Ce topic est la suite d'un RP en compagnie des préfets et de Canaan Raven : Entrevue avec les PRÉFETS



Ca y était, Neoki était arrivée en salle de bain des Préfets. Elle n'avait pas eu de problème majeur pour traverser Poudlard le plus vite possible. Bien sûr, être en tenue de Gryffondor au lieu de Serdaigle la perturbait un peu. De plus, elle avait croisé Lellia Windfall et Nathan McLane sur sa route, deux personnes qu'elle connaissait et qui l'auraient reconnue si elles l'avaient vue. Heureusement, en se cachant derrière des colonnes ou dans des recoins de couloirs, la préfète ne s'était pas faite prendre. Pour toutes les autres personnes qu'elle avait croisées, elle avait adopté un ton des plus naturel, presque hautain et fier histoire de sembler sure d'elle.

"William, t'es là ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante et peu élevée.

"William !!!" insista-t-elle plus fort, sa voix résonnant contre les murs.

Mais personne n'était dans cette salle de bain en ce moment et la préfète ressentit à nouveau sa poitrine non soutenue et son boxer masculin.

**Rolala, qu'est-ce que je fais ? Pour l'instant, je suis sauvée mais si William ne vient pas, que je reste avec ces vêtements et qu'en plus je me fais choper par Canaan ici, je vais être sévèrement punie et peut-être même renvoyée ! Quelle idée j'ai eu de m'empêtrer dans cette histoire ? J'ai fuis une réunion de préfets ! Au pire, je dirais que c'est parce qu'il lisait dans mes pensées mais quand même !**

La Serdaigle était totalement perdue. Jamais elle n'avait encore agit de cette façon... C'était totalement inconsidéré de s'enfuir comme ça. Bien sûr, plus jeune, elle avait fait de nombreuses bêtises. Elle s'était parfois empêtrée dans des situations qui défiaient l'autorité professorale et avait déjà eu peur d'être renvoyée de l'école. Mais là, elle était déjà démasquée. Canaan connaissait les faits, et il y avait de nombreux témoins. Comment une préfète avait-elle pu agir ainsi ? De Serdaigle qui plus est ! Sa maison, son statut, rien n'était crédible au vu de ses dernières actions.

Complètement désemparée, la préfète s'installa dos au mur, en face d'une baignoire-piscine pour l'instant vide. Elle aurait bien besoin d'un bon bain pour se changer les idées mais aussi pour se laver. Elle n'avait pas encore eu le temps de se détendre depuis son entraînement de quidditch intensif avec Zélie et l'odeur de troll des montagnes collait à sa peau. Le problème était si William arrivait. Neoki ne pourrait pas se mettre nue dans le bain, et elle ne pourrait pas non plus se mettre en sous-vêtement vu que le Gryffondor avait son soutien-gorge. Elle avait toujours le caleçon du garçon mais c'était pas si évident pour elle de se montrer avec ça !

**Pourvu que William ait pas eu de problèmes !** pensa alors la cinquième année inquiète pour son camarade.

Quelques minutes plus tard, étant toujours seule, la préfète décida d'aller se mettre dans un bain à bulles parfumé et bien chaud. Odeur lavande, c'était excellent et il paraissait que c'était relaxant. C'était tout ce dont elle avait besoin. Elle pénétra dans l'eau vêtue du fameux boxer au cas où le Gryffondor arrive et avait gardé son T-Shirt. Oui, merci, William avait un T-Shirt sous sa tenue habituelle. Bon, bien sûr, un T-Shirt mouillé, ça dévoile les formes et un boxer avec une bosse de tissus à l'avant, ça ne faisait pas particulièrement joli, d'autant plus quand on pensait à celui qui l'avait porté avant. Je ne veux pas dire par là que William n'est pas beau garçon, mais justement, c'est un garçon et Neoki, une fille... Leurs parties intimes étaient indirectement en contact et ça, c'était terriblement humiliant ! En même temps, il fallait bien qu'elle se lave et elle n'avait pas d'autre alternative que de garder quelques vêtements. Etre surprise nue serait encore plus honteux.

Elle détacha ses cheveux et fit quelques brasses sous l'eau pour les mouiller. Evoluer dans ce milieu parfumé, doux et chaud lui faisait le plus grand bien. En quelques instants, Neoki ne pensait plus qu'à l'agréable odeur de lavande, et à sa respiration jusqu'à ce qu'un bruit la surprenne...

[Suite au prochain épisode ]

Ce fut sans doute le vol le plus rapide que William ait jamais effectué. Sans égards pour l'âge vénérable du balai aimablement prêté par le professeur de duels, il avait volé à toute allure en direction de la tour d'astronomie. Son véhicule tremblait misérablement- pensez, trente ans sans servir, et voilà qu'on lui demandait des performances de jeune premier- et le préfet des Lions faillit rater son atterrissage... mais peu lui importait. La seule chose qui l'intéressait était de pouvoir se changer, vite.
Comme prévu, le sommet de la tour d'astronomie était désert- ouf... William n'avait pas spécialement envie d'être vu dans cette tenue étrange. Il portait une robe de Quidditch boueuse et trempée, mais une tenue aux couleurs de Serdaigle, avec l'insigne à l'aigle sur la poitrine. C'était étrange, mais ce n'était pas le plus grave... Le plus grave était l'échange de sous-vêtements qui avait eu lieu dans le bureau du professeur de duels.
William s'élança en direction de la tour de Gryffondor, non sans peine- la culotte portée par la préfète de Serdaigle n'avait pas une forme très commode pour un jeune homme, et la démarche du rouquin s'en ressentait. Il regretta de ne pas pouvoir devenir invisible- et ces regrets devinrent terribles lorsqu'il traversa, tout de bleu vêtu, la salle commune de Gryffondor sous les regards médusés de ses camarades.
Un de ses camarades de dortoir se trouvait là, sur son lit, occupé à lire ; il se redressa et s'étonna :

-William ? qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ?
-Je te cherchais... Le professeur Rogue veut te voir, tout de suite !

Soudain inquiet, oubliant du même coup l'accoutrement de son préfet, l'autre se leva, remercia et disparut. William put verrouiller la porte et ôter, enfin, les vêtements de Neoki Ewora... la robe de Quidditch, trempée de boue et d'une transpiration qui n'était pas la sienne... les bottes, le pantalon blanc constellé de taches de boue... le T-shirt... et enfin, une culotte joliment bordée de dentelles, et le soutien-gorge assorti. Le jeune homme, très embarrassé de se retrouver face aux sous-vêtements d'une jeune fille qu'il connaissait à peine, ne remarqua même pas que ces pièces de lingerie étaient plutôt jolis ; bien loin de ces considérations, il rougit en voyant le soutien-gorge abandonné sur son lit, et fourra le tout dans la robe, qu'il noua à la façon d'un sac.
Quel bonheur d'enlever ces sous-vêtements si peu confortables- et ô combien gênants... William fouilla dans sa commode à la recherche d'affaires propres et enfila avec soulagement un boxer plus adapté à son anatomie, un T-shirt sec, et un jean.
L'ennui était que maintenant, il avait l'impression d'avoir lui-même participé à une séance d'entraînement ; l'odeur de boue et de vêtements mouillés lui collait à la peau, et il jugea nécessaire d'aller prendre un bain. De toute façon, il ne voyait pas dans quel autre endroit que la salle de bains des préfets il pouvait déposer les affaires de Neoki...
Toujours au pas de course, il quitta donc la tour de Gryffondor, et se précipita vers la salle de bains des préfets. Il donna le mot de passe, entra à toute allure dans la pièce sans faire attention, ôta son T-shirt tout en se ruant vers le bassin.... et se retrouva face à Neoki Ewora qui faisait trempette, vêtue de son propre T-shirt tout mouillé qui soulignait ses formes. Piquant un nouveau fard, le rouquin bafouilla une remarque extrêmement pertinente :

-Tu... tu es là...

