[ HJ : Ange, évite de nous PNJiser quand même ^^ Revan ne rougirait jamais pour un truc pareil... ]

Bon, finalement la journée n'allait pas continuer en bonne voie (déjà qu'avec le cours de Défense juste avant, c'était limite...). Un parasite venait d'entrer dans la salle, et non content de polluer leur espace vital, entreprit de se diriger droit vers eux après une rapide inspection des alentours : à la vue de la petite Serpentarde qui prenait la direction de LEUR table, Revan plissa les yeux, méfiante. Elle se pencha vers Billy et lui glissa :

- Blondasse en vue, prépare ton bouclier anti-connerie...

La mini-bimbo leur adressa un sourire à donner envie de vomir et les héla d'une manière encore plus écoeurante. C'était la première fois que la petite Gryffondor subissait une attaque aussi directe (sûrement parce que Page n'était pas encore dans le coin), et elle dut retenir son geste d'aller prendre sa baguette par réflexe. Elle se contenta de regarder la vipère comme elle auait regardé une poussière qui se baladait devant ses yeux, et lança :

- Va chier dans ta caisse, Dawster.

Simple, direct et précis : si avec ça la blonde ne comprenait pas, c'est qu'elle atteignait vraiment des sommets de stupidité. Elle reporta donc son attention sur son camarade de table pour lui lancer un regard plein de sous-entendus ("De plus en plus niais, ceux-là... Et c'est ça qui veut gagner la Coupe?"). Son mépris pour Ange et ses semblables grandissait chaque jour un peu plus, et lorsqu'elle entendait des choses pareilles, elle se sentait presque desespérée. Elle et Billy, amoureux... Fallait vraiment être taré/aveugle/vicieux/trisomique/serpentard pour lancer des insinuatons pareilles.

La gosse ne prêta aucune attention aux réponses des deux énergumènes des Gryffondors, il faut dire qu'elle n'appréciait pas vraiment leur compagnie et elle préférait s'éloigner au plus vite au cas où l'imbécilité serait contagieuse, sait on jamais après le cas de la rouquinite Elle entendit vaguement les grossièretés crachées par Revan, oui c'est bien connu que faute de d'arguments on a recours aux insultes, avant que faith n'ajoute une remarque particulièrement stupide comme quoi elle serait amoureuse de tous les Serpentards.. Honnêtement un seul lui suffisait.. Mais bon, leur réaction prouvait au moins que sa remarque gentillette les avaient bien agacés, ce qui au fond était le but.. :sifle: Si Ange avait voulu être méchante, elle aurait pu l'être, là, de son point de vue ce n'était qu'une gentille plaisanterie Merlin que les Gryffondors sont bêtes...

La blondinette adressa un sourire amical à Rena, même si elle ne pouvait s'empêcher de repenser à leur escapade dans la cabane hurlante à chaque fois qu'elle voyait la Serdaigle. Les deux filles avaient par un un accord implicite décidé qu'elles n'aborderaient jamais ce sujet assez humiliant.. :sifle: Seth la sortit alors de sa rêverie en lui demandant comment elle s'y prenait pour être toujours en forme, même de bon matin. La vipère ne s'était jamais vraiment posé la question, il était vrai que parfois elle avait un peu du mal à émerger mais une fois qu'elle était réveillée, elle était réveillée pour de bon contrairement à certains qui continuaient à somnoler tout au long de la journée.

- J'sais pas, mais c'est vrai que je suis plutôt du matin... répondit la petite blonde en réfléchissant à la question quelques secondes avant d'enchaîner:. Sinon ça va toi ?

Demanda t'elle alors en changeant de sujet de manière pas particulièrement recherchée xd, peu désireuse de se poser des questions existentielles pour déterminer pourquoi elle était du matin. La jolie poupée disposa ses affaires sur le bureau, sa plume d'aigle reposant immobile sur le parchemin vierge en attendant le début du cours. Fouillant alors dans ses poches, elle en retira un chogrenouille qu'elle avait emporté ce matin pour plus tard, sauf qu'en fait elle n'avait pas vraiment faim et ce serait dommage de le gaspiller. La seule raison pour laquelle Ange achetait des chocogrenouilles c'était pour les cartes de collections. Tendant la petite boîte à son camarade de maison, elle le proposa la friandise avec un sourire amical:

- Tu le veux ? J'aime pas trop le chocolat en fait, je garde juste les cartes..

