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 [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]
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  • Harriet Love
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MessageSujet: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyMer 17 Oct - 22:49:34

Élégamment installée à la table ronde du salon, Harriet écoutait avec un sourire la discussion de son associée et amie, Anabeth. Belle brune au sourire enchanteur, elle avait une façon charmante de parler d'une voix douce et discrète, ponctuée pourtant de grands gestes plein de vie. À n'en pas douter, le sang italien de son père courait bien dans ses veines. C'était une femme adorable, charmante et affable, toujours prête à rendre service à Harriet, à moins qu'elle ne racontait les derniers ragots ou les aventures qu'elle avait vécues. Et, à chaque fois qu'elles se rencontraient, il lui était toujours arrivé quelque chose de nouveau. Aujourd'hui, elle narrait à la belle rousse une étrange et drôle histoire de collier enchanté, qu'une de ses amies avait trouvé dans son grenier. Elle riait toute seule de son histoire, et son rire entraînait celui d'Harriet, comme si cela eut été contagieux.
« Et donc, comme elle avait compris à quoi servait l'enchantement et qu'elle en a assez, en ce moment, des crises de son copain, elle l'a provoqué jusqu'à ce qu'il s'agace contre elle et il s'est trouvé transformé en casserole. »
Le rire d'Harriet s'amplifia alors qu'elle laissait aller sa tête en arrière, et elle posa sa tasse de thé. Elle n'était plus en état de boire une gorgée au risque, sinon, de s'étouffer.
« Attends ! Elle l'a rangé dans son placard et l'a laissé passer la nuit comme ça. Sauf que le lendemain, elle n'a pas réussi à annuler l'enchantement, et elle a dû se rendre en urgence à Sainte Mangouste ! Elle m'a décrit la tête des internes lorsqu'elle est arrivée avec une casserole à la main, ce devait être incroyable !
— Gina est une fille impossible... ! commenta Harriet, en ricanant encore.
— Bon par contre, elle est célibataire, depuis. M'est avis que ça ne peut lui faire que le plus grand bien. Et toi, d'ailleurs, tu n'es toujours pas entiché à nouveau ? Telle que je te connais, cela m'étonne de n'avoir rien encore entendu de tel. »

L'hilarité d'Harriet fut presque instantanément calmée par la remarque de son amie.
« Oh, Anna, tu sais bien que j'ai perdu le goût de ce genre de chose depuis longtemps, déjà. Je me satisfais très bien de mon mode de vie... Mais qui sait, peut-être qu'au détour d'une aventure, je me laisserai tenter par... »
Harriet n'acheva jamais sa phrase. On venait de sonner à la porte de son appartement, et les deux sorcières s'adressèrent un regard surpris.
« Tu attendais quelqu'un ?
— Non. » répondit l'Accompagnatrice, avec autant de surprise qu'Anabeth.

Harriet se leva et alla ouvrir la porte, pour découvrir un jeune sorcier en robe uniforme, qui tenait un impressionnant bouquet de violettes entre ses mains. La sorcière l'accueillit d'un regard étonné.

« V...Vous êtes l'Accompagnatrice ? » demanda-t-il maladroitement.
Harriet acquiesça, et le jeune homme lui remit les fleurs avant de s'en aller précipitamment en marmonnant un salut.

Le bouquet en mains, Harriet resta figée sur le pas de la porte, humant le parfum suave mais délicat qui s'échappait des pétales bien ouverts. La tige, enrubannée de tulle mauve, comportait une petite carte qu'Harriet décrocha délicatement. Le mot qu'elle y découvrit la fit sourire, et elle revint vers son amie en observant, charmée, le présent qu'elle venait de recevoir.

« Qu'est-ce que... Oh, des fleurs ? Et bien, c'est fort à propos ! »
Anabeth eut un petit rire enjoué et joignit les mains devant sa bouche d'un air taquin.
« Mais lequel de tes clients s'avère être aussi romantique, ma chère ?
— Aucun... »
Harriet adressa un regard mystérieux à sa comparse, puis alla déposer les fleurs dans un vase, qu'elle déposa sur la table basse.

On ne lui avait plus offert de présent aussi simple et aussi délicat depuis des années, et l'attention de Lev Karkoff l'enchantait au plus haut point. Loin de l'acheter par un présent hors-de-prix, il avait choisi la simplicité, et son humilité rehaussa encore Lev dans l'estime de l'Accompagnatrice.

« N'est-ce pas raffiné ? Cela fait des années que l'on a cessé de m'acheter d'une aussi jolie manière. Crois-tu que je devrais lui laisser sa chance ?
— Je crois que si tu ne le fais pas, je m'empresserai de lui en offrir une à ta place... » minauda Anabeth, soucieuse de flatter Harriet.
Celle-ci eut un sourire pour elle-même.

« Que joue-t-on prochainement, à l'opéra ? »


♣ ♣

Une seconde chance. Le bouquet de violettes était ce qui avait achevé de décider Harriet. Cet homme l'intriguait. Elle sentait son corps se réchauffer dès lors que son esprit s'égarait dans le méandre de ses souvenirs, ceux où les mains de Karkoff gravissaient les courbes tendres de son corps. Son caractère aventureux, son goût du défi et sa passion de la chair l'attiraient inextricablement vers cet homme de l'ombre, au moins autant baigné de mystères qu'elle l'était. Elle avait envie de s'entendre avec cet homme là, parce que cela serait avantageux autant pour elle que pour l'organisation, et parce qu'elle sentait que cela était possible, et que les surprises que lui réservaient le tempérament de Lev risquaient de lui plaire. Cela faisait des années qu'Harriet ne s'était plus entichée d'un visage ou d'un esprit, qu'elle n'avait plus eu de relations régulières, à l'exception de celles, professionnelles, qu'elle entretenait avec ses plus fidèles clients.
Mais cela n'avait rien à voir. Il n'y avait pas le frisson, et le désir était savamment orchestré, s'allumant seulement le temps d'un contrat et mourant aussitôt qu'il arrivait à son terme. S'en devenait presque monotone, et rien ne la déprimait plus que la monotonie. Harriet était comme une fleur qui, laissée à l'ombre et sans eau, venait à s'étioler puis dépérir. Le soleil dont elle avait besoin était celui qui inondait de sa lumière les plaines à découvrir, l'eau dont elle avait soif, la fascinante nouveauté qui venait déloger ses racines d'une terre devenue horriblement sèche et moribonde. Peut-être se lasserait-elle bien vite pour une nouvelle aventure, comme cela avait été de si nombreuses fois le cas, mais peu importait cela. Seul comptait l'instant présent, et ce qu'avait Lev à lui offrir de nouveau et de bon. Se gorger d'un jeu de charme pour mieux se renouveler et renaître, voilà tout ce que voyait, aujourd'hui, la belle rousse.

Vêtue d'une somptueuse robe bustier rouge sang surmontée d'une cape de mousseline, Harriet s'approchait d'un pas sûr du majestueux bâtiment renfermant l'opéra. Un collier ras-du-cou et des boucles d'oreille pendantes, faits d'or blanc et de diamants, constituaient ses seuls bijoux. Quelques perles scintillantes étaient cependant habilement éparpillés dans son chignon lâche, d'où pendait quelques mèches flamboyantes. Des escarpins aussi rouges que le reste de sa parure relevait ses talons d'une dizaine de centimètres au-dessus du pavé.
Son sac à main de soirée dans la main gauche, elle ralentit le pas en arrivant près des portes du bâtiment d'apparence fade, mais qui renfermait, en vérité, un formidable palais. Londres moldu cachaient beaucoup de lieux secrets où aimaient à se réunir les sorciers.

La représentation commençait dans une vingtaine de minutes et, comme il était de mise dans ces évènements, Lev était bien là, attendant l'Accompagnatrice, légèrement en retrait du flux de sorciers qui pénétraient dans l'opéra Manticore. Un sourire glissa sur les lèvres d'Harriet alors que leur regard se rencontrait. Elle marcha d'un pas lent et souple jusqu'au russe et lui tendit sa main, afin de lui laisser le plaisir d'y déposer un baiser.


« Bonsoir Lev, j'espère ne pas vous avoir fait attendre. »
Murmura la corruptrice de son éternelle voix langoureuse. Ses yeux gris, tirant légèrement sur le vert, pétillèrent.
« Aimez-vous l'opéra ? Je nous ai réservé les places les plus agréables, autant pour l’acoustique que pour la mise en scène. Miss Katja Voïnov mérite autant d'être regardée qu'écoutée, tant l'émotion qu'elle sait transmettre la sublime, elle et son chant. »

Lorsque Karkoff lui offrit son bras, Harriet lui emboita le pas en direction de l'entrée. Ils pénétrèrent par l'entrée réservées aux spectateurs les plus aisés et se laissèrent conduire jusqu'à leur loge privée, sur le premier balcon.
« Puis-je vous proposer une potion polyglotte, Madame ?
— S'il-vous-plaît. rétorqua Harriet avec un sourire. Ainsi qu'une bouteille de champagne, je vous prie. »


Dernière édition par Harriet Love le Dim 28 Oct - 11:37:59, édité 1 fois
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyJeu 18 Oct - 20:54:17

Une seconde chance. Lev n'en revenait pas que la sublime créature qu'il avait lâchement abandonné quelques semaines auparavant lui laisse finalement une seconde chance. Il n'avait sincèrement pas imaginé une seconde que son petit bouquet et son piètre mot d'excuse fassent la moindre différence et pourtant, elle y avait été sensible.
Cela avait été un choc de recevoir sa lettre. Les battements de son cœur s'étaient affolés à sa lecture, d'anticipation, d'excitation, d'incrédulité. La merveilleuse accompagnatrice lui proposait un Opéra, rien de moins. Et originaire de son pays qui plus est. C'était d'un bon goût inégalable et cela ne l'étonnait aucunement venant d'une dame si élégante et raffinée. Elle était un vrai mystère, un challenge pour Lev qui ne s'était pas laissé impressionner par une femme depuis une éternité. Elle l'intriguait. Son corps entier frissonnait rien qu'à l'idée de sentir à nouveau sa peau sous ses doigts. Elle était pleine de ressources et de surprises, il n'en doutait pas, et il avait vraiment envie d'en apprendre plus sur elle. Elle avait réveillé en lui quelque chose qu'il pensait être éteint. Il avait suffit d'une rencontre, d'un regard. Car c'était bien son regard qu'il avait croisé en premier, bien avant qu'il ne s'attarde sur ses courbes parfaites. Cette histoire ne le mènerait probablement nulle part ; il n'oubliait pas qu'elle était envoyée par Murray, mais il aurait au moins de beaux souvenirs lorsque le froid de l'hiver reviendrait s'installer dans son cœur et son corps.
Lev avait fait les choses bien. Il s'était vêtu de son plus beau costume, un ensemble sobre mais élégant, avait volontairement omis de parler de ses plans à quiconque –hors de question d'être interrompu une nouvelle fois- et était arrivé en avance. Il s'était installé un peu à l'écart, les pieds légèrement écarté, sa main gauche enserrant son poignet droit dans la posture machinale de garde du corps qu'il employait quotidiennement lorsqu'il secondait Mikhaïl.
Son cœur rata un battement lorsqu'il l'aperçue, majestueuse, s'approcher de lui. Elle lui sourit et il lui rendit son sourire, son corps se détendant sans même qu'il ne s'en rende compte. Il prit la main qu'elle lui tendait et y déposa un baiser qui dura une poignée de seconde de plus que ce que la politesse demandait. Sa voix suave le mit dans un état second et il secoua légèrement la tête :


- Juste ce qu'il fallait.
Répondit-il avec un sourire. Permettez-moi de vous dire que vous êtes époustouflante, Miss Love.

Elle lui demanda s'il aimait l'Opéra et il acquiesça:


- J'en suis grand amateur, j'ai été ravi de votre invitation. Il y a bien longtemps que mon emploi du temps ne m'a pas donné l'occasion d'assister à un Opéra et, je dois l'avouer, je n'ai jamais eu le plaisir de le faire en si charmante compagnie.

Il lui offrit galamment son bras et ils se dirigèrent vers l'entrée:

- Oui, Miss Voïnov possède un véritable don. J'ai eu la chance de la rencontrer il y a quelques années à Moscou avant qu'elle ne devienne vraiment célèbre. C'est avec elle que j'ai découvert l'Opéra, sur le tard, il est vrai. Mais je n'ai jamais regretté de m'être laissé convertir. Vous devriez l'entendre chanter les Noces de Figaro, c'est une honte qu'elle ne l'ait jamais interprété sur scène !

Lev sourit lorsque la jeune femme accepta la potion polyglotte et la refusa poliment quand on s'adressa à lui.
Ils se firent accompagnés jusqu'à leur loge. Harriet n'avait pas menti, l'emplacement était parfait. Au premier balcon, dans une loge privée, ils s'installèrent côte à côte et on leur servit une coupe de champagne. Lev leva son verre et inclina la tête :

- A une nuit mémorable… murmura-t-il d'une voix pleine de promesses.

Et de ce fait, C'ETAIT une promesse.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyLun 22 Oct - 0:44:52

Les yeux d'Harriet restèrent plongés dans ceux de Lev Karkoff une seconde de plus qu'il ne l'était nécessaire, la seconde de plus qu'il fallait pour instiller en lui tout le plaisir qu'elle éprouvait à se perdre dans le bleu éclatant de ses prunelles. Un sourire glissa finalement sur son visage et elle glissa sa main sous le bras qu'il lui tendait. Ni trop proche, ni trop éloignée de lui, elle marcha à son côté, s'adaptant sans le moindre mal à la démarche assurée de son compagnon de soirée.

