La coupe sera verte ! C’était ce que répétaient les élèves de Serpentard depuis le début de l’année pour se motiver, pour se rappeler qu’ils devaient être à la hauteur cette année et gagner des points régulièrement, ne pas en perdre, pour que l’honneur soit sauf. Cela faisait déjà deux ans que Serdaigle gagnait la coupe des quatre maisons, c’était inacceptable ! Si au début Emilien les avait méprisés et les trouvait idiots de travailler autant, il avait changé d’avis. Bon, il ne s’était pas vraiment mis au travail, mais lorsqu’il pouvait, il tentait de glaner quelques points, par une petite réponse en cours par exemple … Mais cela commençait par la présence en cours, à tous les cours, car l’absentéisme n’allait aider personne.

Le cours de Soins aux Créatures Magiques était leur seul cours du jeudi matin, et de plus, vu l’heure à laquelle il commençait, Emilien n’avait aucune excuse pour ne pas y être. Ce pourquoi il était là, à piétiner non loin de l’enclos comme les autres. Le sujet du jour, les licornes, de quoi éveiller la curiosité des enfants de moldus et des filles qui s’extasiaient devant les cinq licornes amenées par Gobe-Planche. Les questions et réponses s’enchaînèrent, avec une bonne participation de la part de Serpentard, malheureusement Emilien n’était pas suffisamment éveillé et de toute façon, il aurait été incapable de donner des réponses. Contrairement à Isaac ou à l’autre première année.

Le professeur leur imposa bientôt un petit exercice pratique : il s’agissait simplement de s’approcher d’une licorne et de la caresser, si possible. Simplement. Bien entendu, il y avait un petit problème, sans quoi l’exercice n’aurait aucun intérêt. Pour commencer, les licornes préféraient les filles aux garçons, le monde était injuste, mais d’un autre côté, les filles adoraient les licornes, et les garçons, ben, ce n’était pas si sûr … Elles préféraient les personnes de confiance. Emilien était-il quelqu’un de confiance ? Ça dépend de la personne à qui on posait la question. Lucy répondrait non. Ses parents répondraient non. Son frère répondrait oui, mais il ne parlait pas vraiment, et ne savait pas dire non. Isaac répondrait quoi ? Il n’était pas loin mais pas question d’aller lui poser la question. Le professeur avait dit qu’il ne fallait pas avoir peur, facile à dire après leur avoir dit d’être prudents. Très prudents.

« Eh, c’est à toi. »

Noooon, pas tout de suite ! Emilien fit une discrète grimace et avança de quelques pas dans l’enclos. Bon, pour commencer, se calmer … Il ne fallait pas qu’il montre sa peur, hein … Facile à dire, pas à faire … Surtout que la prof était loin – tout est relatif – et que s’il arrivait quoi que ce soit, serait-elle capable d’intervenir à temps ? Du calme, du calme, d’abord, ce n’était qu’un cheval débile avec une corne vissée sur le front. Ce n’était pas ça qui allait l’effrayer. En plus, il n’était pas si … impur que ça, un peu menteur sur les bords, mais est-ce que ça suffisait pour perdre sa « pureté » ? Les autres s’étaient plutôt bien débrouillés, alors … Il fallait qu’il pense à autre chose. Ses histoires de Serpentard, de Mousquetaires, tout ce qui lui arrivait à Poudlard, ça contribuait plutôt à le destabiliser et à le rendre « moins pur ». D’un autre côté, cette histoire de pudding, c’était vraiment une bonne idée, et …

Emilien avait tenté de faire quelques pas mais il s’arrêta net en croisant le regard de la licorne qu’il était censé approcher. Pas vraiment amical. Limite malveillant, non ? Quand il fit encore un pas de plus, la licorne fit un brusque mouvement de tête et le Serpentard sursauta. C’était juste pour l’impressionner, hein ? N’empêche qu’elle n’avait pas l’air commode. Emilien préféra reculer jusqu’à sortir de l’enclos – il n’avait vraiment pas envie de tourner le dos à cette stupide bête, qui sait. Comme pour se justifier, il s’adressa au professeur :

- Je crois qu’elle pouvait vraiment pas me voir, vous l’avez vue non ? Je sais pas ce que je lui ai fait, mais … J’ai pas envie de me faire réduire en bouillie moi.

