Comme pour chacun de ses cours - lorsque cela lui était possible, Dolorès s'était rendue à sa salle de classe bien en avance. Investir la salle vide lui permettait de vérifier que tout était rigoureusement à sa place, que la salle était impeccable et qu'aucun n'élève n'était venu en son absence dégrader le matériel ou fomenter un mauvais coup.
Une demi heure avant l'horaire indiquée sur les plannings des élèves, la sous secrétaire entra donc dans sa salle de cours. Elle fit son tour d'inspection rituel. Tout était propre et net. Tant mieux. Elle voulait que ses élèves bénéficient des meilleures conditions pour travailler et apprendre.
Se dirigeant vers le tableau, elle y inscrit à l'aide de sa baguette le titre de ce nouveau cours, de sa fine écriture.

Citation :

Cours n°2 : Etude simplifiée des sortilèges de défense magique

Elle s'installa ensuite à son bureau, posé sur la petite estrade de bois lui permettant de surplomber la salle. Un regard circulaire acheva de la rassurer tout était prêt pour accueillir les chères têtes blondes. A moins que... Inadmissible ! L'une des tentures roses accrochées de part et d'autre des fenêtres était décrochée, et pendait, dans le désordre le plus total. Le coupable pouvait être un élève... A moins qu'il ne s'agisse de Peeves. L'esprit frappeur lui donnait du fil à retordre en ce moment. Mais qu'importait. D'un geste de sa courte baguette, la femme en rose répara le méfait. Tout était à présent d'équerre, et il lui restait encore une quinzaine de minutes avant que la cloche ne sonne 14h, heure du début du cours.

La Grande Inquisitrice s'absorba donc dans la rédaction de l'un de ses énièmes rapports au Ministère. Il s'agissait aujourd'hui de rapporter le comportement inacceptable d'un certain professeur... hybride. Cet acte de délation la mettait en joie, et c'est ainsi de fort bonne humeur qu'elle vit arriver les premiers élèves.

- Bonjour mes chers petits, les salua-t-elle de sa voix de petite fille. Installez-vous.

Elle ne doutait pas un seul instant que le dernier cours (prolongé pour certains par une longue et douloureuse retenue) leur avait inculqué les règles de la politesse.

Parmi les premiers élèves à entrer dans la classe se trouvait celui qui avait en grande partie déclenché le chahut du cours précédent : William Craig, dont le crime infâme était d'avoir laissé tomber son manuel sur sa table, au grand dam de la Grande Inquisitrice. Cette fois, il s'était promis de faire bien attention au précieux bouquin d'Eskivdur ; une soirée en retenue avec Ombrage l'avait convaincu de rechercher avant tout la tranquillité : pas question de passer encore une soirée à écrire des lignes avec son propre sang.
Il avait quitté à contrecœur le coin ensoleillé de la cour où il paressait depuis plus d'une heure, et s'était avancé à pas lents vers la salle de classe. Il était un peu en avance, mais il estimait que ce n'était que mieux ; Ombrage serait sans doute contente de ce zèle nouveau.
En parlant de zèle, le préfet était impatient d'avoir le résultat de son devoir. Il s'était un peu emballé sur le sujet, et avait rédigé une prose digne d'un des plus grands fanatiques du Ministère. Sa tirade anti-loups-garous avait également dû plaire à la Grande Inquisitrice. Si avec ça il ne revenait pas dans ses bonnes grâces...
La porte était ouverte, et Ombrage était là, occupée à écrire avec une délectation évidente. William pénétra dans la classe, et eut droit à un sourire un peu écœurant de la part de son professeur. Il se força à adopter une voix polie pour dire :

-Bonjour, professeur Ombrage.

Cette femme ne méritait que mépris, mais il eût été suicidaire de se la mettre à dos. Autant faire l'hypocrite et lui donner le respect outré qu'elle voulait...
Le rouquin s'installa au troisième rang, près de la fenêtre, et sortit précautionneusement son manuel de son sac. En attendant les autres, il attrapa un parchemin, et se mit à dessiner d'un air absent.

Précieuse McLane était sans doute une des seules personnes de Poudlard à attendre avec impatience le cours de la grosse dame rose. N’allez pas croire que Précieuse l’appréciait, elle n’en avait que faire à vrai dire, mais elle se réjouissait de voir les autres élèves se faire punir par la grande inquisitrice. Surtout si les cibles étaient des Bouffondors. Précieuse avait aussi reçu les bonnes grâces du crapaud car elle faisait parti de la BI. Cela lui faisait une sorte de protection anti-retenue.

La Verte et Argent avançait de sa démarche légère dans les couloirs, un sourire aux lèvres. Sa chevelure blonde soigneusement peignée tombait délicatement sur ses épaules. Un regard averti pourrait constater le vernis à ongle verdâtre qui décorait ses ongles. Mais ce qui pouvait le plus retenir l’attention était le petit paquet orné d’un gros nœud rose qu’elle portait entre ses mains.

Après avoir pris soin de donner quelques coups sur la porte, Précieuse entra dans la salle et s’avança vers la grosse dame.

« Bonjour Madame la Grande Inquisitrice. Je suis vraiment navrée d’avoir été absente à votre dernier cours mais j’étais gravement malade. Une toux épouvantable avait gagné ma gorge fragile. »

Et pour appuyer sa démonstration, Précieuse toussa légèrement en essayant d’accentuer le plus possible un mal être encore présent.

