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 Une seconde chance ? [Apollon]
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  • Rachel Adamson
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    Rachel Adamson
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MessageSujet: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyJeu 27 Fév - 0:08:31

Samedi matin… Soit, le lendemain du moment t où tout avait basculé. Rachel grogna légèrement et rabattit la couette par-dessus sa tête afin d'échapper à la pernicieuse lumière du jour qui tentait de s'infiltrer entre ses paupières encore ensommeillées. D'habitude, pourtant, elle n'oubliait jamais de tirer les rideaux de sa chambre en se couchant, sachant très bien qu'un simple rai de lumière suffisait à la réveiller de manière bien trop matinale. Elle pesta silencieusement contre elle-même mais garda tout de même la tête profondément enfoncée dans l'oreille moelleux. Elle n'avait jamais vraiment été du matin, mais là, c'était différent. Elle ressentait une sorte de douce léthargie, comme si tout son corps était délicieusement engourdi. Pour rien au monde elle n'aurait quitté le cocon chaud et confortable dans lequel elle s'était réveillée.
Pour rien au monde ? Rien n'était moins sûr ! Lorsqu'elle tâtonna à l'aveuglette pour trouver la bouteille d'eau qu'elle gardait toujours sur sa table de chevet et que sa main ne rencontra que du vide, elle comprit que quelque chose ne tournait pas rond. D'abord la lumière dans la chambre puis maintenant ça ? Etait-il possible que ce réveil impromptu l'est suffisamment désorienté pour qu'elle se trompe de côté du lit ? Remarquez, ça n'aurait pas été la première fois… Elle s'étira comme un chat, se dépêtra des draps, les yeux toujours fermés pour éviter l'agression lumineuse et roula doucement sur le côté. Jusqu'à se retrouver blottie contre… Un corps ?
Putain ! En une seconde, toute la soirée de la veille revint en mémoire de la jeune blonde, qui, pour le coup, se retrouva totalement réveillée. Le diner, le concert, le retour chez Apollon et… Et… Par Merlin ! Elle avait… Il avait… Ils avaient… Rougissant jusqu'aux oreilles, la jeune femme se jeta pratiquement hors du lit, sous le choc, embarquant la couette avec elle. Avant de se rendre compte de la nudité de son meilleur ami. Détournant le regard comme une adolescente prise en faute, elle lui relança la couverture. Pour finir par se rendre compte qu'elle était nue elle aussi. Mortifiée, elle replongea dans le lit pour se couvrir de la couette et préserver le peu de dignité qui lui restait, sous le regard mi endormi mi hébété du batteur des Flèches.


« Comment j'ai pu être aussi stupide… » marmonna Rachel en se frappant le front d'une main, repensant à la façon dont s'était déroulé ce fameux matin, quand elle s'était réveillée chez son meilleur ami. « Un "bonjour, bien dormi ?" ça aurait été trop demandé hein ! »

Comme si se conduire comme la dernière des folles furieuses n'avait pas été suffisant, elle avait fini par réunir avec empressement l'intégralité de ses affaires pour aller s'enfermer dans la salle de bain. Toutefois, l'eau chaude, puis froide, ne lui avait été d'aucun secours. La proximité de son meilleur ami, nu dans son lit, dans les draps consciencieusement froissés par la nuit qu'ils y avaient passé, l'empêchait de raisonner convenablement. Elle avait coupé l'eau d'une main presque tremblante avant de se planter devant le miroir mural recouvert de buée. Elle l'avait rageusement essuyé du plat de la main avant de se regarder fixement pendant une ou deux longues minutes, se demandant ce qui avait bien pu lui passer par la tête.
Question stupide par ailleurs, car elle savait très bien ce qui lui était passé par la tête. Ça n'était pas comme si son attirance pour le batteur était mystérieusement née au cours de la soirée de la veille ! Tout s'était enchainé tellement vite… Le repas, la musique, la proximité, ses mains, ses lèvres… Maintenant qu'elle y repensait, elle s'en voulait doublement d'avoir tout gâché. Par peur d'être rejetée, elle avait préféré battre en retraite, alors que tout se serait peut-être passé à merveille si elle avait eu le courage d'affronter la situation. Enfin, maintenant, il était de toute façon trop tard pour regretter ! Heva avait entièrement raison sur ce point : pleurnicher sur son sort ne ferait pas avancer le schmilblick. Il fallait qu'elle affronte la situation, même si l'envie de filer ventre à terre était tenace.
Ça n'était pas seulement la peur d'être repoussée qui tétanisait la joueuse de Quidditch devant la porte de son meilleur ami, c'était aussi la honte, l'embarras qu'elle ressentait quant à son comportement puéril. Elle était là, à faire les cents pas dans le couloir, n'osant ni frapper à la porte, ni faire demi-tour. A chaque fois qu'elle semblait se décider à l'une ou l'autre solution, elle finissait toujours par se raviser au dernier moment. Elle détestait voir la situation lui échapper à ce point : elle état bien incapable de prévoir ce qui allait se passer, frapper à cette porte serait pour elle comme faire le grand plongeon.

Elle se planta devant la porte, le cœur battant d'appréhension, se maudissant d'être aussi émotive. Elle se recoiffa rapidement d'un geste de la main et inspecta sa tenue, pour la dixième fois depuis qu'elle avait quitté son appartement. Au moment de partir, elle avait retiré son manteau et enlevé sa robe à la hâte, ayant plus l'impression de s'être déguisée pour l'occasion que de s'être habillée normalement. Certes, la robe qu'Heva lui avait choisi lui allait comme un gant, mais déjà qu'elle était mal à l'aise, elle n'allait pas non plus se rajouter une contrainte vestimentaire !
Elle n'était pourtant pas venue habillée comme un sac, car, futée, la capitaine des Harpies ne lui avait pas fait acheter qu'une robe, sachant surement d'avance que sa blonde d'amie se dégonflerait au dernier moment. Elle avait opté pour un jean en denim noir taille haute avec un petit chemisier blanc pour le haut. Une paire de bottines noires à petits talons pour compléter le tout. Avec cette tenue, la batteuse était plus élégante que sexy, mais, maintenant qu'elle se trouvait devant la porte de son meilleur ami, c'était le cadet de ses soucis.
Ce dernier n'allait surement pas la juger sur la tenue qu'elle portait, mais plus probablement sur la qualité des excuses qu'elle tenterait maladroitement d'invoquer. Si toutefois il ne lui claquait pas la porte au nez avant même qu'elle ai pu prononcer le moindre mot. Et à cette pensée, la jeune femme déglutit difficilement. Putain ! Elle était déjà assez tendue comme ça, si elle laissait ce genre de pensée l'envahir, elle ne trouverait jamais le courage d'aller jusqu'au bout. Il valait mieux pour tout le monde qu'elle arrête de se faire plus bête qu'elle n'était, elle connaissait Oaken depuis suffisamment longtemps pour savoir qu'il ne réagirait pas de manière disproportionnée !

