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| - Fabula Aegis
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Pensine Statut sanguin: Sorcière simple Baguette magique: Bois d'orme et plume d'occamy, 24.8 cm
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| Sujet: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Mar 19 Fév - 14:20:01 | |
| Une ombre longeait les murs des couloirs désertés de Poudlard. Les cheveux humides à cause des flocons de neige qui s’y étaient déposés et qui avaient fondu, le nez et les joues rosis par le froid, Fabula avançait d’un pas vif, sans même se demander si la direction qu’elle prenait était la bonne. Si elle s’arrêtait c’était fini, elle gelait sur place. Se rendre à la salle commune des Serdaigle relevait du parcours du combattant ; car si gravir pratiquement tout le château d’une traite était déjà un exploit en soi, il fallait encore affronter des escaliers qui n’avaient rien d’autre à faire de leurs journées que de changer de place, sans compter les innombrables marches escamotées ou trous en tout genre. Fabula opta pour le parcours niveau 3, certes plus ardu mais plus direct. C’était le dernier jour des vacances de Noël, et les élèves qui étaient rentrés chez eux à cette occasion venaient tout juste de revenir. Fabula était de ceux-là, et elle portait encore son sac de voyage, heureusement pratiquement vide, lorsqu’elle arriva au petit escalier en spirale qui menait à la tour Ouest. Encore quelques marches pour atteindre la porte de bois, et elle se hâta de frapper le heurtoir en forme de tête d’aigle. Les quelques escaliers particulièrement récalcitrants qu’elle avait eu l’occasion de rencontrer en chemin l’avaient réchauffée, et elle n’arrivait plus à canaliser ses pensées sur l’image matérielle d’un feu de cheminée. A la place, les souvenirs de ses vacances recommençaient à la submerger comme des vagues régulières qui, en se retirant, la laissaient partagée entre la haine et l’amertume. Pourquoi ne faisait-il aucun effort pour comprendre ? Le bec d’aigle s’ouvrit. Mais c’était bien plus difficile pour lui maintenant qu’elle était partie, elle devrait le comprendre mieux que quiconque. L’énigme fut posée. Bien sûr qu’elle ne l’avait pas abandonné, il viendrait à Poudlard lui aussi... La porte resta fermée. Il viendrait, elle voulait s’en persuader.
Quelques secondes s’écoulèrent ainsi, où Fabula resta plus immobile encore que la tête d’aigle qui s’était de nouveau figée. Après avoir assimilé le fait que la porte ne s’ouvrirait pas, elle tendit une seconde fois une main hésitante pour actionner le heurtoir. Le coup résonna dans l’air glacé, mais rien ne bougea. Elle était abasourdie. Jamais encore elle ne s’était trompée sur une de ces stupides énigmes, d’habitude c’était même elle qui venait délivrer les autres de la position ridicule où ils s’étaient fourrés. Les premières solutions qui lui virent tout naturellement à l’esprit furent de défoncer le panneau de bois, mais elle devait bien reconnaître que ni ses frêles épaules, ni son sac trop léger n’y pourraient rien changer. Soudain, sa mâchoire se crispa. Deux semaines à peine passées dans le monde moldu, et elle reprenait déjà des habitudes et des reflexes de moldu. Elle s’en voulut aussitôt et brandit sa baguette magique, comme pour se rattraper. Un sort lui revint en tête, elle l’avait vu exécuter par la préfète de Gryffondor pour libérer une 1ère année qui s’était fait enfermée dans un placard à balais. A tout hasard, elle prononça :
- Alohomora !
Sans résultat, mais c’était prévisible. Il ne restait plus qu’une seule solution désormais : attendre. Elle redescendit l’escalier en spirale avec l’irrépressible envie de briser quelque chose. Il faudrait quand même qu’elle se retienne de sauter à la gorge du premier Serdaigle qui viendrait à passer par là si elle voulait parvenir à rentrer. Lorsqu’elle fut de retour à l’étage inférieur, elle posa son sac et s’assit contre le mur. A cette heure-ci, ou bien les élèves étaient en plein milieu d’une bataille de boules de neige ensorcelées, ou bien ils étaient pelotonnés dans les fauteuils moelleux de leurs salles communes respectives avec la ferme intention d’y rester jusqu’au dîner. En tout cas il n’y avait aucun signe de vie humaine dans les couloirs. A croire que ces vacances devaient être un désastre jusqu’au bout. Fabula poussa un soupir ; puis deux, puis trois, puis quatre. De temps en temps, une armure grinçait, et une vitre brisée quelque part laissait passer les rires et les cris provenant du parc, beaucoup plus bas. Elle ressortit sa baguette et marmonna machinalement, pour passer le temps :
- Lumos… Nox… Lumos… Nox…
Alors comme ça elle était égoïste ? Lumos. Tout ça pour de stupides bouts de papiers. Nox. S’il le voulait elle pouvait lui écrire chaque jour, même plusieurs fois par jour. Lumos. Voilà, elle lui écrirait matin, midi et soir pendant deux mois, comme on prendrait un mauvais médicament. Nox. A un certain moment, elle fût tenter d’essayer le sort Lancétincelles, juste pour voir comment il réagirait en étant lancé dans un espace clos comme ce couloir. Les étincelles rouges et vertes allaient certainement exploser dans un vacarme assourdissant, crépitant et fusant de rebond en rebond contre les murs, sur les armures et les tableaux. Et si quelqu’un passait par là ? Elle n’y pensait même plus, son esprit à moitié perdu dans une fureur rendue plus amère par l’impatience. Les yeux brillants, le bras tendus devant elle, elle avait l’étrange sentiment que sa haine s’évaporerait beaucoup plus facilement si elle était projetée au travers de ce sortilège.