« Tenez ce présent est pour vous, » déclara-t-elle en souriant exagérément tout en tendant la petite boite qu’elle portait. « Il s’agit d’un vêtement chaud pour vos chats. C’est un cadeau de la famille McLane pour vous remercier de ce que vous apportez à cette école. »

Précieuse fit une brève révérence et se retourna pour chercher une place. Seul deux Bouffondors étaient présents. MacHenry et Craig. Les deux rouquins. Quelle bonne paire ils faisaient tous les deux ! Précieuse leur adressa un regard hautain et méprisant tout en mettant en valeur l’insigne de la BI qui se trouvait sur sa veste.

Elle choisit de s’asseoir le plus près possible de la fenêtre. Comme ça, en cas d’invasions massives de Bouffondors, elle pourrait toujours ouvrir la fenêtre pour avoir de l’air et ventiler la pièce.

« Non, j'irai pas.
-C'était le deal Jaina.
-Ça t'apprendra à essayer de surpasser notre petite soeur.
-M'enfout j'irai pas, le pari c'était du carton.
-Oh que si...
-Tu vas y aller!
-Naaaaaaaaaaaaaaan! »

Il existait à Poudlard deux individus pires que Jaina. Des tortionnaires illégaux ne lésinant pas sur les moyens. Et la jeune lionne avait eu la malchance de dire « j'vous parie que je laisse pas passer un seul but » lorsqu'elle avait été appelée en remplacement de Ginny. Sauf qu'elle n'avait pas pris en compte la réplique des deux garçons « si tu échoues, tu ne sècheras aucun cours d'Ombrage. » Eux en revanche avaient bel et bien mémorisé les termes du pari.
C'est ainsi que, lorsque Jaina s'était mise à bouquiner un étrange manuel dans la salle commune, deux mains droites lui étaient tombé sur les épaules. L'escorte F&G Weasley bel et bien déterminée à emmener la lionne à son cours de DCFM. Bien entendu, ce qu'elle ignorait, c'est qu'au fond ils faisaient ça pour son bien. Non pas que les cours dispensés par Ombrage soient bénéfiques, mais cela évitait d'horribles retenues et une expulsion de Poudlard. Car même si depuis le 14 février de cette année, la demoiselle avait atteint ses 14 ans et pouvait donc suivre un apprentissage de menuisier moldu, cela ne valait pas une formation de métier sorcier. Bien qu'elle ait envisagé dans le cas échéant une reconversion en tailleuse de baguette à ses 17 ans. Ainsi elle aurait même pu se refaire une baguette magique car l'ancienne aurait été brisée à son expulsion.

Enfin pour le moment, elle ne risquait pas encore l'expulsion imminente. Seulement si G.R.A.V.E.S était découvert. Pour ce qui était des cours, elle n'avait plus le choix car il avait suffit d'un accio prononcé par l'un des jumeaux pour qu'elle se retrouve avec son matériel de classe en main. Ils daignèrent même l'accompagner -bien qu'elle marche littéralement à reculons- jusqu'au couloir, à dix mètres de la porte d'entrée de l'antre du rose.

« Pitié... »

Impossible de leur faire entendre raison et c'est toujours à reculons qu'elle se dirigea vers la salle de classe. En toute logique (puisqu'elle se déplaçait en marche arrière) elle entra donc dos tourné. Et s'apercevant qu'il était déjà trop tard, elle fit volte face. Ombrage était là, ainsi que quelques élèves. En plus il fallait dire bonjour, sinon c'était l'exécution sommaire garantie.

« Meugneuhmeugneuhmeugneuh. »

Jaina avait bel bien marmonné « bonjour professeur Ombrage » même si cela avait surtout ressemblé au râle d'un mourant désespéré. Car la lionne savait qu'il serait presque impossible de se contenir jusqu'à la fin du cours, que les vibrations émises à chaque mot de la grande inquisitrice pouvaient à chaque instant secouer un peu trop la nitroglycérine stockée dans sa tête.
Mais comme il n'y avait pour le moment aucun plan d'action, elle se résigna, venant s'installer à la place la plus éloignée possible de l'estrade. Puis elle fit un signe de tête en direction des autres Gryffondors pour les saluer, après quoi elle plongea ses yeux dans son manuel de cours... Auquel avait été incorporé quelques articles du Quidditch mag. Bien entendu, elle était prête à tourner la page en cas d'approche professeuresque.

D’un pas traînant, Fabula longeait le couloir maudit du premier étage. Les rayons de soleil d’un mois d’avril qui s’annonçait estival frappaient de pleins fouets les fenêtres à égale distance, et c’est avec un pincement au cœur que Fabula sentait leur chaleur sur sa peau. Il n’était pas loin de 14h, et le château avait entamé une digestion paisible tandis qu’elle levait le camp de la bibliothèque, sous les yeux perçants de Mlle Pince. Dans son sac, son devoir, son œuvre, enfin achevé. Pour la première fois depuis qu’elle était entrée à Poudlard, elle avait eu de mal à répondre aux questions. Ces dernières étaient simples, mais les exigences de la Grande Inquisitrice était autrement plus compliquées. Des sortilèges et créatures maléfiques à "éviter"… Plus qu’autre chose, Fabula avait l’impression de désapprendre la magie.