« Ma soirée n'est pas gâchée, si j'ai l'honneur de raviver en vous le goût de la musique. La vie ne vaut guère d'être vécue si l'on ne s'autorise pas les plaisirs les plus simples. »

Répondit l'Accompagnatrice au compliment de Karkoff, tout en lui adressant un regard brillant. Celui-ci ne tarda pas à s'évader distraitement pour apprécier le décor particulièrement luxueux de l'opéra, fait d'or, de marbre, de moulures et de velours. Elle ne prêta, en revanche, pas la moindre attention aux regards qui coulaient vers eux, empreints de curiosité ou d'étonnement. Le couple qu'ils formaient se remarquait de loin, en effet. Aussi élégant était-il, Lev attirait l'attention par sa haute stature et sa carrure musculeuse et, quant à Harriet, sa beauté et son élégance lui conféraient le port d'une reine. Distinguée sans être précieuse, elle se mouvait autant avec fierté que sensualité, et ses yeux brillant d'une trompeuse vertu avaient le don d'interpeler.
Loin de ses attitudes indécentes de leur première rencontre, Harriet avait revêtu ce soir le rôle de la compagne parfaite, cultivée, distinguée, éduquée et désirable. Un personnage qu'elle n'avait aucun mal à incarner, puisqu'il s'agissait, peut-être, de celui qui s'approchait le plus de sa véritable personnalité. Elle était, en effet, une jeune femme pleine d'éducation et de savoirs divers et variés, récoltés au détour de la page d'un livre, d'une discussion ou de recherches visant à satisfaire l'orgueil de ses clients en prétextant s'intéresser aux mêmes sujets qu'eux. Mais il y avait bien des domaines qui l'intéressaient véritablement, et la musique, l'art en général, en faisaient partie. Harriet adorait les opéras, les symphonies, les galeries et les musées. Sa culture générale alliée à sa sensibilité lui permettaient d'apprécier ces choses à leur juste valeur.

Elle s'étonnait cependant d'entendre la mention d'une œuvre de Mozart dans la bouche de Lev Karkoff. Les sorciers avaient rarement connaissance des œuvres moldues, aussi sublimes étaient-elles, et elle ne pouvait que l'en admirer. Combien de sorciers avait-elle rencontré, qui révélait une culture raffinée sur bien des sujets, mais qui se révélaient incroyablement ignorants sur tout ce qui ne touchait pas directement à leur monde ! Harriet, elle, avait pour vertu d'être née sang-mêlée, ce qui était un magnifique avantage malgré que les plus radicaux vissent cela comme une tare. Aux yeux de cette tranche de la société sorcière, l'Accompagnatrice était dotée d'une double souillure, qui la rendait impropre à toute autres prétentions que celles qu'elle avait. Catin née d'un père moldu. Si Lev connaissait les Noces de Figaro, elle voulait bien parier qu'il n'était pas de ces hommes-là. C'était un point véritablement positif, car elle savait d'expérience que le dialogue venait rapidement à se rompre avec de tels personnages. Si elle tolérait bien des imperfections à ses clients, le mépris condescendant que l'on portait aux sang-mêlés était quelque chose qu'elle avait du mal, humainement, à supporter. Elle-même n'avait de préjugé d'aucune sorte, et si elle n'était pas assez naïve pour espérer une telle ouverture de la part des autres, elle se sentait vite piégée lorsqu'elle voyait les portes d'une conversation se refermer brutalement, sous l'impulsion d'une opinion martelée sur un crâne par des siècles de traditions et de croyances. L'impression que laissait une telle discussion était semblable à un arrêt brutal sur le bord glissant d'un ravin ; cela avait quelque chose d'éminemment incommode.


« Quelle chance ! » renchérit l'Accompagnatrice en souriant. « J'adore rencontrer les artistes. Leur conversation est toujours pourvue de cette sensibilité qui leur est propre et cela la rend toujours surprenante et passionnante. Ce n'est pas très gentil de me rendre envieuse, Lev. » fit-elle mine de bouder en lui retournant un regard espiègle.

Lorsqu'ils se furent installés, Harriet avala sans hésitation la potion polyglotte dans le verre que lui avait fourni leur placeur, et émit un court frisson. La potion était légèrement piquante, bien qu'une saveur ajoutée de rose adoucissait le goût de la mixture pure. Tandis que l'employé disparaissait, un serveur en livrée vint discrètement leur offrir leur verre ainsi qu'une bouteille qu'il fit apparaître sur un plateau en lévitation. Celui-ci demeurait à l'écart, mais Harriet savait que la bouteille viendrait d'elle-même remplir leur verre dès lors qu'ils en éprouveraient l'envie. La jeune femme sourit à Lev en retour à sa promesse, et trinqua en gardant son regard plongé dans le sien.


« À la chance... »

Ajouta l'Accompagnatrice, un brin mystérieuse, dans le but de laisser son interlocuteur dans l'expectative quant à ce qu'elle voulait dire. Parlait-elle de la seconde chance qu'elle lui offrait, ou de celle qui leur avait permis de se rencontrer ? Ou, plus simplement, de l'opportunité de partager le plaisir d'un art qu'ils appréciaient tous deux ? C'était peut-être aussi une manière d'opposer une légère distance à Lev, bien qu'elle eût été explicite quant à ses projets dans la lettre qu'elle lui avait envoyé quelques jours plus tôt. L'art de séduire était aussi fait de dérobades, et Lev méritait bien celle-ci. Elle ne consentit pas à se montrer plus explicite, se contentant plutôt de tremper ses lèvres dans le pétillant breuvage.

« Puissions-nous en profiter encore longtemps. »

Elle se pencha doucement vers Lev et posa ses doigts sur sa cuisse, tandis que sa bouche venait se poser près de son oreille.

« Une seule nuit est trop courte pour apprécier toutes les voluptés succédant au charme de la découverte. »
Elle se recula lentement contre son siège et sa main revint sur l'accoudoir, cependant, elle ne quitta pas Lev du regard.
« Il en est ainsi autant en musique que dans les jeux d'amour, semble-t-il. Quel plaisir, n'est-ce pas, que d'entendre une œuvre pour la première fois... Mais pourtant, elle ne s'apprécie pleinement qu'à la seconde écoute. Toutes les harmonies qui surgissent à l'ouïe soudain plus affutée, qui reconnaît et apprécie le détail, l'empreinte discrète et pourtant tangible de l'artiste... Je suis certaine que vous êtes homme à savoir ces choses là, et à les apprécier. Je ne peux en attendre moins d'un amateur d'opéra. »

Ajouta Harriet d'une voix suave, le regard faussement innocent. Elle amena de nouveau son verre contre ses lèvres pulpeuses et but une courte gorgée, soulevant à peine sa coupe d'un mouvement discret. À son tour de sous-entendre des promesses, jetant ainsi le chaud et le froid sur l'homme qu'elle avait à son côté. Et la promesse était plus qu'explicite, bien que formulée avec la subtilité qui caractérisait Harriet.
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyMar 23 Oct - 14:56:37

Le regard d'Harriett éveilla en Lev le souvenir délicieux de leur précédente rencontre. Ses sourires mystérieux et pleins de promesses avaient quelque chose d'addictifs et il était bien conscient qu'elle en jouait allègrement. Mais cela ne le dérangeait en rien tant qu'il pouvait continuer à l'admirer silencieusement. Il lui proposa son bras, et ils se dirigèrent vers leur loge en bavardant.

Citation :
« Ma soirée n'est pas gâchée, si j'ai l'honneur de raviver en vous le goût de la musique. La vie ne vaut guère d'être vécue si l'on ne s'autorise pas les plaisirs les plus simples. »

- Vous m'ôtez les mots de la bouche. Répondit-il avec un sourire complice.

Lev ne prêtait généralement pas attention aux regards. Il les avait toujours attiré de part sa carrure impressionnante et son rôle d'homme de main. Il suffisait généralement d'un regard appuyé de sa part pour les faire regarder ailleurs, mais ce soir, il ne pouvait qu'apprécier que le couple atypique formé par Harriet et lui soit le point de mire. N'importe quel homme serait fier d'avoir à son bras une telle beauté. Elle était parfaite. Comme l'avait deviné Lev à leur première rencontre, même s'il n'avait pas vraiment pu explorer cette facette de sa personnalité, trop occupé à parcourir son corps, Harriet Love était une femme pleine de surprise aux multiples facettes. La femme pleine d'élégance, de charme et de culture qui se tenait à son bras avait bien des raisons d'attiser jalousies et désir. Cela faisait longtemps que Lev n'avait pas trouvé quelqu'un dont la compagnie l'enchantait tellement. Non seulement la demoiselle était un pur chef-d'œuvre de la nature, un véritable régal pour les sens, mais elle était aussi capable de soutenir la conversation parfois exigeante de Lev. Elle était plus qu'à la hauteur de ce que Lev attendait et recherchait chez ses semblables, et ils étaient rares à pouvoir satisfaire ces critères.

L'accompagnatrice sembla réellement enthousiaste à l'idée de sa rencontre avec l'artiste et taquina Lev sur le fait qu'il la rendait envieuse.

- Je dois bien vous rendre un peu la pareille, Miss Love… vous êtes très douée à ce petit jeu. Répliqua-t-il malicieux.

Ils levèrent leurs verre et la jeune femme rendit hommage à la chance de cette voix veloutée toujours pleine de mystère à laquelle Lev avait du mal à résister. L'envoûtement était puissant et il était aussi difficile qu'inutile d'essayer d'y résister. Oui, la chance était fort à propos tant la présence de Lev en ce lieu, ce soir-là, auprès de la demoiselle, relevait du miracle.
Il ne comprenait pas les réelles motivations de la jeune femme. S'il lui laissait volontiers le bénéfice du doute quant à ses raisons, il ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur ses liens avec Murray. Sa mission était remplie, hors elle avait tenue à le revoir.
Lev était la prudence incarnée et il multipliait les méthodes pour assurer la sécurité de la famille. Sa paranoïa, si souvent moquée et pourtant indispensable, l'avait déjà sortie de nombreux faux pas. Il s'était assuré que jamais quiconque ne puisse atteindre Mikhail et sa famille à travers lui. Même torturé, aucune information ne franchirait jamais ses lèvres contre son plein gré. Il était certain de ne représenter aucun risque à l'heure actuelle et c'était l'unique raison pour laquelle, chose qu'il n'avait pas fait depuis des lustres, il se laissait aller à passer un agréable moment, pour lui. Mais même cette décision totalement égoïste ne le laissait pas oublier qu'Harriet avait des relations avec l'autre camp. Il ne devait jamais l'oublier, quoi qu'il se passe entre eux. Mais il était assez optimiste pour se dire que s'il pouvait mettre ses allégeances entre parenthèse, elle le pouvait aussi. L'avenir lui dirait s'il était dans le vrai.

Il l'imita et but une gorgée de champagne avant de lever un sourcil lorsqu'elle souhaita qu'ils en profitent encore longtemps. Intrigué, il l'observa se pencher vers lui et posa sa main sur sa cuisse, approchant ses lèvres de son oreille pour avouer qu'une nuit était trop courte pour appréhender tout le charme de la nouveauté.

Lorsqu'elle se recula, l'absence de contact laissa un vide chez Lev qui fut incapable de quitter la jeune femme du regard. L'océan de ses iris bleus tanguait sous la force du désir qu'elle lui inspirait et il espérait bien que toute l'intensité de ses pensées se reflétaient dans ses yeux.
Etait-elle en train de suggérer qu'il leur faudrait plus d'une nuit d'amour débridée pour profiter pleinement et apprivoiser totalement le corps de l'autre ?
Voilà une idée qui le ravissait et la comparaison avec la musique était plus qu'adéquate. Il en allait de même pour beaucoup d'arts.


- Je ne peux qu’acquiescer en effet : il faut du temps pour appréhender toutes les subtilités d’une œuvre d’art, quelle qu’elle soit…

Qu’il s’agisse d’une femme, d’un opéra ou d’une peinture, il y avait tant de détails à découvrir qu’une première fois n’était jamais suffisante pour en dévoiler l’entier potentiel.
Et Harriet Love avait un potentiel inestimable…

Lev reposa son verre et un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’il parvenait à arracher son regard de celui de l’accompagnatrice. Il jeta un coup d’œil au programme et déclara :


- Par chance, je suis un homme très patient ; je ne me lasse pas facilement. J’aime aller au fond des choses, quitte à y revenir plusieurs fois. L’Opéra ou le théâtre en sont le parfait exemple. L’interprétation ne sera jamais identique d’une représentation à une autre, renouvelant chaque fois le plaisir de la première fois, tout en y apportant un nouveau souffle...

Les lumières s’éteignirent finalement, coupant Lev dans son élan.
Il n’avait pas fait la cour à une dame depuis bien longtemps et il n’était pas certain de savoir encore comment s’y prendre, mais discuter avec Harriet lui semblait naturel. Même si le double-sens était au cœur de leur conversation, il ne se sentait pas gauche ou intimidé. Au contraire, il était à l’aise, dans son élément, lui qui n’était pas réputé pour sa sociabilité. Il n’y avait pourtant rien qu’il aimait plus que discuter avec les personnes qu’il appréciait. Elles étaient simplement rares…

Le mafieux laissa les premières notes de musique le transporter, coulant parfois quelques regards sur le visage à la fois concentré et comblé de la jeune femme, appréciant la sensibilité et l’émotivité qui se dégageait d’elle. Il aurait voulu se pencher vers elle pour lui susurrer des mots doux dans sa langue natale, qu’elle pourrait exceptionnellement comprendre, mais il ne voulait pas rompre le charme de la voix de la cantatrice. Alors, il se laissa bercer par les Larmes de Svetlana.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyDim 4 Nov - 13:19:47

Harriet rendit son regard à Lev, un sourire appréciateur sur les lèvres tandis qu'elle appréciait sa voix rauque mais suave, ainsi que l'éclat plein de charmes et de promesses qui irradiait ses beaux yeux. Durant ce court instant où leur regard parla à leur place, Harriet éprouva le désir sulfureux de se faire dévorer toute entière par ce regard, de se livrer complètement au plaisir du corps puissant du russe. Elle ne s'en cachait d'ailleurs pas, et son attitude corporelle, sa respiration, ses pupilles dilatées parlaient pour elle. L'Accompagnatrice ne quitta pas le mafieux du regard lorsque celui-ci détacha son attention d'elle. Les paroles qu'il lui renvoya l'enchantèrent, et une lueur alluma son regard.

