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 Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]
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MessageSujet: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyJeu 29 Nov - 0:50:29

Lorsque Hermione Granger posa le pied pour la première fois sur le chemin de traverse, celle-ci cru d'abord se retrouver en plein coeur d'un monde féerique remplit de senteurs, de créatures et d'objets magiques à nul autre pareil. La fillette sembla particulièrement impressionnée à l'idée de découvrir qu'un monde qui aurait pu sortir tout droit de son imagination puisse exister au sein de la réalité. On se serait imaginé dans un gigantesque parc d'attractions. Dès lors, sa soif de connaissances la poussa à acheter une dizaine de livres qui n'étaient pas au programme et à les "dévorer" afin de ne pas se retrouver en flagrant délit d'ignorance. Au passage, elle étonna les vendeurs et artisans par ses questions, son opiniâtreté et sa grande curiosité. Ses premières impressions furent tellement bonnes que ce lieu merveilleux resta encré dans sa mémoire comme l'un des plus beaux qu'elle n'ait jamais vu, un endroit où elle aimait se rendre en compagnie de ses amis et de sa famille. Cela ne s'oubliait pas...

Ce sentier commerçant, localisé en plein coeur de la City de Londres, regorgeait de toutes sortes d'activités : une auberge, plusieurs ménageries, une boutique de chaudrons, un apothicaire, un vendeur de baguettes magiques mondialement célèbre, une immense librairie, une papeterie, plusieurs couturiers, quelques vendeurs d'occasions, deux fournisseurs d'objets magiques en tout genre (Wiseacre et Bower), quelques hôtels/restaurants, une banque gérée par des gobelins, une boutique de farces et attrapes, un vendeur de glaces, différents cafés, des vendeurs de légumes à l'allure étrange, une boucherie, une agence de voyages (Terror Tour), un éditeur (Wizzard books), un organisme de presse, quelques bars (dont le Grizz'Light), bref, ce qui se faisait de mieux (mais aussi de pire) au sein du monde magique Britannique.

Aux yeux de Miss Granger, le chemin de traverse était le reflet de la santé économique d'une culture vivant en autarcie depuis des siècles par peur des persécutions. Pourtant, ce monde vivait toujours coincé entre l'époque du moyen-âge et celle de la Renaissance. Oh sans doute cela avait-il un rapport avec un certain romantisme à l'égard d'une époque passée, une période glorieuse qui poussait encore aujourd'hui de nombreux sorciers à partir à l'aventure. Seulement voilà, à force de vivre coupé du reste du monde en refusant toute idée même de réforme et de progrès sociaux, à défaut de se confronter à d'autres manières de penser, en se confortant dans l'idée que l'on valait mieux que les autres, le monde magique avait fini par régresser et par laisser ses ennemis menacer gravement leurs libertés et la paix à travers le monde.

Cet endroit - qui respirait la vie et qui était apprécié des sorciers du monde entier - finit par perdre de son clinquant et de sa convivialité lorsque Lord Voldemort commença à répandre son infection au sein d'un Ministère de plus en plus désorganisé, de plus en plus corrompu et affaibli par les intrigues politiques. Lui et ses fidèles profitèrent du chaos ambiant pour jouer sur la peur ainsi que sur le malheur de la population afin de museler toute velléité de révolte et agrandir toujours un peu plus son armée avec tout ce que la misère avait engendrée. Que dire de ses inepties à propos de la pureté du sang et de la supériorité magique sinon qu'il s'agissait de la marque d'une haine, d'une ignorance et d'une grande stupidité ? Que dire d'un monde qui privilégiait encore l'esclavage, la peine de mort, les mariages arrangés ? Que pouvait-on dire d'une culture souhaitant se couper de tout contact avec les moldus, sinon que cela conduirait inévitablement à une extinction ? Que dire du traitement infligé aux centaures sinon que cela ressemblait fort au destin des Indiens d'Amérique ? Qui étaient les "barbares" dans cette histoire, hum ? Tout cela avait encore un rapport avec la dernière révolte des gobelins, non ? Nous avions pourtant besoin les uns des autres ! Nous étions tous égaux, voyons !

Malheureusement, la guerre plongea le monde de la sorcellerie Britannique à nouveau dans l'obscurantisme. Nous nous serions cru de retour à l'époque de l'inquisition où le simple fait d'être né différent ou d'avoir une opinion divergente faisait inévitablement de vous un criminel, un ennemi de l'état. Hermione en savait quelque-chose, elle qui fut traitée comme de la vermine, comme une hors-la-loi simplement parce-qu'elle était née-moldu, parce qu'elle avait osé se battre contre un gouvernement devenu l'Empire du Mal, comme le symbole de la tyrannie et de l'oppression. Etait-elle pour autant une héroïne ? La jeune femme ne le voyait pas ainsi. Sans ses amis et ses alliés, elle n'aurait pas survécu. Ce n'était pas comme si elle ne repensait plus à cette année d'exil, à toute cette souffrance, cette peur et ces mises à l'épreuve, à cette soirée où elle fut torturée par Bellatrix Lestrange ni à cette fameuse bataille finale. Certes, Hermione joua un grand rôle dans la réussite de l'élu, mais ce n'était pas comme si elle ne se réveillait plus la nuit en sueur avec la peur au ventre à l'idée que tout ne recommence.

Dire qu'il y avait à peine deux ans, le chemin de traverse était un véritable coupe-gorge, un endroit malfamé où les rafleurs, les petits criminels et le marché-noir régnaient en maître. Là, à travers ce cloaque obscur, à travers ces ruelles sombres et sales où traînaient de mauvaises herbes et du papier gras, la joie de vivre avait disparu. Aujourd'hui, après deux années d'une paix fragile, l'activité semblait avoir reprit même si tout n'était pas parfait. La mafia profitait du désordre ambiant pour semer le trouble et gangrener une économie en pleine expansion. Le Ministère éprouvait énormément de mal à se donner une bonne image, les gens agissaient un peu n'importe comment, les véritables sujets étaient mis de côté, mais qu'attendions-nous, bon sang de bois !

En cette matinée du huit août de l'an deux mille, Miss Granger quitta le Terrier dès les premiers rayons du soleil. Transplanant jusqu'à Londres dans un endroit discret, la jeune femme se balada un peu dans le Londres moldu avant de rejoindre la Charing Cross Road et le Chaudron Baveur, endroit mondialement célèbre pour être le point de passage de voyageurs et de nombreux sorciers de toutes les nationalités. Prenant place à l'une des tables vacantes, Hermione retira sa veste et déposa son sac à côté d'elle. Elle sortit un ouvrage intitulé "La Philosophie du matérialisme : pourquoi les moldus préfèrent ne rien savoir", du professeur Leufcock, qu'elle s'était mise à feuilleter à ses heures perdues pour sa culture personnelle.


" - Bonjour, Miss Granger. Qu'est-ce que ce sera, ce matin ? ", lui demanda Tom, le barman, avec son sourire édenté et son air aimable tandis qu'il essuyait une chopine à l'aide d'un chiffon propre. Ce à quoi, la jolie brunette répondit avec amabilité :

" - Bonjour Tom ! Oh... euh... et bien, une tasse de thé vert ce sera parfait. Je vous remercie.", lui lança-t-elle avec le sourire avant de se replonger dans sa lecture.

Tout de même, ce professeur Leufcock en avait de drôles avec ses théories pour le moins saugrenues. Figurez-vous que ce Monsieur - aux intentions tout à fait sérieuses - étudiaient les moldus comme s'ils n'étaient que de vulgaires animaux, un ennemi que l'on se pressait d'analyser avec le plus grand sérieux. Son intention ? Vanter leur dangerosité et la supériorité des sorciers en expliquant pourquoi les moldus devaient rester dans l'ignorance. C'était tout bonnement incroyable ! Quel ramassis d'âneries, pensa Miss Granger, elle qui aurait pu résumer ce torchon prétendument scientifique sur un post-it. Ce pauvre type n'était qu'un amateur. Comme si la peur de l'autre, l'appât du gain, la haine et la stupidité n'étaient pas universelles. Pas étonnant qu'il y ait encore autant d'à-priori avec de tels manuels destinés au cours d'étude des moldus. Une étude approfondie... pff !

Hermione passa près d'une demi-heure à lire en sirotant son thé vert sans être importuner par des clients de passage. Ce matin, elle était censée faire quelques emplettes en prévision de la rentrée universitaire. D'ailleurs, l'étudiante se demandait toujours si elle et Ron seraient présents lors de la journée porte-ouvertes organisées à l'U.M.A. Après ces attentats, il était naturel d'éprouver des réticences. A dire vrai, elle n'avait pas très envie de s'y rendre et cela pour plusieurs raisons. Si la fréquentation du club de Slug et les cérémonies lui avait appris quelque-chose, c'était que Hermione se sentait toujours mal-à-l'aise dans ce genre de réunion. Enfin... malgré tout, il lui restait encore quelque-jours pour y réfléchir. Finalement, après avoir terminé son thé, Miss Granger rangea son livre et fila avec ses petites affaires en direction du comptoir afin de payer sa consommation. Ni une ni deux, l'étudiante se retrouva dans l'arrière-cour, tapota les briques dans le bon ordre avant de filer en direction de Gringotts avec l'intention d'y échanger un peu d'argent. Lorsque cela fut accomplis, la Miss mit le cap sur Fleury et Bott, première escale sur sa liste, sans se douter qu'elle allait y rencontrer l'une de ses vieilles connaissances...
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptySam 1 Déc - 18:34:58

Les garçons étaient rentrés chez eux la veille et la ferme était soudain redevenue bien silencieuse sans leur présence. Plus de rires étouffés à des heures indues, plus de courses de natation dans le Lac derrière la ferme, plus de balades dans les bois entourant la propriété. Bref, plus de vie quoi. Non pas que Lavande n’aimât pas ses parents, tout au contraire elle les adorait, mais parfois être une fille unique n’était pas vraiment un avantage et elle aurait payé cher pour avoir quelqu’un de son âge avec qui partager sa vie. Et encore que maintenant qu’elle savait transplaner, elle pouvait se rendre à Londres quand bon lui semblait, mais les étés dans la campagne sussexoise n’en étaient que légèrement moins ennuyeux. Et après des mois d’assignation à résidence avec absolument rien à faire de ses journées, elle était en manque profond de compagnie. Certes, elle voyait Kael aussi souvent que possible mais cela n’avait rien à voir avec vivre en permanence avec lui, Tomas et Alan pendant une semaine complète. Ça avait été tout simplement génial et, maintenant, elle rêvait de posséder un Retourneur de Temps pour pouvoir recommencer ces sept jours passés en compagnie de ses deux meilleurs amis et son petit ami.

Le temps était en effet définitivement passé trop vite. Ils avaient beau n’avoir absolument pas chômé, elle aurait voulu faire tellement plus. En particulier avec Alan, car même si le mois passé chez les Yankees lui avait clairement fait du bien, il était tout aussi évident qu’il n’était pas encore complètement remis de la mort de son père -ce qui était on ne peut plus normal bien entendu- et elle avait aperçu plus d’une fois une lueur mélancolique dans le regard de son ami au cours de ces quelques jours passés en sa compagnie. Elle aurait par conséquent voulu lui remonter le moral plus longtemps, l’emmener se détendre au Lac une fois de plus, l’obliger à l’accompagner faire les boutiques au Chemin de Traverse pour qu’il rouspète et redevienne ainsi son ami la râleur de service et un million de choses de plus mais il n’y avait que vingt-quatre heures dans une journée et elle avait déjà utilisé ces sept jours au maximum de leur capacité. En tout cas, elle espérait que les trois garçons avaient passé un aussi bon moment qu’elle mais si elle en croyait le nombre de fous rires qu’ils avaient partagé, elle aurait tendance à répondre oui. Enfin, tout cela ne changeait en rien le fait qu’elle se retrouvait désormais à nouveau seule. Elle était donc en train de feuilleter le programme télé à la recherche désespérée d’un programme intéressant à regarder mais c’était peine perdue. A dix heures du matin, la BBC ne diffusait rien de transcendant. Mais alors : que faire ?


