Petit air écossais... (ouvert à tous)

Marek venait de rentrer à Poudlard. Cela faisait déjà deux jours qu'il était arrivé. Il marchait sur un chemin du parc en quête de solitude, trainant avec lui une longue et lourde mallette.

** Quand Maman sera que je suis à Gryffondor, elle sera surement très heureuse...** pensa-t-il...

Le jeune garçon regardait autour de lui, il voyait plusieurs groupes d'élèves assis ensemble dans le parc. Le gryffondor n'avait pas encore eu l'occasion de faire connaissance avec quelqu'un dans le château mais il aurait tant aimé rejoindre un petit groupe et s'asseoir en leur compagnie sous le soleil de plomb.
Cependant, Marek se sentait vraiment très bien. Avant de partir dans le parc, il avait mangé une seconde fois dans la grande salle et était toujours stupéfait de voir les plats dorés surgir de nulle part ! Et plus ils se vidaient, et plus ils regorgeaient de victuailles...

Plus loin, des rires aigus le ramenèrent à la réalité. Des serpentards de cinquième année qui le regardaient passer avec sa grosse valise se moquaient de lui, et l'un deux, aux cheveux d'or, ricanait d'un rire sombre en le montrant de son index squelettique. Le gryffondor poussa un long soupir en se disant qu'il était inutile de s'embêter avec eux.

Quelques mètres plus loin, Marek observa au milieu du parc un petit bosquet où personne n'était installé. C'était l'endroit rêvé pour ce qu'il voulait faire. Les hautes herbes l'empêchaient de marcher correctement, et c'est en grandes enjambées qu'il les parcouru. Essoufflé, il posa sa lourde mallette en soulageant son bras engourdi, et s'asseyais dessus. L'air lui chatouilla les narines, elle était fraîche et paraissait plus seine qu'en ville. Regardant de nouveaux les alentours, personnes ne s'était approché, ce qui rassura Marek.

Le première année se leva en ouvrant sa mallette pour laisser apparaitre son instrument de musique. Une cornemuse...
Pour les sorciers de Poudlard, ca ne serait qu'un vulgaire objet moldu sans intérêt, mais pour Marek, c'était bien plus que ça. Ayant passé toute son enfance dans les Highlands écossais, il aimé parcourir des kilomètres dans ces grandes plaines et jouer de la cornemuse pendant des heures. Jouer lui procurais un tel plaisir, cet instrument dégageait un son si pur qu'il savait que personne ne pouvait résister au son d'une cornemuse... Sorcier ou moldu...
Ces pensées rendirent le jeune sorcier un peu nostalgique. Mais ce nouveau cadre rendrait surement le son d'autant plus "magique".

Il enfila son instrument sur l'épaule, commença à souffler dans sa poche. Les trois bourdons retentirent à l'unisson, et l'accord parfait des ténors et du basse s'étendaient à présent dans tout le parc. Puis il souffla à nouveau un peu plus fort, et le son du chanter siffla... Il jouait à présent en fermant les yeux, s'imaginant des ses plaines. Même en ayant cherché la solitude, il savait que tout le monde dans le parc l'écoutait, car ce n'était pas un instrument discret, mais ceci lui était égal. Il jouait un air écossais qui lui prenait au tripes. A présent, il n'entendait plus ni les rires des serpentards qui se moquaient de lui loin de là, ni la fillette qui s'était approchée de lui. Seul le son puissant de la cornemuse parvenait à ses tympans. La dernière notes dura quelques secondes, et un arrêt bref provoqua un puissant écho. Les yeux toujours fermés, il entendait à présent des cris lointains.

- Euh... Très jolie mélodie... affirma la voix de la jeune fille derrière lui.

Ne s'attendant pas à ne plus être seul, Marek fit un petit sursaut en se retournant...

- Tu.. Tu es là... depuis lon... longtemps ? balbutia le gryffondor qui avait à présent le teint rouge.

Cela faisait seulement deux jours que les cours avaient repris et Lavande avait déjà la tête comme une citrouille. D’ailleurs si McGonagall leur avait demandé de métamorphoser leur tête en un légume, elle était sûre qu’elle aurait les félicitations de sa directrice de maison et sans aucun doute ! Entre les cauchemars qu’elle faisait depuis l’arrivée de Torin chez les Brown pendant les vacances, ses rapports avec Seamus qui ne faisaient que s’aggraver, la honte cuisante qu’elle ressentait encore de ses propos stupides à Kaelir pendant le bal de début d’année, les cours qui recommençaient plein pot et les devoirs qui commençaient déjà à s’accumuler, la Sang et Or ne savait plus où donner de la tête ! Elle avait tout d’abord tenté de se changer les idées en parlant avec Parvati, méthode à laquelle jusqu’alors aucun problème n’avait résisté, mais cette foi-ci, il y avait trop de choses et elle ne savait pas par quel bout commencer à expliquer ses problèmes à sa meilleure amie. Elle avait donc choisi de s’exiler un peu pour réfléchir à tête reposée, tenter de faire le tri dans ses pensées et si possible pourquoi pas trouver quelques solutions à ses problèmes. Et quel meilleur endroit pour être tranquille qu’un coin reculé du gigantesque Parc qui entourait le Château ?