« Allez ma grande, t'es pas venue jusqu'ici pour faire demi-tour… » se murmura t-elle pour se motiver en donnant trois coups sur la porte. « Apollon ? C'est Rachel… »
Elle approcha son oreille de la porte, sachant pourtant très bien que si son meilleur ami ouvrait brusquement la porte et la trouvait dans cette position, cela n'aiderait en rien ses affaires. Elle entendit du bruit, provenant vraisemblablement du salon, mais pourtant, personne ne vint ouvrir. En même temps, dans la panique et l'appréhension, Rachel avait tendance à confondre les secondes et les minutes, et à s'attendre au pire. Et si il lui faisait vraiment la tête ? Et si il la détestait au point de ne même pas vouloir lui ouvrir la porte ? Si ça se trouve, il était tellement furieux contre elle que la simple idée de se trouver face à elle le dégoutait ! Non, non et encore non ! Il était tout simplement hors de question que ça se finisse comme ça !
« Ouvre moi s'il te plait ! Je suis désolée ! Je suis vraiment, VRAIMENT, désolée ! J'aurais pas du partir comme ça, et encore moins t'éviter après, mais j'ai paniqué ! Je sais pas ce qui m'a pris, mais je regrette pas d'avoir couché avec toi, c'était génial et… et… »
Et elle se tut lorsqu'Apollon apparut à la porte, brusquement coupée dans son élan. Elle se tritura nerveusement les doigts, rougissant en se rendant compte qu'elle avait parlé vraiment très fort et que tout l'étage était à présent probablement au courant qu'ils avaient couché ensemble.
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  • Apollon Oaken
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyJeu 6 Mar - 0:42:35

« Alors, qu'est-ce que t'en dis, Apo ?
— Hm ? marmonna l'intéressé qui, manifestement, était complètement ailleurs.
— P'tain va falloir te reprendre vieux ! Ça commence à faire flipper, tu sais ?
— De quoi qui fait flipper ?
— Des jours que t'es complètement à la rue, c'est Adamson qui te met dans des états pareils ou quoi ? »
Son interlocuteur se vit renvoyer un regard noir, quand un deuxième larron s'interposa, posant une main sur l'épaule du premier.
« Arrête de l'asticoter avec ça, tu sais bien qu'il n'y a plus rien entre ces deux-là ! Briser dix ans d'amitié pour un petit coup, ça doit faire mal au cul, quand même ! ricana-t-il en jetant un regard narquois à Apollon.
— T'as vraiment envie de continuer à parler de ça et te prendre ma batte dans la gueule ?
— Oh, allez, Apo, arrête un peu de dramatiser. Tu vas la revoir, ta Rachel. C'est plus qu'une question de temps avant qu'elle revienne en courant s'excuser, fais-moi confiance. Par contre, si ça pouvait éviter de faire la Une des journaux, ce serait super. On a une réputation à préserver… !
— Sérieux, les mecs, arrêtez de me parler de Rachel, ça soule. » marmonna Apollon en se levant pour aller chercher une nouvelle bière.

Ils étaient pénibles, à la fin ! Il ne se passait pas un jour sans qu'Apollon se fasse emmerder avec cette histoire. C'était déjà loin d'être facile pour lui, et, pour la première fois de sa vie, il peinait même, quelques-fois (quand un entraînement un peu trop corsé ne l'avait pas tué) à trouver le sommeil. Quand ses frères ne s'y mettaient pas, c'était sa mère qui venait à domicile lui demander des nouvelles et le harceler de conseils qu'il n'avait pas la moindre envie de suivre. À tel point qu'il avait dû mettre sa chère maman à la porte de bon matin, il y a avait peu de temps de cela, fen lui conseillant de retourner emmerder Alcibiade à propos de son mariage, qui tardait à voir une date se fixer malgré ses fiançailles, et de lui foutre la paix. La seule personne dans l'histoire qui lui laissait un peu de paix était son père, et… Rachel. S'il était reconnaissant au premier, le silence de la deuxième, en revanche, était vraiment loin de le satisfaire.
Comme elle l'évitait à chaque fois qu'il tentait de la voir, Oaken avait fini par se faire une raison. Le meilleur conseil qu'il avait reçu venait d'Alcibiade, qui lui avait dit de prendre son mal en patience. Il avait tenté d'appliquer cette philosophie, mais le dire était plus facile que le faire. Ceux qui le connaissaient pouvaient remarquer que le nonchalant et je-m'en-foutiste batteur des Flèches d'Appleby était rongé par l'incertitude et le remord. Un fait auquel personne n'aurait imaginé être confronté un jour et qui en perturbait plus d'un.

L'ancien Gryffondor ouvrait sa bouteille d'un coup de baguette quand une voix familière imposa un silence général, après que des coups furent frappés à la porte.
« Apollon ? C'est Rachel… »
Il y eut un échange de regard général, puis des rires étouffés.
« Qu'est-ce que je disais !
— Fatalité !
— J'crois qu'on va pas être invités à s'attarder ! »
Le cœur battant, Oaken posa brutalement sa bière sur le bar et se tourna vers la porte, incertain. Et merde. Comme si c'est le bon moment… ! Putain, Rachel, tu choisis toujours ton moment ! pensa-t-il en faisant un pas vers la porte, quand, de nouveau, la voix de son amie d'enfance perça la cloison de la porte, plus forte et un brin paniquée, lui sembla-t-il. Et merde, elle parlait. Une salve de rires hilares retentit dans le salon quand Apollon se précipita à la porte au moment où Rachel avouait avoir adoré coucher avec lui, et d'un signe menaçant, Oaken leur intima le silence. L'instant d'après, il ouvrait la porte en espérant que cela empêche Rachel d'aller plus loin dans sa déclaration.