Aujourd'hui c'était sur, les demies-portions étaient beaucoup plus calmes et silencieux que d'habitude. Était-ce donc la fin de l'année, l'annonce prochaine du gagnant de la coupe des maisons, qui les rendait si taciturnes?
Rose n'en avait aucune idée, mais pouvoir faire son cours dans un calme relatif, avec des élèves plus enclins à travailler qu'a tout détruire sur leur passage était une bénédiction.
Enfin, l'heure sonna, et personne n'étant en retard, la brune put commencer à donner son cours.
Avec un éclaircissement de gorge, elle attira l'attention des élèves, puis pris la parole.

-Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, comme le cours l'indique, nous allons voir comment changer la taille et la forme des objets, mais avant de passer à ça, j'aimerai répondre à une petite question que votre camarade de Gryffondor, mademoiselle Applegate, m'a posé dans son devoir.

Donc, en ce qui concerne la métamorphose, lorsqu'un être humain est transformé entre autre chose, il continue de penser comme un humain. Cependant, ses capacités sensorielles, comme son ouïe, sa vue, dépendent de sa nouvelle forme, ainsi donc, si je vous transformais en chaise, vous ne sentiriez rien, n'entendriez rien. Si je vous transformais en chat, vous pourriez entendre et sentir, mais pas parler.
Et enfin, dans le cas des objets comme la chaise, vous seriez transformés sans avoir conscience de ce qu'il se passe autour de vous ou du temps qui passe réellement.

J'espère avoir répondu à votre question et pour le reste concernant la métamorphose humaine, nous verrons ça à partir de la quatrième année.

Nous allons voir deux sorts aujourd'hui, le premier vous permettra de changer la taille d'un objet, le deuxième vous permettra de changer sa forme. Les deux sortilèges peuvent être utilisés pour changer simplement une partie d'un objet.
De nouveau, tout dépend de votre concentration et de ce que visualisez.
Voici la formule du sort qui permet de changer la taille, Elatus, qui s'accompagnera de deux mots différents en fonction de si vous voulez agrandir ou rapetisser un objet.
Elatus Cresco, il faut bien prononcer et insister sur chaque voyelles, est utilisé pour agrandir.
Elatus Minime, il faut bien prononcer et insister sur chaque consonnes, est utilisé pour rapetisser.
Pour les gestes, simplement diriger votre baguette vers le haut pour rendre un objet plus grand, et le contraire pour rendre un objet plus petit.

La forme maintenant. La formule est relativement simple, Speciae, mais le geste vous demandera de faire deux diagonales parallèles avec votre baguette, avant de pointer l'objet dont la forme doit être changée. La encore, visualiser est très important, faute de quoi vous n'obtiendrez pas le résultat voulu.

Chacun de vous a deux blocs de bois, je veux que vous donniez au premier l'apparence de votre livre de métamorphose. Il doit donc être plus fin, être rectangulaire, les pages doivent avoir l'air réelles même si on ne peut pas l'ouvrir.
La deuxième partie du travail pratique consiste à vous arranger pour qu'on puisse l'ouvrir, et qu'il ait les mêmes couleurs et textures que votre vrai livre. Les pages doivent être réelles aussi, et croyez moi ce n'est pas facile, il vous faudra une bonne maitrise et beaucoup de concentration pour que vos pages, même vierges, soient toutes à peu près identiques.
Le deuxième bloc sert uniquement pour que vous puissiez vous entrainer et faire des essais dessus avant.

Bien, alors à vos baguettes, et bon travail pratique.

D'un œil, elle observa les élèves qui prenaient des notes, puis bientôt les grattements caractéristique s'arrêtèrent et les premiers incantations résonnèrent dans la classe. Satisfaite de voir un calme relatif et des enfants qui semblaient motivés à travailler, la professeur sortit un de ses grimoires et se mit en devoir d'y annoter quelques petites choses, relevant parfois le regard pour s'assurer que tout se déroulait bien.

[HJ: Bien, vous avez tous jusqu'au 29 mai pour répondre, faites toutes les parties en un ou deux post et ne m'attendez pas pour avancer dans le tp. Vous pourrez récolter jusqu'à 35 points si les deux parties sont parfaitement bien exécutées. Soyez cependant réaliste dans vos tp,et bonne chance à tous. ]

Merlin soit loué, le cours serait calme aujourd’hui.

Le sale gosse était rentré discrètement après tout le monde juste avant le début du cours et avait filé droit au fond de la classe, assit seul à une table au coin. Il ne voulait pas avoir à discuter avec les autres, il ne voulait pas à avoir à s’expliquer, il ne voulait pas subir de front les regards des autres, des fois qu’ils entre-apercevraient la réalité sous ses bandages.

