Mais pourquoi avait-il fallu qu'elle oublie ce foutu bouquin dans son dortoir ? Pourquoi, je vous le demande. N'allez pas croire que la petite irlandaise était en pleine séance de travail en ce bel après-midi ensoleillé. Que nenni. On avait à peine repris les cours, l'heure du bachotage intensif pour ne pas redoubler n'avait pas encore sonné, loin de là.
Non, la préfète voulait simplement profiter du beau temps pour relire une seizième fois sa bible sur le Quidditch, vautrée dans l'herbe en plein soleil. Elle avait tout préparé pour passer un après-midi tranquille : chocogrenouilles, une bouteille de jus de citrouille... Elle n'avait plus qu'à poser ses fesses dans l'herbe accueillante et à se plonger dans son livre.
Seulement, toute à ses préparatifs, elle en avait oublié l'essentiel. Et bien entendu, elle ne s'en était rendue compte qu'une fois arrivée au rez-de-chaussée.

La fillette s'était frappé le front avant de regarder d'un air désespéré les escaliers qui montaient jusqu'à la haute tour des Gryffondor. Quand on n'a pas de tête, on a des jambes. Qu'à cela ne tienne, elle aurait des mollets d'acier avant la fin de l'année.

Poussant un profond soupir, la petite rousse attaqua donc la montée infernale.
Tiens, maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait jamais compté le nombre de marches qui la séparaient de son dortoir. Calcul ô combien important certes, mais qui amuserait notre gamine, surtout que le résultat risquait de changer suivant l'escalier qui daignerait bien se présenter à elle. Perdue dans ses pensées, la lionçonne gravissait les étages un à un, inconsciente du danger qui la menaçait.

L'attaque la prit complètement au dépourvu. Pensez donc, une attaque en traître, venant du ciel ! Le temps se figea un bref instant, un sourire naissant sur le visage du sale gosse perché un peu plus haut, l'eau finissant de dégouliner sur la préfète qui s'était figée de surprise.

- Alors ça...

La fillette releva la tête juste à temps pour voir celle de son "agresseur" disparaitre derrière la rambarde de pierre. Elle l'entendit détaler juste avant que les démangeaisons ne se déclarent.

- Bloody Hell, l'enfant de Strangulot ! Ca graaaaaaaatte !

D'un geste rageur, la petite rouquine sortit sa baguette de sa poche et lança un sort de croche pied au jugé vers les escaliers supérieurs, dans le vain espoir de toucher l'espèce d'inconscient qui avait osé s'en prendre à une élève possédant du sang irlandais. Qui que ce soit, il allait morfler. Sans plus attendre, la gamine démarra au quart de tour, grimpant les marches quatre à quatre, jurant comme un charretier tout du long.

Baguette au poing, un "cheveux drux" crépitant au bout de celle-ci, elle atteignit enfin le palier où le petit malin avait filé. Il avait un peu d'avance, mais elle était sûre de pouvoir le rattraper.

*Holy shit, tu vas payer pour c'que t'as osé faire mon coco *

Sans prendre la peine de s'arrêter, elle poussa la porte violemment, envoyant valser le seau d'eau croupie contre le mur opposé, dans un vacarme de tous les diables, sans réellement comprendre ce qui venait de se passer. Emportée par son élan, la fillette glissa sur le sol humide et fit un beau vol plané, atterrissant sur le flanc.
Le contact, hum, disons, brusque, avec le sol lui fit perdre le contrôle du sort qui partit au hasard dans le couloir, dans une trainée de lumière. Et ça continuait à gratter !
Se relevant sur un coude et luttant pour ne pas arracher sa peau qui la démangeait atrocement, la deuxième année finit par se rendre compte de la présence du sale gosse qui la regardait, hilare. C'était ce petit lèche botte du cours de Rogue...

- Toi ! Par les balloches de Merlin, tu vas regretter c'que t'as fait !

Sans prendre le temps de se relever, la fillette cria à nouveau :

- Cheveux Drux !

Cette fois, le sort partait dans la bonne direction, restait plus qu'à espérer que ce malotru se le prenne.

