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 Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)
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MessageSujet: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptyLun 3 Sep - 20:48:05

Le vent furibond s'amusait à décoiffer Edwin en cette journée si spéciale pour lui. Il passa sa main dans ses cheveux en soupirant, pour la énième fois, signe de nervosité grandissante. Son regard fixait une coupure de journal dont le titre annonçait que Griffin Irons avait été nommé chef des Aurors. Griffin Irons, son père qu'il ne connaissait pas, pas encore, était devenu chef des Aurors. Entre la suspension des cours à l'UMA et cette coupure de journal, l'étudiant avait pris la difficile décision de rencontrer son père. Enfin, surtout lui expliquer qu'il était son fils. Il grimaça à cette pensée, ce n'était pas exactement la partie de son plan qui était la plus aboutie. Il ne savait déjà pas comment rentrer dans le bureau de l'Auror, mais il espérait, fortement, c'était d'ailleurs son seul plan, que son père accepte de le voir s'il donnait le nom de jeune fille de sa mère.

Il avait longtemps cherché comment annoncer une nouvelle aussi, eh bien, fracassante, et avait imaginé que son père ferait une crise cardiaque s'il lui lançait un joyeux " Bonjour Papa!", qui serait, peut-être, un petit peu abrupt, ou alors un "Je suis ton fils"; bien qu'il lui semblait vaguement familier, il était était tout aussi inapproprié. Il s'était rapidement rendu compte qu'il ne se rappellerait de rien le moment venu, même en ayant appris par cœur un joli petit discours larmoyant. Mais ce n'était pas son style ce genre de discours... Évidemment !

Edwin se leva, enfin, du banc sur lequel il était assis depuis une bonne heure, comment ça il avait la frousse?, et se dirigea vers la cabine qui lui permettait d'accéder au ministère de la magie, les mains tremblantes. Il passa la sécurité et eut son badge visiteur. La tension montait peu à peu dans le corps du jeune homme, et son cœur battait que les ailes d'un vif d'or alors qu'il entrait dans l'ascenseur. La montée des deux étages lui parure d'ailleurs à la fois durer une éternité et une seconde. Bien vite, bien trop vite à son goût, Edwin se retrouva devant la porte du bureau des Aurors. Il frappa, et une homme blond d'une trentaine d'année lui ouvra. Il n'avait pas vraiment une bonne tête, sûrement dû à la cicatrice qui barrait hideusement son œil. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement sous la surprise et il regarda le jeune homme de haut en bas. Quoi? Il avait quelque chose de bizarre? Il est vrai que la couleur de ses cheveux surprenaient toujours un peu, mais quand même... Edwin lui demanda poliment;

"- Excusez-moi, j'ai rendez-vous avec Griffin Irons, je suis Edwin Marienni, pourriez-vous le prévenir que je suis là?"

Ce petit mensonge passerait n'est-ce pas? S'ils se ressemblaient ne serait-ce qu'un peu, il aurait la curiosité de savoir qui était Marienni et comment il était connecté à Chiara, sa mère. Par il ne savait quel miracle, Edwin n'avait pas entendu sa voix flancher, et voire même être assurée. Fier de lui, il ne se garantissait pas que sa voix eut autant d'assurance face à son père. L'homme parut un peu sceptique, son père était-il seulement là? Mais il l'invita bien à l'intérieur des locaux des Aurors et alla frapper, puis rentrer dans un bureau qui était apparemment celui de son père.

L'étudiant se retrouvait planté là, dans la semi-agitation qui régnait dans les bureaux, attendant nerveusement le retour de l'Auror, passant à intervalles réguliers sa main dans ses cheveux argents. Certains le fixaient sans pudeur, et Edwin comprit bien vite que si sa mère lui disait la vérité, il devait vraiment ressembler à son père. Quelques minutes plus tard, l'Auror ressortit et lui fit signe de rentrer dans le bureau.

Ses pieds semblaient soudain peser des tonnes, et son ventre se tordait douloureusement alors qu'il s'avançait vers le bureau. La première chose qui le frappa c'est que sa mère avait raison. Largement raison. Son père semblait être une copie de lui, en plus vieux. Même couleur de cheveux, même yeux bleu transperçants, c'en était vraiment déconcertant. La surprise se peignit sur les traits du jeune homme alors qu'il fixa encore quelques secondes l'homme qui était son père. Le chef des Aurors était aussi réduit au silence, sans étonnement pour Edwin, qui ne le serait pas?

Le jeune homme se racla douloureusement la gorge et se présenta, hésitant;

-"Hum, bonjour Mr. Irons, je, je suis Edwin Marienni. Ma mère s'appelle Chiara Marienni et, et bien... Il semblerait que vous soyez mon père."

Très subtil vraiment, se sermonna Edwin, alors qu'il attendait nerveusement une réaction de la part du chef des Aurors. Voyons le bon côté des choses, s'il était devenu un connard fini, il serait au moins rapidement au courant!


Dernière édition par Edwin Marienni-Irons le Ven 21 Déc - 13:36:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptyMar 4 Sep - 12:12:08

Encore une journée banale, tranquille, ennuyeuse au Bureau des Aurors. Briefing, distribution des missions, lecture de rapports, réunion avec les chefs d’équipe, convocation dans le bureau de Winston de Burkeley, le nouveau directeur du département. Tout ça faisait à présent parti du quotidien de Griffin, en tant que Directeur du Bureau des Aurors. Le boiteux n’était pas certain que cette promotion était la meilleure chose qui lui soit arrivée. Homme de terrain, malgré sa jambe estropiée et sa canne, il n’appréciait que moyennement de rester enfermer à longueur de temps dans son bureau ou de faire la navette entre les différents services du second étage. Sa canne ne claquait plus que sur le dallage de marbre des couloirs du Ministère et sa baguette passait plus de temps posée sur son bureau qu’à le servir efficacement. Mais après tout, il l’avait voulu, et il savait parfaitement ce que cette promotion impliquait pour lui.

Donc Griffin était assis derrière son bureau depuis la fin de la réunion de la matinée. Sa jambe estropiée était étendue sous le meuble tandis que sa canne pendait à portée de sa main, accrochée au bord du bureau par son pommeau d’argent en forme de tête de licorne. Comme d’habitude, il avait posé sa baguette torsadée devant lui, à portée de la main, elle aussi. Une plume d’aigle à la main, il était penché sur une pile de papiers qui s’étalaient sur sa table. Il avait quatre rapports à relire et à co-signer avant d’en envoyer une copie au cabinet du Ministre, une autre au bureau de de Burkeley et une troisième aux archives du Ministère. Pourquoi trois copies? Griffin n’avait pas encore trouvé de réponse à ce mystère, mais c’était les règles et mieux valait les suivre. Le Ministère était assez dans la merdasse comme ça. Griffin remplissait donc les formulaires qui lui étaient destinés et apposait sa signature au bas de chacune des pages du rapport après les avoir attentivement lu. Et voilà, de chasseur de Mage Noir, il était devenu secrétaire!

Le premier rapport rempli, commenté et dûment signé, il en rangea soigneusement tous les feuillets et le referma avant d’y apposer le sceau du Bureau des Auror. Quand la cire fondue se fut solidifiée, il se leva de son siège et claudiqua jusqu’à la table placée près de la porte sur laquelle il laissait les dossiers pour que les copistes s’en chargent. Il effectuait toujours ces quelques pas sans sa canne, histoire de ne pas s’encombrer les mains, et de toutes façons, il n’était pas handicapé au point de ne pas savoir faire cinq pas sans son appui. Il revint vers son bureau et s’assit à sa place quand on frappa à la vitre. Griffin invita son visiteur à entrer tout en ouvrant le dossier suivant. Gale Archer, un des membre de l’équipe que le boiteux avait mené à la chasse aux Mangemorts sur le continent, passa la tête par l’entrebâillement.

- Patron, il y a un gamin dans le couloir qui dit avoir rendez-vous avez toi.

- Je n’ai pas de rendez-vous avec quelqu’un de l’extérieur aujourd’hui, répondit Griffin sans lever la tête de son dossier.

- Je sais bien, mais je pense que tu devrais le recevoir quand même.
Intrigué, Griffin leva la tête vers son subalterne. Gale avait l’air à la fois inquiet et intrigué, une expression qu’on voyait rarement sur ce visage marqué d’une cicatrice. Sachant parfaitement que l’autre n’était pas du genre à lui faire perdre du temps inutilement, Griffin posa sa plume et se cala dans son siège. L’autre interpréta ça comme un signe d’intérêt de la part de son supérieur.

