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 Attends je plouf ! [PV: Milou]
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MessageSujet: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyMer 21 Nov - 23:23:49

[hj: finalement, Lucy elle va y aller, aux thermes avec son Milou XD]

Tout le monde sait quelles vacances et quel début d'année miraculeux notre Lucy avait passés. Et comme le premier mois de cours était toujours plus difficile à entamer que les autres, elle n'avait guère eu de temps pour elle seule. Il faut dire aussi qu'à Poudlard, il était fort difficile de s'isoler, que ce soit pour réfléchir, ou pour décompresser, ce qui était ici le cas de notre petite Serdaigle. Il était hors de question qu'elle reste dans la salle commune: réputée pour être silencieuse, on y trouvait tout de même certains dangereux specimens, tels que Dargor Styelfarg, ou pire, Zélie Colien. Bon, ses relations avec cette dernière avaient un peu évoluées tout de même, depuis qu'elle était entrée dans l'équipe de quidditch: la deuxième année ne craignait plus autant la quatrième qu'avant. Il faut dire aussi, que contrairement à ce qu'elle avait pensé au début, la grande rousse n'avait pas violé la petite blonde dans les vestiaires. Ensuite, les couloirs étaient toujours bondés, ainsi que la Grande Salle. Ne parlons pas du nombre d'élèves traînant dans le parc, spécialement près du lac, et des monstres dans la Forêt Interdite. Quant aux cuisines... les Elfes de Maison s'accrochaient à vous comme des sangsues, et si vous aviez le malheur d'y croiser Hermione Granger, vous aviez droit à un sermont de vingt ans, suivi d'une proposition d'adhésion à la SALE. Un nom attirant, et une présidente toute aussi attirante. Les Elfes pourraient bien se défendre seuls pour cette fois-ci, n'est-ce pas ?

Hors, ce besoin de se retrouver seule avec elle-même, se faisait de plus en plus ressentir chez la Serdaigle. Elle traduisait sa tristesse par de la mauvaise humeur, et une certaine agressivité, qu'elle ne parvenait à oublier de dans de rares instants, comme le jour de son anniversaire avec Bill, ou le jour du match de quidditch. Oui, Pinpin était en pleine dépression. Mais pour rien au monde elle n'aurait admis que c'était le rejet d'Emilien qui la mettait dans un tel état. Il avait franchi les limites infranchissables cette fois-ci [tout comme Chuck Norris avant lui], et tout blessée qu'elle était dans sa fierté, elle l'évitait à son tour, décidée à ne pas faire le premier pas. Après tout, s'il se croyait suffisamment malin pour jeter les autres, il devait être aussi suffisamment fort pour les ramener vers lui, non ? Non ? De toute manière, elle en avait rein à fout', elle ne voulait plus le voir. Enfin si, mais ça c'est un secret.

Un jour qu'elle haïssait le monde entier, tout en bâclant sans aucun remord un devoir de défense contre les forces du mal à rendre à la greluche, Lucy avait écouté une conversation entre deux préfets. Ils avaient parlé d'une salle de bain merveilleuse, d'une baignoire grande comme une piscine, mais surtout, ils avaient donné le mot de passe pour y accéder. Notre Minipousse, après s'être aperçue qu'elle avait retranscrit machinalement tout ce qu'elle avait entendue, avait rangé la clef de la Salle de Bain des Préfets, bien connue de tous les élèves, mais pas si accessible, et avait jeté son devoir au feu. L'idée de venir se détendre dans cette pièce ne s'était pas évanouie au cours des deux semaines suivantes, mais son emploi du temps surchargé de deuxième année, accentué par les devoirs dont les ensevelissaient les professeurs, eux même sous la pression du Crapaud, ne lui avait pas permis de s'y rendre.

La Serdaigle avait tout de même finit par craquer. Ce matin-là, elle avait reçu une lettre de l'amie de sa cousine, à qui elle avait ouvertement déclarée la guerre durant l'été, pendant les trois semaines qu'elle avait passé chez ses grands-parents, en compagnie de la moitié de la famille. Grands-parents qui avaient été particulièrement choqués de l'attitude de certains de leurs petits-enfants envers la nouvelle venue. Ils les avaient obligés à écrire individuellement une lettre d'excuses, à laquelle venait de lui répondre cette peste, cette hypocrite, ce vieux scroutt à pétard ! Comme quoi, dans sa générosité, elle avait décidé d'oublier que Lucy avait "monté" certains de ses cousins contre elle, et qu'elle avait "commandé" tous les mauvais tours qui avaient pu lui arriver ! Dans une rage noire devant un ton aussi mielleux, sachant qu'elle était impuissante: si jamais elle allait dire à ce croisement de harpie et de goule ce qu'elle pensait d'elle, elle se ferait tuer par la moitié de sa famille. Sentant qu'elle allait déborder, la deuxième année se rendit à grand pas dans la salle de bain des Préfets.

Elle fit couler de l'eau chaude, jusqu'à ce que l'immense baignoire soit remplie, sans oublier la mousse bien sûr. Ces petites bulles avaient parfois un effet apaisant. Mais là, ce qu'elle s'était efforcée de contenir pendant ces trois mois allait déborder, c'était imminent. La blondinette jeta d'un geste rageur la boule de papier qu'elle avait fait de la lettre dans un coin de la pièce, quitta ses vêtements, et plouffa dans la baignoire. Elle resta un moment sous l'eau, avant de remonter à la surface aspirer une goulée d'air, les larmes de ses yeux se mêlant à l'eau du bain qui coulait sur son visage. Car si elle le faisait sans aucun bruit, elle pleurait. Malgré tout le sang-froid dont elle avait essayé de faire preuve, il ne fallait pas oublié qu'elle n'était qu'une fille de douze ans tout juste, fière, et qui vivait dans des confrontations et des disputes permanentes depuis les vacances. Et pour la première fois, Lucy signait une armistice avec elle-même, cessant de refouler son désespoir. Tant que personne ne la voyait...
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyJeu 22 Nov - 21:50:32

Ploc … Ploc … Ploc … … Emilien soupira, il n’avait pas envie de se lever. Pourtant, il le faudrait bien. Quel que soit le jour, il fallait toujours se lever, à un moment ou à un autre. Quand bien même il serait fatigué, qui s’en préoccuperait ? Etait-ce un argument, par ailleurs ? Le monde était injuste. Il l’avait toujours su, et il l’avait toujours dit. Ceci étant, Emilien ne se décidait pas à ouvrir ne serait-ce qu’un œil. Pourtant, ça tombait, tout autour de lui. Ploc … Ploc … Lorsque ça finit par tomber sur son nez, le Serpentard fronça les sourcils par réflexe, et enfin, ouvrit les yeux. Gris, tout était gris au-dessus de lui. D’un autre côté, ça n’allait pas être de cinquante couleurs différentes, n’est-ce pas ? Emilien prit une profonde inspiration et se redressa lentement, avec difficulté. Cela faisait tellement longtemps qu’il était allongé là, qu’il s’était comme enfoncé dans le sol, et on aurait dit que la boue voulait à tout prix le retenir. Il était désolé pour elle, il aurait tout autant préféré rester là, hélas, le temps semblait en avoir décidé autrement. La pluie se faisait de plus en plus forte, et bientôt, il n’entendit pas d’autre bruit que celui des gouttes qui frappaient aussi bien le sol boueux que sa tête, ses épaules, ses bras, ses jambes … Ce n’était pas désagréable, comme son. Par contre, la sensation l’était moins. Emilien ne tarda pas à être trempé, glacé des pieds à la tête, ce pourquoi il se releva plus rapidement qu’il ne l’aurait cru. Puis il s’étira, tout engourdi qu’il était, et jeta un rapide coup d’œil autour de lui.

Le terrain de Quidditch était d’une tristesse à mourir. Le temps déplorable assombrissait tout, depuis le sable censé amortir les chutes, jusqu’aux gradins en bois. Emilien leva les yeux vers les tribunes. Les bannières aux couleurs des quatre maisons étaient ternes, plus proches du gris que jamais. Y avait-il une seule chose qui ne soit pas grise, à cet instant ? S’il s’était regardé dans un miroir, Emilien se serait attendu à se voir deux yeux gris, des cheveux gris, une peau grise. Décidément, ce n’était pas un temps à remonter le moral des élèves … Cela durait depuis quelques jours à présent. Pourtant, Emilien était là, dehors, sous la pluie et dans la boue. L’espace, il en avait toujours eu besoin, mais cette année plus que les précédentes. Quand il était encore en primaire, il en avait à volonté – sauf en cas de punition parentale. A Poudlard, il y avait certes le parc, mais … Ce n’était pas pareil. Il y avait de réelles limites, comme la forêt interdite. Emilien s’était juré qu’il n’y retournerait plus jamais, ses deux précédentes tentatives ayant été suffisamment convaincantes de ce point-là. Ce jour-là, le Serpentard en avait eu assez de l’ambiance des cachots. Pas qu’il n’aimait pas sa maison, loin de là, mais il y avait trop l’impression d’être enfermé, ces temps-ci. D’ailleurs, plus le temps était exécrable, plus Emilien avait cette impression d’enfermement, puisqu’il n’était pas censé sortir. Esprit de contradiction, peut-être. Il était sorti.

Emilien avait ainsi passé trois heures sur le terrain, désert bien évidemment. A jouer au Quidditch, vous croyez ? Que nenni ! Peut-être ferait-il du Quidditch le jour où il se serait réconcilié avec sa famille, notamment avec son père. Pour le moment, il en était loin. Certes, il avait passé ces heures à taper dans une balle, mais celle-ci n’avait rien à voir avec un souaffle, un cognard ou un vif d’or. C’était une bête balle de football, qu’Emilien avait trouvé par hasard dans le château, dans cette salle magique appelée salle sur demande. Frapper de toutes ses forces dans une stupide balle lui avait fait beaucoup de bien, mine de rien. Mieux valait frapper dans une balle que dans un Poufsouffle, n’est-ce pas ? Emilien s’en rappellerait longtemps, de ce dernier Noël. Pendant ces trois heures, il avait pu oublier la situation dans laquelle il semblait s’être mis tout seul, et n’avait pensé à rien d’autre qu’à frapper dans cette saleté de balle, qui méritait bien de se prendre quelques coups. Ensuite, quand il avait été épuisé, il s’était laissé tomber sur le sol boueux, et, allongé là, avait commencé à réfléchir. Peut-être avait-il trouvé une façon de mettre fin à cette histoire avec sa mère. Toujours est-il qu’il avait pris une décision, aussi peu évident que cela puisse sembler. Son chantage, elle pouvait se le garder. Emilien ne croyait pas qu’elle ferait réellement ce qu’elle avait dit, de toute façon. L’empêcher de voir son frère ? Et puis quoi encore ? La pluie l’avait dérangé dans sa réflexion.