- Lancétin…
Des pas résonnèrent au loin. Rusard ? Fabula se releva. Non, la silhouette était trop petite pour être celle du concierge. Enfin un élève, et pour être perdu dans cette aile du château, ça ne pouvait être qu’un Serdaigle.
- Pas trop tôt, lâcha-t-elle en guise d’accueil.
Dernière édition par Fabula Aegis le Sam 11 Oct - 22:34:38, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Sam 15 Mar - 18:56:04 | |
| Une journée normale, de vacances normales... jusqu'au moment où la tempête éclata, les flocons tombant à l'horizontale, poussés par un vent glacial, hurlant dans les branches dénudés des arbres du parc. La scène de Poudlard enneigé peu à peu, aurait pu, être symbolisé par ces boules de verre que l'on secoue, et qui ont tellement de succès auprès des touristes. A la fin de la journée, l'herbe était recouverte par quelques bons centimètres de neige, que ne tardèrent pas à fouler les pas des élèves restés au château. Ce paysage blanc, silencieux, qui pouvait donner l'impression d'être mort, fut vite empli des cris de joie, de guerre aussi, que poussaient certains, appuyés à grand renforts de boules de neige.
Lucy était certes frileuse, mais pas folle, et lorsqu'on la défia pour une de ces batailles, elle accepta sur le champ. Après avoir revêtu une écharpe, un bonnet péruvien rose fluo, ainsi que des gants, elle se précipita à la suite de ses camarades. Pour tout faire dans les règles de l'art, ils se répartirent par équipe, et construisirent leurs bases de défense, fidèlement gardées par des bonshommes de neige. Une fois tous ces détails militaires organisés, et la guerre déclarée en bonne et due forme, s'enchaînèrent de nombreux combats, auxquels vinrent s'ajouter les élèves tout fraîchement rentrés de vacances, et qui avaient besoin de s'aérer après leur journée passée dans le Poudlard-Express.
Lorsqu’il s’avéra que le score était devenu trop élevé de tous les côtés pour être compté, et que le rideau noir de la nuit s’abaissa doucement dans le ciel, les jeunes guerriers regagnèrent un à un leurs salles communes, Pinpin la première, qui, si elle s’amusait beaucoup, était également congelée. Peut-être que ses doigts de pieds avaient gelés et s’étaient détaché de son pied, comme cela arrivait si fréquemment en Nord-Pas-de-Calais ! Il semblait donc urgent qu’elle aille recompter ses petons, afin que dans le cas d’une perte tragique, elle s’assure au plus vite, que plus rien n’était à tenter pour les sauver. Il devait bien exister un sortilège adapté à ce genre de situation, depuis le temps que le froid faisait subir ses ravages à des populaces entières, il fallait que quelqu’un agisse ! Et dans le cas où il existerait une solution au problème, l’aiglonne passa par la bibliothèque, où elle chercha pendant dix minutes, avant de se dire qu’elle aurait le temps de chercher plus tard, et que ses pieds étaient prioritaires aux multiples populations vivant dans le froid polaire.
Elle sortit de la bibliothèque en évitant à tout prix de se faire attraper par Pince, qui ne voulait sûrement plus de sa présence dans le sacro lieu saint de la plupart des Serdaigles, après qu’elle et Milou y ait discuté à haute voix, et OMG, assis sur les tables en plus, dans la section botanique, histoire de montrer, qu’au final, cette matière servait à quelque chose. La mission accomplie, il s’agissait désormais de rentrer le plus vite possible dans la salle commune, et de se mettre au coin du feu, car elle commençait légèrement à claquer des dents, la bibliothèque n’étant pas le lieu idéal, aux yeux du vautour qui les surveillait, pour faire flamber un beau feu. Pourtant, il y aurait eu suffisamment d’ouvrages pour nourrir les flammes pendant une bonne dizaine de jours. Après quoi évidemment, la pièce serait redevenue froide et obscure, et aurait perdu tout son intérêt pour les étudiants, des étagères vides n’étant pas d’une très grande utilité pour un devoir de métamorphose au sujet de la désinformation génétique que subissaient les cellules lors d’un changement physique.
Lucy mit un certain temps à retourner dans sa salle commune, prenant son temps, elle n’avait rien de particulier à faire, et n’était donc aucunement pressée. Lorsqu’elle entra dans le couloir qui menait à la salle commune, elle crut apercevoir une faible lueur, qui s’allumait s’éteignait successivement, mais elle en conclut qu’il ne s’agissait probablement que d’un effet de lumière, ou de son esprit. Seulement, une fois arrivée à la statue, qui gardait fidèlement leur porte, elle eut droit à un accueil des plus glacials, qui lui fit songer que son esprit ne lui avait finalement, sans doute joué aucun tour. Une première année, venait de sortir de l’ombre, s’exprimant sur un ton impérieux. Pour qui se prenait-elle ?
- Salut à toi aussi… t’as essayé « sil te plaît » comme formule ? La porte s’ouvrira plus facilement comme ça à mon avis. Tiens, essaye pour voir.