-Au lieu de rester là avachie, pourquoi tu n’irais pas faire tes courses de rentrée? Si j’ai bien compris ce que tu nous disais l’université rouvre à la mi-septembre c’est ça ?
-Euh ouais mais justement on est début août là papa.
-Et bien, c’est parfait, comme ça tu éviteras les boutiques surchargées et puis tu n’as rien de mieux à faire que je sache non ?
-Ouais t’as pas tort sur ce coup.
-Tu devrais savoir depuis le temps que je n’ai jamais tort ma chérie.
-Si ça te fait plaisir d’y croire je ne briserai pas ta jolie bulle d’illusions.
-Je t’aime aussi mon ange.
-C’est ça, c’est ça …

Et ainsi trois quart d’heure après cet échange haut en couleurs, une fois correctement habillée, maquillée et avec sa liste de course dans son sac à main, Lavande sortait de chez elle et transplanait directement jusqu’au Chemin de Traverse. Une fois arrivée sur place, elle étira sa jupe qui s’était légèrement froissée lors du voyage, remonta la bretelle de son sac à main et se dirigea en premier lieu vers Fleury et Bott. Elle avait besoin d’acheter deux-trois livres en plus de ceux nécessaires pour son cursus si elle voulait continuer sur la bonne voie du travail sérieux. Elle voulait en particulier se procurer le dernier livre par Antonio Delizzi, un chercheur italien du centre mondial sur la lycanthropie basé à Rome, il venait tout juste d’être traduit en anglais et apparemment c’était ce qui se faisait de plus récent et sérieux sur la lycanthropie. Elle ne savait pas si le livre serait déjà disponible mais au pire elle le commanderait. A part ça, elle voulait aussi voire si elle trouvait un de ses fichus manuels de coaching sur comment bien gérer son temps de travail. Dans le meilleur des mondes, elle avait l’intention d’aborder Hermione à la rentrée mais, en attendant, ça ne coûtait rien de prendre les devants. Surtout que rien ne l’assurait que son ancienne camarade de dortoir ne l’enverrait pas tout bonnement chier. Bon peut-être pas comme ça, Hermione avait plus de tact que ça, mais l’idée était la même. Si même ses parents avaient du mal à croire qu’elle s’était mise à bosser pour de vrai, il ne serait que fort compréhensible que son ancienne collègue n’en ait que plus de mal après sept ans passés à la voir passer le plus clair de son temps à rire avec Parvati et à finir ses devoirs à la dernière minute.

Quoiqu’il en soit, elle rentra dans la librairie et se dirigea directement vers le fond de la boutique où se trouvaient les livres pour les étudiants de l’UMA. Cela évitait ainsi aux Poudlardiens et aux étudiants de se marcher sur les platebandes au moment du rush de rentrée. Non pas qu’il y ait beaucoup de monde pour le moment bien entendu. A vrai dire, il n’y avait même pas un chat. Voilà ce qu’une matinée de semaine en août vous faisait à un commerce sérieux. Elle arriva donc sans encombre au fond de la boutique et, là, reconnut une silhouette qu’elle ne fut qu’à moitié surprise de trouver à cet endroit. Certes, elle n’avait clairement pas prévu de rencontrer Hermione ce jour-là mais quel meilleur endroit pour retrouver le cerveau de son ancien dortoir qu’une librairie ? Elle décida alors sur un coup de tête que vu qu’elle pouvait difficilement éviter la brune étant donné qu’elles étaient seules dans le rayon, elle en profiterait au moins pour plaider sa cause. Mais pour cela, encore fallait-il commencer par tâter le terrain en s’adressant à Hermione. Elle l’appela donc :


-Hey Hermione. Comment ça va ? Ça fait longtemps hein ?

Elle s’arrêta là, préférant éviter de rappeler les circonstances qui avaient amené la séparation si longue. A tous les coups, l’ancienne préfète n’avait pas vraiment apprécié que l’université ferme sans prévenir et, vu son rôle dans la fermeture en question, mieux valait faire profil bas. Le sujet finirait bien par ressortir de lui-même, mais elle ne serait pas celle qui l’amènerait sur le tapis. Oh non sûrement pas.
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyJeu 13 Déc - 7:33:45

Peu de temps après la fin de la guerre, Hermione se déplaça jusqu'en Australie avec l'intention de se rappeler aux bons souvenirs de ses parents. Grandement soulagée de les retrouver sains et saufs, ce fut avec un profond sentiment d'angoisse et de honte qu'elle leur rendit la mémoire avant de leur raconter son périple et ce qu'il advint de son célèbre ami. Pleurant à chaudes larmes, Miss Granger s'efforça de rechercher le pardon de ses parents au cours de ces émouvantes retrouvailles. Pendant de longues minutes interminables, la jeune femme leur raconta son plan, ses motivations, ses doutes et ses craintes sans omettre le moindre détail. Elle s'était attendue à des reproches, à ce que ses parents s'énervent et lui en veuille pour le restant de sa vie. Les Granger étaient peut-être des gens cultivés et intelligents, il n'y avait aucune certitude.

Effrayé par son récit, Wendell et Monica Granger se précipitèrent afin de serrer leur fille unique dans leurs bras. Comment firent-ils pour engendrer un enfant si brillant, quelqu'un d'aussi admirable, tout aussi fragile et aussi forte en même temps ? Eux qui étaient déjà si fiers de leur petit bout, comment auraient-ils pu lui en vouloir ? Ce jour-là, l'Amour et le bonheur d'une famille réunie l'emporta sur le reste. Hermione eut beau brailler "je suis désolée !" que ses parents s'empressèrent de la rassurer. Il n'y avait plus rien à pardonner. Qui n'aurait pas pris cette décision afin de défendre sa famille ? Au lieu de leur faire du mal, elle avait utilisé un sortilège de modification des souvenirs afin que personne ne soit capable de remonter jusqu'à Harry. Elle leur avait confié une identité d'emprunt avant de les convaincre de mettre en application leur rêve de s'installer définitivement en Australie. Si elle n'avait pas réagi promptement, ses parents seraient morts et la guerre aurait pu prendre une tout autre tournure. Elle était finalement revenue afin de réparer ses torts et pour en assumer les conséquences. Heureusement, tout était bien qui finissait bien !

Son sac en perles ? Oh, Miss Granger était allé chercher cette idée dans le mythe de Persée (avec son fameux kibisis ou sacoche en cuir) ainsi que dans une vieille légende de la mythologie Celtique, dans le premier conte des Mabinogion gallois, ayant pour titre "Pwyll, prince de Dyved" qu'elle traduisit en cours d'étude des runes. Son nom signifiait "raison". Après un banquet, Pwyll tomba amoureux d'une femme qu'il tenta en vain de rattraper à dos de cheval. Quelques jours plus tard, après avoir crié son nom, la jeune femme s'arrêta et l'homme lui demanda son patronyme. Elle prétendait s'appeler Rhiannon, fille d'Eveydd le vieux. La jeune femme lui expliqua qu'elle était venue le rencontrer afin de lui exprimer ses sentiments, mais que l'on voulait la marier contre sa volonté. Pwyll, envoûté par sa beauté accepta de l'épouser et décida de monter un stratagème à l'encontre de son rival, celui à qui Rhiannon avait été originellement promise, un certain Gwawl.

Un matin, utilisant son sac magique, Pwyll entra à l'intérieur de la maison de son rival déguisé en mendiant avec l'espoir que l'on remplisse son sac de nourriture. Ce dernier était conçu afin de contenir de tout, hormis des victuailles, détail qu'il garda bien de mentionner. Pwyll demanda ainsi à son rival, qui ne se doutait de rien, de tasser la nourriture avec son pied. Profitant de l'occasion, le jeune homme enferma Gwawl à l'intérieur du sac qu'il ferma avec des lacets. Puis, il fit venir sa troupe de cavaliers dans l'intention de le battre à coups de bâtons. Gwawl finit par abdiquer et Pwyll rentra chez lui afin d'y retrouver son épouse. La légende racontait également que le règne de Pwyll aurait été marqué par l'équité, la justice et la générosité, trois traits de caractère que l'on retrouvait chez Miss Granger. Ainsi, pour résoudre la question de la nourriture et du transport de matériels, Hermione songea à utiliser une série de sortilèges d'extension indétectable sur son sac en perles, miniaturisant ainsi le concept, avant de se mettre rapidement à la recherche de tout ce dont le trio pourrait bien avoir besoin pour la chasse aux horcruxes. Telle la fourmi de la fable de la Fontaine, elle avait utilisé son génie, ses connaissances et son sens de l'anticipation pour parer au pire des scénarios. Evidemment, l'ex-Gryffondor aurait pu s'inspirer de "Mary Poppins", mais la brunette n'avait jamais accordé le moindre crédit aux contes pour enfants... enfin... avant les "Contes de Biddle le Barde" bien entendu...

A chaque occasion, Miss Granger éprouvait un sentiment mêlé de chagrin et de profonde reconnaissance à l'idée que le professeur Dumbledore ait eu cet incroyable génie de lui transmettre ce livre "dans l'espoir qu'elle le trouverait divertissant et instructif", mais aussi pour avoir cru qu'elle serait capable de mettre son meilleur-ami sur la trace des reliques de la mort. Ca... pour avoir été divertissant et instructif... Une énigme cachée dans un livre pour enfants, avec à la clé un jeu de pistes hyper-dangereux qui les mena jusqu'à la baguette de sureau. "Un jeu d'enfants, tu parles ! Parlons plutôt d'un suicide !", aurait-elle dit avec sarcasme, car après tout, ce fut tout de même autre-chose que de faire des châteaux dans un bac à sable ou de résoudre l'énigme du professeur Rogue ! Depuis, Miss Granger conservait ce livre précieusement comme une relique, comme l'héritage d'un vieil homme ayant eu une influence immense sur sa vie. En repensant aux plaisanteries, aux sourires et à cette allure de papa-gâteau, Hermione se disait qu'elle devrait traduire un jour ou l'autre cet exemplaire original en runes en deux versions : l'une pour les sorciers (agrémenté des notes et remarques du professeur), l'autre adaptée en prévision d'une publication au sein du monde moldu. La quasi-intégralité de l'argent récolté serait évidemment reverser à une oeuvre caritative. Des milliers voire même des millions de gallions ! Voilà de quoi aider des tas de gens ou la recherche médicale ! N'étais-ce pas une bonne idée ? I love you

Les Granger prirent finalement la décision de rester à Sydney tandis que Hermione regagna le Royaume-Uni. Cela faisait deux ans que Hermione sortait avec Ronald Weasley, qu'elle vivait entre sa modeste chambre d'une douzaine de mètres carrés à l'université et le Terrier où elle y était considérée comme un membre de la famille. La vie des Weasley s'était d'ailleurs grandement améliorée. Arthur avait eu une promotion : Directeur du bureau chargé de la détection et de la confiscation des faux sortilèges et objets de protection, un poste ayant pris une certaine importance au sein du département de la Justice magique. Côté financier, Hermione recevait régulièrement de l'argent de sa famille afin qu'elle puisse payer sa chambre et vivre décemment sans excès. Elle tenait malgré tout à donner un petit quelque-chose aux parents de Ronald afin de récompenser leur générosité ou à leur donner un coup de mains dans l'entretien de la maison, car la brune ne voulait rien avoir pour rien. Question de principe ! Ils étaient si gentils !

Ce matin-là, sur le chemin de traverse, Miss Granger espérait profiter de cette belle journée afin de devancer tous ses collègues étudiants en achetant tout ce qui figurait sur sa liste de fournitures. Des livres, de l'encre changeante, des parchemins neufs, des ingrédients de base pour potions, quelques steaks de dragon, diverses petites choses pour accompagner tout ça, sans oublier du miamhibou pour Coquecigrue et du chatconfortant pour son Pattenrond. Ca filait à une allure ces machins-là ! Bref ! Il n'y avait pas de temps à perdre ! Première étape, Fleury & Bott, un endroit qu'affectionnait tout particulièrement cette jolie brunette férue de livres. Certains affirmeraient que Hermione y accordait un peu trop d'importance, un peu comme Madame Pince qui considérait que salir, faire tomber, griffonner ou arracher une page d'un livre était un sacrilège. Aux yeux de l'ex-Gryffondor, l'odeur du papier ou du parchemin neuf, le bruissement de la page sur l'extrémité des doigts, la qualité de l'impression, de la reliure et du frontispice, étaient de véritables petits plaisirs. Vous n'imaginez pas ce que l'on pouvait resentir à l'idée de poser les yeux sur un ouvrage datant de plusieurs siècles, un recueil de connaissances qui avait peut-être été consulté par des étudiants devenus célèbres, ni les sentiments que l'on pouvait laisser s'exprimer à chaque rebondissement dans une histoire.

Rare étaient les gens capables de comprendre pourquoi Miss Granger passait aussi souvent de temps dans une bibliothèque. Pour elle, un problème devait avoir une solution rédigée quelque part dans un livre, un recueil de notes ou n'importe quoi. Ce n'était pas qu'une manière d'apprendre ou de se divertir. C'était sa manière de se rassurer, de contrôler la situation. Si ce n'était pas le cas, au moins aurait-elle essayé de trouver des réponses plutôt que de rester ignorante le restant de sa vie. Si elle ne trouvait pas, une idée pouvait parfois germer après avoir lu quelque-chose d'anodin. Combien de fois cela lui était-il arrivée ! Ah, quel bonheur de ressentir cette excitation et cette joie à l'idée de trouver la réponse à une énigme qui avait exigé des jours d'intenses recherches et de réflexions ! Il s'agissait d'un jeu intellectuel parfois très subtil et vraiment très intéressant. Enfin... chacun ses goûts, hein. La Miss allait encore passer pour un drôle d'oiseau. Seulement voilà ! De petits plaisantins s'étaient amusés à ranger les livres n'importe comment dans la section Alchimie, à tel point que Hermione était à deux doigts de péter une durite. Grrr... un petit sortilège de classement, ça n'aurait tué personne !