Incroyable ! La définition de Lindsey avait fait gagner cinq points à leur maison ! Cette Gobe-Planche était décidément bonne et charitable. N’était-il pas agréable d’enchaîner sciemment les inepties sarcastiques avec l’assurance de monter dans le classement ? Voyez, il gagnait sept points sans feindre de se passionner pour le sujet. En contrepartie, la professeure lui réserva la chose la plus stupide qu’il ait jamais entendu. Si sa vie était plus importante que celle d’une licorne ? Ce fut à son tour d’hausser un sourcil sceptique. Evidemment ! Admettons qu’un vilain mangemort surgisse de la forêt interdite, pointe sa baguette sur votre poitrine et, nourri comme Voldemort de film américains, avec de Vrais gentils et de Vrais méchants s’écrie d’une voix gutturale : « C’est la licorne ou toi ! ». Pensez-vous qu’il serait assez stupide pour le supplier de ne rien faire à la licorne ? Non, à mort le poney ! Une licorne de plus ou de moins, très franchement, ça ne changerait pas grand-chose, la terre continuerait de tourner, le ciel ne leur tomberait pas sur la tête et, surtout, le merveilleux préfet de Serpentard irradierait encore de sa divine présence les couloirs de Poudlard. Le sujet de ce cours était d’une incroyable niaiserie. Pour parfaite à cette catabase dans le ridicule, sa collège vert et argent le félicita – jusque là, rien à dire – puis lui demanda son nom. Elle se moquait de lui n’est-ce pas ? Comment pouvait-elle ne pas le connaître ? Ils se voyaient tous les jours en cours depuis deux ans, et il était le préfet de sa maison. Préfet, ce n’était pas rien ! Fallait-il lui enfoncer le badge dans les yeux pour qu’elle en prenne note ? D’où sortait-elle ? D’une ruine écossaise ? Dans un autre contexte, il lui aurait peut être sauté à la gorge pour lui faire ravaler cette grave atteinte qu’elle portait à sa personne mais, il eut pour une fois la sagesse de se contenir. Ça ne valait pas un éclat. Il se moqua donc à son tour. Et toc

- Jean-Raoul Michelin, répondit-il froidement.

Joli non ? Le premier nom stupide était bon. De toute façon, la jeune fille fondait déjà sur un Serdaigle qui venait se moquer d’un Poufsouffle pour obtenir son nom. Drôle de manie… Il avait presque envie d’essayer pour voir, mais il doutait que Gobe Planche apprécie cet élan social. Il laissa à ses camarades le soin de philosophe sur le pourquoi les licornes préfèrent les filles. Parce qu’elles aiment s’adonner au saphisme dans leur forêt enchantées avec des princesses vierges à tendances zoophiles ? C’était une réponse. Mais elle lui vaudrait sans doute un renvoie de cours donc… comme il était décidément trèèès sage, il préféra s’abstenir. Ce fut au tour de Morgan Kharante d’honorer sa maison, rattrapé par Lister qui s’enfonçait lourdement dans sa bêtise et entre, une petite Poufsouffle qui leur appris que les licornes n’aimaient pas les garçons. Ça c’était de l’info ! Quelle équipe…

La grande partie théorique commença. Et Isaac écouta vaguement avant qu’un rappel de l’enseignante ne l’incitât à prendre des notes. A essayer du moins. De toute façon, ses notes étaient toujours illisibles et chaotiques. Puis, lorsque tout fut dit, Gobe Planche donna les consignes. Mission du jour : approcher les licornes. Youpi ! « En une seconde vous pouvez vous retrouver à terre et être piétinés » … Pardon ? Non contentes d’être niaises et inutiles, ces poneys étaient agressifs ? Il coula un regard vers l’enclos. Cette entreprise périlleuse ne l’inspirait définitivement pas. Et en plus ce serait plus facile pour les filles. Injustice ! Un gryffondor se fit mordre la main malgré ses précautions, Lindsey se fit tirer les cheveux – ce qui lui arracha un léger ricanement -, Morgan s’en tira assez bien et Emilien… ne franchit pas le périmètre de sécurité. Il avait bien raison. Ces créatures ne semblaient pas du tout prête à l’accueillir en caracolant gaiement. Elles n’avaient décidément aucun goût. A leur place il… il… Heu… se jetterait fougueusement sur Emilien et l’entrainerait avec lui dans les pâquerettes se sentirait complètement ridicule.