- Le gamin ... Il te ressemble comme deux gouttes d’eau, Griffin, c’est incroyable. Il pourrait être ton frère.
Le boiteux haussa un sourcil.

- Et ce gamin a un nom?

- Il a dit qu’il s’appelait Marienni ... Edwin Marrienni.
A l’entente de ce nom, le coeur de Griffin rata un battement et son souffle sembla se figer dans sa poitrine.
Marienni? Comme Chiara Marienni? Chiara, sa Chiara. Son premier amour. La femme qui avait embrasé son coeur d’une passion si violente, qu’elle avait failli les consumer tous les deux. Jamais plus il n’avait aimé une femme comme il avait aimé Chiara et, quelque part, il ne pouvait que s’en féliciter. Sa relation avec Chiara avait été passionnée, ardente, presque destructrice. Ils s’étaient aimés comme seuls pouvaient s’aimer des jeunes ignorants tout de la vie et pensant que le monde n’appartenait qu’a eux. Mais bien sûr le monde ne leur appartenait pas et la Guerre s’était rapidement chargée de le leur rappeler. Il avait souffert quand elle était partie, comme si elle lui avait arraché le coeur. Il lui avait fallut longtemps pour s’en remettre. Bien sûr il avait aimé depuis, mais plus de cette façon absolue et passionnelle. Et il aimait Izlaya, bien entendu, il ne pouvait le nier, mais il aimait avec le coeur d’un homme mûr, et non plus avec celui d’un adolescent rebelle. Ses sentiments étaient sincères, mais ils n’avaient plus le tumulte qu’ils avaient à vingt ans.

- Patron?
Tiré de ses souvenirs tumultueux, l’Auror posa son regard de glace sur son collègue. Un éclat d’inquiétude teinté de curiosité brillait dans les yeux saphirs de Gale mais l’homme se hâta de reprendre son air neutre habituel.

- Fais entrer ce jeune homme, Gale.
L’autre hocha la tête et quitta le bureau en laissant la porte entrouverte. Griffin se pencha légèrement sur le coté et s’accouda à son siège, prenant soin de laisser sa main droite libre de ses mouvements. Son regard glissa jusqu’à sa baguette, prête à l’emploi, au cas où. Bien que son coeur commença à cogner violemment dans sa poitrine, ses vieux instincts refaisaient surface.

Marienni ... Edwin Marienni ... Étrange que ce nom lui fasse un tel effet. Bien sûr, il y avait de nombreux Marienni dans le monde magique, et ce jeune homme n’avait peut-être rien à voir avec son ancienne fiancée, mais Edwin ... Chiara lui avait toujours dit que c’était le prénom anglais qu’elle préférait et qu’elle le donnerait à son fils si elle avait la chance d’en avoir un. Ce jeune était-il le fils de sa Chiara? Que pouvait-il lui vouloir? Surtout maintenant, quelques jours à peine après sa nomination au poste de Directeur? Chiara avait-elle des ennuis? ... L’Auror se sentit soudain anxieux de le découvrir.

Lorsque le jeune homme entra dans le bureau, cependant, toutes ces questions lui sortirent de la tête et il en oublia même sa baguette posée devant lui. C’était comme si la foudre venait de le frapper, le réduisant à l’impuissance. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était regarder, fixer le jeune homme qui venait d’entrer, la bouche entrouverte en signe de stupéfaction. Gale n’avait pas mentit, le gamin qui se tenait devant lui, lui ressemblait d’une façon tout à fait étonnante. C’était son portrait craché à dix huit ans quand il était sorti de Poudlard. Un peu plus petit peut-être, les traits plus fins, mais ça n’empêchait pas Griffin d’avoir l’impression de se retrouver face à son reflet dans un miroir. Plus jeune certes, mais son reflet tout de même.

Après un instant de silence stupéfait, le jeune homme se racla la gorge, visiblement mal à l’aise, et prit la parole d’une voix hésitante. Il semblait chercher ses mots, comme s’il avait peur de provoquer quelque chose de fâcheux. Griffin le regarda tandis qu’il bafouillait et les mots sortant de sa bouche provoquèrent un tourbillon d’émotions dans le coeur de l’Auror. Ainsi il confirmait être le fils de Chiara, mais ce n’était pas tout. Il affirmait aussi être ... le sien.

Son fils!

D’autres hommes placés dans sa situation auraient des tas de réactions aussi diverses que variées. Certains auraient éclaté de rire, d’autres auraient tout nié en bloc, d’autres encore se seraient jetés sur le gamin pour le serrer dans leur bras. Griffin ne fit rien de tout ça. Il resta là, immobile, les yeux fixés sur cette copie de lui-même, qui le regardait d’un air incertain, comme si l’information avait du mal à pénétrer son cerveau.

- Il semblerait, fut la seule chose qu’il parvint à dire.
Il resta encore un instant les yeux fixés sur Edwin puis, parvenant enfin à s’arracher à son hébétude, lui désigna d’un geste de la main l’un des sièges faisant face à son bureau, l’invitant à s’y asseoir.

- Je dois dire ... Wha, je ne m’attendais pas à ça.
Secouant légèrement la tête, l’Auror haussa un sourcil argenté:

- Je suis navré si tu t’attendais à des effusions de joie mais là, je dois avouer que j’ai un peu de mal à assimiler. Mon fils?
C’était si soudain, si inattendu qu’il avait du mal à y croire. Son cerveau semblait refuser de traiter l’information correctement.

Que devait-il faire? Croire ce jeune homme et l’accueillir à bras ouverts? Ou mener son enquête pour vérifier ses dires? ... Son instinct d’Auror le poussait à rester prudent. Les Aurors ne manquaient pas d’ennemis, déclarés ou non, et qui sait ce qu’ils étaient capables de faire pour leur nuire. En tant qu’Auror, Griffin avait toujours été une cible et il l’était d’autant plus qu’il était à présent le directeur de leur bureau et qu’il venait de lancer une enquête interne sur ses propres hommes. La personne qui avait fait disparaître des dossiers du bureau devait avoir ses entrées au Ministère et y tenir une place importante, ce qui incitait d’autant plus Griffin à se méfier. Mais une partie de Griffin lui criait désespérément de croire le gamin et de ne surtout rien faire qui aurait pu le faire fuir. Il avait le sentiment que s’il se loupait dans cette histoire, il le regretterait toute sa vie.

- Eh bien ... Edwin ... Pourrais-tu m’en dire plus à ton sujet? Demanda-t-il simplement d’une voix douce bien que tremblante. J’aimerai en savoir d’avantage sur toi, sur ta mère. Quel âge as-tu, d’où viens-tu? Comment est ta vie?
La partie de lui qui était avide de savoir, de connaître le gamin, parvint à faire taire momentanément l’autre partie, celle qui se méfiait encore. La main droite de Griffin s’égara sur le bureau, mais ce ne fut pas la baguette dont elle se saisit, mais la plume d’aigle posée près d’un parchemin vierge. L’Auror la fit machinalement tourner entre ses doigts tandis que son regard de glace ne quittait plus celui de son jeune visiteur.

Celui de ... son fils!
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MessageSujet: Re: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptySam 8 Sep - 14:34:15

Alors que son père le fixait, abasourdi par sa révélation, Edwin craignait les retombées, qui pouvaient très bien être monstrueuses, des dites révélations. Il remit ses cheveux en place d'une main, faisant tinter la clochette du petit chat attaché à sa gourmette. Enfin, ce n'était pas exactement sa gourmette, mais plus l'héritage de sa famille. Elle avait appartenu à son grand-père et portait l'inscription « Marienni », puis à sa mère, qui avait, selon ses dires rajouté le chat, son « symbole », lors de sa scolarité à Poudlard. Certes, l'ajout du petit chat n'était pas ce qui donnait un caractère masculin au bijou, mais lorsque sa mère la lui avait offerte lors de son entrée à Poudlard, le gamin qu'il était n'avait pas eu le cœur de l'enlever. Et ainsi, chaque tintement lui faisait penser à sa famille...

L'Auror commença une phrase, sans pour autant la finir, continuant de fixer son fils. Il lui fit signe de s'asseoir, et Edwin lui obéit de bon cœur, mal à l'aise de rester planté dans ce bureau, pas tout à fait accueillant pour le moment. L'homme montra à nouveau sa surprise lorsqu'il déclara qu'il ne s'attendant pas à cela... Franchement qui s'attend à ce qu'un gamin de 19 ans débarque pour annoncer qu'il est son fils ? Il fut à cet instant heureux de s'être préparé à la situation ; il aurait, dans le cas contraire, déblatérer des paroles vides de sens comme le faisait à cet instant son père. Il fallait tout de même avouer qu'Edwin l'avait un peu pris en traître sans une lettre lui expliquant au préalable la situation. Le chef des Aurors continua sur sa lancée.