« Vous êtes un homme raffiné, Lev. Je me réjouis de partager cette soirée avec vous. »

Murmura-t-elle, juste avant que les lumières ne se coupent en douceur. La salle fut plongée dans la pénombre, seulement amoindries par l'éclairage venant de la scène et une discrète chandelle au fond de leur loge. Harriet se tourna en direction de la scène et sortit de sa sacoche une paire de jumelles de théâtre, qu'elle glissa devant ses yeux.
Katja Voïnov était aussi sublime et enchanteresse que les rares fois où Harriet avait eu la chance de la voir. Elle jouait le rôle de Svetlana, future tsarevna déchirée entre la raison et l'amour, avec une subtilité et une grâce incomparable. Elle était une formidable cantatrice, mais son jeu d'actrice était également admirable. Il y avait dans ses gestes, dans l'impulsion de son regard, une délicatesse qui faisait frissonner Harriet, lui donnant l'impression qu'elle vivait elle-mêmes les élans du cœur de la jeune femme. Katja vivait ces mêmes émotions, s'oubliant toute entière dans le rôle qu'elle tenait, s'abandonnant aux larmes ou au rire avec un naturel déconcertant. C'était sa première représentation, et pourtant, on aurait pu penser qu'elle avait tenu ce rôle depuis des années.
Son compagnon, tenant le personnage de Vassili, l'amant éconduit malgré l'amour qu'ils se portaient tous deux, était tout autant formidable. Sa voix de ténor faisait vibrer l'opéra au point de nouer la gorge. Les deux jeunes gens se livraient à leur passion avec un abandon plein de ferveur, s'entredéchiraient dans les larmes et les cris avec une violence propre à la plus sulfureuse des passions.
Quant à Dimitri, le tsarévitch, son cœur de glace allié à son intelligence sournoise et calculatrice donnait toute sa profondeur au drame. La belle Svetlana, impuissante, se laissait inexorablement piéger dans les filets de son noble courtisan qui n'en voulait qu'aux charmes de son sexe, jusqu'à briser sa pureté originelle dans les dédales sans fin de la cupidité, de la peur et du mensonge.
La douceur mélancolique du début de l'opéra sombrait dans la froide violence des bassesses humaines, jusqu'à s'achever sur un mariage de raison érigé sur les débris de rêves anéantis par la fatale réalité de l'existence. Dans un dernier pleur, sur une dernière mélodie, Svetlana la mariée n'avait plus rien de comparable à la douce jeune femme qu'elle était, et sa voix, alors qu'elle chantait ses espoirs envolés, n'en était que plus poignante.
Harriet, le souffle coupé par la prestation, avait sans le remarquer glissé sa main entre les doigts de Lev, pour garder un ultime contact avec la réalité du présent. C'était la meilleure représentation qu'elle n'avait jamais vu de la pièce, si bien qu'elle avait l'impression de ne l'avoir jamais vue avant ce soir. La pièce se clôtura sur un baiser glacé des deux mariés devant l'autel, et les convives chantèrent en choeur une mélopée pleine d'une joyeuse ironie.

Lorsque les lumières se rallumèrent et que les artistes saluèrent, Harriet applaudit avec cœur à l'instar du public, un sourire encore ému sur les lèvres. Tandis que la foule au-dessous d'eux se levait, Harriet resta assise, autant pour se remettre de ses émotions que pour profiter des dernières secondes, celle où le murmure des gens se levant venait arracher à la transe étrange, à ce sentiment d'irréel, dans lequel la musique avait plongé l'âme.


« Cette œuvre est d'une richesse incomparable... Cinq ans me sépare de la première fois où j'ai eu le plaisir de la découvrir, et pourtant, elle me plonge toujours dans cette même volupté baignée de mélancolie. Malgré le tragique du final, cela donne envie de se laisser saisir par les dangereux appâts de l'amour, ne serait-ce que pour goûter aux sulfureux plaisirs de la passion. Et pourtant, quel désespoir de s'en trouver privée. Il n'y a pas pire peine que de se résoudre à donner ses lèvres sans amour. »

Commenta-t-elle dans un murmure, avant de ciller alors qu'elle s'évadait un instant dans ses pensées. Harriet revint cependant bien vite à l'instant présent, tournant les yeux en direction de Lev en lui adressant un sourire. Alors, elle lui tendit la main afin qu'il la convie à se lever.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyLun 5 Nov - 20:18:25

Lev avait pleinement profité de la représentation, bien que régulièrement distrait par la main de la jeune femme glissé entre ses doigts. Pendant quelques instants, il avait retenu son souffle, de peur de briser l’instant captivant de la scène qu’ils avaient sous les yeux. Il avait finalement osé jeter un regard à la jeune femme à ses côtés, totalement subjuguée par la voix envoutante de la cantatrice. La douceur de sa peau contre la sienne l’avait tenu dans un état second jusqu’à la fin du dernier acte. Lorsque les lumières se rallumèrent, il lui sembla tout juste s’être assit et il se leva pour applaudir à tout rompre les artistes qui avaient incarné merveilleusement les pauvres hères de cette tragédie. Lev observa Harriet, lovée dans son fauteuil qui semblait se remettre de ses émotions, laissant le vacarme de la foule s’estomper peu à peu tandis que le gigantesque opéra se vidait.

Il l’écouta parler, aussi fasciné par ses lèvres que par les mots qu’elles prononçaient et acquiesça gravement. Derrière sa dernière phrase, il comprenait la règle principale qu’elle lui avait édictée lors de leur première rencontre. Elle ne donnait ses lèvres que lorsque son cœur le désirait…


- En effet. Il est fascinant de constater à quel point l’amour et ses tourments sont des thèmes aussi intemporels qu’universels…

L’adage populaire disait qu’il vaut mieux avoir connu l’amour et l’avoir perdu que de n’y avoir jamais goûté. Lev n’était pas toujours d’accord. Ceux-là n’avaient sûrement jamais succombé à la passion pure, celle qui prend plus qu’elle ne donne et qui détruirait un homme pour un peu qu’il s’y laisse piéger. Si l’assouvir en valait bien les risques encourus, l’amour restait tout de même, du point de vue de Lev, le plus grand mal de notre ère. Cela était sûrement dû à son propre passé. La douleur d’avoir aimé puis perdu Anya était pire que ce qu’il avait jamais connu. Il avait pourtant été plusieurs fois aux portes de la mort, il avait été torturé, avait souffert poisons, coups et blessures en tout genre, mais rien n’égalait, même de près, la disparition subite et injuste de son amour. Alors, malgré l’amour profond, sincère et infini qu’il avait porté à la jeune femme, parfois, lorsque le découragement l’envahissait, il lui arrivait de se dire que oui, il aurait moins souffert s’il ne l’avait jamais connue et que non, deux petites années de bonheur ne valaient pas forcément mieux qu’une vie entière de solitude. Le dilemme de Sveltana était le sien. La raison ou la passion. Il avait choisi la raison et s’était interdit toute passion incontrôlée. Les femmes qu’il avait eues ne recherchaient rien de plus que lui-même, un compagnon pour se réchauffer lors d’une nuit glaciale où la solitude devenait trop lourde à porter seul.

Harriet avait pourtant réveillée la passion en lui d’une manière abrupte, inattendue, salvatrice. Car lorsqu’il avait tenu son corps frêle entre ses bras puissants, il s’était souvenu de ce sentiment mythique de pleine puissance que l’on ressentait lorsqu’on était avec la bonne personne. Cette conviction d’être à sa place, d’avoir attendu ce moment précis.
Il n’avait pas eu conscience de ce qu’il lui manquait jusqu’à ce qu’elle entre dans sa vie.
Cela n’était pourtant pas pour ravir Lev. Cela faisait si longtemps qu’il ne fonctionnait qu’à travers la raison, ses responsabilités, son travail, qu’il était désormais en terrain inconnu et il n’était pas sûr de savoir comment réagir.

Il resta silencieux et lui sourit avec douceur. Lorsqu’elle lui tendit la main, il y déposa d’abord un baiser avant de l’attirer doucement vers lui, pour chuchoter à son oreille :

- Si la fortune est décidée à continuer de me faire profiter de ses bienfaits, les délices de la passion n’auront bientôt plus aucun secret pour vous comme pour moi… et j’ose espérer qu’il n’y aura nulle mélancolie pour assombrir votre envoutant regard...

Harriet toujours à son bras, ils quittèrent la loge et descendirent les escaliers :

- M’accorderiez-vous le plaisir de vous offrir un verre ? Je connais un endroit charmant, à quelques rues d’ici.


La nuit était belle, claire et douce comme on pouvait l’espérer :

- Souhaitez-vous que nous marchions un peu ou préférez-vous que j’appelle une voiture?

Les étoiles et la lune scintillaient de tous leurs feux ce soir-là ce qui rendrait la ballade des plus agréables. Il fut ravi qu’elle accepte et elle s’accrocha à son bras.

Blottis l’un contre l’autre, ils partagèrent encore leurs impression sur l’opéra et le trajet passa si vite que Lev fut presque déçu d’apercevoir la ruelle où se cachait le pub qu’il avait choisi.

Il sortit sa baguette et frappa deux coups sur une brique. Une trappe apparue à hauteur de son menton et deux yeux cherchèrent son regard :

- Votre nom ?
- Lev Andreïevitch Karkoff , je suis avec une invitée.

La trappe se mit à rayonner et s’agrandit jusqu’à former une porte, qui s’ouvrit sur un gobelin à l’air patibulaire, juché sur un tabouret.

Lev proposa à nouveau son bras à la jeune femme et ils pénétrèrent dans un couloir de pierre.


- La liste change tous les jours. Expliqua le géant, obligé de se baisser pour parcourir le tunnel. Parfois vous y figurez, parfois non. Nous avons de la chance, ce soir.

Cela dit, Lev avait toujours une place lorsqu'il le désirait. Il avait prit assez d'importance dans le milieu pour ce genre de privilèges.
Il prit un air mystérieux tandis qu’ils entraient enfin dans l’antre secret de ce temple réservé à quelques élus.
Le plafond, vouté, tout de pierres apparentes, était gigantesque. L’ambiance était feutrée, la lumière tamisée. Plusieurs tables aux fauteuils moelleux étaient dispersées autour d’une scène pour l’instant occupée par un groupe qui jouait une douce musique de jazz, donnant à l’endroit un petit air rétro charmant. Sur la gauche se trouvait un bar et au fond, plusieurs alcôves permettaient un peu plus d’intimité. On vint les débarrasser de leurs vestes et Lev glissa quelques pièces dans la main d’une hôtesse qui les conduisit à l’une de ses meilleures tables.


- Deux Pêchés de Paradis, je vous prie. Commanda-t-il avant que la serveuse ne disparaisse.

Lev tira galamment le fauteuil de la jeune femme et l’observa tandis qu’elle s’installait, essayant de deviner le fond de ses pensées derrière le pétillement de ses yeux couleur lagon.

Cette fois assis juste en face d’elle, dans l’intimité de ce lieu chargé de mystère, uniquement séparés par la petite table qui se trouvait entre eux, Lev eut tout le loisir de l’admirer. Mais son regard revenait toujours vers le sien, captivé par ce qu’il y devinait et encore plus par tout ce qu’il n’y voyait pas.

- Vous ai-je dit à quel point vous étiez ravissante ? Demanda-t-il avec déférence.

Il ne se souvenait réellement pas lui avoir témoigné l'admiration qu'elle méritait.
Le serveur revint avec deux cocktails rouge sang aux senteurs enivrantes. La boisson était pleine de surprise. Chaque gorgée apportait de nouvelles saveurs, toujours plus exquises, toujours plus raffinées, plongeant celui qui la buvait dans la consternation jusqu'au moment où il acceptait enfin d'être émerveillé à chaque gorgée.


- J'espère que vous ne regretterez pas de m'avoir suivi dans cette petite aventure. J'ai une surprise pour vous, elle arrivera un peu plus tard… promit Lev d'un air complice avant de boire une gorgée de sa boisson.

Il s'installa confortablement et suivit le regard de la jeune femme qui continuait d'admirer les lieux:


- On dit que cet endroit a été un refuge lors de la première guerre. Il y aurait plusieurs entrées similaires à celle par laquelle nous sommes arrivés, et plus encore de sorties dissimulée entre ces murs. Croyez-le ou non, il existe la réplique exacte de ce pub à Moscou à quelques rues de l'Opéra Novaya… et parait-il une troisième à Paris. Les propriétaires seraient trois frères, mais je n'ai encore jamais eu l'occasion de vérifier. Un jour, peut-être…
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyMer 7 Nov - 16:25:50

Aussi étonnant cela pouvait-il paraître, il était rare que l'on fasse la cour à Harriet Love. Et à ce nom s'associaient aussi ses deux autres visages, celui de l'Accompagnatrice ainsi que de la Corruptrice. Cette femme qui laissait une fleur de tubéreuse derrière ses vols et ses perfidies par simple amour de l'adrénaline était vendue, achetée, négociée, et il n'y avait nul semblant d'amour derrière les sourires et les regards empreints de désir. Il y avait seulement le sexe, et la somme que l'on lui payait pour profiter de ses talents en matière de luxure.
Les heures achetées auprès d'Harriet étaient précieuses et ne s'encombraient pas de romantisme. Elle coûtait bien trop cher pour ne pas la considérer absolument à soi – ou du moins, autant qu'elle le voulait bien – et en venir directement à ce pourquoi on l'achetait. La souplesse infinie de ses cuisses en faisaient brûler plus d'un d'impatience.
Les uniques moments de raffinement qu'elle connaissait étaient ceux qu'elle passaient auprès de ses clients qui désiraient Harriet à leur bras seulement pour la montrer en société, le temps d'une mascarade où elle revêtait le rôle de la compagne, de l'amante ou de l'épouse.
Il y avait aussi ses fidèles, ceux qui avaient succombé à son charme et à sa conversation. Ceux qui la payaient pour le plaisir de lui faire plaisir, de l'emmener au casino, au meilleur restaurant de la ville ou à l'avant-première d'une pièce de théâtre attendue, ce tout en la payant pour cela. On lui offrait alors le plus bel hôtel avec l'espoir que la chambre lui inspire de merveilleux moments de volupté. Ceux-là se comptaient sur les doigts d'une main, et heureusement. Harriet n'aurait, sinon, pas une minute à elle pour vivre un peu, du moins, vivre autrement que dans une comédie où elle n'était qu'une belle apparence. Elle ne doutait pas qu'elle aurait sinon fini consumée par son propre rôle, jusqu'à perdre tout ce qu'elle avait pu être avant, de ses qualités à ses défauts, de ses craintes à ses aspirations.
D'ailleurs, si elle y réfléchissait bien, cela était déjà arrivé, du moins en partie. Parfois, Harriet se surprenait à ne plus savoir ce que vraiment, elle aimait. Quant à ses désirs, ils devenaient de plus en plus lointains à mesure que passaient les années. Elle vivait, sans accroche, survolant le monde sans jamais s'y poser vraiment, savourant les plaisirs de la vie sans toujours en profiter vraiment. Harriet connaissait beaucoup de choses de l'existence, de la philosophie et de la société, mais pourtant, elle était très ignorante de ce qu'était la vie pour le commun des mortels. Sa marginalité était son tremplin autant que son handicap.