Son tour était venu. Déjà ? Si les licornes avaient refusé Emilien, comment pouvaient-elles l’accepter lui ? Des deux garçons, il était évident que le plus perfide était Isaac. Qui s’était posé en victime pour envoyer une furie de Serpentard sur Michel ? De qui était l’idée du Pudding empoisonné ? Qui avait dansé avec Emilien devant Lucy pour rompre définitivement leur amitié ? Qui avait poussé Emilien à accepter de revenir vers son ex-meilleure amie pour mieux la tromper ? Qui commençait à souffler l’idée d’une fausse dispute entre eux pour que Lucy se laisse rouler dans la farine plus facilement ? Sournois, égoïste, machiavélique à souhait, Isaac était un intriguant de première. Emilien, son meilleur ami (mais si ! Voyez comme il le lui rendait bien !), approuvait ses plans tordus plus qu’il ne participait à leur élaboration. A vrai dire, il ne lui laissait jamais vraiment le choix. Et ceci n’avait rien à voir avec de la manipulation ! Emilien était consentant parce qu’il présentait bien les choses, voilà tout. Il ne pouvait décemment pas reconnaître que la fin ultime de toutes ces roueries étaient de le garder pour lui tout seul.. Et les licornes, qu’en penseraient-elles ?
*Elles vont me massacrer…*
Cet exercice stupide était voué à l’échec, il le savait. Et s’il prétendait une allergie au poil de licorne ? Non, c’était un coup à se faire envoyer dans l’enclos aux licornes par la peau du coup, et ce serait reconnaître, devant des premières années que lui, le Grand préfet de Serpentard, avait peur. Ce n’était pas du tout ça ! Il savait juste qu’en allant gambader avec ces mules stupides il se dessinait un destin de carpette. Bref : Exercice stupide, créatures stupides, cours stupide. Ses pensées étaient hautement positives tandis qu’il avançait vers l’enclos, le pas décidé, le regard dur, la tête haute, un petit *hiiii je vais mouriiiiir* en fond de pensée, et toute sa contrariété au premier plan. Vous avais-je déjà dit que les licornes étaient des créatures stupides ? Isaac ne faisait preuve d’aucune bonne volonté. Il ne voyait pas en quoi caresser une licorne changerait sa vie. Dans le cas présent, il voyait plus nettement comment elle pourrait y mettre un terme. De belles créatures, vraiment ! Dotées de sabot en or qui plus est… De quoi vous fracasser le crâne en deux. Amen.

D’emblées, les licornes lui lancèrent un regard hostile. Quelques fanatiques prétendaient que l’on pouvait apaiser les animaux par le regard, en s’efforçant à avoir des pensées bienveillantes, ou autres bêtises de ce genre. Seulement, Isaac, était incapable de suivre cette démarche. Les pensées ne se retenaient pas.
*Ben quoi ? T’as un problème avec tes yeux bovins ?*
Et en plus la licorne faisait sa maligne maintenant ! Si elle pensait l’impressionner en soufflant de l’air par ses gros naseaux, elle se trompait.
*Genre je vais avoir peur du cheval de Barbie*
L’état d’esprit d’Isaac avait changé dès lors qu’il avait perçu l’hostilité de ces cavales qui lui semblaient trop « ridicule » pour mériter ses craintes. Le Serpentard voyait vite rouge, et s’il continuait, ce serait du concret. Du sang ! Du sang !
Il franchit la barrière. Les licornes s’agitèrent aussitôt. Tout compte fait… peut-être que… Non ! Ce n’était pas un troupeau de poneys pour fillettes bouclées qui allaient lui faire rebrousser chemin ! Poney… Ne pouvait-il pas trouver une meilleure insulte ? Il avança, insensible aux sabots qui commençaient à marteler le sol. En apparence du moins. Parce que la raison commençait doucement à lui revenir.
*Heu… gentiiil… Je ne fais que passer hein…*
La plus grande licorne baissa la tête en poussant une sorte de hennissement mécontent.
*Attend… c’est quoi le mot déjà ? Ah oui… Haridelle !*
Oups… Le qualificatif n’avait pas l’air de lui plaire. Ça lui avait échappé. La licorne commença à ruer.