Pour ce qui était du sortilège, c’était clair : moins vous faisiez usage de la magie, plus vous étiez avantagé (en théorie tout du moins, car Fabula doutait que cette logique s’applique parfaitement pour la pratique). Elle en avait tiré ces conclusions dès leur premier cours de Défense Contre les Forces de Mal : pas de Travaux Pratiques, pas de démonstration. Faites fonctionner votre imagination, c’est moins dangereux… C’est sous ces lois ombragiennes que Fabula avaient donc rédiger le tiers de son devoir, après avoir trouvé tant bien que mal un sortilège maléfique. Après tout, elle n’était qu’en première année, et elle n’avait pas encore eu beaucoup l’occasion d’en voir une illustration. Elle avait alors opté pour l’un des rares sortilèges observés à la dérobée chez sa tutrice, qui avait banni autant que possible les pratiques sorcières de sous son toit. D’accord, ç’avait été pour découper un poulet particulièrement récalcitrant, mais à l’époque le sort lui avait paru d’une violence extrême.

Puis elle avait dû décrire des créatures maléfiques. Là, elle avait eu plus de difficulté à cerner les attentes de son professeur. Certes, leur usage de la magie était restreint, mais parallèlement, elle n’avait décelé que du mépris pour les êtres magiques autres qu’humains de la part d’Ombrage. Elle avait essayé de faire un compromis dans sa rédaction, plutôt que de risquer le quitte ou double, mais par conséquent ses réponses se trouveraient être à moitié fausses… Pour cette partie, seule le choix des sujets avait été facile. Après avoir passé pratiquement toute son année à lire les Créatures abominables des profondeurs, les Strangulots (qui peuplaient occasionnellement ses cauchemars désormais) furent une première alternative. Pour la seconde, elle s’était encore une fois inspirée de sa tutrice (pour une fois qu’elle lui était utile) et de ses histoires à dormir debout ; celles destinées à effrayer les jeunes enfants pour qu’ils se tiennent tranquilles, loin des forêts et des Erkings qui les peuplaient.



Perdue dans ses pensées, elle ne s’aperçut pas immédiatement qu’elle était arrivée. Partagée entre l’appréhension et la résignation, elle poussa la porte de bois. L’atmosphère était étouffante. Non pas que la chaleur soit déjà insupportable à cette période de l’année, mais la surenchère de rose, de draperies et d’éléments de décoration douteux rendaient une sensation oppressante. Elle s’avança lentement vers le bureau du professeur, la gratifia d’un « Bonjour professeur Ombrage »comme on leur avait appris dès le premier cours, déposa son devoir, et s’en retourna vers des landes moins dévastées à la recherche d’une place où se consumer d’impatience en paix. L’effet Ombrage était immédiat. Des quelques élèves déjà présents, quatre s’étaient réfugiés près des fenêtres, deux avaient battu en retraite au fond de la classe. En passant elle salua Page d’un côté et Emilien de l’autre d’un sourire poli, et alla occuper la dernière place libre à côté des fenêtres.

Elle avait toujours vécu dans cette partie d’une salle de classe, et ce n’était pas les exils politiques qui allaient lui faire changer de place. Elle reconnut un peu plus loin la chevelure flamboyante du préfet des Gryffondor, qui avait déclenché il y avait quelques mois de cela la première révolte estudiantine contre l’opprimant. Elle fut quelque peu surprise d’apercevoir aussi celle blonde et soignée d’un des membres notoires de la Brigade Inquisitoriale. Elle ne lui en voulait même pas (d’être entrée dans la BI ; pour ce qui était d’occuper une de ses places favorites, c’était autre chose). Après tout, elle avait choisi le parti le plus avantageux pour elle, c’était compréhensible. Pour sa part, elle s’appliquait dans sa neutralité. Elle laissait couler les faits et se faufilait discrètement entre les obstacles ; et à moins d’être un jour atteinte par le cours des événements, elle ne changerait pas de stratégie. Une fois ses affaires déballées le plus silencieusement possible, elle tourna son regard du côté de la fenêtre, et attendit. Attendre, elle ne pouvait rien faire d’autre.

« Veeuuuux pas, veuuuux pas, veuuuuux pas !»

Elle avait beau protester véhément, l’oreiller qu’elle se reçut en pleine poire était porteur d’un message claire et précis. «Aucune envie que Gryffondor perde des points à cause de toi, et de tes humeurs». D’abord c’était pas des «humeurs». Chaque cours d’Ombrage était plus affreux que le précédent, et, si elle s’était fait très discrète depuis le début de l’année, elle doutait pouvoir rester de marbre très longtemps. C’est vrai quoi, de quel droit cette vieille harpie leur faisait-elle lire autant de pages ? C’était inhumain. Sans compter le fait qu’elle leurs imposait ses tenus roses toutes plus saumon que les autres. Beurk, beurk, c’était le comble du mauvais goût. De toute façon, Mariana n’avait pas besoin d’aller en DCFM. Elle avait l’AD. Oui, car, lorsqu’on veut protester contre l’oppression que cri-t-on ? Eh bien, mes chers amis, on crit : résistance. Résistance contre cette vieille harpie envoyée par le ministère pour les empêcher d’avoir leur BUSES. Et même si il fallait employer pour cela des moyens peu légaux, aux yeux d’Ombrage, la jeune fille n’avait pas hésité longtemps à entrer dans cette association. Pour l’instant, ses progrès en sortilèges n’avaient pas été très marqués, mais ils étaient là, et c’était la seule chose qui comptait.

S’il n’en n’avait tenu qu’à elle, Mariana serait restée bien au chaud sous ses couvertures.

