Voilà déjà plusieurs semaines qu’Elanor avait commencé son stage à Gringott’s. Si au début la jeune femme était un peu méfiante vis-à-vis de ce stage qui se déroulerait dans un environnement très familial, elle s’était néanmoins très vite laissé séduire par le travail de sa tante. Depuis toujours, elle avait bu les paroles de Tante Eileen lorsqu’elle racontait les incroyables histoires de dragons qu’elle avait pu rencontrer dans sa vie. Encore aujourd’hui, l’étudiante ne savait pas quel était le pourcentage d’invention de sa mère de substitution, mais elle savait que la plus grande partie de ses récits étaient véridiques.

L’autre aspect moins positifs de son stage, qui ne l’enchantait pas des masses, ce tenait juste derrière elle, en haut des marches de marbres blanches. Ils étaient tellement hideux et surtout avaient tendance à jeter des regards suspicieux à tout le monde. Elanor se demandait concrètement comment il était possible qu’on leur confit autant d’argent. Pouvait-on avoir réellement confiance en eux ? D’autant plus que ces derniers temps la banque avait très franchement perdu de son panache avec cette attaque. Au final cette attaque n’avait fait qu’augmenter leur méchanceté et ils en étaient même venus à fouiller tous les sorciers qui pénétraient dans la banque, sans ménagement. Mais pour qui se prenaient-ils ? Et surtout que cherchaient-ils ? Des gallions ?? L’étudiante n’avait aucune idée de ce qui avait disparu de la banque puisqu’ils n’en avaient pas pipé mot.

Depuis l’attaque, l’étudiante devait attendre sa tante devant le prestigieux bâtiment qui était devenu le principal lieu de travail de celle-ci lorsqu’elle et son oncle avaient déménagé en Angleterre. Elle était responsable de l’entretien des dragons de Gringott’s et surtout, elle était leur soigneuse attitrée. Son boulot consistait à vérifier que les animaux ne manquaient de rien et ne souffraient pas d’une quelconque maladie. Ses assistants faisaient le plus gros du boulot et se chargeait de l’entretien quotidien des dragons, notamment de les nourrir. Eileen quant à elle se chargeait en général de soigner les éventuelles blessures que les dragons pouvaient se faire et de gérer ce qui sortait de l’ordinaire.

Ce qui pouvait sortir de l’ordinaire ? Une attaque de la banque où trois dragons se retrouvent blessés et surtout un autre qui s’enfuit, restant introuvable. Oui, oui, introuvable. Vous aussi vous vous demandez comment il est possible d’égarer un animal qui fait environ 10m de haut et qui crache des jets de flammes ? Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c’est tout à fait possible. Quoi qu’il en soit, elles avaient suffisamment de travail avec les trois autres dragons qui n’en menaient pas large au fond de la banque à l’accès devenu quasiment impossible depuis l’attaque il y avait plusieurs jours.

Aujourd’hui, elles allaient probablement devoir évacuer l’un des dragons pour l’emmener dans un endroit plus adapté pour sa convalescence. Les négociations avec les gobelins avaient pris plusieurs jours et tous les dresseurs de dragons du pays étaient en ce moment-même mandaté pour que les trois animaux soient sauvés et surtout pour qu’ils soient soignés dans des conditions optimales. Elanor était vraiment très fascinée par tout ce travail qui leur était tombé sur le dos au cours des derniers jours. Elle était même restée jusque très tard le premier soir pour aider les autres dresseurs à capturer un des dragons qui avait réussi à s’enfuir au plus profond de Gringott’s. Une véritable course poursuite en balai s’était déroulée dans les profondeurs de la banque avant que l’animal puisse être maitrisé par la dizaine de personnes qui avaient été chargées de le retrouver et de le gérer. Biensûr Elanor n’avait pas été sur le devant de la scène, elle avait simplement suivit le mouvement et ne s’était rendu utile que par de petites tâches basiques. Pourtant elle avait été là, les yeux rivés sur ce dragon en furie. C’était ahurissant ! Et si d’aucun se serait enfuit devant la bête monstrueuse, l’étudiante s’était sentie, au contraire, complétement à sa place auprès de cet animal en détresse.

Assise sur les marches de la grande banque, Elanor attendait patiemment sa tante, d’un air un peu fatigué. Le réveil avait été brutal et elle accusait le coup des heures supplémentaires effectuées au cours des derniers jours. Mais ce n’était pas l’épuisement qui retiendrait l’étudiante qui avait enfin trouvé sa vocation après avoir tâtonné si longtemps au niveau de ses études. Un gobelet de café à la main, son écharpe bien serrée autour de son cou, l’étudiante commençait à trouver le temps long. Sa tante n’avait pas pour habitude d’arriver en retard sans la prévenir. Probablement que de nouveaux éléments étaient entrés en possession de sa mère adoptive et que celle-ci réglait certains détails. Ou alors elle s’était oubliée. Dans les deux cas, Elanor n’avait pas envie de bouger, si bien calée en bas des marches du perron, bien que le vent commençait à se faufiler dans son manteau boutonné jusqu’au coup. Encore quelques minutes et elle s’informerait !