Et là, dans cette étrange situation où Lev lui proposait un verre plutôt que l'hôtel, Harriet Love se sentait presque perdre pied. Elle lui offrait cela sans rien demander en retour. À moins que c'était à elle, qui se l'offrait. C'était ce qui ressemblait le plus, et depuis des années, à un rendez-vous galant. Un véritable rendez-vous sans argent ni cadeau en échange de ses faveurs. Elle ne le faisait pas seulement pour Murray, mais aussi pour le plaisir d'être aux côtés du viril Lev Karkoff, qui lui faisait cette petite sensation si agréable et déroutante, ce vertige savoureux bien que violent lorsqu'elle regardait jusqu'au fond de ses yeux bleus. Cette envie de faire l'amour de toutes les façons possibles et imaginables pour le plaisir et non par professionnalisme. S'amourachait-elle encore ? Il était trop tôt pour le dire, mais cette sensation ne lui était plus revenue depuis des années, et c'était soldée de façon bien tragique. Tout comme Svetlana, Harriet avait perdu ses derniers sursauts d'innocence quand la perfidie de la vie l'avait arrachée à l'amour.
Mais elle n'avait aucune peur pour autant. Harriet n'était pas ce genre de personne qui craignait de se brûler encore les ailes. Vivre dans le danger ne l'inquiétait pas, et elle ne craignait pas ses sentiments. Ils étaient naturels, et elle les acceptait comme une part d'elle-même, une de ces seules facettes de sa personnalité qu'elle était capable d'offrir sans retour. Aussi accepta-t-elle avec enthousiasme le verre que lui proposait Lev, et se glissa à son bras avec un plaisir non feint, pour marcher jusqu'à la sortie de l'opéra d'un pas léger. Son esprit, frivole, était heureux de profiter de l'instant présent.


« Marcher me convient tout à fait. »

Murmura-t-elle avec un sourire, avant de s'engager dans les rues auprès de Lev. La nuit était tiède et agréable, et la conversation des deux sorciers restait en accord avec l'atmosphère. Paisible, légère, elle n'avait rien de forcée ou de calculée. Elle aurait pu déambuler en ville pendant des heures, pour le simple plaisir de discuter et de profiter de la nuit et des lumières de Londres. Cela n'était cependant pas envisageable ; ses pieds auraient crié pitié avec les talons qu'elle portait, ce malgré son habitude.
Aussi entrèrent-ils dans le bar où Lev les avait mené, et Harriet ne feignit pas son étonnement avant même d'avoir poussé la porte. L'accueil était des plus étranges, et elle en comprit vite la raison. Un gobelin gardait jalousement l'entrée.
Le décor qui s'offrit à elle n'avait cependant rien d'austère, à l'inverse de cette acariâtre créature. La pierre qui fondait les murs avait quelque chose de chaleureux et pourtant d'intrigant, comme si bien des secrets avaient été gardés sous ces alcôves. Harriet écouta les explications de Lev avec intérêt, tout en le suivant jusqu'à la place qu'il lui proposait. La jeune femme s'installa, puis adressa un coup d'oeil curieux au groupe de Jazz qui jouaient sur la scène. L'endroit était véritablement charmant. Un sourire s'installa sur ses lèvres et elle revint à Lev Karkoff. Celui-ci la regardait comme s'il avait une œuvre d'art devant les yeux, et si Harriet avait conscience de sa beauté, elle ne pouvait que s'en sentir flattée. Satisfaite, elle croisa les jambes et joignit les mains sur la table, en lui rendant son regard. Son sourire s'élargit lorsqu'il la complimenta. Elle se pencha en avant, détendue, comme si elle souhaitait lui faire une confidence.


« Vos yeux me le susurrent à chaque instant, monsieur Karkoff. Tous les mots que vous pourriez me dire ne me ferait pas approcher du plaisir que j'éprouve à lire sur votre visage ce que je vous inspire... »

Déclara-t-elle d'une voix câline, avant d'être interrompue par le serveur. Elle accueillit sa coupe avec un remerciement, et en but quelques gorgées sans quitter son compagnon du regard. La complicité qu'ils partageaient à ce moment l'amusait.

« Une surprise ? Je suis la plus chanceuse des femmes, ce soir. Cependant, si je peux vous offrir un conseil, Lev, ce serait qu'il est dangereux de m'habituer à ce genre d'attention. J'y prends très vite goût ! »

Les yeux rieurs, elle but une nouvelle gorgée de cocktail puis reposa son verre – s'étonnant au passage d'y trouver une nouvelle saveur par rapport aux précédentes – pour jeter un dernier regard aux alentours. En vérité, les rouages de son esprit – un peu cupides – s'étaient éveillés et cherchaient, curieux et impatients, quel genre de « surprise » l'homme de main de Dmitriev pouvait bien lui réserver.
Lev en profita pour lui parler plus en détail de l'histoire du pub dans lequel ils se trouvaient, et Harriet reporta son attention sur l'homme. Cela eut le mérite de la distraire un instant de ses questionnements.


« Je comprends mieux pourquoi l'entrée est si sévèrement gardée. Ces « sorties » ne me semblent pas être les moyens de téléportation les plus légaux qui soient... »
Commenta l'Accompagnatrice avec un sourire.
« Avez-vous déjà été à Paris, Lev ? C'est la ville de l'amour, dit-on. Je m'y suis rendue quelques fois... Les parisiens sont des gens pressés, ils ne prennent pas le temps d'admirer les somptuosités que renferme leur capitale. Malgré cela, il y a une atmosphère vraiment envoûtante, c'est une ville superbe. Je ne me suis jamais rendue à Moscou, cependant... Ce doit être une ville bien différente de celles de nos contrées occidentales. Votre pays ne vous manque-t-il pas, parfois ? »
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyJeu 8 Nov - 9:04:57

Lev était véritablement sous le charme de la jeune femme qui lui faisait le plaisir de sa compagnie. Subjugué par sa beauté à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle, il ne put s'empêcher de la complimenter à nouveau. Elle se rapprocha de lui et sa réponse le fit sourire, ravi qu'elle lui confirme que son regard parlait pour lui. Tant mieux, car il ne pouvait le détacher d'elle.
Il choisit ce moment pour lui parler de sa surprise et ses yeux brillèrent quand elle l'averti qu'il était dangereux qu'elle s'habitue à ce genre d'attention.


- Vous verrez, Miss Love, que je suis un homme plein de surprises. Dit-il, amusé, les yeux brillants. Je pense que je saurais relever le défi.

Si cela voulait dire la revoir, il était prêt à redoubler d'ingéniosité pour combler tous ses désirs.
Oui, absolument tous…
Il l'observa regarder aux alentours et chercha à la distraire en lui racontant les petits secrets de l'endroit où ils se trouvaient. Du coin de l'œil, il guettait l'entrée de l'ancien bar clandestin, enchanté qu'elle ne soit pas dans le champ de vision de la jeune femme.

- Effectivement. Affirma-t-il avec un regard entendu lorsqu'elle évoqua la légalité douteuse des sorties du bar.

Le regard de sa compagne se fit rêveur et elle lui parla de Paris puis de Moscou.


- Je n'ai jamais eu l'occasion de m'y rendre, mais j'espère bien combler cette lacune un jour. Je pourrais avoir besoin d'un guide, si le cœur vous en dit… ajouta-t-il avec un sourire. Quant à Matouchka Moskva, la mère patrie est une ville fascinante. Je pense qu'elle vous plairait beaucoup.

Elle lui demanda si son pays lui manquait et Lev but une gorgée pour se donner le temps de réfléchir. Bien sûr que son pays lui manquait. C'était ses racines, sa langue, sa culture.
Il avait appris à apprécier Londres et l'angleterre, mais il ne serait jamais vraiment chez lui.
En même temps, il avait laissé son passé là-bas et il n'en était pas mécontent. Ses parents, son enfance chaotique, la mort d'Anya, tout ça était resté enfoui dans les sombres contrées gelées de Moscou. Ses meilleurs souvenirs il les devait à Dmitriev et c'est lui et sa famille qu'il avait suivi ici. Finalement, il était gagnant au change, il le savait. Pouvoir recommencer ici, auprès de ceux qu'il aimait et protégeait avait été une aubaine.

- Parfois… mais lorsque je vois les merveilles qui se cachent à Londres, je ne regrette pas un seul instant d'être parti.. murmura-t-il, charmeur, le regard brillant, toute son attention focalisée sur la merveille en particulier qui aurait pu lui faire oublier jusqu'à son nom.

Ils continuèrent à papoter jusqu'à ce que le géant ne s'excuse et se lève soudain, l'air mystérieux:

- Il est temps pour moi de vous dévoiler ce que je vous ai réservé… excusez-moi un instant.

Il disparu quelques instants et revint au bras d'une jeune femme qui ne leur était pas inconnue :

- Miss Love, déclara-t-il en lui tendant la main pour l'aider à se relever. J'ai l'honneur de vous présenter Miss Katja Voïnov, une vieille amie chère à mon cœur. Katja, Harriet est une très grande fan de ton travail. Mais qui ne le serait pas ?
- Ho Lev, vil flatteur. Se mit à rire la cantatrice. Je suis enchantée de vous rencontrer, Miss Love, quel délicieux nom et il vous va à ravir ! Et votre robe est à tomber !

Lev ne pouvait détacher son regard d'Harriet et se donnait beaucoup de mal pour cacher son sourire satisfait.

- Lev est un homme formidable. Il a remué ciel et terre pour que je vienne ce soir… expliqua-t-elle en jetant un regard faussement agacé au mafieux avant de faire un geste vague vers l'entrée où plusieurs groupes arrivaient. Il a invité toute l'équipe pour s'assurer que je viendrai. Par chance, il a vu juste, nous sommes toujours ravis de sortir après une représentation !

Ce qu'elle ne disait pas c'était qu'il avait fait ça dans un laps de temps très court. Katja lui était toujours reconnaissante pour ce que la mafia avait fait pour sa famille ce qui lui semblait être des siècles auparavant. Elle ne lui aurait jamais refusé une faveur.


- Katja, tu te joindras bien à nous pour un petit verre ? Proposa le géant en lui tirant un fauteuil, voulant laisser à ses invitées la possibilité de discuter.
- Volontiers !

Ils s'installèrent tous les trois et Lev les laissa discuter un moment, les observant avec délice, ne prenant la parole que lorsqu'il sentait qu'elles attendaient une intervention ou une réponse de sa part. D'autres membres de la troupe étaient venus les rejoindre et ils passaient un moment sympathique à échanger toute sorte d'anecdotes quand une remarque de la chanteuse lui donna une idée:

- Katja, tu te souviens de cette soirée où tu m'avais chanté un extrait des Noces de Figaro ? Tu ferais de moi un homme comblé si tu acceptais de l'interpréter ce soir pour Miss Love et moi…
- Ho Lev, je ne sais pas, cela fait si longtemps…
- Faut-il que je te supplie ? Très bien !

Avec un sourire amusé, il mit un genou à terre et prit la main de la jeune femme, ce qui fit rire leur public :

- S'il te plaît, fais-moi l'honneur d'une petite chanson ! Je suis sûre que l'orchestre pourra t'accompagner. Tu ne veux pas que j'ai l'air ridicule devant mon invitée, n'est-ce pas ?

Ses amis l'encouragèrent et Katja finit par accepter en riant. Elle rejoignit la scène et chuchota quelques instructions au pianiste avant de prendre place.
Lev applaudit à tout rompre pour l'encourager avant de se rasseoir aux côtés d'Harriet.
Il se pencha légèrement vers elle, espérant qu'elle apprécierait la surprise et chuchota :


- Je ne suis pas certain d'arriver à faire mieux la prochaine fois…


Et il se tut quand la cantatrice se mit à chanter.

Quand les dernières notes s'éteignirent, Lev applaudit avec les autres remercia chaleureusement son amie. Le petit groupe fini par se disperser et Katya vint leur dire au revoir:

- J'ai passé un très agréable moment, cet endroit est charmant, merci de nous l'avoir fait découvrir Lev. Miss Love, j'ai été ravie de discuter opéra avec vous, je ne manquerai pas de vous inviter lorsque nous reviendrons à Londres.

Elle se pencha vers la jeune femme et ajouta, sur le ton de la confidence :

- Peu de femmes ont connu les faveurs de Lev mais j'ai vu comme il vous regarde... Ne le laissez pas vous filer entre les doigts, c'est un homme fantastique.

Elle embrassa Lev en lui faisant promettre de lui envoyer un hibou très vite et elle s'éclipsa, laissant le géant et son invitée en tête à tête, des étoiles pleins les yeux.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyDim 25 Nov - 21:38:27

Ainsi, Monsieur Karkoff était persuadé d'avoir assez d'ingéniosité pour répondre aux caprices d'Harriet Love. Ce n'était pourtant pas un petit défi, car Harriet savait se montrer particulièrement imaginative. Elle rit devant l'air certain que lui offrait Lev, puis lui offrit un clin d'oeil.

« Vous n'imaginez même pas dans quel guêpier vous êtes en train de vous mettre, en me répondant de la sorte. »

Minauda-t-elle. Puis elle se laissa distraire par les propos de Lev, et qui l'amena à parler de Paris, de Moscou, de ces villes qui étaient loin d'eux et qui pourtant, semblaient si proches, à un pas, alors qu'elle voyait en imagination la rue de Rivoli et sa grande place qui donnait sur le Louvres, ainsi que ce qu'elle s'imaginait de Moscou. Et elles étaient proches, en effet. Ses souvenirs la faisaient voyager sans même qu'elle ne quitte sa chaise.

« Je vous guiderai avec plaisir, Lev. À condition que vous m'offriez une visite de votre mère patrie en retour. »

Un sourire fendit ses lèvres lorsque le russe consentit à répondre à sa question, pour le moins anodine. Il était évident que se trouver arraché à ses racines était une épreuve douloureuse. D'une certaine façon, Harriet avait déjà vécu ce genre de moment. Oh, cela restait bien différent que de quitter son pays pour un autre, parfaitement inconnu de surcroît, mais si elle y réfléchissait, elle aurait trouvé dans cette comparaison bien plus de similitudes qu'elle n'en aurait cherché. Elle, jeune fille du monde, bien éduqué, élevée sous la coupelle intransigeante et sur-protectrice d'une mère qui en voulait à sa beauté avait quitté bien et famille pour se jeter dans un monde qui n'admettait aucune faiblesse, et beaucoup de bonne volonté. Elle n'en révéla rien, cependant. Elle était trop secrète pour se livrer à ce genre d'aveu.