Et il se détourna. Se trouver torse nu, face à une jeune fille presque nue- une jeune fille dont il venait de porter les sous-vêtements- était au-dessus de ses forces. Désignant le paquet qu'il avait abandonné en entrant, il fit, d'une voix lointaine :

-Je t'ai rapporté tes affaires...

Merlin, quelle chaleur dans cette salle de bains ! surtout au niveau des joues du préfet... Sa gorge aussi souffrait, qui s'était asséchée d'un seul coup. Sale monstre de prof de duel... Jamais William ne se remettrait d'un tel embarras. Jamais...

J'imagine que vous le savez déjà mais quand on nage et qu'on a les oreilles sous l'eau, les sons au dehors de l'eau sont déformés. Ainsi, quand William avait parlé, Neoki n'avait rien compris. Par contre, elle avait entendu comme un bruit étrange (Brru, Bruu ella ?) et avait sorti sa tête brusquement de l'eau. Le garçon était déjà de dos mais la préfète ne se rendit même pas compte qu'il était torse nu.

"Hey William ! Ca va ?" demanda la préfète légèrement inquiète. C'était qu'il en avait mi du temps ! Et s'il était de dos et qu'il n'osait pas montrer son visage, c'était peut-être parce qu'il pleurait, qu'il s'était fait prendre par Canaan ou pire, par Ombrage, et qu'il avait été puni !

"Merci pour mes affaires. Je vais avoir du mal à te donner les tiennes maintenant par contre. Désolée mais je me baigne avec, il fallait bien que je me lave et je voulais pas me faire surprendre toute nue alors..."
La jeune fille ne savait plus quoi dire. C'était gênant, très gênant. Surtout si le garçon exigeait qu'elle les lui rende.

"Euh, si tu les veux maintenant..." ajoutat-elle d'une voix extrèmement embarassée. En effet, elle venait seulement de remarquer que le troisième année était torse nu et il n'était peut-être là que pour récupérer ses affaire.
Mais non, c'était plus fort qu'elle, la préfète n'arrivait pas à dire au Gryffondor qu'elle allait se déshabiller et se changer alors qu'il était dans la même pièce qu'elle. En plus, il était en troisième année. Si ça se trouvait, c'était un petit vicieux qui n'attendait que de voir le corps sublime de la cinquième année. A vrai dire, Neoki ne connaissant que très peu William, elle ne savait pas trop comment était le garçon. Il n'avait pas l'air trop voyeur vu qu'il était de dos mais il avait peut-être d'autres bonnes raisons de ne pas montrer son visage. Peut-être le préfet aurait-il eu très envie de regarder ?

En attendant, William était toujours retourné et la préfète s'inquièta. Le sort du garçon la préoccupait finalement beaucoup plus que son humiliation. Oui, il avait vu ses sous-vêtements et il les avait porté. Oui, elle était dans la même situation. Mais c'était moins grave que de se faire renvoyer de Poudlard quand même.

"Dit William, t'es sur que ça va ? Tu pleures pas au moins ? Pourquoi tu me tournes le dos ? Tu t'es fait choper par Ombrage ? T'es viré de l'école ? Il faut que j'fasse quoi pour ne pas me faire virer ? Faut que j'aille me dénoncer ?" Quand Neoki paniquait, elle posait des tonnes de question. On voyait donc très bien que la situation l'inquiétait au plus haut point. Les vêtements étaient secondaires même si la situation était gênante. Quand une personne est très préoccupée par quelque chose, tous ses autres soucis disparaissent. Cela dit, si la chose préoccupante venait à disparaitre, tous ses autres soucis reviendraient au galop.

J'ai la peau douce, dans mon bain de mousse !
Ca mousse, mousse, entre toi et moi, j'ai la peau douce, douce, comme de la soie...
C'est bizarre que ces chansons soient si identiques finalement au niveau des paroles, c'est dire l'originalité de Superbus... Nan, je ne dénigrerai pas Alizée, c'était la première sur ces paroles et c'est tout à son honneur... Ou pas.
Bref, pourquoi est-ce qu'il faut que je parte en flood en début de message. C'est pourtant pas comme si j'avais rien à raconter !

**Oh bah ça alors, il pleure pas, il est juste rouge !** pensa la préfète regardant son camarade qui venait de montrer son visage.

Le silence s'installa de nouveau. Neoki ne bougeait plus, elle était accoudée sur le bord de la baignoire-piscine et regardait le Gryffondor.

**Il a sans doute très chaud. Il a dû courir, c'est pour ça, il a dû s'enfuir pour échapper à Raven !** La jeune fille se mit à pâlir. Et si le prof l'avait suivi, s'il était là, juste derrière la porte à essayer d'entrer.

Histoire de rassurer la Serdaigle, William baragouina une suite de mots pas vraiment cohérente.
**Personne ne m'a... attrappé, mais je voulais... Je voulais ? Hum... Mais je voulais aller plus vite qu'eux. En fait, je ne voudrais pas que tu te fasses prendre à cause de moi... C'est très... Déloyal !**

Après cette vague traduction, la panique sema le trouble dans la tête de Neoki :
** C'est ça, il m'a dénoncé, il les a fait venir jusqu'à moi sous peine d'être renvoyé de l'école et finalement, comme il a coopéré, c'est moi qui vais me faire renvoyer et lui ne va avoir qu'une simple retenue ! Par Merlin !!!**

Si elle avait été debout, la cinquième année aurait sans doute fait un malaise. Mais là, l'eau et le fait qu'elle soit accoudée sur le bord de la baignoire lui permettait de rester à peu près consciente. Ca, c'est sûr que son regard était inquiet ! Même pire que ça, elle était complètement terrorisée. Elle imaginait déjà le pire, devoir faire sa valise et s'en aller, ne plus remettre les pieds dans l'école ! La honte qu'elle devrait affronter, en parler à ses parents, etc... Même si les phrases qu'elle avait complété elle même suite aux paroles de William étaient tout autant illogique que les mots mis bout à bout, la bleu et bronze s'était déjà parfaitement mis en tête qu'il n'avait pas pu vouloir dire autre chose !
Le garçon tenta de s'expliquer mais sa voix devenait presque féminine ! Evidemment, cela ne rassurait pas du tout Neoki. Et puis pourquoi le trouverait-elle idiot ? Elle aurait sans doute fait pareil à sa place. En attendant, ils n'avaient pas vraiment l'air sur la même longueur d'onde...