Il n’en demandait pas tant, mais là, c’était cerise sur le gâteau. Non seulement elle avait renversé le seau d’eau, mais en plus elle avait fait un joli vol plané et s’écrasa sur le sol. Même que le sort qu’elle avait préparé échappa à son contrôle. Ce sortilège même qui alla valser dangereusement dans le couloir, ricochant à droite à gauche, et percuta un gosse qui passait par là…Un gamin de Serdaigle qui semblait très propre sur lui, la parfaite petite image de fifils à son papa. Quoique. Avec maintenant des tifs qui lui descendait jusqu’au nombril, le parfait petit fayot avait plus une dégaine de wizard rockeur en puissance qu’élève modèle. D’ailleurs, cela ne sembla pas lui convenir puisqu’il parti à tout allure en poussant des petits cris de surprise dans l’autre sens Et bah, avec tout ça le sale gosse n’avait plus besoin de réfléchir à une contre partie avec la préfète.
S’il avait eu le temps, Morgan se serait bien moqué du gamin avec grande joie. Mais non. Il n’avait absolument pas le temps de penser à autre chose qu’à la rouquine.

Car si elle l’avait lancé ce sort une fois, elle pourrait bien le faire une seconde.

Morgan saisissait à son tour sa baguette en bois de noyer rangée dans une des nombreuses poches intérieures de sa robe de sorcier. Poches remplies de tout un bric à brac de farces et attrapes et de petites fioles.
Elle ne se releva même pas pour déclarer qu’elle allait le lui faire regretter. Pfff, aucune classe décidément ses gryffondors… Surtout qu’une gamelle pareille, ça ne se regrette pas, ça se filme et ça s’envoie à vidéo gag.
Cependant, elle lança son sort à nouveau, et Morgan tenta de l’esquiver, mais trop tard. Il n’avait vraiment pas prévu qu’elle resta au sol dans la crasse de l’eau vaseuse… Si bien que Morgan ne vit plus rien… Ce sort n’était pas juste sensé faire pousser la chevelure pourtant ? Mayday mayday, quelqu’un avait éteint la lumière !

…

Ah non, ce n’était que ses cheveux sur ses yeux.
Il attrapa d’une main ses mèches de cheveux devenu bien trop long et qui lui cachait la vue et pointa sa baguette dessus.

« Découpe ! »

La coupe était nette en elle-même, mais sur le plan résultat esthétique, Morgan avait pour le coup les cheveux en bataille et mal taillés. Mais le plus important n’était pas apparence pour le coup, mais d’avoir retrouvé une bonne vision et de répliquer. Aussitôt, il pointa son arme sur la rouquine étalée à terre ou dans l’eau, c’est selon.

« Folloreille ! »

Ce n’était pas un sort extraordinaire, mais qu’est-ce qu’il était chiant ! Et puis on entendait moins bien quand on avait les oreilles qui papillonnaient dans tous les sens. Bah, c’était du même niveau que son cheveux drux qu’avait caché sa vue hein ?
Et sans même observer le résultat de son sort, Morgan alla se planquer derrière le coin du tournant du couloir, dans l’attente de la contre attaque qui serait, sans nul doute, rapide et féroce. Il se préparait mentalement à devoir lancer le sortilège de croche pieds, ou éventuellement un bombabouse.

« Tu veux jouer à la bagarre ?! On va jouer à la bagarre ! »

C’allait saiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiigner !

Une vraie bataille de chiffonniers moldus ! Ceux qui pensent que dans un duel de sorcier, on devait rester bien face à face, à distance réglementaire, sans jamais toucher l’autre physiquement étaient des abrutis doublés de tarlouses qui ne s’étaient jamais battus. Quand on était sérieux, on se frappait nécessairement. Et ça faisait parfois plus mal qu’un sort. Par contre, son adversaire semblait apprécier de parler tout en se battant… Surtout pour proférer de vaines menaces. Morgan prit un ton imitant celui de la lionçonne.

« Le ‘clan McHenry’ ? Ta famille en gros, on appelle déjà popa moman ? Tu vas le ‘dire à ton papa’ ?»