Aussi continuèrent-ils à s'échanger des propos badins, jouant plus ou moins au chat et à la souris, se jaugeant sans se juger, comme tout à chacun le ferait lors d'un premier rendez-vous. Leur échange demeurait vivant, souvent ponctué du rire cristallin d'Harriet ainsi que de ses sourires. Elle appréciait tout particulièrement les hommes qui avaient de la répartie ainsi que de la conversation, et Lev n'en manquait manifestement pas.
Il lui avait presque fait oublier ces histoires de surprises quand il se leva en prenant un air mystérieux qui ne manqua pas d'amuser Harriet. On y était. La jeune femme le suivit du regard, jusqu'à ce que Lev disparaisse de son champ de vision. Elle patienta, malgré la curiosité mordante qui s'était éveillée en elle, et dont elle se distrayait en buvant quelques petites gorgées de son cocktail encore à moitié plein.
Enfin, Lev revint, et la femme qui se tenait à son bras fit s'arrondir les yeux d'Harriet, de surprise. Katja Voïnov, rien que cela ! En effet, Karkoff n'avait pas menti lorsqu'il avait assuré être prêt à combler ses caprices. Celui-ci n'avait pas été formulé que, déjà, il l'exauçait. C'était donc pour contacter la cantatrice que l'homme avait disparu de longues minutes lors de l'entracte. Harriet eut un rire amusé alors qu'elle se remémorait la scène, ses mains jointes près de son cœur. C'était une attention aussi délicate et adorable que le bouquet de fleur et ce qu'il y avait de naïf et de romantique en l'Accompagnatrice s'en trouva touché. Elle se leva tandis que Lev faisait les présentations et lui renvoya de bon cœurs les politesses.


« Quel vil cachotier, je n'y ai vu que du feu ! C'est une agréable surprise dont il m'a fait l'honneur, et un grand plaisir de partager ma table avec vous et vos amis. »

Chacun prit sa place et l'on commanda de nouvelles boissons, tout en se laissant aussitôt entraîner par la conversation. Katja n'avait pas sa langue dans sa poche, et Harriet appréciait son franc parler et l'assurance tranquille qui se dégageait d'elle. Elle l'écoutait plus qu'elle ne parlait, soucieuse de ne pas trop se révéler, manipulant comme il le fallait la conversation pour que Katja ne s'intéresse pas à son gagne-pain. Aussi parlèrent-elles musique, art et littérature, se trouvant avec enchantement des affinités dans ces domaines, et s'extasiant de ceux-ci comme seules les femmes en avaient la capacité. Harriet n'oubliait cependant pas la présence de Lev à ses côtés et lui jetait de temps à autres des regards amusés et reconnaissants. Et quand celui-ci trouva un prétexte dans la conversation pour demander un chant à Katja, Harriet ne cacha pas son enchantement. Elle rit de bon cœur à la scène que fit Karkoff pour obtenir ce qu'il désirait de son amie, et applaudit pudiquement lorsque la cantatrice consentit à répondre à la demande générale. Elle sentit Lev s'installer auprès d'elle et elle se pencha près de lui tandis qu'il lui murmurait quelques mots à l'oreille.

« Et moi, je ne suis pas certaine de trouver une requête assez originale pour dépasser ce moment que vous m'offrez. »

Rétorqua Harriet sur un ton complice. Son regard s'attarda dans celui du mafieux, et sa main vagabonda un instant sur la cuisse du grand russe.

« Pourtant, quelque chose me dit que nous sommes tous deux encore capables de nous surprendre. »

La cantatrice se mit à chanter, et le monde sembla soudain s'évanouir, ou, plutôt, ne demeurer plus que par le chant de Katja. Karkoff ne lui avait pas menti, son interprétation des Noces du Figaro était au delà des mots. Les yeux d'Harriet étincelaient tandis qu'elle écoutait, saisissant de l'oreille de l'amatrice les variations et les trémolos qui se déversaient en vagues enchanteresses dans l'oreille de l'auditeur. Lorsque sa voix s'évanouit, l'Accompagnatrice applaudit de nouveau, enchantée. Elle offrit son plus beau sourire à Katja, qui revenait à leur table, mais celle-ci se contenta, cette fois, de prendre congé. La promesse qu'elle lança à l'adresse d'Harriet ne tomba pas, néanmoins, dans l'oreille d'une sourde. C'est avec un regard à la fois malicieux et entendu qu'Harriet répondit.

« Et je ne manquerai pas l'invitation. Vous venez de me fournir une preuve supplémentaire, si cela était nécessaire, de votre immense talent. Votre chant est aussi succulent que votre conversation, Miss Voïnov, c'était un vrai plaisir de converser avec vous. »

Quand Katja se pencha vers elle pour lui conseiller de ne pas laisser Lev s'échapper, elle ne put s'empêcher de rire. Ce conseil la surprenait, bien qu'il n'y avait rien d'étonnant à s'en voir gratifiée. La situation laissait clairement entrevoir une soirée galante entre l'anglaise et le russe, et Harriet n'avait rien laissé présager quant à la nature de son travail. Aussi devait-elle, tout naturellement, passer pour une jeune femme peut-être encore un peu naïve, qui se découvrait avec étonnement des affinités avec un homme qui était, et de loin, son aîné. La situation était pour le moins amusante, mais Harriet cacha tout des réflexions qui lui étaient venues. Elle se contenta d'acquiescer, avec un air candide qui lui allait si bien.

« Vraiment ? Alors, j'espère que je serai à la hauteur. »

Les deux femmes s'embrassèrent et, lorsque Voïnov eut pris congé de son vieil ami, elle quitta définitivement la scène. Harriet l'observa disparaître, puis se tourna vers Lev. Elle se rapprocha de lui jusqu'à trouver une place dans le creux de son bras, tandis que sa main retrouvait sa cuisse.

« Des fleurs, une diva à ma table... vous chercheriez à me séduire que vous n'agiriez pas autrement, Lev... »

Elle posa une main sur le menton de l'homme, et l'attira doucement près de ses lèvres. Son index caressa la peau rugueuse de sa joue.

« Peut-être êtes vous en train d'y parvenir... »

Susurra Harriet. Ses lèvres se posèrent sur sa joue, près de ses lèvres, mais elle rompit ce contact fugace pour se redresser légèrement.

« Cet endroit est charmant, mais je crois que je m'en suis lassée. D'autant plus que si je bois une autre coupe, je ne suis pas certaine de garder l'esprit clair bien longtemps ! Et je suis une fille trop sage pour oser prendre un tel risque... »

Harriet jeta un regard empreint de malice à Lev. Elle se leva, tandis que le serveur prenait l'addition, et au bras de Lev, récupéra sa cape qu'elle lui laissa le soin de passer sur ses épaules. Tous deux quittèrent le bar et cette fois-ci, ce fut l'Accompagnatrice qui entraîna le mafieux. Ils s'engagèrent dans une ruelle peu fréquentée et, de là, ils transplanèrent à l'entrée du Laughing Inferi.

« Je me disais que cela vous plairait de terminer cette rencontre là où nous l'avions commencée... »

Chuchota-t-elle à son adresse, en lui adressant un clin d'oeil. Aussitôt, elle s'engagea dans le cabaret, et se vit offrir la clef de la chambre qu'elle réservait régulièrement, celle-là même où Harriet et Lev s'étaient rencontré. Elle monta les escaliers et entra, laissant son compagnon se joindre à elle. Alors, elle referma la porte et lui jeta un regard ardent.

« Vous savez, je crois que je vous ai presque pardonné pour la dernière fois... »

Son regard étincela, et l'ombre d'un sourire narquois illumina chacun des traits de son visage. Et c'était un visage de poupée qu'elle lui adressait, plein d'ingénuité, qui camouflait ce qu'il fallait des projets érotiques qu'elle envisageait, en cet instant. Comédienne dans l'âme, elle l'invitait à faire le premier pas, l'air de ne pas y toucher, bien installée dans le rôle de reine que Lev, tout au long de cette soirée, lui avait accordé. Cela aurait été du gâchis que de ne pas en profiter !
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyLun 26 Nov - 16:23:57

Citation :
« Des fleurs, une diva à ma table... vous chercheriez à me séduire que vous n'agiriez pas autrement, Lev... »

Lev était particulièrement satisfait que la jeune femme passe un bon moment en sa compagnie. Sa surprise avait eu l’effet escompté et il avait passé son temps à regarder l’accompagnatrice qui semblait ravie. Sa main sur la cuisse du géant jouait avec les nerfs de ce dernier, mais il appréciait la chaleur et la douceur de ce contact.
Peut-être bien, oui, qu’il cherchait à la séduire. Il aurait pu avoir d’autres femmes avec beaucoup moins d’efforts, mais cela ne l’intéressait pas, il n’était pas du genre à prendre ce qu’il voulait et à partir comme un voleur. Il aimait tout ce qui se passait avant. Il aimait le jeu, les regards qui se cherchent, les paroles pleines de sous-entendus, les gestes révélateurs, les caresses semblables à mille promesses. Ce n’était pas le challenge ou le frisson qu’il recherchait en courtisant la jeune femme à la chevelure de feu. La vérité c’est qu’il ne savait pas exactement ce qu’il voulait, à part peut-être continuer à ressentir la sensation incroyable d’être vivant qui ne le quittait pas depuis qu’elle était à ses côtés. Tout semblait sublimé avec elle et il se laissait à écouter l’instinct étrange qui le poussait à assouvir tous les désirs de sa compagne.
Il comprenait, sans même le formuler, qu’une histoire n’était pas une possibilité entre eux, mais il s’en moquait. Il voulait vivre l’instant présent, il voulait la voir sourire, rire, voir ses yeux briller d’émerveillement. Et il voulait lui faire l’amour, se fondre en elle, l’entourer de ses bras puissants et la faire gémir jusqu’à l’épuisement.

Lev l’observa avec attention lorsqu’elle l’attira doucement vers elle en lui laissant entendre qu’il était peut-être en train d’y parvenir. Son sourire s’agrandit tandis qu’elle déposait un léger baiser au coin de ses lèvres avant de se redresser.

Sa réplique suivante amusa Lev et il répliqua avec la même malice qu’il avait lu dans ses yeux :


- Comme il vous plaira, Miss Love. Considérez-moi comme l’humble serviteur de vos désirs, ce soir…


Le serveur apporta la cape de la jeune femme que le mafieux lui mit délicatement sur les épaules avant de lui prendre le bras pour quitter les lieux. Cette fois, c’est elle qui le guida et ils transplanèrent pour arriver devant l’entrée du LI.
Lev leva un sourcil et jeta un regard interrogateur à la jeune femme

Citation :
« Je me disais que cela vous plairait de terminer cette rencontre là où nous l'avions commencé... »

- Vous avez été très inspirée, je dois le reconnaître.

C’était presque comme si elle avait lu dans son esprit. Il s’en voulait encore de la manière cavalière dont il avait dû lui fausser compagnie à leur dernière rencontre et c’était l’occasion idéale pour se rattraper.
Il la suivit dans la même suite qu’ils avaient occupée lors de leur première rencontre. Elle ferma la porte derrière lui et lui jeta un regard ardent qui finit d’embraser ses sens.

Citation :
« Vous savez, je crois que je vous ai presque pardonné pour la dernière fois... »

- Vraiment ? Presque… ?

Il l’a rejoignit d’un pas lent et calme puis il défit délicatement la cape de la jeune femme qui tomba sur le sol. Avec une lenteur calculée, il se mit à la déshabiller, laissant glisser ses doigts sur sa peau satinée, ponctuant chaque étape de baisers légers comme des papillons.

- Il va falloir que je remédie à cela alors…laissez-moi vous montrer à quel point je regrette ma défection, Miss love…...

Il ne lui fallut pas longtemps pour qu’elle se retrouve en sous-vêtements face à lui. Les yeux brillants d’un désir contenu trop longtemps, il l’attira contre lui d’une main derrière sa nuque et l’autre autour de ses hanches. Doucement, il descendit sa main sur sa cuisse pour la remonter contre lui et il la pencha en arrière pour venir embrasser sa poitrine.


- так красиво… chuchota-t-il entre ses seins, la faisant frissonner de son souffle chaud. Tu es tellement belle…

D’un geste brusque, il attrapa son autre jambe et la laissa s’enrouler autour de sa taille, puis il la porta jusqu’au lit au milieu duquel il la déposa comme si elle était la chose la plus précieuse au monde. Il prit son visage entre ses mains, luttant contre l’envie folle qu’il avait de dévorer ses lèvres. Il ne savait pas si les règles s’appliquaient aussi à leur rendez-vous mais il ne voulait pas risquer de tout gâcher une nouvelle fois alors que ce moment était si parfait.
Ses yeux pareils à l’océan agités dévoraient l’accompagnatrice et il plongea le visage dans son cou pour humer son parfum et l’embrasser encore.

Ses propres vêtements rejoignirent bientôt le sol et il se jeta à corps perdu dans une nuit de délices, de passions et de débauches comme il n’en avait pas connu depuis une éternité.
Il allait lui montrer comment les russes se faisaient pardonner et il espérait bien qu’elle ne serait pas déçue du voyage…

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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyVen 30 Nov - 18:09:10

Quatre heures sonnèrent. Le démon en elle s'était endormi, enfin. Il avait été très méchant, ce soir. Il avait longuement maltraité ce pauvre Lev Karkoff, qui s'était jeté dans ses filets sans même avoir une idée de ce qu'une nuit avec la jolie jeune femme, dans laquelle il se cachait, signifiait. Un sourire ourla les lèvres de la catin. Elle se redressa sur le coude, et joua avec une mèche de cheveux du russe, avant de glisser son index le long de sa joue.
Sa chevelure, encore humide de la douche qu'ils avaient dû prendre pour se laver de la sueur et autres fluides qui avaient fini par recouvrir leur corps – et qui s'était terminée d'une bien coquine façon – tombait sur ses épaules en répandant quelques gouttes d'eau. Son maquillage avait coulé, ourlant le dessous de ses yeux de traces noires, et sa peau nue était couverte de frissons et de gouttes semblables à des perles scintillantes. Pourtant, la chaleur était insoutenable, dans la chambre. Harriet se leva et tira les rideaux, pour ouvrir la fenêtre. Elle ferma les yeux, heureuse d'accueillir la brise fraîche sur sa chair.
Elle se retourna et parcourut la chambre du regard, un air à la fois satisfait et repu sur le visage. Ils avaient fait un beau carnage. Une lampe, sur la table de chevet, s'était renversée et aucun des deux n'avaient eu la délicatesse de la ramasser. La couverture gisait sur le sol, fripée, froissée, humide de leur transpiration. Harriet avait même réussi à arracher un des rideaux qui gardait l'entrée de la chambre, lorsque Lev l'avait prise à cet endroit. Elle s'approcha de celui-ci et le poussa du bout de son pied nu, les mains sur les hanches.