La réalité du monstre qui se tapissait quelque part au fond de lui.

Depuis son retour de Ste Mangouste, le jeune Loup Garou errait entre deux états d’esprits contradictoires. Tantôt il semblait pris comme d’un regain de fierté et de volonté. Il avait survécu. Il avait fait face à un monstre, vécu un véritable enfer sur Terre, mais il avait survécu. Il vivait, et ça c’était le principal. Et puis, si on regardait bien, Loup Garou, ça le rendait différent des autres non ? Ne pouvait-on pas en être fier ? Mais tantôt alors la peur et le rejet de soi même venaient le rattraper. Que se passerait-il si on venait à l’apprendre ? Après tout, selon la définition de lycan, il n’était même plus un humain, vu qu’il s’agissait d’une race à part entière, avait il seulement le droit d’être là, au milieu de tous ses élèves normaux ? Comment pouvait on se targuer d’être une bête assoiffée de sang chaque nuit de pleine lune ? Comment pouvait-il seulement même y penser à en être fier ?
Heureusement, Mme Bennet venait de prendre la parole et de commencer le cours. Le sale gosse murmurait de temps à autres des commentaires qui se voulaient plus ou moins amusant, sans doute appelait on ça rire jaune…

« MadAaAaAaAaAme… Transformez-moi en couette que j’puisse passer ma vie sur un lit… »

Et puis, tout le monde aimait bien les couettes… Les monstres couettes, ça n’existait pas hein ? S’il était une couette, on ne rejetait pas une couette n’est ce pas ? Et puis, il aurait aimé rester dans son lit ce matin. Rester dans son lit et ne jamais sortir de sous sa couette. Pourquoi le matin s’était il lever ? Tout était si bien quand tout le monde dormait et lui aussi, on oublie quand on dort…

« Animagus couette, ça existe ? »

Il continuait de marmonner dans sa barbe. Des fausses piques d’humour comme pour s’auto-convaincre que celui qu’il fut n’était pas mort cette nuit là. Que la vie continuait, et qu’il n’était pas mort cette nuit là. Mais non, rien à faire, dès qu’il tentait d’avoir ce genre de pensées rassurantes, d’autres cyniques et perfides murmuraient dans les tréfonds de sa conscience que c’était maintenant une bête qui vivait et non plus Morgan Kharante.

Le tp allait déjà commencé, manifestement, la professeur avait jugé plus intéressant d’appliquer directement le cours en pratique plutôt que de passer par la phase questions/réponses qui s’éludaient d’elle-même une fois en application. Et Merlin soit encore une fois loué, c’était un tp en solitaire.

Bon. Deux blocs de bois. Un pour tester et le second pour le rendu final. Ca n’allait pas être de la tarte, Morgan n’était pas mauvais en métamorphose, mais il n’était pas vraiment bon non plus pour autant. Mais il avait besoin de se concentrer là maintenant tout de suite sur autre chose que les pensées qui lui tournaient sans cesse dans la tête depuis… Depuis ce soir là.

La magie accélère la guérison, mais ne la rend pas instantanée. La meilleur des preuves, c’est que sinon Ste Mangouste n’aurait jamais eu à garder des patients. De même que l’on ne pouvait guérir tout les maux. Ses deux bras n’étaient encore que douleur, et le fait de devoir exécuter des mouvements avec allait rendre encore plus ardu les exercices.

Non, c’était sur les bouts de bois qu’il fallait qu’il se concentre. Rien que sur ça et rien d’autre. Il fallait qu’il oublie Ste Mangouste pour le moment. Il fallait tourner la page… Inspirant un grand coup, Morgan tenta de prendre la ferme résolution de mettre ses problèmes de fourrure hors de sa tête au moins le temps de ce tp. Un tp de liberté mentale.
Il valait mieux commencer par s’entrainer sur le bloc d’essai. S’il attaquait franco celui de rendu final, Morgan était bon pour un Piètre à l’exercice.