Cette année, l'étudiante allait étudier l'Alchimie en option. Cette matière semblait la fasciner autant que l'Arithmancie ou l'étude des runes, ses violons d'Ingres (bah oui... pour certains, c'est le quidditch, les talons-hauts ou le tricot et moi ce sont les "machins prise-de-tête", comme le dirait Ron Rolling Eyes ). Il s'agissait ni plus ni moins d'étudier des pratiques et des théories sur la transmutation des métaux. Intéressant ! Evidemment, l'un des objectifs ultimes de tout ça était de parvenir à la réalisation de la pierre philosophale permettant de transformer certains métaux comme le plomb, en or ou en argent, mais aussi d'obtenir la panacée, ce que l'on nommait aussi la "Médecine universelle", cet élixir de longue vie qui permit notamment au couple Flamel de vivre pendant six cents soixante-cinq ans.

A ce moment précis de l'histoire, Hermione était en train de chercher ce fichu" traité sur la loi des sympathies et des antipathies", un grimoire qui contenait des recettes d'atelier afin de réaliser de l'or, de l'argent, du porphyre et des pierres précieuses, lorsque la silhouette de Lavande Brown apparut à proximité de sa position. Miss Granger, qui lui tournait le dos, semblait tellement concentrée et contrariée à force de chercher sur une étagère mal rangée qu'elle s'était mise à râler toute seule dans son coin.


" - Nan, mais ce n'est pas possible un chantier pareil ! On ne leur a jamais appris à ranger correctement un livre ? ", fit-elle en haussant les épaules d'un air agacé tandis qu'elle cherchait encore dans les rangées inférieures, lorsque soudain, elle s'écria :

" Ah te voilà, toi ! Ce n'est pas trop tôt ! ", déclara-t-elle au grimoire sur un ton de reproche, l'air mécontent. Si le livre avait eu une conscience, il se serait surement caché plus profondément dans sa rangée où aurait tenté de s'échapper. En tout cas, Hermione était satisfaite de tenir enfin son bouquin. Lentement, elle laissa planer sa main sur la couverture puis elle le porta à son nez afin de respirer cette bonne odeur de parchemin neuf qui lui plaisait tant, lorsqu'une voix familière l'interrompit dans ses pensées.

- Hey Hermione. Comment ça va ? Ça fait longtemps hein ?

Hermione reconnut aussitôt la voix de son ancienne compagne de dortoir. Etrange... sa dernière phrase laissait présager un sentiment de malaise, une tentative pour se rappeler à son bon vieux souvenir, un peu comme si les deux jeunes femmes ne s'étaient pas revues depuis des années. Remarquez, cela faisait tout de même six mois. Le temps passait vraiment à une allure ! Bon... du calme ma petite Hermione ! Certains auraient pu croire qu'elle se serait contentée de sourire d'un air cynique avant de lui balancer une ou deux remarque(s) cinglante(s). Elle aurait très bien pu lui formuler tout un tas de reproches à propos des conséquences de ses actes et l'engueuler comme si elle était l'unique responsable de la catastrophe survenue lors de la manifestation de Trafalgar square, mais elle n'en fit rien. Cela aurait été stupide et méchant. Non... elle se contentait de garder un visage fermé et de fixer son grimoire avant de lui répondre avec un léger sourire un peu crispé :

" - Salut Lavande. Je... Je vais bien. Je viens juste de passer dix bonnes minutes à chercher ce grimoire et cela m'a foutu les nerfs en pelote, mais je survivrai ", remarqua-t-elle avant de soupirer. " En effet, cela fait... six mois..."

Avouez que si Lavande était venue à la rencontre d'Hermione en sachant pertinemment qu'elle avait dû lire la Gazette du sorcier et tout apprendre à propos de sa participation à la manifestation et sur sa condamnation, elle devait forcément avoir un truc important à demander. Ou alors, elle prenait les choses avec légèreté au point de venir la narguer chez Fleury & Bott pour une raison qui lui échappait encore. Pourtant, ce n'était pas l'impression que lui donnait l'expression de son visage. A sa place, Hermione l'aurait évité afin d'éviter de se sentir à nouveau coupable ou d'avoir à affronter des remarques déplaisantes. Peut-être que son ancienne camarade de dortoir s'en fichait. De toute façon, il lui faudrait bien aller de l'avant et en assumer les conséquences. Elle en savait quelque-chose...

Fronçant légèrement les sourcils d'un air perplexe, mais tout en restant calme, l'étudiante en filière générale était en train de réfléchir rapidement à ses prochains mots. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait de lui communiquer le fond de sa pensée, mais elle se retint. Lavande avait suffisamment déjà été puni et puis elle n'avait pas été la seule manifestante. Son intention n'était certainement pas de la rabaisser ou de l'humilier, mais plutôt d'essayer de comprendre ce qui s'était produit ce jour-là et essayer de la mettre un peu à l'aise. Peut-être que la Gazette du sorcier n'avait pas tout dit et il s'agissait là d'une occasion... en or. D'autres se seraient attendus à moins bien venant de l'insupportable et horrible Miss je-sais-tout, mais même Harry et Ron - ses plus proches - n'étaient pas toujours en mesure de prédire ses réactions. Cela contribuait d'ailleurs à les rendre encore plus nerveux après avoir fait une vilaine bêtise. (rires) De toute façon, on se trompait toujours sur son compte. Alors, finalement, elle choisit d'être honnête avec elle, mais en faisant preuve de tact.


" Et toi, comment vas-tu ? J'imagine que ces derniers mois n'ont pas dû être facile. Tu m'en vois désolée. S'il y a quoi que ce soit de raisonnable que je puisse faire pour t'aider, n'hésites pas à le demander. Je verrai ce que je peux faire... Sinon... sans vouloir paraître trop indiscrète... les choses se sont-elles vraiment déroulées comme la Gazette le prétend ? Si on t'a interdit d'en parler ou si cela te dérange, oublie et parlons d'autre-chose, si tu le veux bien... "

Bien qu'elles n'aient fait que partager le même dortoir pendant six ans, en compagnie de Parvati, les deux jeunes femmes n'étaient pas ce que nous aurions pu appeler des amies ni même des ennemies. Elles semblaient si différentes. Miss Granger n'appréciait pas particulièrement son intérêt pour les rumeurs, le maquillage, la divination et toutes ces choses qu'elle considérait comme frivoles. Il fallait tout de même admettre que sans elle, l'ex-Gryffondor aurait éprouvée plus de difficultés à protéger Harry des menaces qui planaient sur lui à Poudlard. Figurez-vous qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de lui dire.

Lors de la bataille de Poudlard, Hermione sauva Lavande des griffes de l'horrible Fenrir Greyback, ce loup-garou sadique qui adorait s'en prendre aux enfants et aux jeunes femmes. Elle ne s'était même pas poser la question de savoir si son ancienne compagne de chambrée en aurait fait autant si la situation avait été inversée. Elle avait agi d'instinct, sans rien attendre en retour. Miss Granger n'avait fait que prouver au fil des années qu'elle n'était pas si mauvaise, bien au contraire. Qui s'en souciait de toute façon ? D'ordinaire, on ne remarquait que les apparences, rarement ce qu'elle était vraiment...


(HJ \ Pardon pour le délai d'attente. Embarassed Merci de me MP si quelque-chose ne convient pas /HJ)
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyJeu 20 Déc - 14:34:44

Ouuuh, Hermione et les bouquins mal rangés … Quelques flashbacks de leurs années à Poudlard se rappelèrent au bon -ou plutôt dans le cas présent mauvais- souvenir de Lavande et elle se dit qu’elle n’aurait probablement pas plus mal tomber. Elle avait encore à l’esprit les remarques bien senties que l’ex Préfète avait adressé à deux première années qui avaient reposé les livres qu’ils venaient d’utiliser n’importe comment sur la première étagère à leur disposition dans la bibliothèque lors de leur cinquième année. Pour la défense de la brune, les BUSEs s’approchaient à une vitesse terrifiante et entre le travail scolaire, celui de préfète et les responsabilités que co-diriger l’AD avec Harry amenaient, il était normal qu’elle ait été quelque peu sur les nerfs. Néanmoins, sur le coup, Lavande avait été bien heureuse de ne pas être celle qui encourrait la colère de sa camarade de dortoir. Quant aux malheureux première années, autant dire que l’expérience traumatisante leur avait au moins servi à ne plus jamais ranger un livre sans faire attention. Avec ses images en tête, la blonde adressa donc un bien pauvre sourire à son ancienne camarade lorsque cette dernière rappela le temps qui les séparait de leur dernière rencontre. Définitivement ce silence lourd de sous-entendus avant de dire « six mois » n’annonçait rien de bon. Cependant, elle avait décidé de faire vaillamment face aux critiques qui ne tarderaient pas à venir et elle avait l’intention de tenir sa promesse à elle-même. Comme ça, elle n’aurait rien à regretter après coup. Si Hermione ne voulait pas l’aider, très bien, mais au moins elle n’aurait pas à s’interroger sur les « et si », elle serait fixée.

Elle se mit donc à chercher la bonne façon d’amener le sujet qui l’avait amené à aborder la brune, mais ce fut finalement celle-ci même qui la sauva de l’embarras en prenant le problème à bras le corps d’une façon à laquelle Lavande ne s’était pas attendue. Au lieu des remarques acerbes sur sa maturité intellectuelle auxquelles elle aurait décemment pu s’attendre, Hermione se contenta de lui demander la vérité sur ce qui s’était passé avant d’aller jusqu’à lui proposer son aide dans la mesure du raisonnable. Une fois la première surprise passée, Lavande se fustigea mentalement de toujours penser le pire des gens, elle aurait dû savoir que la meilleure amie du Survivant n’allait pas se permettre de juger les gens sans leur donner au moins une chance de s’expliquer. Ce n’était tout bonnement pas crédible. Son sourire se fit donc légèrement plus assuré.


-J’aurais effectivement un service à te demander si tu es toujours d’accord après avoir écouté ma version des faits. Après tout, ce n’est que justice que je t’offre quelque chose en retour et puisque tu m’offres l’occasion de m’expliquer, je ne vais pas la louper.

En effet, à l’exception de ses parents, elle n’avait jusqu’alors pas réellement eu l’occasion de s’expliquer devant quiconque. Lors du procès, elle était encore trop sous le choc et c’était l’avocat qui lui avait été commis d’office qui s’était chargé de lui éviter la prison, puis Kael et ses amis avaient eu le tact de ne pas trop l’interroger sur la question, sachant que la punition infligée par ses parents la lui rappelait déjà en permanence. Les rares moments en compagnie de jeunes de son âge, elle préférait les consacrer à se changer les idées. Ainsi, sauf la discussion à cœur ouvert et bâtons rompus avec ses parents, dont elle gardait un arrière-goût des plus amers, elle n’avait jamais eu à expliquer son raisonnement -à condition que l’on puisse seulement considérer qu’elle en eût eu un- à quelqu’un. Et étonnement, elle découvrit que si elle ne s’en était pas rendu compte jusqu’alors, elle en avait besoin. De manière à clore définitivement ce chapitre et pouvoir aller de l’avant lors de la nouvelle année scolaire, elle avait besoin d’avoir les idées claires sur le pourquoi du comment elle s’était impliquée dans une action qu’elle voyait aujourd’hui clairement comme relevant d’un mélange savant de naïveté, d’inconscience et de stupidité. Et tout raconter à Hermione qui était ce qui se rapprochait le plus d’une partie tierce impartiale lui semblait soudain la meilleure des options. Surtout si elle voulait que la demoiselle Granger la prenne au sérieux concernant sa demande.

-A vrai dire, la version de la Gazette a été joliment édulcorée. Pour quelles raisons je ne saurais vraiment te dire si ce n’est éviter aux enfants de personnalités désormais bien en vue d’avoir des ennuis. M’enfin, personne ne m’a fait signer de déclaration de confidentialité alors pourquoi je me gênerais ?, déclara-t-elle avec une certaine amertume.

Car, si sur le coup, elle avait été trop dépassée par les évènements pour tenter de comprendre qui était les chanceux qui avaient échappé aux condamnations malgré une implication évidente, après coup, elle avait fini par relier les fils. Or étonnement, le fils du nouveau Sous Secrétaire n’avait pas été inquiété. Coïncidence ? Peu probable. Enfin, désormais il était trop tard pour prouver quoi que ce soit puisque les photos de Tomas avaient été saisies et elle n’avait aucune intention de se lancer dans une campagne contre les pourris du système. Se mêler de politique ne lui avait causé que des ennuis jusque-là, elle avait par conséquent retenu sa leçon. Elle ne se ferait pas avoir une deuxième fois : plus de politique pour elle.