Finalement, le garçon se rendit vers le tas de vêtements et se mit à fouiller.

"Hééé" voulut se plaindre la jeune fille. Mais sa gorge était tellement nouée que le son n'était pas réellement sorti, juste le minimum et on aurait plutôt dit un couinement de souris. En fait, la préfète avait eu peur qu'il fouille dans ses affaires à elle, mais ses affaires à elle étaient en fait ses affaires à lui... Y'a de quoi tourner fou dans cette histoire ! Tout en fouillant, le rouge et or reprit la parole d'une manière un peu plus sensée cette fois :

Personne ne m'a puni, personne ne m'a vu... enfin presque... je n'ai eu aucun problème... C'est juste que... aah !!

**Merciiii !!!**

Ouuuuf, la blonde poussa un très grand soupir de soulagement. Par contre, pourquoi avait-il crié ?

"Quoi, qu'est-ce qu'y a ? Y'a une araignée ?" William étant assez loin d'elle, elle n'arrivait pas à voir ce qu'il trafiquait dans le tas de vêtements... Bizarrement, les sous-vêtements étaient encore bien loin des soucis présents dans la tête de la préfète. Plus le temps passait, plus elle pensait que la situation dans laquelle elle s'était trouvée était plutôt comique, et c'était de se faire renvoyer ou de se faire punir qui la préoccupait.

**Pourquoi a-t-il crié ?**

La Serdaigle voulait en avoir le coeur net. Il était plus jeune qu'elle. Peut-être avait-il eu peur de quelque chose qu'elle pourrait aisément maîtriser. Bon, bien sûr, si c'était une araignée, elle retournerait dans l'eau très rapidement car elle n'aimait vraiment pas ça. Mais si c'était autre chose de pas du tout effrayant pour elle et qu'elle pouvait l'aider, elle le ferait. Elle sortit donc de l'eau et s'approcha du garçon mais ce dernier venait de finir d'enfouir le soutif de Neoki dans le tas de vêtements. Elle n'avait donc rien vu.

"Bah qu'est-ce qu'il y a ? Y'a rien ici. Tu veux aller dans l'eau, c'est à la lavande, ça sent super bon et je pense pas que ce soit trop gênant qu'un mec sente cette odeur, c'est pas pire que la rose, n'est-ce pas ?"
Elle agrémenta ses paroles d'un petit sourire complice.
Neoki ne pensait plus du tout au fait qu'elle se retrouvait presque nue devant un gars qu'elle connaissait à peine. Le T- Shirt mouillé dégoulinait le long de ses jambes, et heureusement, il était assez long pour cacher une petite partie du boxer qui lui collait maintenant encore plus à la peau. Elle tappa sur l'épaule nue du garçon et lui dit :

"Rolala, mais qu'est-ce qu'on a fait !!! On va forcément être punis ! Tu penses qu'on devrait y retourner après s'être lavé ? Ca nous éviterait peut-être le renvoi ? En plus on pourrait dire qu'on avait vraiment besoin de se sentir mieux pour continuer les épreuves. Enfin moi plus que toi, faut dire que j'étais vraiment crade. Ce serait pas mal, comme ça, Raven serait content, il aurait des élèves propres sur eux devant lui, nan ?"

La main de la jeune fille était toujours sur l'épaule du préfet et elle l'avait légèrement secoué pendant qu'elle avait parlé. Il lui était impossible d'arrêter de penser aux conséquences de ses actes et elle tenait absolument à en parler avec quelqu'un.

Tant pis pour l'insigne, Neoki le lui rendrait plus tard. William ne voulait plus fouiller dans ces vêtements, au risque de retomber sur la culotte à festons de sa collègue... Car Miss Ewora portait une lingerie fort romantique- même si William, tout à son embarras et à sa hâte d'ôter ces sous-vêtements, ne s'en était guère aperçu. En réalité, il n'était d'ailleurs pas très calé en matière de sous-vêtements féminins ; les seuls qu'il avait vus, avant ceux de Neoki, étaient ceux de sa soeur ou- comble de l'ignorance crasse et du manque de goût- ceux qui étaient exposés dans les supermarchés moldus où sa mère le traînait parfois. Ah, et aussi les vastes culottes et brassières de la voisine de la famille Craig, séchant dans son jardin, à Brighton...
La culotte et le soutien-gorge de Neoki étaient, en quelque sorte, les premiers de William ; les premiers qui ne soient ni à sa soeur, ni à une volumineuse voisine... les premiers qui appartiennent à une jolie jeune fille, qui portent encore sa chaleur, son odeur même si dans le cas présent, ça sentait plutôt le fennec...
Indifférent à cette « première fois », William avait remis tous les vêtements en boule, et s'en était éloigné comme s'il avait craint de se faire mordre. C'était bien trop gênant... et dire qu'il avait porté ces sous-vêtements ! À cette pensée, un frisson le parcourut, et son torse nu se couvrit de chair de poule. L'occasion de se demander pourquoi il était torse nu, et d'être encore plus gêné... Il voulait se laver, au moment où il était arrivé, et avait commencé à se déshabiller avant de s'apercevoir que Neoki était là... Une chance qu'il n'ait pas commencé par enlever son pantalon !
Pour le moment, il était exclu qu'il se lave ; pas en présence de Neoki, en tout cas. Il avait déjà partagé cette même baignoire avec Kael, mais il n'était pas question d'en faire autant avec la Serdaigle. Même en caleçon, c'était vraiment... comment dire... inconcevable, malgré la proposition de Neoki qui l'invitait dans son bain à la lavande, accroissant la gêne du garçon qui remua frénétiquement la tête pour refuser.
Son cri avait alerté la préfète de Serdaigle, qui s'inquiéta de la possible présence d'une araignée... Interloqué, William jeta un coup d'oeil d'incompréhension à sa camarade. Une araignée ?... et qu'est-ce que ça pouvait bien avoir d'effrayant, une araignée ?... Le Gryffondor n'avait aucune peur de ces insectes, et il avait toujours du mal à comprendre ceux qui poussaient les hauts cris à la vue d'une minuscule araignée.
Neoki sortit de l'eau et vint poser sa main sur l'épaule nue de William. Nouveau frisson, nouvelle attaque de chair de poule, et nouvelle montée de rouge aux joues du préfet. Elle portait son boxer, et son T-shirt... L'imaginer était déjà gênant, alors le voir... Le tissu mouillé du T-shirt moulait les formes de la jeune fille, et le rouquin détourna la tête comme s'il s'était brûlé les yeux. Il craignait de passer pour un voyeur s'il osait poser les yeux sur Neoki, et, avec quelque excès, ne parvenait même pas à regarder son visage, chose pourtant innocente.
Pour ne rien arranger, voilà qu'elle se mettait à parler de Raven... le responsable de cette situation idiote... Jamais William ne pourrait lui pardonner cette humiliation. Y retourner ? Jamais !! Le professeur de duels pourrait toujours courir avant de revoir le préfet des Lions à une de ses convocations ! D'une voix rauque, le rouquin répondit :

-Raven a dit que l'entretien aurait lieu une autre fois... Il en avait fini avec nous, je pense. Et puis... moi, je n'y retourne pas. Il n'avait pas à faire... ça.