En attendant que la fille lui demande d’une manière plus aimable de l’aider à rentrer dans la salle commune, Lucy se tourna vers la statue, et écouta l’énigme qu’elle lui proposait. |
| | | - Fabula Aegis
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| Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Jeu 3 Avr - 19:45:39 | |
| L’accueil, que l’impatience et la colère avaient rendu aussi glacial que la température ambiante, n’avait pas plu. Lucy se dressait face à Fabula, l’œil sévère et de toute la hauteur que lui permettait son statut de 2e année. Aussi blonde qu’elle était brune, Fabula ne la connaissait que par leurs entraînements de Quidditch, et ne la croisait plus de la journée que pour des cours partagés ou dans leur salle commune. Elle avait cependant trop souvent eu l’occasion d’assister aux manifestations de son tempérament volcanique pour réagir sans réfléchir à cette rencontre inopinée. Mais la façon dont elle lui avait répondu, loin de la calmer, n’avait fait que raviver le feu qui la dévorait de l’intérieur depuis la matinée. Une fois passée cette fichue porte, il faudrait qu’elle pense à briser quelque chose, histoire de retrouver un peu de contenance… Peut-être cette vieille plume que lui avait offert un jour le professeur Palumbo, en récompense pour ses travaux, et dont elle n’avait toujours pas trouvé l’utilité. Comment avait-il dit, déjà ? "Plume à compote" ; ou bien était-ce "Plume à papillote" ? Peu importait après tout, la première chose qui lui passerait sous la main suffirait. Si seulement Lucy lui avait laissé le temps de jeter le sortilège Lancétincelles, la vie lui aurait certainement parut plus belle à l’heure qu’il était.
Justement, celle-ci avait la courtoisie de réparer sa grossière erreur en enclenchant le mécanisme enchanté. Lorsqu’elle leva la main pour frapper le heurtoir, Fabula entr’aperçut de fines cicatrices sur sa main. Allons bon, qu’est-ce qu’elle était encore arrivée à se faire comme blessure ? Tout-de-même, le dos de la main, ce n’était pas courant… Le crabe de feu qui avait élu domicile au sein de sa poitrine rappela de manière impromptue sa présence, et emportée par un brusque élan de haine, elle couvrit la voix mélodieuse de l’aigle qui achevait d’annoncer son énigme :
- Tu as sûrement raison, comment n’ai-je pas pu y penser ? demanda-t-elle d’un voix doucereuse.
Puis, se retournant innocemment vers le panneau de bois, elle prononça d’une voix enfantine, en appuyant la dernière syllabe :
- S’il-te-plaîît…
Quelques secondes s’écoulèrent à nouveau. Un silence désagréable et horriblement familier… De toute évidence, la tête de piaf – et ce fut le seul adjectif qui lui vint à l’esprit au stade de colère contenue qu’elle avait atteint - avait pris sa simple pique pour une réponse. En conséquence de quoi, elle se retrouvait 1) au point de départ, 2) encore plus furieuse, 3) sans objet innocent à détruire, 4) avec de la compagnie.
- Ah…
Et ce simple phonème était à la hauteur de leur situation, aussi bref qu’elle était désespérée. Qu’allait-il leur arriver désormais ? Il ne passait guère de monde en ces contrées désertées, et le froid de janvier commençait déjà à transir leurs corps gelés. Comment allaient-elles faire pour se nourrir, abandonnées, loin de tous ? Certes Lucy avait l’air malingre, mais elle avait de bonnes joues… De quoi tenir quelques jours, en plus elle avait entendu dire que c’était là les meilleurs morceaux de viande. Mais ne dramatisons pas. Il y avait une réponse à chaque question, pourquoi n’y aurait-il pas une solution à chaque problème ? Cependant Fabula se rendit rapidement compte qu’il était extrêmement difficile de se concentrer lorsqu’on avait envie de tout dévaster, et faim qui plus est. Peut-être même plus que d’expliquer à Elza comment visser une lentille sur un télescope sans la réduire en poussière… Il fallait pourtant agir, et rapidement. Elle ne voulait pas mourir aussi bêtement. Elle avait des recherches à faire ; et puis elle devait encore prendre soin de Tobias. Une ombre vint assombrir son visage dès que sa pensée effleura le sujet. Sans plus réfléchir, elle s’engouffra dans le couloir, déclarant d’un ton impérieux :
- Je vais chercher de l’aide.
Cinq minutes plus tard, elle était de retour.
- Les escaliers ont pris leurs congés…
Cette journée s’était mal commencée, elle se devait de mal finir. Demain sera un autre jour… Elle se lèvera après une bonne nuit de sommeil, prendra un petit-déjeuner consistant, regardera Katrina faire exploser son chaudron en cours de potion, puis rejoindra sa salle commune où elle continuera sa lecture de Créatures abominables des profondeurs, au coin de feu.
- Bon, je ne vois plus qu’une seule solution pour débloquer la situation, dit-elle très sérieusement en levant sa baguette, le sortilège Lancétincelles.
C’était évident, non ? Une fois qu’elle aurait lancé ce fichu sort qui lui était resté coincé dans le poignet, le crabe de feu qui la brûlait de l’intérieur s’anéantirait, sa colère s’évanouirait, elle aura détruit assez d’objets pour retrouver et garder son calme jusqu’aux prochaines vacances au moins ; et elle pourra ainsi réfléchir paisiblement à comment se voir autoriser l’accès à un lieu qu’elle n’avait jamais autant désiré. |
| | | | Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Sam 12 Avr - 23:37:07 | |
| Oh, pauvre petite Fabula, elle n’avait pas apprécié de se faire envoyer sur les roses, après s’être adressé de manière odieuse à quelqu’un. Vexation typique d’un enfant souverain de ses parents, aux désirs comblés dans la minute qui suivait leur expression. Si personne n’avait encore trouvé le courage de donner à cette petite quelques conseils pour sa vie à venir, Lucy allait s’en charger, et ce, avec plaisir. La première chose bien entendu, étant de s’adresser avec un tant soit peu de politesse aux gens qui l’entouraient, si elle ne voulait pas être cataloguée parmi les agressifs, aux côtés de la petite racaille, et des instables. Devant les flammes de la colère, elle se dressait, froide, aussi imposante, tel un iceberg. Si le feu pouvait faire fondre la glace, il n’en découlerait que de l’eau pour éteindre ce brasier rougeoyant. Le calme revenu, peut-être serait-il possible de retirer quelque chose de positif des quelques braises qui continueraient à vivre. En attendant, les deux petites, se contentaient de se jeter mutuellement des regards d’encre, bataille puérile. La première qui baisserait les yeux aurait perdu. Ne pas ciller. Prouver sa supériorité, après tout, elle était en deuxième année !