« ElAtUs CrEscO »

Commençons par la base, vu que dans l’état actuel des choses le bloc n’était pas encore assez grand pour contenir un bouquin. Surtout que le bouquin de métamorphose, même s’il ne payait pas de mine, il pesait tout de même son poids dans le sac des élèves… Comme quoi, que ce soit le monde magique ou le monde moldu, le sac des jeunes collégiens pesaient sensiblement le même poids. Mais revenons à nos moutons… Le sort n’avait pas marché comme le Sale gosse l’avait espéré, il y était allé trop mollement dans le mouvement du poignet, et en collant le bloc de bois au bouquin de métamorphose, il était manifeste que l’on ne pouvait toujours pas en faire une copie. Il dut répéter la formule encore une fois pour parvenir à un résultat satisfaisant. A première vue, le bloc pouvait sembler trop grand maintenant, mais comme il fallait en changer la forme, il valait mieux avoir de la matière sur quoi travailler puis la réduire s’il y en a trop que de devoir en recréer et tout refaire.
Par contre, il était trop épais pour un livre de métamorphose. La Sale bête avait donc augmenté la taille du bloc, il fallait maintenant en réduire l’épaisseur.

« ELaTuS MiNiMe»

Ce fut de nouveau la taille qui commença à rapetisser au lieu de l’épaisseur. S’arrêtant brusquement, Morgan se demanda ce qui n’allait pas. Peut être n’était il pas assez concentré sur l’action qu’il faisait. Son premier reflexe fut donc de réitérer un Elatus Cresco pour rendre les cm perdus et de relancer le Minime… Pour aboutir au même résultat. Il n’arrivait pas à changer l’épaisseur comme ça de front. Il eut un petit déclic : et s’il posait le bloc sur la tranche, ce serait peut être plus facile pour lui de visualiser sur quoi il travaille et donc de lancer le sort correctement ? Il tenta l’expérience, et cette fois ce fut bien l’épaisseur qui diminua.
Un petit sourire satisfait vint pour la première fois du cours dérider le visage fermé du sale gosse. Sa petite idée avait fonctionné, et il avait maintenant un bloc dans un bon format. Il fallait maintenant changer sa forme.

« Specia… Atch ! »

Sa baguette lui glissa des doigts et vint atterrir dans un petit « poc » sur le bureau de bois. Morgan porta sa main gauche sur son bras droit meurtri. Speciae demandait deux mouvements rapides et précis en diagonales de la baguette, et il avait été trop vite pour son bras transpercé par le Loup Garou. La douleur était encore cuisante en dépit que les cicatrices se soient refermées tant bien que mal. Morgan ignorait si des élèves avaient entendu son grognement ou non, et il ne voulait pas lever les yeux pour le savoir. Reprenant sa baguette en main, il ferma les yeux quelques instants. Il fallait qu’il se concentre, c’était la partie qui nécessitait le plus de concentration et la meilleure visualisation possible. Un livre, c’était rectangulaire, il fallait donc rendre rectangulaire le bloc avant toute chose. Et que fallait-il donc faire pour le rendre rectangulaire ? Il fallait réduire certaines aspérités et en combler d’autres. Un livre, ça a 4 coins, il fallait aussi que ses coins soient nets et bien découpés. Mais un bouquin est aussi un objet en trois dimensions, il fallait donc faire ce processus sur toute la profondeur du bloc. Morgan jugea bon de s’attaquer à ça avant de s’occuper des détails de ce qui fait l’apparence d’un livre.

De manière aussi précautionneuse qu’il put, il traça dans les airs les deux diagonales parallèles avec sa baguette tout en répétant la formule, les images d’un rectangle de bois bien en place dans sa tête. Eurêka ! Le bloc de bois grossier se métamorphosa sous ses yeux, les creux se comblèrent et bouts en trop s’élimèrent, pour faire ne laisser qu’un bloc rectangulaire de la bonne taille et de la bonne épaisseur. Bon, en le voyant, on n’aurait pas dit que ça représentait un livre, mais c’était déjà ça.
Maintenant, les détails donc. Un livre, ça a une couverture, hors, cette couverture est plus grande que les pages. Il faut donc creuser l’intérieur du bouquin pour obtenir cet effet là. Posant le bloc sur la tranche, le Serpentard cola également le bouquin de métamorphose pour visualiser l’épaisseur des couvertures et la profondeur à creuser. Et puis c’était toujours plus facile de visualiser quand on avait le modèle sous les yeux. D’un nouveau Speciae, le bois sembla se rétracter pour laisser ce creux se découper. Cette fois par contre, la métamorphose n’était pas parfaite : les recoins intérieurs n’étaient pas nets, et la surface intérieure semblait onduler… Mais Morgan ne se sentait pas de refaire la manœuvre, alors il entreprit de faire de même avec le haut et le bas du bloc de bois.
Il avait néanmoins garder le meilleur pour la fin, car c’était le plus facile, il était en effet plus facile de visualiser le concept de découper des fausses pages sur la tranche du bloc en faisant des diagonales en l’air que d’imaginer faire un rectangle par la même manœuvre. Maniant sa baguette comme si c’était un couteau, des traits fins vinrent agrémentés la surface précédemment creuser à l’intérieur du bloc pour faire comme si ils s’agissaient de feuille, et le travail était fait. Le Sale gosse souleva le bloc de bois qui avait maintenant l’apparence d’un livre même si on ne pouvait pas l’ouvrir.
Bon, il fallait faire la seconde partie du TP maintenant. Il s’accorda tout de même une minute de pause pour voir où en était les autres élèves.

