Les lèvres pincées en une moue boudeuse, désormais assise sur un agréable coussin de mousse, couvre chef d'un rocher au demeurant bien moins confortable, Eskarina marmonnait dans son coin. Hagrid était allé vite, trop vite pour elle. Il fallait dire qu'elle lui arrivait tout juste en dessous du genoux. La forêt abritait de plus tout un amoncellement d'obstacles, racines noueuses et enchevêtrées, rochers pointus et vicieusement enterrés, boue... tous se succédaient et parsemaient d'embûches le chemin de la studieuse procession que formaient les élèves et leur professeur.
La gryffondor jeta son livre par terre et se pencha sur sa basket couverte de boue. Aussi extraordinaire que cela puisse paraitre, vicieux et d'une habileté toute commune chez ce genre d'individu, un petit caillou y avait élu domicile. Courir derrière le géant n'était avant l'incident pas une partie de plaisir, or à compter du moment où l'intrus avait commencé sa séance de torture, cela tint du calvaire. Impossible de s'arrêter ne serait-ce que quelques secondes, la forêt était bien trop lugubre, vaste et dangereuse. Courir le risque de se perdre en un tel lieu avait alors rimé avec l'impensable. Ce fut donc les dents serrées, la tête basse, écumant de rage, que la fillette avait trainé son caillou et sa douleur jusqu'à une halte alors jugée providentielle.

Sa basket trônait désormais pitoyablement en bas du rocher et Esk' se massait amoureusement la voûte plantaire, le regard noir. Sur sa robe était exhibé aux yeux de tous le coupable de son agacement, difforme et risiblement minuscule, pointu et laid, bête comme tout ceux de son espèce, un caillou bruni par le temps et la terre semblait lui renvoyait son regard. Le pire, dans cette histoire, c'est qu'à un caillou, aussi énervant eusse-t-il pu se montrer, c'était qu'on ne pouvait rien lui faire. Comme quoi, c'est vrai bête comme tout un caillou...
Maussade, la fillette se rechaussa et, pour la première fois depuis le début du cours, prit conscience que ce dernier avait débuté et que, jusqu'ici du moins, c'était très bien passer d'elle. Inadmissible.
Hors elle n'avait rien écouté, rien suivi et s'était depuis peu dit que son silence dans ce genre de situation serait à l'avenir de circonstance. Elle aurait toutefois son mot à dire, bientôt, comme toujours, qu'on se le dise.

Page posa une question, une question du genre de celle qu'elle aurait pu poser d'ailleurs. Il s'agissait donc d'hippogriffe cette fois. Cool ! Elle se leva.

Hagrid souria à ses élèves. Tous écoutaient attentivement à la grande satisfaction des élèves. Il écouta les réponses de chacun et finit par dire d'un ton moins enjoué...

- Très bien, j'accorde 5 points aux deux fillettes de Serpentard qui m'ont donnés ces bonnes réponses.

Une enfant de Gryffondor posa alors une question qui sembla réveiller Hagri telle une tape violente dans le dos. Il se posa sur une souche d'arbre géant de la forêt interdite.

- Question interessante Miss ... * Il consulta la liste d'léèves * McHenry. Et bien, selon des chercheurs et grands phylosophes de notre societé, et bien oui et non. La couleur provient des gènes et Chromosomes des parents, mais c'est aussi selon l'année de naissance selon des scientifiques.... Un hyppogriffe né en hivers aura des couleurs froides, et vis versa.

Hagrid lui sourit puis eut un frisson. Le temps devenait de plus en plus sombre. Hagrid n'avait pas l'heure sur lui, mais il devina qu'ils ne devaient pas être loin de l'heure du soupé !

- Bon, alors, venez par ici ! Vous voyez là-bas, des Hyppogryffes. Je voudrais que chacun votre tour, vous alliez lui carresser le bec. Pour se faire, vou devez rester poli, avoir des gestes doux, ne pas avoir peur, et vous incliner devant lui avant de tenter une approche directe. Allez y ! En file indiènne !

[J'accord 15 points pour tous les élèves qui y arrivent =P Vous avez de quoi faire ! Ceux qui ne veulent pas faire peuvent rester à l'équart]

Caresser un hyppogriffe ? Voilà qui semblait plutôt dangereux après tout ce qui avait été dit sur eux. Daithe hésitait, elle n'avait pas envie de finir défigurée à vie par cette bestiole, un coup de griffe, un coup de bec et s'en était fini de la pauvre petite brune !
Mais lorsqu'elle vit une élève de serpentard se diriger ves l'hyppogriffe blanc rosé et réussir à le caresser, elle se dit qu'elle devait elle aussi tenter l'expérience.
Lorsque la vert et argent s'écarta pour laisser place aux autres, Daithe s'avança, un peu tremblante, vers l'hyppogriffe gris bleu. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle regarda l'animal dans les yeux. Celui-ci la fixa de ses yeux perçants ce qui ne rassura pas vraiment la rouge et or. Daithe s'inclina devantl'hyppogriffe, un peu effrayée d'exposer ainsi sa nuque à l'animal. Puis elle se releva et regarda l'hyppogriffe attendant la réaction de celui-ci.
Il ne réagit pas tout de suite, continuant à la fixer. Alors que Daithe était en train de se décider à prendre la fuite pour éviter un coup de griffe, l'animal s'inclina devant elle en une révérence gracieuse, étonnant pour un animal mi aigle mi cheval.
Daithe s'approcha donc de l'hyppogriffe et caressa les douces plumes de l'animal d'une main un peu tremblante au départ, puis, celui-ci ayant l'air d'apprécier, la gryffondor se détendit un peu. Elle se permit de laisser aller sa main vers le pelage aux délicieuses couleurs, le pelage était très doux lui aussi.
L'hyppogriffe n'ayant pas l'air gêné par ces caresses, Daithe lui caressa légérement le bec, à son grand étonnement, l'animal ferma les yeux paresseusement. Elle ne put s'empêcher de murmurer :

- Je regrette d'avoir eu des préjugés, tu es vraiment un très bel animal.