A propos, il fallait désormais qu’elle résolve cette fichue énigme. Si ses yeux n’avaient pas desserré leur prise, ses oreilles, avait été en revanche, très attentive aux phrases de la statue de bronze, qui gardait l’entrée de la salle commune des Serdaigles. Fabula avait détourné le regard sur le dos de sa main, intriguée par la cicatrice infligée par la plume d’Ombrage. Gagné. Une lueur victorieuse dans les yeux, la blondinette faisait fonctionner ses méninges aussi vite qu’elle le pouvait. Par la barbe de Merlin ! Voilà une devinette qui lui posait problème ! La lumière qui avait flotté un instant au fond de ses pupilles, s’évanouit bien vite, pour laisser place à un œil concentré, couronné d’un sourcil froncé en signe de mécontentement. Evidemment… la première année avait beau avoir un caractère abominable, elle n’en était pas moins intelligente. Après tout, elle était à Serdaigle elle aussi ! Et elle n’aurait pas été enfermée dehors à cause d’une question dont la réponse aurait été évidente. Soupir. Il fallait bien l’avouer, elle aurait aimé rabattre le caquet de cette petite peste en déclamant la solution avec aisance, comme si cette dernière tombait sous le sens.
Non pas qu’elle détestât la petite brune, non, elle s’était d’ailleurs plutôt bien entendu avec elle lors de leurs entraînement de quidditch. Mais en cet instant, devant la voix railleuse et enfantine que s’appliquait à prendre sa cadette, Lucy ne pouvait que reconsidérer son opinion première. Il fallait dire que le résultat n’était guère probant, après pareille chute. Elle voulait bien admettre que tout le monde pouvait être de mauvaise humeur, et la reporter sur les autres. Surtout après avoir passé un certain temps devant une porte qui refusait catégoriquement de s’ouvrir… mais tout de même ! Elle pouvait très bien rester polie !
- S’il-te-plaîît…
Pinpin, qui avait cessé de prêter une quelconque attention à sa camarade, la regarda avec des yeux ahuris. Fabula s’adressait à la porte. Il n’y avait que deux explications possibles à celle-ci ; la première, c’était qu’elle était en train de se moquer d’elle, faisant comme si elle n’avait pas compris que le « mot magique » était sensé être adressé à Lucy, et non pas à un vulgaire morceau de bois. Ce qui revenait, à comparer l’héroïne de Dallas avec une bûche. Rester calme. Sinon, il y aurait encore une morte, et elle risquerait de nouveau de se faire envoyer à Azkaban. Hors de question en tout cas que cette fois-ci, elle se retrouve à faire du bouche-à-bouche à la victime. Le secourisme n’était finalement pas sa tasse de thé. La deuxièm raison à cette attitude stupide aurait été plausible, si la première année n’avait pas revêtu le blason bleu eu bronze. C'est-à-dire, si elle avait réellement pensé que c’était à la statue qu’il fallait demander poliment l’accès à la salle commune, et non pas à Lucy, ou pire, si elle avait pensé que c’était une réponse valable. En priant pour que ces dernières hypothèses soient totalement infondées, auquel cas elle se retrouvait seule dans un couloir, en la désagréable compagnie d’une imbécile, la deuxième année s’assit par terre.
Si seulement la gamine – quelle ironie, alors qu’elle avait à peine un an de moins qu’elle – pouvait s’arrêter de s’agiter en tout les sens un instant, qu’elle puisse réfléchir… Elle déclara d’ailleurs qu’elle allait chercher de l’aide. Visiblement, si elle n’attendait ni approbation, ni permission de la part de son aîné, mais au moins une réaction. L’Aiglonne, jeta donc un regard morne à sa condisciple, qui la tirait encore une fois de ses pensées. A ce rythme, elles seraient encore dehors une fois la nuit tombée… il fallait espérer que d’ici là, les amoureux de la neige auraient quitté leurs igloos, et qu’eux, trouveraient la solution. En attendant, qui Fabula comptait-elle appeler ? Un professeur ? La belle affaire ! Ils prendraient sans doute un grand plaisir à les laisser patienter dans les couloirs, jusqu’à ce qu’elles trouvent la phrase, ou le mot, qui mettrait fin à leur calvaire, ou qu’une âme charitable, passant dans le coin, le fasse pour elles. Tenant compte de l’heure qu’il était, trouver une âme dans le coin se révèlerait certainement être une tâche difficile. Alors qu’elle soit disposée à les aider en plus, relèverait du miracle.
- Si ça t'amuse, vas-y, déclara-t-elle donc à la première année d'un ton blasé, indifférente.