Mais, apparement, les autres filles de son dortoir en avaient décidé autrement. Elles étaient décidés, coute que coute, à l’envoyer en cours, même s’il fallait employer la force pour cela. Mais Mariana n’allait pas se laisser faire ! On verrait qui serait la plus maligne ! Sautant de son lit, la Miss esquiva, non sans peine une lampe de chevet la visant à la tête. Grmph. Elle ne perdait rien pour attendre celle-ci. Sautant, courant, hurlant, dans tous les sens, la rouge et or piqua un sprint : direction la porte de son dortoir. Ainsi bougeant, elle avait l’impression d’être Walker. Esquivant chaque coup, chaque bassesse, sans peine et surtout sans transpirer. Geuh ? Elle sortait d’où cette chaussette rouge à motif noire que l’on venait de lui envoyer ? Beurk, qu’est-ce que ça puait ... Arrrgh, assassine !!! Stupéfaite, Mariana vit passer un balai de Quidditch à trois centimètres de ses oreilles. Ces filles là étaient des monstres. Mais elle vaincrait ! Elle passerait cette porte et pourrait s’enfuir à sa guise ... plus que trois mètres ! Non deux ... un ... Ca y était, elle était ...

BOUING !

Libre ? Uhm, eh bien il fallait croire que non. Alors qu’elle allait passer la porte, et atteindre ainsi la terre promise, une de ses camarades la ferma d’un coup sec, laissant le visage de Mariana s’applatir comme une crêpe contre, avant que son corps ne retombe doucement à terre, complétement sonnée. Autour d’elle, elle voyait tourner des dizaines de chatons, c’est dire combien Ombrage la tromatisait, ainsi que les visages compatissant de ses camarades. Compatissant mon cul ! Avant qu’elle n’ait pu faire un seul geste, d’ailleurs elle aurait eu mal, elle se sentit trainée à même le sol. Elles n’allaient quand même pas lui faire l’humiliation de l’emmener comme ça jusqu’au cours de DCFM ? Grmph. Ok, ok, Mariana savait reconnaitre une défaite. Se dégageant d’un coup sec, la rouge et or, se releva, les yeux noirs. C’était bien parce qu’elle était gentille qu’elle acceptait ... sans rechigner.

«Bonjour Professeur Ombrage»

Et gna et gna et gna. Pourquoi ne pas se prosterner devant elle aussi ? C’est avec une certaine mauvaise foi que Mariana l’avait salué, et c’est avec la même mauvaise foi qu’elle alla s’installer à une table, seule. Elle aurait pu se mettre avec la tigresse rousse du bal et la taquiner l’heure durant, mais elle était bien de trop mauvaise humeur pour cela. La seule chose qu’elle s’autorisa, c’était un regard noir, très noir, en direction d’Emi... de Backhand. Alors comme ça il s’était mis avec Précieuse ? Il avait vite appris à se faire des relations dites donc. McLane était dans la B.I et Mariana ne doutait pas qu’elle usait de son pouvoir sans compter. C’était très intelligent de la part d’Emilien de la fréquenter, après tout cela pouvait toujours servir. Non sans humeur, la jeune fille ouvrit son livre qu’elle déposa devant elle. Ce cours ne pouvait pas bien se passer, c’était impossible. Oh et puis. Tant mieux. Cela ferait un peu d’animation. Pourvut que Lucy ou Ashley daigne se bouger le derrière, la rouge et or n’ayant aucune envie de rester à s’ennuyer ferme. A deux c’est quand même plus marrant de s’ennuyer ...

Cyanur sortit en vitesse de la salle commune. Si elle avait une qualité qu'il falait lui reconnaitre, c'est qu'elle était ponctuelle. Par contre, ce n'était certainement pas parce qu'elle se prenait d'avance. En fait, elle était à la dernière minute sans arrêt. Mais elle arrivait à l'heure à tous ses cours. Depuis trois ans, elle était devenue une championne de la course dans les corridors pour ne pas arriver en retard.

Voici donc notre belle blondinette devant la porte de la classe de défense contre les forces du mal. La petite avait du mal à comprendre l'utilitée de ce cours. Les forces du mal ne l'avaient jamais attaqué personnellement. Porquoi devait-elle à tout prix apprendre à s'en défendre. Elle leva les yeux au ciel. Puis, affichant son plus joli sourire, elle entra.

"Bonjour Professeur Ombrage... Je me suis dépêchée d'arriver à votre cours. Je ne voulais pas en manquer une seule seconde."

La batteuse aperçue sa consoeur de l'équipe de quidditch, Précieuse McLane. Elle lui fit un signe de la main. Elle se dirigea vers elle. Au passage, elle tappa dans la main d'Alya, une autre membre de son équipe. Elle rejoignit Précieuse et prit place à ses côtés.

"Salut Précieuse... Comment ça va aujourd'hui?"

Évidemment, étant donné que le temps le lui permettait, la petite lança à Jaina un regard remplis, non pas de haine, mais d'un mélange de pitier et d'indiférence. Puis, elle reporta son regard sur Précieuse.

"Est-ce que tu veux aller à Pré-au-Lard avec moi et Edan samedi? Je doit m'acheter des nouvelles protection de quidditch."

*Encore une Bouffondor ! Je vais avoir la nausée*

Précieuse tendit sa main vers la poignée de la fenêtre lorsque Jaina Wedgers entra dans la salle. Mais où étaient donc passé ses camarades de serpys ? Il était hors de question qu’elle passe un cours entier aussi barbant que celui d’Ombrage à ne faire que lire des chapitres du livre scolaire.

