que Molly Weasley était décidément une excellente cuisinière, et que la plupart des hommes de l'Ordre seraient bien embêtés au Square Grimmaurd si elle n'était pas là. En l'occurrence, le repas avait de nouveau été des plus plaisants, d'autant plus avec la présence d'un camarade comme Arsène, pas désagréable.

Cependant, la fatigue commençait à se faire sentir du côté du policier, après une nuit entière au service de l'Ordre et une journée de travail au ministère. De plus, l'heure à laquelle Arsène prenait son service à Sainte Mangouste approchait. Ils allaient donc de bonne grâce faire l'impasse sur l'excellent dessert qui se présentait devant leurs yeux. Et pourtant, il était rare que la gourmandise de Tim fasse des concessions. Mais là, il était vraiment crevé. Il s'étira tout en émettant un bâillement sonore.

« Je suis complètement claqué, je vais aller m'allonger je crois... »

Il n'aimait pas trop mettre ainsi fin à une conversation, mais là c'était plus fort que lui. D'un coup de baguette magique, il envoya les assiettes et le plat se nettoyer tous seuls dans un coin de la cuisine, puis il se leva en baillant une nouvelle fois. Sa fatigue ne l'empêchait cependant pas de considérer d'un bon œil le projet qui commençait à se monter d'une soirée au Chaudron Baveur entre les jeunes hommes de l'Ordre du Phénix.

« Va pour samedi. Je me charge d'inviter les autres. Bon courage pour ta nuit de garde. »

Il accompagna cet encouragement d'un sourire amical, puis tourna les talons. Avant de sortir de la cuisine, il fit un V de la main droite par dessus son épaule, en guise de signe d'au revoir, avant d'aller s'effondrer sur le premier lit qu'il trouverait.