Cependant, elle ne put retenir un léger sourire moqueur, lorsque la petite revint aussitôt. Retenant une réplique acide, qui n’aurait fait qu’envenimer d’avantage la solution, elle observa la brunette qui levait sa baguette d’un air solennel, s’apprêtant à jeter le sortilège Lancétincelles. Une grimace soupçonneuse fit écho à cette déclaration absurde. Si rien n’était plus certain que le fait que lancer ou non le sort, ne ferait pas s’ouvrir la porte toute seule, sa réussite en revanche, était bien moins certaine, de la part d’une première année. Si seulement, le maléfice se contentait de ne pas fonctionner, cet échec ne poserait aucun problème à Lucy. Fabula était déjà de mauvais poil de toute manière, cela ne ferait qu’empirer, et au stade où elles se trouvaient, c’était presque fichu. Presque, parce qu’il fallait positiver. Mais depuis sa rencontre avec Mariana, notre blonde avait du mal à envisager avec beaucoup d’optimisme de voir quelqu’un rater un sortilège. Pour la simple et bonne raison, que les conséquences avaient tendance à se faire ressentir sur elle. Les séquelles physiques et psychologiques pouvaient être redoutables. Ainsi, si elle s’était remise de sa mort provisoire, de ses paroles sans queue ni tête, la deuxième année continuait résolument d’attirer la malchance.
- Tu vas faire joujou ailleurs alors ! s'exclama-t-elle automatiquement.
Réflexe de survie. Hors de question qu’elle se retrouve tout d’un coup avec deux cerveaux, quand elle avait déjà du mal à faire fonctionner l’unique qu’elle possédait. Fabula n’avait qu’à aller jeter son Lancétincelle ailleurs, l’étage ne manquait pas de couloirs ! Si elle pouvait également se perdre en route, ce n’était pas de refus. A défaut de retrouver le confort d’un fauteuil, elle aurait au moins la paix. Elle n’était pas énervée, non. A peine agacée… |
| | | - Fabula Aegis
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| Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Lun 7 Juil - 19:30:24 | |
| - Lancétincelles !
A l’instant même, des gerbes d’étincelles vertes et rouges fusèrent dans un vacarme assourdissant de sifflements stridents et de crépitements, détonant contre les murs, ricochant sur le sol, délogeant les personnages peints de leurs cadres, renversant les armures. Fabula contempla le spectacle, son spectacle, bouche-bée, à moitié affolée par tant de bruit et d’agitation, et absorbée par les trajectoires gracieuses des étoiles colorées. Piégés dans cet espace clos, les effets du sortilège mirent ainsi plusieurs minutes à s’estomper tout à fait. Cependant, le lieu conserva la trace de son passage : les quelques tableaux encore suspendus tanguaient dangereusement, le tapis était roussi par endroit, et malgré les quelques carreaux brisés, l’air s’était considérablement réchauffé.
Finalement, peut-être bien Fabula avait-elle légèrement exagéré. C’était pour quoi déjà, qu’elle avait voulu lancer le sortilège ? Ah oui, la porte qui refusait de s’ouvrir… Tobias qui se retournait contre elle pour la première fois. Et puis Lucy. Non contente de n’avoir pas trouvé de réponse à l’énigme, elle était restée plantée là, en attendant que la première année se tape tout le boulot. Et puis elle s’était satisfaite de lui ordonner d’aller jouer plus loin. Fabula avait difficilement supporté le fait de s’entendre donner des ordres, encore plus quand ils provenaient d’une blondinette d’un an son aînée. Tout ces éléments pris en compte monsieur le juge, Fabula n’était que la victime sacrifiée d’une conjoncture néfaste, et Lucy était la seule véritable coupable, celle qui avait joué un rôle déterminant dans la réalisation du crime.
Mais avant de plaider sa cause lors d’une audience disciplinaire au Département de la Justice Magique – car il n’y avait pas de doute possible, c’était sûrement là qu’elle allait se retrouver si l’on découvrait que c’était elle qui avait causé tous ces dégâts – Fabula trouva plus judicieux de tenter une réconciliation avec la deuxième année. Dans son immense mansuétude, elle était même prête à marmonner quelques vagues excuses, pourvu qu’elles travaillent de concert à remettre le couloir dans son état original avant que quelqu’un ne vienne à passer. Quelle ironie, il y avait encore à peine quelques instants de cela, c’était tout ce qu’elle espérait.
Seulement il y avait une âme damnée à Poudlard, une âme qui ne dormait jamais, condamnée à errer sans cesse, et qui vous trouvait juste quand vous le désiriez le moins. Cette chose avait un nom : Miss Teigne ; et fidèle à elle-même, ses deux yeux jaunes et malveillants venaient d’apparaître à l’angle du couloir. Sans plus réfléchir, Fabula récupéra son sac adossé contre un pan de mur, saisit le poignet de Lucy et l’entraîna au pas de course vers des contrées définitivement plus accueillantes.
- Tu sais, je compatis, lui dit-elle innocemment, finalement c’était pas ton jour à toi non plus.
Ce sauvetage héroïque ne pouvait s’expliquer que par deux choses : d’un, Lucy était un témoin gênant, en ce titre mieux valait ne pas la laisser traîner n’importe où, et surtout pas entre les pattes de Miss Teigne ou celles encore plus sales de Rusard ; de deux, elle n’en restait pas moins une présence réconfortante : lorsqu’on était dans la bouse de dragon, c’était toujours mieux d’y être à deux. Les couloirs et les escaliers s’enchaînèrent à une vitesse folle, Lucy et Fabula étant trop occupées à mettre le plus de distance entre elles et la Bête pour prendre le temps de se retourner. Ce fut Fabula qui s’arrêta la première, un sac sur le dos et les restes des copieux repas de Noël dans le ventre.
- Attends… ‘Peux plus là…
Elle laissa tomber son sac, avant de s’écrouler à son tour sur le sol.
- Le mauvais côté… des choses, commença-t-elle en tentant laborieusement de reprendre son souffle, c’est qu’on est… enfermée dehors… et perdue… Le bon côté… c’est que le temps qu’on retrouve… le chemin… quelqu’un aura résolu l’énigme… Ou alors on sera morte de faim… ou de froid avant… |
| | | | Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Mer 9 Juil - 12:40:47 | |
| - Lancétincelles !