[La suite du TP viendra dans un autre post ]

Sur les tables, devant les élèves affairés, les blocs de bois prenaient des formes plus étranges les unes que les autres. Personne ne parvenait à faire la transformation du premier coup, ce qui rassurait la rouquine. Elle en suait, mais elle n’était pas la seule.

- Bon. Maint’nant qu’t’es à la bonne taille, truc, faudrait qu’t’aies la bonne forme… S'pas gagné.

Cette partie de l'exercice lui paraissait déjà insurmontable. Changer la couleur d'un objet, c'était facile. La texture, idem. Parce qu'on ne changeait qu'un seul paramètre à la fois. Et qu'elle avait l'habitude, à force. Mais là, c'était bien plus complexe : en un seul sortilège, les matière, texture, couleur et forme devaient changer ! Pas de la tarte, pour sûr. Et rien qu'à voir l'effort fourni pour modifier la taille de ce fichu bloc de bois... Page soupira. Elle n'allait tout de même pas se laisser décourager par une saleté de morceau d'arbre, non ? C'était un défi, et les défis, elle les prenait à bras le corps. Donc. La formule Speciae. D'accord. La clé, avait annoncé Mademoiselle Bennet, était la visualisation. Ca tombait bien, s'il y avait bien un seul livre de cours qui pouvait se vanter d'avoir été utilisé relativement souvent par la préfète des Lions, c'était bien celui-ci. Nous n'évoquerons pas ses pauvres petits camarades abandonnés sans trop de considération au pied du lit ou au fond de la malle de la gosse (je pense à un certain manuel d'arithmancie par exemple... ). Page connaissait le manuel de métamorphose plutôt bien. Mais pour mettre toutes les chances de son côté, elle posa sa baguette sur son bureau et saisit l'ouvrage pour en percevoir tous les détails. Après tout, si elle devait transformer un bête bloc de bois en livre crédible, elle avait intérêt à bien regarder les spécificités de l'original, même en dessous ou derrière, pour que tout puisse être transformé correctement.

La gosse étudia donc le manuel avec attention, notant les éraflures, les coins cornés, la tâche de liquide inconnu sur la tranche, la couleur de la couverture... Elle essayait de trouver des moyens mnémotechniques de retenir l'essentiel mais ce n'était pas chose aisée. Elle devait avoir l'air totalement stupide à détailler ainsi son livre ! Lorsqu'elle se sentit prête, elle reposa le livre sans plus de cérémonie, et attrapa sa baguette de noisetier. Elle allait lancer le sortilège sur le bloc de bois qu'elle venait de préparer lorsqu'elle se ravisa. Elle ferait mieux de s'entraîner sur le brouillon avant pour ne pas faire de bêtises. Quelques nouveaux Elatus fusèrent. Elle commençait à mieux maîtriser la déformation, et le bloc de brouillon prit rapidement une forme approchant ce qu'elle attendait. C'était un peu plus grossier que le résultat de l'autre bloc, mais elle s'était beaucoup moins appliquée : ce n'était qu'un brouillon.

On pouvait passer aux choses sérieuses. Un dernier coup d'oeil au manuel pour se le remettre en tête, et c'était parti. Instinctivement, la fillette traça en l'air le signe // représentant les parallèles en mathématiques, sans se poser la question de savoir si ses deux droites devaient être biaises, horizontales, verticales ou elle ne savait quoi. Le professeur Vector serait fière d'elle . Dans le même temps, elle prononça distinctement, fixant son esprit sur l'image de son manuel :

- Speciae.