Il n’avait à présent plus d’autre choix que de rentrer au château. Enfin, ce n’était pas vrai. On a toujours le choix. On peut toujours choisir de faire quelque chose d’idiot alors que le bon choix tombe sous le sens. Mais Emilien estimait que maintenant que la pluie l’avait arrêté, il serait stupide de rester là, ce pourquoi il prit le chemin du château, oubliant la pauvre balle qu’il avait martyrisée durant plusieurs heures. Apparemment, les gens avaient choisi de se cantonner dans leurs salles communes respectives, ou bien à la bibliothèque, en tout cas Emilien ne croisa personne. Tant mieux, après tout. Le Serpentard n’avait pas le choix, il fallait qu’il se lave : tant qu’à faire, pourquoi ne pas utiliser la grande salle de bain du cinquième étage ? Ce serait plus confortable que celles des salles communes … En chemin, Emilien retira son pull, qui ressemblait à présent davantage à un tas de boue avec quelques fibres de laine au milieu qu’au contraire, et tenta d’enlever le maximum de saleté de ses cheveux. Bon, c’était toujours mieux que lorsqu’il était parti du terrain, mais ça n’était pas brillant … Fort heureusement pour lui, il ne croisa pas Rusard. Qu’aurait-il inventé comme excuse, autrement ? Le concierge détestait qu’on salisse le château. D’un côté, il avait raison, mais d’un autre, il exagérait un peu … Un peu. Hmm. Emilien atteignit enfin le cinquième étage. Cette salle de bain, il la connaissait. Il y était déjà allé l’année dernière, mais le souvenir qu’il en avait n’était pas particulièrement agréable …


- Ah, désolé …

En effet, Emilien venait d’ouvrir la porte, et découvrait que la salle de bain était déjà occupée. Mais alors qu’il s’apprêtait à ressortir, il aperçut la silhouette de Miss Teigne se profiler au détour du couloir. Bien entendu, elle devait être suivi de son maître, lequel entrerait dans une grande colère, en voyant qui était le sale gosse qui avait sali le grand hall. On ne pouvait pas suivre ses traces jusqu’à la salle de bain cependant, car la boue sur ses chaussures avait fini par sécher, ou bien s’était tant déposée sur le sol qu’il n’en restait plus. En tout cas, Emilien fut obligé de refermer la porte, et de rester à l’intérieur. Tant pis, ça ne durerait que quelques minutes, rien de plus. Et puis, il y avait tellement de bulles, dans ce bain, qu’il ne voyait rien du tout, pas même qui … Oh, si. Il venait de reconnaître la personne dans l’eau, et il se figea, toujours appuyé contre la porte. Mince. Lucy, et apparemment pas dans une grande forme … Emilien aurait bien voulu avoir du temps pour réfléchir à ce qu’il fallait faire, seulement, ce temps, il ne l’avait pas. Quoi, ça aurait été impoli de rester cinq minutes à ne rien dire, alors qu’il venait de déranger la Serdaigle ainsi. Qui plus est, ce n’était pas n’importe quelle Serdaigle. Celle-ci, il l’évitait depuis le début de l’année, sans jamais lui avoir donné aucune excuse, aucune explication. Lucy n’avait pas beaucoup insisté, d’ailleurs. Emilien allait-il devoir oublier ses anciens amis, à présent, ou pouvait-il encore espérer qu’ils lui pardonnent son comportement ? Pour cela, il lui faudrait de très bonnes raisons … ce qu’il n’avait pas. Dire quelque chose, vite. Pourquoi ça serait à lui, d’abord ?

- Dis quelque chose, s’il te plait. N’importe quoi. T’as même le droit de … de m’insulter, de me traiter d’abruti, d’égoïste, tout ce que tu veux. De menteur, de pauvre con, d’horrible et abominable personne, choisis.
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptySam 24 Nov - 17:16:43

L'eau chaude, avait un effet libérateur sur de nombreuses personnes. Et cela n'excluait pas la fillette, tout au contraire. Après avoir plongé une première fois sous l'eau, elle s'était adossée à l'un des rebords de la baignoire, et les larmes avaient jaillies, roulant sur ses joues, se mêlant à l'eau qui dégoulinait de son corps jusqu'à rejoindre celle du bain. Ses sanglots, au fur et à mesure que le temps passait, loin de s'espacer, s'accentuaient. Même seule, Lucy détestait pleurer. Pourtant, elle continuait en silence, à recracher sa peine sa peine hors d’elle. Elle en était au second stade, lorsqu'après une colère démesurée, après avoir tenté de se défouler en vain, on se rend compte que c'est complètement inutile. Pinpin avait tenté de se calmer entre la Grande Salle et la Salle de bain, en marchant le plus vite possible, grommelant des injures à l’encontre du monde entier, puis finalement en roulant rageusement en boule la lettre qu’elle avait reçue et en la jetant violemment au sol. Une fois dans l’eau, elle avait compris que la vie était injuste depuis toujours, et qu'elle le resterait. C’est ce stade qui laissait la victime se relâcher, expier tout ce qu’elle gardait au fond de son cœur. Jusqu’à ce que plus tard, elle reprenne conscience de ce fait, quand ça irait mal, après avoir repris espoir.

Se laissant glisser à nouveau dans l’eau, elle ne chercha pas à remonter immédiatement. Rester là, le plus longtemps possible, coupée du monde extérieur, dans ce monde aquatique. Lucy ouvrit les yeux sous l’eau, et à sa grande surprise, le savon des bulles ne la brula pas. Tout semblait plus grand, et à la fois plus petit. Les bruits de la surface étaient tous étouffés, voire même complètement absorbés. Raison pour laquelle sans doute, elle n’entendit pas Emilien entrer, ni s’excuser de son intrusion. Là, plongée dans l’eau chaude, elle ne sentait pas son désespoir couler sur son visage, sur ses bras, il se joignait directement au paysage qui l’entourait, sans qu’elle l’eut sentit s’échapper de ses yeux. Tout était calme, stable, comme si ce qui l’entourait était totalement immuable. L’envie lui prit un instant de rester là jusqu’à ce que le soleil se couche, dissimulé derrière son habit de nuages noirs et de pluie. Malheureusement, la nécessité de respirer se fit bien vite ressentir, et la Serdaigle fut obligée d’émerger.

Pas un seul instant, elle n’avait cessé de pleurer. Même lorsqu’à travers sa vue brouillée par les larmes, elle croisa un regard bleu. Ce regard bleu qui était l’une des causes de sa tristesse. Heureusement qu’elle avait mis de la mousse dans son bain, mais ce n’était pas vraiment la pensée qui lui traversait l’esprit à cet instant. Il s’agissait plutôt de penser que devant quelqu’un, elle devait vraiment avoir l’air pathétique. Et que le pire, c’est que cette personne qui la voyait pleurer, c’était Milou. Fantastique. Le garçon que la Bleue et Bronze voulait le moins voir de toute l’école, venait de la trouver dans tous ses états, et le silence était retentissant dans la salle de bain. Les larmes ne pouvaient plus s’arrêter de couler de ses yeux, maintenant qu’elles avaient commencées et elle était incapable de prononcer un mot. Sa gorge était aussi serrée que son cœur, tandis qu’elle fixait le Serpentard couvert de boue. D’ailleurs, même si elle avait pu parler, elle n’aurait pas su quoi dire.

Ce fut ‘Milien qui brisa le silence. Il la supplia de parler. C’était un peu tard non ? Il n’y en avait que pour lui. D’ailleurs, qu’est-ce qui lui faisait dire que c’était de sa faute si elle pleurait ? Il lui débita un panache d’insulte qu’il l’autorisait, dans sa grande clémence, à utiliser contre lui. Trop épuisée pour se soulever, la fureur de Lucy débloqua néanmoins son mutisme passager. Si le Vert et Argent pensais qu’elle avait besoin de sa généreuse permission pour lui jeter des injures à la figure, il se trompait lourdement. Non, elle n’avait pas insisté lors du cours de métamorphose. Elle savait parfaitement que c’était inutile, et que de continuer à parler ne ferait que renfrogner encore un peu plus le jeune Serpent. Mais elle devrait parler, là, quand il le lui demandait ? Et puis quoi encore ? Maintenant qu’elle avait longtemps pleuré, les sanglots la blondinette commençaient à se calmer. Deux larmes roulèrent sur ses joues et allèrent s’écraser dans la mousse. Elle détourna ses yeux de ceux d’Emilien, détourna la tête, son visage caché par ses cheveux blonds, si clairs.


- Désolée. J’ai pas envie de parler. Je suis fatiguée.

Les mots s'étaient échappés de sa bouche, elle avait parlé d'une petite voix, un peu éraillée. C’était peut-être mesquin, mais c’était tout ce qu’elle était en mesure de prononcer pour l’instant. La fillette n’avait pas pu regarder en face son ami en lui disant ça. Il aurait vu à quel point elle avait du mal à lui envoyer ce qu’il méritait. Ces paroles, qui lui étaient tellement restées sur le cœur, c’était au tour d’Emilien de les subir. Et pourtant, même si elle était franche, elle ne ressentait aucun plaisir à cette vengeance. Pourtant, d'un autre côté, elle voulait continuer à entendre la voix de celui qu'elle ne parvenait pas à ne plus considérer comme son meilleur ami. Une dernière larme coula de ses yeux, alors qu'elle tournait son visage vers le Serpentard...
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyDim 25 Nov - 16:22:32

Pourquoi fallait-il toujours que les choses soient compliquées ? Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être plus simple ? Emilien qui entrait, qui s’excusait, Lucy qui lui pardonnait et tout est bien qui finit bien ? Non, bien sûr. Parce que dans la réalité, les gens ne pensent jamais aussi simplement, ça serait trop facile. Bien qu’il soit sans aucun doute en tort, Emilien n’imaginait pas s’excuser, tout bêtement, alors que ça aurait sûrement été la meilleure chose à faire. Bon, ça n’aurait pas suffi, mais il aurait débuté sur une opinion plus favorable de la part de Lucy … Non ? A vrai dire, Emilien n’avait toujours pas bien compris la façon de penser de la Serdaigle, ça aussi, c’était bien compliqué. En règle générale, les filles avaient un esprit tordu, mais alors Lucy, c’était quelque chose. Comment expliquer par exemple qu’elle ait été amoureuse de Gatween ? Puis qu’elle ait brusquement décidé de le laisser tomber ? Et, qu’après avoir appris que le principal concerné n’en éprouvait aucune tristesse, n’ait absolument pas été vexée ? Ou bien qu’elle n’ait pas cherché à en savoir plus, lorsqu’Emilien lui avait aimablement répondu qu’il n’avait pas envie de parler ? Lucy ne lui avait plus adressé la parole depuis ce jour-là. A sa place, le Serpentard était sûr qu’il aurait insisté, parce qu’il n’aurait pas supporté de ne pas savoir pourquoi.

Cette rencontre, ce face-à-face devait se produire un jour ou l’autre. Emilien ne pouvait pas indéfiniment se réfugier dans le silence pour se débarasser de ses problèmes seul. Surtout que c’était le début de la fin des problèmes, semblait-il. Du moins, la fin de l’hésitation. Il savait ce qu’il voulait faire, à présent, restait à voir comment sa mère réagirait. Mais ce n’était plus de son ressort, il lui semblait avoir choisi la meilleure solution. Dès ce soir, il lui écrirait, afin d’être sûr de ne plus revenir sur sa décision. Emilien était en général déterminé à aller au bout des choses, et changeait rarement d’avis, mais si ça concernait son frère … Il avait encore peur de ne pas être capable d’envoyer la lettre dans laquelle il enverrait sa mère promener. Mais en tout cas, il était temps de sortir de son état de mutisme. Pourquoi s’y était-il enfermé ? Peut-être avait-il l’esprit tordu, lui aussi. C’était même certain. Des amis, ça n’était pas censé pouvoir aider, ne serait-ce que par leur présence, dans les moments difficiles ? Oui, mais Emilien voulait s’en sortir seul. Ça ne concernait que lui, après tout. Surtout, il semblait difficile compréhensible qu’il ait hésité à abandonner Poudlard. Poudlard, et ses amis, par la même occasion. Comment aurait-il pu leur expliquer ça ? Les abandonner, pour une famille qu’il n’avait jamais aimée, un pays qu’il avait toujours dit détester, et un demi-frère qu’il connaissait à peine et qui serait élevé comme un moldu ? A présent qu’il était sûr de sa décision, il fallait au moins essayer …

Mais ce n’était peut-être pas le bon moment. Sûrement, même. Non seulement Lucy était dans son bain, Emilien aurait donc dû ressortir immédiatement, par politesse, mais il ne pouvait pas, à cause de Rusard qui traînait dans les parages. De plus, elle pleurait. Pourquoi ? Bonne question, il n’était au courant d’absolument rien concernant Lucy, depuis le mois de juin. Evidemment, puisqu’il ne lui parlait plus, de même qu’à Bill, ou Ashley, qui auraient pu le renseigner. Dans d’autres circonstances, il lui aurait immédiatement demandé ce qui n’allait pas, aurait cherché à comprendre, quelque chose dans le genre … Mais après plus d’un mois pendant lequel il avait refusé de lui adresser la parole, il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était et commencer une discussion normale. De toute façon, Lucy n’aurait sans doute pas réagi très … positivement. Son attitude l’avait vexée, dans un premier temps, elle le lui avait dit, en métamorphose. Bien sûr, il ne savait pas comment ses sentiments avaient évolué depuis, mais il doutait fort qu’elle ait à présent une grande estime pour lui … Sa première approche fut un échec, comme il put le constater très vite. Lucy lui répliqua qu’elle était désolée, et qu’elle n’avait pas envie de parler. Elle était fatiguée. Il ne fallut pas trois secondes à Emilien pour reconnaître les mots exacts qu’il avait employés, au début de l’année. Le garçon ferma les yeux trente secondes, fatigué lui aussi. Ah oui, elle voulait jouer à ça ? Mêlée à sa déception, il y avait de la colère, c’était certain.