- Non mais… je plaisantais… Tu es une belle cavale ! La nymphe de ces bois ! Et… Mais… Tu ne vas ramener tes copines… c’est très lâche tu sais ! On peut s’expliquer… Je sacrifierai pleins de vierges sur ton autel et… - La licorne rua de plus belle. – Non. Tu as raison, ce n’est pas trop classe… Mais si tu préfères tourner dans la Dernière licorne… heu… On discutera des termes du contrat plus tard d’accord…

Bon la situation était vraiment Très critique. Elle était gravissime, dramatique, tragique ! Oui mes amis, vous assistez à la fin précoce du préfet de Serpentard qui aura connu le règne le plus court de toute l’histoire de Poudlard. Mais quittons ces tristes considérations pour imaginer la scène sous un autre angle. Le tableau était en réalité très drôle. Imaginez un troupeau de licornes déchaînées s’élancer à la poursuite d’un minuscule petit Serpentard qui courait en poussant une série de cris aigues. La barrière était proche. Il essaya de la franchir d’un bond, se raccrocha les jambes dans sa précipitation, et une licorne l’aida gracieusement à se dégager en lui donnant un coup de tête. C’est ainsi que le préfet de Serpentard fut projeté en avant et s’écrasa lamentablement au pied des élèves qui attendaient leur tour. Ouille… ça faisait mal. Et en plus… C’était vraiment la honte… Si Emilien ne les avait pas échauffées aussi ! Il se redressa avec une superbe compassée.

- Non seulement cet exercice est stupide, mais en plus il est dangereux ! – Et il poussa le prochain élève vers l’enclos (à lui de choisir s’il veut prendre cette action en compte ^^) – Allez dépêche toi, elles t’attendent de pied ferme !

Et les licornes continuaient en effet à marteler le sol. La mine boudeuse, le pas vif malgré un léger boitillement qu’il essayait d’ignorer du mieux qu’il le pouvait pour garder contenance, Isaac rejoignit le groupe des Serpentard. Et, puisqu’il fallait toujours dans ces cas là que sa colère retombe sur quelqu’un et qu’il trouve un coupable, il lança à Emilien :

- Ah bravo ! Regarde ce que tu as fait. J’aurais pu y rester avec tes bêtises !

Page était restée discrète depuis le début du cours. L'an passée, elle avait déjà eu droit à une courte partie pratique sur les licornes, aussi connaissait-elle la plupart des réponses qui avaient été apportées. Mais la gamine n'était pas vraiment concentrée sur ce que racontaient ses petits camarades et le professeur Gobe-Planche. Car contrairement à l'année dernière, cette fois, il y avait de *vraies* licornes dans l'enclos.
Ce n'était pas le côté merveilleux et un peu fleur bleue -il faut bien l'avouer - de l'animal qui captivait la fillette. C'était l'espèce d'aura qu'elles dégageaient. Une impression de puissance contenue et à la fois de pureté à toute épreuve. C'était impressionnant de se retrouver confronté à un tel phénomène.
La lionçonne s'était installée au plus près de l'enclos dès le début du cours, et elle avait l'impression de sentir l'aura des magnifiques chevaux à chacun de leurs mouvements. C'était tout simplement troublant. Aussi la deuxième année n'avait-elle accordé qu'une attention limitée aux petites guéguerres entre élèves pour s'attirer les faveurs du professeur, tant elle avait de mal à détacher son regard des licornes.

Ce fut presque à regret que la gamine se releva pour participer au TP avec ses camarades. Non, elle ne se sentait pas du tout princesse, mais contempler ces fiers animaux l'apaisait. Mais d'un autre côté, Gobe-Planche leur proposait un TP qui pouvait excuser cette perturbation de sa contemplation. Page était curieuse de pouvoir les approcher de près, ces créatures.

Attendant son tour dans la file, la gamine regarda avec un petit sourire les élèves précédents se lancer avec plus ou moins de succès, et dû même se retenir de rire lorsque cette serpentarde hautaine se fit remettre à sa place par la plus petite des licornes. De même lorsque Deniel se fit courser par le troupeau avant de s'écraser dans la boue. Finalement, ça valait la peine de regarder un peu ce que faisaient les autres si c'était pour jouir d'un tel spectacle. Le préfet de Serpentard était sans nul doute mortifié, et rien que pour ça, elle avait bien fait de venir, même si cette petite bouffonerie n'égalait pas la prestance des animaux dans l'enclos.

Avec tout ce monde qui défilait, les licornes commençaient à être agitées. Page les comprenaient. Elles ne devaient pas être habituées à voir tant de monde au fin fond de leur forêt. Un bref instant, la gosse se demanda comment les licornes allaient réagir en sa présence. Certes, elle était une fille,ce qui devait en toute logique lui simplifier la tâche, mais son côté garçon manqué corserait-il la chose ? Pour se rassurer, elle estima que côté confiance en soi, ça devrait aller. Et puis ses collègues de Gryffondor venaient de passer le TP avec succès, il n'y avait donc pas de raison qu'elle échoue.