Le bloc commença à se gondoler doucement, comme s'il fondait, et sa couleur passa lentement à un brun profond avant de revenir sur le rouge de la couleur du manuel. Les coins se racornirent, et tous les détails que Page avait mémorisé apparurent petit à petit mais... en beaucoup plus grand ou plus présents ! Pourtant, le résultat ne paraissait pas si mauvais aux yeux de la petite irlandaise : elle avait réussi à "creuser" la tranche, et ainsi à séparer la couverture des pages, et couleur comme texture étaient assez fidèles, même si le toucher rappelait encore celui du bois. Elle avait dû trop se focaliser sur les détails, et voilà tout. Sans se décourager, la gamine réitéra l'expérience. Le "livre" sembla se mouvoir une fois de plus, et les détails s'affinèrent et perdirent en importance, la texture s'approchant plus de celle recherchée. Bon les textes par contre n'étaient pas encore au point, mais Page mit ce point sur son soin légendaire. L'ensemble n'était pas mauvais, et elle jugea qu'elle pouvait passer sur le bloc définitif.

Elle stressa un petit peu lorsqu'elle saisit sa baguette, mais après tout, elle venait d'essayer deux métamorphoses successives sur le brouillon, et il n'avait pas explosé. Elle pouvait donc ajuster par de nouveaux "Speciae" si besoin.
Un dernier coup d'oeil au livre qui lui servait de modèle, et elle traça les deux droites en l'air d'un mouvement leste du poignet, visualisant l'image de son livre.

- Speciae.

Le bloc eut le même comportement que son jumeau et, après avoir paru ramollir un instant se fixa sur une forme tout à fait approchante de l'original. Les lettres du titre étaient encore un peu hésitantes, mais la rousse doutait d'obtenir un meilleur résultat de ce côté. Les matières lui semblaient correctes, et même si tous les détails n'étaient pas présents, c'était déjà pas trop mal. Page n'était pas certaine que relancer la formule pour corriger de petites erreurs améliorerait vraiment les choses : le sortilège semblait affecter l'ensemble de l'objet, et si elle le relançait, elle améliorerait certainement certains aspects, mais risquait d'en négliger certains, en se concentrant trop sur les détails, comme à son premier essai. L'ensemble était satisfaisant, et la gosse estima plus intelligent de ne pas chercher la perfection dès le premier cours. Maintenant, elle n'avait "plus qu'à" passer à la dernière étape.

"Vous disposez à présent d'un "vrai-faux" livre plutôt bluffant mais pas ouvrable. Reste efficace pour assommer les petits merdeux, mais pas terrible si on veut l'ouvrir. Caler une chaise, ça marche bien également, mais ce serait dommage d'abîmer une si belle réussite"

Au taf Pageounette. Il fallait finir le TP. Donc. Réussir à séparer les pages. La lionçonne réfléchit un instant au problème. Quelle était l'astuce cette fois ? Pour pouvoir l'ouvrir, il fallait que son objet monolithique devienne un assemblage de petites parties -les pages en l'occurrence. Pas évident. La gosse feuilleta son manuel. Les pages tombaient les unes sur les autres, parfaitement distinctes les unes des autres. Mais en y regardant bien... Sur la tranche, les pages n'étaient pas *exactement* identiques. Il y avait de petits décalages, qui les individualisaient. Peut-être était-ce ça ?

Page se concentra donc sur ces petites différences qui constituaient la tranche. Elle espérait que le fait de se concentrer sur une seule partie du livre éviterait de transformer l'ensemble, un peu comme cela avait fonctionné avec l'Elatus.
Le sortilège fut lancé une nouvelle fois. L'irlandaise abaissa sa baguette et approcha son nez du faux livre, plein d'espoir. Du bout du doigt, elle souleva la couverture. Victoire ! Celle-ci céda et la gamine put feuilleter le faux manuel sans trop de problème. Certes, il y avait moins de pages que dans l'original et elles lui semblaient légèrement plus épaisses, mais la couleur était correcte, et Page était plutôt satisfaite du résultat. Elle appliqua quelques Elatus aux pages qui avaient décidé de jouer leurs rebelles en prenant une forme un peu exotique, et referma finalement l'objet obtenu. Elle se sentait fatiguée. Mais elle ne s'en était pas trop mal sortie.