Heureusement le beau Emilien entra dans la salle et vint s’asseoir à côté d’elle. Précieuse était étonnée qu’il accepte de prendre place à côté de celle qui lui avait donné une gifle publiquement lors du précédent bal.

*Hummm… je sais ! C’est sans doute à cause de mon super parfum !*

Précieuse venait en effet d’inaugurer un nouveau parfum ce matin même. Il se nommait « WizPink » et sentait la rose. Sa mère lui avait envoyé par hibou l’objet de convoitise ainsi qu’un sac rempli de gallions pour la féliciter de sa prestation au match de Quidditch.

Alors qu’elle faisait un grand sourire à Emilien, son regard se posa sur Mariana qui venait d’entrer. La Bouffondor semblait médusée de voir que le Serpentard s’était assis à côté de Précieuse. La vipère lui adressa un petite sourire satisfait l’air de dire « Ta période de victoire est terminée gourdasse, maintenant c’est moi qui gagnerait à chaque fois ! ». Précieuse gardait en effet une profonde rancœur contre Mariana depuis le fameux épisode du lac.

La serpentarde releva la tête en entendant une petite voix qui s’adressait à elle. C’était Alya, la super attrapeuse de son équipe, celle à qui elle devait en parti la victoire.

« Bien sur que tu peux Alya. Je ne vais pas empêcher la meilleur attrapeuse de Poudlard de s’asseoir à côté de moi ! » murmura Précieuse pour ne pas qu’Ombrage l’entende. Elle comptait bien devenir la chouchoute de la grosse dame rose alors il ne fallait pas que des bavardages en classe compromettent ses plans.

Précieuse serra les dents pour s’empêcher de rigoler quand elle entendit Cyanur prétendre qu’elle ne voulait pas louper une miette du cours. L’autre blonde semblait aussi douée qu’elle pour jouer les lèches-bottes. D’ailleurs en y réfléchissant bien, Précieuse et Cyanur avaient de nombreux points communs. Elles appartenaient à la meilleure maison du monde, étaient batteuses, peste à souhait et surtout blondes !

Cynanur alla prendre place à côté de Précieuse. D’ailleurs on se demande comment elle a réussit à trouver une troisième place.

« Bah ma foi, je me porte plutôt bien. J’ai un nouveau parfum, je suis pleine aux as, je suis une des favorites de l’inquisitrice, j’ai retiré 10 points à des pouffys qui se bécotaient dans les couloirs et je suis entourée de mes joueuses favorites »

Précieuse jeta un coup d’œil discret à Ombrage pour s’assurer qu’elle ne les observait pas. Ouf. Elle semblait trop préoccuper par ses chatons pour leur consacrer un regard.

«Tu me connais bien Cyanur, je suis toujours partante pour une sortie shopping ! Les gallions sont fait pour être dépensé, n’est ce pas ? En plus ça me ferait plaisir de rencontrer Edan.»

La petite conversation tourna court quand Ombrage annonça les résultats des devoirs. Précieuse fut très étonnée de voir que la meilleure note de la classe avait été obtenue par ce rouquin à l’air niais de J.Craig. Il avait triché c’était évident.

En revanche, Précieuse fut ravie d’apprendre que cette imbécile de Page avait obtenu une piètre note. Et comble du bonheur, Ombrage déclara qu’elle avait fait preuve de sa « stupidité coutumière ».

« Vous avez vu la tête de McHenry ! Elle est devenue toute rouge ! Elle doit chercher à créer une harmonie entre la couleur de ses cheveux, de sa robe et sa tête de gamine ! » chuchota Précieuse à Alya et Cyanur.

Quand Ombrage demanda à un volontaire de commencer la lecture, Précieuse se proposa immédiatement. Elle ne voulait pas perdre sa crédibilité auprès d’Ombrage. Elle savait qu’en brossant la grosse dame rose dans le sens du poil, elle obtiendrait encore plus de privilèges.

« Je veux bien faire la lecture Madame la Grande Inquisitrice » dit-elle avec un grand sourire.

Précieuse ouvrit soigneusement le manuel scolaire, s’éclaircit la voix et commença la lecture en s’appliquant du mieux qu’elle pouvait.

La grosse dondon se décida enfin à lancer le cours. Page sentit son coeur battre à toute allure lorsqu'elle sortit une pile de parchemins d'un tiroir. Elle allait rendre les devoirs ! La fillette était impatiente de voir la correction du crapaud sur son petit trait d'esprit. Il y avait fort à parier qu'elle n'apprécierait pas, mais alors pas du tout.

William fut félicité, au plus grand étonnement de la rouquine. Il faudrait qu'elle essaye de savoir si réellement leur préfet était passé à l'ennemi ou s'il jouait un jeu bien plus fin, trop fin pour cette vieille carne.
Fabula reçut les félicitations, ainsi que Précieuse, bien entendu.

Son tour arriva enfin. Page afficha un sourire insolent lorsque le devoir arriva dans ses mains, marqué d'un magnifique "7" rageur et commenté de rose. La fillette était vraiment fière de son magnifique acte de rébellion. Le commentaire assassin du monstre rose fit tout de même mouche, car la fierté de la lionçonne fut blessée par le "stupidité coutumière" asséné avec froideur. Elle ne put s'empêcher de rougir rapidement, transformant tout aussi rapidement l'humiliation en colère. Son prochain serait donc encore pire, c'était décidé. Précieuse avait bien entendu saisi l'occasion pour ricaner avec ses copines serpentardes. Page se reprit et lui fit un sourire carnassier. Elle allait voir ce qu'elle allait voir.