Silence. L'ombre d'un sourire passa sur les lèvres d'Oaken quand il vit les rougeurs monter aux joues d'Adamson. D'un geste lent, il s'écarta. Alors, une silhouette passa, enroulée dans sa grosse cape d'hiver, puis une deuxième et une troisième. Toute l'équipe des Flèches quitta l'appartement d'Apollon, avec un « Bonjour Rachel ! » ou un « Salut Rachel ! » trahissant mieux que n'importe quelle pique leur hilarité.
« Oublie pas l'entraînement demain, sinon Striker va te tuer une deuxième fois ! » lança le capitaine d'équipe, avant de jeter un nouveau coup d'œil amusé à Rachel puis de disparaître avec le reste des garçons dans la cage d'escaliers.

Apollon toussota, puis baissa les yeux pour ne pas laisser deviner le petit goût de revanche qu'avait son amusement au dépend de la jeune femme. Son visage, cependant, trahissait à quel point la situation l'avait distrait du poids que Rachel avait fait peser, tout ce temps, sur son cœur. Mais, beau joueur, il l'invita d'un signe de tête à rentrer.
« Je suppose qu'il vaudrait mieux que tu me dises le reste à l'intérieur, à moins que tu souhaites que le vieux sourd du premier ait de quoi se tripoter en pensant à nos exploits que tu auras raconté par le menu sur mon paillasson. »
Il referma la porte derrière Rachel et alla chercher une deuxième bière, qu'il ouvrit et tendit à la jeune femme. Ils allaient certainement en avoir besoin.
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  • Rachel Adamson
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyJeu 6 Mar - 16:02:13

La jeune blonde était dans un tel état de nerf qu'elle en avait presque sursauté lorsque son meilleur ami − même si ce terme lui paraissait de moins en moins approprié − avait finalement ouvert la porte. Alors qu'elle avait commencé ses excuses sur les chapeaux de roues, à l'instant même où elle avait croisé le regard mi-surpris, mi gêné du batteur, les mots s'étaient étranglés dans sa gorge, l'empêchant de poursuivre. Des mots lourds et remplis de sens, de contrition et de sentiments, qui l'empêchaient presque de retrouver son souffle. Impossible de les sortir, mais malheureusement pour elle, impossible également de les ravaler. Elle savait, en venant chez lui, que ça serait dur, mais elle avait largement sous-estimé à quel point elle se sentirait confuse en se retrouvant devant le fait accompli.
Toutes ses craintes, ses doutes, sa bonne volonté, son désir de bien faire, toutes les belles phrases auxquelles elle avait passé des heures à réfléchir à s'en donner mal au crâne, tous les conseils d'Heva… Tout se mettait à s'agiter sous son crâne dans un tourbillon des plus embrouillé, la laissant presque nauséeuse sur le pas de la porte, incapable de détacher son regard de celui d'Apollon, incapable également d'esquisser le moindre geste. C'était comme si tout en elle avait cessé de fonctionner correctement à la seconde même où elle l'avait vu, comme si tout se mettait à dérailler. Elle avait toujours été avare en mot, surtout lorsqu'il s'agissait de décrire ses sentiments, et même si le blond savait à quel point parler de ce qu'elle avait sur le cœur la mettait mal à l'aise, ça n'enlevait rien au fait qu'aujourd'hui, c'était à elle de faire un effort. Les grandes envolées lyriques, les phrases d'accroche qui faisaient mouche du premier coup, c'était un talent qu'elle ne possédait pas.
Et alors que Rachel pensait que la situation ne pouvait pas être pire qu'en cet instant, Merlin se fit un grand plaisir de lui prouver que quelle que soit la galère dans laquelle elle se trouvait, la situation pouvait dégénérer encore d'avantage. Son visage perdit un peu de ses couleurs tandis qu'elle regardait, médusée, les autres membres de l'équipe des Flèches d'Appleby se presser devant la porte afin de sortir de l'appartement. Leur sourire moqueur acheva de la désespérée, et elle ferma les yeux lorsqu'ils passèrent en la saluant tous un par un, ne faisant pas un seul effort pour dissimuler à quel point la situation les amusait. Elle serra les poings, furieuse contre elle-même et un peu contre eux aussi, avant de reprendre son souffle et d'ouvrir les yeux à nouveau. Elle leur casserait tous les dents au prochain match pour leur apprendre à se moquer d'elle dans un tel moment de vulnérabilité.

« Oublie pas l'entraînement demain, sinon Striker va te tuer une deuxième fois ! » ajouta le capitaine avant de lui adresser un dernier grand sourire moqueur.

Elle ne trouva même pas la force nécessaire pour lui rendre une grimace ou un geste grossier de la main en retour, n'ayant déjà que trop conscience que le départ des joueurs signifiait qu'elle allait se retrouver seule à seul avec Oaken. Bon, c'est vrai qu'à la base, c'est ce qui était prévu ! Mais maintenant qu'elle sentait son cœur s'agiter frénétiquement dans sa poitrine et la pression l'écraser toute entière, elle n'aurait pas été contre une quelconque distraction. Et même si elle avait du supporter l'équipe des Flèches au grand complet, comprenant leurs mauvaises manières et leurs blagues vaseuses, ça n'était rien comparer à ce qui allait suivre. Elle en venait presque à regretter l'absence du serveur peu scrupuleux de la dernière fois. Même si ce dernier avait, à retardement, bien foutu la merde dans sa vie, il avait tout de même su intervenir au bon moment au cours de la soirée pour faire retomber la pression.
Lorsque la porte des escaliers claqua derrière le capitaine de son ami d'enfance, Rachel sursauta une seconde fois traduisant à nouveau dans quel état de stress elle se trouvait. Au bout d'un moment qui lui sembla douloureusement interminable, elle vit le blond lui faire signe d'entrer d'un mouvement de la tête. Elle ne savait même pas si cette petite victoire devait la réjouir, la soulager ou encore la paniquer. Elle resta immobile une ou deux secondes avant de se décider à entrer. Putain, c'est pour ça que t'es venu Adamson ! Alors t'arrête de faire ta pisseuse et tu prends le dragon par les ailes. Des excuses c'est quand même pas le bout du monde que je sache. Vu comme t'as déjà merdé, y a peu de chance que tu aggraves ton cas ! Quoique avec toi… On peut s'attendre à tout… Elle grimaça discrètement, envoyant un doigt d'honneur mental à sa propre conscience, et retira son manteau, déboutonnant précautionneusement un à un les boutons pour se donner une contenance, avant de l'accrocher au porte manteau.

