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 [Thème 3] Catharsis [Mis]
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MessageSujet: [Thème 3] Catharsis [Mis]   [Thème 3] Catharsis   [Mis] EmptyMar 28 Avr - 20:17:09

Titre : Catharsis
Thème choisi : le 3
Personnages : Revan Austen, Arsène Vawdrey, Hélène Austen (PNJ)
Résumé : Après l'année de l'occupation des Mangemorts à Poudlard, Revan ne se remet pas. Elle décide d'aller voir Arsène Vawdrey dans l'espoir de se prouver qu'elle peut encore éprouver quelque chose de bien...
Cadre : un bout chez Revan, le reste à Londres (Ste Mangouste).
Année : été 1998
Complet : YES !!!!


Dernière édition par Revan Austen le Sam 23 Mai - 14:47:00, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Thème 3] Catharsis [Mis]   [Thème 3] Catharsis   [Mis] EmptyLun 18 Mai - 13:27:54

« Mais qu'est-ce qui m'arrive ? » songea Revan pour la énième fois, contemplant son image dans le miroir.

Le miroir, qui était devenu un élément essentiel. La fillette se regardait tous les jours, scrutait son visage en quête de la solution au malaise qu'elle ressentait depuis qu'elle avait quitté Poudlard, il y avait un mois. Elle se mettait aussi à la place du monde extérieur, et se demandait : si j'étais quelqu'un d'autre, que penserais-je en me voyant ? La question la taraudait souvent. Encore maintenant. Elle se levait, allait ouvrir son armoire, et se regardait de haut en bas dans la glace qui couvrait l'intérieur de la porte. Elle ne se reconnaissait pas.

Elle était toujours aussi petite. Son jeune frère, de trois ans son cadet, faisait sa taille à présent. Elle avait perdu pas mal de kilos ; avec ses vêtements, on ne remarquait rien, mais lorsqu'elle les enlevait on voyait bien qu'elle s'était amaigrie. Ses côtes étaient visibles. Son visage était tiré, et le dessous de ses yeux était creusé et plus foncé que le reste de son visage. Elle avait l'air d'une fillette de dix ans qu'on aurait maltraité... Et ce n'était pas loin de la vérité, songea-t-elle. Elle n'avait pas encore atteint son treizième anniversaire, et pourtant la souffrance était imprimée dans ses traits. La vision que lui offrait son reflet était contre-nature. Elle se faisait peur. Par chance, elle ne gardait aucune séquelle physique de l'année passée ; elle ne pouvait pas en dire autant en ce qui concernait son état mental. Les démons de l'année passée refusaient de quitter ses pensées, ils la hantaient telles des choses immondes qui lui rongeaient la tête et le ventre chaque jour, et ça se voyait.

Elle ne dormait presque plus, tant elle y pensait. Et lorsqu'enfin elle tombait dans les bras de Morphée, ses nuits étaient envahies de cauchemars, de souvenirs sanglants, et elle se réveillait la plupart du temps en tremblant et en pleurant. Elle avait des dizaines de fois voulu écrire une lettre à ses amis pour leur faire part de tout cela, se confesser, partager la détresse à laquelle elle était en proie. Et surtout, leur demander s'ils ressentaient la même chose. Si les horreurs qu'ils avaient vécu à Poudlard ne les quittaient pas, si eux aussi ils se sentaient aussi vides et noirs qu'une coquille abandonnée.

Si eux aussi, ils sombraient.

Mais elle ne pouvait pas. Les autres n'étaient pas dans cet état, et si elle s'aventurait à leur faire part de ses états d'âme, ils se moqueraient. Ils étaient courageux, vraiment. Ils ne s'étaient pas laissés abattre par tout ce qui s'était passé, par tout ce qu'ils avaient vu. Ils s'étaient certainement remis. Comment leur avouer qu'elle était terrifiée à l'idée de retourner à l'école ? C'était irrationnel, n'importe quel autre élève l'aurait trouvé bizarre... Elle avait beau savoir que le danger était passé, que le mage noir était détruit, que la paix était revenue à Poudlard, elle éprouvait une peur insidieuse à l'idée d'y retourner. L'école avait cessé de représenter la sécurité pour elle, et surtout, son estomac se retournait lorsqu'elle repensait à tout ce qui s'était passé entre les murs du château. Elle ne supportait plus ses souvenirs, et n'arrivait même pas à en parler avec ses parents. Bien sûr, ils étaient au courant de ce qui s'était passé -sa mère ne pouvait s'empêcher de répéter « mais pourquoi tu n'es pas partie ? Pourquoi tu ne nous a pas prévenus ? », comme si leur courrier n'avait pas été surveillé, et comme si Revan aurait pu laisser derrière elle ses camarades aux mains des mangemorts... Mais elle ne parvenait pas à raconter. Tout restait bloqué en elle, la dévorait, sans qu'elle puisse demander de l'aide ou partager sa souffrance.

