- J’arrive tout de suite ! S’exclama Lynn alors que Lavande lui criait d’en bas qu’elle allait se baigner.

Elle mit un point à sa phrase et referma le petit carnet bleu avec un soupir. Elle savait qu’Aïlin avait laissé l’autre partie de leur mode de communication à Poudlard, de peur que leur père le découvre, mais elle avait prit l’habitude d’y laisser régulièrement quelques mots, qu’il découvrirait ainsi à son retour au château.

N’avoir aucune nouvelle de lui, lui était particulièrement pénible et elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire… Heureusement que la bonne humeur de Lavande était contagieuse et lui permettait souvent d’oublier –au moins quelques heures- les horreurs familiales.

Après s’être rapidement changée d’un maillot de bain blanc à fleurs et d’un paréo fuchsia prêté par son amie, Lynn descendit les escaliers.

Les Brown étaient partis pour le week-end laissant la ferme aux bons soins des deux adolescentes, non sans leur avoir fait mille et une recommandations, ce que Lynn avait trouvé à la fois mignon et amusant.

La future troisième année rejoignit donc son hôtesse qui lui conseilla d’aller nager maintenant qu’elle n’avait plus l’excuse de ne pas savoir le faire. Lynn sourit et acquiesça :

- Oui, c’est vrai, mais pas tout de suite !

Elle s’assit près de la brunette qui lui expliqua ce que venait de lui révéler son magazine.

- Médicomage ! Wow… c’est un beau métier ! Je suppose que ça dépend, mais on peut aider les gens d’autres façons, non ?

Pour sa part, elle voyait plutôt la jolie gryffondor dans le monde de la mode ou dans la communication...
Lavande lui demanda ensuite ce qu’elle voulait faire plus tard et Lynn haussa les épaules. Elle ne pensait pas souvent à l’avenir, parce qu’elle n’était pas certaine d’en avoir un..

- Bon d'accord, donne ! Dit-elle pour faire plaisir à son amie.

Elle prit le magazine et répondit aux questions. Un fois terminé, elle attendit patiemment que la réponse miracle s’affiche.

- Alors… plus tard, je serai…

Mais avant qu’elle n’ait pu lire ce qui s’affichait, une voix s’éleva derrière elle la faisant sursauter. Elle se retourna et le magazine lui tomba des mains. Elle se releva brusquement et secoua la tête.
Quelle idiote elle avait été…. Aïlin lui avait bien dit de rester toujours en la présence d’adulte…. Les premières semaines de vacances avaient été si calmes que la menace de voir quelqu’un venir la chercher s’était peu à peu dissipée… Mais ce quelqu’un était bel et bien là à présent… Et vu la façon dont elle lui avait faussé compagnie la dernière fois, elle risquait d’avoir de très, très gros ennuis….

-Torin…

[HJ: bon, j'ai la flemme de corriger, j'y regarderai plus tard ^^" ]

Quelques temps plus tôt, au mois de juin. Pré au Lard, un élève qui s'aventure dans une ruelle, sa route bientôt barrée. Ce garçon, Torin ne l'avait vu qu'une fois, suffisante pour qu'il mémorise son visage. L'intuition qui l'avait guidée avait été bonne, suite à quelques sortilèges -impardonnables ou pas- le Poufsouffle avait parlé, donnant l'adresse fatidique. Le lieu en question, c'était une ferme au milieu de nulle part, une famille du nom de Brown y vivant. Mais ce qui interessait l'ainé des Bowers n'était pas de savoir qui habitait les lieux en juin. Il devrait attendre l'été. Cela ne lui posait pas de soucis, la patience est une vertu qui avait toujours porté ses fruits.
Les jours passèrent, et bientôt il n'eut même plus à attendre car d'autres choses vinrent préoccuper son esprit. Le retour de Lord Voldemort, le jeune homme recevant la marque des ténèbres, à présent bel et bien mangemort. Puis la naissance de Léan entraînant la mort de Bronach, tant de choses à faire, que ce soit à la maison, au travail ou au repère des mangemorts. Enfin, l'été, le retour à la maison d'Ultan et d'Ailin, ce dernier sévèrement puni pour quelques écarts. Il y avait donc d'autres personnes pour s'occuper du manoir, pendant que les deux mangemorts de la demeure vaquaient à leurs occupations.

Ainsi, Torin avait profité de son temps libre pour espionner la ferme Brown. Il n'allait pas s'y rendre et bêtement frapper à la porte. Il devait déjà s'assurer de la présence de Lynn. Il était venu espionner pour la première fois le lendemain de l'arrivée du Poudlard Express à King's Cross. Le train était revenu avec un élève en moins qu'à l'aller, cela irait probablement en s'empirant avec les années... Peu importe, ce qui compte, c'est que ces idiots de Brown sous-estimaient probablement la menace qu'insinuait l'hébergement de cette erreur de la nature qu'était Lynn. Il n'avaient même pas pris le soin de placer de protection anti-transplanage, ou de nommer un gardien du secret. Non, leur fille prenant naïvement l'air avec la jeune Bower. Grave erreur.
Le plan, c'était de repérer où dormait Lynn et de l'enlever la nuit venue. D'ailleurs, la veille du jour où le rapt était prévu, Torin effectua une dernière mission de reconnaissance, lorsque vint à son oreille la douce mélodie du triomphe. Les Browns partaient en week-end sans les deux gamines. Que pouvait-on rêver de mieux? Elles seraient à sa merci totale. Le jeune mangemort le savait, la patience payait toujours, grace à elle il n'échouait jamais.

Vint donc le fameux week-end. Il avait hélas eut quelques compromis temporaires, notemment au niveaux de quelques travaux à effectuer en soirée. Mais maintenant que les adultes étaient hors de portée, qu'importait d'agir en pleine journée? Elles ne pourraient pas se défendre, pas si l'on se fiait à la manière dont il avait fait parler leur ami Kael. Il faudrait juste s'assurer que personne d'autre ne soit dans les parages, ce qui serait vite fait.
Malgrès le soleil, Torin opta pour une longue cape noire au tissus léger. Il avait baissé la capuche, faisant apparaître son masque de mangemort. Il va sans dire qu'il avait préparé son coup à l'abri de toute curiosité, personne n'était au courant et ce serait sous des yeux ébahis qu'il réapparaitrait avec Lynn au beau milieu du manoir. Ayant déjà repéré les alentours, il pû transplaner dans un bosquet, dans les champs environnant la ferme. De là, il avait transplané à d'autres endroits, cherchant une quelconque présence. Personne. Jusqu'à ce qu'il les ait enfin dans son champ de vision. Toutes deux allongées au bord d'un lac, sa soeur commettant l'erreur irréparable de sembler à l'aise, reposée. Et en maillot de bain, comme si il n'y avait rien de plus interessant que de se baigner, pathétique.

Il les observa quelques instant puis transplana dans un buisson plus proche. Elles parlaient d'avenir, comme si Lynn en avait un... De plus en plus détéstable cette petite. C'est ainsi qu'il eut une petite idée pour lui remettre les idées en place. Il attendit patiemment que sa soeur fasse le test puis qu'elle réponde. A ce moment-là, d'un coup de baguette il écarta les buissons, toujours masqué et encapuchonné. Puis tout en avaçnat, il coupa la parole à Lynn.

« Comme ta mère. »

Bien que cela ne soit pas visible, un sourire carnassier se dessina sur son visage. Il était impossible de savoir si ce qu'il voulait dire était « une esclave » ou « morte ». Mais les mots eurent leur effet, la demoisellese retournant puis se levant, réalisant rapidement qui se cachait derrière le masque. Oh, une fois qu'il se serait occuppé d'elle, il lancerait un sort d'amnésie à miss Brown et le tour serait joué. Il était hors de question qu'il détruise sa couverture pour si peu.
Lentement il s'approcha un peu plus, menaçant les deux jeunes filles tour à tour. Il jubilait tant qu'il ignorait quelle procédé serait le plus amusant, comment la torturer? Lui jeter de l'argent aux pieds? La doloriser? Ou... Il continua de s'avancer, jusqu'à être le plus proche possible. De là, il tendit sa main libre.