*Mais c'est pas possible !!! Elle a vraiment rien dans le cerveau !*
En entendant Fabula prononcer la formule, la baguette levée, Lucy s'était jetée au sol. Le sortilège Lancétincelles lancé au petit bonheur la chance, sans direction précise, pouvait être dévastateur. Il suffisait de voir l'état dans lequel s'était retrouvé leur salle commune l'année passée, lorsque tous les premières années s'y étaient entraînés. Dans un espace clos comme le couloir, elles avaient deux fois plus de chance d'être touchées. Le cerveau de notre blonde avait donc fait remonter toute ses informations suffisamment vite pour que l'instinct de survie fasse le reste. Pendant deux minutes, des crépitements frôlèrent ses oreilles, passant au-dessus de sa tête dans des sifflements, heurtant les murs et le décor. Lorsque l'Aiglonne ouvrit de nouveau les yeux, c'était un autre monde que celui qu'elle avait quitté. Le couloir impeccable était dévasté. Bon, peut-être pas à ce point là. Le tapis avait désormais une odeur de carbonisé, et loin d'être seulement roussi par endroit, il était carrément troué. La plupart des tableaux gisaient au sol, leurs occupants rassemblés dans ceux qui étaient encore suspendus aux murs, leur donnant des airs de naufragés rassemblés sur une épave. Des rescapés qui laissaient entendre haut et fort leur mécontentement.
- NAN MAIS CA VA PAS LA TÊTE ? ON DOIT JAMAIS ESSAYER DE LANCER UN SORT POUR LA PREMIERE FOIS DANS UN ESPACE AUSSI PETIT ? CA AURAIT PU EXPLOSER !!! T'ES FIERE DE TOI LA ? T'AS FAILLI NOUS FAIRE TUER !
Ouf. Ca faisait du bien de laisser échapper un peu sa peur. Maintenant, elle était calmée. Quant à Fabulette, l'effroi qu'elle avait du ressentir plus cette nouvelle explosion devraient largement suffir de leçon. Après tout, il était normal qu'elle ait eu peur. Bien fait. Ca lui apprendrait. Même si elle n'avait pas l'air de regretter grand chose de son acte. Une vraie tête de mule. D'ailleurs, il fallait vite remettre le couloir dans son état originel avant que quelqu'un ne soit attiré par le vacarme et ne décide de venir voir ce qui s'était passé. Parce que dans ces cas-là, c'est bien connu, tout retombe sur les épaules de la personne la plus âgée qui se trouve sur les lieux d'une bêtise. Et même si Pinpin était loin d'être accablée par les années et pleine de rhumatismes, elle était en deuxième année, contrairement à sa condisciple. Donc logiquement, si un adulte ou un préfet passait, ce serait pour sa pomme. Et ça c'était tout à fait hors de question !
Malheureusement, pire qu'un adulte, il y avait Miss Teigne. Si la nature avait doté une créature d'un sens aigüe en ce qui concernait les lieux sur lesquels se produisaient une catastrophe, c'était elle. Dès que quelqu'un faisait tomber un tableau ou une armure, le félin ramenait ses poils hérissés et ses yeux jaunes qui vous noyaient de reproches et vous annonçaient de très mauvais moments à passer. Deux phares jaunes dans la nuit pour son maître, Argus Rusard, tout aussi décharné que son animal, qui arrivait généralement derrière elle. Deux lumières, tout comme celle qui venaient d'apparaître à l'angle du couloir... Avant même qu'elle ait eu le temps de se mettre à courir, sa coéquipière de quidditch lui avait saisi le poignet, et après une phrase lui présentant ses plus sincères condoléances, elles se mirent à courir.
De toute façon, la Bleue et Bronze n'aurait pas pu laisser la première année derrière elle. Elle aurait sans aucun doute été capable de raconter au concierge que c'était Lucy la responsable. Donc la meilleure solution était et resterait la fuite. On avait beau accabler les déserteurs de tas d'injures, comme quoi ils étaient lâches, eux - du moins ceux qui ne se faisaient pas attraper - étaient encore en vie pour profiter du retour de la paix. Ce qui était un argument somme toute, très convainquant. D'ailleurs, si tout le monde avait déserté, il n'y aurait même pas eu de guerres ! C'était une attitude pacifique, voilà tout. Et comme Pinpin ne pouvait décemment pas péter la gueule à Rusard, il valait mieux être pacifique. Elles étaient trop gentilles finalement. Raison pour laquelle elles se retrouvaient à courir aussi vite qu'elles le pouvaient, traversant des couloirs, dévalant des escaliers, sans qu'elles regardent où elles allaient exactement. Au bout de cinq minutes, Fabula se laissa tomber par terre, déclarant qu'elle ne pouvait plus avancer.
De toute façon, elles devaient avoir semé le concierge, au fil des ans, celui-ci semblait avoir de plus en plus de mal à poursuivre les élèves, ce qui n'était pas une mauvaise chose, loin de là. Lucy s'assit à côté de sa condisciple, le coeur encore battant, essoufflée, tandis que celle-ci philosophait sur leur situation. Ou plutôt sombrait en pleine déprime. Et notre Serdaigle avait beau être une grande râleuse, c'était dans des moments comme celui-ci qu'elle était encore optimiste.
- Oh c'est bon, arrête un peu de pleurnicher, rétorqua-t-elle en chuchotant, ça aurait pu être bien pire ! Premièrement, on aurait pu mourir à cause de ton sortilège, ensuite, on aurait pu se faire attraper par Rusard qui nous aurait amenées jusqu'à Ombrage qui nous auraient renvoyées, et on se serait fait tuer par nos parents. Alors que là, on est vivantes, et toujours dans Poudlard.