Elle essayait de se convaincre que cette année n'avait pas été que souffrance. C'était indéniable, des liens s'étaient créés, pour la plupart complètement inattendus. Qui aurait imaginé qu'elle combattrait aux côtés d'Isaac Deniel ou du sale gosse Morgan Kharante ? Les choses ne seraient plus jamais les même maintenant. Elle savait que c'était, quelque part, un grand bien ; les chansons du Choixpeau qui mentionnaient l'entraide entre Maisons étaient honorées, et elle songeait que Dumbledore aurait été très fier de voir les élèves mettre leurs différents de côté pour se serrer les coudes. Mais ce n'était pas si simple. Son cerveau refusait de raisonner, et elle sentait une voix qui lui soufflait que l'amitié n'avait rien à voir là-dedans. Qu'à la prochaine rentrée, tout redeviendrait « comme avant », et que rien de bon ne serait né de cette année infernale. Soudain, les tensions entre maisons lui semblaient insurmontables, elle ne voyait que le mépris partout. Elle avait l'impression qu'en remettant les pieds à Poudlard, elle ne serait entourée que de haine et d'hypocrisie. Certes, il y avait les Gryffondor, les « siens » ; mais même cette pensée ne la réconfortait pas. Elle n'était même pas sûre de pouvoir se confier à eux, alors que devait-elle penser ? C'était comme si elle n'était plus capable d'éprouver l'amitié, que la chaleur humaine lui était à présent un concept étranger... Même avec ses parents.


-Revan ! Appela un de ses jeunes frère depuis le couloir. C'est à ton tour de faire la vaisselle !

La gosse soupira. Elle referma la porte de l'armoire, enfila un pantalon et sortit de sa chambre. Faire la vaisselle, une activité des plus banales qui lui rappelait que la vie avait repris son cours normal... De plus, l'interdiction d'utiliser la magie l'obligeait à laver tout ça à la main, ce qui la rassurait. Elle n'était plus très à l'aise avec sa baguette. Elle prit donc place devant l'évier et entreprit de laver les assiettes, savourant l'eau brûlante et la mousse qui coulait sur ses mains. Elle fredonna doucement un air et laissa ses pensées vagabonder, se demandant ce qu'elle ferait du reste de la journée. Il faisait beau, elle avait bien envie d'aller faire un tour dehors. Elle aimait bien aller se balader près de l'eau, mais finissait toujours par avoir envie de se noyer, et même si elle ne le faisait pas, elle se sentait honteuse d'avoir de telles pensées. Le désir de se faire du mal était toujours présent chez elle ces derniers temps, mais elle ne se l'expliquait pas, et elle tentait d'ignorer ces bas-instincts.

« On va se contenter d'un tour au parc aujourd'hui » songea-t-elle.

Elle posa le dernier verre sur l'égouttoir, coupa l'eau et s'essuya les mains. Elle entreprit ensuite de ranger le plan de cuisine, sur lequel trainait des bouteilles de détergents magiques que sa mère avait utilisé le matin même. Elle ouvrit la porte du placard approprié et y déposa la première ; elle s'apprêtait à faire de même avec l'autre lorsque son regard fut attiré par les petits dessins sur l'étiquette. On y voyait un avant bras couvert d'énormes cloques suintantes. Un produit dangereux. A manipuler avec des gants. Un simple sparadrap ne suffirait sûrement pas à soigner une brûlure faite par ce genre de truc ; la gamine se dit que sa mère prenait des risques chaque semaine en utilisant de tels produits. Si elle se brûlait, elle aurait droit à un aller direct pour Sainte Mangouste.

Alors qu'elle contemplait l'étiquette, une idée stupide lui vint à l'esprit.
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MessageSujet: Re: [Thème 3] Catharsis [Mis]   [Thème 3] Catharsis   [Mis] EmptySam 23 Mai - 14:45:04

- MAMAN !!!!!