« Vos baguettes. Ultan saura quoi en faire. »

Il ne plaisantait plus, quoique dans sa voix sonne un air sadique. Puis quelque chose lui revint en mémoire. A sa connaissance, Lynn n'avait jamais apprit à nager. Si elle se montrait trop agaçante il pourrait toujours la jeter à l'eau... Ou torturer sa camarade sous ses yeux. Dans quelques temps, un élève mort de plus ou de moins ne ferait pas grande différence. Alors autant que les deux gamines se montrent coopératives...

Lynn comme toujours réussit à calmer les inquiétudes de Lavande en lui rappelant que Médicomage n’était pas et de loin le seul métier où l’on pouvait aider les gens. La jeune fille se sentit immensément soulagée car elle avait du mal à s’imaginer à Ste Mangouste, pas que le métier ne l’intéresse pas mais avoir la vie de personnes entre ses doigts, connaissant sa tendance aux catastrophes ne la rassurait pas tellement. Et puis franchement porter un de ces uniformes verdâtres informes et d’un mauvais goût évident, alors là non merci, il en était hors de question ! Si jamais un jour, elle devenait Médicomage, ce qui avait très peu de chance d’arriver, jamais elle ne porterait ces horreurs, elle créerait son propre modèle ou alors refuserait de travailler tout simplement ! Enfin, pas la peine de se projeter si loin dans le futur, son défi le plus proche était celui de réussir ses BUSEs, histoire de ne pas redoubler sa cinquième année ce qui la séparerait de Parvati, sa meilleure amie et ça il en était hors de question ! A moins que le belle indienne ne retape aussi mais ça il y avait peu de chances, sa sœur était une boss (normal c’était une Serdaigle) donc Parvati pourrait se faire aider et elle réussirait ses examens. Conclusion, elle devait avoir ses fichues BUSEs qu’elle le veuille ou pas et puis ça ferait tellement plaisir à ses parents ; pour une fois dans leur vie, ils pourraient être fiers d’elle au lieu de devoir faire semblant alors qu’en réalité ils avaient honte.

Une fois ces belles résolutions prises -bien qu’elle savait qu’elle ne réussirait pas à les tenir plus d’une semaine après la rentrée- Lavande se concentra sur Lynn qui était en train de terminer son test d’aptitudes. Son amie fit ses comptes et commença à prononcer le résultat mais elle ne termina pas sa phrase. Une voix particulièrement mielleuse lui coupa le parole prononçant ses simples mots : « Comme ta mère. ». Lavande ne comprit pas leur sens mais elle sentit parfaitement la menace qui y était fortement suggérée. Un sentiment de profond malaise s’empara alors d’elle et elle leva les yeux pour voir qui se trouvait en face d’elles : un jeune homme portant un masque qui semblait avoir une sérieuse envie de meurtre pour une raison que Lavande ne s’expliquait pas. Mais les questionnements de la Gryffondor furent rapidement clos par un prénom prononcé par Lynn :

Citation :

-Torin…

Ainsi donc, l’homme était donc le dernier et le plus vieux des frères de Lynn. A vrai dire, Lavande aurait préféré ne jamais le rencontrer. Elle se souvenait encore du jour où elle l’avait insulté alors qu’il n’était pas présent sur le Chemin de Traverse et elle pria tous les dieux pour que l’homme n’ait pas eu vent de ses paroles. Elle remercia également mentalement Kaelir, pour lui avoir donné le miroir la reliant en permanence à Maugrey, et dire qu’elle avait failli le laisser à la maison en sortant, elle s’en serait voulue toute sa vie, enfin si elle avait survécu ! Elle laissa alors dériver ses pensées sur le beau Celte qui n’était plus son petit ami ainsi que sur son actuel petit ami, Seamus, le bel et drôle Irlandais qui n’avait toujours pas répondu à sa lettre, mais bon elle ne l’avait envoyé que deux jours auparavant alors c’était un peu normal, mais la voix de Torin la ramena sur Terre.

Citation :

« Vos baguettes. Ultan saura quoi en faire. »

Lui donner sa baguette, il n’en était absolument pas question, surtout si c’était pour la donner à cet idiot d’Ultan ! Lavande imagina alors un plan foireux où elle refusait de donner sa baguette à Torin et lui lançait un sort qui l’assommait devenant ainsi une héroïne mais connaissant ses aptitudes en Sortilèges, elle opta pour la solution d’appeler Maugrey à l’aide et de tenter de survivre le temps que l’ex-auror arrive. Mais pour cela il fallait d'abord qu’elle réussisse à atteindre le miroir pour l’activer sans que Torin ne comprenne son intention. Tout d’abord, il fallait gagner du temps pour que Torin ne se doute de rien et qu’elle ait le temps d’élaborer un plan pour s’emparer du miroir. La première chose était de faire comprendre à Lynn son idée. La jeune fille connaissait l’existence du miroir car Lavande l’avait mis au courant dès qu’elle l’avait eu en sa possession, maintenant il fallait trouver un moyen de lui faire comprendre le besoin de se rapprocher du miroir sans que son frère ne comprenne. Lavande mit donc son cerveau sur marche accélérée sachant qu’elle ne disposait pas de beaucoup de temps et puis tout d’un coup, une idée brillante comme elle n’en avait … jamais lui vint à l’esprit ! Elle se tourna alors vers Lynn et lui dit, tentant de faire passer sa phrase pour une simple provocation aux yeux de l’aîné des Bower :

-Alors comme ça tu ne dis pas à ton frère que lorsqu’on est devant des jeunes filles, on se montre à visage découvert. A moins qu’il n’ait honte de son visage ? Dans ce cas-là, tu n’as qu’à lui dire que notre miroir est magique, il nous montre exactement la personne que l’on veut voir.

Elle pria intérieurement pour que son amie comprenne l’allusion et pour que Torin prenne cela pour une simple provocation de Gryffondor pseudo courageuse. Enfin, même s’il ne comprenait pas l’allusion, s’il prenait cette phrase pour de la provoc le sort de Lav’ ne serait pas non plus des plus enviables comme qui dirait. L’adolescente attendit donc tendue comme un arc la réaction du frère et de la sœur.

Elle avait été tellement, tellement stupide ! Comment avait-elle pu croire que Torin avait parlé à la légère, qu'il avait abandonné l'idée de la ramener au manoir....? C'était totalement utopique... Elle avait une famille atroce et quoi qu'elle fasse, elle finirait toujours par la rattraper.... Pauvre Aïlin... Lynn osait à peine imaginer ce qu'il pouvait subir après l'incident avec Ultan...

Elle regarda l'homme masqué qui leur faisait face. Nul doute que son frère devait être particulièrement fier de la marque sur son bras... porter ce masque était une chose qu'il avait attendu toute sa jeunesse... il devait avoir atteint un état proche du bonheur, si jamais il était possible qu'un monstre soit heureux...

D'une voix sadique, il exigea qu'elle lui donne leur baguette et mentionna Ultan... la façon dont en parlait Torin prouvait que son geste avait fait scandale au sein même du manoir et n'avait plu ni à son aîné ni à leur père.... Bizarrement, à ce moment précis, Lynn eut une pensée pour William... avant de se rendre compte que Torin s'était approché et attendait toujours, la maine tendue.

Elle voulu ouvrir la bouche pour dire au Mangemort qu'elle ne l'avait pas sur elle -ce qui était une véritable erreur- mais Lavande l'interrompit, disant qu'il était malpoli de se présenter à visage couvert.

Lynn observa son amie quelques secondes, surprise. Il ne fallait pas provoquer Torin... c'était une très, très, très mauvaise idée ! Puis, les paroles de la brune tournèrent quelques instants dans sa tête et son regard se dirigea vers le sac qui traînait par terre, non loin de là.

Le miroir... oui bien sûr... Lavande lui en avait parlé... c'était Kael qui lui avait confié... parce que bien evidemment, il ne l'avait pas écouté, et était allé voir Maugrey.... Mais finalement, peut-être que cela leur sauverait la vie...