Personne, pas même Rogue, ne se serait jamais permis de traiter deux élèves de cette façon. Si, Rogue peut-être, quand même... Quoi qu'il en soit, William estimait que Raven avait été incorrect, et il ne comptait pas faire le premier pas. Si on voulait le renvoyer, il expliquerait ce qui leur était arrivé, et on le comprendrait, il en était sûr. Bien sûr, il y avait ensuite de grands risques pour que toute l'école soit au courant de cette lamentable histoire, et alors... alors, c'en serait fini de la tranquillité et de la réputation des deux préfets. Toujours de cette voix caverneuse, le rouquin expliqua :

-C'est Raven qui nous a manqué de respect, pas l'inverse. Qu'il se comporte correctement, ensuite on verra... et j'aimerais bien qu'ils essaient de me renvoyer à cause de ça. Je me ferais un plaisir de raconter comment ce monsieur traite les préfets qu'il convoque dans son bureau...

Neoki frissonnait- de froid, espéra William. Malgré lui, il reposa les yeux sur sa camarade et s'aperçut qu'elle aussi était gagnée par la chair de poule. Baissant la voix, il lui conseilla gentiment :

-Tu devrais retourner dans l'eau, tu vas attraper froid à rester comme ça à moitié à poil... Vas-y, je me laverai plus tard, et certainement pas pour les beaux yeux de Raven.

À force, il parvenait presque à retrouver un ton naturel. Ce n'était pas encore parfait, mais un gros progrès avait été fait depuis la voix aiguë qu'il avait en entrant dans la salle de bains...

Visiblement, William n’avait pas envie de se baigner. En effet, lorsque la shtroumphette lui avait proposé de venir dans la piscine, ce dernier avait remué la tête comme s’il avait eu une bestiole dans ses oreilles et qu’il voulait l’en faire sortir.

**Il a tort, c’est pourtant agréable.**

A l’épisode de l’araignée, le préfet avait eu une mine déconfite. Une chose était sure, les deux élèves ne se comprenaient pas. L’un était sur Mars alors que l’autre était sur Vénus donc forcément, ça ne pouvait pas être parfait au niveau de la compréhension. Il faudrait déjà qu’ils apprennent à parler le même langage, à dire les mots clairement et à discuter pour réussir à se comprendre. Et finalement, c’était ce que la cinquième année avait tenté de faire. Elle avait commencé par un langage physique, en lui tapant gentiment sur l’épaule, puis elle lui avait parlé de ses craintes par rapport à son professeur de duels et à leur punition.

D’abord, la jeune fille fut ravie que le Gryffondor ait écouté le discours de son prof car elle ne savait même pas que l’entretien aurait lieu plus tard. Elle n’avait d’ailleurs même pas pensé qu’il y aurait une deuxième partie… Comme si c’était déjà les B.U.S.E.s, fallait pas pousser non plus. C’était peut-être bientôt mais pourquoi ce prof faisait-il subir le même super entraînement à tous les préfets ? Il devait avoir un grain ! En attendant, la préfète se sentit soudainement soulagée d’entendre les paroles de William. Ainsi, la réunion s’était terminée une fois que les élèves étaient sortis en balais en passant par la fenêtre. En même temps, quand on y pensait, cela avait l’air d’être le seul objectif du prof : qu’ils se sortent de là vivants, et c’était ce que les deux préfets avaient réalisés avec brio. Ils avaient juste oublié de prévenir qu’ils partaient du cours :sifle: En tout cas, le rouge et or ne voulait pas y retourner. Il en voulait toujours à son professeur d’avoir fait ça !

**D’avoir fait quoi déjà ?** En fait, plus le temps passait, plus la cinquième année avait l’impression d’être en pyjama, avec un simple T-Shirt sur elle et un petit caleçon tout mignon. En fait, c’était un T-Shirt noir (Ô joie, il n’était pas blanc sinon, on serait passé par la case syncope pour William et Neoki n’aurait pas été si sereine) et un boxer noir. L’ensemble était donc parfait pour camoufler la jeune fille malgré le fait que l’ensemble était tout mouillé et qu’il la moulait plus que d’ordinaire.

**Aïe, oui, c’est vrai, je porte ses vêtements ! C’est ça qui le gêne !!!! Oh mais oui, je comprends maintenant pourquoi il est si étrange !**

Il était temps n’est-ce pas ? En attendant, le garçon n’était pas dans la maison des courageux pour rien. Dans son discours, il était prêt à luter contre son prof de duels et il ne se priverait pas de dénoncer ses pratiques étonnantes sur les préfets !

**Bien dit !** Elle même n'aurait jamais osé dire ça mais elle était d'accord. Pour Neoki, la panique passait toujours avant la réflexion, c’était ce qui cachait d’ailleurs le plus le côté sage de la Serdaigle. Elle avait toujours eu un côté raisonnable au fond d’elle mais la panique ou l’enthousiasme étaient les plus forts et sa sagesse s’en retrouvait enfouie dans des profondeurs insondables.

Il se passa alors un phénomène étrange , le garçon venait de poser les yeux sur Neoki qui s’en était bien sûr rendue compte. En fait, normalement, quand la Serdaigle parlait, elle aimait bien regarder son interlocuteur mais là, rien n’y faisait, la plupart du temps, William avait tourné le dos ou regardé ailleurs. Alors qu’elle avait froid et qu’elle se mettait à frissonner, le garçon lui conseilla de retourner dans l’eau.
**Ok mais tu viens avec moi.** pensait maintenant la préfète qui voulait passer un peu de bon temps vu qu’elle se sentait soulagée ! Quelle histoire, quelle soirée ! Enfin, le Gryffondor n’avait pas l’air d’avis de se laver.

« Allez, tu veux pas rester avec l’impression d’avoir porté mes vêtements, vient te laver, ça te fera du bien. Franchement William*,pourquoi tu viendrais pas te baigner avec moi ? C’est quoi ton problème depuis tout à l’heure ? C’est qu’une histoire d’inversement de vêtements ? Y’a que ça qui t’inquiète ? Parce que pour moi, tu sais, c’est passé ! Et puis je t'en veux pas, c'est pas ta faute ! Je suis sure que j'ai été autant gênée que toi au début mais comparé à un renvoi, y'a rien de grave ! Et personne n'est mort ! »

Bien sûr, elle avait été terriblement honteuse, elle n’avait plus su où se mettre et elle avait pensé être dans la situation la plus gênante qui lui soit jamais arrivé. Mais en y réfléchissant bien, finalement, c’était plutôt marrant. A l’avenir, ils pourraient en rigoler, et l’avenir, ils y étaient presque à un détail près, c’était que Neoki portait toujours les habits du garçon ! Mais comparé à la honte d’être renvoyée, pour la préfète, ce n’était plus rien du tout ! C’était juste ridicule à en rire à gorge déployée ! D’ailleurs, le fait d’y penser commençait à la faire sourire et même rire ! Elle décida de s’expliquer auprès de son camarade qui devait la trouver bien folle à s’esclaffer de cette manière.