La rouge et or reporta son attention sur son devoir. Elle s'était donné beaucoup de mal pour être originale. Elle relut fièrement les passages qui lui plaisaient le plus :

Page, sur son devoir de DFCM tout tâché a écrit:

Question n°1 :
[...]
c/Précieuse McLane : La Précieuse McLane est une jeune fille à la chevelure blond platine, d'une douzaine d'années, arborant avec fierté sa robe aux couleurs vert et argent. Souvent hautaine et dédaigneuse, elle aime parader au milieu de sa cour d'admirateurs benêts. La fourberie et la bassesse sont ses armes de prédilection. Elle est passionnée de mode et vénère le paraître par dessus tout. Elle vient d'une grande famille riche et célèbre, qui par là même ne se sent plus. Elle aime à rabaisser les autres élèves, surtout ceux qui ne possèdent pas son rang. Son terrain de chasse privilégié est l'école de Poudlard, où elle peut trouver de nouvelles proies rapidement (soit à charmer, soit à humilier). On la retrouve communément entourée de membres de la Maison Serpentard. Depuis peu, elle est encore plus bouffie d'orgueil qu'avant du fait de sa nomination au sein de la très prestigieuse Brigade Inquisitoriale.
Tous ces faits expliquent irréfutablement le statut de créature maléfique de cet individu.

Question n°2 :
[...]
c/Comment éviter Précieuse McLane ?
C'est bien plus compliqué qu'il n'y paraît de prime abord. On pourrait croire qu'il suffirait d'éviter certains endroits stratégiques, comme les boutiques de luxe un jour de soldes, les salons de manucure, les rencontres canines réservés aux caniches royaux ou tout lieu laissant présager une conversation vide et superficielle. On peut également englober, pour plus de sécurité, les cachots, trop proches de son quartier général, votre bureau, sans vous manquer de respect, ou la table des Serpentards. Cependant, les divers postes qu'occupent cette créature la rendent parfois imprévisible. On pourra par exemple la retrouver sur sa route lors d'un match de Quidditch ou au détour d'un couloir, petit insigne argenté oblige. L'une des solutions serait alors la fuite, mais je ne pourrai personnellement pas m'y résoudre, ce serait la laisser gagner. Le challenge reste donc entier, et la seule manière de s'en défaire, à mon avis, est de la ridiculiser, un peu comme avec un épouvantard.

Ah pour sûr, c'était du grand art. Seulement, ça serait vraiment dommage qu'elle et le crapaud soient les seules à en profiter. Après tout, il ne serait que justice que la principale intéressée soit mise au courant. Sinon, ce serait bien moins amusant.
Jetant un œil au professeur, elle ouvrit docilement son manuel comme tout le monde à la page 43 et, faisant mine de lire, plia soigneusement son devoir jusqu'à ce qu'il tienne dans le poing. Discrètement, elle inscrivit : "Pour Précieuse Cudacier" sur la partie visible. Après une courte hésitation, la petite irlandaise rajouta un petit cœur. Elle allait le lancer, lorsque ladite Précieuse se proposa, pleine de bonne volonté, pour faire la lecture à la classe.

*Mince, raté*

Page attendit que la blonde ait terminé et que le grinch rose ait décollé d'elle son regard mielleusement bienveillant pour lancer rapidement son "mot" à la verte et argent. Il fallait croire que l'entraînement de poursuiveuse avait été fructueux, car le parchemin atterrit sur les genoux de sa cible.

Satisfaite, Page attendit avec impatience la réaction de la blonde.

Tout juste avant que le cours ne commence, Cyanur se joint au petit groupe de Serpentards. Alya lui rendit la tape, forçant un petit rire hors de sa bouche, sortit son manuel et ses plumes d’hippogriffes, tout en écoutant la conversation que les deux filles entretenaient tout doucement devant elle. Elles avaient mentionné Pré-au-Lard, un village uniquement sorcier dont la jeune sorcière avait grandement entendu parlé, mais jamais visité. Puis, la professeure Ombrage se leva et de son bureau sortit une pile de parchemins. Le sang d’Alya se glaça.

*Une évaluation, déjà? Non, non, non.*

Heureusement pour la fillette, il ne s’agissait que des devoirs notés du dernier cours que la professeure remettait aux élèves, les commentant ouvertement. La jeune al-Zaynab regarda un moment Ombrage avec ses grands yeux incertains. Quelque chose clochait drôlement avec cette dame, mais elle était incapable d’y mettre un mot. Sa fascination pour la couleur rose, son sourire mielleux et l’inhérente cruauté de son regard ne se conciliaient que difficilement. Dans la salle de classe régnait une atmosphère absolument misérable. Les toussotements discrets, les bruissements d’une jupe replacée et la rumeur des sacs d’écoliers s’ouvrant étaient amplifiés entre les murs de pierre. À l’extérieur, remarqua-t-elle, le ciel était couvert. Elle retourna son attention au professeure. Celle-ci semblait s’en prendre à la jeune rouquine. Alya ne comprenait pas ce qui semblait se dérouler, mais Précieuse, elle, prit cette occasion pour se moquer de la Rouge et Or. Subrepticement, Alya rigola en guise de réponse, mais se tût bien vite. Elle n’avait pas le cœur à se moquer des autres, surtout après que la professeure elle-même ait fait démonstration de sa propre vicieuse répartie.