Elle s'agenouilla près du sac mais Torin l'attrapa brutalement par le poignet, lui arrachant un cri. Il fallait qu'elle donne le miroir à Lavande...

Lynn leva des yeux brillant de colère vers son frère et se dégagea le bras:

- Ma baguette est dans le sac ! Dit-elle sèchement. Tu la veux oui ou non ?

Elle fouilla quelques instants dans le sac et trouva le miroir qu'elle garda dans sa main gauche, puis à contrecoeur, elle sortit sa baguette et se redressa. Elle lui tendit mais ne la lâcha pas tout de suite.

Elle leva les yeux vers le regard glacial de son frère et demanda:

- Et maintenant ?

Cette question s'adressait autant à Lavande qu'à Torin. Il fallait que Lavande récupère le miroir pour donner l'alerte. Mais pour cela, fallait-il encore que Torin la laisse faire.... Lui qui était si méfiant, ca n'allait pas être facile...

Il fallait juste regarder le miroir et dire la phrase... quelle était cette phrase déjà...? Si au moins elle avait écouté Lavande... mais elle avait été en colère contre le Celte pour avoir mêlé Maugrey à tout cela et avait refusé d'y prendre part.... quelle idiote...

Enfin quoi qu'il soit.... Si Torin prenait le miroir et regardait lui-même dedans... il suffirait que Lavande prononçe la phrase à ce moment là... oui...ca devrait suffir... il le fallait... parce que Lynn n'était pas sûre que Torin laisserait son miroir à la gryffondor.... Sauf s'il croyait vraiment que les deux jeunes filles étaient innofensives...

Quel plaisir de pouvoir savourer un plan qui fonctionne à merveille, sans aucun contre-temps. Exactement à la bonne époque: Lynn capturée, plus aucun témoignage vallable contre Torin et donc aucun risque d'être envoyé à Azkaban à peine le Seigneur des Ténèbres revenu. Ainsi rien ne l'arreterai dans sa sombre ascension aux côtés de Lord Voldemort. Et le jour où ce dernier reprendrait le même contrôle, la même influence qu'il y a presque 14 ans, le jeune mangemort aurait gardé sa couverture intacte, sa présumée innocence serait probablement d'une aide précieuse. Pour cela, il n'y avait qu'une chose à faire. La réduire au silence...
Il n'avait plus qu'à poser sa main sur son épaule, faire un transplanage d'escorte, la ramener au manoir. Elle remplacerait Bronach et tout rentrerait dans l'ordre... Tout? Non, il y avait une gigantesque faille dans ce plan-là. Récupérer la baguette des deux demoiselle. Oui c'était logique. Elles n'auraient plus d'armes pour se défendre et les choses seraient simplifiées. C'était même à la limite inutile, mais... Voilà, la faille en question: Lynn était une sorcière, et Bronach, une moldue. A l'aide de la magie, la jeune traîtresse pourrait donc s'échapper, elle finirait un jour où l'autre par subtiliser une baguette, et là... Quand on goûte une fois à la liberté, on veut la regagner à tous prix, Devin avait fait cette l'erreur avec sa fille. La meilleure manière de la réparer aurait été la mort. Il ne pouvait cependant pas se résoudre à la lui donner maintenant, il y avait une témoin qui, même si elle n'avait pas vu son visage, connaissait son nom. Donc pour le moment, il se contenterait de capturer Lynn, il la présenterait ainsi au Seigneur des Ténèbres qui pourrait éventuellement proposer une solution.

La suite du plan était donc établie. Prendre les baguettes et enlever Lynn. Fallait-il encore qu'elles acceptent de donner leurs armes respectives. Aucune ne semblait décidée. Tic, tac; le temps passe et la patience de Torin a ses limites. Laquelle des deux voulait être endolorisée la première? Celle qui semblerait le moins décidé à se rendre. Voilà pourquoi il détestait les Gryffondors, leur stupide courage lui faisait perdre un temps précieux, et probablement courir le risque de les attaquer en ce lieu. Saisissaient-elles l'enjeu? Il se serait attendu à mieux de la part de Lynn, il avait été clair, il lui ferait payer. N'avait-elle comprit que le châtiment pouvait inclure la mort de ses petits camarades? Cela ne tenait qu'à elle. Il ne s'agissait plus de la frapper, mais bel et bien de la faire culpabiliser, détruire son moral. La baguette du mangemort se pointa donc vers Lavande, juste au moment où elle était en train de le provoquer...
Elle n'aurait pas dû. Ou alors elle était idiote et ne comprenait pas que ce masque était un visage, comme l'avait dit Lucius Malefoy au soir du retour de Lord Voldemort. Oui, le masque de mangemort refletait plus qu'un visage, c'était une entreprise, des convictions, une mission, une vie. Une identité. Certes commune à plusieurs, mais du moment qu'il n'avait pas besoin de l'enlever pour qu'on sache qui se cachait derrière. Alors pourquoi, en connaissance de causes, cette fille tentait-elle une provocation suicidaire? Autre détail interessant, cette sorte de métaphore, un miroir qui montrerait le vrai visage, mais quel miroir? Ou à quelle chose l'objet faisait-il référence? Et, elle parlait du visage de Torin, puis ensuite de celui qu'elles voulaient exactement voir. Il ne fallait pas sortir de Saint Cyr pour savoir que ce n'était pas lui qu'elle voulaient voir. Cette intrigue le fit complètement sortir de son idée première -doloriser Lavande- pour réfléchir à cette bien étrange phrase.

« Qu'est-ce que tu insinues? »

Son ton sec et glacial, il se faisait plus menaçant. Sa baguette toujours pointée vers la plus agé, il apperçut cependant Lynn se déplacer vers un sac. Que cherchait-elle à faire? Croyait-elle pouvoir l'attaquer par suprise? Douce folie. Peu importe ce que contenait le sac, il attrapa le bras de Lynn pour l'en éloigner. Là se produirent deux choses: le regard colérique de sa soeur puis le fait qu'elle ose se dégager de son emprise sans qu'il n'en décide ainsi. Trois choses en fait, le ton sur lequel elle justifia son geste. Il n'était pas sûr de bien comprendre, mais pourquoi tout à coup tenait-elle tellement à se dégager pour lui donner sa baguette? Y avait-il quelque chose d'autre dans le sac?
La réponse arriva bientôt, elle était positive. Baguette à présent pointée sur Lynn, Torin l'observa fouiller le sac. Elle en ressortit sa baguette. Mais croire que le jeune mangemort n'allait pas voir qu'elle tenait autre chose était idiot. Il l'avait remarqué, cet objet sur lequel la main gauche de sa soeur était refermée. Il fit mine de n'avoir rien vu, chose simple étant donné le masque dissimulant son visage. Puis il referma sa main libre sur la baguette tendue. Il sentit une résistance. Lynn ne lachait pas. Elle demandait ce qui allait maintenant se passer. Etait-elle si préssée de le découvrir? Pour une fois qu'ils étaient d'accord, ne la faisons pas patienter plus longtemps.

« Maintenant: Endoloris. »

Le jet lumineux frappa Lynn de plein fouet. Etrangement le sort n'avait pas pour but de faire souffrir la demoiselle, mais uniquement celui d'effacer toute forme de résistance. Ainsi, il récupéra dans un premier temps la baguette, qu'il lança au loin dans le lac. Il pointa ensuite sa propre arme vers Lavande pour lui montrer qu'il fallait rester sage pour ne pas subir le même châtiment. Et enfin, il récupéra l'autre objet qu'avait saisit Lynn.
Gardant un oeil sur les deux demoiselles, il se redressa et observa sa nouvelle acquisition. Un stupide fragment de miroir, probablement celui de la métaphore, mais il refletait uniquement le Torin actuel, masqué, la sombre lueur de ses yeux métalliques brillant. Travaillant dans une boutique d'objets ensorcellés, le jeune mangemort était bien placé pour savoir à quel point des choses aussi anodines qu'un miroir pouvaient être dangereuses. Oui salvatrices selon les cas... Il existait plusieurs probabilités. Mais celui-ci avait l'air d'être utile aux demoiselles. Et, alors qu'il observait son masque au travers du reflet, il entendit une voix, une phrase. Lavande venait de parler. Et quoi qu'elle ai dit, cela sonnait comme un mauvais présage. Torin laissa immédiatement tomber l'objet à terre, comme s'il lui avait brûlé les mains. Puis son talon vint s'écraser violemment sur la face refletante du miroir, le brisant en fin morceaux, mais il était déjà trop tard... Il fixa Lavande un instant, le regard pesant.