- Ça ne fait rien, répondit-il. Il se trouve que moi, j’ai envie de parler.

Il avait essayé d’adopter un ton calme, posé, détaché, mais sa voix avait tremblé, il le savait. Et si ça continuait, ses jambes s’y mettraient aussi, ainsi que ses mains. Néanmoins, il était décidé, il irait jusqu’au bout. Elle ne voulait pas parler ? Ce n’était pas grave. Par contre, elle ne pourrait pas l’empêcher, lui, de dire ce qu’il avait à dire. Elle était comme piégée dans sa baignoire, alors que lui, il pouvait partir quand il voulait. Ou presque. Cependant, il n’était pas question que Lucy puisse se rendre compte de ses faiblesses, déjà que sa voix n’était pas franchement stable … Le Serpentard, adossé à la porte, se laissa lentement glisser jusqu’au sol, où il demeura assis, les genoux pliés presque contre lui, et les doigts croisés. Aucun risque qu’il tremble, dans cette position. Après avoir appuyé sa tête contre la porte, il fixa un instant le plafond. Oui, il allait parler, mais pour dire quoi ? Tout ce qu’il aurait dû lui dire depuis le début de l’année ? Reprendre la discussion cruement avortée en cours de métamorphose ? Ce dont il était certain, c’était qu’il allait devoir s’expliquer. Par où commencer ? Il lui était arrivé à la fois beaucoup de choses, et très peu. Le Serpentard n’avait pas l’habitude de faire de longs discours, et ce n’était pas pendant les vacances qu’il avait pu s’améliorer de ce côté-là. De plus, il ne s’agissait pas uniquement de parler, mais aussi de la faire réagir. Enfin, il commença, sur un ton presque léger :

- Tu as passé de bonnes vacances ? Il paraît que non.

C’était ce qu’il avait cru comprendre : alors qu’il arrivait en métamorphose, Lucy était déjà plongée en grande discussion avec Bill et Ashley, et il avait pu en capter quelques mots. La Serdaigle avait d’ailleurs ensuite qualifié les deux mois de vacances de « carrément longs ». Emilien jeta un coup d’œil à Lucy avant de continuer ce qui était bien parti pour être un long monologue.

- Les miennes étaient … très bien, en réalité. Comme s’il venait de s’en rendre compte. Du moins, jusqu’à la fin. J’ai passé tout le mois d’août en Italie. Je t’avais dit que ma mère déménageait dans le sud ?

Emilien continuait à poser des questions comme celle-là, afin de garder éveillée l’attention de Lucy, de l’obliger à l’écouter, à réfléchir à ce qu’il disait. Pas que ce soit réellement passionnant, mais le Serpentard ne voulait pas tout de suite en arriver au sujet principal. Alors pour le moment, il discutait, tranquillement. Raconter ses vacances, n’était-ce pas ce qu’il aurait dû faire dès le début de l’année ? Cette conversation entre lui et un mur n’avait rien de vrai, évidemment, mais il ne s’arrêta pas là.

- J’ai l’impression d’avoir passé tout un mois à aider au déménagement. Même sans le voir, on pouvait entendre dans sa voix qu’il souriait, bien que ce sourire soit un peu faible. La maison en elle-même n’a rien d’extraordinaire. C’est à Sorrento, tu vois où c’est ? Enfin, peu importe. Il n’empêche que … c’est différent de l’ancienne maison. Cette fois, ma chambre, c’est … vraiment la mienne. Pas une pièce qu’on a débarassée pour mettre un lit pour moi. En plus, j’ai aidé à refaire plein de choses, ça me donne vraiment l’impression d’habiter là. Une nouvelle maison. MA maison, cette fois.

Emilien parlait sincèrement. C’était réellement l’impression qu’il avait eue. Il se rappelait encore le jour où, quelques années plus tôt, sa mère était venue le chercher à l’aéroport pour l’amener jusqu’à la maison de son beau-père. Ils y étaient arrivés en début de soirée, mais il faisait déjà sombre, et la bâtisse lui avait paru sinistre, avec son jardin trop bien ordonné, son portail grinçant, ses volets à la peinture écaillé mais ses fenêtres impeccables. Un mélange de neuf et de vieux, de propre et de sale, qui ne lui avait pas plu. Il y avait eu ensuite la rencontre avec son beau-père, ce dernier parlait uniquement italien, et Emilien pas un mot. Enfin, après un repas silencieux, on lui avait montré la chambre dans laquelle il allait dormir. En marmonnant quelques mots en italien, son beau-père avait déplacé des cartons, des vieilleries, et avait installé un lit près de la fenêtre. « Tu seras très bien ici, n’est-ce pas, Emi ? » avait déclaré sa mère avec un petit sourire qui se voulait rassurant. C’était encore l’époque où elle ne l’appelait pas Andrea, où Emilien l’aimait encore un peu. Puis elle l’avait laissé seul dans cette pièce qui lui faisait clairement ressentir qu’il n’était pas le bienvenu. Les objets déplacés le lui montraient bien, ils paraissaient presque mécontents d’avoir dû bouger ainsi. Comme s’ils n’attendaient qu’une seconde de répit pour reprendre leur place initiale. Emilien avait passé la nuit dans cette atmosphère et aurait préféré ne jamais y retourner. Mais qui le savait ? Que la première nuit qu’il avait passée en Italie, il n’avait presque pas pu dormir, effrayé par les ombres des cartons, porte-manteaux, et abajours qui peuplaient la petite pièce ? Personne.

- Et puis, j’ai vu mon frère. Un nouveau sourire était apparu sur le visage du Serpentard, plus franc cette fois-ci. D’ailleurs, sa voix avait pris de l’assurance, il en avait presque oublié la situation dans laquelle il se trouvait. Il est juste … adorable, quoi. Même ma mère a été sympa, c’est pour dire. Un peu trop, peut-être, j’pourrais pas compter le nombre de fois où elle a fait des beignets, par exemple … Aux pommes, avec un peu de sucre, c’est super bon. Emilien eut un petit rire, on s’en fichait, mais et alors ? S’il avait envie de le raconter, il le racontait, point. C’est juste à la fin que …

Au moment de partir, même. Juste avant de le laisser prendre l’avion, sa mère lui avait expliqué la situation, et ce qu’elle attendait de lui. Dire que sur le moment, il avait failli accepté … Mais il n’avait rien pu dire, en réalité. Sa mère s’était contenté de le serrer dans ses bras, et d’ajouter : « Scrivimmi presto. » Emilien ne l’avait pas fait, elle lui avait écrit, pour lui rappeler qu’elle attendait une réponse. Et ce soir, il le ferait enfin.

- Ma mère m’a proposé de vivre en Italie. Emilien ne souriait plus du tout, et son ton n’était assurément plus aussi léger. Définitivement. Elle voulait que je laisse tomber Poudlard, que je m’inscrive dans un collège en Italie. Et … sur le moment … J’ai pas été capable de dire quoi que ce soit, même pas non …

Emilien y avait sérieusement réfléchi. Quitter Poudlard ? Avant les vacances, cette idée lui aurait paru insupportable : Poudlard était presque comme une deuxième maison, pour lui. Enfin, une troisième. C’était là-bas qu’étaient tous ses amis, son avenir. Il était un sorcier, il avait toujours refusé d’oublier ses pouvoirs magiques, et le château était le seul endroit où il pourrait apprendre à s’en servir, les développer, lui ouvrir les portes du monde de la magie, celui dont ses parents souhaitaient l’exclure. Pourquoi tout laisser tomber d’un seul coup ? Il n’en était pas question ! Mais la situation avait changé : la vie en Italie lui avait paru beaucoup plus agréable d’un seul coup, et puis il y avait son frère … Et surtout …

- Elle m’a demandé d’y réfléchir. En sachant que si je refusais … Je passerais toutes mes vacances chez mon père. Emilien avala avec difficulté, ça n’allait pas se passer comme ça, n’est-ce pas ? D’un autre côté, il n’avait aucune envie de revoir sa mère, à présent. Mais … Et son frère ? J’ai mis du temps à me décider, tu sais. J’ai du mal à comprendre comment j’ai pu hésiter, mais … Je lui réponds ce soir.

Il préféra s’arrêter là, pour le moment du moins. Si Lucy ne répondait rien, il continuerait, mais il avait besoin de faire une pause.
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyLun 26 Nov - 23:04:44

Evidemment, que Lucy était en colère ! Etre ignorée pendant un mois l’avait blessée, et loin de s’excuser, Emilien jouait les innocents ! Comme s’il s’était soucié qu’elle soit mal ! Ils étaient tellement, à juger ses actes, à la condamner, sans vraiment essayer de comprendre ce qui avait pu la motiver ! Alors oui, comme tout le monde, il lui arrivait de faire des choses stupides, de commettre des erreurs, et le Serpent n’était pas loin de la surpasser dans ce domaine ! Car qui avait-elle peiné ? Stanislas ? Il ne lui avait pourtant pas paru être des plus touchés, et elle s’en était peu souciée, c’est vrai, car elle s’était rendu compte qu’il n’était pas celui qu’elle pensait être. Emilien ? Ne s’était-elle pas excusée ? Il en était de même pour Mariana… Alors comment se faisait-il qu’elle soit traitée comme une tordue, tout simplement parce qu’elle n’était pas la copie conforme de ce qu’on attendait d’une fillette de douze ans, de Serdaigle qui plus est. Non, elle n’aimait pas travailler. Non, elle n’avait pas été triste après avoir quitté Michel, et du peu de réaction de celui-ci ; après tout, n’était-ce pas elle qui avait demandé cette rupture ? Les sentiments du Vert et Argent ne lui importait donc plus, surtout après qu’il ait insulté Emilien… Parlons-en de Milou tiens ! Elle n’avait effectivement pas supporté de ne pas savoir pourquoi, mais elle s’était doutée que vu son entêtement, il était inutile de poser la question au Serpentard !

Alors, peut-être que la deuxième année avait parfois des comportements un peu étrange, elle voulait bien l’avouer. Mais qu’on lui accorde tous les torts, c’était hors de question ! Effectivement, c’était à son tour d’imposer ses caprices, elle jugeait en avoir le droit le plus élémentaire. Si ceux qui l’entouraient n’étaient pas d’accord avec sa manière d’agir, ils n’avaient qu’à le signaler autrement qu’en l’évitant, ou en piquant leur crise. Une discussion calme, à propos d’un sujet houleux, cela semblait malheureusement impossible entre nos Dallassiens. Si seulement Emilien n’avait pas eu cette manie de s’isoler pour n’importe quel prétexte, mauvaise humeur ou problème grave, si la communication n’avait pas été si difficile… Et pourtant, pourtant, malgré tous ses défauts, son mauvais caractère, leurs si nombreuses différences, la Bleue et Bronze s’était attachée à son camarade, un peu trop, puisque visiblement, cette affection n’était pas aussi réciproque qu’elle l’avait crue lorsqu’il était venue l’arracher des griffes de la forêt interdite.