Morgan affichait un air narquois. Clan McHenry… Elle croyait que cela allait l’impressionner ? L’inciter à s’excuser platement et à baiser les genoux de madame la princesse héritière du clan ? Le dire avait effectivement à ses yeux le même niveau que ‘J’vais ramener mon grand frère et/ou Papa pour te casser la tronche’. Lui, il n’irait jamais évoquer un des siens… De toute façon, son aîné serait capable au lieu de se battre de dire « Peace and love, je m’excuse pour mon frerounet. »
Puis il sentit une morsure… Ca par contre, ça lui rappelait sa sœur… Mais le plus inquiétant était la main de la rouquine qui approchait dangereusement de sa tête.
Pas le visage ! Pas le visage ! Trop tard, à peine que la main de la rousse fut posée sur sa joue qu’il ressentit des démangeaisons. Pas très puissantes, mais incommodantes. Elle le repoussa, et aussitôt qu’elle fut hors de sa prise elle détala en direction de sa baguette.
Zut ! Elle allait déjà la récupérer… Morgan ne relança pas un assaut et à la place ressortit la sienne précipitamment… Quand elle se tourna à nouveau vers lui, elle avait déjà un sort en préparation au bout de son bout de bois qui luisait d’une…
Lueur Verte ? Elle allait lancer un Avada Kedavra la vilaine rooooh !
Manifestement, elle attendait qu’il fasse le premier pas… Et là, il n’avait aucun recoin où partir se cacher ! Dans un autre lieu, il aurait clairement fait la stratégie du hit and run… Pas le choix, il devrait donc retourner au contact coute que coute.

« Avis ! »

Une nuée de petits piafs apparurent de nouveau dans le couloir, en fait on était dans la volière, mais à quoi pouvait bien penser le sale gosse ? Tout simplement faire un écran d’oiseaux entre lui et la préfète. Et d’un geste de baguette, la nuée se dirigea contre cette dernière précédent leur auteur…
Soit le sort qu’elle allait lancer allait toucher un des petits oiseaux devant lui et dans ce cas il aurait de la chance, soit il allait devoir tout encaissé… [hj : à toi de choisir ] Mais dans tout les cas, il lui fonçait dessus dans le but de blesser…
Un bon poing dans le ventre, y’a que ça de vrai histoire de refréner les ardeurs ! Ca devrait la calmer, ne serait ce qu’un peu… Ou au moins, l’empêcher de renchainer sur un autre sort. Dans tout les cas, il se retrouverait de nouveau au corps à corps où il risquait d’avoir plus l’avantage qu’à distance. Et pis il lui crachera des limaces dans le col de sa chemise s’il encaisse *o*

[hj : donc tu décides d’une part si je crache des limaces ou non et d’autre part si tu encaisses mon coup de poing ^^]

Un après-midi d’automne, on avait trouvé un moyen de locomotiooo-on… Il faisait beau, les oiseaux chantaient au point qu’on les entendait même dans les couloirs de l’école. Que cela serait agréable d’aller faire un tour au parc pour les entendre de plus près et pratiquer son habituel après-midi de lecture sous un arbre, ou de papotage avec des copines si elle les trouvait là-bas. Neoki était de toute façon prête à appliquer de nouveau ses « heures détentes » du week-end. Peut-être passerait-elle la majeure partie de son temps à penser à Orion comme souvent depuis que les deux élèves s’étaient retrouvés dans l’ancienne salle du Miroir du Risèd… Le cœur de la préfète-en-chef n’avait cessé de battre plus fort et plus rapidement dès lors qu’elle croisait le jeune homme et bien sûr, cela la gênait. Elle n’arrivait plus à lui dire un mot sans rougir, et devait faire en sorte de doubler voir tripler sa concentration pour écouter en cours au lieu de le regarder. Il en était de même à table, elle n’avait plus faim et elle passait son temps à épier le préfet en espérant que ce dernier ne la voit pas. C’était vraiment agaçant d’être si perturbée ! Mais elle avait beau se raisonner, elle ne pouvait rien y faire.

C’est dans cet état d’esprit que Miss Ewora se baladait dans le couloir, ne faisant même pas attention aux escaliers qui tournaient, la tête complètement sur son étoile préférée… On pourrait même dire, sur sa constellation ! C’est alors que dans ce monde merveilleux, où les bisounours faisaient du toboggan sur leurs arcs-en-ciel , où Heidi courait dans les montagnes , où Dorothée chantait la composition de sa valise, sacre bleu, il me manque mes chaussettes rouges et jaunes à petits pois... que la préfète-en-chef entendit des bruits surprenants. Ils n'avaient rien à voir avec ses rêves... Peeves embêtait-il encore Rusard ? Faisaient-ils du rangement ensemble ? Non, on aurait vraiment dit une bagarre ! Des cris d’enfants et de sortilèges résonnaient dans les couloirs, sortant la jeune fille de ses rêveries.