Si Revan avait de toute façon prévu de pousser ce cri, elle n'eut pas besoin de se forcer. La douleur était atroce, il fallait que quelqu'un vienne, vite. Le produit lui bouffait le dos de la main gauche et les doigts, et elle sentait sa peau crépiter tandis que les larmes lui montaient aux yeux. De sa main droite, elle serrait son poignet opposé de toutes ses forces, comme si ça allait atténuer la souffrance. Un gémissement s'échappa entre ses dents serrées, et elle dut s'adosser contre la table pour ne pas tomber. Elle n'eut pas longtemps à attendre : Hélène débarqua du jardin où elle s'évertuait à arracher les tas de mauvaises herbes qui avaient envahi la terrasse, les sourcils froncés d'inquiétude.

-Qu'est ce qui...

Elle se tut en voyant sa fille pliée en deux. Elle accourut, attrapa la fillette et ne perdit pas de temps à lui demander ce qui s'était passé; un regard vers la bouteille de produit magique renversée et à la main brûlée suffit à la renseigner. Elle souffla un « Oh mon dieu », alors que ses fils accourraient et que Revan criait.

-Qu'est-ce qu'elle a ? demandèrent-ils de concert, plantés à l'entrée de la cuisine.
-Rien du tout, répondit Hélène d'un ton précipité. Je l'emmène à l'hôpital, vous restez là, et pas de bêtises !

Ils posèrent d'autres questions, tentèrent d'approcher leur soeur pour admirer le spectacle, dévorés de curiosité en la voyant s'accrocher à la robe de leur mère. Celle-ci ne perdit pas de temps ; elle prit la fillette dans ses bras en faisant attention de ne pas toucher son bras qui se consumait presque, et tourna. En un claquement sonore, elles disparurent.

Un quart d'heure plus tard, mère et fille se trouvaient dans la file d'attente de Ste Mangouste, la première soutenant la deuxième. Elles avaient eu le temps de se présenter à l'accueil, Hélène de demander à Revan une explication, et Revan lui dire qu'elle avait renversé la bouteille mal fermée en voulant la ranger. Elle ne parvenait même pas à s'en vouloir en entendant sa mère se répandre en excuses et se maudire d'avoir « mal fermé » le produit. Enfin, le sorcier couvert de furoncles devant elles s'écarta et elles purent aborder la femme qui s'occupait des renseignements. Madame Austen eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que la sorcière leur indiquait :


-Rez-de-chaussée, accidents matériels.

Elles s'y rendirent. La Gryffondor souffrait en silence, tentant d'arrêter de pleurer. Elle ne voulait pas se comporter comme une enfant devant celui qu'elle venait voir. Elle entendait à peine sa mère qui lui parlait pour lui faire penser à autre chose qu'à la douleur, et lorsqu'elles arrivèrent à l'accueil du service, elle ne dit qu'une chose :

-Je veux être prise en charge par Arsène Vawdrey.

Hélène lui jeta un regard surpris, mais ne dit rien. Revan s'entendit répondre quelque chose comme « très bien, je vais voir ça, patientez en salle d'attente ». Parfait, elle avait craint qu'il ne soit pas en service ce jour-là ! Elles allèrent patienter. Elle avait du mal à se concentrer sur autre chose que sur la douleur cuisante de sa main, tant elle faisait d'efforts pour se maîtriser et ne pas gémir. La peau n'avait plus l'air de bouillir, mais elle pouvait constater que l'image de l'étiquette ne mentait pas : les cloques étaient affreuses. Elle se dit que les moldus devraient aussi adopter ce genre d'illustration explicite, au lieu de la simple tête de mort entourée de flammes qui n'était pas très dissuasive finalement. Elle fut soulagée que sa mère ne lui demande pas qui était le docteur Vawdrey, et pourquoi elle voulait le voir lui ; elle était sûrement encore trop inquiète. Les questions viendraient après, et c'était tant mieux.

