Enfin Samedi ! Lily-Rose l’avait attendu toute la semaine ce samedi. Elle aimait beaucoup sa maison, avec sa tour haute et sa salle commune calme et paisible. Mais d’un autre côté elle avait besoin d’un peu d’action. Elle était donc sortie directement après le déjeuner, il avait neigé la veille et Lily-Rose mourrait d’envie d’aller mettre un peu de bazar dans cette grande étendue blanche immaculée. Elle resta plantée un moment sur les marches du château, les poings sur les hanches. Elle avait besoin d’action, oui, mais quoi ?
Elle n’avait trouvé personne dans sa salle commune qui aurait eu envie de se joindre à elle dans un périple périlleux et glacé à l’extérieur. Que faire donc ? Elle contempla encore la neige qui scintillait sous le soleil, aucun élève n’avait encore foulé le manteau blanc et elle se sentit presque encline au lyrisme devant tant de beauté. Elle aurait pu écrire une « Ôde à la neige si belle » mais cela ne représentait pas beaucoup d’action, elle décida donc de se laisser guider par la spontanéité et couru à travers cette neige légère et, il faut l’avouer, plutôt froide. Elle arriva bientôt non loin de la lisière de la forêt interdite et eu la révélation : UN BONHOMME DE NEIGE, c’était ça la solution, à mi-chemin entre l’action et le lyrisme (hé ouais la sculpture sur neige, c’est une forme d’art). C’est donc pleine d’entrain et d’enthousiasme qu’elle se mit à l’ouvrage commençant par amasser des tas de neiges çà et là d’une façon qui à première vue pouvait ne pas paraître le meilleure en ce qui concerne la construction d’un bonhomme de neige. Cependant il fallait savoir que Lily-Rose n’avait pas prévu de faire un bonhomme de neige comme les autres. Faire deux boules et les mettre l’une sur l’autre ? Le challenge n’était pas assez fort pour notre amie bleue et bronze. Elle avait décidé de construire une véritable œuvre d’art en neige. Ainsi elle s’était mise en tête de faire un énorme dragon de neige (elle avait pensé à faire l’aigle de sa maison mais avait ensuite réalisé qu’il fallait voir au delà de sa propre maison). Ce n’était pas tâche facile, mais rapidement on pu distinguer la forme de base de cet énorme animal glacé. Elle s’acharna pendant une bonne heure avant que l’on puisse reconnaître le modèle de son chef d’œuvre. C’était toujours grossier mais reconnaissable (si si je vous jure). Lily-Rose estima donc qu’elle avait amplement mérité une pause. Elle s’assit contre un tas de neige (en réalité le ventre du dragon et sortit de sa robe de sorcier une petite flasque qu’elle avait pris soin de remplir de thé au déjeuner. Elle bu avidement pensant qu’il devait être assez drôle de voir ses cheveux verts dépasser du monticule de neige. On aurait pu croire à une touffe d’herbe survivante. Une fois l’équivalent de trois tasses de thé avalées Lily-Rose se releva, il lui sembla qu’on l’observait, elle embrassa les alentours du regard mais ne vit rien d’anormal. Elle entama alors la partie complexe de sa tâche : les détails. Elle fit chauffer l’extremité de sa baguette et commença à creuser toutes sorte de détails dans la neige, bientôt, à force de patience et de concentration, le tas de neige se transforma en dragon (peut être pas le plus beau qu’on ait jamais vu, mais cela restait tout à fait honnête). Lily-Rose s’étendit donc sur le dos de son dragon et observa le ciel étonnement bleu pour la saison, soudain sans crier gare, une boule de neige s’écrasa sur un arbre non loin de la bleue et bronze, qui sauta a terre, ramassa un boule de neige et se tint prête à défendre son œuvre d’art. Elle attendit jusqu’à se sentir vraiment stupide et se rassis sur sa monture improbable. Deuxième boule de neige. Elle sauta à nouveau de son perchoir et s’arma encore d’une poignée de neige. Voyant que les alentours ne bougeaient toujours pas elle parla.
- Montrez vous !
C’était une phrase plutôt stupide mais elle l’avait dit avec fermeté et pensait que cela pourrait suffire à convaincre l’intrus de se montrer. Rien ne bougea, elle se réinstalla donc et, encore une fois fut interrompue par une boule de neige, elle sauta par terre et cria.
- ça suffit montrez vous, qu’on puisse au moins rigoler un peu !