Inspirant profondément lorsque son tour arriva, la rouge et or passa la porte ouverte de l'enclos. Quelle ironie, une lionçonne au milieu d'un troupeau de licornes !
Page hésita un instant puis choisit de se rapprocher de la plus grande des licornes. La plus belle. Celle qui dégageait une aura palpable. Celle qui semblait mener le troupeau.

*Tout doux la belle...*

Pas évident finalement. La fillette avançait à pas lents et mesurés, mais elle sentait la tension dans tous les muscles de l'animal. Au moindre faux pas, la licorne s'enfuirait, ou la bousculerait. Et Page n'avait aucune envie d'effrayer l'animal, ni de se faire piétiner d'ailleurs.
Ralentissant encore, elle se posta devant l'animal, sans le fixer dans les yeux - parait-il que regarder un chien dans les yeux le rend si mal à l'aise qu'il peut attaquer... Alors les licornes agissaient peut-être de la même manière - et attendit un instant que l'équidé se fasse à sa présence.
Avec d'infinies précautions, elle fit les derniers pas qui la séparaient de l'animal. La licorne au pelage immaculé semblait toiser l'intruse, la détaillant de ses yeux sombres et intelligents, l'inspectant des pieds à la tête. Fouillait-elle aussi son âme ? Page était si près de la créature et son aura était si forte qu'elle n'en douta pas une seconde. Regardant enfin les yeux de l'animal, Page y perçut une rapide lueur avant que l'animal ne souffle bruyamment, ébouriffant vigoureusement les cheveux fous de la gosse. La lionçonne fut surprise, mais la licorne ne semblait pas hostile, voire même moins tendue. Etait-ce le signe qu'elle avait à présent toléré sa présence ? La gamine estima que oui et leva lentement la main pour l'approcher de la tête de l'équidé. Ce que sa corne était impressionnante ! Tout en volutes et arabesques, elle était magnifique.

Enfin, la petite irlandaise posa timidement ses doigts sur le chanfrein de la licorne. Le contact était doux et chaud. C'était si agréable... Elle avait envie de caresser l'encolure de l'animal, mais la fillette estima qu'elle avait suffisamment fait intrusion dans l'espace vital de cette fière créature. La toucher était déjà un privilège, jugea la petite rousse. Mieux valait ne rien gâcher et revenir sagement à sa place.

Avec des gestes toujours aussi lents, Page recula, remerciant mentalement l'animal pour le cadeau qu'il venait de lui faire, et retourna parmi ses camarades, s'asseyant à côté de Zeke dans un soupir.

Wilhelmina regardait ses élèves avec, parfois un air amusé sur le visage et dans les yeux, et parfois un air grave, presque paniqué. Certains ne savaient pas du tout s’y prendre et avaient faillit y rester, mais les licornes ne pouvaient tuer de simples enfants. Si quoi que ce soit leur arrivait, ça serait, certes de la faute de Gobe-Planche, mais si certains seraient un peu plus adroits et calmes, ils auraient mieux réussi. La professeur les regarda tous, sans exception, avec beaucoup de sérieux. En retenant la note qu’aurait chacun des élèves présents. Parfois, ça ne volait pas haut inh… Mais bref, ils avaient essayé, et ce n’était déjà pas si mal que ça.
Le premier élève, un Gryffondor avait choisi une licorne qui sortait tout juste du stade de l’enfance. Mais ce la ne voulait pas dire qu’elle était beaucoup plus en confiance avec les garçons. Même si généralement c’était le cas. Lorsque Fincher revint vers elle, elle lui avait sourit gentiment. Au moins, il avait réussit à toucher la magnifique bête, pas longtemps, mais quand même.

Puis, ce fut au tour de la jeune Lister, une Serpentard. Celle-ci sentait la confiance, même trop. Elle était tellement sûre d’elle … Lorsque la vert et ragent revint pour dire des paroles au professeur, celle-ci ne put s’empêcher, avec un drôle de sourire sur les lèvres :

« Un peu plus de délicatesse Mademoiselle Lister… Au suivant ! »