« Alors c'était donc ça. La personne que l'on veut voir, hein? Qui que tu fasse venir, il sera trop tard quand il arrivera... »

Sur ce mots, Torin s'approcha lentement de Lavande. Chacun de ses pas accompagné d'un petit mouvement de poignet. A l'aide de sa baguette, il immobilisa la jeune sorcière, la forçant tout du moins à ne pas fuir. Une main invisible lui empoigna la gorge, la soulevant peu à peu du sol, elle la serrait mais ne l'étranglait pas complètement. Encore un pas. Deux... Puis trois. La main invisible fut remplacée par celle de Torin. La pointe de sa baguette vint doucement soulever une mèche de la demoiselle. Puis au moment de la replacer derrière l'oreille, la pointe de l'arme fut remplacée par une lame qui trancha net les quelques cheveux. D'un même déclic, une nouvelle lueur apparut dans les yeux de Torin, pafaitement visible à travers le masque. Un soupçon de folie, beaucoup de sadisme, de l'excitation, l'arrivée du plaisir imminente.

« Quel adorable visage... Fait moi un sourire. »

Il laissa tomber Lavande et vint s'agenouiller près d'elle, plaquant sa tête au sol. Il fit doucement glisser sa lame sur la joue de la jeune élève, sans l'écorcher. Il attendait qu'elle sourie. Pour l'y aider, il pressa plus fort sa main contre son cou et approcha l'arme de sa bouche. Le métal effleura les lèvres innocentes, se profilant jusqu'à la comissure gauche. Tout doucement, il tira vers la joue, stoppant juste avant qu'elle ne se tranche. Un sourire. Et quel sourire... Lui-même leva la tête vers Lynn quelques secondes en souriant, l'air de lui dire de ne pas agir si elle voulait éviter le pire. Il voulait que sa soeur voit ce qui allait suivre, il voulait qu'elle voit comme il allait détruire le visage d'une innocente, lui offrant le sourire éternel, celui de l'ange.

Puis, brusquement il reporta son attention vers Lavande, enlevant sa main libre de son cou pour lui frapper la cage thoracique. La forcer à crier. Brandir sa lame. L'abattre aussitôt horizontalement sur la bouche ouverte, en visant les comissures de ses lèvres comme axe pour trancher. Et... Être interrompu au moment fatidique, juste avant qu'il n'ait même pu écorcher sa victime. Faisant volte face pour découvrir...

[HJ]Torin j’adore ton post, tu écris comme un Dieu, épouse-moi !

Quelques secondes passèrent avant que Lynn ne réagisse et ces secondes furent les plus longues de la courte vie de Lavande. La baguette de Torin pointée sur elle, tous ses membres tendus à l’extrême, son cœur battait à toute vitesse et ses yeux passaient incessamment du frère à la sœur et inversement, ne supportant plus cette attente, qui était le pire de tous les supplices. En effet, lorsqu’on sait qu’une situation critique va arriver dans un laps de temps extrêmement court mais qu’elle n’a pas encore commencé, on a tendance à s’imaginer toutes sortes de choses, souvent encore plus horribles que ce qui se passera réellement. Mais cette torture fut finalement brisée par une phrase de Torin, simple mais très inquiétante :

Citation :

« Qu'est-ce que tu insinues ? »

Avait-il compris la ruse ? Lavande sentit une coulée de sueur lui glacer le dos en imaginant la suite des événements s’il avait compris, mais au même moment Lynn s’agenouilla près du sac. Lavande dut faire preuve d’un sang-froid exemplaire pour retenir un soupir de soulagement qui aurait gâché tous leurs efforts, mettant ainsi la puce à l’oreille du jeune Mangemort. Cependant la phrase de celui-ci n’était pas anodine, il se doutait de quelque chose car il attrapa brusquement le bras de sa cadette, lui arrachant un cri de douleur. Mais Lynn, impressionnant aussi bien son frère que son amie, ne se laissa pas faire et se dégageant de l’emprise de Torin lui répliqua qu’elle cherchait seulement sa baguette. Lavande ne put retenir un minuscule sourire de fierté en voyant que son amie avait autant progressé qu’elle était capable de tenir tête à son frère aîné ! De plus, ce sourire s’agrandit lorsqu’elle vit la main gauche de son amie refermée sur le fragment de miroir, elle avait réussi !

Si seulement les choses n’avaient pas dégénéré à ce moment-là ! Brusquement, sans que les deux adolescentes ne comprennent ce qui se passe, alors que Lynn posa une question sur la suite des événements, le jeune homme lui lança un Endoloris direct. Cette fois-ci s’en fut trop pour Lavande, elle ne put retenir un cri de terreur :

-Lynn !

Elle vit le corps de son amie se tordre en même temps que la puissance du sort la traversait de part en part, l’obligeant à lâcher sa baguette. Mais heureusement, Torin ne prolongea pas la torture, il jeta la baguette de Lynn au loin et se retourna vers Lavande, sa propre baguette toujours dirigée vers elle pour lui intimer l’ordre silencieux de ne rien tenter. La Lionne n’eut pas à se faire prier, elle était déjà suffisamment inquiète de l’état de son amie comme pour se permettre d’empirer les choses. Elle se contenta d’observer les faits et gestes de Torin, retenant presque sa respiration de peur de voir la rage du garçon se retourner contre elle. Il prit alors le miroir dans ses mains et se mira dedans. Le cerveau en pause de la Griffonne se remit alors en marche en une fraction de seconde, leur plan avait fonctionné, il fallait qu’elle prononce la phrase pour prévenir Maugrey car elle n’aurait plus d’autre chance ! Elle ouvrit alors la bouche mais les mots restaient bloqués par la peur dans sa gorge. Elle commença alors à paniquer, si elle laissait passer cette occasion, elle pouvait dire au revoir à la vie ou du moins à celle de Lynn. Elle se reprit alors et réussit finalement à crier la phrase fatidique :

-Petit papillon appelle prince charmant je répète petit papillon appelle prince charmant, vilain pas bo en vue Des ennuis sors-moi ! Maintenant !

Le regard de Torin se fixa alors brusquement sur elle, mais le sentiment qu’elle ressentait n’était pas celui de la peur mais de la honte ! Oui vous avez très bien entendu, elle avait honte de ce qu’elle venait de dire ! Non mais franchement Maugrey aurait pu trouver quelque chose de plus poétique et moins terre à terre non ? C’était vraiment pathétique comme phrase « Des ennuis sors-moi ! Maintenant ! » ! Et oui alors qu’elle était peut-être sur le point de mourir, la jeune fille pensait à ce genre de frivolités, mais comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne une cruche en puissance ! Seulement la voix de Torin la ramena sur Terre de nouveau :

Citation :

« Alors c'était donc ça. La personne que l'on veut voir, hein? Qui que tu fasse venir, il sera trop tard quand il arrivera... »

Il s’approcha alors doucement vers elle, comme s’il savourait à l’avance un plaisir particulièrement intense et Lavande sentit une peur panique l’envahir, elle n’aimait pas mais alors pas du tout cette attitude. Et la suite des événements lui donna raison. Elle se sentit soudain soulevée de terre par une force invisible qui lui enserrait la gorge et l’empêchait de faire un seul mouvement pour se dépêtrer. L’air commença peu à peu à lui manquer et elle sentit le sang affluer à grands flots vers son visage, puis la main invisible fut remplacée par une main réelle, froide et cruelle, celle de Torin. Le contact de la main du Mangemort avec la peau fragile de son coup lui fit craindre le pire, surtout que le jeune homme avait également pointé sa baguette sur son visage. Seulement, il ne tenta pas de la défigurer, il se contenta juste de soulever une des mèches de l’adolescente et au moment de la reposer derrière l’oreille de cette dernière, sa baguette se transforma an lame et coupa net les beaux cheveux. [HJ]Comme dans mon vava, la fille a une mèche plus courte que les autres :sifle:

Au même moment une lueur de démence apparut dans le regard de Torin et Lavande l’aperçut sans nul doute. Elle se sentait sur le point de défaillir quand elle entendit l’homme prononcer cette phrase :

Citation :

« Quel adorable visage... Fait moi un sourire. »

Comme si elle était en condition de sourire ! Un psychopathe essayait de l’étouffer, il avait déjà usé d’un Sortilège Impardonnable et avait l’air encore plus fou qu’à ce moment-là et maintenant, il lui demandait de sourire, comme s’il s’agissait de la plus simple des actions. A ce moment précis, la Gryffondor avait plutôt envie de pleurer que de sourire, mais elle se l’interdit à elle-même, il était hors de question de donner ce plaisir à Torin. Elle tiendrait bon et ferait honneur à ses parents, ses amis et à la réputation de sa Maison. D’ailleurs alors qu’elle prenait cette décision, Torin la lâcha et elle se retrouva prostrée au sol. Elle crut que c’était fini et que Torin avait juste voulu lui faire peur mais elle se trompait lourdement !

L’aîné des Bower lui plaqua alors la tête contre le sol et tout en reposant sa main sur sa gorge et en serrant, il posa sa lame sur la joue de Lavande. Il semblait attendre quelque chose mais Lavande n’était plus en état de comprendre quoi, elle luttait de toutes ses forces pour retenir les larmes qui se pressaient aux coins de ses yeux et elle respirait de plus en plus mal. La suite fut encore pire, Torin tira sur ses lèvres de façon à la forcer à sourire mais sans lui trancher les commissures des lèvres. La Gryffondor comprit enfin son intention et elle lança un regard de pure terreur à Torin, regard déjà à demi brouillé par les larmes qui se battaient pour sortir : il voulait lui faire le sourire de l’ange ! Elle avait appris l’existence de cette pratique dans un livre d’Histoire de la Magie lors de sa deuxième année, les gobelins l’utilisaient comme signature sur leurs victimes lors de leur guerre contre les sorciers. Il fallait couper les commissures des lèvres des victimes puis les frapper pour les forcer à crier et ainsi le tissu de chair se déchirait dans une douleur atroce. Lavande n’en put plus, elle rompit alors la dernière barrière qu’elle avait imposé à ses yeux, ceux-ci lâchèrent alors leur barrage et un flot de larmes coula sur les joues de la jeune fille. Elle sentit ensuite qu’elle pouvait respirer normalement et la surprise arrêta net ses larmes mais lorsqu’elle vit la main de Torin levée au-dessus de sa cage thoracique, elle sut que sa dernière heure était venue. Complètement paniquée, elle ferma les yeux et poussant un gémissement de terreur à l’état pur, elle attendit que le coup fatal lui soit porté en essayant de penser à ses parents pour se réconforter un minimum. Et dire qu’elle ne pourrait jamais les rendre heureux en ayant ses BUSEs ! Si elle avait su ce qui allait se passer, elle les aurait embrassé le matin même et leur aurait dit à quel point elle les aimait, la vie est toujours trop courte pour faire tout ce qu’on veut !

Endoloris !

Lynn poussa un cri et s'effondra sur le sol, son corps secoué de spasmes douloureux. Heureusement pour elle, le sort ne dura qu'une poignée de secondes. Torin en avait profité pour récupérer sa baguette et la jeta dans le lac sans plus de cérémonie.
Lavande poussa un cri et Lynn leva les yeux sur elle, lui faisant ainsi comprendre qu'elle allait bien. Elle avait été surprise par le sort, mais il avait duré si peu de temps qu'elle n'avait pas vraiment eu le temps de souffrir... en tout cas... la douleur n'avait rien à voir avec celle qu'elle avait ressentie lorsqu'il avait utilisé le sort contre elle la première fois.... Elle était si jeune à l'époque...

Agenouillée sur le sol, une main sur la poitrine, le souffle court, Lynn regarda son frère examiner le miroir. Lavande en profita pour dire la phrase rituelle, reveillant ainsi la colère du Mangemort. Mais c'était leur seule chance... elle n'avait pas eu le choix...

Il brisa le miroir, avant de reporter son attention sur Lavande. Impuissante, Lynn ne put que constater qu'il avait immobilisée la quatrième année, comme il l'avait déjà fait si souvent avec elle. Une main invisible souleva la jeune fille du sol avant d'être remplacée par la main pâle de leur agresseur.

- Torin... murmura Lynn inquiète.

Mais il ne fit même pas attention à elle, trop occupé à jouer avec son amie. Elle vit la lame briller et découper une mèche de cheveux.
Puis il laissa retomber la jeune fille surle sol et l'immbolisa pour venir faire glisser sa lame sur ses joues. Lorsqu'il lui ordonna de faire un sourire, Lynn comprit avec horreur de quoi il s'agissait... ce qu'il allait faire....

Elle se souvenait trop de cet article de journal qu'il lui avait envoyé au cours de l'année.... un enseignant de l'UMA avait été tué, et son agresseur avait prit un malin plaisir à le dévisager de la même façon avant de l'achever....
"Qui sera le prochain...?" Voilà ce que Torin avait écrit sur la page du journal... et elle avait compris... elle avait essayé de se convaincre que cela ne voulait rien dire, que ca n'avait aucun rapport avec elle.... mais il y avait eu Kael... et maintenant Lavande.... Pourquoi ne pouvait-elle pas vivre en paix...?

- Torin !

Lavande sembla comprendre elle aussi et elle éclata en sanglots. Lynn secoua la tête. Elle voulu se redresser, faire quelque chose mais il lui jeta un regard sans appel. Elle sentit les larmes de peur lui brûler les yeux et supplia:

- Ne fais pas ça... je t'en prie ! Je ferai tout ce que tu voudras... je retournerai au manoir... je... ferai n'importe quoi mais ne fais pas ça.... ne lui fais pas de mal...je t'en supplie, Torin....

C'était là son point faible et il l'avait compris. Peu importe ce qu'il pouvait lui faire, elle ne céderait pas, elle avait déjà trop subit... En revanche... s'en prendre à Aïlin ou à ses amis était le meilleur moyen de la faire craquer.... Lavande avait été si gentille avec elle, elle ne méritait pas ça... personne ne méritait ça !

- TORIN, NON !

Mais au moment même ou elle ferma les yeux pour ne pas voir l'horrible spectacle de son frère défigurant son amie, un miracle arriva.

Lynn tourna les yeux vers lui, louant Merlin et les cieux. Maugrey était là...

Elle jeta un regard à Torin qui s'était déjà détourné de Lavande et attendit qu'il se relève pour la rejoindre.

Et elle attendit, avec anxieté... jetant des regards desesperés vers le lac... si seulement elle avait sa baguette....

"Grmf..."

Quel imbécile, ce type... Maugrey, au Chaudron Baveur, s'était arrêté quelques instants au bar pour poser deux-trois questions à Tom, le vieux mec qui tenait le pub... Une tombe aurait été plus bavarde... Lord Voldemort était de retour, du coup, même si personne n'y croyait, tout le monde préférait garder le silence... Ne gardant de sa visite qu'une chose : Tom est un imbécile, Fol Oeil passa dans la cour extérieure et tapota de sa baguette les briques du mur, qui s'ouvrit devant lui. Et le Chemin de Traverse apparut.

"Grmf..."

La foule... Trop de monde... Les gens n'ont donc rien à faire d'autre, pendant les vacances, que de venir faire les boutiques ? Boîtant sur le pavé, appuyé sur sa canne, l'ancien Auror, dont l'oeil pivotait en tous sens, reniflait alors qu'il s'approchait de l'entrée d'un endroit particulier... L'Allée des Embrumes... En cette période, y avait-il meilleur endroit pour retrouver des Mangemorts ? Certes, certains n'étaient pas si bêtes, mais d'autres étaient aussi creux des fioles vides... Après avoir vérifié qu'il n'était ni suivi, ni observé, Maugrey s'engouffra dans l'ombre de l'Allée... Deux trois passants, l'air inquiet en voyant qui ils croisaient, mais pas de types louches...