« Nan mais ah ah ! C’est ridicule quand même tu trouves pas ! Hi hihi, t’as mis mes sous vêtements et moi les tiens !!! Heureusement que je t’ai pas vu accoutré comme ça, j’imagine même pas le look que tu devais avoir avec un soutif ! Et moi, t’as vu de quoi j’ai l’air avec cette poche devant qui me sert à rien ? Ah ah !!! » La Serdaigle se mit à pouffer de plus belle. Elle était devenue rouge elle aussi et avait dorénavant chaud sans même être retournée dans l’eau.

« Allez, vient te baigner maintenant ! Tu dois vraiment pas te sentir propre, en plus mes fringues étaient vraiment crades ! » Et sans même le laisser décider, Neoki le prit par la main et l’entraîna devant la super baignoire pour ensuite le pousser dans l’eau. Il avait peut-être eu l’air réticent mais elle ne lui avait pas laissé le choix.


* (Fallait bien que j’la fasse à un moment quand même en faisant du RP avec toi – c’est le titre d’une chanson pleine de jeux de mots des As de Trèfle ^^ *fait sa pub* )

William avait essayé. Oui, la Serdaigle avait remarqué que le préfet avait fait des efforts pour maîtriser sa voix et pour se débarrasser de sa gêne. Il avait même tenté de lui parler juste avant de se faire pousser dans l'eau. Cependant, il avait toujours honte, c'était voyant. Pour Neoki, il était temps de luter contre cet embarras qui deviendrait permanant si l'abcès n'était pas crevé une bonne fois pour toute. Pourraient-ils exécuter leurs tâches de préfets normalement s'ils étaient constamment à bafouiller ou à rougir quand ils se voyaient ? Non, c'était certain. Et même si William semblait aller mieux au fur et à mesure que le temps passait, cela n'allait pas assez vite d'autant plus que la gêne ne partirait pas avec le temps. Admettons qu'au moment où les deux ados vont se quitter, un des deux voire les deux ressentent encore de l'embarras vis-à-vis de la situation, vous pouvez être surs que quand ils se reverront, leur gêne ne sera que décuplée et qu'ils se mettront à bafouiller. Il fallait absolument se dévêtir de cet habit de honte ce soir pour qu'à leur prochaine rencontre, leur conversation ne soit pas rythmée par des "babebabonbonjour, comment ça va ? Bien, bon bah euuuuuh... Salutaplus !". Cela serait vraiment ridicule !

Pour Neoki, pousser le garçon dans l'eau était une manière de s'amuser et de rendre à l'aise ce dernier. Par contre, elle ne s'attendait pas au fait qu'il l'entraîne avec elle dans sa chute. Elle ne s'en était d'ailleurs quasiment pas rendue compte. En effet, la Serdaigle ne s'arrêtait plus de rire mais quand William l'avait entraînée dans l'eau, elle avait continué de rire comme si elle était à l'extérieur. Par conséquent, l'eau moussante s'infiltra dans sa bouche et dans son nez, c'était très douloureux. La préfète sortit sa tête de l'eau assez rapidement et toussa jusqu'à en pleurer tellement elle se sentait brûler au niveau du nez et de la gorge.

**Uh ?**

"Aaaaaaaaah"

La jeune fille venait de sentir quelque chose sur sa poitrine. Une main étrangère avait effleuré son sein ! Neoki avait par instinct donné un coup de pied en face d'elle, mais son pied ayant été ralentit sous l'eau n'avait fait que toucher la jambe de William sans vraiment lui donner de coup. Qu'allait-il s'imaginer après ce malencontreux accident. Il pourrait presque penser que la préfète était consentante à aller plus loin, qu'elle le draguait carrément !

**Noooon, c'était pas ce que je voulais faire !**

En même temps qu'il lui dit qu'il était désolé, Neoki lui dit :
"Excuse-moi, j'voulais te frapper ! "

Ca c'était malin. Comment pourrait-il être à l'aise maintenant ? Elle lui disait clairement qu'elle avait eu envie de le taper. William ajouta que c'était de la faute de Neoki s'il l'avait touché.

**Ouais... Bien sûr...**

Une chose était sure, la préfète n'était plus du tout tranquille de son côté. C'était la première fois qu'on osait lui toucher cette partie du corps. Enfin, sauf quand elle était enfant mais là, c'était plus des jeux et des maladresses enfantines sur ce qu'on pouvait encore considérer comme étant une partie du ventre vu que tout était plat. Là, elle était formée, et même si cela restait une maladresse, c'était la première fois qu'on la touchait à cet endroit et de cette manière là. C'était horrible !! Plus jamais on ne lui ferait ça ! Elle avait senti quelque chose de bizarre traverser son corps suite à ça, un peu comme une décharge électrique, un frisson de l'intérieur du corps.

Deux sortes de pensées traversaient actuellement la tête de la préfète.
**Quel sale vicieux ! Il m'a touché ! Plus jamais je lui parle, j'me casse !**

La jeune fille sortit alors de la baignoire.

**Mais c'est pas sa faute, il en a pas fait exprès, il osait même pas te regarder, c'était pas pour te toucher, t'es bête !**

Neoki retourna dans l'eau et esquissa un sourire mais elle avait toujours des larmes aux yeux suite à sa crise de toux et à la douleur qu'elle ressentait encore dans son nez et sa gorge. Elle avait dû sembler étrangement ridicule à sortir et rentrer dans l'eau comme ça. Elle tenta ensuite de dire au garçon que ce n'était pas si important :
"C'est pas..."

**Grave ? Mais si c'est grave, il t'a touchée, c'est même pas ton copain, t'es même pas amoureuse de lui, c'est horrible !**

Que dire ? Que faire ? Ces deux diables de pensées se bagaraient actuellement dans la tête de la cinquième année et n'avaient pas l'air d'avoir envie d'arrêter de se chamailler avant un moment. Pendant ce temps, soit Neoki devenait rouge, soit elle palissait et elle ne savait pas quoi faire ni quoi dire. On était bien loin du fait d'être renvoyée de l'école mais sur ce point, elle avait été totalement rassurée par le garçon qui lui avait touché le téton. C'était ce dernier fait qui était devenu la principale de ses inquiétudes maintenant. Et le troisième année qui osait dire que c'était de sa faute à elle ! Il ne manquait plus que ça !