Elle sortit donc et le contact avec l’air frais lui fit un bien fou. Elle dirigea ensuite ses pas vers son coin favori, un bosquet reculé au milieu du Parc où personne n’allait jamais ; lorsque l’adolescente avait besoin de tranquillité c’était toujours là qu’elle allait. Elle avait fait la découverte de cet endroit lors de sa première année et depuis elle y passait une grande partie de son temps que ce soit pour se reposer, pour parler avec Parvati, pour travailler ou pour quoi que ce soit d’autre.

Tandis qu’elle s’avançait une voix narquoise lui adressa la parole. La Lionne n’avait pas besoin de se retourner pour savoir sur qui elle allait tomber, un seul être dans toute l’école avait cette arrogance dans la voix : Malefoy ! Et effectivement, c’est bien sur lui qu’elle tomba. Le blond lui cria :

-Alors Brown, il paraît que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes avec Finnigan ! Tu devrais peut-être le larguer, après tout, il n’est pas d’accord avec Potter sur le retour de Tu-Sais-Qui et tout le monde sait que le petit pote Potter peut devenir violent …

Tandis que Crabbe et Goyle faisaient semblant d’être terrifiés, Lavande sentit monter en elle la rage. Elle avait déjà suffisamment de problèmes pour que Malefoy vienne y mettre son grain de sel. Elle lui répondit alors avec colère :

-Mêle-toi de ce qui te regarde Malefoy et dit à tes deux gorilles qu’ils feraient mieux d’arrêter de rire parce que franchement après leur prestation minable au cours de McGonagall, moi à leur place, je ferais profil bas !
-Du calme Brown, moi je dis ça pour t’aider alors ne monte pas sur tes grands chevaux !

Ses deux amis se mirent alors à imiter des chevaux et ce fut la goutte qui fit déborder le vase, la jeune fille hésita une seconde avant de tourner les talons, trop certaine que si elle restait elle allait finir par faire un geste qu’elle regretterait plus tard. Elle se mit à marcher à grand pas vers son endroit, toujours de très mauvaise humeur et lorsqu’elle vit que quelqu’un était déjà assis à SA place, sa mauvaise humeur ne fit qu’augmenter. Mais, alors qu’elle se rapprochait pour remettre le malotru à sa place, une musique parvint à ses oreilles : le garçon était en train de jouer d’un drôle d’instrument à plusieurs bouts. Sa colère soudain remplacée par de la curiosité, Lavande s’approcha doucement pour ne pas se faire remarquer et ainsi arrêter le garçon dans son morceau et se mit à écouter. La musique lui faisait un bien fou et elle en vint presque à oublier ses problèmes, le jeune garçon jouait très bien. Lorsqu’il termina le morceau, la demoiselle voulut le féliciter sur se talents, mais tout ce qui sortit de sa bouche fut un pathétique :

-Euh... Très jolie mélodie...

Elle en était encore toute chamboulée et par conséquent, elle n’avait pas réussi à dire quoique ce soit d’autre. Le garçon se tourna alors vers elle et elle remarqua qu’il devait être en Première Année étant donné sa bouille encore assez enfantine. Elle remarqua aussi le Lion sur son blason et en déduit qu’il était dans la même maison qu’elle. Puis, le garçonnet lui demanda, soudain cramoisi :

- Tu.. Tu es là... depuis lon... longtemps ?

Elle lui fit un sourire et répondit :

-Cinq dix minutes, je ne sais pas exactement. Mais en tout cas, j’ai adoré ton morceau. C’est quoi ce drôle instrument ? demanda-t-elle en montrant la cornemuse interloquée.

Une jeune fille lui faisait maintenant face... Elle était assez grande, avait de long cheveux blond et des yeux bleu. Marek en déduit que contrairement à lui, elle devait être ici depuis bien plus longtemps que lui. Elle donnait l'impression d'être beaucoup moins intimidé que lui, ce qui était surement le cas.