L'été, c'est la plus belle saison du monde Plus de cours, baignade, fun, vacances à volonté, et ça pendant 2 mois. Deux longs et doux mois pendant lesquels on oublie tous les soucis de l'année passée, et on se plonge dans le bonheur intense. Mais le mieux, le mieux du mieux, c'est quand vous passez vos vacances dans votre endroit préféré.
Oui, Evie avait reçu une lettre ce matin-là. Voir carrément une missive de plusieurs pages, mais comme sa chère mère écrivait gros, on pourrait penser que la lecture serait rapide. Notre rouquine recevait souvent du courrier de ses parents, mais ne les lisait que très rarement, et ne leur avait pas beaucoup répondu. Elle n'aimait pas envoyer des lettres ni avoir des nouvelles de cette manière, parce-qu'elle n'a aucun moyen de savoir si c'est la vérité ou non, donc elle trouve ça inutile. Développer pendant 60 lignes un 'tout va bien ici, il fait beau les oiseaux chantent, tu nous manque', c'est nul. Mais, c'est une preuve qu'on pense à vous, et même si Vivie semblait ne pas comprendre ce besoin parental, elle savait très bien que le fait qu'elle ne leur réponde pas devait les faire enrager .
Mais revenons à cette nouvelle lettre toute fraîche, qui mit la jeune Spearzony de super bonne humeur; en voici un court passage.

Maman a écrit:

[...] et ton père commence à ne plus sentir ses jambes. Tu sais très bien qu'il est très fatigué en se moment, et son traitement contre les pustules qu'il a attrapé en Bulgarie à la Coupe du Monde de cricket magique le force a rester coucher. C'est pour cela que nous ne pourrons pas t'accompagner en France cet été... Tu devras y aller toute seule avec tes cousins. J'espère que tu ne nous en veut pas mon chou et que [...]

Imaginez le sourire et le cri de joie qui sortit des lèvres de la première année ! Enfin, elle pourrait être libre pendant ces vacances et s'amuser comme elle ne l'avait jamais fait en France. Car oui, toutes les années avaient le même rituel: Les Spearzony partaient en vacances au sud de la France, dans les Cévennes plus exactement, dans une montagne perdue où ils pouvaient user de la magie comme ils veulent. Un endroit paradisiaque, avec rivière, forêt, gorge... Pleins de choses magnifiques mais souvent inaccessibles à cause des parents , trop protecteurs...

Vous savez donc pourquoi Evie se dirigeait vers le cours de Métamorphose, chantonnant gaiement, presque sautillant dans les couloirs animés de ce lundi matin. Arrivée devant la porte du cours du Porfesseur Bennet, elle poussa le bois et entra sauvagement dans la salle. Elle arborait son sourire, visiblement trop excitée pour travailler comme d'habitude. Mais avoir de la pêche ne fait jamais de mal, non ?
Elle salua poliment son professeur puis ses camarades et alla s'asseoir pas loin des premières qui commençait déjà à se chamailler. Elle sortit ses affaires et écouta le professeur Bennet.
Sa tirade terminée, Eve essaya de se remémorer les paroles et infos importantes en les notant frénétiquement sur son calpin.

Bien, alors à vos baguettes, et bon travail pratique.

Houla, c'était chaud. Super chaud même ! Evie n'y arriverait jamais T_T. La rouquine voyait toute sa bonne humeur s'envoler, tout en restant buté sur les deux pavés de bois devant elle. Ils scelleraient à jamais son destin dans la métamorphose.

* Avec un peu de chance, le bout de bois survivra, et moi avec. *

La rouquine soupira, mais ne se démonta pas. Suivant les conseils réfléchis de la professeur, elle décida de diviser ce Travail Pratique en deux parties (comme la plupart des élèves). Banal. De toute façon, Eve n'aurait pas réussi cette transformation en une seule fois ! Douée comme elle était, elle se serait emmêlée les pinceaux et ça aurait été une catastrophe mémorable. La Gryffondor n'hésita pas à prendre son temps, et essaya de se calmer. La métamorphose était une magie complexe, et elle n'arriverait à rien l'esprit dérangé d'excitation. Elle souffla, et se concentra, se remémorant les exercices de détente de sa mère dès que sa rouquine de fille détruisait tous ces souvenirs de voyages organisés. Ève saisit alors l'un des pavés de bois, qui serait destiner à finir son règne en tant que prototype. Mais elle se ravisa, et reposa ce pavé à côté de l'autre. Lequel condamner au rang de cobaye ? Lequel choisir ? A moitié pétrifiée par ce dilemme titanesque, elle ferma les yeux, et fit le point. Si elle commençait à se dissiper pour une chose pareille, elle n'irait pas très loin.