"Grmf..."

L'ex-prof de DCFM s'arrêta devant une boutique... Il y avait en vitrine une espèce de miroir... Soudain, dans sa poche, quelque chose qui vibre, légèrement...

"Par Merlin..." grogna-t-il, alors que son oeil magique s'arrêta, fixant la poche intérieure de son manteau...

Il l'en retira, d'une main noueuse et couverte de cicatrices... Un regard sombre... Puis plus rien... Pas bon signe... Sans regret, Maugrey abandonna le calme de l'Allée des Embrumes, déserte, pour rejoindre un lieu plus ensoleillé mais ô combien plus animé...

Sortant sa baguette, il transplana. Un "crac" sonore retentit alors dans le dos de Torin. Celui-ci était penché sur une fille... Brown... Et à côté se trouvait Bower... Exactement ce dont lui avait parlé le Préfet de Poufsouffle, Gammach... L'histoire était compliquée, en tout cas d'après les explications du jeune garçon...

"Expelliarmus !" rugit alors l'ancien Auror, en pointant sa baguette sur le Mangemort.

Son oeil bleu électrique restait fixé sur l'aîné des Bower, tandis que l'oeil normal, plein de détermination, détaillait de la tête aux pieds ce détestable individu... Il torturait sa soeur, sa mère, il avait fait subir à un ami de sa soeur les pires souffrances... Et si jamais il osait résister, Maugrey n'aurait aucun scrupule, aucune hésitation à user des mêmes moyens...

[HJ: ]

Le jeune mangemort ignora totalement les supplications de Lynn. Il était trop tard. Il y a un an, elle avait eu le choix. Rentrer ou subir les conséquences. Elle avait voulu jouer, elle était en train de subir une lamentable défaite. Elle aurait bientôt tout le temps de réfléchir une fois rentrée au manoir. La décision de Torin était sans appel, il allait défigurer cette pauvre fille et ensuite... Peut-être qu'il l'épargnerait si Lynn se laissait ramener sans cérémonies. Bien entendu, il prendrait auparavant le soin d'effacer la mémoire de Lavande pour qu'elle ne se souvienne pas de l'identité de son agresseur. Simplement une attaque criminelle, dirait le Ministère, maintenant le fait que Lord Voldemort ne soit pas de retour. Et ainsi continuerait le petit manège jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour avoir une chance de sauver le gouvernement magique...
Il ne mainfesta donc aucune émotion lorsque Lynn lui dit qu'elle allait rentrer. D'abord il terminait son oeuvre, ensuite il la ramenait. Pour le moment, ce visage cloué au sol le fascinait. La pauvre demoiselle avait lutté contre les larmes, cela se voyait, mais elle n'avait pas résisté, elle pleurait. Elle était comme tous ces autres idiots se croyant forts et courageux, mais en réalité si faibles, peureux. Tout ce qui pouvait bien être dit sur Gryffondor n'était que mensonge et l'ancien Serpentard le constatait chaque fois avec plus d'enthousiasme. Il en était de même pour Poufsouffle, soit disant fidèles jusqu'à leur dernier souffle, hein? Pas si sûr... Mais peu importe, ses yeux plongèrent dans ceux de Lavande, maintenant trempés.

« Pleures, oui, c'est ça. Car bientôt tu souriras. »

Son poing plongea, en même temps que la lame. C'est à ce moment là que dans le silence de ce bien étrange rituel survint un bruit. Torin s'y était attendu, il s'y connaissait assez en objets magiques pour avoir comprit à quoi servait le miroir, surtout lorsque lavande avait prononcé cette phrase, demandant à être tirée de ses ennuis. Il n'était pas sans ignorer qu'il avait brisé le miroir trop tard et que, de ce fait, quelqu'un serait bientôt là. Mais il avait pensé avoir asser de temps pour faire payer à miss Brown cet effront. Grave erreur.
C'était donc le son caractéristique d'un transplanage qui le figea dans son action. Son poing avait tout de même percuté la cage thoracique de sa victime. Puis il se retourna vivement, manquant au passage de trancher le menton de Lavande. Il ne preta aucune attention à Lynn, trop préssé de découvrir qui ces garces avaient-elles appelé. Et là... Alors qu'il se serait attendu à voir débarquer Mr ou Mrs Brown, ce fut un tout autre personnage qu'il découvrit. Le fameux Alastor Maugrey Fol Oeil, connu pour le nombre de sorciers envoyés à Azkaban, beaucoup de mangemorts. Il avait certes payé le prix cher entre ses nombreuses cicatrices de guerre, la partie manquante de son nez, un oeil magique pour remplacer celui ayant disparu, sa jambe de bois. Une chose était sure, ce n'était plus Barty Jr Croupton ayant consommé du polynectar. Non, il s'agissait du vrai Maugrey, un homme dont la réputation n'était plus à faire.

La rage et l'indécision se mêlerent dans l'esprit du jeune mangemort. Il avait sous-estimé les recours des deux gamines, il avait maintenant affaire à un chasseur de mages noirs aguerri. Et lui, qu'était-il? Un jeune mangemort n'ayant pas encore connu la guerre, n'ayant qu'une fois effectué un vrai combat, mais contre un sorcier médiocre. Il était si près du but, Lynn était là, il pouvait transplaner avec elle mais le vieil auror ne le laisserait pas faire. Pouvait-il avoir l'arrogance de se croire à la hauteur d'un tel combat? Fol Oeil en avait probablement expédié des plus expérimentés que lui. Mais il ne pouvait pas se résoudre à abandonner aussi facilement. Il fallait qu'il trouve un moyen.
L'auror ne lui en laissa pas le temps. Sa baguette pointée vers Torin, ce dernier vit les lèvres déformées commencer à se mouvoir. Le réflèxe fut automatique. La baguette du jeune homme n'avait plus de lame, ayant repris sa forme d'origine. Il la pointa à son tour vers son adversaire en se relevant rapidement. Puis il utilisa le sort le plus basique de défense. Pathétique, mais il n'avait pas l'habitude, et l'éfficacité de ce sort n'avait jamais été remise en question.

« Protego! »

Sa baguette fendit l'air de bas en haut, dessinant un bouclier lumineux. L'expelliarmus, lui aussi sort de défense basique, fut absorbé par le protego. Mais quelque chose disait à Torin que ce n'était que le commencement, et que Maugrey devait en connaître bien plus qu'il ne voulait bien laisser paraître. Le temps pressait. Aussitôt le protego en action, le jeune mangement devait penser à une contre-attaque. Il ne devait pas laisser une seconde de répis à l'auror, sinon c'était la garantie d'un allé simple pour Azkaban. Les idées se bousculaient dans sa tête. Sous son masque de mangemort, un rictus s'était déssiné sur son visage, la tension plus que palpable, les lèvres retroussées. Il n'aurait pas le temps de prendre les filles en otage. Alors il se recula de quelques pas pour avoir une liberté de mouvement suffisante à esquiver. Enfin, il se mit en position de combat.
Mais la raison lui revint. Il ne pouvait décemment pas prendre ce risque, bien que de pouvoir lancer dans les cieux un morsmordre aurait été la plus grande de toutes les satisfactions. Mais mieux vallait ne pas y songer. La priorité était de se sortir de cette situation à l'issue incertaine. Transplaner prendrait plus de temps qu'il n'en faudrait à Maugrey pour l'immobiliser. Alors dans ce cas-là, comment pouvait-il faire? Son coeur battait à tout rompre, l'adrénalyne montant à grosses doses dans ses veines.

Le temps semblait se figer, alors qu'en réalité ne s'étaient écoulé qu'une poignée de minces secondes depuis son protego. Tenter un avada kedavra aurait été trop dangereux, le nombre de syllabes de ce sort étant trop conséquent. Lui vint alors l'idée du sort qui le sauverait. Cela impliquait certes d'admettre un échec, mais il ne s'en relèverait que plus fort. Il visa donc Maugrey en effectuant un mouvement agressif.