« Je suppose qu'il vaudrait mieux que tu me dises le reste à l'intérieur, à moins que tu souhaites que le vieux sourd du premier ait de quoi se tripoter en pensant à nos exploits que tu auras raconté par le menu sur mon paillasson. »

Dos à lui, elle sentit ses joues l'échauffer violemment. Putain, depuis quand rougissait-elle pour un oui ou pour un non ? Elle défroissa son manteau et inspecta le contenu de ses poches. Décidemment, toutes les excuses étaient bonnes pour tourner le dos à Oaken et pour éviter son regard, qu'elle devinait sans mal inquisiteur, et qui pesait déjà lourd sur ses épaules. Elle prit une grande inspiration, qu'elle espéra discrète, et se retourna enfin. Que pouvait-elle répondre à une phrase pareille ? Visiblement, le blond n'allait pas lui rendre la tâche facile, et même si Rachel paniquait à cette idée, elle était bien forcée d'admettre qu'il avait toutes les raisons de la malmener un peu. Après tout, il ne faisait que lui rendre, peut-être cinq crans en-dessous du niveau des saloperies qu'elle lui avait infligé, la monnaie de sa pièce.
Il avait l'air plutôt calme et la blonde se demanda si c'était bon signe ou non. En elle, c'était la tempête du siècle. Aurait-elle préféré qu'il s'énerve et qu'il la rudoie en bonne et due forme ? Peut-être. Elle se serait peut-être sentie moins gênée, et surtout moins stupide ! Elle s'installa sur un des tabourets autour du bar et attrapa la bière qu'il lui tendait, murmurant un petit merci d'une drôle de voix. Elle toussa et décapsula la bouteille avant d'en boire quatre longues gorgées. Peut-être que ça lui donnerait du courage. Elle en avait bien besoin en tout cas. Elle se retint au dernier moment de s'essuyer la bouche d'un revers de main. Passée pour une crado en plus d'une imbécile ? Non merci. Maintenant il fallait qu'elle dise un truc, qu'elle rompe ce silence angoissant. Il fallait qu'elle reprenne là où elle s'était arrêtée.

« Ouais euh… Où j'en étais déjà..? C'est que… » bégaya t-elle, mortifiée par les mots qui sortaient de sa bouche. « Wahou… C'était carrément plus facile quand je parlais à la porte… »
Merlin tout puissant, elle se serait volontiers collé une gifle. Des jours de préparation et d'entrainement pour sortir une tirade saccadée aussi pitoyable que ridicule.
« Je crois que je ferais mieux de continuer mes excuses depuis le couloir… »

Elle adressa un petit sourire contrit au batteur, jouant nerveusement du bout des doigts avec sa bouteille de bière.
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  • Apollon Oaken
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyVen 7 Mar - 1:28:27

D'un pas tranquille, Apollon s'installa au bar, à côté de Rachel. Tranquille ? Il ne l'était pas autant qu'il paraissait l'être. Au fond de lui, cela fourmillait, bouillait. Ses sentiments, sa déception, sa frustration, sa colère, son soulagement et sa joie d'être enfin et de nouveau près de Rachel formait un mélange détonnant au fond de lui, qu'il contenait bon gré mal gré. Tout semblait maintenant si simple et si compliqué à la fois, maintenant qu'elle était là, près de lui. Il lui suffisait d'un geste pour la prendre dans ses bras, d'un mouvement pour rejoindre ses lèvres. Et pourtant, cela lui semblait atrocement compliqué à réaliser. La barrière s'était redressée, la peur le paralysait. D'un geste mécanique, il fit pivoter sa bière et en but une longue lampée.

Manifestement, ce n'était pas plus simple pour Rachel. Un petit rire lui échappa lorsque la jolie blonde avoua qu'il lui avait été plus facile de faire la conversation à la porte, avant d'ajouter qu'elle ferait mieux de retourner dans le couloir pour finir. Une petite voix mesquine, celle qui était en colère contre Rachel, chuchota qu'il aurait été marrant de lui dire d'y retourner, mais Apollon s'en abstint cependant. Ce n'était pas son genre d'être mesquin, surtout pas avec une fille qui comptait tant pour lui.
Que lui avait conseillé Alcibiade, déjà ? Ou Kilian ? Les avertissements et autres sages propos de son frère ou de son ami s'envolaient dans sa tête dans un capharnaüm inaudible. Il ne savait pas sur quel pied danser, quelle attitude adopter. Se taire, la laisser mouliner dans la semoule le temps qu'elle trouve ses mots ? Non, ça, c'était une mauvaise idée, même lui en avait conscience. Prendre les devants ? Oui, mais au point de se confier ? Se confier… ! Il n'avait jamais demandé à en arriver là, lui, et il aurait aimé éviter ce moment particulièrement pénible et gênant. Avoir l'air impliqué, montrer qu'il avait souffert. Révéler à quelqu'un, fusse-t-il à son amie d'enfance à quel point il était facile de le toucher le terrifiait. Il se paraît, d'habitude, d'un masque de tranquillité ou d'imbécilités pour n'avoir pas à vivre ce genre de moment. Rachel aussi, il le savait. Ils se protégeaient tous deux, et il était au moins aussi difficile pour elle que de laisser tomber le masque. Un nouveau sourire, crispé, cette-fois, ourla ses lèvres derrière le goulot de sa bière.

