Nom : Mason
Prénom : Svea
Age en HJ : 16 ans
Age du personnage : 11 ans
Statut de Sang de votre personnage : Sorcière normale
Comment avez-vus connu le forum ? Pur hasard.
"Svea ! Sors de cette salle de bain, nous sommes déjà terriblement en retard !"
Elle soupira en balançant ses pieds devant elle. Elle regarda longuement sa trousse de toilette posée à côté d'elle et finit par faire un petit sourire.
Ce soir, elle n'aurait plus ses parents sur le dos, ni ses deux petits frères absolument incontrôlables. Elle serait connue comme Svea Mason, et non comme la fille du grand médicomage Alan Mason mais juste pour elle-même. Enfin, elle espérait. Personne ne pouvait avoir l'occasion de le connaître, là-bas, n'est ce pas ?
D'ici, elle arrivait à attendre sa mère crier sur ses frères. Elle avait tendance à être excédée ces derniers temps avec eux. Svea fit un sourire, elle ne put s'empêcher de répéter qu'elle avait d'adorables petits frères avant qu'elle n'entende un fracas. Un vase en moins, se dit-elle. Juste un vase en moins, sa mère était capable de le réparer en un rien de temps avec une formule, et bientôt elle ferait pareil. Pas cet été, non, ni l'été prochain sans doute, mais à ses dix-sept ans (qui lui semblaient bien loin, tout d'un coup !) et l'indépendance qui accompagnait cet âge la fit frémir.
L'indépendance n'était plus vraiment très loin, chuchota-t-elle pour elle-même, car ce soir, elle sera à Poudlard.
Sur cette pensée, elle se leva du rebord du lavabo, prit sa trousse de toilette et alla la ranger dans sa valise. Prête.
Elle était prête.
" Svea ! Descend immédiatement ! "
- Pas besoin de hurler," murmura-t-elle.
Elle leva les yeux au ciel. Son regard rencontra le miroir en face d'elle et elle s'obligea à sourire. Ses grands yeux verts s'affinèrent et deux fossettes identiques se creusèrent sur les deux joues. Elle toucha ses cheveux bruns, remit une mèche derrière son oreille. Svea mémorisa ce moment. Bientôt, elle serait libre comme l'air, elle allait échapper à ses parents pour une année entière, elle allait oublier qui elle était juste pour devenir elle-même. Elle n'avait pas peur de l'inconnu, c'était juste fascinant.
Elle prit sa valise dans la main et descendit les escaliers.
" Voilà.
- Ah, hum. Bien ! Bon, je crois qu'on va y aller, je... tu as tout ?"
Pendant une seconde, elle fût heureuse de voir sa mère aussi déstabilisée, elle qui ne montrait d'habitude qu'un entier contrôle d'elle-même, pour l'occasion, c'était raté.
"Oui, tout est prêt.
- Dans ce cas, allons-y."
***
En descendant du train, Svea se dit que c'était encore plus parfait qu'elle ne l'avait imaginé.
***
Elle était si heureuse qu'elle ne sentit même pas l'angoisse monter en elle. Elle la savait présente, c'était tout. À l'entrée de Poudlard, un professeur les amena juste devant une grande porte. Le garçon devant elle s'arrêta brusquement, elle en fit autant.
Le discours du professeur lui parut durer une éternité. Elle voulait être répartie bon sang ! Elle avait énormément réfléchi sur la répartition, cependant, cela ne l'avait aidé en rien. Sa mère avait été à Gryffondor et son père à Serdaigle. Ses parents lui avaient déjà expliqué à maintes et maintes reprises que Serdaigle n'était définitivement pas pour elle. En effet, il fallait être sage pour y aller, être raisonnée, réfléchie. Svea n'était rien de tout cela. De plus, son père était le stéréotype des Serdaigles, et, rien que pour cela, il était définitivement hors de question qu'elle soit des leurs !
Elle jura encore un peu sur son père et sur sa manie de la rabaisser à chaque fois que la famille parlait un peu d'étude. Elle jura tellement longtemps, au final, qu'elle ne vit même pas les gigantesques portes s'ouvrir.
Elle n'était pas vraiment surprise de ce qu'elle voyait. Sa mère lui avait déjà expliqué un milliard de fois de quelle façon la répartition se faisait que c'est comme si elle l'avait vécu autant de fois qu'on le lui avait raconté. C'était un peu comme vivre par procuration. Une boule se logea dans son estomac par s'estompa quand Svea pensa qu'elle ne vivrait plus jamais rien de cette façon. Elle était déterminée à avoir une vie exaltante. Trépidante. Meilleure que celle des autres.
Elle se dit qu'elle la méritait, de toute façon. Depuis que ses frères étaient devenus de vrais petits monstres (ils devaient avoir vers les quatre-cinq ans), Svea s'était carrément effacer pour eux. Elle avait vécu des années tranquilles, certes, mais jamais rien d'excitant. Son père rentrait presque tous les soirs très tard, si bien qu'elle ne voyait que rarement (mais elle préférait ne pas le voir, finalement, vu comme il adorait la critiquer !) et sa mère passait ses journées avec ses enfants, c'était juste une vraie mère au foyer digne de ce nom. Elle était là, racontait des histoires, faisait des blagues. C'était presque la mère parfaite, sauf qu'elle ne donnait jamais son opinion ni ne montrer quoi que ce soit de ses sentiments. Cependant, elle savait sa mère très courageuse mais aussi très instruite, mais elle avait du arrêter ses études après être tombée enceinte de sa fille. Svea savait qu'elle tenait cette éducation de ses grands parents, et une fois de plus, Svea se jura qu'elle ne serait pas comme ça. Elle se l'interdisait à elle-même.
L'appréhension monta en elle en une seconde. Cependant, elle se consola en se disant qu'elle était la première vivre ça, et que, pour ses frères, elle serait sans doute un héros jusqu'à qu'eux même rentrent à Poudlard, trois ans plus tard. Elle se rattacha à cette idée. Ses frères seraient en adoration devant elle. Sa mère serait fière d'elle. Son père ne pourrait plus rien à dire à propos de sa scolarité.
Elle se savait assez forte et courageuse pour endurer les regards, les accepter, en jouer.
C'est pour cela que deux fossettes naquirent sur ses joues quand elle entendit son prénom. Elle n'avait plus peur.