Je me demande encore aujourd’hui ce qui avait mené mes parents à m’abandonner devant ce train aux allures mystérieuses, à cet endroit très précisément, devant la voiture numéro 19. Un choix bien étrange lorsque j’y réfléchis car il nous a fallut traverser une grande partie du quai, croisé un nombre incroyablement élevé d’élèves de tous âges et de parents angoissés tenant des baguettes magiques ou d’autres objets divers. A croire que mes parents avaient eu envie ce jour-là de monter dans ce fameux train avec moi et n’avaient rien trouvé de mieux que de me trainer jusqu’à l’autre bout de ce foutu quai 9 3/4 pour que je me retrouve en face de cette voiture à regarder cette petite fille qui semblait sortie d’un film de cul conte de fée. Ses cheveux blonds et ondulés lui retombaient sur ses épaules d’une manière tout à fait élégante et j’en avais l’eau à la bouche du haut de mes onze ans. Durant de longues minutes, je m’étais laissé allé à cette observation détaillé de la jeune fille qui devait avoir quelques années de plus que moi et qui était entourée de garçons qui ne semblaient pas l’intéresser. Elle donnait l’impression d’être totalement au dessus de tout, transporté par sa beauté et son inaccessibilité affichée par un regard narquois et hautain. Mais moi j’étais resté là à baver sur mes nouvelles chaussures, n’attendant qu’une chose ; que mes parents me laissent enfin seul avec mon énorme valise et mon hibou, et la chance de pouvoir m’asseoir sur la banquette en face de la sienne.
Enfin, ils se décidèrent à me faire des adieux déchirants et c’est d’un geste distrait et totalement désintéressé que je leur fis un signe d’adieu, restant planté à coté de mes bagages, les yeux rivés sur elle. Ne tentant même pas de m’échapper lorsque ma mère me serra contre elle, obnubilé par l’apparition divine qui se trémoussait quelques mètres plus loin.
Hé ! Qu’est-ce que tu fiche là ! Ramène-toi sinon tu vas rater le train !
Reprenant mes esprits, je me rendis compte que j’étais tout seul sur le quai et que tous les élèves étaient déjà montés dans le train, sauf moi et mon hibou qui s’était mis à pailler. Un moment de panique me fit légèrement perdre mes moyens lorsqu’enfin je réussis à trainer ma valise jusqu’à la porte du Poudlard Express. La gamine se tenait devant moi et me souriait d’un air malicieux. Je lui tendis ma cage pour qu’elle l’attrape et tenta de monter ma valise alors que le train démarrait déjà.
Aide-moi s’il te plait !
…
Allez ! Attrape la cage de mon hibou !
Et tu me donne quoi si je le fais ?
Mes yeux noisette la fixèrent d’un air étonné alors que ma valise m’échappait lentement, trainant presque sur le bord du quai alors que le train démarrait lentement.
Dépêche-toi de te décider sinon tu vas avoir l’air malin arrivé à Poudlard !
Son air malicieux toujours figé sur son visage, je découvris avec stupeur que la gamine ne plaisantait pas et qu’il me faudrait accepter la proposition sinon j’allais voir le contenu de ma valise se vider sur le quai sous les yeux de tous les autres élèves.
Je sais pas !! Ce que tu veux, mais aide moi bon sang !
Attrapant ma valise, la fillette m’aida à la monter dans le train et je poussais un soupir de soulagement alors que le train quittait la gare et que la porte se refermait derrière moi. La fillette me regardait fixement et j’avais l’impression d’être totalement nu sous son regard de braise qui me transperçait. Je compris alors avec stupeur que j’allais devoir lui rendre un service à mon tour et vu l’air qu’elle avait pris, je ne doutais pas une seule seconde qu’elle en profiterait pour me jouer un mauvais tour.
Je te préviens, je fais pas n’importe quoi !
Ça c’est ce qu’on verra, tu as une dette envers moi maintenant.
Nous échangeâmes alors un grand regard rempli de sous entendus et j’étais loin d’imaginer à ce moment là, lorsque je lui serrais la main pour valider ma dette, qu’elle allait probablement me pourrir l’existence durant de longues et interminables années. Et que moi, j’allais profiter d’elle jusqu’au bout. Nos mains se frôlèrent alors que nous nous présentâmes furtivement.
Mercedes Brady !
Arsène Vawdrey !
Tirant ma valise à bout de bras, je suivis la fameuse Mercedes jusqu’à son compartiment.
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Sujet: [Thème 1] Cap ou pas cap ?