- « Je suis navré si tu t’attendais à des effusions de joie mais là, je dois avouer que j’ai un peu de mal à assimiler. Mon fils? »

- « Désolé d'annoncer cela aussi brusquement Mr. Irons »
Commença Edwin, encore un peu hésitant sur le ton à prendre avec cet homme qui était tout de même son père. - «  Je ne me voyais pas vous écrire une lettre vous annonçant de but en blanc que j'étais potentiellement votre fils. Et comme l'article vous mentionnant, » Il sortit de sa poche l'article sur la promotion de l'Auror, ne possédait pas de photos, je voulais être sur que vous me..., enfin que je vous..., bref que nous nous ressemblions bien, comme ma mère me l'a toujours raconté. »

Il hésita quelques secondes, puis reprit.

« Et non je ne m'attendais définitivement pas à une rencontre pleine d'émotions avec des étoiles pleins les yeux. Je ne pensais même pas arriver jusqu'à vous, ça se passe beaucoup mieux que prévu. »

L'Auror sembla perdu dans ses pensées, alors qu'Edwin se posait, lui aussi, énormément de questions sur la suite des événements. Son père l'accepterait-il, ou voudrait-il bien le revoir ? Il était aussi probable que l'homme en face de lui ne craignît qu'il ne fut ici que pour le profit. Étant Auror, il devait être suspicieux sur à peu près tout ce qu'il existait sur cette planète.

- Eh bien ... Edwin ... Pourrais-tu m’en dire plus à ton sujet? Demanda-t-il simplement d’une voix douce bien que tremblante. J’aimerai en savoir d’avantage sur toi, sur ta mère. Quel âge as-tu, d’où viens-tu? Comment est ta vie?


- « Je suis né le 29 Mars 1981 en Italie, là où réside ma... la famille Marienni. Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé, mais Maman a dû partir dans mes premières années, elle a fait des études en Magizoologie, et j'ai vécu en Italie jusqu'à ma lettre d'admission pour Poudlard. C'est à ce moment-là que j'ai découvert vos lettres adressées à ma mère. »
Edwin lui montra les copies des lettres que l'Auror avait envoyé pendant de nombreuses années chez eux. Elles avaient l'air un peu vieilli, les copies dataient d'il y avait bien neuf ans, et avaient un aspect chiffonné, Edwin les avait souvent lu et relu, pour être sûr qu'il ne faisait pas d'erreur sur la personne qui avait envoyé les lettres à sa mère.

« Il m'a fallu un an après mon entrée à Poudlard pour m'y ré-intéresser, et j'ai bien vu que les dates correspondaient, c'est comme ça que j'ai découvert votre identité. La seule chose à confirmer était la ressemblance physique sur laquelle Maman ne tarissait pas d'éloges... et elle avait largement raison, comme toujours. J'ai donc 19 ans maintenant, et je suis étudiant en Elite Magique à l'UMA, j'habite à Londres... Maman et Darren, mon beau-père habitent près de Pré-au-lard, ils tiennent un élevage... Euh je crois que c'est le principal... »


Un silence oppressant tomba dans le bureau, les deux hommes cherchant leurs mots...
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MessageSujet: Re: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptyLun 10 Sep - 22:37:24

Le jeune homme qui se tenait face à lui semblait passablement nerveux. Griffin avait l’habitude, il provoquait souvent ce genre de réaction, et le décor qui les entourait ne facilitait pas la détente. Le sol carrelé, les murs blancs, l’éclairage blafard, tout rendait cet endroit impersonnel. Quelques grosses armoires de bois, croulant sous les dossiers, encombraient les coins de la pièce. Des avis de recherche, plus ou moins récents, étaient placardés en désordre sur deux tableau de liège accrochés au mur de chaque coté de la pièce. L’un pour les criminels appréhendés, ou mis hors d’état de nuire, et l’autre ceux qui échappaient encore à ses équipes. Aux premières loges, Valère Araley le toisait depuis la photo de son propre avis de recherche, barré d’un gros trait rouge. Une belle réussite pour ses équipiers, dommage qu’il ai eu le temps d’amocher Natalee avant d’y passer.

Dans sa nervosité, le jeune homme leva une main pour passer ses doigts dans ses cheveux d’argent. Ce faisant, Griffin vit quelque chose briller sous sa manche. Il sursauta en voyant le bracelet qui ornait le poignet d’Edwin. Un frisson le parcouru avec la violence d’un choc électrique et il se leva presque de son siège.

- Je peux voir ce bijoux?
Un peu étonné, le jeune homme retira la gourmette et la tendit à l’Auror qui la fit tourner un instant dans ses mains. Le bracelet en lui même n’intéressait pas Griffin, même si ne pouvait que le reconnaître. Chiara le portait tout le temps, elle ne s’en séparait jamais, même pas pour prendre un bain. C’était un bien de famille, bien que Griffin ne comprenait pas pourquoi elle pouvait s’encombrer avec quelque chose lui venant d’une famille aussi détestable que la sienne. Bref, là n’était pas le sujet. Ce qui intéressait d’avantage l’Auror était le pendentif en forme de chat accroché à l’un des maillons. Il s’en souvenait parfaitement, même s’il ne l’avait pas vu depuis près de vingt ans.

- J’ai offert ce bijoux à Chiara pour ses dix-sept ans, fit-il un petit sourire nostalgique aux lèvres. Je lui disais souvent qu’elle avait tout d’un chat: l’indépendance, la grâce féline, la volupté, et même un léger soupçon d’égoïsme et de paresse.
Il examina le chat un instant, faisant briller les petits saphirs qui figuraient les yeux. Il avait travaillé tout un été sur le Chemin de Traverse pour pouvoir acheter le bijoux. Que Chiara l’ai gardé lui faisait plaisir. Plus qu’il l’aurait pensé. Se redressant sur son siège, il prit sa baguette, toujours posée sur le bureau.

- Tu savais qu’il pouvait faire ça?
Il tapota le chat du bout de sa baguette et celui-ci s’anima soudain. Il se leva s’étira avec langueur puis s’assit et entreprit de se lécher une patte.

- Il réagit en fonction de l’humeur de celui qui le porte.
Quelques instants plus tard, le chat s’immobilisa. Sa queue se balançant rapidement de droite à gauche indiquait qu’il n’était pas à l’aise, tout comme Griffin à ce moment. Il jeta un dernier regard au bijou et le rendit à son propriétaire.

Que Chiara ait confié le bijoux à Edwin tendait à prouver qu’il disait vrai. Mais Griffin avait déjà vu des mages noirs, pour ne pas dire des Mangemorts, arracher des bijoux ou autre objets personnels aux cadavres de leurs victimes pour mieux se faire passer pour eux et prendre leurs proches par surprise. Combien de fois ses collègues avaient pu trouver de cadavres datant de plusieurs semaines alors que la personne avaient encore été vu en vie la veille ou l’avant veille? Bref, le bijoux était bon signe, mais pas une preuve en soi.

Griffin voulait en avoir le coeur net, savoir si Edwin disait la vérité ou pas, et pour ça il possédait une arme encore insoupçonnée. Après sa longue absence, due à sa traque des Mangemorts en Europe, il avait enfin repris son entraînement de légilimancie avec son mentor, Archibald Haven. Griffin s’entraînait depuis de nombreuses années afin de maîtriser parfaitement ce don obscur et complexe. Il n’était pas encore au point, loin s’en fallait, mais il avait suffisamment de maîtrise pour pouvoir déceler le mensonge dans l’esprit des autres. Griffin avait compris depuis longtemps que la capacité de lire dans l’esprit d’autrui pouvait s’avérer être un avantage décisif dans son métier.

Il s’en voulait un peu d’utiliser son don sur le jeune homme assis face à lui, mais au moins comme ça il serait fixé. Il se concentra un bref instant et lança le sort sans prononcer le moindre mot. En quelques secondes une succession d’images s’imposa à lui. Un petit garçon aux cheveux d’argent accroché à la main d’une grande jeune femme blonde, dans les rues enneigées d’une petite ville. Le même petit garçon regardant avec curiosité un homme aux cheveux blanchis par l’âge et demandant à sa mère "C’est lui mon papa, maman? Il a les cheveux blanc, comme moi". Un garçon un peu plus âgé regardant avec envie et tristesse ses camarades de classe préparer la fête des pères. Un adolescent caché sous ses draps, lisant en silence un tas de vieilles lettres étalées sur son matelas ...