La logique implacable de Lucy démontrait qu'il y avait tout lieu de se réjouir au lieu de s'apitoyer sur leur sort. A présent, l'idéal aurait été de trouver une cachette jusqu'au lendemain matin. Inutile de chercher à rejoindre la Salle sur Demande étant donné qu'elles ignoraient où elles étaient. Peut-être trouveraient-elles une alcôve dans laquelle se dissimuler ? Mais il n'y aurait de la place que pour une seule personne... La deuxième année se releva donc pour observer attentivement le couloir dans lequel elles se trouvaient. Il existait dans le château de nombreuses cachettes que l'on ne pouvait repérer qu'après avoir observé les lieux durant une dizaine de minutes, et Rusard avait beau se targuer de toutes les connaître, il n'allait pas toutes les fouiller pour traquer deux fuyardes. N'y avait-il donc aucun placard masqué par les tableaux ? Le fait que le couloir soit plongé dans les ténèbres ne l'aidait pas à chercher. Et à présent que le concierge et son suppôt étaient loin, elle pouvait se permettre de faire un peu de lumière.
- Lumos !
La deuxième année éclaira les lieux de sa baguette, prenant soin de ne réveiller aucun locataire de tableau en dirigeant la lumière vers eux; ce n'était pas le moment de se faire repérer de nouveau. Il y avait également là un nombre assez important d'armures, dont certaines auraient eu besoin d'être astiquées, et les tapisseries sur les murs semblaient narrer une histoire. |
| | | - Fabula Aegis
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Pensine Statut sanguin: Sorcière simple Baguette magique: Bois d'orme et plume d'occamy, 24.8 cm
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| Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Dim 24 Aoû - 21:44:08 | |
| La soirée était bien avancée désormais, et la plupart des élèves avaient rejoint leur salle commune respective après le dernier dîner des vacances. Pendant ce temps-là, quelque part dans Poudlard, Lucy et Fabula cherchait désespérément une solution, épuisées, gelées, et affamées. Tout cela ne semblait cependant pas avoir affaibli Lucy. Elle se perdait dans des excuses qui ne consolaient personne, essayant vainement de se convaincre qu’elles avaient échappé de justesse et à plusieurs reprises à un Game Over des plus navrants. Fabula l’écouta délayer d’un air ennuyé. Ce n’était pas comme si elles avaient perdu des plumes quelques étages plus haut, tout-de-même… A la fin, elle haussa les sourcils d’un air innocent.
- Bon, et maintenant on ferait mieux d’économiser nos forces au lieu de parler…
Ce qui voulait dire ce que ça voulait dire. Lucy la regarda d’un air sévère et alluma sa baguette pour examiner les murs alentours.
- Tu sais, quand on dit que les murs ont des oreilles, c’est juste une image… lui dit-elle partagée entre l’inquiétude et l’amusement, avant de comprendre ce que Lucy cherchait.
Elle se releva péniblement et se mit à son tour à la recherche d’un abri pour la nuit avec mauvaise volonté et nonchalance. Comme on l’avait déjà dit, les couloirs de Poudlard n’étaient pas un modèle en matière d’isolation et de chauffage, et y passer la nuit ne devait pas être très différent que de dormir dehors. Et puis, la faim se faisait vite sentir… Le lendemain, on allait retrouver leurs petits corps glacés et sans vie dans un coin ou derrière une armure, si ça continuait comme ça. Au moins, elles auraient laissé une trace de leur passage à Poudlard…
Fabula n’osait pas vraiment repenser à l’état dans lequel elles avaient laissé le couloir. Ça allait faire causer. Depuis quelque temps maintenant, un mystérieux groupe faisait régulièrement des coups d’éclat contre la Grande Inquisitrice ou sa Brigade… Peut-être que ce petit incident leur sera mis sur le dos, qui sait avec un peu de chance… Ou d’habileté. Oui, ce n’était pas très correct. Mais il fallait voir les choses en face, on ne savait rien sur ce groupe, ses membres ne risquaient donc pas grand-chose. A l’inverse, Lucy et Fabula risquaient jusqu’à leur vie (même que c’était l’aînée qui l’avait dit, et tout-le-monde sait bien que les plus vieux ont toujours raison). Et Tobias… Il n’était même pas encore à Poudlard qu’un couloir entier avait été ravagé par sa faute, plus ou moins indirecte, certes. Alors comment ce serait après son arrivée…
- Lucy, on ne peut pas rester dehors cette nuit… Pas à cause du froid, bien sûr (là, elle se redressa un peu), mais ça serait vraiment trop louche si les autres ne nous voient pas, après ce qui vient de se passer.
En fait, elle espérait aussi par la même occasion déposer discrètement une petite marque qui attesterait du passage de ce "BR". Un bête bout de parchemin ferait l’affaire, et Ombrage, trop contente d’avoir des coupables sans avoir à faire son enquête et se torturer les méninges n’irait certainement pas chercher plus loin. Du moins elle l’espérait. Et puis, elles ne devraient plus avoir de mal à rentrer dans leur tour désormais, pas mal de monde avait dû passer par là entre-temps, entraînant une nouvelle énigme. En revenant, elles auraient juste à prendre le même air niais, béat et interrogateur que les autres… « Oh là là, vous avez vu l’état du couloir ? » « C’est sûrement Peeves, il n’y a que lui pour faire un truc pareil ! » « Ah oui, et les BR, alors ? » « Ou alors un nouveau troll se balade dans les couloirs et il a péter trop fort. » « Keven, c’était pas drôle. » Ni vu ni connu, ça passerait comme un parchemin par hibou postal.
Fabula exposa toute cette petite stratégie à Lucy.