Daithe ne sut pas si l'animal avait compris, mais il n'avait pas l'air de prendre mal ce qu'elle venait de dire. Il suffisait de savoir s'y prendre, sous leur dehors effrayant, les hypogriffes n'avaient pas l'air méchant, juste susceptible peut être...
Daithe eut un sourire, puis elle enleva sa main et recula, sans cesser de regarder l'animal qui avait ouvert les yeux. Celui-ci avait toujours son regard perçant, mais il était moins effrayant au yeux de la gryffondor. Elle y décelait presque une lueur de gentillesse et se dit que si on les connaissait, les hypogriffes devaient être très affectueux.
Elle retourna auprès de ses camarades et attendit que ceux-ci aillent à leur tour caresser un des animaux.

Revan, qui n'avait pas dormi de la nuit, se sentait assomée aujourd'hui. Dès qu'elle cessait de marcher, elle sentait ses yeux se fermer irrésistiblement, et sa tête retomber, comme attirée par le sol. Elle était donc restée un peu en retrait du groupe d'élèves, et n'avait qu'à peine réagit quand ils s'étaient mis en mouvement pour la forêt interdite. Mais lorsque son regard s'était posé sur l'hyppogriffe, elle avait sentit sa curiosité s'éveiller comme un chat sur lequel on aurait balancé un sceau d'eau glacée : elle n'avait jamais vu ce genre de bête, et la trouvait pour ainsi dire magnifique. La prestance dont faisait preuve l'animal suffisait à faire disparaitre toute trace de fatigue pour le moment.

Son interêt se teinta d'enthousiasme lorsque le professeur leur imposa le TP du jour : il fallait caresser l'hyppogriffe. Aucun problème pour la fillette : elle aimait les animaux, ne voulait aucun mal à la bête qui lui faisait face, et se sentait à l'aise. Elle se plaça donc dans la file d'élèves et attendit patiemment son tour.

Lorsque celui-ci arriva, elle posa un regard respectueux sur l'hyppogriffe, et s'inclina profondément. Elle attendit ainsi la réponse de l'animal, qui la toisa de son regard impénétrable. Finalement, après quelques secondes, la créature s'inclina à son tour. Avec une pointe de soulagement, Revan s'approcha lentement de l'hyppogriffe, tâchant de lui montrer qu'elle était inoffensive. Il la laissa faire, et quand elle arriva à sa hauteur, elle tendit doucement sa main. Il se pencha légèrement vers elle d'un geste nonchalent, et la Gryffondor sentit son coeur faire un bond devant cette invitation.

Elle caressa avec douceur les plumes de l'animal, et resta admirative devant la façon dont les plumes de l'aigle se confondaient avec le pelage du cheval.

- Tu es magnifique... souffla-t-elle.

Après quelques caresses, elle retira sa main, et s'éloigna à reculons de l'animal. Avant de se retourner, elle s'inclina une nouvelle fois devant l'hyppogriffe, comme pour le remercier de cette recontre. Elle regagna la masse des élèves, satisfaite de sa rencontre avec la créature.

Revan céda la place à un jeune Poufsouffle à l'air maladroit, et se plaça un peu plus loin. Ce qu'elle vit la sidéra.

Le jaune et noir n'était pas seulement maladroit, il n'avait également de toute évidence pas compris les recommendations de Hagrid. La réaction de l'hyppogriffe aurait dût le dissuader de suite, mais il semblait décidé à aller jusqu'au bout, et se prosterna lamentablement devant l'animal. Les yeux de la fillette s'arrondirent devant ce spectacle, mais ce n'était pas fini. Elle se sentit honteuse pour le gamin en le voyant s'enfoncer davantage dans le sol, comme s'il voulait manger la gadoue. L'hyppogriffe s'approcha, et elle devina la terreur du Poufsouffle. Elle aurait aimé l'aider, mais comment ? Il était difficile d'intervenir avec un tel animal...

Soudain, le garçon se releva et flanqua un coup de boule à la créature. Elle n'eut pas le temps d'avoir peur, Hagrid venait d'empêcher l'hyppogriffe d'arracher la tête du Pouffy, qui se précipita... sur elle. Il la percuta, et, emportée par son élan, elle s'écroula avec lui, tachant sa robe et se mettant de la terre plein les cheveux. Elle n'eut pas le temps de gueuler, qu'il était déjà debout. Il tenta de l'aider, mais ne fit qu'empirer la situation. Elle repoussa sa main, et se releva elle-même.

Elle ouvrit la bouche pour grogner, mais l'air desespéré du jaune et noir lui en coupa l'envie. Misérable, il s'écarta du groupe et se laissa choir. Revan tourna les yeux vers leur professeur, qui était toujours aux prises avec l'hyppogriffe, tentant de calmer l'animal ; puis son regard se posa à nouveau sur Monsieur Catastrophe, et, ignorant les moqueries des serpents, elle s'approcha de lui.

-Euh... C'est pas grave, lâcha-t-elle bêtement, ne trouvant rien de plus réconfortant à lui dire.