Le suivant se trouvait être Morgan Kharante, Serpentard aussi, mais en première année. Il avait une gueule d’ange mais semblait être loin d’en être un. Le petit entra dans l’enclos avec un petit bouquet de fleurs dans la main. Bon, soit…
Le vert et argent avait plutôt bien réussit sa mission en occupant les pensées de la licorne sur les fleurs, et non pas sur sa simple présence. Mais Wilhelmina ne dit rien du tout, laissant les élèves déjà passés se remmetre de leurs émotions. En effet, ils avaient tous l’air d’avoir vu la fin du monde, où alors ils croyaient vraiment que si on approchait une licorne on pouvait réellement se faire tuer. Bref.
Un troisième Serpentard entra dans l’enclos, et bien, il y en avait des Serpentards nom d’une pipe !
Tout ces petits enfants avaient peur, mais ce qu’ils ignoraient, c’était que Gobe-Planche gardait dans sa main, dans sa poche, sa baguette magique. Oui, à portée de main. Mais si elle leur avait dit cela, tous aurait fait comme si c’était si simple « de toute façon la prof pourra nous sauver ». Ouais ouais. Mais une minute plus tard, le troisième Serpentard rebroussa bien vite le chemin et vint voir Wilhelmina.

« Monsieur Backhand, les licornes ne vous regardent pas en disant « Lui je l’aime bien, et lui je ne l’aime pas » ! »

Lorsqu’elle vit un autre Serpentard s’approcher (encore!) fit un léger signe de tête. Elle sentait que quelque chose le poussait à justement, ne pas entrer dans l’enclos. Paix à son âme. Deniel resta un peu plus longtemps que son camarade, mais il avait mit les licornes en rogne. Merci pour le cadeau. Enfin, ça sera les élèves suivants qui allaient en baver ! Exercice stupide. Gobe-Planche fronça les sourcils.

« Bien sûr Monsieur Deniel, toutes les choses que vous n’arrivaient pas à entreprendre sont stupides, c’est tellement … Evident. »

Il poussa alors une petite Poufsouffle. La pauvre, mais elle avait l’air douce et gentille, elle n’aurait sûrement aucun problème. Pourtant si, un petit et léger problème, mais elle avait tout de même réussit à toucher la licorne, alors bravo.
Une Gryffondor suivie, une petite première année, avait littéralement impresionner la professeure. Elle avait fait l’exercice avec une telle simplicité que c’en était presque beau. Gobe-Planche sourit en voyant la petite revenir sur ses pas après avoir gentiment carresser la licorne.
Suivant.
L’autre Gryffondor réussit très bien aussi, avec un petit instant de doute. La licorne avait eu une petite réaction à l’approche de la jeune fille mais rien de plus. Suivant encore.
Petite préfète de Gryffondor en seconde année. Tout le monde s’approchait d’un pas lent et mal assuré, mais finalement, le résultat était presque le même pour toutes les filles, et presque le même pour tous les garçons. Page McHenry, comme Wilhelmina l’avait prédit, réussit à toucher et à carresser la licorne, pas trop non plus, s’en exagération. Lorsque la dernière petite fut de retour parmi ses camarades, Gobe-Planche sortit sa baguette magique de sa poche, ferma l’enclos et afficha les résultats sur le tableau noir qui pendait dans le vide, non loin des élèves.

Citation :

Zeke Fincher : 15/20
Lindsey Lister : 7/20
Morgan Kharante : 18/20
Emilien Backhand : 7/20
Isaac Deniel : 7/20
Emyra Tosay : 17/20
Eskarina Felaheen : 19/20
Cherry Araid : 18/20
Page McHenry : 18/20

Après ça, Gobe-Planche prit soudainement la parole :

« Bon, dans l’ensemble ce n’est pas trop mal. Je vous l’avais dit, il faut y aller doucement, predademment et rester calme, enfin, certains l’ont sûrement comprit. Je vais vous donner le devoir à me rendre par hiboux. Etant donné que le prochain cours sera assuré par Monsieur Hagrid. Nous ferons chacun un cours sur deux. Voilà, à bientôt. »

Citation :

Devoir :

Décrivez le physique d’une jeune licorne, puis d’une licorne d’âge adulte. ( /5)

A quoi peut servir la corne d’une licorne ? ( /2)

Généralement, où vivent les licornes ? ( /2)

Quelle chose peut-on mettre dans une baguette magique appartenant à une licorne ? ( /2)

Les licornes préfèrent-elles les filles ou les garçons ? Expliquez avec vos mots à vous les raisons ( /5)

Citez quatre adjectifs qui peuvent servir si vous voulez approcher une licorne. ( /4)

[HJ : Ce devoir est à me rendre par MP, avant le 7 septembre.]