« Holala... Nous avons été très vilains. »

Roucoula l'Accompagnatrice en jetant un regard mutin à son partenaire. Avec un rire enroué d'avoir trop crié, Harriet quitta la chambre pour aller se chercher un verre d'eau dans le bar du salon. Sa gorge était sèche, et après la faim, c'était une soif terrible qui s'emparait de tout son corps, que les quelques gouttes d'eau qu'elle avait cueillit sur sa langue, sous la douche, n'avaient largement pas suffit à calmer. Elle bu deux verres d'affilée puis revint s'installer au lit avec un troisième, qu'elle avala par petites gorgées. Harriet posa son verre d'eau et se glissa sur Lev, en écrasant sa poitrine sur son torse alors qu'elle venait l'embrasser dans le cou.

« D'habitude, j'ai tendance à m'enfuir avant le lever du jour... mais ne suis plus sûre de tenir sur mes jambes encore longtemps, alors... je crois que je vais rester. Je veux des croissants, demain matin. Ainsi qu'un café avec un nuage de lait, et le journal du matin. »

Harriet gloussa, puis se laissa tomber sur le côté, lovée contre le flanc de Lev, une jambe étendue entre les siennes. Elle regarda encore un long moment son amant, très fière d'en avoir obtenu à peu près tout ce qu'elle désirait, de l'avoir épuisé et possédé au point de laisser quelques marques sur sa peau. Elle non plus ne sortait pas indemne des acrobaties auxquelles ils s'étaient livrés. Elle sentait son ventre gonflé, presque douloureux, et elle se doutait que le lendemain, son entrejambe la tiraillerait. Mais c'était pour elle un souvenir plaisant qu'elle emporterait avec elle, lorsqu'elle aurait quitté les bras de Lev. Il était la trace intime et invisible, trophée discret, des moments d'extase et de fièvre qu'ils avaient partagé. Sur cette pensée bouffie d'orgueil, Harriet se laissa faucher par le sommeil, trop épuisée rester éveillée plus longtemps.

La lumière qui se déversait de la fenêtre à travers les fins rideaux de la chambre inonda le visage d'Harriet. Lentement, elle se réveilla en prenant conscience du jour qui se répandait sur ses paupières closes, et finit, à regret, par ouvrir les yeux. Alors qu'elle s'était endormie sans prendre la peine de se glisser dans les couvertures, elle était maintenant bien lovée sur son oreiller, et le drap traçait les courbes délicates de son corps. La catin s'étira comme un chat en poussant un soupir encore plein de sommeil, puis papillonna du regard pour observer autour d'elle.
Lev était déjà levé, et s'était installé dos au secrétaire pour lire la Gazette fraîche de ce matin. Un sourire apparut sur le visage de la voluptueuse rousse, et elle s'agenouilla sur le lit, tout en gardant le drap contre son buste, cachant sa poitrine avec une pudeur feinte. L'une de ses jambes, en revanche, demeurait parfaitement visible au-dessus du tissu soyeux. Elle glissa une main dans ses cheveux aux boucles emmêlées, puis la laissa tomber sur sa cuisse.


« Bonjour chéri. ...Quelle heure est-il ? »

Demanda-t-elle en pointant le nez vers la fenêtre, plus par curiosité que par réel intérêt.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptySam 1 Déc - 9:22:14

Lev observa sa compagne d'un soir évoluer totalement nue dans le boudoir mis à sac. Sa vue continuait à provoquer en lui des vagues de désir malgré les heures mémorables qu'ils avaient passé à les assouvir.
Faire l'amour pendant des heures et dans tous les sens n'était probablement plus de son âge, mais il estimait s'en être sorti plus qu'honorablement. Miss Love, en tout cas, semblait avoir pris autant de plaisir à leurs petits jeux que lui-même et c'est tout ce qui importait. La nuit qu'ils venaient de partager avait rempli toutes ses promesses. Il n'aurait pas pu être plus comblé. La tigresse vint le rejoindre après avoir étanché sa soif et se lova contre lui en lui expliquant qu'habituellement elle s'enfuyait avant que le jour ne soit levé mais qu'elle allait faire une exception car elle n'était pas certaine de tenir sur ses jambes. Cette réflexion destinée à le flatter, il en était conscient, lui arracha pourtant un sourire et une bouffée de fierté et il se mit à rire quand elle énuméra ses exigences pour son réveil. Si cela signifiait se réveiller auprès d'elle, il se ferait un plaisir d'obéir. Il était presque étonné de voir que son besoin de la satisfaire et de la combler n'avait pas disparu après cette nuit de folies. Mais son esprit était embrouillé par la fatigue et plutôt que de s'inquiéter de ce qu'il ressentait, il la serra contre lui et déposa un baiser sur sa gorge:

- Comme il te plaira…

L'entourant de ses bras musclés, il posa sa tête contre la sienne et fit doucement glisser ses doigts sur la peau nue de la jeune femme avant de sombrer rapidement dans sommeil bien mérité.




Par Svarog, il n'avait pas dormi aussi bien depuis ses siècles ! S'il n'avait eu qu'une poignée d'heures de sommeil, les passer entre les bras de la plus délicieuse des créatures semblait avoir décuplé leur effet bienfaiteur. Il en profita pour la regarder longuement, appréciant sa beauté sans artifices du matin. Elle lui semblait si fine et fragile, ainsi nue contre lui. Il était tiraillé entre le besoin de la protéger et l'envie de la déshonorer encore et encore comme ils l'avaient fait la nuit précédente. Il était presque étonné de se sentir tellement en forme après le marathon de leurs corps quelques heures auparavant. A part quelques courbatures délicieuses, il se sentait presque d'attaque pour recommencer. C'était sûrement le pouvoir du beau sexe.
Amusé, il glissa délicatement une mèche rousse derrière l'oreille de la jeune femme et déposa un baiser sur son front avant de se glisser hors du lit pour aller prendre une douche. D'un coup de baguette silencieux, il redonna à la suite une allure plus glorieuse. Puis il se rapprocha du lit et remonta le drap sur le corps délicat d'Harriet avant de quitter doucement la chambre. Il attendit d'être dehors pour transplaner dans le quartier français où il se procura les meilleures viennoiseries de Londres, du jus d'orange, deux excellents cafés sans oublier la Gazette du jour. Puis il fit le trajet inverse, acheta une rose rouge en chemin et constata avec plaisir qu'elle dormait toujours lorsqu'il revint.
Après avoir disposé ses achats sur le plateau de la table basse, il s'adossa au secrétaire et se mit à lire les nouvelles du matin, attendant que la belle se réveille.

Il releva les yeux quand il la sentit bouger et la regarda s'étendre félinement avant de se redresser, le drap serré contre sa poitrine. Pendant une seconde, sa beauté lui coupa le souffle. Il dû faire un effort surhumain pour se concentrer sur ce qu'elle disait et comprit qu'elle lui demandait l'heure.

- Bonjour,répondit-il avec un sourire.Il est onze heures.

Retrouvant son assurance habituelle, il se redressa et replia le journal qu'il déposa sur le plateau.
Il vint l'apporter et le posa sur la table de chevet avant de s'asseoir sur le lit :

- Croissants, jus d'orange, café avec un nuage de lait et journal, énuméra-t-il, taquin.J'espère que Mademoiselle est satisfaite…

Bien sûr, il ne parlait pas vraiment du petit-déjeuner.
Il lutta contre l'envie de la plaquer contre le lit et se contenta de passer un bras autour de ses hanches pour l'attirer contre lui, son regard bleu plongé dans les prunelles de sa compagne. Le drap glissa, ne laissant plus aucun obstacle entre sa poitrine et la chemise de Lev. Lentement, il glissa son visage dans son cou et y déposa un baiser à la fois chaste et brûlant, frottant doucement sa barbe du jour contre sa peau délicate. Puis il se recula légèrement et passa une main dans ses épaisses boucles rousses.

- Je ne pensais pas que ce soit possible, mais tu es encore plus belle au réveil… avoua-t-il, le regard brillant.

Et c'était dit avec une sincérité à toute épreuve. Les cheveux défaits, le corps entièrement nu, le visage reposé et satisfait, sans aucun artifice si ce n'était la beauté que la nature lui avait donné, elle était tout simplement parfaite. Il s'accouda contre l'oreiller pour la regarder et demanda:

- Alors… nous n'avons pas vraiment eu le temps de terminer notre discussion hier soir… est-ce que je suis pardonné, maintenant ?

Si ce n'était pas le cas, il était prêt à lui montrer encore à quel point il était désolé… autant de fois qu'elle le souhaiterait et qu'il lui serait humainement possible de le faire !

Il faudrait bientôt qu'il s'en aille –les affaires ne s'arrêtaient jamais- mais il pouvait encore lui consacrer un peu de temps.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptySam 1 Déc - 22:41:24

Ah... ! Qu'il était bon d'être regardée comme la huitième merveille du monde dès le réveil. Un sourire orna le visage de l'Accompagnatrice quand elle remarqua la façon dont Lev l'observait, et le suivit du regard alors qu'il s'approchait avec le plateau du petit déjeuner. Le café fumait encore dans sa tasse de porcelaine, et les croissants semblaient tout frais et croustillants. Elle se souvint vaguement de la façon dont elle lui avait demandé ces victuailles avant de sombrer dans le sommeil, et émit un petit rire à la remarque du mafieux. Quel gentleman !

« Quel homme parfait tu fais... Si j'étais une jeune fille en fleur, je crois que j'espérerais que tu me demandes ma main. »

Le taquina-t-elle en retour, avant de tendre ses doigts vers le croissant qui lui faisait de l'oeil, une lueur gourmande dans le regard. Mais Lev la rattrapa avant qu'elle ne put atteindre l'objet de convoitise, et la colla à lui en faisant tomber, par la même occasion, le drap qui révéla sa nudité. Joueuse, elle poussa un petit soupir lorsqu'elle sentit sa barbe naissante érafler sa peau fragile, puis un rire franc lui échappa au compliment que lui fit son amant. Elle se recula légèrement, et posa un index taquin sur le nez du russe, tout en lui adressant un sourire en coin.

« C'est la raison pour laquelle je m'enfuis avant le lever du soleil, d'habitude... J'aurais, sinon, une armée de Lev Karkoff pour me servir, et cela serait étouffant ! Il y a des choses qui sont appréciables seulement lorsqu'elles sont uniques. »

Harriet lui adressa un clin d'oeil tandis qu'il prenait ses aises dans le lit, et lorgna de nouveau le plateau du petit-déjeuner. Car oui, chez Harriet, chaque chose venait en son temps, avec pour règle de satisfaire son intérêt du moment. Et son intérêt du moment, c'était de croquer un bout de ce croissant peut-être encore tiède, et de sentir la chaleur doucereuse du café sur sa langue. Elle adorait plus que toute autre chose le café du matin. C'était son rituel, la première chose qu'elle attendait dès lors qu'elle ouvrait les yeux. Le café au lait, la petite douceur qui consolait d'avoir été tiré si vite des bras de Morphée. Bien sûr, elle avait bien senti l'impatient désir de Lev la brûler alors qu'il avait caressé ses hanches, mais elle ne s'en souciait pas pour l'instant. Ce n'était pas ce qu'elle recherchait, pas tout de suite, tout du moins. Et comme elle n'avait pas obligation à satisfaire les désirs de son partenaire, elle préférait bien plus satisfaire les siens.
Aussi lui adressa-t-elle un coup d'oeil amusé lorsque le mafieux revint à leur semblant de conversation de la veille, tout en se penchant au-dessus de lui pour s'emparer de la tasse. Elle posa ses mains délicates de part et d'autre de la porcelaine, appréciant le contact de la matière tiédie sous la pulpe de ses doigts. Puis elle haussa les épaules, faussement désinvolte, en goûtant une gorgée. La première était la plus agréable, et elle prit le temps de la savourer avant de reporter son attention sur Karkoff.


« Ignores-tu donc que les femmes n'admettent jamais de vive voix qu'elles pardonnent ? Non, Monsieur Karkoff, elles le montrent... »

Sa main droite se détacha de sa tasse pour venir caresser le torse de Lev, jusqu'à descendre sur son bas ventre, avec autant de légèreté qu'une brise qui cajole et caresse en s'insinuant dans le cou du quidam. Sa langue humide glissa entre ses lèvres, pour disparaître presque aussitôt.

« Cela était certainement pure rhétorique ? »

Continua-t-elle d'un ton railleur. Elle bu une nouvelle gorgée de son café et se pencha de nouveau pour le reposer sur le plateau. Alors, elle surmonta habilement Lev pour se placer à califourchon sur lui. Ses mains glissèrent dans son cou puis sur son poitrail, avec une lenteur exacerbé, alors que ses hanches venaient s'appuyer langoureusement contre l'entrejambe du russe.

« Ou alors... peut-être que je ne t'ai pas convaincu ? »

Minauda Harriet en prenant une mine qui feignait une profonde affliction. Finalement, peut-être n'avait-elle plus envie de son café tout de suite. Elle sentait de nouveau son entrejambe gonfler, se manifester, palpiter de désir, sans qu'elle n'y pût rien. Ses dents mordillèrent le bout de son ongle, qui suivit la courbe de ses lèvres avant de descendre dans une griffure jusque sur sa gorge.

« Peut-être souhaites-tu que je me plie encore à chacun de tes ordres ? Oh... Ce serait tellement excitant de t'obéir... J'adore jouer la femme soumise. Néanmoins... »

Cette fois, elle accentua le balancement de son bassin en se cambrant jusqu'à ce que la pointe de ses cheveux effleure le bas de son dos, exposant ainsi sa poitrine au regard de l'homme. Puis elle baissa le menton, pour plonger son regard ardent dans celui de Lev.