Griffin interrompit là le sort, ébranlé. Son coeur cognait à grands coups dans sa poitrine. Ce qu’il avait vu dans l’esprit d’Edwin ... Chiara ... Sa Chiara exactement semblable à son souvenir. Et ce petit garçon si seul. C’était ce qui lui faisait de plus de mal. Voir ce petit garçon, si semblable à lui-même, chercher désespérément un père qu’il ne connaissait pas dans la foule qui l’entourait. Son espoir enfantin de retrouver son père à chaque fois qu’il croisait un homme aux cheveux blancs. Et puis la résignation quand il avait compris qu’il n’avait aucune chance de rencontrer son père au moindre coin de rue. La tristesse et la jalousie en voyant les autres enfants avec leur géniteur, et enfin la renaissance de l’espoir devant toutes ces lettres. Ces lettres qu’il avait, lui Griffin, envoyé à Chiara plus de vingt ans auparavant.

Tout ça pour quoi au juste?

L’Auror resta un moment silencieux, plongé dans ses pensées et Edwin, trouvant certainement le silence inconfortable décida de briser le silence. Dès les premiers mots, Griffin se rappela soudain qu’il n’était pas seul dans le bureau. Son regard de glace se posa de nouveau sur ce visage qui ne lui était pas inconnu et un sourire se dessina sur ses lèvres. Ce n’était pas n’importe qui qui était assis là, c’était son fils.

- Désolé d'annoncer cela aussi brusquement Mr. Irons

- Je t’en prie, appelle moi Griffin.
Au moins jusqu’à ce que tu te sentes assez à l’aise pour m’appeler "papa", songea-t-il. Edwin continua sur sa lancée, hésitant un peu, expliquant pourquoi il était venu en personne sans se faire annoncer. Il tira alors une coupure de journal de sa poche et la présenta à Griffin en déplorant qu’aucune photo n’accompagnait l’article. Griffin y jeta un coup d’oeil et reconnu aussitôt la police pompeuse et difficile à lire de la Gazette du Sorcier. L’article concernait sa promotion au poste de directeur du bureau des Aurors et datait de quelque jours à peine. Effectivement pas de photo et ce ton de doute si cher à la Gazette dont le journaliste semblait s’étonner qu’on puisse confier "une position d’une telle importance à un boiteux". Griffin prit une longue et lente inspiration pour se retenir de froisser ce tissus de bêtises dans son poing et rendit la coupure de journal à Edwin.

- Je ne le connaissais pas celui là, fit-il avec un haussement d’épaule. Je ne lis plus la Gazette depuis la part honteuse qu’elle a pris dans les actions du Lord Noir. C’est un torchon qui ne vaut même pas pour éplucher les légumes. Tu devrais plutôt lire les Échos du Mage. Ils sont neutres et objectifs et prennent toujours la peine de se renseigner avant d’écrire n’importe quoi. Et il y avait une photo avec leur article sur ma promotion. Ma mère l’a fait encadrer!
Il leva les yeux au ciel en disant ça.

Edwin continua en déclarant que non, il ne s’attendait pas à des effusions de la part de l’Auror, ni, pour reprendre ses mots, à "des étoiles dans les yeux". Ca fit rire Griffin. Certes ce n’était pas vraiment son genre de trop s'épancher en sentiments, il estimait d’ailleurs que la sincérité des sentiments était plus importante que les longues effusions stériles.

- Oh, ne t’en fais pas, tu en verras des étoiles plein les yeux quand tu rencontreras ma mère et ma soeur, promit-il avec un sourire un peu moqueur.
Mais son sourire se figea bien vite sur son visage. Et merde! Comment allait-il annoncer ça à sa mère, sans que ça tourne au cauchemar? Pauvre gamin, il n’avait décidément pas besoin d’affronter ça maintenant.

Edwin ne se fit pas prier pour parler de lui, révélant certaines choses qui déchirèrent le coeur de l’Auror. Il était né fin mars, ce qui signifiait que Chiara était déjà enceinte de deux mois au moins quand elle était partie. Elle ne pouvait pas ne pas le savoir. Elle avait donc décidé sciemment de lui cacher leur fils. Mais pourquoi? De peur qu’il grandisse sans père, comme Griffin avait dû le faire? Résultat des courses, Edwin avait effectivement grandi sans son père alors que celui-ci était bien vivant. Quel super calcul, bravo Chiara. Griffin ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir. C’était du gâchis et rien d’autre!

Dans le discours de son fils, Griffin comprit que les Marienni n’avait visiblement pas été d’une grande aide pour la mère et l’enfant. Que pouvait-on attendre d’autre d’un type qui laisse sa fille de cinq ans seule chez lui pour aller assister à un match de Quidditch? Griffin avait rencontré les parents de Chiara à une ou deux reprises et n’en gardait pas un souvenir flatteur. Un macho à l'ego sur dimensionné et une femme soumise et servile, une chance que Chiara ait pu devenir la belle jeune femme qu’il avait connu. Magizoologue en plus? Pas étonnant, Chiara avait toujours été douée avec les animaux. Elle avait bien choisi sa voie.

Encore une fois le coeur de Griffin sembla vouloir faire un saut périlleux dans sa poitrine quand Edwin lui tendit une liasse de parchemin qu’il désigna comme étant les lettres envoyées à Chiara. Il avait fallut trois ans et près de cent fois plus de lettres pour que Griffin cesse enfin de se faire souffrir en espérant la faire revenir. Elle n’avait jamais répondu à une seule de ses lettres mais au moins, elle devait les lire, puisque sa chouette revenait toujours les serres vides, signe que Chiara avait bien reçu le message. Au bout de trois ans, Griffin cessa d’y croire et les lettres s’interrompirent. Il n’avait jamais compris pourquoi Chiara avait coupé les ponts si brusquement entre eux. Mais à présent, la raison se trouvait-elle face à lui? Chiara avait elle pensé qu’il ferait un si mauvais père qu’il valait mieux que leur fils grandisse sans lui? Il faut dire qu’avec le modèle de père qu’elle avait connu, cette pensée n’était pas étonnante.

Les mains légèrement tremblantes, Griffin dénoua le cordon qui retenait les lettre en paquet et en prit une au hasard. Une légère pointe de déception lui piqua le coeur quand il vit que ce n’était pas son écriture qui couvrait la page. En revanche c’était bien ses mots. Il ne comprenait pas vraiment l’utilité de copier des lettres. Un instant, ses yeux caressèrent les lignes, l’écriture était un peu enfantine, certainement l’oeuvre de Edwin quand il était plus jeune.

- Pourquoi avoir fait des copies? Demanda-t-il en rangeant les lettres pour les rendre au jeune homme. Et pourquoi avoir attendu pour venir me voir?
Simple curiosité, cette fois.

Griffin écoutait tranquillement tandis que Edwin continua à lui révéler certaines choses sur lui, sur sa mère, sur leur vie en Angleterre et sur son bea ... Une minute! Un beau-père? Un beau-père? Griffin en resta comme deux ronds de flanc pendant un instant. Chiara? Mariée? A un type de Pré-au-Lard? ... Sa Chiara? ... Une pointe de jalousie se fit sentir dans sa poitrine à cette idée, mais il se souvint soudain que Chiara avait tous les droits de faire sa vie avec qui elle voulait. Ils n’étaient pas mariés et ne l’avaient jamais été. Et puis de son coté, il n’était pas resté tout le temps célibataire non plus. Et il avait Izlaya. Pas de quoi être jaloux de ce Darren je ne sais quoi. Mais il envisageait de se renseigner et de mener son enquête sur ce type, histoire d’en être certain.

- Élite magique? c’est ce que j’ai fait. Ca te plaît? Qu’est-ce que tu veux faire après tes études?
Pour une obscure raison, Griffin espéra que le gamin ne lui réponde pas "Auror". Il était bien placé pour savoir tous les sacrifices que ce métier imposait et il ne voulait pas de ça pour son fils. Il était prêt à essayer de le convaincre de changer d’avis s’il le fallait.