Lorsqu’il expliqua que quoi qu’elle puisse en penser, lui voulait parler, la Serdaigle avait arrêté de pleurer, et un éclair traversa ses yeux gris. Lui avait envie de parler ? Et bien il parlerait tout seul, en bon égocentrique qu’il était, cela ne devrait pas trop le gêner… Elle avait noté le léger tremblement de sa voix. Oh, serait-il sur le point de pleurer le pauvre Miloo ? En vérité, cela l’aurait plus touchée que ce qu’elle voulait bien s’avouer à elle-même, mais plus elle faisait d’efforts pour oublier la voix et la présence du Serpentard, plus sa voix résonnait fort dans sa tête. Comprenant que ses tentatives pour l’ignorer allaient toutes, les unes après les autres, échouer, Lucy attrapa une serviette sur le rebord de la baignoire, et s’enveloppa dedans, au moment où Emilien regarda autre part. La blondinette, quoi que trempée, voulait se rhabiller au plus vite et quitter cette salle de bain. Elle réussit à rentrer dans ses sous-vêtements d’une main, l’autre occupée à retenir la serviette, et avait déjà enfilé une jambe dans son jean, quand le Vert et Argent glissa le long de la porte, assis là, comme un chien de garde. Visiblement, il n’avait pas l’intention de la laisser sortir.

Pourtant, il faudrait bien qu’il s’y résolve, car Pinpin n’avait pas l’intention de se laisser enfermer comme ça, aussi finit-elle de mettre son pantalon, alors qu’il reprenait la parole. Par Merlin, Emilien ne comprenait-il pas qu’elle se moquait complètement de ce qu’il pouvait dire ? Bon, d’accord, pas tout à fait, mais il n’en savait rien. Et moins il aurait une idée de la profondeur de l’affection qu’elle lui accordait, mieux ce serait. Elle commençait à boutonner un chemisier argenté, sur lequel tombaient régulièrement les gouttes qui dégoulinaient de ses cheveux blonds. Lui, demandait si elle avait passé de bonnes vacances, et répondait à la question, avant même qu’elle n’ait eu le temps de l’ignorer. Trempée, il fallait pourtant qu’elle sorte de là. Elle était en train de ramasser la lettre envoyée par la peste, qui avait malencontreusement été arrosée- elle ne voulait pas que le Serpentard la lise tant qu’elle ne lui parlait plus - quand il déclara que ses vacances à lui étaient très bien : en Italie. La petite, troublée par ce détail, si surprenant pourtant, n’en continua pas moins de masquer son écoute. Oui, il pouvait penser qu’il parlait à un mur, mais qu’il le sache ou non, ne disait-on pas que « les murs ont des oreilles » ? Peut-être était-ce une expression française, mais elle se vérifiait aujourd’hui. Car le Serpent parvenait parfaitement à capter l’attention de l’Aiglonne, quoi qu’elle eût voulu lui en laisser voir.

Notre blondinette semblait se poser une question de la plus haute importance devant la lettre qu’elle tenait dans la main. La conserver ? A quoi cela lui servirait-il sinon à ressasser des mauvais souvenirs et à en vouloir à toute une moitié de sa famille ? Il restait une seconde option, s’en débarrasser. En vérité, elle était toute ouïe à ce que racontait Emilien, et elle eut un véritable coup au cœur lorsqu’il parla de se sentir chez lui, dans sa maison. Pourquoi se préoccupait-elle tant de lui, alors qu’au contraire, il n’avait aucune difficulté à faire comme si elle-même n’existait pas ? Pour la première fois, il était heureux en parlant de l’Italie. Lucy choisit la seconde option. De toute façon, elle ne pourrait pas laver l’injustice, alors que pouvait-il bien se passer ? Finalement, n’importe qui pouvait bien la lire cette lettre, rien ne serait jamais plus blessant que de savoir que c’était sa famille qui avait refusé de les croire.
Ses gestes se faisaient plus lents, tandis que son intérêt allait croissant pour les paroles d’Emilien, qui continuait à déballer tout ce qu’il avait à dire.

La Serdaigle ramassa son sac, le papier froissé dans la main gauche, qu’elle laissa choir à côté d’Emilien, pour la tendre vers la poignée, comme à contrecœur. C’est à cet instant qu’il évoqua son frère. Elle se figea aussitôt, voyant son sourire, écoutant ce qu’il disait. Lui qui avait si peur de la venue de ce petit frère, qui craignait peut-être d’être usurpé par lui, voilà qu’il en disait du bien. Il suffisait d’entendre le ton qu’il employait, son sourire pour voir combien le bébé tenait déjà une place importante dans son cœur. Et là, Lucy sut qu’elle ne pouvait plus quitter la pièce, complètement prise par le récit du Serpentard… de son ami ? Pourquoi lui confiait-il son bonheur, qui la touchait tellement, après lui avoir fait tant de peine ? Il annonça que sa mère avait été pleine d’attentions envers lui, et la petite se sentait heureuse pour lui… Elle posa son sac, et s’assit à son côté, un soupir vaincu. Ses cheveux commençaient à sécher, mais ils étaient encore humides : quelques gouttes tombaient de temps à autres, sur son bras, ou sur celui d’Emilien.

Mais lorsque celui-ci termina son histoire, le sang des veines de Lucy se glaça. Elle avait l’impression de tomber, tomber dans un gouffre sans fond. Un trou noir, empli de vide, que rien ne saurait combler. L’enthousiasme du Vert et Argent pour sa nouvelle vie en Italie, la proposition de sa mère, le fait qu’il l’ait évitée pendant plus d’un mois. Si elle osait regarder la réalité en face, les chances si maigres qu’Emilien reste à Poudlard, et si surtout, elle n’avait pas déjà versé toutes les larmes de son corps, l’Aiglonne se serait peut-être remise à pleurer. Elle préférait s’accrocher, à cette toute petite chance pour qu’il reste, pour qu’il ne l’abandonne pas définitivement cette fois-ci. Sa détresse était telle qu’elle en avait oublié toute sa rancœur, toute sa colère et ses reproches pour Milou. Il avait parlé longtemps, et finit par se taire, laissant le loisir à Lucy de s’exprimer à son tour. Comment aurait-elle pu ne pas réagir à de telles annonces ? Et surtout, à cette effroyable nouvelle, à ce chantage abominable ? Il disait avoir déjà pris sa décision. Et elle n’osait pas l’entendre, redoutait ce qu’il allait dire. Car, le connaissant bien, elle savait qu’il serait presqu’impossible de le faire revenir sur son choix.


- Reste, s’il te plaît…

C’était la même petite voix, toujours éraillée d’avoir tant pleurer, la gorge toujours aussi nouée, et pourtant, le ton avait changé. Il était passé de déçu à suppliant, et la petite blonde avait posé sa main sur celle d’Emilien, comme pour le retenir. Quant à son regard, il cherchait désespérément à se plonger dans celui bleu où se trouvait la réponse. La simple idée de ne plus jamais le voir provoquait des frissons de frayeur à Lucy. La solitude… elle l’avait un peu connue, bien que peu de temps, au début de sa première année, et en ce début d’année, mais cette perspective de ne plus voir cette tête brune, de ne plus entendre cette voix têtue, insolente, paraissait être un drame. Trop de détails lui feraient songer à Milou, qu’elle saurait au fin fond de l’Italie, dans un collège moldu, avec des gens qui n’avaient rien en commun d’avec lui. Alors que ceux qui l’avaient connu souffriraient.

Etait-ce à son tour de tout expliquer ? Autant jouer franc-jeu, il avait expliqué son attitude envers elle au début de l’année, à son tour d’expliquer la sienne. Mettre cartes sur table n’était pas facile, Lucy cherchait ses mots. Elle était obligée de se rendre à l’évidence, sa dépression permanente, son agressivité et son envie de solitude du mois qui venait de passer, étaient avant tout dus à Emilien. A nouveau, la question de savoir jusqu’à quel point elle tenait à lui se faisait ressentir, plus forte que jamais à présent qu’il menaçait de quitter l’école. Alors, à son tour, elle décida de commencer par son été.


- Je t’avais déjà dit qu’on se réunissait en France, chez mes grands-parents, avec le reste de la famille chaque été… et bien, cette fois-ci, l’une de mes cousines, pour qui j’avais beaucoup d’estime, à amener l’une de ses amies. Autant te dire tout de suite que le courant n’est pas franchement passé. Cette fille a pas pu me voir au premier coup d’œil, à commencer à me balancer des vacheries en douce, à me jouer de mauvais tours… je me suis énervée, j’ai répliqué, et ça a tourné à la guérilla dans la famille. Au final, les adultes nous ont punis, une partie de mes cousins et moi, en nous sermonnant sur notre manière d’accueillir une si charmante personne dans la famille. On a tous du écrire une lettre pour s’excuser… Alors à la rentrée, quand t’as pas voulu me parler, et que je venais de passer deux mois à me faire jeter par ma famille, j’ai craqué. Je me suis dit que t’avais qu’à aller voir ailleurs si t’étais pas capable de prendre sur toi, deux minutes, au moment où j’aurais voulu te parler. La suite, tu dois probablement la savoir, j’ai été odieuse ces dernières semaines, avec tout le monde, sauf Bill, et l’équipe de quidditch... En fait j’étais de sale humeur, parce que tu me manquais. Et quand j’ai reçu la lettre de réponse du scrout ambulant, j’ai explosé, je crois. Même si j’ai pu faire la tête, je supporterais pas que tu t’en ailles…

Elle avait absolument tout dit, épargnant juste sa confrontation avec la taupe de Serpentard. A présent, qu'elle avait essayé de lui montrer, à quel point elle tenait à lui, à quel point il lui avait manqué, sa main se faisait plus pressante sur celle d'Emilien, n'en tenant plus de ne pas connaître la réponse qu'il ferait à sa mère. Lucy évitait les yeux du Serpy à présent, attendant l'annonce fatidique...
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptySam 1 Déc - 20:14:07

Ce moment-là, Emilien y avait souvent pensé, depuis quelques jours. Car cela faisait presque une semaine qu’il pensait sérieusement à répondre à sa mère, ce qui incluait qu’il sorte de son mutisme, et donc qu’il s’explique. Il était obligé de s’expliquer. Si ça avait été n’importe qui, ça aurait été différent, mais il avait considéré Lucy comme sa meilleure amie, l’année dernière, aussi n’avait-il pas le droit de la laisser ainsi dans l’ignorance. Seulement, lorsqu’il y avait réfléchi, il avait rencontré des problèmes : premièrement, il serait difficile d’imaginer la réaction de la Serdaigle, il faudrait au moins qu’il sache à quel point elle lui en voulait, si elle accepterait de lui parler ; ensuite, quand bien même elle lui pardonnerait, ne serait-elle pas trop fière pour agir en conséquence ? Pour cela, Emilien ne devait pas paraître trop sûr de lui, ne devait pas chercher à avoir raison, accepter pleinement tous les faits, garder un profil bas, et ne pas avoir trop l’air de se justifier. Ce n’était pas évident pour lui : il n’était pas passé maître dans l’art de jouer la comédie, ni dans celui de persuader son interlocuteur, ni dans l’art de l’éloquence en général. Contrairement à certains élèves de sa maison, il n’était pas naturellement manipulateur – seulement calculateur. De plus, ça devenait difficile face à Lucy, parce que l’enjeu était élevé. Ce pourquoi Emilien aurait encore beaucoup hésité à lui adresser la parole, s’il ne l’avait pas rencontrée par hasard, cet après-midi.

Arrivé au moment de prendre la parole, il s’était bien rendu compte de la difficulté de l’exercice : les tremblements étaient totalement involontaires, et si certains auraient exagéré la chose, Emilien ne tenait pas non plus à faire dans le pathétique le plus profond. La pitié ? Très peu pour lui. Ce pourquoi il commença par avouer qu’il avait passé de très bonnes vacances, ce qui était la vérité. Il n’avait jamais autant aimé l’Italie que lors de ce dernier mois d’août. Pourquoi mentir, quand la vérité se suffisait à elle-même ? Son discours aurait-il eu un quelconque intérêt s’il avait commencé par se plaindre de ses parents, comme toujours ? D’ailleurs, faisait-il autre chose que se plaindre, en général ? A l’écouter, on pourrait croire que sa vie était horrible, une véritable torture. Ce n’était pas vrai ! Certes, les relations avec ses parents n’étaient pas toujours simples, mais ces derniers étaient toujours en vie, prenaient régulièrement de ses nouvelles, et voulaient certainement son bien, au fond. Quoique, à propos de sa mère, il avait quelques doutes. Emilien avait également pris la décision ne pas se présenter en victime, mais comme simple acteur de tous ces événements. Après tout, il ne faisait pas que subir : il s’était amusé, cet été, et à partir de maintenant, il allait pouvoir agir, essayer de changer la situation. Car il était clair qu’une fois qu’il aurait répondu à sa mère, il ne resterait pas les bras croisés à attendre que ses parents décident de son avenir.