Ainsi, la sixième année se précipita vers l’endroit d’où venait le bruit et ils n’avaient pas l’air de l’entendre puisqu’ils continuaient de crier. Où diable les professeurs étaient-ils donc passés ? Il faudrait que cela soit-elle qui s’en occupe… Ils allaient gâcher sa journée d’amour paisible ! Et bien d’accord, qu’ils osent ! Elle leur en collerait des retenues et des points en moins ! Et où étaient les autres préfets ? Y’en avait-il donc aucun qui se baladait l’après-midi dans les couloirs ? A 10 dans leur totalité, aucun n’avait vu la bagarre ??? Enfin, heureusement, Neoki était là elle ! En arrivant sur le lieu du crime, elle aperçut deux jeunots : un petit brin vert et argent et Ô surprise, une petite rousse aux couleurs de Gryffondor ! La préfète était nouvellement nommée, et elle se battait déjà dans les couloirs.

Ne pouvant se résigner à voir Page McHenry se battre et pensant qu’elle avait halluciné, Neoki ferma les yeux et les rouvrit. Ce n’était pas un rêve. La petite était maintenant abattue par terre.

« Par Merlin ! Ca va Page ? » dit alors la préfète-en-chef, maintenant plus inquiète pour la sécurité des gamins que pour leur non respect des règles. La Serdaigle était maintenant agenouillée près de la rouquine. La pauvre semblait mal en point mais était encore bien consciente. Elle pourrait donc souffrir encore un peu avant d’aller à l’infirmerie et de se faire soigner par Pomfresh.

Le Serpentard quant à lui, se mettait à cracher des limaces.

« Oh, c’est pas vrai, qu’est-ce que vous avez fait tous les deux ??? » La préfète-en-chef ne pouvait rien faire. Même un Finite Incantatem ne serait pas efficace contre ça. Il faudrait que le Serpentard se résigne. Il n’avait plus qu’à attendre que cela passe. Heureusement, Neoki était passée par une salle avec un seau renversé. Elle s’en rappela et exécuta un Accio parfait. Le seau vint alors à elle et elle le donna au garçon pour qu’il crache ses limaces dedans.

« Désolée, j’peux pas mieux faire, et je suis même pas sure que Pomfresh ait une autre solution. Faut attendre que ça passe, rien de plus. »

Après avoir été très calme et avoir parlé sur un ton doux, Neoki changea radicalement de comportement.

« Maintenant, pas un mot ! » Voilà qu’elle se mettait en colère !

« Je vois bien ce que vous avez fait tous les deux et en plus je vous ai entendu. Je n’accepterai aucune protestation ! Le professeur McGonagall sera avertie de cette bagarre. Je ne veux pas savoir qui a commencé, ça m’est égal ! Le plus judicieux aurait été de fuir et de prévenir un professeur. Ou alors Mademoiselle McHenry de vous défendre par un retrait de points. Vous avez l’autorité nécessaire pour mettre des retenues et informer les autorités compétentes au moindre petit problème. Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? Ce comportement est inadmissible. Vous faites perdre 10 points à Gryffondor ! Et j'espère pour vous que Dumbledore ne vous enlèvera pas votre badge, pourtant, cela serait mérité !

Monsieur le Vert et Argent, vous faites perdre 8 points à votre maison ! Vous êtes en première année, peut-être que le règlement vous est encore un peu étranger… Je vous accorde donc le bénéfice du doute. Cependant, vous serez tous les deux convoqués dans le bureau du professeur McGonagall et j’ose espérer qu’elle vous collera quelques retenues à tous les deux ! »

C’était sur un ton sec et autoritaire que la préfète-en-chef venait de parler. Sa décision était sans équivoque et il serait étonnant que les deux élèves osent s’y attaquer. De plus, Neoki maîtrisait parfaitement les petits sortilèges qui pourraient les empêcher d’agir donc s’attaquer à elle serait une très mauvaise idée. Ahh ce que le pouvoir avait du bon parfois !

« Bien, maintenant, je vous emmène tous les deux à l’infirmerie. Maintenant que vous êtes saints et saufs, elle pourra vous aider pour vos petites blessures. Encore heureux que vous n’êtes pas dans des années supérieures, cela aurait pu tourner à la catastrophe ! »

Depuis le début, Neoki n'avait pas cessé de vouvoyer Page alors qu'elle la connaissait. Elle voulait simplement marquer son autorité et mettre les deux élèves sur un pied d'égalité.

En les emmenant à l’infirmerie, la préfète-en-chef n’avait pas arrêté de faire des commentaires inutiles, vu que les deux élèves devaient maintenant avoir pris conscience de leur bêtise. Du moins, elle l'espérait... Mais au cas où ils n'avaient pas encore compris, elle en rajoutait une couche.

[topic achevé, suite par là]