Celle-ci, d’ailleurs, les somma d’ouvrir leur manuel à la page 43, pour commencer la lecture du chapitre portant sur l’étude simplifiée des sortilèges de défense magique. Le visage d’Alya se renfrogna. Elle aurait préféré se servir de sa nouvelle baguette magique, mais pour la première année, elle supposa qu’il était normal de commencer par la théorie. Docilement, elle tourna les pages, entendit Précieuse se porter volontaire pour la lecture et fut choquée de constater que le cours était ridiculement semblable à ses expériences à l’école primaire.

Alya écouta du mieux qu’elle pouvait, mais les phrases étant construites de manières à s’adresser à un enfant de cinq ans, elle se trouva momentanément paniquée. Comment endurerait-elle un tel coup à son éducation en tant que sorcière? Même si elle n’était qu’en première année, la petite avait plus d’une idée sur le contenu ordinaire d’un cours de Défense contre les Forces du Mal. Était-ce seulement une exception? Peut-être la professeure Ombrage cherchait-elle à punir ses élèves, qui, avait-elle entendu dire, s’étaient comportés de manière turbulente au dernier cours? Ou bien Alya devait-elle se contenter de mémoriser des actions qu’elle ne pourrait que jouer dans sa tête…?

Précieuse termina sa lecture sur un ton clair et sérieux, et la fillette se demanda ce qui suivrait lorsqu’elle remarqua un projectile lancé adroitement sur les genoux de sa coéquipière. Bien que curieuse de l’identité de l’auteur du lancer, Alya ne voulait pas attirer l’attention du professeure en se retournant. Elle opta de fermer les yeux, se pencha sur son manuel, et plume à la main, s'improvisa dessinatrice.

Même si elle était consciente du contenu stupide qu’elle lisait devant la classe, Précieuse termina sa lecture avec le plus grand sérieux. Dès qu’elle eut terminé, un projectile indéterminé tomba pile sur ses genoux. Précieuse attrapa l’objet par le bout des doigts comme si c’était un déchet dont il fallait à tout prix se débarrasser.

*Qui est l’imbécile qui a osé me prendre pour une poubelle ? *

Précieuse se pencha en avant pour lire ce qui était écrit dessus. Elle prit un air choqué en voyant écrit « Pour Précieuse Cudacier » suivit d’un petit cœur. Elle planqua le bout de papier derrière sa trousse et se tourna légèrement pour trouver le coupable. Cet horrible surnom lui avait été donné pour la première fois par la capitaine des Bouffondors Lellia Windfall. Mais comme elle n’était pas là, ce ne pouvait pas être elle. Quand son regard croisa celui de Page McHenry, elle comprit instantanément que c’était elle qu’elle recherchait.

*La rouquine, j’aurais dû m’en douter*

En prenant soin de ne pas être repérée, Précieuse déplia rapidement la boulette de papier et fut étonné de voir qu’il s’agissait du devoir de la rousse. La verte fut attirée par la note qui était écrite en haut à l’encre rose : 7/20.

* Elle est stupide ou quoi de m’envoyer son torchon de devoir… Je savais déjà qu’elle était nulle, pas besoin de me montrer la preuve *

Précieuse était sur le point de refermer le devoir afin de le jeter à la gueule de sa propriétaire quand une remarque de la prof sur la copie lui donna envie de jeter un coup d’œil à l’intérieur. Et là qu’elle ne fut pas sa surprise de voir que cette petite teigne de Page l’avait incluse dans une des quatre créatures maléfiques. Précieuse parcouru rapidement ce qu’elle avait écrit, le souffle court. Quand elle eut fini, elle le froissa et en fit une grosse boulette. Elle n’avait qu’une seule envie, le déchirer en mille morceaux jusqu’à ce que plus rien ne soit lisible et faire bouffer les confettis à cette ignoble rouquine. Précieuse ne se retourna pas vers Page pour ne pas lui donner la satisfaction d’avoir réussi à l’énerver au plus au point.

Une idée germa dans la tête de la blonde. Elle pouvait lever la main et dénoncer Page à Ombrage en déclarant que la petite sotte s’amusait à balancer des boulettes de papier en classe. En plus elle avait la preuve entre ses mains, ce serait un jeu d’enfant. Le problème était que ce que Page avait écrit pourrait être lu devant toute la classe. Précieuse ne pouvait pas se permettre d’être ridiculisée de la sorte. Elle décida donc de résoudre le problème de façon plus loyale.