-Mais commençons par le commencement. L’idée venait d’Elena Pinkstone à la base. Il s’agissait de monter aux Moldus que la magie n’est pas à craindre, dit comme ça j’ai du mal à croire que j’ai pu avaler ça sans rien questionner. A croire que j’avais oublié que j’ai vécu onze ans chez les Moldus et que j’aurais flippé gravissime si des tarés s’étaient soudainement prétendus « sorciers ». Sans le passage par le Chemin de Traverse, je n’y aurais probablement jamais cru, sans parler de mes parents … Enfin, il est clair que j’ai été emportée par les paroles d’Elena, elle est douée pour parler aux foules, et j’en ai oublié tout le reste. Sûrement mon côté Bisounours qui croit que tout sera toujours rose, surtout depuis la fin de la guerre. J’avais l’impression que rien ne pouvait plus aller aussi mal qu’après les années noires. Comme j’avais tort.

Un rire cynique lui échappa alors et son regard prit une dureté extrêmement rare chez elle, mais elle se reprit rapidement, souriant de nouveau de manière naturelle.

-Bref, on était donc dans notre monde, sauf qu’Elena avait fait des choses dans notre dos. En particulier, l’histoire de la licorne, même moi je ne suis pas assez stupide pour ne pas croire qu’on se serait fait incendier par le Ministère. Surtout qu’elle l’avait kidnappée du Magizoo. Enfin, si ça s’était arrêté là, ça aurait sûrement pu être encore gérable, mais j’imagine que comme nous n’étions pas particulièrement discrets sur nos activités, quelqu’un a trouvé hilarant de tout faire capoter. C’est là que Malone et ses copains entrent en scène. Enfin, je crois que de leur côté aussi ça a dérapé parce que je peux t’assurer que Malone n’était pas au courant pour le dragon. Comme quoi tout le monde s’est fait doubler par les plus extrémistes de leur côté. Ironique n’est-ce pas ?


Cette fois-ci, son visage n’affichait plus qu’une lassitude profonde. Elle avait l’impression que tout cela avait eu lieu il y a des lustres, surtout qu’entretemps le fiasco de la Commémoration avait eu lieu, reléguant l’incident de Trafalgar Square au fond des esprits. Quand elle repensait à la manifestation et plus précisément à sa participation, elle avait le net sentiment qu’elle n’était plus la même personne. Toute cette histoire l’avait fait mûrir en plus d’un sens. Tout comme la bataille de Poudlard avait mis fin à sa vie d’élève au sens propre comme figuré. Elle n’était plus l’adolescente passionnée de divination, elle était passée à être une étudiante en Médicomagie, une filière difficile. Mais elle n’avait pas complètement changé non plus, son histoire d’un soir catastrophique avec Gregory en était une preuve parmi d’autres. Néanmoins, une fois de plus, elle avait fait un pas en avant vers la future adulte qu’elle serait. Sa vie sentimentale était à nouveau stable et elle espérait bien être encore aux côtés de Kael pour longtemps. Quant à sa vie scolaire, elle s’était enfin reprise en main. Comme disait le dicton, un mal pour un bien.


-Et maintenant la question à mille gallions. Pendant ces derniers mois, j’ai repris ma vie en main ou du moins j’ai essayé et l’étape première était de me remettre sérieusement à travailler pour les buts futurs que je me propose.

Elle resta volontairement vague sur la question, pas sûre d’être assez confiante pour oser dire à voix haute qu’elle avait des rêves inatteignables à la fille la plus intelligente qu’elle connaisse et qui avait été un des principaux témoins de son manque d’intérêt patent pour le travail scolaire.

-Or, j’ai encore un mal fou à m’organiser et il se trouve que ça a toujours été ton point fort donc je me demandais si tu pouvais me donner un ou deux tuyaux un jour où tu auras du temps. Rien de bien grand, juste histoire que je prenne la cadence quoi.


Dernière édition par Lavande Brown le Lun 14 Jan - 17:26:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyLun 14 Jan - 6:17:12

Se disputer avec Lavande Brown au sujet des évènements survenus sur Trafalgar square n'aurait été qu'une véritable perte de temps. Hermione avait beau maudire les responsables de ce gâchis et avoir souhaitée qu'on leur infligea mille tourments, sa rage s'était estompée lorsqu'elle se rendit compte que son seul espoir résidait dans la poursuite de ses études et dans le combat qu'elle menait avec d'autres pour la réouverture de son université. Quelque part, cela ne l'étonna guère de retrouver son ancienne compagne de dortoir mêlée avec les partisans d'une ouverture totale au monde moldu. Ces gens - qui tenaient plus d'une bande d'illuminés, de fêtards et d'irresponsables - estimaient qu'il suffisait de leur révéler l'existence du monde magique pour résoudre l'ensemble des problèmes de société à travers le monde. Ah oui, vraiment ? En réalité, cela revenait plutôt à lâcher une pauvre gazelle au beau milieu d'un enclos de lions affamés, à placer en avant une minorité qui risquait de mettre en péril un équilibre déjà fragile. A croire que cette Elena Pinkstone croyait encore au père Noël... Rolling Eyes

Vous l'aurez compris, Miss Granger n'était en aucun cas partisane de l'abolition du Code International du secret magique. A ses yeux, il restait tant de choses à accomplir afin d'obtenir une mutuelle compréhension. S'il s'agissait d'une symbiose, la seule bonne volonté ne suffirait pas à changer le monde. L'éducation, la réforme des lois, l'interdiction des partis et des manifestations racistes, le contrôle des flux financiers, faire preuve de patience et de sagesse, voilà quelques-unes des clés d'un avenir meilleur. Un monde parfait ? Cela n'existait pas, mais rien n'empêchait la poursuite de cet idéal. Après tout, la guerre avait exigée un changement moral, la reconnaissance du tribut versé par certaines créatures magiques à la libération. Souvenons-nous que les elfes de maison s'étaient joint à la bataille grâce au soutien de Ron et à l'attitude de Harry à l'égard de Dobby et de Kreattur. Qui avait insisté pour défendre la cause de ces petites créatures sinon Hermione elle-même ? Rappelons-nous que les centaures apportèrent leur contribution lorsqu'il devint indéniable que leur neutralité aurait conduit leur peuple à l'extinction. Firenze n'avait-il pas accepté de devenir professeur de Divination à Poudlard grâce au professeur Dumbledore ? N'étais-ce pas une preuve de tolérance et de générosité lorsque celui fut banni de son clan ? Le dragon libéré chez Gringotts et Buck l'hypogriffe n'étaient-ils pas venus payer leur dette d'honneur ? Le symbole représenté par Harry n'avait-il pas poussé l'A.D. à se réorganiser et à rassembler les troupes ?

Hermione pensait fermement qu'il était possible de changer le monde grâce aux personnes de bonne volonté. Elle croyait à la loyauté, à la compassion, la générosité, à la solidarité ainsi qu'à toutes ces valeurs chevaleresques qui lui attiraient souvent de l'iniquité. Seulement pour réussir, il fallait s'unir, sans jamais baisser les bras. A l'instar du royaume de Camelot, représenté par le monde magique Britannique, derrière la table ronde comparable au Ministère, une figure charismatique devait enjoindre ses chevaliers à prendre les armes afin de lutter ardemment contre les ennemis provenant de l'extérieur comme de l'intérieur. Il fallait faire en sorte d'inspirer le peuple, lui redonner confiance en l'avenir et le réunir derrière un projet commun que l'on aurait pu aisément comparer au st-Graal. Si les sorciers aimaient tant le romantisme entourant l'époque de Merlin, il était possible de faire évoluer les mentalités, de leur donner du courage à la tâche en leur rappelant que cet extraordinaire magicien ainsi que le roi Arthur avaient été des réformateurs très en avance pour leur époque. De telles analogies politiques devaient assurément contribuer à convaincre l'opinion publique qu'une évolution et un rapprochement progressif avec les moldus étaient possibles, qu'il était envisageable d'avancer vers l'inconnu sans renier notre passé ou l'identité du monde magique. Nous devions préparer l'avenir de nos enfants, ceux-là mêmes qui perpétueraient ce que nous aurions décidé de leur laisser en héritage.

Cette rencontre chez Fleury & Bott n'avait rien d'une banalité en dépit des apparences. Leur conversation risquait de changer l'attitude que ces deux jeunes femmes pouvaient bien avoir l'une envers l'autre. C'était aussi le départ d'une aventure, celle de la lutte contre la lycanthropie, un fléau touchant les vies de milliers de sorciers à travers le monde. Pour l'instant, Lavande ne lui adressa qu'un bien pauvre sourire lorsque la sorcière aux cheveux châtains foncés lui rappela le temps qui les séparait de leur dernière rencontre. Si vous saviez combien Hermione avait eu envie de lui exprimer son ressentiment. Pourtant, cette dernière garda le silence, trop occupée à réfléchir et à retenir ses grands chevaux. Son visage semblait toujours fermé et son sourire toujours aussi crispé. Finalement, aborder le sujet gênant en lui proposant une aide raisonnable sembla la seule manière correcte de redonner un peu de contenance à leur conversation et à chasser au loin toute idée de malaise. Cette réaction plutôt inattendue prit aussitôt Miss Brown complètement par surprise. Et tandis qu'elle tapotait un peu nerveusement sur son grimoire d'Alchimie, Hermione ne manqua pas cette hésitation et cette perplexité sur son visage. Lavande s'en fustigea mentalement avant de lui adresser un sourire un peu plus assuré.


- J’aurais effectivement un service à te demander si tu es toujours d’accord après avoir écouté ma version des faits. Après tout, ce n’est que justice que je t’offre quelque chose en retour et puisque tu m’offres l’occasion de m’expliquer, je ne vais pas la louper.

Ah... Voilà donc pourquoi Lavande n'avait pas ignorée sa présence dans cette allée déserte ! Elle avait un service à lui demander ! Ce fut alors au tour de Hermione de manifester sa surprise et sa perplexité. En échange, l'ancienne Gryffondor semblait vouloir confier son point de vue à quelqu'un à propos des évènements survenus sur Trafalgar square en mars dernier. En y réfléchissant, être confrontée au Magenmagot, être condamnée et subir tout un tas d'autres humiliations, tout cela avait dû certainement agir comme un électrochoc. Alors, si en plus tout cela était immérité... Du coup, la jolie brunette fronça à nouveau les sourcils, affichant cette fois-ci un air très concentré. Quel était donc ce service dont il était question ? mxm

- A vrai dire, la version de la Gazette a été joliment édulcorée. Pour quelles raisons je ne saurais vraiment te dire si ce n’est éviter aux enfants de personnalités désormais bien en vue d’avoir des ennuis. M’enfin, personne ne m’a fait signer de déclaration de confidentialité alors pourquoi je me gênerais ?, déclara-t-elle avec une certaine amertume.

Vraiment ? Vous lui en direz tant... Rolling Eyes Ce ne serait pas la première fois qu'un journaliste se serait fourvoyé dans son travail par manque d'éthique, par appât du gain, conviction politique ou pressions diverses. Et bien que la liberté de la presse était garantie par la Charte du Magenmagot, il fallait admettre que ce fut rarement le cas au cours des six dernières années. Certains enfants de personnalités auraient-ils été mêlé à tout ceci ? Tiens donc... Si oui, se pourrait-il qu'il y ait eu manipulation ? Mais dans quel objectif et surtout par qui ? Là-dessus, Hermione avait bien une ou deux petite (s) idée (s), mais sans preuves...
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- Mais commençons par le commencement. L’idée venait d’Elena Pinkstone à la base. Il s’agissait de monter aux Moldus que la magie n’est pas à craindre, dit comme ça j’ai du mal à croire que j’ai pu avaler ça sans rien questionner. A croire que j’avais oublié que j’ai vécu onze ans chez les Moldus et que j’aurais flippé gravissime si des tarés s’étaient soudainement prétendus « sorciers ». Sans le passage par le Chemin de Traverse, je n’y aurais probablement jamais cru, sans parler de mes parents … Enfin, il est clair que j’ai été emportée par les paroles d’Elena, elle est douée pour parler aux foules, et j’en ai oublié tout le reste. Sûrement mon côté Bisounours qui croit que tout sera toujours rose, surtout depuis la fin de la guerre. J’avais l’impression que rien ne pouvait plus aller aussi mal qu’après les années noires. Comme j’avais tort.