- Et si on changeait de cadre? Demanda-t-il quand le jeune homme eut fini son récit. Ce bureau est tout sauf agréable. Tu as faim? Soif? La cafétéria du Ministère n’est pas exceptionnelle mais c’est mangeable tout de même. Sauf si tu préfères aller à l’extérieur.
Joignant le geste à la parole, Griffin se leva et glissa sa baguette sans sa poche avant de s’emparer de sa canne. Edwin n’avait pas encore donné de réponse que l’Auror claudiquait déjà vers la porte de son bureau afin de récupérer sa cape pendu à la patère à deux pas de là.
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MessageSujet: Re: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptyMar 11 Sep - 16:46:22

Edwin se relaxa légèrement, la peur d'être rejeté se diminuant peu à peu dans son esprit, mais le malaise provoqué par les affiches de différents criminels étaient lui persistant. Sérieusement, le bureau de l'Auror craignait. Il n'avait jamais eu besoin de grandes décorations, de luxe, il n'en avait pas, et de couleurs chaudes et « fengshui » pour se sentir bien quelque part. Mais tout dans cet endroit ne laissait pas le luxe au visiteur de ne pas savoir où il était. Il était au bureau des Aurors et rien d'autre. « Super pour rencontrer pour la première fois son père » songea-t-il ironiquement.

Son bijou ? Pourquoi sa gourmette pouvait intéresser son père ? Il détacha délicatement la chaine, c'était son bien le plus précieux, sentimentalement du moins, et la lui donna avec une curiosité évidente. Il savait que sa mère l'avait reçue elle aussi à son entrée à Poudlard, et qu'il ne l'avait jamais vu l'enlever, sauf en cas extrême. Son père voulait-il vérifier que ce bijou était bien celui de sa mère ? Était-ce là une façon de confirmer son identité ? Il savait que sa parole était mise en doute, quoi de plus normal pour un Auror ? Mais cela lui fit tout de même un peu mal.

Edwin grimaça légèrement sur la remarque de son père. D'accord, il n'était pas prude, et était bien conscient que s'il était leur fils, ils avaient dû.. Procréer. Mais entendre parler de la « grâce féline » de sa mère, le mettait un petit peu mal à l'aise. Surtout de la part d'un homme qu'il connaissait sans connaître.

Griffin... non il ne pouvait pas l'appeler Papa pour l'instant, c'était un peu trop... étrange, déconcertant. Ce serait accepter trop vite tous ces changements ; même s'il les avait provoqués, il n'était pas totalement prêt à vivre une relation filiale forte. Après tout, il n'en avait pas eu pendant 14 ans, et même la relation que son beau-père et lui entretenait n'était pas profonde.

Tout à ses pensées, Edwin ouvrit grand les yeux alors que le petit chat commençait à bouger. Non, il ne savait pas qu'il pouvait s'animer, encore moins réagir aux humeurs du porteur. Il s'étonna à voix haute alors que Griffin lui redonna le bracelet.


«  Maman ne me l'avait jamais dit. Elle me l'a offert à mon entrée à Poudlard, et m'avait assurée que cela me rappellerait mes origines, je pensais que c'était par rapport à grand-père et les Marienni, mais je n'en suis plus si sûr à présent... »


Le petit chat une fois à son poignet se logea contre sa peau, se cachant comme s'il cherchait à se protéger. Le jeune homme espéra rapidement que cela ne gênait pas son père qu'il se sente encore un peu craintif.

Edwin fut brusquement pris dans un tourbillon de souvenirs, ne concernant exclusivement que son père. Il aurait pu penser à un simple flashback qu'il s'imposait à lui-même, mais il sentait quelque chose d'étranger. Il se vit gamin dans les rues de son village natal, cherchant une fois de plus un homme au cheveux blanc qui aurait pu correspondre à son père. Son cœur s'étreignit de douleur en repensant à ses larmes de petit garçon, qui ne comprenait pas pourquoi son père était vivant, mais pas avec lui. La douleur de voir sa mère pleurer le soir car elle ne savait pas comment calmer l'angoisse de ne pas avoir de père de son fils. Tous ces souvenirs étaient les plus douloureux, les plus ancrés. Plus étreignant pour lui que les souvenirs de la guerre. Pendant la guerre, il y avait l'oppression, les morts, mais l'angoisse sourde qui pesait sur lui n'était pas celle de mourir, c'était celle de ne pas pouvoir rencontrer son père avant que lui ou Edwin ne passe à trépas. Il n'était pas bête, mais encore un peu choqué par le fait que son père ait utilisé la Légilimancie, pour réagir directement.

Son père sembla ne pas trop apprécier l'article, et grommela quelque chose contre la gazette, son manque d'objectivité et son implication dans la guerre. L'étudiant haussa seulement et lui répondit simplement  ;

« Un de mes amis y est abonné, et quand j'ai aperçu Irons, je l'ai lu... »


Quand son père mentionna sa mère et sa sœur, Edwin se crispa brutalement, le petit chat feula. Une donnée qu'il connaissait, mais qui lui faisait peur. Rencontrer toute la famille de Griffin, sa famille. Il questionna, hésitant.

« J'ai une grand-mère, et une tante ? Comment s'appellent-elles ? Est-ce qu'il y a... d'autres personnes dans votre.. ta famille ? »


Il avait peut-être des cousins, une grande famille chaleureuse au contraire de sa famille italienne. Il ne se rappelait réellement de ne les avoir vu que deux ou trois fois depuis qu'ils avaient quitté la maison de son grand-père. Il laissa son père seul avec ses pensées alors qu'il parcourait les lettres. Pourquoi ne l'avait-il pas rencontré plus tôt ? Edwin le savait mais avait un peu de mal à se l'avouer.


« Maman n'est pas au courant. Je suis tombé sur les lettres, et je les ai recopiées. Je crois que j'avais peur c'est tout. A Poudlard j'étais dans l'incapacité de débarquer à Londres, je n'avais pas idée où chercher... Et puis, il y a eu la guerre. Enfin,
il haussa les épaules, je suis là maintenant. Pour l'université, je ne savais pas quoi choisir, j'hésitais entre Académique et Elite Magique. Je crois que j'ai pris la filière Elite Magique à cause de toi. Mais je ne veux pas faire Auror, je pensais peut-être Briseur de sort, si je trouve un boulot là-dedans. »

Sortir ? Pourquoi pas. Le cadre ne pouvait pas être pire non ? Alors qu'il vit son père se diriger vers la porte, son regard se braqua sur son père lorsqu'il le vit boiter. Il l'avait lu, évidement, mais le voir de ses propres yeux. Il essaya de dissiper son malaise de voir son père ainsi en passant à autre chose.

« Griffin ! Je.. Enfin, tu as utilisé la légilimancie sur moi n'est-ce pas ? C'était plus une affirmation qu'une question. Les souvenirs que tu as vu, enfin, ne te sens pas coupable. Tu ne savais pas. Ne sois pas en colère contre Maman, je pense qu'elle avait peur, et honte. Personne n'est réellement responsable de tout ça.
Il se reprit, se trouvant un peu trop mélodramatique, et reprit d'un air plus assuré. Je trouve que le ministère est un peu glauque, si ça ne dérange pas trop ton emploi du temps, sortir me ferait du bien. »

Sa rencontre avec son père c'était bien passé, songea-t-il alors qu'il sortit du bureau derrière la copie conforme de lui-même.


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MessageSujet: Re: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptyLun 24 Sep - 16:20:29

[HJ]Je me suis encore laissé emporter! Embarassed
Bonne lecture, bon courage surtout! aha [/HJ]




Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Griffin quand il remarqua la légère gêne qui apparut sur le visage d’Edwin quand il aborda les qualités physiques de sa mère. Loin de vouloir gêner le jeune homme, Griffin n’avait pu s’empêcher de rendre hommage à la femme qu’il avait connu, dont la beauté et la bonté avaient hanté ses nuits durant de nombreuses années, suivant leur séparation. Il aurait dû se douter que ce genre de remarque, même si elle n’avait rien d’offensant envers Chiara, ne pouvait que provoquer ce moment de gêne chez leur fils. Il savait parfaitement que, pour les enfants, leur mère était quelque chose de sacré, et qu’ils ne pouvaient s’imaginer que quelqu’un ait pu la toucher, la caresser, l’embrasser, en un mot lui faire l’amour, même si leur propre existence en était la preuve. Pour lui, Chiara était une femme, une femme belle et désirable de surcroît, tandis que pour Edwin elle était une mère, respectée et intouchable. Deux visions qui paraissaient souvent incompatibles. Enfant, il avait réagi exactement de la même façon quand cette réalité s’était imposée à lui. Un petit rire amusé lui échappa au souvenir de son innocente naïveté à cette époque.