La gosse était dans un état second. En temps normal, son ventre se serait retourné d'impatience à l'idée de voir le médicomage, mais pas là. Elle ne réalisait qu'à moitié ; il fallait dire que sa main lui faisait vraiment mal. Mais c'était nécessaire, sans ça, elle n'aurait pas pu venir ici. Elle avait besoin de le voir. Il était sûrement occupé, et elle se prépara à attendre un moment. Elle n'avait rien à lui dire, en réalité ; elle n'était pas là pour lui parler. Simplement pour... sentir quelque chose. Son esprit ne parvenait pas à se concentrer, et elle ne quittait pas sa main des yeux. La brûlure dégoûtante la fascinait, et en se plongeant dans la contemplation des cloques elle rendait la douleur plus supportable.

Elle était perdue dans ses pensées depuis un moment indéterminé lorsqu'elle sentit sa mère lui secouer doucement le bras :


-Ma chérie, c'est ton tour, lui glissa-t-elle.

La Gryffondor leva la tête, et comme si on la tirait du sommeil, jeta un regard interrogateur à Hélène, puis porta son attention sur la personne qui venait de l'appeler.

Une seconde, le temps s'arrêta ; il lui sembla que même son cœur n'avait pas battu pendant cet instant où ses yeux s'étaient posés sur le visage d'Arsène. C'était comme si elle fixait une surface morne depuis des heures et que tout à coup un élément étranger venait d'interrompre sa léthargie.

Puis, il sourit, lorsqu'il la reconnut, et le temps repris son cours. Son cœur recommença à palpiter, plus rapidement encore que d'ordinaire, et sans quitter des yeux le médicomage, elle se leva. Elle ne l'avait pas vu depuis la bataille de Poudlard, il y avait un mois et demi, mais il lui semblait qu'elle redécouvrait totalement ce visage. Elle le rejoignit donc, sa mère sur ses talons.


-Ah, mais c'est miss Austen !

La sensation des larmes séchées sur ses joues était étrange lorsqu'un sourire étira les lèvres de Revan. La voix n'avait rien d'apaisant, mais elle eut l'impression d'être enveloppée de chaleur.

-Qu'est-ce qui t'es donc arrivé ? Lui demanda le trentenaire alors qu'il les faisait entrer dans la salle.

Elle baissa les yeux vers sa main brûlée, dont elle tenait toujours fermement le poignet. Elle n'avait pas envie de parler, aussi laissa-t-elle Hélène expliquer la situation à monsieur Vawdrey. Pendant qu'elle parlait, le médicomage inspectait attentivement la main blessée ; au moment où ses doigts attrapèrent doucement l'avant-bras de la fillette pour l'examiner, celle-ci se sentit plonger dans un nouvel état contemplatif.

Les mots lui auraient manqué s'il avait fallu décrire ce qu'elle ressentait à cet instant. Elle était venue sans idée précise de ce qu'elle cherchait, mais en tout cas, elle venait de trouver exactement l'objet de sa quête. Ces dernières semaines, elle avait oublié beaucoup de choses : la chaleur de l'amitié, la sécurité, et même l'admiration. Elle était à présent en proie à une réminiscence qui la laissait prostrée. Cet homme qui lui inspirait des sentiments si forts se tenait devant elle, à prendre soin d'elle, et à lui sourire comme si les évènements récents ne l'avaient pas affecté. Elle avait rêvé d'un tel instant maintes fois, espéré qu'il lui accorderait cette attention depuis plus d'un an, mais depuis quelques mois, ces états d'âmes avaient disparu de sa liste de préoccupations. Et maintenant, tout lui revenait avec force, et elle redevenait la Revan qu'elle avait laissé derrière elle. La Revan qui n'avait pas vu ses camarades souffrir, celle qui n'avait subi aucune torture et qui n'avait vu personne mourir. Une Revan presque... innocente.


-Tu es sûre que ça va ?

Elle cligna des yeux. Devant elle, Arsène et sa mère la regardaient les sourcils froncés. Apparemment, ils tentaient de lui parler et elle oubliait de répondre. Elle se reprit, et hocha la tête :

-Je... Ouais ouais, ça va...