"Nan, c'est pas ma faute si tu t'es accroché à moi ! T'abuses ! C'était la première fois qu'on me touchait comme ça et euuuh... C'est écoeurant, gênant, t'as pas honte de t'être comporté comme ça franchement ?"

Aïe, fallait bien que ça sorte. Elle était en colère à la fois contre elle-même et contre le Gryffondor. Puis repensant à son pied qui s'était balladé sur la jambe du garçon elle lui dit quelques minutes plus tard après avoir laissé trainer un silence et un peu honteuse :
"Désolée, moi aussi ça m'arrive d'être maladroite et je sais que c'est pas totalement ta faute, t'en as pas fais exprès mais c'est plutôt embarrassant. Le mieux serait de plus y penser hein ?"

Neoki était rouge tomate et la chaleur du bain n'aidait pas à se sentir mieux. Comment William allait-il réagir suite à l'énervement et aux excuses de la préfète ?

Ça n'avait pas duré bien longtemps ; quelques instants de lutte aquatique, quelques centièmes de seconde de contact avec le corps de la Serdaigle, avant que William ne se rende compte de ce qui était en train de se passer et qu'il retire précipitamment sa main. Le pied de la jeune fille avait effleuré son tibia, mais dans la confusion de l'instant, le rouquin n'y prit pas garde ; leurs deux corps et leurs vêtements détrempés formaient une espèce d'enchevêtrement désordonné, et il était bien difficile d'y voir clair.
Les quintes de toux passées, les deux adolescents essayèrent de reprendre une conversation qui n'avait d'ailleurs jamais débuté, et Neoki, à la grande surprise du jeune homme, se montra âpre et même cassante.
Bien sûr, il devait être très désagréable, pour une jeune fille, à l'occasion d'une plaisanterie innocente, de sentir une main étrangère sur son corps, surtout dans une partie telle que la poitrine... William comprenait très bien que Neoki soit gênée, en colère, mal à l'aise ; mais lui aussi était embarrassé- pas autant qu'elle, à présent, mais tout de même- et il prit mal les paroles de sa collègue. Le traiter comme un pervers était profondément injuste ; il n'avait même pas fait exprès, et tout dans son éducation et dans sa façon d'être interdisait, d'ailleurs, ce genre de comportement. Alors, lorsque Neoki lui assena un « t'as pas honte ? » aussi sec que mal venu, le préfet des Lions se retourna vers elle et répliqua un peu plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu :

-De quoi je devrais avoir honte ? J'ai pas fait exprès, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué ! Et puis excuse-moi, mais si mon but était vraiment de jouer à touche-touche avec une fille, ce n'est certainement pas avec toi que je le ferais !

Maladresse... sur le ton qu'il venait d'employer, cette dernière phrase pouvait bien signifier « pas avec toi, puisque tu es plus laide qu'un caca de veracrasse »... et quelque chose, dans l'esprit pourtant peu expert du rouquin, lui fit comprendre qu'une jeune fille risquait fort de ne pas apprécier ce genre de déclaration. Allez comprendre la gent féminine... quoi qu'il en soit, il n'avait pas envie, en plus du reste, de se ramasser une gifle pour goujaterie. Il se dépêcha donc de clarifier sa pensée :

-C'est vrai, je te connais à peine, je n'allais pas te sauter dessus comme un affamé...

Cela dit, même avec une connaissance, cette attitude lui aurait parue tellement déplacée qu'il ne pouvait même pas l'imaginer... Le simple fait d'embrasser quelqu'un était pour lui un geste d'un érotisme troublant, alors la main baladeuse, ce n'était pas son truc...
Peiné d'être injustement pris pour le vicieux qu'il n'était pas, il se hissa hors de l'eau, et entreprit d'essorer son pantalon. C'était malin, ça... Une demi-heure auparavant, il faisait irruption dans son dortoir vêtu de la robe de Quidditch des Serdaigle ; à présent, c'est avec un pantalon trempé qu'il allait devoir le faire... Pour sûr, ses camarades allaient se faire des idées.
Neoki était aussi sortie de l'eau, mais elle y était retournée presque aussitôt ; William, quant à lui, avait bien l'intention de ne pas y replonger. Pas question de rester un instant de plus en compagnie de quelqu'un qui l'accusait de méfaits qu'il n'avait même pas imaginé de commettre. Neoki avait au moins réussi à dissiper la gêne du garçon ; désormais, il était profondément vexé.
Il vida l'eau de ses chaussures et alla chercher une serviette pour essuyer ses cheveux et son torse (essayons de conserver un semblant de dignité, leçon 1) ; mais à peine eut-il fait quelques pas que Neoki reprit la parole, d'une voix très différente. Elle reconnaissait ses torts, et admettait qu'il n'avait pas fait exprès... il aurait suffi qu'elle ne le pousse pas dans l'eau, et rien ne serait arrivé. Le rouquin se figea sur place et hésita quelques instants avant de répondre d'une voix pas très naturelle :

-On peut toujours essayer...

Bon, tant pis pour le pantalon essoré ; William fit demi-tour, se glissa dans la baignoire, et murmura en essayant de sourire :

-Bon, on peut considérer que la glace est brisée entre nous... je peux revenir ?

Finalement, cet épisode avait eu le mérite de dissiper la gêne ressentie par le rouquin devant la situation grotesque due au professeur de duels. À présent, il avait plutôt envie d'en rire... enfin, presque. Son côté victorien se révoltait encore un peu contre cette extravagance, mais plus pour longtemps...

Aïe... Ca, c'était sûr, le Gryffondor n'allait pas se laisser faire. Comment se faisait-il que Neoki avait pu sortir ces phrases sans aucune crainte de se faire agresser en retour. Le rouge et or de base répondait toujours aux attaques et William en était la preuve. L'ambiance était glaciale malgré l'eau chaude du bain. La Serdaigle s'était emportée laissant le préfet s'énerver à son tour. Et il n'y était pas allé de main morte le bougre ! Le "ce n'est certainement pas avec toi que je m'amuserais à jouer à touche-touche" avait vraiment blessé la jeune fille.

**Ouais, bien sûr... Et moi qui pensait qu'il m'avait trouvée jolie tout à l'heure dans ses vêtements, je me suis trompée sur toute la ligne. En fait, à ses yeux, je suis un gros thon, sympa... ** Outrée, Neoki n'avait même pas su quoi répondre. Elle s'était juste sentie gênée car elle savait bien que ce n'était pas de la faute du garçon.

Heureusement, il se rattrappa tant bien que mal avec la mythique solution de secours : "C'est qu'on se connait pas bien tu comprends ?"
Pour briser la glace, c'était un peu foutu... Quelle idée avait eu Neoki de jeter à l'eau son camarade ? Cela avait fait tout le contraire de l'effet recherché. Au lieu de rendre tout le monde plus à l'aise, cela avait instauré un climat frigorifique. Mais bien sûr, en tant que sage cinquième année, la Serdaigle s'était excusée et avait tenté un rapprochement : "On efface tout et on recommence."