Elena Pinkstone... Hermione avait eu tout le loisir de lire le portrait qui avait été dépeint dans un article récent de la Gazette du sorcier. Connaissant sa réputation et le nom du parti auquel elle appartenait, sa présence en tant que leader de la manifestation ne l'étonna guère, bien qu'il aurait été intéressant de connaître l'opinion de Rosetta Gatherite, la présidente du RMS. Si cette réunion de joyeux fêtards avait reçu son assentiment, alors elle était encore plus folle qu'elle ne l'imaginait ! Bande d'irresponsables ! na

Lorsque Lavande parla de "montrer aux moldus que la magie n'était pas à craindre", Hermione fit de gros yeux ronds avant de soupirer un grand coup, indiquant qu'elle trouvait cette idée angoissante et totalement stupide dans les circonstances actuelles. Etonnement, les propos de son ancienne compagne de chambrée semblérent plus matures et teintés d'un profond regret. Son rire cynique et son regard plus dur laissa penser qu'elle éprouvait également beaucoup de ressentiment. "Flipper gravissime"... Oui, alors là en langage Lavandesque, on pouvait affirmer qu'elle avait dû vraiment être chamboulée par toute cette histoire. niarkhéhé Miss Granger en leva les yeux au ciel avec un joli petit rictus sur la commissure des lèvres. Rolling Eyes Allez donc dire à un moldu que la magie existait, que les dragons étaient une réalité pour voir combien de temps il mettrait pour vous ficher à la porte !

Pour les discours éloquents, Hermione en savait quelque-chose. Combien de personnalités ou d'idéologies politiques avaient su motiver les foules et les plus crédules d'entre nous par la seule puissance des mots ? Comprendre les gens, déterminer leurs rêves les plus secrets, savoir les convaincre sans utiliser la violence, tout cela n'était pas donné à tout le monde et malheureusement comme partout il existait des gens dotées de mauvaises intentions, des égoïstes souffrant d'égo sur-dimensionné dont le plaisir ultime était de contrôler et manipuler l'esprit des gens tout en s'en mettant plein les poches. Les émotions puissantes, il fallait s'en méfier, au risque de perdre toute objectivité, car derrière chaque mot se cachait toujours une intention. Souvenez-vous en !


- Bref, on était donc dans notre monde, sauf qu’Elena avait fait des choses dans notre dos. En particulier, l’histoire de la licorne, même moi je ne suis pas assez stupide pour ne pas croire qu’on se serait fait incendier par le Ministère. Surtout qu’elle l’avait kidnappée du Magizoo. Enfin, si ça s’était arrêté là, ça aurait sûrement pu être encore gérable, mais j’imagine que comme nous n’étions pas particulièrement discrets sur nos activités, quelqu’un a trouvé hilarant de tout faire capoter. C’est là que Malone et ses copains entrent en scène. Enfin, je crois que de leur côté aussi ça a dérapé parce que je peux t’assurer que Malone n’était pas au courant pour le dragon. Comme quoi tout le monde s’est fait doubler par les plus extrémistes de leur côté. Ironique n’est-ce pas ?

Son côté "bisounours" lui fit étrangement penser au mouvement hippie des années soixante où l'on prônait la liberté totale, faites l'Amour pas la guerre, la consommation de certaines substances illicites et toutes ces bêtises qui donnaient l'impression à ces gens-là de débarquer tout droit de Pluton. Ainsi, Elena était à l'origine de ce "licornaping" au magizoo ? Cette pensée poussa Hermione à fronçer encore plus les sourcils. Ooh... elle n'avait pas trouvée cette histoire particulièrement hilarante. Si Miss Pinkstone s'était trouvée devant elle en cet instant, la brunette lui aurait surement mis sa main dans la figure. Risquer ainsi la sécurité du monde entier pour des sottises étaient tout à fait ce dont nous avions besoin en ce moment !

Quoi ! ? Malone ? Gregory Malone ? Ce petit crétin qui draguait toutes les minettes à des kilomètres ? Pas possible ! Hermione prit aussitôt un air dépité, soupirant une nouvelle fois un grand coup, levant encore les yeux au ciel avant de pincer les lèvres dans un sourire qui signifiait quelque-chose du genre : "oh que je suis à peine surprise ! Après tout, plus il y a de fous et plus on rit ! HAHA !" Ah... alors comme ça Malone n'était pas au courant pour le dragon ? Et comment pouvait-elle en être si sûre ? "Ironique" ? Inquiétant voulait-elle dire ! C'était à peine croyable de leur permettre de se mouvoir ainsi en toute liberté ! C'était eux qu'il fallait mettre au zoo pour n'être que de pathétiques exemples de crétinerie ! Oui, Miss Granger était affligée et alors ? C'était son droit. Par ailleurs, si Lavande n'affichait plus qu'une lassitude profonde, son vis-à-vis était quant à elle en train de bouillir et de serrer son grimoire comme on étoufferait un vulgaire poulet.


- Et maintenant la question à mille gallions. Pendant ces derniers mois, j’ai repris ma vie en main ou du moins j’ai essayé et l’étape première était de me remettre sérieusement à travailler pour les buts futurs que je me propose.

Il n'y avait pas grand-chose de mal à rêver d'objectifs en apparence in-atteignables. La vie de Hermione en était remplie. Sa quête d'amis, la SALE, son engagement politique, cette chasse aux horcruxes et aux reliques de la mort, la victoire finale sur l'armée des ténèbres n'en étaient-ils pas ? Pourtant, en dépit des difficultés, au travers des doutes et des mises à l'épreuve, la foi de Miss Granger dans la justesse de son combat et sa grande détermination ne l'avait-elle pas poussée plus loin que quiconque ne l'aurait cru possible ? Evidemment, la brunette aurait sans doute réprimer un fou rire si Lavande lui avait avouée son intention de trouver un remède à la lycanthropie, mais après tout pourquoi pas ? Si la blonde avait effectivement l'intention de se mettre au travail, de croire fermement en ses chances et si elle disposait du soutien nécessaire, qui pouvait affirmer où cela la conduirait ? Et puis, si son travail en valait la peine, qu'est-ce qui empêcherait Hermione de l'aider ? I love you

La lionne ne se moqua pas de Lavande Brown. Son attitude et ses propos semblaient sincères, nourris par l'adversité. Hermione lui accorda donc toute son attention. D'ailleurs, ces dernières paroles titillèrent sa curiosité. Allait-elle lui demander des cours particuliers ? Des buts futurs ? Intéressant, mais encore ? L'étudiante en filière générale se demanda surtout si les convictions de Lavande allaient durer, si tout ceci n'était pas dû au contre-choc de sa condamnation. Pour réussir, il ne suffirait pas de dire : "je m'en occuperai demain" ou à abandonner devant la difficulté ou l'envie d'aller batifoler ailleurs histoire d'aller profiter des soldes. Du sérieux, de la rigueur, de l'efficacité, de la réflexion, de la patience et surtout beaucoup de détermination, voilà de quoi elle aurait besoin !
na

- Or, j’ai encore un mal fou à m’organiser et il se trouve que ça a toujours été ton point fort donc je me demandais si tu pouvais me donner un ou deux tuyaux un jour où tu auras du temps. Rien de bien grand, juste histoire que je prenne la cadence quoi.

Ces propos semblaient avoir été volontairement minimisés. Aurait-elle eu peur d'un refus ? Oh, cela pouvait se comprendre. Surement, espérait-elle la convaincre de lui accorder un minimum d'intérêt. A dire vrai, l'étudiante en filière générale était prête à faire bien mieux que cela. Mais quelques zones d'ombre subsistaient encore... mxm

" - Si ton intérêt pour les études est lié à une volonté de te racheter une conduite, cela ne me dérangera pas, mais j'aimerais surtout être certaine que tu n'abandonneras pas devant la difficulté, que tu ne changeras pas d'avis dés lors que tu te seras remise de ta récente désillusion. En clair, j'aimerais connaître tes projets d'avenir et avoir la certitude que tu ne m'enverras pas balader en cours de route.

Il faut aussi comprendre que s'il m'arrive d'être exigeante et intransigeante avec Harry et Ron, c'est uniquement parce qu'ils ont besoin qu'on les pousse un peu afin qu'ils puissent donner le meilleur d'eux-mêmes. Cela ne me rend pas toujours très sympathique, mais ils n'en sont pas morts. J'aimerais surtout que tu saches à quoi tu t'exposes... "
, fit-elle en l'observant avec sérieux.

" Concernant l'affaire de Trafalgar square, pourrais-tu me dire ce que Gregory Malone et ses amis ont fait durant cette manifestation si ce ne sont pas eux les responsables de la présence de ce dragon ? Tu parlais également de la présence d'enfants de personnalités... Aurais-tu d'autres noms à me citer, s'il te plaît ? Et enfin, pourrais-tu m'en dire plus sur ce qui s'est produit lorsque les autorités sont arrivées ? Après tout, tu as été arrêtée et condamnée pour avoir tenté de calmer la licorne, ce qui n'était pas en soi un crime. Lors de ton audience, tu n'avais aucun témoin ou...", lui demanda-t-elle d'un air perplexe et un peu stupéfait.

Cette manifestation semblait avoir été le théâtre d'une gigantesque mascarade. A en croire les propos de Lavande, cela sentait la manipulation politique à plein nez ou peut-être s'agissait-il d'autre-chose. Le maître du jeu ? Possible... ou un opposant politique du RMS. Le comportement des autorités et son jugement intéressa grandement Hermione qui s'inquiétait de la manière dont la Justice avait été rendue dans son pays. Lavande c'était surement laissée envouter par un vibrant discours, mais de là à penser qu'elle pourrait agir en criminelle...
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyJeu 17 Jan - 19:48:27

La réponse franche et limite quelque peu brutale d’Hermione lui fit l’effet d’une douche froide. C’était vraiment l’impression qu’elle donnait aux gens : quelqu’un qui se lançait dans un projet sur un coup de tête et abandonnait à la première difficulté ? Elle avait beau savoir qu’elle n’était pas parfaite, loin de là, elle ne put s’empêcher de se sentir blessée en entendant ces propos. La suite des paroles d’Hermione lui prouvèrent pourtant bien que l’autre jeune femme n’avait cherché ni à la vexer ni la provoquer en insinuant cela, qu’elle tentait seulement par-là de s’éviter du travail inutile et une déception cuisante en plaçant ses espoirs - le mot était certes un peu fort mais c’était le premier qui lui vint à l’esprit- dans une personne qui en fût indigne, mais cela ne diminua pas pour autant le sentiment de malaise qui s’était logé dans ses entrailles.

Silencieuse, elle écouta son ancienne camarade et eut plus l’impression d’entendre parler un professeur qu’une jeune femme d’à peine vingt ans. Elle garda néanmoins ses remarques pour elle, elle était venue demander de l’aide alors critiquer la seule personne en mesure de lui fournir ladite aide ne semblait pas la plus brillante des idées. Et puis, dans le fond, quelqu’un sur son dos de temps à autre c’était peut-être aussi ce dont elle avait besoin pour les moments inévitables où elle aurait envie de tout lâcher. Car, même la plus motivée des personnes finissait par craquer un jour. Or, dans son cas, elle craignait surtout que son manque chronique de confiance en elle ne finisse par faire des ravages si personne n’était derrière elle pour lui remettre les pendules à l’heure une fois de temps en temps. Ainsi, ravalant sa fierté mal placée, elle choisit de prendre les propos d’Hermione comme une façon de repartir du bon pied. Peu importait désormais leur relation passée, elle avait abordé Hermione dans le but d’entamer une nouvelle relation, basée cette fois-ci sur le travail. Et, si elle voulait que cela fonctionne, elle allait devoir se plier aux règles de la brune. On ne demandait pas de l’aide à quelqu’un pour ensuite faire la tête parce que ses règles ne nous convenaient pas. Du moins, pas une fois passé le tendre et immature âge de sept ans.

Elle arrêta donc de triturer le bord de son sac -geste inconscient et signe de nervosité qu’elle avait la mauvaise habitude de faire en toute circonstance comme la couture légèrement décolorée de son sac le prouvait- et, prenant sur elle pour ne pas se démonter au moment fatidique, elle fixa son regard azur dans celui chocolat de son ex-camarade et se lança dans le dévoilement de ses futurs projets. Elle se prépara mentalement à tout type de réaction, depuis le rire franc jusqu’au mépris bien voilé. Elle avait choisi de se lancer dans une voie ardue où même les plus talentueux rencontraient des difficultés et, en prenant cette décision, elle s’était par conséquent volontairement désignée comme cible à tout type de critiques ouvertes ou cachées. Et, si elle était incapable de les supporter, alors autant tout arrêter avant de commencer, cela lui éviterait bien des nuits d’angoisse existentielle.

-Je veux travailler dans la recherche médico-magique sur la lycanthropie. Alors, contrairement aux rumeurs qui peuvent circuler, je ne suis ni totalement stupide ni complètement naïve, je ne cherche donc pas un remède miracle. J’aimerais seulement contribuer dans la mesure de mes moyens à améliorer la vie des personnes souffrant de lycanthropie. Car si, sous prétexte qu’une cure est introuvable, personne ne s’était jamais penché sur la question, la potion Tue-Loup n’aurait jamais été découverte.