* Leur salut est entre mes mains Trop cool. *

Les paupières toujours closes, et lança sa main au pif et attrapa le premier bout de bois se présentant à elle. Maintenant, plus de pitié. Il avait eu sa chance, mais elle n'avait pas tourné en sa faveur. Tant pis. Ève se décida à enfin commencer son TP et se saisit tout aussitôt de sa baguette pour tester le premier sortilège et ne pas faire de bourde pour la vraie métamorphose. La baguette fixée sur le bois, elle articula le sort d'agrandissement qu'elle avait noté sur son blocnote quelques secondes avant:

- Elatuuuus Cresco !

Le cobaye commença à s'élargir, à s'allonger. Sans s'arrêter.

- Stop stop ! euh ... ElatuuuuS miiniimE ! lança-t-elle précipitamment, baissa la pointe de sa baguette dans la peur que le pavé ne fasse exploser la salle à force de grossir.

Finalement, il reprit sa forme normale et Ève entreprit de recommencer en visualisant de combien elle désirait faire grossir le bois. Et à sa grande surprise, sa deuxième tentative fut pas mal réussie. Quelque peu biscornu par endroit, mais environ de la même taille que son livre de métamorphose. Mais ça ne lui convenait pas. Si elle avait à peu près réussi, c'était un coup de chance, et ce n'était pas sur ça qu'elle devrait se reposer pour la deuxième partie. Puisqu'elle avait le temps de s'entrainer, autant qu'elle s'entraine. Elle refit calmement le vide dans sa tête, et se concentra pour voir clairement apparaître son livre de métamorphose dans son esprit. Après quoi elle redressa sa baguette, et la pointa sur le pavé martyre;

- Elatuuuus Cresco !dit-elle la voix légèrement tremblante, tout en relevant sa baguette. Hum hum. Pas encore ça. Huuuum, elle se raclait la gorge si fort qu'elle était à deux doigts de se l'arracher, tandis que son manuel scolaire se dessinait lentement dans sa tête, - Elatuuuus Cresco !

Ça y est, elle commençait à maitriser le truc. Elle sentait le sortilège, et arrivait à apprivoiser sa puissance. Elle avait pas mal réussie, et restait confiante pour cette partie du travail. Elle répéta encore deux fois et fut certaine de ne rien pouvoir faire de plus.

- ElatuuuuS miiniimE !

* Cool *

Evie elle maitriiiiiiise !
Fière de son exploit, elle ne détournait son regard du pavé atrophié cause de la répétition des sortilèges. Mais c'était pas fini. Elle devait encore tester le sortilège pour la forme, celui qui semblait être le plus chaud à réaliser.

- T'as été sympa jus'kla, alors ste'plait, soit le jusqu'à la fiiin ! Et t'auras la légion d'honneur du pavé le plus cool.

Le professeur Bachelard avait dit que les arbres étaient très respectifs aux marques d'affection... Alors on sait jamais hin Ève, déjà crevée, marqua une courte pose. Elle avait la bouche sèche et les mains moites à force de tenir sa baguette. Pfou, les TP's, c'est vraiment du travail de Titan hin. Mais pas le temps de chaumer, la petite rouge et or jeta un rapide coup d'œil à ses notes et s'entraina aux gestes du Speciae, après quoi elle décida de tester sur le pavé. Elle visualisa son manuel, les paupières exagérément closes, concentrée comme jamais.

* Alors, du premier coup ! *

- Speeee... « Atch ! » Hiiii !

Tout se déroula très vite... Ève, trop à fond dans son trip 'jdois réussir parce-que je suis trop forte', s'était déconnectée du monde extérieur. Mais Kharante, qui était juste devant elle, émit un gémissement tellement soudain qu'il la fit sursauter et déformer son sortilège... Qui fusa et explosa sur le pavé martyre...

- NON D'UN SCROUT DESSÉCHÉ ! commença la rouquine, dépitée devant son bout de bois carbonisé d'un côté, carrément troué. Par Merlin Kharante ! Quelle mouche t'a piquée ?!! elle lui lança un regard noir avant d'enchainer, J'fais comment moi maintenant hin ? C'est une conspiration ou quoi ? Les Serpentards s'entraident à bousiller le travail des Gryffondors ? Zut.

C'était injuste, mais Evie n'était pas du genre à aller pleurer dans les jupons de la prof' et n'avait pas la foi d'aller lui demander un autre pavé. Elle avait peur que Bennet lui enlève des points ou qu'autre pires choses en découlent. La jeune Spearzony se contenta de soupirer; elle n'avait plus qu'à se lancer à corps perdu dans la deuxième partie, au feeling.

[HJ; si ça te gène Momo que je parle de ton 'gémissement' dans mon RP, j'édite iien =)]