William n'avait pas l'air totalement contre... Pour ainsi dire, il semblait même plutôt d'accord. Il revint s'installer dans la baignoire tout en demandant l'accord de la préfète. Maintenant que les excuses étaient présentées, que les deux ados avaient échangé leur vêtements et qu'ils s'étaient même effleuré mutuellement, la glace était pour ainsi dire brisée pour de bon. Il n'avait pas tort.

"Ok, bien sûr, tu peux venir ! C'est déjà plus sympa de te voir comme ça. Tant que tu ne t'approches pas trop de moi, ça ira. Nan mais c'est vrai, si jamais je devais me rapprocher d'un garçon, ce serait certainement pas d'un mec comme toi." déclara la Serdaigle avec le même ton que William avait utilisé peu auparavant.

"Nan mais c'est vrai quoi, on se connait à peine, mais ça n'a rien à voir avec ton physique bien sûr !" La jeune fille esquissa un sourire. Elle adorait taquiner les gens qu'elle aimait bien et même si cela n'avait pas très bien démarré, elle aimait bien le Gryffondor. Ils s'étaient quand même échapés d'un cours ensemble. Rien que ça, ça rapprochait.

Cela dit, histoire de ne pas se faire éjecter direct, Neoki crut bon de changer de sujet assez rapidement. Taquiner, c'était bien gentil mais cela n'allait pas les mener loin.

"Alors William, vu qu'on se connait pas, je propose qu'on discute un peu pour qu'on en apprenne un peu plus l'un sur l'autre. On est préfets ensemble et puis vu le climat actuel de l'école, ce ne sera que mieux comme ça. On risque d'être amenés à faire front ensemble prochainement, tout dépend de la tournure que les évènements vont prendre mais on ne sait jamais. J'imagine que tu es aussi contre la dictature d'Ombrage n'est-ce pas ?"

Vu la réaction que le préfet avait eu vis-à-vis de Canaan, il ne pouvait pas être pro Miss Crapaud Rose... C'était impossible. Et s'il l'était, la préfète n'aurait plus qu'à se noyer le plus vite possible. Elle fit quelques brasses et s'accrocha à un rebord de la baignoire à une bonne distance du garçon. Après ce qui s'était passé, elle préférait éviter toute maladresse.

« Ce n'est certainement pas avec toi que je m'amuserais à jouer à touche-touche »...

William avait été terriblement maladroit de dire ça, et il suffisait de regarder Neoki pour voir qu'elle avait mal pris ces paroles ; à ces mots, la Serdaigle avait blêmi, preuve qu'elle avait mal compris ce que voulait dire son collègue. Car l'aspect physique n'était en rien un obstacle aux contacts ; au contraire, elle était même plutôt jolie, mais William ne se voyait pas jouer au docteur non conventionné avec elle. Ils s'étaient parlé deux ou trois fois dans leur vie avant cette sympathique soirée, et jamais pour se dire autre chose que des banalités ; dans les réunions de préfets, par exemple, ils avaient échangé des « salut, alors ça va bien, oui super »... qui ne tiraient guère à conséquence. Au cours de ces réunions, William préférait discuter avec Kael ou Mathias, qu'il connaissait bien, qu'essayer de s'immiscer dans le groupe des filles auquel appartenait Neoki. Cela n'empêchait pas de se saluer poliment, mais le Gryffondor n'avait jamais eu l'idée d'aller au-delà dans la discussion et d'essayer de faire vraiment connaissance avec la Serdaigle.
Évidemment, comme elle ne le connaissait pas, elle ne pouvait pas savoir ce qu'il pensait réellement, et elle devait se sentir terriblement vexée par son « certainement pas avec toi »... Chacun son tour de blesser l'autre... ils étaient donc incapables de se parler sans se vexer mutuellement ?... à ce stade-là, ce n'était plus de la maladresse, c'était carrément de la balourdise.
Le point positif était que Neoki ne semblait pas vexée à mort ; elle accepta le retour de William dans l'eau, et le plaisanta même en indiquant qu'il ne devait pas s'approcher, mais que son physique n'avait rien à voir dans tout ça... la preuve qu'elle ne prenait finalement pas trop mal l'affirmation un peu brutale du garçon. William eut un sourire, mais murmura :

-Tu n'as pas compris ce que je voulais dire...

Pas sûr qu'elle ait entendu cette maladroite justification, elle venait de s'éloigner et le clapotis de l'eau avait peut-être couvert les paroles marmonnées par le rouquin. De toute façon, il n'était pas sûr de vouloir qu'elle l'entende ; elle avait peut-être raison de dire qu'il valait mieux oublier tout ça. Il n'allait pas lui dire, comme il l'avait pensé un instant, qu'il ne la connaissait pas assez pour que les contacts physiques soient possibles, mais qu'une fois plus familiers, il n'aurait finalement rien contre... car c'était plutôt agréable, même si pour le moment, cela provoquait une terrible rougeur sur les joues du jeune homme.
En s'éloignant, Neoki avait proposé un sujet de discussion bien plus consensuel que tout ce qu'ils avaient tenté jusque-là : Ombrage, l'affreuse grosse pintade rose, la terreur des sabliers de leurs maisons... Mais pourquoi avait-elle jugé utile d'aller s'installer à l'autre bout de la baignoire ? Craignait-elle que le rouquin prenne mal son opinion au sujet de la Grande Inquisitrice ?... Une seule solution pour en avoir le coeur net...

-Quelle dictature ? répliqua William d'un ton sec. N'importe quelle personne sensée comprend que Madame la Grande Inquisitrice n'a rien d'un tyran, et qu'elle se borne à essayer d'instaurer la discipline nécessaire dans une école...

Impossible d'aller plus loin ; tout en William s'opposait à ce qu'il continue sur ce ton l'apologie du crapaud. Même pour plaisanter, il ne parvenait pas à prendre la défense de l'affreuse bonne femme. Toujours aussi sérieux, mais sur un ton beaucoup plus doux, il reprit :

-Pour les sinistres âneries que je viens de prononcer, je t'autorise à me noyer sur-le-champ, Neoki... Bien sûr que je suis contre cette dictature, je voulais juste voir ta réaction... allez, je plaisantais, insista-t-il en voyant que la Serdaigle le regardait toujours avec des yeux ronds.

Il faillit s'approcher d'elle, mais songea qu'elle risquait de se sentir menacée par un abominable suppôt de la dictature, et préféra s'abstenir. Accoudé au rebord de la baignoire, il se mit à battre doucement des jambes comme à la piscine, et reprit d'une voix lointaine :

-Tu sais que j'ai fait une retenue avec Ombrage... Elle nous a fait copier des lignes avec des plumes bizarres qui te font écrire avec ton sang. Eh bien, une élève de Poufsouffle a commencé à se vider de son sang... Cette femme est dangereuse, ça aurait pu très mal tourner tout ça... Finalement, elle m'a dit d'accompagner la Poufsouffle à l'infirmerie, et tu sais ce qu'elle m'a dit quand on est partis ?