En effet, si depuis la fin de la guerre, et la participation et conséquente mort du professeur Lupin lors de la bataille de Poudlard, la situation sociale des loup-garou s’était améliorée, le calvaire qu’ils devaient endurer tous les mois n’en avait pas pour autant disparu. Certes, grâce à la potion Tue-Loup -enfin pour ceux qui pouvaient se la procurer bien entendu-, ils conservaient leur esprit humain, mais l’horreur de la transformation ne s’envolait pas pour autant par la fenêtre. Qui plus est, si le fait de ne plus laisser les commandes de leur conscience au loup était une bonne chose car cela évitait bien des accidents et morsures involontaires, cela signifiait néanmoins également que les personnes concernées vivaient la transformation jusqu’à la dernière seconde sans pouvoir profiter du moindre repos que le changement de conscience avait pu auparavant procurer.

-L’Angleterre est plutôt en avance en mesure de législation sociale pro loup-garou depuis la fin de la guerre. Quoique avec notre nouveau ministre je me méfierais mais là n’est pas la question
, ne put-elle s’empêcher de rajouter, car, sur le plan médical, nous ne faisons pas le poids face aux pays du sud de l’Europe ni même face aux Etats-Unis. L’Italie en particulier possède le centre mondial le plus réputé sur la question, à Rome. Probablement à cause de la légende de leurs fondateurs, du moins c’est ce que leurs brochures de présentation affirment.

Oui, elle s’était informée avant de choisir cette voie et longuement. Elle avait eu tout le temps du monde, assignée à résidence comme elle l’avait été pendant plusieurs mois de suite. Et dire que l’Istituto Licantropo ne la faisait pas tout bonnement fantasmer aurait été faux mais elle était réaliste. Avant de pouvoir seulement se prendre à rêver d’intégrer ce prestigieux centre de recherches, encore faudrait-il que ses notes lui permettent seulement d’obtenir un stage à la section de recherche appliquée de Sainte-Mangouste.

-Tu es mieux placée que personne pour savoir à quel point je suis passée près d’être du côté patient et non docteur de la barrière, alors si cela ne te suffit pas comme motivation, je préfère que tu me le dises de suite et j’arrêterais de perdre notre temps à toutes les deux.

En prononçant ses mots, ses mains qu’elle avait cherché à contrôler jusque-là avaient accroché son bras gauche où, bien dissimulée sous le Charme de Désillusion qu’elle avait appris à maîtriser à la perfection dès sa sortie de Sainte-Mangouste deux ans auparavant, se tenait la griffure laissée par Fenrir Greyback. Il s’agissait de la seule cicatrice que les Médicomages avaient été incapables de faire disparaître, celle qui la poursuivrait jusqu’à la fin de ses jours. Mais, si elle la cachait à la vue des autres car elle préférait s’éviter tout type de regards compatissants ou simplement méprisants, elle la considérait plutôt comme une bénédiction. C’était la preuve qu’elle avait survécu grâce à l’aide d’Hermione et des Médicomages qui s’étaient ensuite occupés de son cas. Malgré tout le sang qu’elle avait perdu, elle s’était accrochée à la vie et, aujourd’hui, elle voulait tenter de consacrer cette deuxième vie qu’on lui avait offerte à ceux qui n’avaient pas eu autant de chance qu’elle.

-Quant à la manifestation, je ne te donnerais pas de noms pour la simple et bonne raison que je veux laisser ça derrière moi. Pense ce que tu veux, que je suis lâche ou autre, mais je considère que j’ai déjà assez donné et s’ils s’en sont sortis grâce à leurs appuis familiaux une fois, je ne vois pas pourquoi il ne leur ferait pas une deuxième fois. Alors, tout ce que je risque c’est de m’exposer inutilement à avoir des ennemis haut placés. Or, tout le monde n’a pas la protection d’un nom connu.


Elle se rendit compte qu’elle avait franchi la ligne de la bienséance avec cette dernière remarque et s’empressa de s’excuser.

-Désolée, je ne voulais pas sous-entendre que tu avais demandé la notoriété qui t’entoure, je voulais juste te faire comprendre que j’ai déjà eu trop d’ennuis à cause de cette fichue manifestation et que, si j’en ai retenu une leçon, c’est celle de ne plus me mêler de politique. Je laisse ça à ceux qui en ont la force, personnellement je préfère concentrer mes efforts dans un autre domaine.


Elle espéra ne pas s’être aliénée la brune et poursuivit en répondant cette fois-ci à la partie sur laquelle elle voulait bien informer Hermione. Même si elle risquait de le décevoir grandement vu ses maigres connaissances en la matière.

-Sinon, concernant la fin des évènements, à vrai dire je risque de t’être de peu d’aide. En effet, après qu’Alan ait réussi à maîtriser la licorne et alors qu’Harry s’occupait encore du dragon, un policiers anti-émeute moldu m’a tiré dessus avec son flashball. Je me souviens juste d’une douleur terrible au niveau de la colonne vertébrale puis d’être tombée par terre. Un deuxième s’est ensuite assuré que je ne les attaquerais pas avec ma baguette en me shootant fort peu délicatement dans le poignet. Je ne te raconte pas ce que j’ai pu aimer la magie en me réveillant lorsque le Médicomage m’a arrangé ça d’un simple sortilège. Enfin bref, je me suis bien vite évanouie. Le reste on me l’a raconté. Apparemment un Auror s’est occupé de récupérer tous les sorciers arrêtés par les forces de police moldue. Personnellement, j’ai été soignée dans les bureaux du Bureau des Aurors. Je crois qu’ils ont commencé les interrogatoires immédiatement après vu que nous étions majeurs et que la présence de nos tuteurs n’était pas obligatoire, mais je n’étais pas en condition alors j’ai été re-convoquée quelques jours plus tard. Mes parents m’ont accompagné mais ils n’ont pas été autorisés dans la salle d’interrogatoire, juste moi, l’avocat qui m’avait été commis d’office et l’Auror en charge du dossier. Pour être honnête, j’étais tellement paniquée que j’étais quasiment incapable de répondre aux questions. Heureusement que l’avocat qu’on m’avait assigné savait ce qu’il faisait malgré son jeune âge, sinon j’aurais écopé de bien pire qu’une simple amende, pour aussi élevée qu’elle ait été. Car, non, comme tu disais il n’y avait pas de témoins. En même temps, vu que les Moldus présents ont tous été soumis au sortilège d’Amnésie et que la parole d’autres participants non inculpés n’aurait pas valu grand-chose face au Magenmot, c’était ma parole contre celle des autres impliqués qui s’en sortis comme des rois. Et il faut croire que la leur a eu plus de poids.

Cette dernière phrase lui tira un petit rire cynique et, soudain, l’avis d’Hermione sur elle lui sembla dérisoire comparé à ce qu’elle avait vécu. La brune pouvait penser ce qu’elle voulait d’elle, ça ne changerait rien à sa vie. Certes sa vie serait légèrement simplifiée si l’ex-Gryffondor acceptait de l’aider mais, si elle refusait, ce qui était son droit et ce dont Lavande n’avait nullement l’intention de s’offenser, eh bien tant pis. Elle survivrait.
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyVen 15 Mar - 23:54:56

Pour toute tentative franche et "brutale", Hermione n'avait cherché qu'à vérifier les intentions de Lavande sans aucune méchanceté ni arrière-pensée. Elle avait voulu susciter une réaction d'orgueil qui aurait pu lui valoir de petites piques, des remarques déplacées, accompagnée d'une attitude franchement désagréable. Ce qui l'intéressait se trouvait profondément enfoui dans l'esprit de son vis-à-vis et la seule manière d'en savoir davantage était de lui donner matière à réflexion, à faire d'un doute raisonnable une affaire d'amour-propre. A ses yeux, il était hors de question d'échouer, de trahir ces attentes ou de finir au linge sale dès qu'elle se serait lassée de sa présence. On lui avait trop souvent fait le coup. Elle devait absolument connaître les raisons de ce revirement pour être convaincue, car la miss n'était pas le genre de femme à se faire "rouler dans la farine" aussi facilement. Trop suspicieuse ? Avouez qu'il y avait de quoi s'étonner et se poser des questions.

Aussi, ce fut avec sang froid que Miss Granger attendit une réaction. Le silence de Lavande et sa manière de triturer son petit sac laissa transparaître son malaise. S'il lui en coûta de l'approcher afin de lui demander son aide, Hermione préféra l'honnêté en lui annonçant qu'elle aurait parfois à affronter l'aspect autoritaire et professoral de sa personnalité. D'ailleurs, l'anglaise n'agissait jamais comme une "mère-poule" avec Harry et Ron pour assouvir un quelconque penchant sadique, mais plutôt pour les remettre sur le droit chemin, pour veiller sur leurs intérêts. Bien-sûr, ce n'était pas son côté le plus sympathique ou le plus charmant, mais c'était plutôt efficace. La brune, qui était une fine psychologue, capable de compassion et de générosité dans les instants les plus inattendus, n'avait rien à voir avec le professeur Rogue ni avec les Carrow. N'exagérons rien. Elle souhaitait simplement tester sa détermination et ce n'était pas sa faute si Molly déteignait un peu trop sur elle. D'ailleurs, si Lav' croyait devoir affronter une dominatrice donnant ses ordres et s'attendant à être obéit au doigt et à l'oeil, elle se trompait. L'approche serait très différente et cela n'aurait rien d'un jeu. hihihi !

Soudain, Miss Brown cessa de triturer le bord de son sac et de ruminer sa prochaine action. Cela signifiait que nous venions d'atteindre le point de rupture qui lui permettrait de connaître certaines raisons cachées. Sans aller jusqu'à se dégonfler, 'Mione fit l'effort de soutenir le regard azur de sa camarade. D'une question d'amour-propre, la jeune femme souhaitait désormais en faire une question d'honneur. C'était très important, car cela fonctionnait plutôt bien avec les Gryffondor. D'habitude, la lionne n'avait rien contre le fait d'aider les gens, mais il ne fallait pas non plus que cela fusse une chose trop aisée. Cette fois, elle s'interrogeait sur l'évolution de la situation. Un risque calculé n'en restait pas moins dangereux, mais c'était l'unique solution. Lavande pouvait fort bien se mettre à pleurnicher ou même à s'enfuir en courant. Il était également possible qu'elles aient une violence dispute. De fait, la brune resserra son traité d'alchimie contre sa poitrine. Elle se sentait à présent crisper par cette incertitude plutôt angoissante.


- Je veux travailler dans la recherche médico-magique sur la lycanthropie. Alors, contrairement aux rumeurs qui peuvent circuler, je ne suis ni totalement stupide ni complètement naïve, je ne cherche donc pas un remède miracle. J’aimerais seulement contribuer dans la mesure de mes moyens à améliorer la vie des personnes souffrant de lycanthropie. Car si, sous prétexte qu’une cure est introuvable, personne ne s’était jamais penché sur la question, la potion Tue-Loup n’aurait jamais été découverte.

Hermione haussa un sourcil, sans perdre son flegme Britannique. Voilà un démarrage fort intéressant et même stupéfiant. Aussitôt, son coeur se serra. La lycanthropie était une maladie incurable qui suscitait souvent la peur et l'abandon, un peu comme le VIH dans le monde moldu. La sorcière, qui observait toujours sa camarade avec beaucoup d'attention, ouvrit subitement la bouche, tel un poisson hors de l'eau. Elle s'était parfois demandé pourquoi elle avait choisis la médecine magique et voilà qu'elle venait de lui servir sur un plateau d'argent les raisons à l'origine de sa vocation. Cette réponse provoqua aussitôt un élan de compassion et de sympathie, puisqu'elle se rendit compte qu'au lieu de haïr les loups-garous, Lav' nourrissait en réalité de tout autres sentiments. Cela signifiait aussi qu'elle savait faire la distinction entre les loups-garous, entre ceux qui se comportaient en animaux et ceux qui étaient traités tantôt en pariâts ou en victimes selon qui détenait les reines du pouvoir. Voilà qui changeait de son narcissisme habituel...

Bien-sûr, le Ministère proposait un bureau d'assistance aux loups-garous ainsi qu'un autre spécialisé dans leur capture et leur élimination. Les aides prodiguées étaient jugées insuffisantes, mais plus que tout c'était la discrimination le fond du problème. En sachant que ceux-ci s'attaquaient de préférence aux êtres humains, ils provoquaient la peur et le rejet. Leur morsure survenue à la pleine lune provoquait d'horribles souffrances et la mort dans la majeure partie des cas. Les rares survivants devenaient des lycans ou des demi-sang, ce qui n'arrangeait en rien la manière dont ils étaient perçus. Ce genre de conception erronée poussa notamment une certaine Sous-Secrétaire d'état à faire voter des lois racistes contre les hybrides, contre les loups-garous, mais aussi à fomenter une campagne contre les êtres de l'eau. Ces choses-là avaient laissé des traces au sein de ces communautés et qui devions-nous remercier pour cela ? Vous ne devinez pas ? Mais si... une grosse truie rose bien connue pour son rire de petite souris ! Dolores Ombrage, ce poison à l'esprit dérangé que Hermione adorait expédier à Azkaban à perpétuité pour l'ensemble de ces crimes.