Avant même qu’il n’ait réellement commencé, Lucy avait déjà commencé à s’habiller, mais Emilien prit la parole, comme si de rien n’était. Il se doutait bien que la Serdaigle n’allait pas capituler tout de suite, ce n’était pas son genre. Et puis, ce n’était pas pour rien qu’il prenait son temps, et n’allait pas tout de suite à l’essentiel. L’écoutait-elle ? Peut-être. Ce qui était sûr, c’était que s’il arrêtait, il n’y aurait rien à écouter, alors autant continuer. Au moins, elle l’entendait. Elle ne pouvait pas faire autrement. Emilien n’avait pas remarqué la lettre, ni au moment où il était entré, ni maintenant que Lucy la ramassait. De toute façon, il ne l’aurait sûrement pas lue. Pour quoi faire ? Ce n’était pas lui qui cherchait des explications, des réponses à propos de la Serdaigle. Peut-être était-elle de mauvaise humeur, et ce depuis la rentrée, mais Emilien avait mis son comportement en sa présence sur le compte de sa frustration. Il n’était pas allé chercher plus loin. Qu’aurait-il pu apprendre ? Sans parler à Lucy ? Pas grand chose. C’était peut-être égoïste de sa part, du moins ça l’avait été, de se contenter de s’enfermer dans son silence, sans penser aux autres. Oui, eh bien il était égocentrique, voilà tout. Ce n’était pas la nouvelle du siècle. Lorsque Lucy se dirigea vers la porte, devant laquelle lui-même était assis, Emilien eut peur. Que cette deuxième approche ait totalement échoué, que la Serdaigle le méprise au point de ne même pas vouloir l’écouter, qu’elle décide vraiment de s’en aller. Car que ferait-il ? L’empêcher de sortir ?

Il fallait agir vite. Emilien mentionna son frère, dont il avait déjà parlé à Lucy avant les vacances, dont il avait appréhendé la venue, et qui finalement … Comment aurait-il pu lui reprocher quoi que ce soit ? Après tout, ce n’était pas de sa faute s’il était né d’un père moldu qu’Emilien détestait. Et loin d’accaparer l’attention de sa mère, il les avait rapprochés, elle et Emilien – bien entendu les choses étaient à prendre sous un autre angle depuis la rentrée. Le Serpentard était parfaitement sincère, presque naturel, car s’il avait décidé plus tôt des grandes lignes de sa tirade, il n’avait pas détaillé le choix des mots, des tournures, des expressions. Lorsque Lucy reposa son sac et s’assit à côté de lui, Emilien soupira intérieurement, soulagé. Il avait gagné. Il avait atteint son but, elle l’écoutait, finalement. Elle ne l’ignorait plus, le contact était établi, du moins pour le moment. Le Serpentard commençait à en avoir assez de parler, seulement il n’était pas encore arrivé au bout de son histoire : restait à parler de la proposition de sa mère. Lorsqu’elle la lui avait annoncée, Emilien avait eu du mal à réaliser ce que ça voulait dire. Pour résumer, c’était tout ou rien. L’Italie, pour toute l’année, ou jamais. Ensuite, lorsqu’il avait compris, il avait enragé : comment sa mère pouvait-elle lui faire un tel chantage ? Elle ne devrait pas avoir le droit ! Elle savait parfaitement avec quelle impatience il avait toujours attendu d’entrer à Poudlard, pour enfin pouvoir faire de la magie ! Et maintenant, il devrait laisser tomber, pour avoir droit à la vie dont il avait eu un avant-goût pendant les vacances ? C’était injuste !

Qu’il ait gagné ou non, ce n’était plus ce qui comptait lorsque Lucy posa sa main sur la sienne et lui demanda de rester. Emilien ne put retenir un petit sourire. Comment aurait-il pu décider de partir ? Il aurait été incapable de retourner en Italie et d’ignorer le chantage de sa mère alors qu’il vivrait chez elle. Lorsqu’elle s’était montrée si gentille, n’avait-elle pas déjà cette idée derrière la tête ? N’avait-elle pas simplement chercher à s’attirer ses faveurs ? Emilien savait depuis longtemps que ses parents se disputaient sa présence, mais cet été il avait été trop heureux pour réfléchir à une telle éventualité, pour imaginer que sa mère n’était que manipulatrice. Pour une fois que ça se passait bien avec sa famille ! Sa mère était décidément une idiote : par son chantage, elle avait tout gâché. Si elle n’avait rien dit, Emilien n’aurait pas hésité à retourner en Italie pour les prochaines vacances, si on lui avait demandé son avis. Que croyait donc sa mère ? Qu’elle pouvait l’avoir pour elle toute seule ? Elle rêvait ! N’avait-elle pas compris qu’Emilien détestait faire ce qu’on souhaitait de lui, surtout s’il y était obligé ? C’était mal le connaître. Elle aurait dû attendre, patiemment, que les choses se fassent naturellement, qu’Emilien s’attache encore à l’Italie, qu’il prenne conscience que les vacances avec son père n’avaient pas grand intérêt. Au lieu de ça, elle avait voulu accélérer les choses. Tout ça pour quoi ? Pour remporter une victoire sur son ex-mari ? Ridicule ! En quoi pouvait-on parler de victoire si l’on forçait Emilien à faire un choix, et s’il ne le faisait pas par rapport à ses sentiments réels ? Bien sûr qu’il restait.

Lucy paraissait réellement touchée par la nouvelle, et Emilien se sentit coupable, un moment. Pourquoi lui avoir raconté tout ça, si de toute façon il avait déjà décidé de rester ? Pourquoi lui avoir fait peur de cette manière ? Pour tester sa réaction ? Absolument pas ! C’était juste pour … Pour justifier sa manière d’agir depuis la rentrée ! Mais son histoire la justifiait-elle vraiment ? Etait-ce un problème si grave qu’il ne pouvait pas en parler à ses amis ? Des amis qui connaissaient la situation dans sa famille ! Qui auraient certainement pu comprendre, puisqu’il le racontait à présent à l’un d’entre eux. Pourquoi n’avait-il pas tout de suite annoncé à Lucy qu’il restait, au lieu de la laisser s’inquiéter comme ça ? Parce qu’elle était inquiète, ça se voyait ! Ça se sentait à la pression qu’elle exerçait sur sa main. Sans le clamer sur tous les toits, Emilien s’avouait qu’il avait en quelque sorte voulut … voir comment réagirait la Serdaigle. Oh l’horrible petit manipulateur qu’il était. Et après ça, il en voulait à sa mère d’avoir agi de la sorte ! D’un autre côté, il avait eu besoin de savoir si Lucy s’en préoccuperait ou pas ! S’il avait tout de suite annoncé qu’il restait, la Serdaigle aurait très bien pu faire comme si la nouvelle ne lui faisait aucun effet ! Ça l’avait obligée à laisser tomber cet espèce de masque que la colère envers Emilien lui avait fait porter ces dernières semaines, depuis la rentrée. Alors quoi, était-il réellement en tort ? De toute façon, c’était fait. Et avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, Lucy reprit la parole.

Comme il l’avait fait, la Serdaigle raconta son été, qu’elle avait passé chez ses grands-parents, avec sa famille nombreuse. Longtemps, Emilien avait souhaité avoir autant de famille : sa propre cousine, il ne la voyait pas très souvent. Il avait bien d’autres cousins, un peu plus éloignés, mais ils s’entendaient mal … Tandis que Lucy racontait, Emilien, bien qu’il ait paru très attentif, se laissait un peu porter par la voix de la Serdaigle, qu’il était heureux d’entendre à nouveau s’adresser à lui. Il comprit cependant de quoi il s’agissait, l’amie d’une de ses cousines, des problèmes familiaux pour elle aussi … Décidément, la famille, moins on la voyait mieux on se portait, parfois. Emilien réaccrocha réellement lorsque Lucy en arriva à la rentrée. C’était vrai, il n’avait pas été très sympa ce jour-là, en métamorphose … Sur le moment, il était persuadé que sa décision serait plus facile à prendre s’il s’isolait. D’un côté, ce n’était pas vraiment faux. Au moins avait-il pu réaliser qui lui manquait le plus, de son petit frère ou de ses amis. Et faire un choix en conséquence. Alors que Lucy expliquait qu’elle avait été désagréable avec tout le monde parce qu’il lui manquait, Emilien se sentit encore plus désolé. Elle ne supporterait pas qu’il s’en aille, disait-elle. Le Serpentard regrettait toujours d’avoir tout raconté, même si ça avait permis une reprise du dialogue. Maintenant, c’était à son tour. Après ça, pouvait-il simplement affirmer qu’il restait ? Il fallait au moins qu’il ajoute un mot comme quoi il les aimait tous beaucoup, quelque chose dans le genre.


- Tu m’as manquée aussi, avoua-t-il finalement. Et … je crois que je supporterais pas de retourner chez ma mère, après ce qu’elle m’a fait. Pour mon frère … bah … je trouverai une solution. Je peux pas la laisser faire ça … Enfin, pour l’instant … En tout cas, il est pas question que je quitte Poudlard.

Et pour ne pas terminer en bon égoïste qu’il était sur son propre cas, il ajouta :

- Pour ta famille, tant pis si les adultes ne comprennent pas. Ils ne comprennent jamais rien à rien, de toute façon. Tant qu’une partie de tes cousins est du même avis que toi … Au bout d’un moment, ils oublieront cette histoire, non ?

[Pas de couleurs, désolée, mais mon navigateur bug trop >< Il faudrait que j'écrive tous les codes un par un, trop la flemme xD]
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyMar 18 Déc - 20:26:41

Emilien avait considéré Lucy comme sa meilleure amie l’année passée, et c’était réciproque. Mais à présent, la petite en doutait, même si elle connaissait parfaitement l’aptitude du Serpentard à se refermer sur lui-même, elle avait été vraiment blessée qu’il ne lui dise rien. Parler de ses problèmes n’excluait pas de pouvoir s’en sortir seul, et elle aurait pu le soutenir le temps qu’il trouve une solution, mais il avait fallu qu’il refuse de la voir, que son fichu caractère fasse encore des siennes… Pour la seconde fois, ils s’étaient disputés, silencieusement cette fois, et pour la seconde fois, Pinpin avait pris conscience qu’elle était vraiment très attachée à Milou, et qu’il lui manquait. Mais Dallaaaas ! Voilà qu’elle voyait qu’il refusait qu’elle s’approche de lui, et pourtant, se laissait violer aller à de longues discussion avec Isaac. Comment s’étonner qu’elle soit vexée, perdue, et surtout en colère ? Même si elle pouvait se révéler parfois surprenante, certains points de sa réaction pouvaient être prévus d’avance, et si Emilien avait réfléchi, il n’aurait eu aucun mal à savoir comment se sentait la Serdaigle. Ne la connaissait-il pas ? Il la savait fière et parfois prompte à s’emporter, et pouvait donc agir en conséquence. Ce fut manifestement ce qu’il fit, car Lucy nota qu’alors qu’il prenait la parole, il restait étrangement réservé, humble.