« Je crois que je préfère que tu t'expliques en me faisant face, la porte, elle, elle s'en fout. » murmura-t-il, s'étonnant lui-même de son sérieux et de son calme.
Oaken baissa les yeux et posa sa bouteille avec un soupir bref.
« C'est pas moi qui me suis barré comme un con, pour une fois, mais si ça te rassures que je commence, je peux le faire… »
Ou pas. L'ombre d'un sourire désabusé glissa sur ses lèvres alors qu'il tournait un regard vers Rachel.
« Essayer en tout cas. Je ne suis pas doué non plus pour ce genre de conneries. J'veux pas que tu te sentes forcée à quoi que ce soit, je veux juste pas te perdre. On peut très bien faire comme si de rien n'était si ça t'arranges mais s'il-te-plaît, ne me jettes pas comme le premier connard venu. »

C'était un fait évident, à présent qu'elle était près de lui. Il avait eu l'impression d'étouffer tout ce temps, sans un signe d'elle et, bien qu'il avait le cœur serré à présent, sa simple présence lui faisait du bien.
« Putain Rachel, depuis le temps qu'on se connaît, pourquoi t'as réagi comme ça ? T'as dit que tu ne regrettais pas, qu'est-ce qu'il y a alors ? Qu'est-ce que t'as cru ? »
Finalement, c'était sorti tout seul. Ça avait dépassé ses lèvres, sur un ton qu'il ne se connaissait pas, plus vite que les questions avaient traversé son esprit. Des questions qu'il avait ressassé longuement avant ce jour, quand il ne se demandait pas tout simplement pourquoi il avait été assez con pour croire que Rachel éprouvait des sentiments pour lui, s'estimant bien orgueilleux d'avoir pensé que ces émotions étaient forcément partagées. Il aurait préféré dire que ce n'était pas grave, couper court et la prendre dans ses bras, mais il était finalement trop floué pour ne pas éprouver le besoin d'entendre une réponse, d'écouter les explications de la batteuse des Harpies. Et même pas une connerie qui lui venait. Diantre !
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  • Rachel Adamson
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyVen 7 Mar - 15:30:20

« Je… » murmura la jeune femme d'une voix étranglée. « Je suis désolée… »

Dire que la dernière fois qu'elle était venu ici, il la tenait dans ses bras, contre lui, et l'embrassait passionnément, presque à en lui couper le souffle. Que n'aurait-elle donné pour revenir en arrière et réagir de manière normal… Le pire, c'est qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même ! Elle en avait d'ailleurs cruellement conscience. Ce qu'Apollon venait de lui dire l'avait bouleversée bien plus que de raison. Au fur et à mesure de ses déclarations, elle s'était rendu compte de toute l'étendue du mal qu'elle avait pu lui faire. Et même si elle le savait bien avant de débarquer ici à l'improviste, elle n'en mesurait l'importance que maintenant qu'il commençait à se dévoiler. Sa fuite l'avait visiblement autant retourné qu'elle.
Elle l'avait jeté. Lorsqu'Apollon avait prononcé cette phrase, elle n'avait pu s'empêcher de grimacer légèrement sous la force des propos qu'il avait choisi d'employer. Mais il n'aurait pas pu en employer d'autre. C'était exactement ce qu'elle avait fait. Elle n'avait pensé qu'à elle et s'était enfuie à toutes jambes en le laissant derrière elle sans la moindre explication, elle n'avait même pas cherché à leur laisser la moindre chance. Pire encore, après l'avoir éconduit de manière aussi grossière et blessante, elle l'avait consciencieusement évité, jusqu'à ce qu'il se résigne à son tour. Maintenant qu'elle y repensait, même elle finissait par de demander ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour réagir de manière aussi bizarre…
Si le jeune batteur avait essayé plusieurs fois de la voir et de lui faire entendre raison, c'était bien parce qu'il tenait à elle non ? Alors pourquoi l'avait-elle évité comme ça, sachant très bien qu'il ne cherchait qu'à comprendre afin d'arranger les choses ? La réponse était aussi simple que stupide… Elle avait eu peur d'affronter à nouveau le regard de son ami d'enfance. Elle avait honte d'elle et se comportement stupide et infantile. Dès qu'une situation quelconque demandait un peu trop d'implication au niveau personnel ou sentimental, elle filait ventre à terre en invoquant n'importe quelle excuse. Apollon le savait, et en avait déjà probablement fait les frais du temps de Poudlard, mais il se comportait de la même manière.

La dernière tirade du batteur lui prouva que le calme qu'il affichait depuis le début n'était pas le reflet de ce qu'il ressentait vraiment. Elle sentit son cœur se serrer et les larmes lui monter aux yeux. Sa main se resserra autour de sa bouteille de bière et elle leva les yeux au ciel pour les empêcher de couler. Elle ne pleurait jamais, et il était hors de question qu'elle se laisse aller de la sorte. Encore moins devant lui. La seule et unique fois où c'était arrivé, elle pleurait la mort de son frère après la bataille de Poudlard, et il l'avait consolé comme il avait pu. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle tentait de l'émouvoir ou quelque chose de ce genre. Elle prit de nouveau une longue inspiration et se tourna afin d'être face à lui.

« J'en sais rien… J'ai vraiment cru que j'allais tout perdre… Toi et les filles on peut pas dire que ce soit glorieux. Elles finissent toutes dehors le lendemain quand c'est pas le soir même. Et c'est pas un procès que j'te fais. Quant à moi j'ai pas besoin de les mettre à la porte, ils finissent toujours par trouver la sortie tout seuls. Ça doit être un genre d'instinct de survie. »
Apollon le savait d'ailleurs surement mieux qu'elle, puisqu'il n'avait pas manqué de le lui rappeler pas plus tard que lors de leur diner en tête-à-tête. Et si Rachel ne s'en était pas formalisée, elle avait quand même accusé le coup, réalisant qu'ils étaient aussi nuls l'un que l'autre en matière de sentiments.
« Et quand j'ai réalisé que jamais tu ne m'aurais mise dehors comme ça, c'était trop tard pour revenir… J'avais tellement honte… » marmonna t-elle, un sanglot dans la voix. « Pour moi les relations de couple sont toujours synonymes d'échec, et je supporterai pas que ça se passe comme ça entre nous. Je refuse de perdre mon meilleur ami parce que je suis… »