La fille au couleur rouge et or affirma qu'elle était arrivée depuis plusieurs minutes et que son morceau était réussi.
- C’est quoi ce drôle instrument ? demanda-t-elle en montrant l'instrument d'un air perplexe.
Marek regarda la gryffondor avec un petit sourire sur le visage, réfléchissant à comment il aller s'y prendre pour lui expliquer.
- Il s'agit d'une cornemuse. C'est un instrument moldu, donc, on a aucun recours à la magie. Savoir souffler longtemps est primordiale !
Le mot moldu fit sortir les yeux de Lavande hors de ses orbites et Marek sembla s'en apercevoir.
- Eh oui ! Je viens de l'univers moldu, mes parents étaient des sorciers, mais j'ai vécu au milieu de l'Ecosse. Et des moldus, j'en connais plein ! dit-il avec humour.
La fillette éclata de rire en affirmant qu'elle connaissait aussi des moldus.

Les deux gryffondors se présentèrent ensuite et une longue discussion s'en suivit. La jeune fille lui donna même quelques tuyaux quand il avait évoqué la moquerie des serpentards. Apparemment, d'après les dires de sa camarades, eux et les serpentards ne s'entendaient pas très bien, une grande rivalité les opposaient.

Puis, les discussions se sont estompées, et un long silence s'en suivit. Le première année regarda sa nouvelle amie et vit qu'elle semblait préoccupée. Elle avait le teint rosé et ses yeux pleins de larmes. Ne la connaissant que très peu, il se risqua quand même à demander :

- Tu as l'air triste. Quelque chose ne va pas ?

Cette question sembla surprendre la gryffondor, elle regardait Marek dans les yeux et aucune émotions ne s'échappa de son regard. Les secondes passèrent, et le garçon vit ses lèvres s'ouvrir enfin...

Dennis était assis dans le parc de puis une bonne heure maintenant. Il sentait le soleil chaud réchauffer le tissu noir qui enveloppait ses épaules. C'était une belle matinée de Septembre: le ciel était dépourvu de nuage, et l'herbe était agitée par une légère brise rafraîchissante. Le petit Crivey se sentait à l'aise, allongé dans l'herbe frâiche, seul. Malgré son énergie débordante, il appréciait ces quelques temps de repos.

Le garçon, fuyant l'ébullition de la salle commune, avait regagné le parc pour pouvoir réviser ses leçons, et terminer son devoir d'Histoire de la Magie. Accompagné de son frère, qui se rendait en cours de Botanique, il avait quitté le château pour venir trouver un havre de tranquilité au bord du lac. Fatigué par une nuit incomplète en compagnie de ses camarades de dortoir, il s'était laissé aller à une petite sieste, enveloppé dans le gazon frais et moelleux. Un tour d'horloge plus tard, il fut réveillé par le son puissant et envoûtant d'une ...
** D'une cornemuse **
Il crut d'abord à une illusion due à sa somnolence, mais l'impénatrable mélodie ne cessa pas. Il se sentait bien, cette musique lui allait droit au coeur. Des souvenirs lui ressurgirent en tête ... il pensa au matchs de football qu'il aimait tant regarder dans son enfance, où l'hymne écossais était joué à l'aide de cornemuses; il se remémora les défilés celtes dans Londres, ainsi que les vieux disques instrumentaux de sa mère.

Sa mère ... il ne lui avait pas encore écrit depuis la rentrée. Inspiré par la divine mélodie, il se saisit d'un flacon d'encre, de sa plume de faisan, d'un bout de parchemin qui traînait à coté de lui, originellement destiné à receuillir quelques lignes sur les migrations géographiques des Vampires à travers le temps. Il commença alors à écrire.

Citation :: Papa, maman,
Je profite de ce moment de détente dans le parc, pour vous écrire cette petite lettre. Ma rentrée c'est parfaitement déroulée, si on omet le fait que je n'ai pas eu le droit au calmar du lac cette année. Nousn 'avons pas encore été notés, mais je dois déjà rendre mon premier devoir d'Histoire, et le prof de Métamorphose nous a annoncé qu'il nous contrôllerait bientôt.
En ce moment même, quelqu'un dans le parc joue de la cornemuse. C'est si beau ... j'aimerais que vous soyez là pour l'entendre, au calme avec moi, au pied du château magique. Je ne m'étais pas encore rendu compte à quel point cet instrument était magnifique.
J'espère que tout va bien à la maison.
Je vous envoie toute mon affection,
Baisers, Dennis

Après avoir fini d'écrire, Dennis se leva et passa près d'un garçon qui tenait dans ses mains une cornemuse. Il avait à présent cessé de joué, et le petit Crivey ressentait comme un vide au creux de lui même. Il se dirigea un instant vers le garçon, mais s'apperçut qu'il était en vive discussion avec une jolie jeune fille, apparament plus âgée que lui. Désireux de ne pas les importuner, il fit demi-tour, et se dirigea vers les portes massives du château, dans l'intention de se rendre à la volière.