Peut-être était-ce ce ton qu’il avait employé, ces légers tremblements qu’il ne pouvait stopper et donc il était agité, qui avaient forcés Lucy à écouter le Vert et Argent. Toujours est-il qu’il était parvenu à ses fins, puisque la fillette s’était peu à peu, malgré elle, intéressée à ce qu’il disait. Et contrairement à la mouche, prise dans la toile d’araignée, elle ne s’était pas débattue une seule seconde. Oh, ce n’était pas par manque d’instinct de survie, loin de là. C’était encore moins de la pitié, qui aurait été attirée par cette voix légèrement fébriles, ces yeux larmoyants. Non, c’était simplement…de la compassion. Peut-être était-elle trop sensible, à ce que pouvaient éprouver ceux dont elle était, avait été ? proche. Et malgré elle, elle voulait connaître la raison qui avait bien pu pousser le Milou à ne plus lui adresser la parole pendant de si longues semaines. De la curiosité, rien de plus, ne vous y trompez pas. Après tout, n’était-elle pas à Serdaigle, la maison qui se targuait de vouloir à tout prix atteindre le savoir ? Et bien voilà, pour ceux qui s’amuseraient à trouver des préjugés stupides comme quoi les Aigles étaient des travailleurs acharnés et qui passeraient par là, vous saurez désormais qu’il ne s’agit que d’une curiosité bien placée… en général.

La soif de connaissance de la blondinette fut bien vite, plus que comblée. Celle-ci aurait d’ailleurs préférée qu’il n’en fût rien, lorsqu’elle apprit ce que l’attitude du Serpentard signifiait. Oui, c’était injuste, injuste qu’Emilien soit soumis au chantage, injuste que Lucy ait à le subir à son tour. Alors qu’elle était plus anxieuse qu’elle ne l’avait jamais été, il arborait un étrange sourire, qu’elle était incapable de définir. Trouvait-il la situation drôle ? Il ne se moquait pas d’elle, mais il n’avait aucune raison particulière de rire de lui-même non plus. La Bleue et bronze ne croyait en aucun Dieu, pour elle, le mot religion, n’avait aucune signification, et pourtant, la voilà qui priait, tandis que sa main pressait un peu plus fort celle du jeune garçon, et que ses yeux recherchaient avec l’énergie du désespoir, son regard bleu, un peu bancal, si particulier, mais qu’elle ne pouvait s’empêcher d’admirer à chaque fois. Oui, elle suppliait, sans savoir qui exactement, pour qu’Emilien choisisse de rester à Poudlard. Etait-ce présomptueux de sa part de penser que le choix du Vert et Argent se porterait sur elle, plutôt que sur sa famille ? N’était-ce pas égoïste, d’espérer avoir encore pour elle, sa présence ? C’était des questions qu’elle ne se posait pas, auxquelles elle ne réfléchissait plus. La seule chose qui comptait réellement, c’était qu’il soit là.

Un horrible petit manipulateur ? Comme dirait quelqu’un – je ne sais pas qui mais j’ai une amie qui devait apprendre cette tirade par cœur : - tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels… Pour l’instant, c’était loin d’être la préoccupation première de Lucy. L’idée qu’Emilien ait pu faire exprès de lui annoncer le chantage de sa mère sans lui révéler tout de suite sa décision, afin de tester sa réaction, ne vint pas une seule seconde à l’esprit de la petite. Elle aurait été encore plus surprise d’apprendre que le sourire qui avait éclairé son visage était du à la manière dont elle avait pris la nouvelle. Si elle avait su à quel point il s’en voulait, et était désolé, elle aurait pu le rassurer. Après tout, même s’il avait abusé, n’avait-elle pas eu cent fois l’occasion d’insister auprès de lui, comme elle savait d’ordinaire si bien faire ? Là, elle avait immédiatement pris la mouche et décidé de le laisser se débrouiller jusqu’à ce qu’il lui fasse des excuses. Pour ça, c’était raté, mais elle avait l’habitude, et ce sacré caractère qui l’agaçait tant, et qu’elle aimait tellement à la fois. Comment faisait-il pour avoir ce don, de la mettre en colère et de l’attendrir à la fois, c’était un mystère. Ce qui était en revanche certain, c’est que là où elle état capable de refuser fermement quelque chose à quelqu’un, elle finissait toujours par fléchir et dire oui à Emilien. Par exemple, aujourd’hui, la voilà qui avait fini par l’écouter, alors qu’au départ, la Bleue et Bronze avait mimé l’indifférence.

Pinpin avait donc raconté son été, ainsi que sa rentrée. Ce n’était pas qu’elle aimait particulièrement parler d’elle, mais c’était une manière de poser la conversation, de laisser Milou reprendre son souffle. Pendant ce temps, elle racontait ce qui lui était arrivée depuis le début de l’été, entrant parfois dans des détails, d’autrefois non. Elle racontait ce qui lui passait par la tête, ce qui venait, là, sous le coup de l’émotion, évitant de penser à cette menace qui planait au-dessus de sa tête : le départ de son ami. Peu lui importait qu’il l’écoute ou non, comme elle se moquait de « déclarations d’amour » faites de mauvais cœur. Pourtant, l’entendre dire qu’elle lui avait manqué eut un effet apaisant sur le stress qui la tenaillait : il ne l’oublierait pas, du moins pas tout de suite. Cette perspective la soulageait, savoir qu’elle n’avait pas été la seule à s’attacher et à souffrir de leur dispute.
Puis soudain, Emilien lui annonça sa décision : il ne partait pas, il en aurait été incapable. Ces mots résonnaient dans la tête de la blondinette, qui passa ses bras autours du coup d’Emilien pour le serrer très fort dans ses bras, infiniment soulagée de cette conclusion. Merci, merci, il ne partait pas, ne partirait jamais… pour le moment. A nouveau, des larmes, de joie cette fois-ci, perlèrent sous ses paupières, il faut dire qu’à douze ans, épuisée après avoir déjà tant pleuré, elle était encore plus sensible et émotive, ce qui expliquait sa r »action démesurée…

La deuxième année n’entendit même pas ce que dit le Serpentard à propos de sa famille, de toute manière, elle s’en fichait, même si elle se souviendrait toujours qu’il avait été plus complaisant à leurs yeux de croire aveuglément les mensonges d’une inconnue à la langue persiffleuse, quelle importance ? Elle les voyait deux fois l’an, avait toujours des cousins avec qui elle s’entendait bien, et une famille beaucoup moins prompte au chantage que celle qui déchirait Milou. Elle se détacha finalement de lui, gardant seulement sa main sur la sienne, et les yeux brillants de bonheur, lui annonça qu’elle l’aiderait s’il le voulait, à trouver un moyen de revoir son petit frère. Comment sa mère pourrait-elle justifier une telle attitude envers Emilien vis-à-vis de son mari ? Le beau père du Serpent, même si leur relation avait été tendue au départ, ne semblait pas si méchant que ça, et il serait sans doute plus objectif par rapport à la situation, le deuxième année n’étant pas son fils. Et puis, une autre probabilité entrait en compte, et non des moindres…


- Si ton frère est un sorcier, ta mère devra tôt ou tard dire la vérité à ton beau-père, surtout que la plupart du temps la magie se révèle chez un enfant vers trois ans, mais ça peut être plus tôt…

Là, dans la salle de bain au sol trempé, ils étaient adossés à la porte, réconciliés, une fois de plus. Pour combien de temps ? Un fan de statistique aurait déclaré qu’ils s’étaient disputés pour l’instant une fois tous les six mois, ne se parlant plus d’une durée de quinze jours à un mois. Peut-on en conclure que les gamins de onze et douze ans sont rancuniers ? C’est un âge où les amitiés vont et viennent, et pourtant, les choses finissaient toujours par s’arranger.
N’étant pas très à l’aise en raison du silence presque solennel qui allait sans doute s’installer à ce moment clé de l’épisode, Lucy pensa à Big Mama qui aurait trouvé l’instant parfait pour faire une gaffe, ou dire une connerie. Dash bein… elle aurait probablement rien fait. Startouffe, lui, aurait tenté de discuter du problème de Milou jusqu’à ce que tous deux trouvent une solution. Mais Pinpin sentait bien que ce dont avait besoin le Vert et Argent c’était de se détendre, tout comme elle auparavant. Elle fit donc de nouveau couler de l’eau dans la piscine, ne se souciant pas de l’inégale répartition de l’eau potable dans le monde, de son accessibilité ou de son prix. Puis avec un sourire, elle retira quelques habits – et non pas tous – et entra de nouveau dans la baignoire géante, à la différence près que ce fut cette fois-ci par un plongeon. Elle annonça ensuite dans un français parfait, ne sachant pas si Emilien comprendrait mais ayant envie de s’exprimer dans cette langue :


- Allez, à l’eau très cher !

Un sourire provocateur sur le visage, comme s’il ne s’agissait ni plus ni moins d’un défi que d’entrer dans l’eau chaude, la Serdaigle semblait narguer son camarade, animée par une envie de jouer, d’évacuer tous les problèmes dans un éclaboussement de bulles. La bonne humeur, la joie de vivre qui l’habitaient le plus souvent, étaient revenues, et elle comptait bien les communiquer à son ami. Qu’il soit insouciant, au moins le temps qu’ils seraient dans cette salle de bain. Un instant de répit, où il ne serait pas accablé par de multiples soucis et où un sourire reviendrait pointer sur son visage, éclairer ces deux yeux qu’elle ne se lassait pas de regarder. En fait, cette entrevue était un peu comme un action-vérité. D’abord, le temps des révélations, sérieuses et pas forcément merveilleuses, puis le temps du jeu, beaucoup plus amusant et résoluble pour les deuxièmes années qu’ils étaient.
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptySam 5 Jan - 17:22:12

Depuis quelques minutes, une petite voix aux accents terriblement moqueurs, sifflait à l’oreille d’Emilien qu’il avait été idiot. Pourquoi s’être ainsi isolé, lui demandait-elle. Est-ce que ça avait arrangé quoi que ce soit ? Au contraire, il s’était renfermé sur lui-même et, coupé du monde extérieur, n’avait plus pensé à autre chose qu’à sa mère et son chantage, quitte à en devenir fou. Ses seules distractions étaient les discussions avec Isaac et Samael, et leurs petites manigances. Sans ça, il aurait fini complètement cinglé, il en était sûr. Mais n’aurait-il pas mieux fait d’agir normalement ? Comme si de rien n’était ? Rester avec ses amis, à discuter de choses et d’autres, et tant pis s’il oubliait un peu sa mère ? Non, ça serait revenu à oublier son frère, il n’en était pas question ! Mais … S’il leur en avait parlé avant de prendre sa décision, leurs paroles l’auraient influencé. Emilien était plus influençable qu’il n’y paraissait. Il avait voulu décider seul, sans qu’aucun avis extérieur n’entre en compte. Qu’avait-il gagné, au final ? Un mois de solitude, et ses ennuis n’étaient pas terminés, apparemment. Il avait eu tort, voilà tout ! Tout ça parce qu’il n’aurait pas été assez fort pour ne pas montrer aux autres à quel point il était inquiet à propos de sa famille ! C’était ridicule … De toute façon, c’était fini. Cette période appartenait au passé, maintenant il fallait tourner la page, et …

Les réflexions existentielles d’Emilien furent interrompues par la réaction de Lucy qui le serrait dans ses bras, à l’annonce de son non-départ. Le Serpentard eut un petit sourire un peu gêné, mais il attribua cette gêne au fait qu’il était presque couvert de boue alors que Lucy sortait de son bain. D’ailleurs, pour se défaire de cette même gêne, Emilien ajouta quelques mots sur ce que venait de lui raconter son amie, à propos de son été, comme s’il s’agissait d’une discussion quelconque, au détour d’un couloir. Ce n’était pas sans rappeler à Emilien le jour où il s’était retrouvé sur le toit de la tour d’Arithmancie, avec Bill. Après quelques minutes, il s’était assis et avait entamé une discussion en apparence tout à fait banale. D’ailleurs, il avait commencé par lui demander si sa mère allait bien, c’est dire la banalité de la conversation. Bien sûr, par la suite, ils s’étaient attaqués à des sujets un peu plus sérieux, comme le pourquoi du comment de la dispute entre lui et Lucy, le jour de Noël. Pourquoi il avait frappé Porky, aussi. Il l’avait évité du mieux qu’il le pouvait, soit dit en passant. Que restait-il de cette conversation au-dessus du parc ? Son amitié avec Bill, une amitié précieuse, malgré laquelle il n’avait pas adressé la parole au Poufsouffle depuis la rentrée. Des impressions, des bribes de phrases. « Je suis sûr que Lucy t’aime énormément » avait dit Bill. Sur le moment, il n’y avait pas accordé beaucoup d’importance …