Précieuse ouvrit un de ses classeurs et sortit une de ses plus belles feuilles de parchemin. Elle l’avait acheté dans une papeterie de luxe sur le chemin de traverse. Le papier était de qualité et il sentait la rose, fleur favorite de Précieuse. La jeune fille prit ensuite sa plume et écrivit le petit mot suivant de sa plus belle écriture :

Citation :

Ma chère rouquine,

J’ai été agréablement surprise de voir que tu avais consacré deux paragraphes entiers à l’analyse (malheureusement ratée) de ma personne. Cela prouve à qu’elle point je t’impressionne. Mais ne t’inquiètes pas je comprends la jalousie que tu as envers moi. Je suis bien consciente que ma situation est envieuse. Pour ta propre culture, je tiens à préciser que je ne me rends pas dans les boutiques de luxe les jours de solde. Je préfère de loin me retrouver seule avec le créateur et éviter me frotter au peuple. Et puis franchement, les soldes je m’en fous royalement. J’ai assez d’argent pour pouvoir les éviter. Ensuite je ne me rends pas dans les salons de manucure puisque ma femme de chambre me fait les ongles à domicile. Sinon je n’aime pas les chiens, je préfère les oiseaux. Donc les rencontres canines, très peu pour moi.
Trainer dans les cachots ne fait pas parti de mes passe-temps puisqu’il y fait trop froid. Je ne vais pas continuer avec les autres points de cette piètre analyse, j’ai déjà gâché assez d’encre.
En conclusion, ma chère Page, évites de parler des personnes que tu ne connais pas, cela te rend plus ridicule que tu ne l’es déjà.

Précieuse McLane

Satisfaite, Précieuse enroula soigneusement le parchemin et le ficela avec une petite bande verte. Puis elle appliqua ses lèvres pleines de gloss rouge sur le parchemin en guise de tampon. Enfin elle écrivit un « Pour ma plus grande admiratrice » sur le dessus et l’envoya en direction de la rousse quand Ombrage eut le dos tourné.

La rouquine ne s’attendrait surement pas à une réponse comme celle-là. Elle serait certainement suffisamment déstabilisée pour que Précieuse ait enfin la paix et savoure tranquillement sa victoire.

Passionnant, tout cela. Comme prévu, Précieuse Cudacier s'était proposée pour faire la lecture du chapitre, et elle ânonnait la prose idiote d'Eskivdur d'une voix tout aussi idiote. Très vite, l'attention de William déclina, et il se mit à faire plus attention aux intonations outrées de la Serpentard qu'au contenu du chapitre... Elle articulait démesurément chaque mot, comme si elle était en train de lire quelque chose d'éminemment beau et splendide... alors que ce bouquin n'était qu'un ramassis de sottises, songea le préfet en souriant derrière sa main tandis que Précieuse prononçait méticuleusement les mots "réaction pacifique à une attaque magique".
Le rouquin étouffa un bâillement, sans trop se soucier si Ombrage l'avait vu. Même l'intonation ampoulée de la Serpentard ne parvenait plus à retenir son attention. De toute façon, il avait lu ce chapitre avant de venir, et il l'avait trouvé parfaitement stupide- comme le premier, d'ailleurs.
Non loin de lui, Page se livrait à un étrange manège. Elle avait plié sa copie en cinquante-six, de façon à obtenir un timbre-poste, et l'avait expédié sur les genoux de Précieuse. C'était donc à elle qu'elle s'était attaquée dans son devoir... William eut un sourire fugitif en croisant le regard de sa camarade, et il pensa qu'il aurait bien aimé lire sa prose plutôt que celle de Wilbert Eskivdur.
Mouais, bon. Le cours était bien loin d'être fini, et il fallait trouver un moyen de faire passer le temps. Poser des questions, tiens... Le rouquin leva la main, et attendit que la Grande Inquisitrice lui ait fait signe de parler pour demander :

-Excusez-moi, professeur... Que signifie l'expression "réaction magique non violente" ? On dirait qu'Eskivdur veut parler de réaction sans baguette, comment est-ce possible ? comment peut-on réagir à une agression magique sans baguette, et être violent ?


Il acheva sur un ton un peu hésitant ; il n'avait peut-être rien compris à ce que racontait Eskivdur, et Ombrage pourrait trouver à redire à sa question... Il n'avait pourtant pas voulu offenser l'enseignante, mais simplement l'amener à expliquer un peu les idioties contenues dans le manuel.

[Hj : désolé pour l'expression à expliquer, l'est pourrie^^]

Cyanur écoutait avec attention la lecture de Précieuse.Ce n'était pas vraiment que ça l'intéressait. En fait, ça ne l'intéressait pas. Mais la petite ne voulait pas perdre de point si elle regardait ailleurs. La lecture de sa consoeur Précieuse fut intérompue par le préfet des chatons qui, comme d'habitude, ne comprenait rien à rien. La Vert et Argent leva les yeux au ciel. Quand la Grande Inquisitrice demanda à quelqu'un de bien vouloir expliquer à l'autre déficient ce qu'il n'avait pas comprit, la petite eut un sourire.

** Si on doit lui expliquer tout ce qu'il n'a pas compris, on va être ici encore cet été... **

Néanmoins, la vipère leva la main bien droit. Elle attendit patiemment que le professeur Ombrage lui donne la parole. Elle leva le menton et répondit sans un regard pour l'imbécile qui se prenait pour un préfet.

''Merci Professeur Ombrage... Ce que monsieur Eskivdur a voulu dire par ''réaction magique non-violente'' c'est que la première fa¸on de se défendre dans un cas d'attaque magique est la parole. En effet, M. Eskivdur n'encourage en rien les duels entre sorcier. Il faut tout d'abord tenter d'arreter l'agresseur en lui parlant. Si cela ne fait pas. La réaction magique non-violente est de mise. C'est à dire, les sorts de protection fait sur soi, le transplanage et la fuite par un moyen quelconque.''

La blondinette tourna ses yeux océan vers le préfet Rouge.

''Dans ce sens...''

Regard au professeur.

''La baguette est inutile pour parlementer ou pour se retirer d'une situation. Aie-je bien compris professeur Ombrage?''