« Incendio! Nous nous reverrons Lynn! »

Ce sort pouvait paraître basique, mais lorsqu'il était maitrisé, après plusieurs années de pratique, ce n'était plus quelques petites flammeches mais un souffle de dragon qu'envoyait la baguette. Torin savait que cela ne durerait pas, l'auror étant assez compétant pour y mettre fin rapidement. Mais cela lui avait tout de même laissé le temps d'adresser quelques mots à sa soeur, sans quitter des yeux son adversaire. Et, alors que les flammes cessaient, le jeune mangemort transplana...
Il ne pourrait plus revenir ici, la ferme des Brown serait surveillée et peut-être même protégée contre le transplanage. Un an d'efforts réduits en poussière. D'énormes risque pris pour rien. Une défaite cuisante et ce sans aucune autre compensation qu'avoir dolorisé sa soeur... Et lui avoir fait comprendre que ses amis n'étaient pas à l'abris, qu'il n'aurait aucun scrupule. Tout n'était peut-être pas aussi perdu que ça. Lynn allait au moins réfléchir, esperons-le. Mais Torin, lui, il allait être sans doutes paralysé un certain temps. Il ne devrait plus se faire remarquer et à tous prix éviter Maugrey. Quant à la fille Brown, pouvait-on encore esperer qu'elle soit aussi silencieuse que Lynn?

Tout se passa ensuite tellement vite que Lynn resta immobile à fixer Maugrey et son frère, jetant parfois quelques regard inquiets à Lavande qui semblait au bord de la défaillance.

L'ancien auror lança un sort de désarmement à Torin qui l'évita et recula de quelques pas pour faire face à son agresseur.

Lynn était consciente que Maugrey avait bien plus d'experience que son mangemort de frère et elle savait qu'il ne l'ignorait pas non plus. Malgré tous ses défaut, il était raisonnable et elle devinait à travers le masque qu'il devait calculer ses chances à toutes vitesses, pensant le pour et le contre le plus rapidement possible pour savoir si oui ou non cela valait la peine de risquer sa vie....

Priant mentalement pour qu'il s'en aille, Lynn s'agenouilla auprès de Lavande qui suffoquait. Le coup de poing que lui avait tout de même donné Torin semblait lui avoir coupé le souffle.

Elle sursauta alors lorsque son frère lança un sort de flamme impressionnant. Un véritable souffle de dragon fonça sur Maugrey. La proximité du jet de feu donna à Lynn l'impression d'être au coeur d'un volcan. Torin s'adressa à elle avant de disparaitre tandis que Lavande s'effondrait dans les bras de la petite rouge et or.

- Lavande ! Lavande ! Appela Lynn, inquiète.

Elle regarda dans le lac ou se trouvait toujours sa baguette et attrapa celle de Lavande:

- Accio Baguette !

Le bout de bois sortit de l'eau à une vitesse fulgurante. Lynn l'empoigna et la pointa sur son amie, cherchant quel sortilège pourrait aider la jeune fille.

Elle jeta un regard vers Maugrey pour voir comment il avait évité le souffle de dragon et retourna son attention sur Lavande:

- Lavande... tu m'entends ? Est-ce que ca va ?

Il valait sûrement mieux qu'elle la ramène à l'interieur:

- Locomotor Lavande !

Doucement le corps de la jeune fille s'eleva et Lynn l'emmena avec précaution à l'interieur, l'allongeant sur le canapé en faisant bien attention à ce qu'elle ne se cogne pas.

Alors que la brunette reprenait peu à peu conscience, un hibou arriva alors et se posa sur le bras du canapé, près de Lynn qui le dévisagea, surprise.

- Qu'est-ce que....?

Elle prit l'enveloppe qui lui était adressée et elle pâlit encore davantage si c'était possible en lisant le contenu:

Chere Miss Bower,

Nous avons été informé qu'un sortilège d'attraction ainsi qu'un sortilège de déplacement ont été utilisé sur votre lieu de vacance cet après-midi à quinze heure trente-sept.

Comme vous le savez, les sorciers de premier cycle ne sont pas autorisés à jeter des sorts en dehors des periodes scolaires et toute récidive dans l'utilisation de tels sortilèges pourrait entraîner votre expulsion de ladite école (décret sur la Restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cyle, article 1875, aliné C)

En vous souhaitant d'agréables vacances, nous vous prions de croire, chere Miss Bower, en l'assurance de nos sentiments distingués.
Mafalda Hopkrik
Service des Usages abusifs de la Magie
Ministère de la Magie

PS: Transmettez mes amitiés à votre père.

Lynn jeta un regard à Maugrey qui venait à son tour d'entrer dans la pièce et soupira avant de se laisser tomber dans le fauteuil le plus proche, l'estomac et la gorge noués.

N'arrivant pas à formuler des pensées cohérentes, elle se contenta de regarda Lavande qui reprenait ses esprits.

Elle laissa tomber la lettre sur le sol et alla alors s'agenouiller près de son amie, en pleurs et murmura:
-Je suis désolée.... je suis désolée..... pardon.... je suis tellement désolée...

Avant d'enfouir son visage dans ses mains.

Elle n'arrivait pas à croire ce qui venait de se passer... ce qui avait faillit arriver à Lavande à cause d'elle....

Elle sentait le regard de Maugrey sur elle, mais incapable de relever la tête, de croiser leur regard, elle resta là à sangloter, tel le fléau qu'elle était...

Tout alla très vite... Torin s'était redressé après avoir pris le temps de blesser Lavande. Le sortilège de désarmement fut bloqué par le Mangemort. Mais à travers les fentes du masque, Maugrey sentit l'hésitation. Le vieil Auror portait sur ses traits le poids de l'expérience, des combats passés, peu auraient osé rester pour le défier... La jeune Bower avait récupéré la baguette de son amie et s'était penchée sur elle... L'intrus, qui avait rapidement réfléchi, choisit de s'enfuir. Et il fit diversion en lançant un presque impressionnant sortilège Incendio, puissant. Maugrey leva sa baguette et un immense mur d'eau se forma pour contrer l'attaque...

Lorsque les deux éléments entrèrent en contact, un bruit assourdissant résonna tandis qu'un nuage de vapeur apparaissait et s'élevait... Lorsque la visibilité revint à son optimum, Torin était parti. Il était parti sans oublier de lancer une dernière menace à sa soeur. C'était quelque chose que Fol Oeil avait toujours détesté chez ce genre d'individus. En plus de s'acharner sur des innocents, les Mangemorts n'avaient aucun scrupules à s'en prendre à l'entourage, uniquement par plaisir... La détermination dans l'oeil normal de Maugrey demeura encore quelques instants, alors qu'il restait immobile...

"Grmf... Lâche..." maugréa-t-il pour lui-même...

Lâche... S'en prendre à plus faible que soit et filer dès que quelqu'un de plus puissant arrivait... La caractéristique des Serpentards, qui se retrouvait chez les Mangemorts également... L'Auror avait suivi de son oeil magique le déplacement de Lynn qui avait emmené Lavande à l'intérieur... A son tour, il suivit le mouvement. Un hibou était entré aussi... Le Ministère... Quelle misère...

Alastor pénétra à son tour dans la pièce, son oeil bleu électrique fixé sur Lynn, alors que l'oeil normal visitait le lieu. Puis chaque oeil échangea son rôle avec l'autre, l'oeil magique se mit à visiter le reste de la maison. De main noueuse et couverte de cicatrice, l'Auror prit la lettre. Il la parcourut rapidement et déposa le bout de sa baguette sur un coin du parchemin. Qui se consuma en un éclair.

"T'occupe pas de ça..." grogna-t-il.

Puis il s'approcha de Lavande... Il pointa sa baguette sur la blessure, qui lentement se referma.

"C'est pas grave, elle va se remettre... Faut juste qu'elle se repose..."

Puis il fit apparaître une chaise, chassa le hibou et s'assit, avant de poser les deux yeux sur Lynn.