Ils revinrent ensuite sur le sujet qui préoccupait Emilien depuis la rentrée. A vrai dire, le fait que sa mère lui fasse un certain chantage, en lui-même, ce n’était pas ce qui le dérangeait le plus. Ses parents passaient leur temps à se battre pour sa présence – ce qui était assez ironique en soi : lorsqu’Emilien était chez son père, il n’avait pas le droit de se promener dans le village en sa compagnie … Non, le problème, c’était l’enjeu du chantage. Si Emilien se fichait plus ou moins de sa mère, il ne pouvait pas en dire autant de son frère. Enfin, son demi-frère. On ne savait pas encore s’il serait sorcier, mais c’était très probable : après tout, il avait du sang de sorcier dans les veines. Emilien quant à lui ne croyait pas que son beau-père puisse faire quoi que ce soit : il se fichait pas mal de savoir si le garçon revenait ou non pour les vacances. De toute façon, sa mère n’aurait qu’à dire que c’était Emilien qui refusait, et puis le tour serait joué. Comment son beau-père pourrait-il se douter de la vérité ? Il ne savait rien à propos de lui ! Et Emilien n’avait aucun moyen de le mettre au courant : s’il écrivait, ce serait sa mère qui lirait la lettre la première. Il n’avait pas le téléphone, à Poudlard, et puis son beau-père le croirait-il ? Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre. Que son demi-frère prouve qu’il était sorcier, et en effet, sa mère ne pourrait plus cacher la vérité.


- Oui, si mon frère est bien sorcier … Enfin, ça, ça dépend pas de moi.

Certes, le problème familial d’Emilien était loin d’être réglé. Mais au moins était-il réconcilié avec Lucy, et dans l’instant présent, c’était ce qui comptait le plus. Un silence avait commencé à s’installer. C’était typique, entre eux, il arrivait toujours un moment où ni l’un ni l’autre ne savaient plus quoi dire. Si Lucy avait été une connaissance récente, ou juste une simple camarade de classe, ça aurait sûrement été gênant, de n’avoir ainsi rien à se dire. Mais depuis le temps, Emilien ne s’en formalisait plus. Ça lui paraissait même presque normal, à vrai dire. Bien sûr, au bout d’un moment, il faudrait trouver quelque chose, mais … Ce fut Lucy qui bougea la première, pour aller remplir à nouveau la baignoire d’eau chaude. Au début un peu dubitatif, Emilien comprit rapidement les intentions de la Serdaigle et eut un faible sourire. Il se rappela sans aucun regret le jour où, l’année précédente, il avait trouvé cette même salle. Il s’était retrouvé en compagnie d’une folle de Gryffondor … Enfin, ça appartenait au passé, définitivement. Mais à chaque fois qu’il entrait dans la salle de bain, la taille de la baignoire qui lui faisait davantage penser à une piscine, lui rappelait les vacances qu’il passait chez sa cousine, avant son entrée à Poudlard. Depuis combien de temps n’était-il retourné chez elle, d’ailleurs ? Trop longtemps à son goût …

L’image de Camille s’effaça pour laisser place à celle de Lucy, qui plongeait dans l’eau. Mieux valait penser à l’instant présent, plutôt que de penser avec nostalgie à des événements bel et bien passés. Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre la Serdaigle, cette dernière prit la parole … en français. Devant l’air perplexe qu’affichait Emilien, il était évident qu’il n’y avait rien compris. Absolument rien. Enfin, si, peut-être, juste les derniers mots. « Très cher ». Il comprenait plus ou moins. Mais le reste … Le « Alé, alo » restait un mystère. Lucy savait parfaitement qu’il ne comprenait pas le français. Ah, mais si elle voulait jouer à ça … Le temps de lui répondre, le Serpentard s’accroupit au bord de la piscine, pour être à sa hauteur
.

- Certamente, tesoro mio, lui répliqua-t-il avec un sourire sarcastique.

Littéralement « Bien entendu, ma chérie ». Aussi sérieux que lorsqu’un gamin de quatre ans lance « Merci, ma chérie ! » à sa baby-sitter. De toute façon, elle ne comprendrait pas, dans l’esprit d’Emilien. Bien sûr, il n’imaginait pas un seul instant que ça puisse ressembler au français, lui qui ne connaissait rien à cette langue. Avait-il déjà été en France ? Oui, une fois, avec son père, mais ça n’était pas un très bon souvenir. Peu importait, sa famille était loin d’occuper une grande place dans son esprit à et, après avoir retiré « quelques habits et non pas tous », il plongea à son tour dans la baignoire.


[On réduit doucement le nombre de lignes Razz]
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyDim 27 Jan - 13:19:01

Emilien aurait sans doute aimé être sûr que son frère serait sorcier. Au moins y avait-il 50% de chance que ce soit effectivement le cas. Les mystères de la génétique laissaient cependant planer toujours le même doute, quant à l’héritage magique ou non, dont le bébé bénéficierait. Les sorciers découvraient généralement leur don vers trois ans, il restait donc encore deux ans et demi environs avant que Milou puisse être complètement rassuré. Combien de temps devrait-il encore porter le fardeau du secret devant son beau-père ? Ce dernier faisait désormais parti de la famille du Serpentard, qu’il le veuille ou non, et cette ignorance, les séparait tous deux, les empêchait d’être aussi proches qu’ils auraient pu l’être, même si Emilien ne l’appréciait déjà pas tellement. Il fallait dire que ce voir une fois de temps en temps pendant les vacances n’arrangeait pas vraiment les choses non plus, puisqu’ils n’avaient pas beaucoup de temps à partager ensembles. Peut-être ces deux mois avaient-ils permis au lien qui les unissait de se renforcer encore un peu plus. Lucy songea aux vacances de Pâques, après lesquelles le jugement de son ami envers le nouveau mari de sa mère s’était adouci. Qu’en était-il à présent ?

Comme cela arrivait souvent, la petite ne posa pas la question à haute voix. Le silence s’installa. Discuter avec elle entraînait parfois ce cas de figure. Elle pouvait être intarissable, jacassant comme une pie, parfois même si on ne lui répondait pas, comme parler tranquillement avant de se taire durant deux minutes et de reprendre la parole. Pourquoi ces blancs dans les conversations, elle ne le savait pas vraiment. Peut-être était-ce la peur soudaine que son interlocuteur ne puisse pas s’exprimer, elle ne pouvait pas le dire. Ce n’était généralement pas un manque de choses à dire, elle qui était capable de sauter du coq à l’âne sans transition. Voyant l’air pensif du Vert et Argent, la blondinette craignit qu’il retourne à de sombres idées, et c’est à cet instant qu’elle choisit de refaire couler un bain. Une fois dans l’eau, elle avait adressé à Emilien, une phrase, en français, et devant air perdu, ne put réprimer un sourire.

Sa vengeance aurait pu être terrible, si Lucy n’avait pas tant aimé les langues. Alors qu’elle avait posé ses bras sur le rebord, pour se maintenir à la surface, il se baissa avec un sourire moqueur, et lui répondit en Italien. Elle ne connaissait qu’une seule phrase dans cette langue, et demander à son ami s’il avait des champignons secs n’avait pas grand intérêt. D’abord déroutée, elle choisit d’essayer d’établir un rapprochement avec le français. Certamente devait dire certainement. Quant à tesoro mio, mon trésor ? C’est ainsi que l’interpréta la Serdaigle. Elle s’écarta du rebord pour laisser le gamin la rejoindre, non sans avoir répliqué avant, eh bien en anglais cette fois-ci, comme une jeune fiancée de quatre ans, qui allait probablement se marier et avoir beaucoup d’enfants avec son amoureux du jour. Qui serait-ce le lendemain, tel était le mystère, mais une chose était sûre ; ils deviendraient riches, elle aurait de nouvelles Barbies, lui des Action Man, quatre chiens et une souris comme Stuart Little.


- Alors mon chéri, t’as peur de te mouiller ?

La réponse lui parvint bien vite : avant qu’elle n’ait eu le temps de provoquer d’avantage le Serpentard, il l’éclaboussa de son plongeon. Un éclair de malice passa dans les yeux gris de la deuxième année, qui s’approcha en nageant silencieusement, de la silhouette d’Emilien, toujours sous l’eau. Fourbe, elle ? Nooon jamais ! Elle attendait juste que son ami remonte à la surface et inspire une bouffée d’air pour lui sauter dessus et lui faire regagner les profondeurs aussitôt. Vivant dans une famille sorcière de A à Y, Lucy n’avait jamais regardé la télévision de sa vie. Un outil moldu dangereux, certes, mais qui pouvait inspirer de nombreux jeux dans une piscine comme celle-ci, par exemple, pourquoi ne pas remettre en scène Alerte à Malibu ?! Deux joueurs suffisaient, l’un faisant semblant de se noyer, et l’autre accourant à sa rescousse. Le premier s’était évanoui, et le deuxième devait se charger de le ramener à la berge, puis de le réveiller, seule une déclaration d’amour particulièrement passionnée, pourquoi pas un baiser si le sauveur était du sexe opposé et un peu audacieux, pouvant faire s’ouvrir les yeux du ou de la noyée. Je sais ce que vous pensez… qu’est-ce qu’on ne va pas inventer quand on a 10ans et qu’on s’ennuie de faire des loups dans la piscine avec sa meilleure amie…

Elle aperçut la tête brune émerger, et s'appuyant aux épaules d'Emilien, essaya de l'enfoncer dans l'eau... En fait, cela ressemblait plus à une sorte de rodéo. Un peu comme leur relation d'ailleurs. S'accrocher à leur amitié était parfois difficile, le Vert et Argent toujours à la limite de désarconner l'Aiglonne. Si son affection pour lui n'avait pas été aussi forte, sans doute aurait-elle été éjectée au sol depuis longtemps. Pourtant, lorsqu'elle semblait préférer un autre, comme ça avait été le cas avec Stanislas, son ami revenait aussitôt à la charge... à tel point qu'avec ces extrêmes, Lucy n'avait aucune idée de ce que pouvait ressentir Emilien à son égard. De l'indifférence, une légère affection, ou de l'amitié ? Il était si ambigü...


[Voilà, tout doucement Razz]
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyJeu 6 Mar - 18:50:47

Peur de se mouiller, lui ? La blague ! Derrière l’ancienne maison de sa mère, il y avait un petit lac dans lequel Emilien allait souvent se baigner, avant que les vacances scolaires ne commencent. Parce qu’alors, à peine le mois de juillet entamé, des dizaines de gamins venaient y plonger, jouer entre eux, essayer d’attraper les quelques poissons qui le pleuplaient. Emilien passait généralement le mois de juillet enfermé dans sa chambre, dont la fenêtre donnait sur le lac, à quelques centaines de mètres. De là, il pouvait observer avec mépris ou amertume les enfants qui s’éclaboussaient en riant dès le matin, leurs parents qui venaient les chercher pour le repas de midi, leur retour dès trois heures … Sa mère avait tenté de le pousser à y aller, histoire de se faire des amis, disait-elle. Emilien avait toujours vivement protesté : il leur dirait quoi ? Il se tiendrait à l’écart, nagerait dans son coin, sous les regards inquisiteurs des autres enfants, dont il ne pourrait même pas comprendre les conversations, puisqu’ils parleraient en italien ! Plutôt crever de chaud, ou aller se baigner le soir, quand la température redescendait. Avec le déménagement, ils avaient perdu le lac. Mais ils avaient gagné la mer. Toutefois, le problème restait un peu le même, mis à part que les touristes étaient plus nombreux, et que sur la plage, un garçon seul attirait moins les regards. Plus tard, il irait avec son frère.