- On attend encore un peu et puis on y va, d’accord ? Si Rusard est encore dans les parages à ce moment-là, on fait comme on a dit. J’espère que tu n’as jamais eu de problème avec lui… conclua-t-elle en soupirant.
[HRP]Voilà, dernier post pour moi je pense. Ce topic commence à dater, autant ne pas tourner en rond. Je te laisse sceller le destin de nos deux petites Serdy pour cette soirée.[/HRP] |
| | | | Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé Sam 11 Oct - 18:59:22 | |
| La perspective de passer la nuit en-dehors d'un lit douillet, et plus généralement, en-dehors d'une salle commune agréablement chauffée énervait passablement Lucy. Fabulette avait abusé sur ce coup-là. Et pas qu'un petit peu. La gargouille aussi. D'un autre côté, on ne disait pas les Serdaigles intelligents pour rien. Ils ne pouvaient pas retourner tranquillement dans leur dortoir s'ils étaient incapables de trouver la réponse à la question que leur posait la statue de pierre. Stupide gargouille ! Pourquoi n'avaient-ils pas simplement à retenir un mot de passe comme leurs collègues des autres maisons ? Cela leur éviterait des désagréments comme celui de se retrouver dans les couloirs glaciaux du château à une heure où toute sortie était interdite. Désormais, elles devraient prendre la fuite au moindre son de pas retentissant au loin. Malheureusement, Miss Teigne était capable d'arriver sans que leurs oreilles soient capables d'entendre son arrivée. Aussi, la blondinette avait-elle commencé à chercher des issues à cette situation inconfortable.
- Tais-toi et cherche, répondit sèchement Lucy au commentaire sarcastique de Fabula.
La Bleue et Bronze n'était décidément pas d'humeur à laisser passer les remarques défaitistes de sa cadette. Sans être positiviste scientiste, comme le père Auguste Comte, elle gardait à l'esprit un peu d'espoir, et penchait pour la tendance à l'individualisme méthodologique. Autrement dit, le comportement de Fabula ne lui avait pas été dicté par la société, mais elle avait agit de son propre fait. Miss Aegis, je vous arrête donc. Tout ce que vous direz pourra désormais être retenu contre vous. Malheureusement, Lucy n'avait encore aucun pouvoir. Même si elle avait déjà été préfète, jamais elle n'aurait enlevé de points à l'un de ses camarades, et les châtiments corporels étaient déjà réservés. Alors à la place, elle se contentait de lui faire passer un aussi mauvais moment que ce l'était pour elle. Si possible pire. D'ailleurs, Fabula fit une remarque qui eut le don d'excéder encore plus l'Aiglonne, comme quoi, elle ne pouvait vraiment pas passer la nuit ici.
- Naaan, c'pas vrai ? Dans ces cas-là, on y retourne toutes les deux et on se fait attraper par Rusard et le Grinch Rose. Je sais pas toi, mais j'ai aucune envie d'être renvoyée ! Ou alors, mieux; TU vas te dénoncer pendant que je retourne dans notre salle commune, et TU te fais renvoyer. Aucune de ces options me tente, t'as d'la chance, alors chut, t'enfonces pas.
Rien sur les murs, la tapisserie ne dissimulait absolument rien. Restaient les statues et les tapis. La Serdaigle se mit à quatre patte, et commença à soulever la carpette qui prenait la poussière depuis un petit moment. Dégoûtée par tant de saleté - Rusard ne faisait donc pas son travail ? - elle se releva et se servit du bout de son pied pour virer l'épais tapis sur le côté. Aucune trappe en dessous. Pourquoi donc la chance ne pouvait-elle jamais sourire aux élèves coincés dans une situation comme celle-ci ? Tant de malchance, c'était désespérant. Un grand blanc s'était installé entre les deux Bleues et Bronzes, tandis que Pinpin s'était approchée d'une armure. Elle cherchait comment faire pivoter le casque ou le bras en ferraille sans provoquer de grincement aigüe quand Fabula rompit de nouveau le silence. Elle expliqua à Lucy qu'elle venait de mettre sur pied toute une tactique afin de retourner réparer les dégâts et éventuellement, se couvrir auprès du concierge. Un plan structuré, qui tenait parfaitement la route. Cette petite avait du potentiel !
- Tu vois t'es capable quand tu veux ! Ca roule ! Et euh... c'est pas avec Rusard que j'ai des problèmes... c'est avec le Grinch Rose... Allons-y !
Elles marchèrent en direction de la salle commune des Serdaigles, non sans précautions, prenant garde à ne pas respirer trop fort, et surtout, à vérifier que la voie était libre avant de pénétrer dans un nouveau couloir. Les deux fillettes se retrouvèrent à leur point de départ, sans avoir fait de mauvaises rencontres. Lucy supervisa les réparations de Fabulette - après tout, aucune raison qu'elle paye pour un délit qu'elle n'avait pas commis -, tout en s'assurant à chaque fois que sa cadette n'usait que de sortilèges et maléfices qu'elle avait déjà pratiqué, et surtout, avec succès. Lorsque ce n'était pas le cas, elle mit un peu la main à la pâte, mais elle passa principalement son temps à chercher la solution de l'énigme, sans s'énerver cette fois-ci. Lorsqu'elle eut trouvé la bonne réponse et que la gargouille de pierre daigna s'écarter pour leur offrir un passage vers leur salle commune, la Serdaigle déclara:
- J'te pardonne. Y s'est rien passé ce soir.
Et elle planta là sans autre forme de procès, la coupable acquittée, pour aller rejoindre son lit. |
| | | | Sujet: Re: Pendant ce temps, quelque part dans Poudlard [Prio] -Terminé | |
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