La surprise qui apparut sur le visage de Edwin quand Griffin lui révéla les capacités cachées du chat ornant son bracelet, arracha presque un rire à l’Auror. Il se demanda pourquoi Chiara n’avait pas révélé ce petit secret à Edwin, mais fut content qu’elle ne l’ait pas fait. Voilà une première petite chose à partager avec son fils, pas la dernière il espérait. Edwin récupéra le bracelet en confirmant que sa mère ne lui avait rien dit hormis qu’il pouvait lui rappeler ses origines. Un froncement de sourcil accueillit cette remarque.

- Oh, non pas ton grand-père, ton arrière-grand-père en réalité. C’est lui et ton arrière-grand-mère, qui ont élevé ta mère, tout du moins pendant ses premières années. Ton grand-père avait d’autres choses plus importantes à faire que d’accorder du temps à une gamine et sa femme était ... Comment dire ... trop faible pour s’occuper d’une enfant.
Faible mentalement, en réalité. Des siècles de mariages consanguins n’avaient pas fait que du bien à la famille de cette femme et tomber sur un époux rude et manipulateur avait d’autant plus affecté son esprit faible et malléable. Griffin se souvenait parfaitement d’elle, une ombre dans l’ombre de son butor d’époux. La première fois qu’il l’avait rencontré, elle lui avait donné l’impression d’être un esprit fait de brume qui pouvait se dissoudre au moindre souffle de vent. Tellement discrète qu’on finissait par oublier sa présence, menue comme si elle cherchait à se faire le plus petit possible, comme si son seul désir était de disparaître aux yeux des autres. Même sa voix manquait de force et il était difficile d’entendre ses murmures timides sous les éclats de voix incessants de sa grande gueule d’époux. Griffin l’avait sincèrement plaint à l’époque. Une pauvre femme écrasée sous le joug d’un tyran domestique sans la moindre envergure.

- Je n’ai jamais pu rencontrer ton arrière-grand-père, mais ta mère m’en a souvent parlé. Autant que je sache, c’était un homme sévère mais juste et aimant et le quitter a été un déchirement pour Chiara, surtout à un si jeune âge. Elle avait ... huit ou neuf ans, je crois ... quand son père a décidé que l’Italie n’était pas assez bien pour lui et que seule l’Angleterre lui permettrait d’exprimer toute sa grandeur. Ta mère n’a jamais eu la chance de revoir ses grands-parents et ça a toujours été une blessure profonde en son coeur.
Une blessure si profonde qu’elle n’en avait jamais parlé à son fils? ... Peut-être!

La conversation continua, et même si Edwin parut un peu ébranlé par la tentative de légilimencie de Griffin, l’Auror fit comme si rien ne s’était passé. Il avait eu la main un peu lourde, il devait l’avouer, il voulait juste voir si le gamin mentait, pas découvrir son passé. Bon sang, il avait encore besoin d’entraînement. Archibald Haven, son mentor, allait certainement lui passer un savon quand il apprendrait ça. Enfin, là n’était pas le problème, Griffin ne devait pas rencontrer Haven avant au moins deux semaines et pour le moment, c’était Edwin qui était assis en face de lui.

Quand Griffin aborda le sujet de sa propre famille, il put voir un éclat d’intérêt briller dans les yeux clairs de son fils. Il pouvait aisément imaginer ce qui se passait dans sa tête. Il avait une famille, une vrai famille aimante, à la différence des Marienni, et il ne la connaissait pas. Ca lui avait certainement manqué de ne pas savoir d’où il venait, qui était ses grands parents, ses oncles, ses tantes, ses cousins ... Tellement de choses à découvrir qu’il devait se sentir comme un gamin la veille de Noël. Tout du moins c’est ce que Griffin imaginait. Connaissant sa mère, son amour étouffant et sa tendance à se mêler de ce qui ne la regardait pas, Griffin songea que Edwin ne perdait rien à attendre encore un peu avant de la rencontrer. Pauvre gosse, elle allait l’étouffer avant qu’il ai eu le temps de l’appeler grand-mère.

- Tu as une grand-mère et une tante, oui, confirma Griffin en hochant lentement la tête. Et tu as aussi un oncle, deux cousins et une cousine. Ma mère s’appelle Ruth et c’est un monument. Non pas qu’elle soit grande, comme moi, au contraire, mais c’est une femme de caractère, qui sait ce qu’elle veut. Elle est un peu trop collante, si tu veux mon avis, et à trop tendance à se mêler de la vie des autres, mais à part ça, c’est une femme formidable. Elle a toujours été débordante d’amour pour ma soeur et pour moi, et pour ses petits enfants ... Un peu trop peut-être! Mais je suis sûr qu’elle te plaira. Ta tante, c’est ma soeur Rosalynn. Elle a quatre ans de moins que moi mais ça ne l’empêche pas de se rependre pour maman, à l’occasion. Elle est médicomage à Ste Mangouste. Elle a épousé un crétin d’irlandais, ton oncle Patrick. Il travaille parfois avec moi au Ministère, il est Oubliator. Pas très doué si tu veux mon avis, mais mieux vaut ne pas lui répéter, il est assez soupe au lait. Ils ont trois enfants: Moïra, l’aînée, a treize ans, elle est à Poudlard, à Gryffondor. Son frère cadet, Patrick junior vient d’avoir onze ans. Il entre à Poudlard cette année. Le plus jeune n’a que neuf ans, il s’appelle Shawn. Ils vont tous t’adorer, j’en suis sûr. Maman sera complètement folle de toi, elle ne va pas te lâcher.
Pauvre petit, ne put-il s’empêcher de penser.

- Tiens, ce sont eux, là!
Griffin prit le cadre posé sur son bureau et le tendit à Edwin pour qu’il puisse voir tous les membres de la famille qu’il venait de citer. Au premier rang, Ruth Irons, petite femme toutes en rondeurs coiffée d’un énorme chignon grisonnant, tenait par les épaules le seul des trois gamins qui avait les même cheveux blancs que Griffin et sa soeur. Le jeune Shawn essayait vainement d’échapper à sa grand-mère pour attraper un jouet en forme de vif d’or qui traversait la photo en battant frénétiquement des ailes. A la droite de Ruth, Moïra, aussi rousse que son père, exhibait fièrement son uniforme scolaire aux couleurs de Gryffondor. De l’autre coté de la matriarche, Patrick junior, des confettis encore accrochés à ses cheveux acajou, brandissait avec enthousiasme un fanion aux couleurs du club de Quidditch de Flaquemare dont il venait de recevoir la panoplie du parfait supporter: chapeau, robe, fanion et banderole bleu et or, couleurs du club. Derrière eux, Rosalynn, aussi grande et élancé que son frère, ses cheveux blancs en désordre, essayait de reprendre à son rouquin de mari, un châle d’un bleu de glace qu’il tenait loin d’elle comme pour la narguer.

- Ca a été pris à Noël, il y a deux ans.
Et c’était la raison pour laquelle Griffin n’était pas présent sur la photo. A Noël, deux ans plus tôt, il était en France avec ses collègues, à traquer un Mangemort en fuite du nom de Robert Hall qui les entraîna jusqu’en Allemagne. Bien que pendant sa mission personne ne puisse prendre contact avec lui, hormis ses supérieurs, Ruth s’était acharnée à lui écrire au moins une lettre par semaine, dans lesquelles elle racontait tout ce qui se passait autour d’elle et de la famille et auxquelles elle joignait souvent des photos. Jamais envoyées, ces lettres avaient attendu son retour dans une boîte à chaussure que Ruth donna à Griffin le jour même de son arrivée à Londres. C’était une manière pour elle de garder le contact et d’exorciser la peur instinctive qu’elle ressentait pour son fils depuis qu’il était Auror.

Griffin laissa Edwin prendre son temps pour regarder la photo et faire connaissance, au moins visuellement, avec les membres de sa famille qu’il ne connaissait pas encore. Quand le jeune homme reposa le cadre sur le bureau, l’Auror ne put s’empêcher de s’enquérir de la raison pour laquelle Edwin n’était pas venu le trouver plus tôt. Visiblement gêné, à moins qu’il ne soit tout simplement encore trop impressionné pour parler sans bafouiller, Edwin s’expliqua, donnant les raisons de son "retard". Griffin hocha lentement la tête sans quitter son fils des yeux.