Vraiment Adamson ? Amoureuse de lui ? C'est ça que t'allais dire ? Scier toi-même la branche sur laquelle t'es assise, tu crois que c'est la bonne idée du siècle ? Ma pauvre fille, t'es encore plus pitoyable que ce que je croyais. Par chance, les mots s'étaient à nouveau évanouis dans sa bouche avant d'avoir eu l'occasion de franchir la barrière de ses lèvres. Elle ne comprenait pas d'où lui venait ce refus, ou même cette incapacité idiote à exprimer ce qu'elle ressentait lorsque c'était vraiment important. Cela relevait quasiment de la pathologie à ce niveau. Elle sentait ses mains trembler, et la boule qu'elle portait au ventre depuis qu'elle s'était enfuie de cette appartement était de plus en plus imposante, de plus en plus douloureuse. Lorsqu'elle sentit une larme venir à bout de ses barrières et couler sur sa joue, elle se leva précipitamment du tabouret et s'éloigna, dos à Apollon, en direction du salon. Plutôt mourir que de pleurer devant lui. Elle n'était pas le genre de fille à essayer d'apitoyer les gens avec une crise de larmes.
« J'ai peur Apollon… Ces derniers jours m'ont prouvé que j'perds complètement les pédales quand j'suis pas avec toi, et je trouve ça terrifiant. »

Voilà quelque chose qu'elle aurait préféré garder pour elle. Mais la peur de se rendre ridicule s'était envolée depuis longtemps. Elle voulait qu'Oaken la pardonne, et pour recevoir, il fallait bien donner quelque chose avant. Si elle persistait à taire tout ce qu'elle ressentait, elle fonçait droit dans le mur. C'était dur, et elle se sentait comme mise à nue aux yeux de celui qui la connaissait peut-être le mieux sur cette terre. Toutefois, derrière cette gêne de se dévoiler, elle se sentait également un peu soulagée. Cela faisait du bien d'avouer ce genre de chose, cela apaisait quelque peu ses craintes et ses doutes. Savoir qu'une seule personne avait un tel impact sur sa vie était à la fois grisant et terrifiant.
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptySam 8 Mar - 20:11:59

Le trouble qui agita Rachel face aux questions d'Apollon serra le cœur de ce dernier. Il éprouva l'envie de lui prendre la main, remarquant que la réponse avait peut-être moins d'importance pour lui que de savoir ses propres peines toucher la belle blonde.
Il ne fit pas un geste, cependant. Rachel était trop fière pour se laisser vraiment aller, et à force de l'expérimenter, Oaken savait qu'il ne lui ferait pas honneur en réagissant à son trouble. Elle se sentirait insultée s'il la prenait en pitié, comme si éprouver de la peine, pleurer n'était qu'une faiblesse de fille. Apollon n'était pas dupe, pourtant. Rachel n'était pas excessivement forte. Elle était aussi sensible que lui mais, effrayée par le regard du monde, elle se tapissait dans une solide et sécurisante carapace. Une carapace que l'ancien Rouge et Or avait manifestement fissuré.

Une petite grimace meurtrit la bouche d'Oaken quand Rachel lui fit remarquer qu'elle avait eu des raisons d'éprouver de la peur. Elle marquait un point. Il peinait à se mettre à sa place, à se représenter ce que cela pouvait bien lui faire comme impression, que de le voir jeter les filles et unes après les autres, puisque lui-même le vivait et que ce n'était, à son sens, pas tout à fait ce qu'il se passait. C'était vrai qu'il avait eu pas mal de plans d'un soir, pour l'hygiène, mais ça avait été, la plupart du temps, d'un commun accord. Il avait joué quelques fois au connard, ok. Il devait bien l'admettre. Cependant, quand il s'était rendu compte du mal qu'il faisait, il s'en était senti assez coupable pour éviter de se retrouver encore dans la situation délicate du plan d'un soir qui n'avait pas compris que ce n'était que pour une nuit. Apollon savait cependant que Rachel parlait de celles-là. Ces quelques autres tentatives amoureuses étaient, pour la plupart, gardées dans le secret de ses souvenirs. Des tentatives foireuses et infructueuses qui n'avait jamais duré plus de trois semaines.
Pourquoi, d'ailleurs ? On pouvait se poser la question. Il était plutôt bien bâti, manifestement drôle, certes exaspérant, mais le matou amoureux se transformait en vrai chaton câlin. Rachel, quant à elle, était un véritable canon. Bien sûr, il était rare qu'elle se mette sciemment en valeur, mais en avait-elle vraiment besoin ? Ses cheveux blonds, ses grands yeux vifs, ses jambes démesurément longues et sa sveltesse athlétique, taillant sa taille en des lignes parfaites étaient déjà autant d'arguments de poids. Puis elle était forte, drôle, courageuse, simple. Son esprit de lion et son petit côté garçon la transformait en autre chose qu'une bombe à montrer fièrement aux copains. Il fallait être sacrément con pour jeter une fille pareille. Le problème ne venait donc peut-être pas des autres, mais d'eux.

Au moins, Rachel s'était rendu compte de la connerie que c'était, que de croire qu'Apollon aurait jeté Rachel avec la capote usagée sans même un merci. Un peu tard, certes. D'ailleurs, il aurait préféré qu'une telle stupidité ne lui traverse pas l'esprit. Cela le blessait de se rendre compte que même la fille qui comptait le plus à ses yeux doutait de lui et des sentiments qu'il éprouvait pour elle. Doutait au point de s'imaginer qu'il avait agit par lubie, désireux de passer une bonne soirée sans penser aux conséquences que cela aurait sur leur amitié ou, pire, sans s'en soucier. Cela lui faisait mal, mais il se tut. Les sourcils froncés, il regarda Rachel se lever précipitamment et la suivit du regard tandis qu'elle s'éloignait en lui tournant le dos.

« J'ai peur Apollon… Ces derniers jours m'ont prouvé que j'perds complètement les pédales quand j'suis pas avec toi, et je trouve ça terrifiant. »
Son visage se détendit et un sourire passa, malgré lui. S'il s'était sentit blessé l'instant d'avant, le bien que lui fit cette phrase balaya toute douleur. Apollon resta un moment silencieux cependant, détournant le regard sur sa bière, puis se levant et en buvant une gorgée, pour se donner contenance et courage. Alors, il marcha jusque Rachel, jusqu'à se trouver dans son dos et pouvoir poser ses mains sur ses hanches. Ce qu'il fit, aussi lentement que tendrement.
« Reste avec moi, alors. » murmura-t-il en se penchant dans son cou. « Et… »
Un petit sourire rehaussa le coin de ses lèvres. D'un geste doux, il l'invita à se retourner pour lui faire face. Son cœur se mit à battre plus fort quand il pénétra le regard brillant de larmes de Rachel. Passant une main sur sa joue, il termina :
« …arrête de flipper comme une gonzesse, espèce de dinde. »