- L’Angleterre est plutôt en avance en mesure de législation sociale pro loup-garou depuis la fin de la guerre. Quoique avec notre nouveau ministre je me méfierais mais là n’est pas la question, ne put-elle s’empêcher de rajouter, car, sur le plan médical, nous ne faisons pas le poids face aux pays du sud de l’Europe ni même face aux Etats-Unis. L’Italie en particulier possède le centre mondial le plus réputé sur la question, à Rome. Probablement à cause de la légende de leurs fondateurs, du moins c’est ce que leurs brochures de présentation affirment.

Effectivement, le Royaume-Uni était l'une des rares nations à proposer une prise en charge des victimes de la lycanthropie. Le constat de Lavande était d'ailleurs assez proche de l'idée qu'elle s'en faisait, mais l'étudiante en médicomagie était mieux informée. Elles étaient parfaitement d'accords sur ce constat. Quant aux fondateurs de Rome dont l'Instituto Licantropo semblait avoir utilisé l'image à des fins publicitaires, Hermione connaissait leur histoire bien entendu : Romulus et Rémus furent, selon la légende, sauvés par une louve alors qu'ils venaient d'être abandonnés par leur mère sur les bords du Tibre. Puis, ils furent recueillis par un berger. Lorsqu'ils devinrent des hommes, Romulus traça à l'aide de son char un sillon tout autour du mont palatin, là où ils décidèrent de fonder vers l'an huit cents avant Jésus Christ un village portant le nom de l'actuelle capitale italienne. Elle savait aussi que le bronze représentant cette louve, que l'on retrouvait d'ailleurs dans le hall du palais du capitole, datait en réalité du moyen-âge et non du Ve siècle comme on l'estimait, tandis que les angelots dataient quant à eux de l'époque de la Renaissance. Il n'y avait aucun consensus parmi les spécialistes. Le choix du symbole était de ce fait fort intéressant lorsque l'on se penchait sur l'aspect mythologique de la chose...

- Tu es mieux placée que personne pour savoir à quel point je suis passée près d’être du côté patient et non docteur de la barrière, alors si cela ne te suffit pas comme motivation, je préfère que tu me le dises de suite et j’arrêterais de perdre notre temps à toutes les deux.

Le rappel de son héroïsme rendit Hermione un peu mal à l'aise. Pour être mieux placée que personne, elle lui avait sauvé la vie. Lavande réagissait d'ailleurs avec autant de courage et de conviction qu'une parfaite Gryffondor. Nous pouvions même dire qu'elle venait de la convaincre que son besoin d'assistance était mue par un véritable désir de changement et non par un simple caprice. Soudain, Miss Brown eut une intéressante réaction en agrippant son bras gauche, à l'endroit où se trouvait sa cicatrice. Le souvenir de cette soirée avait dû resurgir et lui rappeler cette douleur insupportable causée par la morsure. Sans doute éprouvait-elle de la honte d'avoir été "souillée" par ce monstre sanguinaire. Quoi qu'il ait pu en être, une sorte de lien venait de se tisser entre elles, car de son côté, la brune possédait également une cicatrice sur son avant-bras gauche, la seule qu'elle aurait pu faire disparaître sans jamais s'y résoudre. Elles qui n'étaient aux yeux de certains que des "sang-de-bourbe" indignes de vivre et de pratiquer la magie, cette marque lui rappelait très souvent sa première rencontre avec Bellatrix Lestrange. Ce n'était pas comme si le souvenir s'était évaporé avec sa mort et n'avait rien changé dans son esprit. Elle non plus ne pourrait jamais oublier.

- Quant à la manifestation, je ne te donnerais pas de noms pour la simple et bonne raison que je veux laisser ça derrière moi. Pense ce que tu veux, que je suis lâche ou autre, mais je considère que j’ai déjà assez donné et s’ils s’en sont sortis grâce à leurs appuis familiaux une fois, je ne vois pas pourquoi il ne leur ferait pas une deuxième fois. Alors, tout ce que je risque c’est de m’exposer inutilement à avoir des ennemis haut placés. Or, tout le monde n’a pas la protection d’un nom connu.

Hermione ne fut pas trop déçue de se voir opposer ce refus. Malgré les chances infimes d'obtenir des noms, la réaction de Lavande n'avait rien eu d'imprévisible. Ces justifications trahissaient sa peur d'être à nouveau plongée dans les ennuis, ce qui se comprenait parfaitement. A sa place, Miss Granger aurait réagi de la même manière, bien que son désir de vengeance et le sentiment d'injustice auraient été plutôt tenace. De toute façon, si certains étudiants étaient parvenus à échapper à leur châtiment grâce à leurs relations haut-placées, c'était peine perdue. Toute cette histoire sentait la manipulation politique, l'abus de pouvoir et la négligence. Ses sourcils se froncèrent à cette pensée. Voilà qu'elle donnait l'impression de réfléchir. Comment se faisait-il qu'aucun membre du Conseil d'administration ou du Ministère n'avait pas entendu parler des intentions d'Elena Pinkstone ou de Gregory Malone ? Les affichages sauvages au sein de l'université n'avaient-ils inquiété personne, même pas le Directeur ou le département des mystères ? C'était difficile à croire. Quant aux personnes arrêtées, Lavande semblait avoir été traduite en justice simplement parce qu'elle se trouvait sur place, ce qui était effrayant. Fallait-il croire que le tribunal avait cherché à désigner des coupables sans se soucier de la vérité ou des circonstances atténuantes ? Etais-ce à cause des pressions subies lors de cette affaire que Monsieur Benson et sa femme avaient démissionnés ? Voilà qui serait très grave...

- Désolée, je ne voulais pas sous-entendre que tu avais demandé la notoriété qui t’entoure, je voulais juste te faire comprendre que j’ai déjà eu trop d’ennuis à cause de cette fichue manifestation et que, si j’en ai retenu une leçon, c’est celle de ne plus me mêler de politique. Je laisse ça à ceux qui en ont la force, personnellement je préfère concentrer mes efforts dans un autre domaine.

Hermione n'avait pu s'empêcher de sourire d'un air quelque peu amusé en levant les yeux temporairement vers le plafond. Elle n'avait pas été vexée. Non seulement elle n'avait pas demandé cette notoriété, mais elle n'était pas protégée contre l'arbitraire ni contre certaines menaces, comme le harcelement, les paparazzis ou l'attitude un peu trop invasive ou décalée des gens. Parfois, elle ressentait l'impression que le contrôle lui échappait et c'était un sentiment qui ne lui plaisait absolument pas. D'autres fois, l'étudiante se retrouvait pratiquement dans la peau d'une star de cinéma ou d'une héroïne de la nation. La moindre sortie pouvait lui valoir un article dans la presse à sensation ou de figurer en bonne place dans le journal de son université. Alors, évidemment, beaucoup enviaient sa situation sans savoir qu'il n'y avait pas que de bons côtés à mener ce genre de vie. Être célèbre ne signifiait pas être aimé de tout le monde. On attirait aussi beaucoup de convoitise, un intérêt qui n'était pas toujours très honnête ni très rassurant. A sa façon, Lavande expérimentait ce que cela pouvait faire d'être dévisager et insulter par des gens qui ne savaient pas qui vous étiez, qui se fichaient pas mal de vos émotions et qui n'avaient aucune idée de votre vie privée. Elle avait subi la même chose à cause de Skeeter à une époque où l'on racontait qu'elle trompait Krum avec Harry, au point de recevoir quelques rares menaces de mort. Après tout , ce n'était pas non plus comme si le monde était rempli d'idiots...

Le long monologue qui clôtura ces explications prouva que Lavande avait éprouvé le besoin de se défouler, de se confier à quelqu'un d'autre qu'à l'un de ses proches. Alors, comme ça, Alan et Harry avaient fréquentés la manifestation ? Voilà qui promettait une explication entre quatre yeux lorsqu'elle reverrait son meilleur-ami. Figurez-vous qu'il n'avait pas cru utile de lui en parler. Cependant, lorsqu'elle entendit parler de flashball, ses yeux s'écarquillèrent comme des balles de tennis. Elle savait que cette arme était capable d'infliger des graves blessures et même de tuer à bout portant. Aïe ! Hermione fit une légère grimace en l'écoutant parler de coup porter sur sa colonne vertébrale. Et après, on irait raconter que l'ouverture au monde moldu se ferait sans problème, qu'il n'y aurait pas de vent de panique si on leur expliquait calmement les choses. Pourquoi ne pas leur parler de la richesse des gobelins afin d'exciter leur convoitise et susciter un nouveau génocide ou pourquoi ne pas leur dire que certains alchimistes étaient effectivement capables de transformer certains métaux en or, en argent et en pierres précieuses, hum ? Nan, mais qu'avaient-ils dans la tête, du jus de citrouille !? Lavande aurait pu finir handicapée ou même tuée ! C'était à croire que Pinkstone et Malone n'avaient pas un seul instant songer aux conséquences de leurs actes !

Finalement, elles abordèrent à nouveau le déroulement du procès. Les avocats commis d'office connaissaient rarement tous les tenants et aboutissants de leurs clients. On ne leur demandait jamais leur avis puisqu'il s'agissait d'une injonction pour les comparutions immédiates, notamment pour ceux qui n'avaient pas les moyens financiers de se payer une défense. C'était aussi un moyen de les faire débuter. Et puis, si vous saviez ce que 'Mione pensait du métier d'avocat ou du Directeur de la justice magique. Oh la ! Quant à l'absence des parents de Lav' dans la salle d'audience, cela n'était pas anormal, contrairement à celle de l'Auror "chargé du dossier". Et si Miss Granger n'approuvait pas le fonctionnement du Magenmagot, surtout en matière de "jugements expéditifs", il ne fallait guère s'attendre à mieux pour l'instant. Quant à savoir si elle aurait vraiment écopée d'une peine moins lourde sans cet avocat, alors là, rien n'était moins sûr. Quelqu'un de moins impartial aurait pu penser que ces origines moldues avaient peut-être jouées en sa défaveur...

Par contre, en matière de droit correctionnel et à défaut de preuves dans un cas de flagrant-délit, il aurait fallu exiger un complément d'informations avant de rendre un verdict aussi expéditif. Lavande aurait dû s'en sortir avec un rappel à la loi et une injonction du tribunal. Dès lors, il n'y aurait eu aucune mention sur son casier judiciaire ni aucune amende. Miss Brown était déjà suffisamment mal en point et honteuse à l'idée de se retrouver devant un tribunal pour ne pas songer à lui laisser une deuxième chance, à se montrer un tantinet magnanime. Cela dépendait bien-sûr du dossier, des preuves, des circonstances atténuantes et de l'attitude des présumés coupables. Pourtant, l'absence de témoins impliquait une autre question. Elle venait bien de mentionner les noms d'Alan Desoya et de Harry Potter, non ? Alors, pourquoi ni l'un ni l'autre n'avait témoigné en sa faveur, surtout Alan qui figurait parmi ses proches ? Par peur, parce que cela n'aurait servis à rien ? Difficile à croire, mais c'était possible. Si Harry ou Ron avait eu à se retrouver dans cette situation, vous pensez bien que Hermione aurait accouru avec ses exemplaires du code pénal, du code civil et de la charte du Magenmagot, pour les défendre ou même témoigner.

Son petit rire cynique rendit Hermione encore plus fâchée à l'égard de la justice et plus compatissante à l'égard de Lavande. Cela faisait longtemps qu'elle ne croyait plus dans la sacro-sainte infaillibilité du Magenmagot, surtout depuis le procès de Harry, depuis la défense de Buck l'hyppogriffe, sans oublier cette effroyable commission des nés-moldus qu'elle eut le déplaisir de connaître durant la guerre. Miss Granger ne la jugeait pas sévèrement. On pouvait même dire qu'elle comprenait son ressentiment, sa peur et son impression d'impuissance. La brune aurait bien voulu l'aider à se sentir mieux, à lui faire comprendre qu'en dépit de ce qui avait pu les opposer un jour, elle n'était pas son ennemie, ni une célébrité qui se glorifiait d'être quasiment intouchable. Encore fallait-il trouver les bons mots.