- Oui, je comprends, ne t’inquiète pas. D’ailleurs, je crois que je te suis reconnaissant d’être venu. Je pense que beaucoup de garçons dans ta position ne se seraient même pas donné la peine de chercher leur père. Beaucoup leur en aurait voulu de ne pas avoir été là.
D’ailleurs, en y pensant, Griffin s’en voulait de ne pas avoir pu voir grandir son fils, même s’il avait une excellente excuse. Il ne pouvait s'empêcher de penser à tous ces moments qu’il avait raté: ses premiers pas, ses premiers mots, son premier Noël, son premier anniversaire, sa première rentrée à Poudlard, ses premiers émois amoureux ... Toutes ces petites choses qui liaient les membres d’une famille et qu’il ne pourrait jamais rattraper. Il regrettait de ne jamais avoir pu emmener son fils prendre le Poudlard Express, ni revenir le chercher à la fin d’un trimestre, ni lui parler de l’école en lui racontant ses propres aventures et mauvais coups dans les couloirs de Poudlard ... Tous ce qu’il aurait voulu partager avec son fils et dont il avait été privé parce que Chiara avait préféré le fuir que de venir le voir pour tout lui raconter. Quel gâchis!

Edwin continua sur sa lancée en répondant aux questions concernant ses études. Pour dire la vérité, Griffin fut soulagé d’apprendre que le jeune homme ne semblait pas intéressé par un poste d’Auror. Bien que directeur de leur bureau et passionné par son métier, Griffin n’aurait pas aimé que le jeune homme s’engage dans cette voie. Il était bien placé pour connaître toutes les difficultés et les dangers que présentait sa profession, et il aurait certainement essayé de dissuader son fils de suivre ses traces. Curieusement, en trente secondes, il comprit trente ans de protestations et de tentatives de dissuasion que sa mère lui avait imposé depuis qu’il lui avait annoncé, à douze ans, ses projets d’avenir. Ruth n’avait jamais vraiment accepté sa décision de devenir Auror. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres tandis que son regard glissait sur la photo posée devant lui. Sous le verre, Ruth lui adressa un regard péremptoire, comme si l’image de sa mère avait compris ce qui se passait dans sa tête.

- Briseur de sorts?
Curieusement, ça n’étonna pas Griffin plus que ça.

- C’est un métier intéressant à ce qu’il parait. Tu aimes les casse-tête? Parce que chercher un contre sort pour annuler un enchantement tient parfois du casse-tête.
Une petit rire amusé suivit cette réflexion.

- Si tu arrives à décrocher un poste à Gringott, tu pourras aussi voyager aux frais de la banque. Malheureusement, depuis la guerre, les gobelins ne sont plus très coopératifs avec les sorciers. Il y a quelques semaines, ils renâclaient encore à en embaucher. Avant, le Ministère pouvait imposer à la banque un quotas de sorciers à embaucher chaque année, et j’aurai pu t’aider à en faire parti, mais depuis que la banque est passée aux mains des actionnaires, tout à changé. Mais maintenant que ce sont des sorciers qui tiennent les rênes, je suppose que les quotas d’embauches de sorciers vont augmenter dans les mois à venir.

Edwin sembla reconnaissant à l’idée de changer de décors. Griffin ne pouvait pas lui en vouloir, lui même trouvait le bureau franchement lugubre par moment. Il songea qu’il était peut-être temps de le personnaliser un peu, une plante verte, un bonsaï par exemple, quelques photos de famille sur le bureau, pour tenir compagnie à celle qui s’y trouvait déjà, peut-être une ou deux affiches de Quidditch, des stores à lamelles sur les fenêtres magiques, et un tapis pour couvrir le sol, Griffin avait horreur du carrelage, lui paraissaient idéal. Il savait que le bureau du directeur des Aurors devait avoir l’air le plus inconfortable possible, afin de pousser les visiteurs à se sentir mal à l’aise dès leur entrée, mais il y avait des limites.

Griffin ne manqua pas le regard que Edwin posa sur lui quand il le vit boiter vers la porte, pas plus qu’il ne rata la courte hésitation du jeune homme. Griffin avait l’habitude de ce genre de réaction, les gens étaient tout sauf discrets et leurs regards curieux n’étaient pas pire que leurs questions avides quand ils osaient l’aborder. Griffin détestait les voir se radiner avec leur sourire niais et demander encore plus niaisement s’il était né comme ça ou si un hippogriffe l’avait attaqué quand il était petit. En général, quand il répondait que c’était un Mangemort qui l'avait estropié au cours mission, il voyait leur expression curieuse se charger de gêne avant que ces idiots n’invoquent une quelconque raison pour tourner les talons. Visiblement, il était plus supportable pour le commun des sorcier d’avoir à faire à handicapé ou à un accidenté plutôt qu’à un Auror estropié dans l’exercice de ses fonctions. Allez comprendre!

- Les risques du métiers, indiqua-t-il pour Edwin, en tapotant sa jambe blessée de sa canne. Mais je suis toujours en vie, c’est le principal. Beaucoup de mes collègues n’ont pas eu cette chance, hélas.
Un petit sourire forcé accompagna ces mots, Griffin détestait parler de sa blessure.

- J’espère que ça ne te déçoit pas trop de me voir boiter, continua-t-il en passant sa cape sur ses épaules. Je sais que les garçons ont tendance à voir leur père comme un héros invincible.
Oui, bon, Edwin n’en était plus à cet âge là, mais Griffin ignorait tout de la façon dont le jeune homme pouvait l’imaginer avant cette rencontre. Peut-être était-il déçu par ce qu’il découvrait!

Au moment ou Griffin ouvrait la porte donnant sur la salle commune, il entendit Edwin lui poser la question à laquelle il aurait préféré ne pas avoir à répondre. Il n’était pas particulièrement fier de ce qu’il avait fait et aurait nettement préféré ne pas avoir à en parler, mais discret comme il l’avait été, avec ses gros sabots, il n’était pas étonnant que Edwin se soit rendu compte de l’intrusion dans son esprit. L’Auror hésita un instant, évaluant les chances qu’il avait de faire croire au jeune homme qu’il n’avait pas entendu la question, tout en remettant le col de sa cape dans le bon sens. Il se tourna alors vers Edwin, lâchant un petit soupir coupable, et hocha la tête.

- De la légilimencie, oui. Enfin ... une forme imparfaite de légilimencie. Je suis désolé de t’avoir imposé ça, mais c’était le moyen le plus rapide de savoir si tu disais la vérité ou non. Tu vois ... je suis un peu parano, comme beaucoup d’Aurors et, comme on dit, "mieux vaut être désolé que mort". Par contre, je ne voulais pas pénétrer si loin dans tes souvenirs, je voulais juste savoir si tu disais la vérité. Je m’entraîne depuis des années, mais j’ai encore de grosses lacunes. C’est un don extrêmement difficile à maîtriser, et parfois je doute y arriver un jour.
Il fit une courte pause avant d’ajouter, d’une voix basse et hésitante qui ne lui ressemblait pas:

- J’espère ne pas avoir fait remonter trop de mauvais souvenirs.
Tandis que Griffin tenait la porte ouverte pour laisser passer Edwin devant lui, le jeune homme continua sa réflexion, abordant le comportement que sa mère avait eu envers l’Auror, vingt ans plus tôt. Griffin ne pouvait pas dire qu’il n’en voulait pas à Chiara de ne rien lui avoir dit, mais il ne pouvait aussi que comprendre son geste.

- Oui, fit-il à mi-voix pour que Edwin soit le seul à l’entendre. Je comprends. Enfin je crois comprendre. A l’époque c’était la guerre et chaque jour apportait son lot de mauvaises nouvelles, d’annonces de décès, ou d’exactions commises par les Mangemorts. Je savais que ta mère avait peur. Pas seulement pour elle, mais aussi pour moi. Les Aurors étaient des cibles idéales pour les Mangemorts et il n’y avait pas une semaine sans que l’un de mes collègues soit tué, que ce soit en service ou non. Même leurs familles étaient devenues des cibles et il n’était pas rare que femmes et enfants d’Aurors soient exécutés en même temps qu’eux. Je comprends que ta mère ai décidé de partir pour te protéger de tout ça. Ce que j’ai plus de mal à avaler, en revanche, c’est qu’elle ne m’ait jamais rien dit, même à la fin de la guerre. Si elle était revenue quand le Lord a été vaincu la première fois, j’aurais compris et je ne lui en aurais pas voulu d’avoir essayé de te protéger. Malgré tout, je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir de nous avoir refusé le droit de nous connaître. Je ne t’ai pas vu grandir, je ne t’ai pas vu changer au fils des années, je n’ai rien pu partager avec toi, rien de ce que les pères font avec leurs fils. Et ça, tu vois, je crois que j’aurai du mal à le pardonner à ta mère.
Il laissa passer un instant, le temps de traverser la salle commune sous les regards curieux et insistants des Aurors présents.