Rire, de nouveau. Puissante protection que l'humour ! Il se rendait compte, cependant, que celui-ci ne faisait pas tout. Il avait eu besoin de l'entendre avouer ce qu'elle ressentait à son sujet. Il ne lui restait maintenant qu'une chose à faire, et cela lui crispait le ventre d'angoisse. Il en avait au moins autant envie qu'il en avait peur, mais sa peur ne valait pas de perdre Rachel. Il allait donc le faire, la rassurer, lui dire. Car cela valait largement le coup.
« Je t'aime, Rachel. »
Ça n'avait été qu'un murmure, mais un murmure déterminé. Et, miraculeusement, à peine les mots sortis que sa gorge sembla se dénouer d'une pression atroce.
« Depuis des années, et ça changera pas du jour au lendemain. Toi et moi, ça a toujours été spécial. Je sais que ça peut pas se finir en échec. »
Un sourire plus large illumina son visage tandis qu'il refermait ses bras autour de sa taille.
« Tu trouves pas qu'on ferait un couple parfait ? On aura plein de bébés blonds hyperactifs et on règlera nos problèmes à coups de cognards dans la gueule, pour le plus grand plaisir de nos capitaines ! »
Ou pas, d'ailleurs, puisqu'ils étaient plutôt sensés viser les autres joueurs, mais il était de notoriété publique tout batteur qui se respecte aimait chercher à en foutre un dans la tronche de son homologue de l'équipe adverse une fois de temps en temps, concours de quéquette oblige.
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyLun 10 Mar - 0:21:31

« Je t'aime, Rachel. »

Fiou. Balancer un uppercut comme ça, sans prévenir, c'était presque déloyal. Un sourire penaud, heureux, soulagé, ému, surpris, se dessina néanmoins sur les lèvres de la jeune femme. Qui s'élargit encore d'avantage à mesure qu'Apollon poursuivait son discours. Putain, il avait raison. Elle s'était comportée comme une vraie dinde. Elle s'essuya rapidement les joues, peu désireuse de faire dans le mélodramatique. A l'entente des trois premiers mots du blond, elle avait sentit son cœur se gonfler sous le coup de l'émotion. Ce n'était que des mots. Des mots que des milliers, des millions de gens prononçaient chaque jour. Et pourtant il lui avait fait un bien fou. Cet aveux inattendu avait dissipé sa grande agitation intérieure, la laissant apaisée et ravie.

« T'es bien conscient que si un jour je ponds un môme moitié toi, moitié moi, ce sera l'apocalypse ? » demanda Rachel en arborant un sourire amusé. « Je refuse d'être à l'origine de ce genre de cataclysme. »
Cette idée aussi effrayante que saugrenue fit rire la jeune femme de bon cœur et elle caressa doucement la joue du batteur. Le sentir si près d'elle et le voir arborer un grand sourire lui réchauffa le cœur. Qu'est-ce qu'il lui avait manqué… Même ses histoires de bébés blonds et de baston de cognards. Surtout d'ailleurs. Et même si l'envie de procréer était loin de la titiller, l'idée de retourner s'enterrer dans le lit d'Apollon pour le reste de la journée lui paraissait très séduisante.
« En revanche, j'ai rien contre un peu de pratique. »

Putain, ça faisait du bien de pouvoir rire à nouveau avec lui. Ça faisait quoi ? Deux semaines à tout casser qu'ils ne s'étaient pas vu, et pourtant, cela lui avait semblé être une éternité. En même temps, ça n'avait rien eu d'une séparation normale… Les retrouvailles n'avaient pas été programmées, comme elles l'avaient toujours été depuis leur plus tendre enfance. On se séparait pour mieux se retrouver après. On comptait les jours. On prenait son mal en patience. On savait à quoi s'en tenir… Par-dessus tout, c'était l'incertitude qui avait rongé la jeune blonde durant ces quelques jours de séparation auto-infligée. C'était une situation à laquelle elle n'avait jamais encore été confrontée. Bien sur, il y avait déjà eu des disputes ! Mais pas de cette ampleur… Rien qui ne puisse être effacé d'un petit sourire amusé et d'un baiser sur le front en tout cas.
Pour ne rien arranger, sa mère avait passé le peu de fois où elles s'étaient vu à enfoncer le clou avec toute la force dont elle était capable, retournant le couteau dans la plaie avec un plaisir presque sadique. Seul son père avait tenté de la rassurer. "Tu as peur ?" qu'il lui avait demandé. "Bien sûr que j'ai peur, vieux couillon !" aurait-elle voulu lui répondre entre deux rires ironiques. Mais elle ne l'avait pas fait. Elle s'était contentée de le regarder en silence − qui en disait surement bien plus long − et d'acquiescer. Premièrement, parce qu'il était tout bonnement hors de question qu'elle réponde à son paternel en le traitant de vieux couillon, et deuxièmement, parce que c'était surement celui qui la connaissait le mieux. Elle ne pouvait pas lui mentir, ou édulcorer la vérité, car ce dernier s'en rendrait compte tout de suite.
Il s'était contenté de lui donner son avis. Un conseil. Un seul. Celui, qui, au regard de la situation présente, se révélait être le plus avisé de tous ceux qu'elle avait reçu. Il lui avait chaudement recommandé de lui avouer qu'elle avait peur. Sans détour. Selon lui, si elle arrivait à surmonter son incapacité à mettre des mots sur ses émotions, si elle tolérait de se montrer telle qu'elle était, de lui dévoiler ce qu'elle considérait comme ses plus grandes faiblesses, alors Oaken était vraiment celui qu'il lui fallait. Au grand dam de sa mère, il avait conclut en affirmant que les deux batteurs s'étaient bien trouvés. Rachel avait quitté la pièce avant de laisser le temps à sa mère de répondre ironiquement. Elle se passerait bien de sa bénédiction. Plongeant à nouveau ses yeux dans ceux du blond, elle noua ses mains derrière sa nuque avant de l'embrasser tendrement, retenant tant bien que mal un soupir de satisfaction.