« Ma soif est inextinguible. Tu supplieras que cela cesse avant moi. »
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyVen 7 Déc - 17:58:37

Lev se mit à rire lorsque Harriet le taquina sur sa perfection. Ho mais elle était une jeune fille en fleur… le mafieux était persuadé qu'elle n'avait pas encore fini de s'épanouir et que ses plus belles années étaient devant elle.
Lev ne pensait pas un jour se marier. La seule femme qui aurait pu prétendre devenir un jour son épouse avait sauvagement été assassinée par sa faute. C'était probablement une raison suffisante pour repousser l'amour. Non, il ne referait jamais une telle erreur. L'amour n'était pas fait pour tout le monde, en tout cas il n'était pas fait pour lui. Il n'y croyait plus. Aujourd'hui à ses yeux l'amour romantique n'était fait que pour les opéras, le théâtre ou les étudiantes encore naïves. Le seul amour réel à ses yeux était l'amour filial, celui qu'il vouait à Micha, son père de substitution ou à Alekseï et Nikolaï qui étaient comme ses fils.
Cela dit s'il ne croyait plus à l'amour, cela ne l'empêchait pas d'apprécier la compagnie féminine et celle d'Harriet Love était la plus remarquable et la plus agréable qu'il ai eue depuis des années. La nuit avait été mémorable mais il se sentait encore plus heureux d'avoir la chance de la retrouver au réveil, d'autant que cela n'était pas dans ses habitudes.
Il se sentait chanceux. C'était on ne peut plus gratifiant de savoir que ce qu'elle lui avait donné cette nuit, d'autres payaient pour l'obtenir. Elle lui avait fait l'honneur de ses talents, et ils étaient nombreux, et elle l'avait fait uniquement pour le plaisir, du moins se plaisait-il à le croire. Il était fier d'être auprès d'elle ce matin-là et c'était une sensation étrange.
Il n'avait pas prévu de revenir la titiller mais la vue de ses courbes, à peine dissimulées par les draps, avaient réveillé un feu en lui qu'il croyait avoir apaisé. Cette femme le rendait dingue.
Ses yeux brillèrent lorsqu'elle lui avoua que c'était la raison pour laquelle elle disparaissait habituellement avant le lever du soleil.


- J'aime l'idée… De toute façon, tu n'as pas besoin d'une armée, si tu m'as moi… murmura-t-il, taquin.

Il la laissa tranquille pour qu'elle puisse profiter du petit-déjeuner qu'il lui avait proposé et prit ses aises dans le lit. Il profita de ce moment pour lui demander s'il avait finalement été pardonné. Bien sûr, ce n'était qu'une nouvelle taquinerie. Il se doutait bien qu'elle ne se serait jamais ainsi abandonnée dans ses bras si elle lui en avait encore voulu. Tout ça n'était que prétexte au jeu, et il adorait joueur avec elle.

Pour lui montrer son pardon, puisque c'était ce dont il s'agissait, elle vint caresser son torse et descendit jusque son entrejambe, glissant sa langue entre ses lèvres d'une manière plus que suggestive avant de s'installer à califourchon sur lui.

Citation :
« Ou alors... peut-être que je ne t'ai pas convaincu ? »

Bien sûr qu'il était convaincu, mais il n'avait rien contre une piqûre de rappel. Ou deux. Par Swarog il pourrait passer la journée à parcourir encore son corps.
Sans un mot, l'éclat de ses yeux parlant pour lui, il glissa ses mains de façon possessive sur les hanches généreuses de la catin.
Ses mots l'excitaient autant que la superbe vue qu'elle lui offrait en se cambrant sur lui, collant son entrejambe contre la sienne.
Il laissa échapper un grognement et vint embrasser sauvagement son cou avant de plonger son regard fébrile dans les ardentes prunelles vert amande de la jeune femme.

Citation :

« Ma soif est inextinguible. Tu supplieras que cela cesse avant moi. »

Un sourire prometteur effleura les lèvres de Lev:

- J'ai hâte de voir ça…

Il était plus que prêt à relever le défi.


*
- Pitié ! Supplia Lev en riant, haletant, sous les assauts d''Harriet qui déposait une série de baiser brûlant sur son torse. Tu avais raison, j'abdique ! Ai pitié de ma pauvre carcasse… Rien ne me plairait davantage mais je n'en peux plus…

Il était presque certain d'avoir battu son record personnel et même si l'excitation et l'envie étaient toujours là, son corps demandait grâce. Il n'avait plus 20 ans, même s'il estimait s'en être honorablement tiré.
Harriet sembla accepter sa reddition et vint se lover contre lui, taquine. Il déposa un baiser sur son front et repoussa une mèche humide de sueur de son visage:

- Tu as été incroyable… je ne mérite pas tant d'honneurs…

Ils restèrent ainsi enlacés, peau nue contre peau nue, un long moment. Puis les doigts de Lev vinrent machinalement glisser sur la peau de la jeune femme en une multitudes de douces caresses. Cela l'apaisait.
Le début d'après-midi était bien entamé maintenant mais le mafieux n'en avait cure. Il se sentait bien et cela ne lui était pas arrivé depuis trop longtemps pour qu'il précipite son départ.


- Il ne m'arrive pas souvent de demander grâce… tu es insatiable. C'est une qualité que j'apprécie.

Il tourna les yeux vers elle et la regarda longuement, laissant le fil de ses pensées dériver comme il le faisait rarement.
Harriet était une femme sublime, elle était drôle et cultivée, pleine de charme. Elle aurait pu faire ce qu'elle voulait et pourtant elle avait choisi d'assouvir les fantasmes des hommes. Il se demandait comment elle en était arrivée là, quelles étaient ses motivations, ce qui lui plaisait dans son travail.


- Tu m'intrigues, tu sais… j'aimerais savoir, comment Harriet Love est-elle devenue 'L'Accompagnatrice' ?
Demanda-t-il d'une voix douce.

Etait-ce avoir le pouvoir, prendre les choses en main – dans tous les sens du terme- ? Car elle lui avait montré savoir faire ça, tout comme elle avait semblé apprécier lui être soumise. Qu'aimait-elle vraiment ? Leur nuit avait-elle été différente de ce qu'elle vivait habituellement avec ses clients ?
Elle ne lui avait pas beaucoup parlé d'elle et il respectait cela, mais sa curiosité avait prit le dessus. Il n'avait pas encore enquêté sur elle, du moins pas plus loin que les formalités d'usage avant leur première rencontre, ce qui ne lui ressemblait pas. Mais il avait envie de la découvrir plus lentement, autrement, normalement. Lui-même était prêt à s'ouvrir un peu à elle. Même s'il ne parlerait pas en détails de ses affaires, à cause des liens qu'elle avait avec Murray, il y avait d'autres choses dont il pouvait lui parler. Et il en avait envie. C'était étrange.

- Tu es heureuse, n'est-ce pas ?

En tout cas elle avait l'air heureuse, épanouie, au sommet de son art. Il espérait sincèrement qu'elle aimait ce qu'elle faisait car il ne pouvait l'imaginer malheureuse. C'était comme si son corps tout entier se révoltait à cette simple idée.

- Si tu pouvais changer une chose dans ta vie, qu'est-ce que ce serait ?
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyDim 16 Déc - 16:10:35

Les hommes les plus fringants n'étaient pas forcément les plus jeunes, loin s'en fallait. D'expérience, Harriet savait que les mâles qui atteignaient la maturité étaient les meilleurs partenaires, en règle générale. Bien sûr, il y avait des exceptions – de nombreuses exceptions – qui n'avaient, en quarante ou cinquante ans, jamais rien appris de la femme et de son corps, mais c'étaient généralement des misogynes plus ou moins refoulés, persuadés que leur seule érection suffisait à satisfaire l'appétit d'une femme. Les plus jeunes manquaient d'expérience. Ils étaient souvent maladroits, se précipitaient lorsqu'il fallait prendre le temps, et prenait le temps lorsqu'il fallait se montrer vigoureux. Quand ils daignaient prendre soin de leur partenaire, de suivre cette sorte d'instinct, de passion, qui mettait à l'écoute des deux corps et non seulement du sien, ils pouvaient cependant se révéler de fantastiques amants. Il était vraiment agréable de leur faire découvrir des choses, de les ébahir et de les cajoler, mais Harriet préférait, et de loin, les hommes qui avaient assez d'expérience pour répondre habilement à ses invitations les plus incongrues et les plus osées.
En cela, Lev entrait dans la catégorie des bons amants à choyer. Harriet frissonnait encore de plaisir en s'évoquant le souvenir des multiples orgasmes qu'il lui avait donné. Un sourire se percha sur ses lèvres, tandis que son partenaire la complimentait, et elle caressa tendrement sa joue rugueuse.


« J'ai un instinct sûr. Je savais dès le premier regard que j'avais affaire à un homme qui saurait apprécier mes appétits... »
Rétorqua-t-elle en retour. Elle se tendit pour déposer un baiser sur le coin de ses lèvres, puis se laissa aller dans les oreillers, sans quitter le russe du regard.
« J'espère que mes nombreuses autres qualités seront tout autant appréciées que celle-ci. »

La façon dont répondit Lev étonna Harriet. Elle haussa les sourcils, légèrement prise de court par la question que lui posa Karkoff, et les deux autres qui ne tardèrent pas à suivre. Quel curieux ! pensa-t-elle avec une pointe d'amusement, mais aussi de gêne. Elle répugnait ces moments où l'on commençait à s'intéresser de trop près à elle, où l'on cherchait à s'emparer des mystères qui faisaient tout son charme. Y répondre aurait été rompre l'enchantement. Et son histoire n'avait, à ses yeux, qu'un intérêt très limité. Elle n'avait pas grand chose à en dire, bien moins à révéler que ce que l'on pouvait se l'imaginer. Les quelques faits notables qu'elle aurait pu révéler étaient toujours restés soigneusement cachés derrière les remparts de son petit crâne. Qui pouvait se targuer de connaître l'histoire de Miss Love ? Personne, sans la moindre exception. Même ses propres parents n'avaient jamais rien su des motivations qui l'avaient poussé à se prostituer. Ils étaient demeurés dans l'incompréhension et le déni, au point qu'elle n'avait plus le moindre contact avec eux. Seul son père la soutenait plus ou moins, de loin. Sans jamais lui adresser le moindre mot, sans jamais chercher le moindre contact. Cette situation la satisfaisait très bien, d'ailleurs. C'était moins compliqué ainsi.

« Ta première question est une question que l'on me pose souvent, et à laquelle je ne répond jamais sincèrement. Je vais être franche avec toi. Si j'y répondais, je te mentirai. Je ne souhaite pas briser le charme du mystère si vite, nous avons encore tant à découvrir l'un de l'autre, n'est-ce pas ? Cela serait dommage de brûler les étapes... »

Répondit-elle d'une voix mélodieuse, en caressant du bout des doigts l'épaule de Lev, comme pour le réconforter du refus qu'elle lui opposait. Elle lui adressa un sourire doux, puis s'appuya du coude sur le matelas.

« Tes questions me surprennent. Peut-on vraiment être heureux ? Le bonheur est une chose trop éphémère pour que nous puissions qualifier notre existence toute entière de cette façon... Là, maintenant, je suis heureuse, oui. J'ai passé une nuit formidable avec le plus beau russe que je connaisse, et je garderai de lui un souvenir impérissable... Oui, actuellement, je suis heureuse. Mais si la question se posait dans une optique de corrélation avec le métier que je pratique, je répondrai simplement que je suis satisfaite de ma situation, globalement. »

Elle pouffa avec légèreté, puis se tourna sur le ventre, les mains jointes sous son menton.

« Il n'y a rien que je voudrais changer dans ma vie, Lev. Les choses se sont faites ainsi, et je ne peux, de toute façon, rien y faire. Me rebeller contre ce qui est fait serait une vaine perte d'énergie, tu ne penses pas ? On peut penser à nos malheurs sans les regretter... Pour ma part, je n'ai pas le moindre regret. Je suis triste, parfois, comme tout un chacun. Mais non, même dans ces moments de tristesse, il n'y a rien qui m'inspire du remord. Le pincement de cœur que l'on ressent, la larme que l'on verse est une façon d'honorer ce qui nous a tenu à cœur dans notre vie, et que l'on a perdu. Ces choses qui ont d'autant plus de valeur que l'on ne les possède plus. Carpe Diem. Aujourd'hui, nous jouissons d'autres choses, et le plaisir n'est jamais comparable, toujours nouveau. C'est ce qu'il y a de plus important, à mes yeux. »

Son regard étincela. Elle s'était dérobée tout en finesse, mais elle se doutait que la réponse qu'elle venait de fournir laissait Lev sur sa faim. À quoi pouvait-elle bien faire référence ? Quel genre de vie avait eu l'Accompagnatrice ? Quels évènements marquants avaient parsemés sa vie ? Harriet n'était pas dupe, elle savait bien que c'était ce que Lev brûlait de savoir. Mais Harriet n'était pas le genre de femmes à s'épancher sur son existence et ses sentiments. Son jardin secret était un îlot imprenable, que personne encore n'avait accosté. Peut-être, un jour, laisserait-elle quelques indices derrière elle. Peut-être, un jour, déciderait-elle de se révéler. Mais ce n'était pas aujourd'hui. Aujourd'hui, parler d'elle ne l'intéressait pas. Elle n'y trouvait pas le moindre intérêt, si ce n'était de satisfaire la curiosité de son interlocuteur, et cajoler son orgueil en jouant la femme assez entichée pour brûler de partager ce qu'il y avait, à ses yeux, de plus personnel et d'intime. Néanmoins. Parler d'elle, ne serait-ce qu'en surface, pourrait lui permettre d'en apprendre davantage sur Lev. Et c'était bien ce qu'elle escomptait, après son plaisir de partager de merveilleux instants avec l'homme du clan Dmitriev. Hugh serait très satisfait, si elle avait quelques anecdotes à lui révéler, à propos de Lev Karkoff. Il fallait connaître ses amis comme l'on devait connaître ses ennemis, car dans leur monde, la frontière entre l'amitié et l'antagonisme le plus virulent était particulièrement mince.