- Vous n’avez rien de mieux à faire, lança-t-il à la cantonade, pour les remettre au boulot.
Aussitôt la majorité d’entre eux disparurent derrière les cloisons de leur bureau. Seuls quelques uns les suivirent des yeux jusqu’à leur sortie de la salle.

- Je pense que tu as raison, reprit Griffin dès que la porte se fut refermée derrière eux. Chiara avait probablement trop honte pour oser se présenter devant moi, après la guerre. Pourtant Merlin sait que je l’aurais accueilli à bras ouverts à ce moment. Elle a sous-estimé ma capacité à lui pardonner, je suppose.
C’était tout ce qu’il pouvait faire: supposer. Il n’aurait certainement jamais le fin mot de l’histoire, même s’il allait voir Chiara, ce dont il n’avait pas forcément envie dans l’immédiat, surtout si elle ignorait l’entreprise de leur fils pour venir le retrouver. Plus tard! Il irait la voir plus tard! Quand il serait sûr que Edwin lui avait annoncé être venu le voir. Il ne voulait pas mettre le jeune homme dans une position délicate vis à vis de sa mère.

Ils longèrent le long couloir sombre menant aux ascenseurs, le jeune homme ayant visiblement calqué son pas sur celui de son père, habituellement vif malgré sa boiterie, aujourd’hui un peu plus lent. Griffin appelait l’une des cabine quand Edwin fit remarquer à quel point le Ministère lui paraissait sinistre. Griffin se contenta d’approuver d’un grognement occupé à pester mentalement contre la cabine qui semblait coincée quelque part entre le quatrième et le cinquième étage. Cependant, la dernière remarque du jeune homme lui arracha un petit rire un peu inquiétant.

- Ne t’en fais pas pour mon emploi du temps, j’arriverai toujours à rattraper mon retard.
En refilant du boulot supplémentaire à Natalee et Jared pour les punir d’avoir fait des galipettes dans une chambre de Ste Mangouste, par exemple!

La cabine arriva enfin et les portes s’ouvrirent en grinçant. Griffin prit place dans l’habitacle exiguë, et appuya sur l’un des boutons du bout de sa canne. L’ascenseur s’ébranla laborieusement, lançant des grincements qui auraient pu inquiéter les passagers s’ils n’avaient su que la cabine magique ne pouvait pas tomber, comme ça arrivait parfois avec les ascenseurs moldus.

- Tu sais, fit Griffin après un instant de silence, regardant résolument le plafond ou tournoyaient quelques notes de service. Je pense savoir ce que tu ressens. Moi aussi j’ai dû grandir sans père.
La porte s’ouvrit en lançant une longue plainte stridente, évitant à l’Auror de s’aventurer plus avant sur le chemin de ses propres souvenirs solitaires.
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MessageSujet: Re: Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé)   Retrouver ses racines [1999/2000] (Terminé) EmptySam 6 Oct - 19:20:19

Edwin écouta religieusement son père alors qu'il lui parlait de sa famille maternelle... Non, même pas paternelle, mais maternelle, celle qui aurait dû connaître, parce qu'il vivait avec sa mère. Comment cela pouvait arriver ? Le poids des années sans famille lui tomba brusquement dessus, comme une chape de plomb vous laissant suffocant et désespéré. Sa mère avait toujours été central, principalement parce que c'était la seule personne qui prenait soin de lui... Mais il avait toute une famille, deux familles, des cousins, des tantes, un père . Il avait eu tout ça à portée de main, des années durant. Et sa mère... Elle avait attendu qu'il trouve de lui-même, se contentant de décrire vaguement son père, tout du moins physiquement. Une vague de rancœur s'élança, implacable, contre la femme qui l'avait enfanté. Il savait pertinemment que rien ne pourrait le détacher totalement de sa mère, mais il sut que quelque chose se rompit à cet instant, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Il eut un sourire désabusé ;

- « N'est-ce pas dingue que mon père m'en apprend plus sur ma famille maternelle que ma propre mère... ? Je comprends qu'elle a des blessures, des rancœurs, de la tristesse en elle, mais, il arrive un point où il aurait fallu qu'elle pense à moi aussi. Si je l'avais perdue, je n'aurais eu personne, parce qu'elle n'a pas jugé indispensable de me donner une autre famille qu'elle... »


Le jeune étudiant savait qu'elle en avait toutes les raisons, mais la sourde colère qui animaient ses veines ne semblait pas se calmer...Il crispa les poings pour se calmer alors que son père continuait imperturbable. Edwin rit face à l'avalanche de noms que son père lui donna ;

-« Tu me feras une fiche ? Tu comprends, il y a dix minutes ma famille se résumait à une personne et maintenant... »

Heureusement, les gamins de sa tante, oui ce n'était pas naturel, mais si elle commençait par ne pas l'appeler par son titre en pensée, il n'y arriverait jamais Bref, les gamins de sa tante étaient plus petits que lui. Il n'imaginait même pas la catastrophe que cela pourrait donner s'il s'était rendu compte qu'un de ses cousins, ou cousines, s'étaient retrouvés dans son lit... Tellement embarrassant... Il ne savait pas la réaction de son père s'il le savait volage, et, tout bien mesuré, il ne tenait pas à le savoir . Il passa nerveusement une main dans ses cheveux sous l'effet du compliment de son père ;

-« J'ai lu les lettres tu sais, je sais depuis longtemps que tu ne savais même pas mon existence... Comment en vouloir à un ignorant ? Ce n'était pas de ta faute.  Et oui j'aime bien me torturer l'esprit, je ne suis pas un serdaigle pour rien... »

Il ricana légèrement face aux réflexions à haute voix de son père. Il n'était qu'en première année, pour l'embauche, il avait encore le temps... Le voir s'inquiéter ainsi l'émut plus que la normale. Après tout c'était son père, et soudainement, Edwin avait l'impression qu'en quelques minutes, Griffin prenait la place de père qu'il aurait dû avoir depuis des années. Le jeune homme savait que la route serait longue avant d'avoir les même relations que pouvaient avoir un fils et son père, mais il sentait qu'en quelques instants, il s'en rapprochait un peu plus. Edwin eut un petit sourire condescendant face aux clichés balancés par son père :

- « Je m'attendais à un père avec les mêmes yeux et cheveux que moi... J'avoue que je ne suis pas déçu, au moins, j'ai un aperçu du futur moi... »

L'ancien Serdaigle resta songeur... Est-ce que les souvenirs de son enfance, ceux qui concernaient son père, était des mauvais souvenirs ? Lui-même avait parfois un peu de mal à repasser les images dans sa tête tant parfois, les souvenirs semblaient si lointains. Aurait-il pu décrire avec précision l'intégralité de ses sentiments et ressentis lors de ces souvenirs particuliers ? Non, il en était certain. Parfois il se rappelait que lorsqu'il pensait à son père, il lui venait comme une mélancolie, le regret de ne pas connaître quelqu'un que l'on devrait. Ses souvenirs n'étaient pas teintés de désespoir, mais d'une torpeur qui le berçait dans ses incertitudes d'enfant... Rien de tragique, en somme. Son père se livrant ainsi, cela lui faisait tout de même bizarre...Que pouvait-il lui dire pour le réconforter, lui, le gamin caché qu'il ne connaissait pas il y a une heure ? Lui aussi en voulait à sa mère, mais sûrement moins que son père. Existait-il pire trahison en ce monde, que de l'être par la personne aimée ? Edwin ne connaissait pas ça, il n'avait jamais aimé personne, pas comme ça, pas au point de tout pardonner, et de ne jamais le lâcher...La part masochiste espérait vivre un amour dévorant qui lui ferait oublier tout le reste... Pour le laisser sans surprise cassé, mais le voyage en vaudrait le coup, il en était persuadé.

Son père avait de l'autorité, se dit-il alors que tous les autres aurors se remettaient au boulot. Le jeune homme était persuadé que tout le bureau des aurors allait jaser dès les deux hommes partis. En même temps, il était vraiment difficile de louper la ressemblance frappante de son père et lui...

-« Je suis encore jeune et toi, tu ne vas pas mourir demain à ce que je sache ! On a le temps pour... rattraper un peu le passé... Qu'est-il arrivé, enfin est-ce qu'il est... ? »
lui demanda-t-il, un peu hésitant quant au ton à adopter avec Griffin.
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