« Si je te disais "je t'aime", tu crois que ça ferait cliché ? » demanda la jeune blonde en posant ses main sur le torse du batteur. « En même temps au point où on est… »
Tout semblait tellement plus simple à présent… Si semblable et pourtant si différent de tout ce qu'ils avaient vécus ensemble jusque là. Et dire que par sa faute, tout avait failli capoté. Maintenant qu'elle se trouvait dans ses bras et qu'elle avait l'impression de pouvoir respirer à nouveau, elle ne comprenait plus elle-même ce qui avait bien pu lui passer par la tête. De toute façon, elle ne voulait même plus y penser. Elle tenait à présent entre ses mains la seconde chance qu'elle avait tant espérée, et que son ami d'enfance lui avait offerte presque les yeux fermés. Elle était doublement émue de la confiance que l'ancien Gryffondor plaçait en elle, et n'était pas sûre au final de mériter toute cette indulgence. N'avait-elle pas, en prenant la fuite, prouvé à tout le monde qu'elle était immature et irréfléchie ? Oui, mais elle était revenue. Et elle avait reconnu ses torts. Elle avait su mettre ses peurs de côté et dire tout haut ce qu'elle avait sur le cœur.
« J'ai agi comme une imbécile, et j'suis désolée pour ça. Mais j'ai compris une chose importante : même si je perds un peu la tête quand j'suis avec toi, c'est encore pire quand t'es pas là. Parce que je t'aime. »

Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants c'est ça ? T'attends qu'il t'emmène dans son château à dos de licorne ? Encore une fois, Rachel aurait bien volontiers secoué sa conscience comme un prunier afin de lui intimer le silence. Être amoureux, et le dire ou le montrer, n'avait rien de honteux, et encore moins de ridicule. C'était s'empêcher de l'avouer pour de mauvaises raisons qui l'était. Et à présent que les mots étaient sortis de sa bouche, la jeune femme se rendit compte que ça n'avait pas été plus compliqué que ça. Ça avait, en quelque sorte, coulé tout seul. Presque naturellement. Elle se retint au dernier moment de lever les yeux au ciel. Tout ce cinéma pour finir par lui avouer sans mal qu'elle était amoureuse de lui, c'était pitoyable. La prochaine fois, elle n'irait surement pas par quatre chemins.
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MessageSujet: Re: Une seconde chance ? [Apollon]   Une seconde chance ? [Apollon] EmptyJeu 22 Mai - 14:19:19

Rachel arracha un rire à Apollon, un rire qui faisait écho à celui de la jeune femme avant que celle-ci ne vienne lui caresser la joue. C'était fou comme rire avec elle était agréable. Plus agréable qu'auprès de n'importe qui d'autre. Quant à ses doigts qui passaient sur sa joue, tendres et délicats, ils avaient le don de l'apaiser, l'attendrir, le rassurer mieux que n'importe quel autre contact. Non, il ne pouvait plus en douter. Il aimait Rachel, il était fou amoureux d'elle. Ce constat le rendait bêtement heureux, presque aussi heureux que la proposition plus que sous-entendu de la belle blonde.
Tandis que celle-ci s'accrochait à sa nuque, Apollon se pencha et accueillit les lèvres de Rachel contre les siennes, aussi naturellement que s'ils avaient toujours été ensemble. Il resserra, doucement, tendrement, sa prise sur la taille de la batteuse des Harpies, savourant encore le baiser alors qu'elle avait déjà reculé la tête. Après tout ce temps à attendre un signe d'elle, ce baiser, aussi court et délicat avait-il été, était un véritable baume pour son cœur. Maintenant qu'il se sentait si bien, il se rendait compte combien le silence avait suscité de douleurs et de questionnements.

La question de Rachel tira un sourire à Oaken. Lui qui avait les clichés en horreur, en particulier lorsqu'il tombait dedans, n'en avait pour cette fois absolument rien à faire. Aussi stupide cela pouvait-il paraître, l'idée d'entendre Rachel lui avouer son amour après ce long moment de doutes aurait été autant source de contentement que de soulagement. Il la laissa donc continuer, son regard pétillant et malicieux braqué dans les yeux de Rachel. Et, lorsqu'enfin, les mots fatidiques tombèrent, ils décrochèrent un large sourire au batteur.

« Tu t'rends compte qu'on vient de réussir à exprimer nos sentiments ? Dans une petite dizaine d'années, peut-être qu'on finira par devenir adulte ! » plaisanta-t-il, non sans venir, presque aussitôt, baiser les lèvres de sa petite-amie.
Petite-amie… C'était donc officiel. Apollon entendait déjà les cloches qu'allait faire sonner ses frères au-dessus de sa tête, dès qu'ils se recroiseraient à la maison familiale. Sa mère qui sautillerait de joie et le harcèlerait pour un dîner « en famille » avec la belle Rachel (prétexte bidon pour fomenter un interrogatoire poussé), Katie qui le menacera de lancer son bouquet pile sur Adamson le jour de son mariage… Il les connaissait tous par cœur. Bizarrement, tout cela ne l'angoissait pas. Peut-être pas si bizarrement, d'ailleurs, car il savait que Rachel ne s'offusquerait pas des excentricités de sa famille, ni n'en serait incommodée. Tout le monde avait toujours adoré Rachel, même quand elle passait, plus petite, en ouragan dans la maison et causait quelques drames avec la déco trop fragile. On avait l'habitude de ce genre de cataclysme, de toute façon, chez les Oaken. Raison pour laquelle même la vaisselle était en chêne massif, désormais.

« Dis… T'avais pas parlé de travaux pratiques ? » susurra-t-il près de son visage, malicieux, en descendant ses mains le long de son corps.
« Je suppose que j'aurai pas besoin de fermer la porte à clef, cette fois ? » demanda-t-il en la faisant reculer, petit à petit, vers le couloir menant à la porte de sa chambre. « Tu ne vas plus t'enfuir avec ta jupe encore coincée dans la culotte ? »
Apollon étouffa un rire, puis souleva Rachel du sol pour la tenir contre lui et s'éviter toutes représailles.
« À ce propos, je t'ai déjà dit que tu portes le jean comme personne ? T'es vraiment sexy comme ça… »

Apollon resserra son étreinte sur le corps svelte de la belle blonde et l'embrassa langoureusement, plus impatient qu'il ne le laissait paraître d'arriver à la chambre. À l'aveuglette et tâtonnant, il s'achemina d'ailleurs jusqu'à cette dernière, tout en couvrant de baisers le cou et les lèvres d'Adamson.
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