Elle attendit que Miss Brown cessa de parler pour se rapprocher d'elle, prenant au passage soin de déposer son traité sur le sol. Puis, elle releva sa manche gauche avant de lui présenter son avant-bras. Hermione lui montra sa cicatrice, toujours visible, sur laquelle on pouvait y lire : "Mudblood". Effrayant, non ? Dire qu'il y avait encore quelques mois, Miss je-sais-tout aurait refusé de remonter ses manches pour ne pas attirer les regards. Si Lavande n'en avait jamais entendu parler, le moment était venu de lui expliquer deux ou trois choses sur son engagement politique et sur ce qu'elle pensait de son ex-camarade de dortoir. Alors, elle choisit de s'exprimer avec une voix douce. Cette fois, elle cherchait à instaurer un climat de confiance, une proximité qu'elles n'avaient jamais atteint jusqu'à aujourd'hui. Hermione était réputée pour dire ce qu'elle pensait, même si cela devait déplaire, mais il n'y avait rien à craindre aujourd'hui.


"- C'est Bellatrix qui m'a offert ce "petit souvenir". Vois-tu... J'aurais très bien pu avoir honte de cette vilaine marque ou même finir par croire que nous étions vraiment des êtres inférieurs. J'ai résisté comme j'ai pu et je serai morte si le premier elfe libre et mes meilleurs-amis n'étaient pas venus à mon secours. J'ai voulu l'effacer, tirer un trait sur tout ça et tenter de construire ma vie, mais la blessure c'était infiltrée jusque dans mon âme. J'ai finis par la conserver pour me rappeler que je n'ai pas céder au mal absolu, que j'ai réussi à démontrer mon courage, ma force ainsi que ma loyauté dans un moment critique où je n'avais plus d'autre choix que le sacrifice ultime. Ceci fait désormais partie de moi."

Hermione s'arrêta dans ses propos, visiblement émue par ce souvenir difficile. Sa blessure était beaucoup plus profonde et ne guérirait sans doute jamais. Devait-elle lui parler des cauchemars qui la tiraillait encore aujourd'hui, de sa peur que tout ne recommence ou de son manque de confiance en elle ? Pour quelqu'un qui doutait parfois de sa propre capacité à surmonter n'importe quel obstacle, elle avait démontré à plus d'une reprise que le Choixpeau magique ne s'était pas trompé en l'envoyant parmi les Gryffondor. Il avait été question d'honneur et d'Amour-propre, mais aussi quelque part d'Amour tout court. Malgré tout, il lui fallu quelques secondes pour se remettre avant de reprendre ses explications :

"C'est à cause des mangemorts, des politiciens véreux, de toutes ces victimes et à cause de ces injustices, y compris à l'égard des créatures magiques, que je souhaite m'engager en politique. Cette marque me rappelle que les forces du mal oeuvrent toujours à la destruction de nos valeurs, qu'il est nécessaire d'agir pour empêcher d'autres drames ou conflits de survenir dans notre pays. Je n'ai jamais cédé aux insultes ni aux remarques déplacés de gens qui ignorent qui je suis réellement et qui s'en fichent pas mal. Si l'on y réfléchit, nous poursuivons le même idéal, celui de contribuer à la construction d'un avenir meilleur, mais notre tâche n'aura rien de facile, pas vrai ? Aucune civilisation n'aurait pu voir le jour sans audace, détermination et une pointe de rêve. Alors, je ne vois pas pourquoi ton désir de trouver un remède à la lycanthropie serait stupide ou naïf. Je suis, au contraire, très heureuse que tu aies trouvé ta vocation. Personne ne trouvera de remède à ce mal si personne ne se lance dans l'impossible. Le monde ne se construit pas avec des pessimistes et des conservateurs. Ta cicatrice est comme la mienne. Elle nous rappelle d'où nous venons et pourquoi nous faisons toutes ces choses. Fait-en une force et ne laisse personne douter de ta capacité à mener à bien tes objectifs. "

Hermione marqua une nouvelle pause. Elle en arrivait à sa conclusion. Certains diraient même qu'il était temps...

" William Shakespeare disait : "Que vienne la mort, nous l'attendons !". Cette phrase exhorte à ne jamais renoncer quelque-soit les difficultés. Je t'ai un peu bousculée parce que je voulais savoir si tu étais déterminée, si tu avais de bonnes raisons de vouloir mon aide. J'ai d'ailleurs le plaisir de t'annoncer que tu as réussi à me convaincre. Je vais t'aider à mieux t'organiser. Souhaites-tu que nous commencions tout de suite ou préfères-tu remettre cela à plus tard ? Si tu as le temps, peut-être pourrais-tu m'expliquer comment tu t'organises avant la rentrée universitaire et comment tu gères ton travail tout au long de l'année, hm ?"

Cette fois, Miss Granger affichait une attitude des plus amicales, avec le sourire. La brune n'avait peut-être pas énormément d'argent ni beaucoup de relations haut-placées, mais Miss Brown venait de gagner une alliée de taille. Et qui sait ce qu'elles pourraient finir par apprendre l'une de l'autre ?
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MessageSujet: Re: Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000]   Besoin d'aide ? [PV Lavande Brown] [Août 2000] EmptyJeu 21 Mar - 16:23:45

Dire qu’elle ne se tendit pas instinctivement à l’approche d’Hermione aurait été mentir. Lorsqu’elle vit la brune déposer son traité sur le sol et parcourir la distance entre elles, elle dut réfréner son envie de reculer pour se protéger. Contre quoi, elle ne savait pas trop mais c’était justement cette incertitude qui la mettait mal à l’aise. Après avoir dévoilé ses projets les plus intimes pour la première fois à quelqu’un, elle se sentait soudain incertaine, se demandant si elle n’avait pas fait une erreur en se confiant ainsi à son ancienne camarade dortoir. Et si cela se retournait contre elle ?

Elle suivit donc du regard les mouvements de la meilleure amie du Survivant sans oser bouger un seul muscle et sentit son cœur s’accélérer involontairement lorsque cette dernière souleva la manche de son gilet. Qu’espérait-elle obtenir par ce geste ? Lavande ne comprenait pas et elle n’aimait pas cela. Finalement, Hermione sembla en arriver au résultat de ses actions précédentes et lui présenta son avant-bras, laissant la jolie blonde des plus perplexes. Que devait-elle comprendre par-là ? Pour tenter de démêler les fils du mystère, elle posa donc son regard sur l’avant-bras qui lui était exposé et dut étouffer un cri d’horreur devant la cicatrice qui s’y étalait. Un seul mot était inscrit profondément dans la chair d’une écriture nerveuse, un mot qui résumait toute la guerre et ses enjeux, l’insulte suprême : « Mudblood ». Sang-de-Bourbe. Né-Moldu(e).

Lavande était incapable de détacher son regard des huit lettres gravées sur l’avant-bras d’Hermione, comme hypnotisée par cette marque qui les rapprochait plus qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. Elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver soudain un respect renouvelé pour l’ancienne Lionne, respect pour sa capacité à porter un tel signe distinctif fièrement alors qu’elle-même cachait le rappel de son propre passé. En effet, elle avait beau se dire qu’elle avait accepté ce qui s’était passé, force était de constater que plus que les regards étrangers sur son bras, c’était les souvenirs qui y étaient associés qu’elle craignait. Car, si les cauchemars étaient désormais une chose du passé, ne revenant qu’une fois de temps en temps la perturber, l’emprise de la peur n’avait jamais complètement disparu et, lorsque son regard tombait sur la griffure barrant son propre avant-bras, elle était incapable de ne pas se revoir, gisant dans son propre sang, aux portes du royaume d’Hadès. Elle était passée tout près, trop près et c’était ces images qui l’avaient amené à cacher aux yeux de tous, y compris les siens, les restes de sa rencontre avec Fenrir Greyback. Par conséquent, écouter Hermione lui raconter son propre calvaire et lui prouver qu’elle avait su faire d’un souvenir atroce une force pour aller de l’avant la fit se sentir inférieure.

Néanmoins, elle en avait assez de se lamenter sur ses erreurs et ses défauts. Quelques minutes auparavant seulement, elle avait été capable de déclarer fermement ses objectifs pour le futur, alors, plutôt que de continuer à se sentir inférieure, pourquoi ne pas profiter du modèle fourni par Hermione pour s’améliorer également ? Finalement, ce fut la hantise du passé qui se refléta momentanément dans les yeux de son ancienne camarade qui la fit se décider à la soutenir à sa façon. Elle leva donc sa propre manche, passa sa main par-dessus son avant-bras et murmura tout bas : « Finite Incantatem », révélant son propre enfer. Trois lignes parallèles, la griffure monstrueuse laissée par Greyback lorsqu’il avait traîné son corps vidé de forces jusqu’à lui pour finir la besogne et planter ses crocs dans son cou. La dernière marque qu’il n’ait jamais laissée sur un autre être humain avant qu’Hermione ne s’occupe de son cas. C’était donc paradoxalement son cauchemar et sa salvation que représentaient ces cicatrices, le danger imminent et le salut final combinés en un motif qu’elle connaissait désormais jusqu’au moindre détail.

La suite des paroles d’Hermione lui tira ensuite progressivement un sourire, timide au début, puis de plus en plus assuré jusqu’à ce qu’il se transforme en léger rire lorsque cette dernière déclara très sérieusement, comme s’il s’agissait d’un véritable exploit, qu’elle l’avait convaincue de l’aider.


-Souhaites-tu que nous commencions tout de suite ou préfères-tu remettre cela à plus tard ? Si tu as le temps, peut-être pourrais-tu m'expliquer comment tu t'organises avant la rentrée universitaire et comment tu gères ton travail tout au long de l'année, hm ?

Son sourire s’agrandit et elle répondit, rassurée de se savoir désormais entre de bonnes mains.

-C’est une bonne idée, mais on devrait peut-être se diriger vers les fauteuils au fond de la boutique pour parler. Je ne sais pas combien de temps ça nous prendra mais on sera toujours plus à l’aise non ?

Sa proposition étant plus rhétorique qu’une véritable question, elle se dirigea ensuite vers le coin lecture où quelques fauteuils étaient disposés pour les clients désirant jetant un coup d’œil approfondi à un livre avant de décider de l’acheter et prit place dans l’un d’eux, faisant signe à Hermione de s’asseoir face à elle. Personne d’autre n’était dans les parages leur permettant de discuter sans déranger qui que ce soit, Lavande se lança donc dans ses explications.

-Alors, à vrai dire, je ne me suis jamais vraiment organisée pendant les vacances, j’attends le plus souvent la rentrée et le début des cours pour faire selon mon emploi du temps, c’est la première fois que je fais les choses différemment. Cette année, en effet, j’avais des révisions de remise à niveau à faire dans certaines matières, surtout Potions et Botanique Avancées, si je voulais atteindre mes objectifs futurs alors je me suis fait un planning pour les mois de juillet et août. L’idée c’était d’alterner les matières toutes les deux semaines, sauf qu’honnêtement, j’ai un mal fou à me concentrer sur le travail lorsqu’il y a tellement d’autres choses plus intéressantes à faire. Je me force donc à réviser le matin car, plus la journée avance, moins je suis efficace.

En effet, dès que le repas arrivait, elle était physiquement incapable de retourner s’enfermer à nouveau dans sa chambre devant ses parchemins alors que le beau temps la narguait d’aller faire un tour dans le Lac derrière la ferme ou tout simplement de sortir un peu en ville. C’était un peu le problème qu’elle avait eu toute sa vie, année scolaire comprise, mais amplifié par l’ambiance de vacances.


-Quant à l’année scolaire, pour être honnête, je m’organise souvent une fois que je sais quand ont lieu mes différents cours. Sinon, en règle générale, j’essaye de concentrer le travail durant la semaine, surtout maintenant qu’on a moins de cours depuis l’arrivée à l’UMA parce que j’aime pouvoir profiter pleinement du week-end. Bien sûr, en période de partiels, c’est impossible, mais le reste du temps ça marche plutôt bien. Le véritable problème c’est lorsqu’on m’invite à sortir en semaine, je suis incapable de dire non -à vrai dire, je n’ai pas envie de dire non- et résultat c’est comme ça que je commence à accumuler du retard jusqu’à ce que ce retard finisse par devenir critique.


Bon, depuis son arrivé à l’UMA, elle n’avait jamais atteint le point de non-retour mais il fallait reconnaître que dans les matières où elle peinait le plus, elle se maintenait tout juste au-dessus de la moyenne, et cela uniquement grâce à l’aide d’Alan. Or, si cette année, elle désirait augmenter sa moyenne générale pour pouvoir obtenir un stage au centre de recherches médicomagiques de Sainte-Mangouste, elle allait devoir faire mieux que ça. Et pour cela, elle avait besoin de trouver une motivation suffisante pour contrer l’envie de délaisser le travail et c’était là qu’Hermione entrait en jeu. Avec un planning mieux organisé que celui qu’elle serait capable de se créer elle-même et, surtout, avec la menace de décevoir l’autre jeune femme désormais que cette dernière avait accepté de lui fournir son aide, Lavande était sûre qu’elle pourrait réaliser ses objectifs. Restait néanmoins à savoir si Hermione aurait la patience de rester à ses côtés lors des hauts et des bas qui s’annonçaient pour l’année à venir.
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