"Qu'est-ce qu'il veut exactement ?"

La question était directe, et il attendait une réponse claire. Gammach n'avait pas été précis, et Maugrey préférait savoir pourquoi il était intervenu aujourd'hui.

Un bruissement d’ailes, elle entendait un bruissement d’ailes qui se rapprochait de plus en plus. Autour d’elle, c’était le noir le plus complet, il n’y avait que ce bruit auquel elle pouvait se raccrocher pour tenter de sortir de cette obscurité désespérante. Elle s’y accrocha donc comme à une bouée de sauvetage dans la mer déchaînée et, petit à petit, tenta de s’en rapprocher. Oui c’était ça, le bruit se faisait de plus en plus fort, puis soudain d’autres bruits parvinrent à ses oreilles, le froissement d’une lettre que l’on déplie, des pas et puis finalement une voix grave, une voix qu’elle connaissait, celle de son ex-professeur : l’ex-Auror Maugrey. C’était le coup de pouce qu’il lui fallait pour réussir à s’extirper des griffes de son inconscience, Lavande ouvrit donc brusquement les yeux.

Passer de l’obscurité la plus totale à la lumière du jour lui fit mal aux yeux et elle dut cligner plusieurs fois les paupières avant que ses pupilles ne s’habituent au nouvel éclairage. Une fois que cela fut fait, elle jeta un regard panoramique pour tenter de situer l’endroit où elle se trouvait, il ne lui fallut pas plus de vingt secondes pour reconnaître le salon de la ferme familiale qu’elle connaissait si bien. Alors qu’elle tentait de comprendre comment elle avait pu atterrir là, elle vit une feuille de papier se consumer par l’effet d’un sort lancé par Maugrey, puis ce dernier se rapprocha d’elle et pointa sa baguette sur sa poitrine. Alors que sa blessure se refermait, les évènements récents revinrent à la mémoire de l’adolescente : Lynn et elle tranquillement en train de discuter de leur hypothétique avenir, puis l’apparition de Torin, le Doloris, le regard de dément, l’étouffement, le coup porté à la trachée, le combat entre l’ex-Auror et le jeune Mangemort et puis plus rien ! Que s’était-il passé ensuite ? Cela faisait-il longtemps que Torin était parti ? Vu que Maugrey était encore là, sûrement pas.

Ses questions restèrent sans réponse car soudain Lynn s’effondra en pleurs et se confondit en excuses. Lavande oublia alors immédiatement la peur qu’elle avait eu et les souffrances qu’elle avait endurés pour se relever péniblement -car malgré le fait que sa blessure soit guérie, elle avait encore un peu mal- et passer un bras autour de son amie pour la consoler.

-Là, là Lynn ma belle. C’est sûrement pas de ta faute, c’est lui le monstre.

Puis Maugrey posa une question des plus directes à Lynn, il voulait savoir ce que voulait Torin. Lavande sentait le corps de Lynn trembler sous les sanglots dans ses bras, elle décida donc de commencer, laissant ainsi le temps à son amie de se calmer. Elle expliqua donc ce qu’elle savait de l’histoire, tout en continuant à bercer tendrement son amie :

-Ce qu’il veut, ça me parait évident ! Ramener Lynn chez eux pour lui faire subir milles tortures comme il le déjà fait avec leur pauvre mère. Il est comme leur père et Ultan, un sadique qui se repaît de la souffrance des autres, même s’ils font partie de leur propre famille.

La colère et l’amertume contenues dans ses paroles lui faisaient du bien, cela lui permettait d’évacuer le stress accumulé lorsque Torin la tenait entre ses mains. Elle savait qu’elle n’oublierait jamais ce qu’il lui avait fait subir et elle le haïssait comme elle n’avait jamais personne, surtout que maintenant elle savait ce qu’avait enduré Lynn pendant tant d’années ! Elle termina ensuite par dire :

-Lynn tu es la personne la plus courageuse que je connaisse, supporter tout ça depuis ta naissance, je n’aurais jamais eu la force de le faire, alors arrête de pleurer, je suis on ne peut plus fière d’être ton amie et même si j’ai eu la peur de ma vie et que je continuerais d’avoir toujours aussi peur de ton frère, je promets de te protéger aussi longtemps que je le pourrais et par tous les moyens à ma portée !

Elle serra ensuite encore plus fort son amie et lui murmura à l’oreille :

-Je crois que maintenant c’est le moment de tout raconter à un adulte, non ? En tout cas moi je suis là, je soutiens et je te soutiendrais toujours.

Maugrey réduisit la lettre en cendre sous les yeux de Lynn, lui ordonnant de ne pas s'en occuper.

Alors que Lavande se reveillait, la jeune fille se precipita à ses côtés avec inquiétude mais l'ex auror soigna sa plaie d'un coup de baguette.

Lynn éclata en sanglots et la prit dans ses bras, pleurant sur son épaule en continuant à s'excuser pendant plusieurs minutes.

Les paroles réconfortantes de son aînée l'aidèrent à aller un peu mieux mais déjà Maugrey demandait des explications.

Lynn leva les yeux vers lui et ouvrit la bouche pour répondre mais son amie s'en chargea à sa place, avec colère.

Son ancien professeur la fixait en silence, semblant attendre une confirmation ou un complètement d'information.

- C'est moi qu'il veut... Aquiesça-t-elle, la voix tremblante. Il veut que je retourne au Manoir.... Je...

Lavande lui murmura quelque chose et Lynn lui sourit tristement. Elle avait raison. Il fallait qu'elle le dise...

Elle se releva et regarda le vieil homme:

- Mon père est un mangemort haut placé au ministère, mon frère ainé en est un également. Ils... me battent depuis... des années... Alors... quand je suis entrée à Poudlard... je me suis enfuie ! Je n'y suis plus jamais retournée.... Ils considèrent que je suis... dangereuse... si je suis en liberté...

Elle soupira, luttant contre les larmes qui menaçaient de la submerger à nouveau et passa une main dans ses cheveux:

- Vous ne pouvez rien faire pour moi.... Il n'y a rien à faire... Aïlin est encore là bas et il... il va payer pour moi... ils vont lui faire du mal...

Elle se laissa tomber dans un fauteuil et se prit la tête entre les mains.

*Aïlin.... *

- Je ne sais plus quoi faire.... Ils détruisent tout... ils font du mal à toutes les personnes que j'aime... Si je persiste à leur résister... je ne sais pas ce qu'ils feront....

La réponse à la question, elle ne vint pas de Lynn. Non, ce fut sa camarade, résidente des lieux, celle qui hébergeait son amie, qui répondit. L'oeil magique de Maugrey avait pivoté vers elle alors que le normal n'avait pas quitté la jeune fille qui faisait la garde-malade... Le ton employé aurait révolté n'importe qui, Lavande n'étant qu'une fille de quinze ans face à un adulte...

Des souffrances, des sadiques... En bref, cela était logique et s'emboîtait parfaitement... Maugrey se grattait le menton avec un de ses doigts noueux tout en écoutant... Les révélations suivantes furent bien plus intéressantes... Lynn... Lynn... Bower, c'était ça... Y avait-il un Bower au Ministère ? Oui... Mais l'ex-Auror n'arrivait pas retrouver le prénom... Donc, le fiston avait suivi le même chemin...

L'attitude de la plus jeune des deux filles de Gryffondor aurait pu être compréhensible, mais pas par Maugrey... Baisser ainsi les bras, abandonner, c'était une attitude de Serpentard... Et ça, ça n'était pas acceptable...

"Je garde les infos... Ne parle de ça à personne, je vais voir c'que je peux faire..." grogna Fol Oeil.

Il se leva, repoussa la chaise et reprit :

"J'ai ça..." -il sortit d'une poche de sa cape un miroir, le même que celui qui avait été brisé par Torin, et le posa sur la table- "Maintenant qu'il sait que je peux débarquer, il va pas recommencer, c'est un lâche... Mais on sait jamais... Donc, si vous avez besoin, faites-moi signe..."

Il rangea sa baguette, sortit, et un craquement caractéristique du transplanage retentit.