« D'accord, je vais être fairplay avec toi. Jouons à un jeu. Apprend moi quelque chose de toi, et je t'apprendrai quelque chose de moi. Je me laisse le plaisir de commencer... »

Harriet se colla un peu plus à Lev et caressa de l'index la longue estafilade qui ornait son torse. Elle l'observa avec curiosité, puis releva les yeux sur son amant en lui souriant.

« Par exemple... D'où te viens cette marque de guerre ? »
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyJeu 17 Jan - 20:40:48

Ho il n'y avait aucun doute qu'il apprécierait toutes les qualités de la belle Harriet, quelles qu'elles soient.

Il eut un sourire amusé quand elle lui avoua qu'elle ne pouvait pas y répondre tout à fait franchement. C'était une habile façon de ne pas répondre à la question. Il s'y était attendu pourtant, alors il ne protesta pas. Et au fond, elle avait raison, le mystère avait des charmes insoupçonnés. Il lui demanda tout de même si elle était heureuse. Il ignorait pourquoi cette question en particulier le tracassait. Elle n'avait pas l'air malheureuse, bien au contraire, là tout de suite contre lui, elle semblait comblée. Mais cela, comme le reste, pouvait n'être qu'une image qu'elle donnait. Encore une fois, sa réponse le laissa sur sa faim. Sa voix, son sourire et même la lueur dans ses yeux, tout respirait la sincérité, mais Lev savait qu'elle ne serait pas arrivée là où elle était si elle avait été une mauvaise menteuse.

- Globalement satisfaite... répéta-t-il amusé, l'air pensif. Je vois...

C'est aussi comme ça qu'il pourrait résumer sa vie. Même si actuellement il était plus que satisfait de la nuit qu'il avait passé.
Elle se tourna pour se retrouver sur le ventre et posa son menton sur ses mains pour répondre à l'ultime question du mafieux. Il ne voyait pas les choses ainsi. Lui en avait, des remords, des regrets, et il donnerait tout pour changer certaines part de son passé. Mais c'était de la théorie bien sûr. La philosophie de vie de l'accompagnatrice semblait cacher bien des secrets, mais elle n'était pas décidée à les lui révéler. Comme il s'y était attendu, il n'avait concrètement rien appris au sujet de sa belle.
Il plongea son regard brûlant dans le sien, sans un mot et fut surpris de la voir lui proposer un petit jeu.


- Ca me paraît équitable... dit-il en souriant, passant son bras autour de la taille de la demoiselle.
Il ricana quand elle évoqua sa blessure de guerre et acquiesça:

- Ha sacré histoire que celle-là... mais je ne sais pas... peut-être que je devrais la garder pour plus tard... tu sais, pour conserver un peu de mystère ? La taquina-t-il.

Mais bien sûr, ce n'était pas son genre, il déposa un baiser sur le front de sa compagne et commença à lui raconter comment cette marque était devenue le symbole de sa loyauté envers Micha. Celle-là même qui avait officiellement fait de lui le bras droit du mafieux, celle par laquelle commençait sa légende. Même si l'histoire avait commencé de longues années auparavant, c'était cet évènements qui avait marqué un véritable tournant dans la vie des Dmitriev.
Même s'il ne lui dévoilerait pas, et surtout pas en ces termes, Lev avait considérablement aidé à développer et assoir l'influence de Mikhaïl. Il n'était pas qu'un bras droit, même si c'était principalement comme cela qu'il se considérait, il était un pilier de la Famille. Lui-même n'en était pas conscient, mais l'empire Dmitriev tomberait en morceau s'il n'était pas là pour le maintenir en place et canaliser le pire et le meilleur dont était capable son patron et ami.


- Satisfaite ? Demanda-t-il après avoir expliqué qu'il avait passé trois jours au lit seulement parce que Natalia l'y avait obligé mais qu'il se serait traîné jusqu'au bureau de Micha dès qu'il en aurait eu l'occasion si elle n'avait pas veillé sur lui tel un cerbère.

- A mon tour maintenant. Dit-il avec un sourire.

Il avait compris qu'il ne servait à rien de creuser son passé pour l'instant, du moins pas directement, alors il préféré lui poser une vraie question qui l'intriguait :


- Pourquoi des tubéreuses ?

La question n'était pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. Il avait découvert cette petite information lors de l'enquête préliminaire qu'il avait effectué avant de la rencontrer la toute première fois. Il n'y avait pas vraiment fait attention, mais il se demandait maintenant pourquoi elle laissait ce petit message à ceux qu'elle avait trompés par ses charmes. Il espérait ne jamais en retrouver sur sa table de nuit alors qu'il serait engourdi, dépouillé et seul dans les draps.
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyMar 19 Mar - 17:37:16

Harriet éclata de rire lorsque Lev la taquina en usant de ses propres mots. Elle accueillit en souriant le baiser qu'il déposa sur son front, et releva un regard taquin sur lui.

« Tu n'as pas besoin de ça pour me faire tomber à tes pieds... »
Minauda-t-elle avec un sourire en coin.
« Raconte-moi... J'adore entendre parler d'aventures ! »

Le récit de l'origine de cette cicatrice se révéla bien plus enrichissant que ne l'avait soupçonné Harriet. Les propos que lui tint Lev trahissait mieux que n'importe quel mot la fidélité qu'il portait à Dmitriev, ainsi que la confiance qu'ils avaient l'un dans l'autre. Karkoff était loin d'être Monsieur tout le monde, au sein de son clan. Un lien profond avait l'air de tenir ensemble les deux hommes. Il y avait fort à parier que pour atteindre Dmitriev, le meilleur moyen était de le priver de Karkoff. Lev ne lui révélait pas ses actions au sein de sa Famille, néanmoins, il était sûr qu'une amitié profonde l'unissait à son patron. Une légère angoisse passa dans le ventre de l'Accompagnatrice. C'était le genre de détail qu'elle devait absolument fournir à son patron, néanmoins, elle savait que cela mettrait indubitablement Lev dans une situation périlleuse. Elle savait aussi que si Hugh ne l'apprenait pas de sa bouche, il le saurait tôt ou tard. Quand les deux clans se seraient lassés d'échanger des amabilités, par exemple, et auraient décidé d'assoir son pouvoir sur l'autre.
Et elle, dans tout cela, d'ailleurs ? Elle se mettait également en danger. Il y avait fort à parier que Lev comprendrait un jour ou l'autre l'importance de la catin dans le clan Murray. Merlin, que c'était excitant ! Un petit sourire passa sur son visage, et elle fit mine que celui-ci était engendré par l'histoire raconté par Karkoff.


« Très satisfaite. »
Murmura-t-elle en s'allongeant sur Lev.
« Quel héros tu fais... J'adorerais te voir te battre ainsi pour moi... »

Ses yeux se plissèrent, malicieux, et elle se mit à rire en retrouvant sa place aux côtés du russe. Il était vrai que cela aurait été particulièrement excitant. Elle imagina, en fantasmant, Lev mettre hors d'état de nuire un groupe de tueurs sanguinaires lancés à ses trousses, avant de se jeter sur elle pour la prendre dans la ruelle obscure où il était venu à sa rescousse. Cela faisait très prince charmant des temps modernes, mais il fallait dire que n'importe quel scénario coquin l'aurait tout autant réjouie. Elle était même certaine que celui, très cliché, de la secrétaire aurait été amusant en compagnie de Lev.
Mais en lieu et place d'un scénario coquin, ce fut son droit à une question qu'exigea Karkoff. Elle tourna la tête vers lui, allongée sur le dos, et prit une pose lascive.


« Demande-moi tout ce que tu voudras. »

Chuchota-t-elle d'une voix basse, séductrice. Elle se moquait d'elle-même en agissant de cette façon et le montrait clairement. Lorsque la question tomba, Harriet ouvrit la bouche en un « o » parfait, et pris son air le plus offusqué.

« Monsieur Karkoff, vous avez enquêté sur moi ! Vous n'êtes qu'un rustre ! »

Bien qu'elle riait de la prudence toute légitime dont avait fait preuve Karkoff, elle était légèrement déboussolée. Lev avait fait le lien entre l'Accompagnatrice et la Corruptrice, ce qui signifiait qu'il en savait plus sur ses activités qu'elle ne le présumait. Oh, cela n'était pas étonnant de la part d'un mafieux, mais Harriet aurait aimé savoir comment Lev avait été mis au courant d'un tel détail. Il était peut-être temps qu'elle cesse de laisser des indices derrière elle par goût de jouer avec deux masques à la fois.

« C'est mon petit côté Arsène Lupin... » déclara-t-elle, avant de se rendre compte que la référence moldue pouvait-être totalement incomprise par un sorcier, russe de surcroît. « Je n'aime pas partir sans un mot d'adieu, ce n'est pas très gentil... La tubéreuse est ma fleur préférée. Une fleur de parfum, sensuelle, érotique, à l'arôme puissant et enjôleur... »

Elle ferma les yeux un instant et soupira d'aise. Lorsqu'elle les rouvrit, elle se tourna de nouveau vers Lev, mutine.

« J'aime aussi le sirop de fraise, les jours de bruine et les muffins au chocolat. »

Avec un petit sourire, Harriet se leva du lit. Elle marcha à travers la chambre pour récupérer ses vêtements, sans d'abord se tourner vers Lev.

« Il se fait tard. Je pense que nous allons bientôt devoir nous séparer... Mais avant j'aimerais te poser une dernière question, d'ordre moins intime. Je réserve ton droit à la tienne pour la prochaine fois, ce sera l'occasion de nous revoir... »

Harriet fit face à son amant, l'air désinvolte, avant de demander d'un ton léger et curieux, à la façon d'une enfant qui réclame une sucette :

« Entre toi et moi... Que penses-tu du Maître du Jeu ? J'en entends tellement parler, mais je ne dois pas être assez importante pour faire parti du secret... Tu m'en confierais un, à son sujet ? »
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MessageSujet: Re: [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff]   [1999/2000] Les larmes de Svetlana [Pv Lev Karkoff] EmptyMer 3 Avr - 11:23:35

Citation :
​« Quel héros tu fais... J'adorerais te voir te battre ainsi pour moi... »
​Lev secoua la tête amusé, voilà bien une fantaisie de femme ! Il songea que ce jour pourrait arriver et il resta pensif un moment. Leur aventure était rafraichissante, mais elle ne pourrait pas durer, il le savait. Leurs clans finiraient par se faire la guerre et ces instants de partage deviendraient vite un regret. Il en avait déjà probablement trop dit, mais qu'importe. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait profité de moments tels que celui-ci. Il n'était pas le dernier des idiots ou il ne serait jamais arrivé là où il était à présent. S'il fallait choisir entre Harriet ou les siens, la décision ne serait pas difficile. Du moins pas encore... il fallait qu'il se méfie. Plus il passerait de temps avec elle, plus il lui serait difficile de la trahir s'ils en arrivaient là. Parfois, il était las. Las de se battre, las de cette vie. Il aurait aimé pouvoir vivre cette discussion sans réfléchir à chaque mot qu'il prononçait et à la façon dont ses paroles seraient interprétées. Des jours comme celui-ci, le fardeau lui semblait trop lourd. De toute façon, il ne pensait pas qu'une créature aussi sublime qu'Harriet Love ressente l'envie ou le besoin de le revoir. Elle pouvait avoir bien d'autres proie. Maintenant qu'ils avaient satisfaits la curiosité de l'autre, avaient-ils encore quelque chose à partager ? En ce qui le concernait, il n'était pas certain d'étancher un jour sa soif d'elle, mais il était encore trop tôt pour le dire. Préférant revenir à des considérations moins perturbantes, il réclama son droit à une question et lorsqu'elle lui laissa entendre qu'il pouvait lui demander tout ce qu'il désirait, il fut tenté de la tirer contre lui et d'exiger qu'elle lui fasse l'amour jusqu'à ce que mort s'en suive - la sienne à lui, bien évidemment, car elle était bien trop jeune et fraîche pour mourir d'épuisement. Au lieu de quoi, il l'interrogea sur la Tubéreuse, la fleur qu'elle laissait auprès de ses victimes. Cette information valait son pesant d'or il en était conscient et il était particulièrement satisfait de l'informatrice qui lui avait procurée. Il ricana quand elle prit un air faussement offusqué et écouta sa réponse, fronçant les sourcils à l'évocation d'un nom inconnu et acquiesça ensuite lorsqu'elle s'expliqua.
​Une fleur de parfum, sensuelle, érotique, à l'arôme puissant et enjôleur...
Cela lui allait divinement bien, c'était certain.


Citation :
« J'aime aussi le sirop de fraise, les jours de bruine et les muffins au chocolat. »

​- Bien, bien, que d'informations croustillantes. Sourit-il tandis qu'elle se levait. C'est plus que je n'en demandais !

Elle récupéra un à un ses vêtements et Lev comprit que la récréation était finie. Elle lui laissa tout de même croire qu'ils se reverraient, sans pour autant qu'il ne prenne l'information pour une promesse. ​Elle voulait lui poser une dernière question, aussi se redressa-t-il pour l'écouter, en profitant pour l'admirer sans vergogne alors qu'elle n'était pas encore rhabillée. Le Maître du Jeu, voilà de quoi elle voulait parler. Lev se rembrunit et se leva à son tour.

- Je ne lui fais pas confiance. On ne peut pas se fier à quelqu'un qui refuse de se montrer à visage découvert. Au nom de quoi devrait-il prendre l'ascendant sur nous-autres ? Les évènements de la commémoration ont montré de quelle engeance il était. S'en prendre à des enfants ! Gronda Lev. Il est dépourvu de l'honneur qui nous anime. Je ne sais pas ce qu'il mijote mais je n'aime pas ça. Je pense qu'on a pas fini d'entendre parler de lui... Si tu veux mon avis, méfie-toi et reste loin de ses petits jeux. Tout ça finira mal.

Ses hommes avaient pour consigne de se renseigner à son sujet, mais pour l'instant aucune information valable ne lui avait été transmise. C'était presque comme si ce type n'existait pas.

Lev se rhabilla, essayant de chasser les sombres pensées qu'avaient fait apparaître la mention du Maître du Jeu. Il revint vers Harriet et déposa un baiser légèrement rugueux au coin de ses lèvres avant de lui prendre la main et d'y faire un baise-main:


- Notre rencontre m'a enchanté, délicieuse Harriet... j'espère que tu me feras l'honneur de te revoir... prends soin de toi.

Puis après lui avoir fait ses hommages, il s'éclipsa, se demandant si ses pas le mèneraient à nouveau vers elle un jour...
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