Les deux adultes échangèrent un regard peu convaincu. Un regard vers sa main lui indiqua que le médicomage avait terminé son travail ; un bandage entourait la brûlure, et la sensation lui indiquait qu'il avait appliqué une sorte d'onguent en dessous. Elle se sentit emplie d'une gratitude démesurée, quasiment absurde, pour cet homme qui s'était occupé d'elle. Elle ne songea pas que le regard qu'elle lui adressait à cet instant devait frôler le ridicule, digne de quelqu'un dont on vient de sauver la vie. Elle l'écouta vaguement donner ses instructions quant à la guérison de sa main (« La plaie paraît impressionnante, mais si vous appliquez ceci correctement chaque jour et qu'elle limite au maximum les contacts avec la peau brûlée, elle devrait se rétablir correctement... Dans trois semaines il n'y paraîtra plus rien... »), alors que son crâne bouillonnait de pensées contradictoires. Il était impensable que ce fut cet homme, dont elle ne connaissait rien et qui ne la voyait pas autrement que comme une patiente, qui parvienne à provoquer en elle ce sentiment de chaleur et de sécurité, alors qu'elle ne pouvait même pas se raccrocher à ses camarades d'école. Pourtant, cette rencontre la bouleversait. Elle se sentait comme si on avait allumé une torche pour illuminer la caverne grondante de ténèbres qu'étaient son corps et son esprit, et elle sentait à présent les démons habitant la caverne qui s'agitaient, tentant de fuir cette lumière salvatrice.

-Revan ?

La gamine cligna à nouveau des yeux. Décidément, elle avait beaucoup de mal à se concentrer. Les deux adultes la regardaient à nouveau, et elle comprit qu'il était temps de partir. Elle en ressentit un incroyable sentiment de détresse. Non ! Elle voulait rester avec lui encore ! Elle sentait un flot d'émotions qui s'apprêtait à se déverser en elle, et elle ne demandait qu'à laisser la marée monter... Mais elle n'avait pas le choix. A regret, elle rassembla ses forces et se mit en mouvement vers la sortie, tandis que Hélène remerciait le noiraud. Alors qu'elles franchissaient la porte et qu'il les saluait, la Gryffondor se tourna vers lui et demanda :

-Monsieur Vawdrey, il vous arrive de repenser à ce qui s'est passé en juin ?

Les mots s'étaient échappés presque malgré elle, et le regard de sa mère frisait à présent l'affolement. La gamine n'y prêta cependant pas attention, guettant la réponse du médicomage comme si toute sa vie en dépendait. Le sourire d'Arsène disparut, et il hésita.

-Oui, tous les jours, répondit-il finalement. Mais je m'efforce de penser que tout va aller mieux maintenant. C'est ce que nous devons tous faire... Ce qui s'étend devant nous est bien meilleur que ce que nous avons traversé ces derniers temps. Crois-moi.

Il sourit à nouveau, et tendit la main pour serrer celle de Revan. Elle l'imita.

-Au revoir miss Austen. Portez-vous bien, et faites attention avec les produits ménagers à l'avenir.
-Au revoir monsieur Vawdrey...

Elle savoura le contact de cette poignée de main solide et ferme de sa main valide, puis s'accrocha au bras de sa mère. Celle-ci salua une dernière fois le médicomage, et elles prirent la direction de la sortie. Toutes deux gardèrent le silence jusqu'à se retrouver dehors. Alors, Hélène se tourna vers sa fille et lui parla en Français.
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MessageSujet: Re: [Thème 3] Catharsis [Mis]   [Thème 3] Catharsis   [Mis] EmptySam 23 Mai - 14:45:21

-Je suppose que tu ne veux pas rentrer tout de suite ?

La Rouge et Or hocha la tête. Hélène la conduisit donc dans les rues de Londres, à un rythme de promenade tranquille, en attendant de croiser un endroit où on leur vendrait des glaces. Elles gardèrent le silence pendant quelques instants, puis trouvèrent le lieu idéal. Elles achetèrent deux glaces au chocolat, et allèrent s'asseoir sur un banc. Revan lécha un moment sa glace en silence, tentant de mettre ses pensées en ordre.

-J'ai peur, maman. C'était horrible tu sais...

La sorcière ne répondit pas, attendant que sa fille se confesse d'elle-même. Elle avait bien compris que la gamine avait besoin de se purger l'esprit, et elle ne pourrait le faire que si on la laissait s'exprimer en toute liberté.

-Ils étaient ignobles. Si tu savais ce qu'ils ont fait à Poudlard... J'ai vu des gens morts. Ils ont tué des gens dans l'école. J'ai trop peur d'y retourner... Sa voix s'étrangla. Elle attendit un instant, puis repris. Moi je voudrais juste tout oublier. J'sais même pas si ceux avec qui j'ai passé mon temps cette année voudront m'écouter si je leur parle de ça. J'suis pas sûre de vouloir les revoir, en fait, je sais même pas si je les aime ou pas... J'ai l'impression d'aimer personne, et que personne peut m'aimer. Et... j'ai l'impression que si je retourne à Poudlard tout va recommencer...