C’est pourquoi, répondant ainsi à la provocation de Lucy, il sauta à son tour dans la baignoire géante, éclaboussant au passage la Serdaigle. Un instant, il resta sous l’eau, se laissa couler jusqu’à atteindre le fond. Tout était bien calme, ici … Plus aucun bruit, ou alors étouffé par l’eau qui entrait dans ses oreilles, plus de mouvement brusque, comme si tout se passait au ralenti. On devrait mettre la tête sous l’eau un peu plus souvent, ça éviterait le stress à beaucoup de personnes, tiens … Les yeux ouverts malgré le savon, Emilien ne vit pas la silhouette de Lucy. Tiens, où était donc passée la Serdaigle ? Il s’appuya au fond de la baignoire pour remonter rapidement. Ce fut au moment où sa tête émergea et où il sentit une pression sur ses épaules, qu’il comprit. Fort heureusement pour lui, Lucy ne pesait pas si lourd que ça – du moins dans l’eau, parce que sur la terre ferme, Emilien avait déjà tenté l’expérience, et … Bon, à ce moment-là, il venait de courir plus vite qu’il n’avait jamais couru de toute sa vie, ça avait peut-être joué – et il ne s’enfonça pas immédiatement dans l’eau. En battant légèrement des pieds, il pouvait rester à la surface. Mais si Lucy voulait jouer à ça, très bien ! Emilien prit une nouvelle inspiration, puis plongea en attrapant les mains de la Serdaigle pour l’entraîner avec lui. Comme on dit, tel est pris qui croyait prendre !

Une fois sous l’eau, il s’éloigna et se retourna pour faire face à Lucy, sans douter un seul instant de ses histoires d’Alerte à Malibu. Lui, il ne regardait que Dallas. Non, c’est une blague, hein … La télévision ? Ils l’avaient, chez sa mère. Chez son père, c’était une autre histoire … Ils en avaient bien une, mais Emilien n’avait pas souvent l’occasion de la regarder : sa belle-mère passait son temps à regarder des émissions religieuses stupides. Pour le Serpentard, mieux valait mourir d’ennui dans sa chambre que d’aller regarder ces horreurs ! Plutôt aller se coucher sur son lit, désespéré, et chercher sa vieille gameboy pour jouer à quelque jeu idiot … En Italie, le problème avec la télévision, c’était que tout était en italien. Pour ce que son beau-père regardait, ce n’était pas un problème. Emilien n’avait pas spécialement envie de comprendre toutes les stupidités dites par les commentateurs de matchs de foot. Quoique, il comprenait de mieux en mieux la langue de sa mère, soit dit en passant. Le Serpentard avait donc pu voir quelques dessins animés, mais sinon, niveau culture télévisuelle, il n’avait pas grand chose. Peut-être que ça valait mieux. Parce qu’Alerte à Malibu, ça ne vole pas franchement haut … En résumé, il serait difficile pour les deux élèves de jouer à un jeu de ce genre …

Emilien finit par remonter à la surface pour la deuxième fois. Passée la conversation sur le mutisme et l’attitude du Serpentard depuis la rentrée, chose qui était plus ou moins réglée d’ailleurs, d’autres sujets venaient à l’esprit du deuxième année. Entre autres, le premier cours de Défense contre les Forces du Mal, où ces mêmes forces démoniaques étaient surtout Potter et Dumbledore – autant renommer le cours – pendant lequel Lucy avait récolté une heure de colle pour son comportement – Emilien était resté tranquille lui, pas envie de perdre des points bêtement. D’ailleurs, Isaac aussi avait été collé, non ? Il ne se rappelait plus vraiment. Ou bien l’annonce qu’on leur avait faite à propos du bal de Noël qui serait décalé au printemps, ou quelque chose dans le genre. Enfin, en tout cas, ils auraient un bal au printemps, aussi bizarre que ça puisse paraître. La plupart des élèves étaient très heureux de la nouvelle : ouais, ils allaient pouvoir inviter untel ou unetelle, passer des heures à chercher une tenue convenable, d’autres heures encore à se préparer, à angoisser parce qu’un détail n’allait pas, ça serait la catastrophe si on ne le corrigeait pas ! C’était toujours la même chose. Cette fois, c’était tenue de gala exigée. Mieux valait ça qu’un déguisement ridicule, au passage …


- Au fait, lança-t-il comme si de rien n’était, t’as entendu cette histoire comme quoi le bal de Noël serait reporté au printemps ? On dit que c’est parce que Ombrage aurait pas eu le temps de faire passer assez de décrets avant le bal, autrement …

Ah, le Crapaud et ses décrets, que de plaisir ! Pour en revenir aux bals, Emilien se rappelait encore celui de l’année précédente, avant lequel Lucy lui avait demandé avec qui il y allait, et comme souvent, la discussion avait subi un coup d’arrêt. Cette fois, il n’était pas question de se retrouver dans la même situation ! Est-ce qu’il irait, à ce bal là ? Peut-être. Il n’avait pas à se poser la question, dans l’immédiat, si … ? Il ajouta, toujours mine de rien :

- D’ailleurs, tu iras, toi ?

[Ça serait bien qu'on finisse assez vite, non ? Vu que le topic date .... Puis c'est pas grave si on parle pas d'invitation, de toute façon le bal est censé être dans longtemps, et y'a toujous moyen de faire un retour en arrière en postant au bal, quoi qu'on ait décidé au final XD]
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MessageSujet: Re: Attends je plouf ! [PV: Milou]   Attends je plouf ! [PV: Milou] EmptyDim 16 Mar - 22:38:36

La tentative de Lucy de faire couler Emilien, sembla échouer misérablement jusqu’au moment, ou d’un seul coup, le jeune garçon sombra dans l’eau brusquement. Elle exulta un instant, avant de comprendre qu’il avait en fait, fait exprès de se laisser aller au fond de la baignoire-piscine pour l’entraîner avec lui. C’était vrai que l’eau avait un effet apaisant… rien ne semblait pouvoir troubler indéfiniment un lieu aquatique. Si quelque chose ou quelqu’un y pénétrait, la répercussion était traduite par quelques ondes, qui se promenaient doucement à la surface avant de s’évanouir de nouveau dans l’eau. Certains médicomages recommandaient l’air de la campagne aux sorciers en situation de stress intense, qui se traduisaient par des insomnies, à la petite avait un jour, entendu une amie de sa mère le dire. A leur place, elle aurait plutôt envoyé ses patients respirer un bon coup d’air marin. Rien de telle que la vision de l’étendue maritime, la chaleur du soleil sur la peau, et la fraîcheur des vagues qui vous lèchent les chevilles, pour détendre les nerfs. Voilà sans doute pourquoi, un bon nombre de gens partaient en vacances au bord de la mer.

Cela lui rappelait un de ses étés en France, celui-là même où elle avait découvert le jeu de Alerte à Malibu. En effet, venant d’une famille où la lignée principale était composée de sorciers, la deuxième année ne connaissait absolument aucune série de ce genre, ne possédant pas de téléviseur chez elle. En réalité, si elle avait déjà eu quelques échos du cinéma, et était incollable sur la littérature et la musique moldue, elle n’avait absolument jamais entendu parler du petit écran et de ses programmes. En effet, ils étaient à la plage, le jour où elle avait observé deux petites filles de son âge se prêter à ce jeu. Avec une naïveté touchante, elle avait réellement pensé que l’une d’entre elle se noyait, et comme elle ne contrôlait pas encore son pouvoir, la « noyée » était remontée à la surface, et s’était mise à flotter sur l’eau, sans qu’on puisse comprendre pourquoi. Les parents de l’enfant en avaient conclu que la salinité de l’eau de la mer devait être particulièrement forte ce jour-là, une excuse typique des moldus, dont les esprits bornés refusaient d’admettre l’évidence ; la magie existait, et il n’y avait pas d’explication scientifique à tout phénomène qu’ils qualifiaient de surnaturel.

Le manque d’air se fit soudain ressentir, et la Serdaigle remonta à la surface, inspirer une bouffée d’oxygène. Elle rejoignit le bord, histoire de ne pas avoir à battre les pieds et faire du sur-place pour conserver la tête hors de l’eau. Soudain, sans qu’elle s’y attende, Emilien prit la parole, pour amener un sujet de conversation qui ne lui ressemblait pas du tout : le bal de printemps. Il cita aussi Ombrage, qui d’après lui, n’avait pas eu assez de temps pour annuler le bal traditionnel, à coup de décrets. Comme quoi, la tradition était solide. Saisissant l’occasion de parler d’autre chose que du bal, Pinpin enchaîna sur le Grinch Rose…

- Tu verras qu’elle trouvera quand même le moyen d’imposer des règles stupides du genre pas de robes ou de jupes au dessus des genoux, tous les garçons avec un nœud papillon. Ou pire encore ! Tous en ROSE. De toute façon elle est stupide. Mais j’pense qu’on a pas à s’en faire, elle sera plus là l’année prochaine. Ca fait des années que Poudlard arrive pas à garder un prof de DCFM plus d’un an. On raconte que le poste est maudit…

Elle aurait pu continuer longtemps comme ça, histoire d’éviter de parler de la « grande soirée ». Malheureusement, Milou finit par lui poser la question fatidique. Est-ce qu’elle irait ?

- Je sais pas… ça s’est pas vraiment bien passé la dernière fois…

Et encore, c’était un euphémisme. Le dernier bal auquel elle s'était rendue avait été une catastrophe. Du moment où elle avait appris à son ami que Michel l’avait invitée, tout avait été gâché. Déçue de la réaction d’Emilien, et laissée pour compte par Stanislas pendant la soirée, il s’était en plus avéré qu’elle avait du offrir un cadeau à Précieuse McLane. La peste avait finit par trouver moyen de se venger en versant une sorte de coulis sur Pinpin et Big Mama. Et puis, elle avait aussi forcé Emilien à danser avec elle. Et ça, Lucy ne l’avait pas bien pris du tout. Il avait le droit de danser avec qui il voulait, qu’il ait donné des gifles dans l’assistance ou non ! Et mettre une beigne dans la face de Gollum, ne pouvait qu’être considéré que comme une B.A de l’année ! Elle avait donc très mal pris le fait de le voir renoncer à son indépendance, en se soumettant lâchement devant la vipère ! Cette dernière méritait qu’on la pousse au lac ! Et pour éviter les souvenirs trop fâcheux, il faudrait récupérer cet appareil photo… Non pas que Lucy ait eu une affection particulière pour Nathan, seulement, elle était aussi dessus, il ne fallait pas l’oublier… Alors depuis, la Bleue et Bronze, avait sagement décidée de s’abstenir de ce genre de fête.

Elle retourna la question à Emilien, s’attendant à ce qu’il lui dise de nouveau qu’il avait les bals en horreur, que c’était tout à fait ridicule et sans intérêt. N’était-ce pas le genre de discours qu’il lui avait tenu auparavant ? Bon, il est certain que cela pouvait paraître ridicule compte tenu de leur âge, après tout, à douze ans, on ne revêt pas de magnifiques robes de princesses ou de costumes trop élégants, qui vous vieillissent trop vite…
Alors imaginez sa surprise, lorsqu’il l’invita. Fidèle à lui-même, il ne fit pas de demande passionnée, ne la supplia pas à genoux. Heureusement d’ailleurs, comme dit précédemment, ils n’avaient que douze ans ! Autant dire qu’ils étaient encore des gamins. La simplicité lui allait parfaitement, et c’est simplement qu’elle accepta. Après tout, ce n’était pas obligée de signifier qu’ils étaient autre chose que des amis n’est-ce pas ? Et pourtant…

Interrompons là ces réflexions pour regarder l’heure. Il commençait à se faire tard, aussi Lucy s’extirpa-t-elle du basin où ils avaient pataugé pendant un bon moment pour se sécher et se vêtir de nouveau. Il était temps qu’elle rejoigne la salle commune des Serdaigles. Aussi se séparèrent-ils là, simplement.
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