L'expérience était étrange. Plus elle parlait, et plus il lui était facile de trouver les mots. Le flot d'émotions remontait, et elle sentait le barrage prêt à céder. Les démons, à l'intérieur d'elle-même, protestaient, se démenaient, grouillaient. Encouragée et mue par le désir d'affoler plus encore ses moisissures internes, elle continua.

-Mais là j'ai compris que j'pourrai pas tout oublier. Ça va rester dans ma mémoire pour toujours, et j'sais pas comment faire pour... gérer ça. Mais aussi, maintenant j'crois que je peux encore aimer des gens... J'peux réussir à me sentir en sécurité. Si monsieur Vawdrey arrive à sourire et à faire son travail comme avant, alors moi aussi j'peux vivre comme avant...

Elle s'interrompit à nouveau, gênée de dévoiler ainsi ses sentiments pour le médicomage. Hélène lui répondit alors :

-Tu sais, monsieur Vawdrey a raison. Le mal est passé, tout va aller mieux maintenant. Il suffit de voir comment le monde magique se porte autour de toi. Bien sûr, il faudra du temps à tout le monde pour se remettre totalement... Mais la lumière est revenue. Elle sourit à Revan qui levait les yeux vers elle. Et il y aura toujours des gens qui t'aimeront. Ne serait-ce que ton père et moi, pour commencer... Et les camarades avec qui tu as partagé cette année aussi. Tu penses peut-être qu'ils ne t'écouteront pas, mais je pense qu'eux aussi ont peur... Ce serait normal. Ils ont vécu les mêmes choses que toi, ils te comprendront.

Les larmes vinrent aux yeux de la Gryffondor, et Hélène poursuivit en lui passant un bras autour des épaules.

-Les épreuves difficiles renforcent les liens. Tu es liée à ces enfants qui ont partagé les mêmes épreuves que toi, d'une façon ou d'une autre. Et je suis sûre qu'au fond de toi, tu sais bien que certains d'entre eux t'aiment vraiment et t'accueilleront toujours à bras ouverts...

Revan posa sa tête sur l'épaule de sa mère, et se mit à pleurer doucement. Ces paroles étaient comme un baume apaisant, et elle se laissa bercer un instant par la tendresse d'Hélène.

-En tout cas, tu dois vaincre ta peur... Et pour ça il faut que tu retournes à Poudlard. Et comme je te connais et que tu n'as pas été envoyée chez les griffons pour rien, je sais que tu accepteras de le faire. Et là, tu verras que tout va mieux, et tu pourras chasser toutes ses idées malsaines de ta tête...

La véracité de ces phrases bouleversa la gamine. Le barrage céda. Elle hocha la tête, avant de l'enfouir sur l'épaule de sa mère, et se laissa aller à son chagrin. Elle pleura un moment, sans honte, comme la fillette qu'elle était toujours. Elle pleura pour toutes ses semaines passées dans l'obscurité mentale, pour évacuer ses doutes et ses peurs.

Enfin, alors que ses sanglots s'espaçaient, elle se détacha de l'épaule maternelle. Doucement, elle sécha ses joues trempées. Elle leva les yeux et croisa le regard d'Hélène, qui lui souriait.


-Alors, puisque ta main va mieux et que la grosse frayeur que tu m'as faite est passée, que penserais-tu d'écrire une lettre à tes amis ? Proposa-t-elle.

Revan hocha la tête. Ses amis. Elle repensa à Billy, Page, Jason... puis, alors qu'elles se levaient et repartaient en quête d'un endroit à l'abri des regards pour transplaner, Hélène demanda :


-Au fait, il faudrait que tu me parles de ce charmant médicomage...

La Rouge et Or baissa le regard vers sa main. Elle savait que cette rencontre avec Arsène hanterait ses pensées pour les semaines à venir, mais elle n'était pas vraiment prête à partager ça avec quelqu'un d'autre, pour le moment. D'ailleurs, il faudrait qu'elle pense à le remercier... pour tout.


Total : environ 3900 mots ^^
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