Il marqua une légère pause puis fit, imitant la voix mielleuse de la Grande Inquisitrice :

-S'il lui arrive quelque chose, je vous en tiendrai personnellement responsable, Mr Craig !

Encore dégoûté par ce souvenir, il secoua doucement la tête, l'air désabusé, et laissa tomber :

-Comment ne pas s'opposer à une femme aussi affreuse ?

Il fallait s'y attendre : la réponse sèche de William lui attira l'incompréhension de Neoki, et un regard froid, et même hostile. C'est le risque, quand on fait des blagues idiotes... les gens ne comprennent pas le côté "blague" et ne retiennent que le côté "idiot", alors forcément ça entretient les malentendus.
Mais Neoki n'appartenait pas à la maison de la sagesse pour rien ; elle le prouva en sachant faire le tri entre la blague vaseuse et le récit sérieux, et en ne tenant compte que de celui-ci.
William n'avait pas digéré l'histoire de la retenue ; il revoyait le teint crayeux d'Ashley tandis qu'il la portait plutôt qu'il ne l'accompagnait en direction de l'infirmerie... Pour elle, la soirée avait été un véritable cauchemar ; et pour lui, elle restait un souvenir désagréable. Fort heureusement, l'infirmière avait très vite soigné la Poufsouffle, mais le préfet des Lions avait été si inquiet... Après cet épisode, il s'était juré de ne plus jamais écoper d'une retenue, quitte à faire le lèche-bottes pour entrer dans les bonnes grâces d'Ombrage. Ainsi, il avait gagné un certain crédit auprès de la Grande Inquisitrice, et s'en était servi pour plaider la cause de certains élèves de sa maison et tâcher d'alléger les punitions, lorsque c'était possible.
D'un signe de tête, William confirma que lui aussi avait reçu des plaintes au sujet des retenues d'Ombrage ; et il les croyait d'autant mieux que lui-même avait expérimenté ses méthodes.
Neoki changea de sujet, et le jeune homme tendit l'oreille. Il était toujours intéressant d'entendre parler des BR ; cela permettait de savoir comment étaient perçues leurs actions et, surtout, s'ils étaient démasqués. Visiblement, la Serdaigle ne soupçonnait pas l'identité des activistes ; elle risqua un pronostic en affirmant qu'il s'agissait d'élèves de Gryffondor, et William réprima un sourire.
Elle reconnaissait que leurs actions étaient bien menées, mais estima qu'ils étaient puérils et inconscients... et William devait avouer qu'elle n'avait pas tout à fait tort. Page et lui-même avaient pesé les conséquences de leurs actes, mais il n'en demeurait pas moins qu'ils faisaient preuve d'une belle témérité en bravant ainsi l'autorité de la Grande Inquisitrice... témérité, ou inconséquence ?... William préférait ne pas le savoir ; dans son état de cafard constant, il n'aurait pas supporté de rester assis sans bouger. Il préférait courir à sa perte tout en agissant que n'avoir que sa déprime à ruminer.
William hocha la tête aux propos de Neoki au sujet de l'inconscience des BR, et affirma :

-Ils ne se feront peut-être pas prendre... Jusqu'à maintenant, ils s'en sont plutôt bien tirés. En tout cas, je ne sais pas qui c'est. Peut-être des Gryffondor, mais ils sont drôlement discrets... Enfin, j'ai des doutes sur certaines personnes, mais je ne dirai rien. S'ils se font prendre, ils risquent bien plus que le renvoi, à mon avis... Ombrage a des appuis au Ministère, et elle voudra sans doute leur créer un maximum d'ennuis. En plus, avec Dumbledore qui a disparu...

Il soupira, amer. La fuite du directeur créait un climat d'inquiétude chez ses partisans, et les BR n'échappaient pas à la règle. Dumbledore protégeait ses élèves, et il aurait sans doute pris la défense des BR s'ils venaient à se faire prendre. Sans lui, ils risquaient gros... Il suffirait de ne pas se faire prendre.

Visiblement, William avait eu droit au même genre de plaintes que Neoki pour ce qui était des retenues de ses camarades. Etre préfet, cela voulait aussi dire écouter les élèves de sa maison et parfois, la Serdaigle se serait bien considérée comme un bureau des plaintes à part entière. Il était sûr que vu le climat actuel, la jeune fille n'avait jamais eu droit à autant de confidences de ses camarades. Elle avait beaucoup de mal à expliquer aux plus jeunes en larmes de rester calmes et de ne rien faire. Leur dire qu'elle n'avait aucun pouvoir face au crapaud était particulièrement difficile. Malheureusement, il en était ainsi. Se plaindre à Flitwick ne servirait à rien. Même Rogue et McGonagall ne pouvaient plus rien et pourtant, ils ne manquaient pas de caractère. On les avait souvent entendu se brouiller dans les couloirs avec Ombrage mais devant les élèves, ils n'en parlaient même plus étant donné qu'ils ne devaient plus parler que de leurs cours et de rien d'autre. Etre professeur dans de telles conditions ne devait vraiment pas être simple non plus. Ombrage devenait vraiment le centre de l'école, le point culminant. Et à part les BR, Neoki n'avait entendu ni constaté aucune lutte contre le pouvoir, aucun signe de rébellion. Il devait pourtant y avoir au moins un groupe de rebelles mais au vu des lois actuelles, il était tellement difficile de se parler à plus de trois que former un groupe serait une pure folie, mis à part quand le groupe était autorisé par Ombrage. Heureusement qu'il en restait même si lors de ces groupes, on ne parlait que de bavboules, du parchemin d'Alexandre ou d'échecs selon les cas, et qu'il était formellement interdit de parler d'autre chose...

Pour le Gryffondor, les BR risquaient très gros s'ils se faisaient prendre. Ils auraient sans doute le droit à plus qu'un simple renvoi. A ces propos, Neoki hocha la tête. On voyait bien que les BR était au centre de l'attention et que tout le monde avait réfléchi à ce qu'ils encouraient et à qui ils pouvaient être. Ombrage et sa Brigade Inquisitoriale devaient faire des recherches poussées pour trouver les auteurs de ces outrages à l'ordre dans Poudlard. Il était clair que pour l'instant, les fauteurs de troubles s'étaient fait discrets sinon, il ne faisait nul doute qu'ils se seraient déjà fait prendre. En tout cas, la préfète ne pouvait pas se les imaginer à Serdaigle. Aucun n'aurait eu la démence de se lancer là dedans sans considérer ses actes. Des Poufsouffles, n'en parlons pas ! Ils étaient moins intelligents certes, mais étaient trop respectueux des lois pour ça. Eux seraient plutôt du genre à ne rien faire et à contempler le spectacle sans en penser grand chose et il valait sans doute mieux pour eux. Pour ce qui était des Serpentards, ils étaient pour la plupart du côté du pouvoir ou faisaient semblant de l'être pour ne pas encourir un peine trop honteuse. Jamais ils n'oseraient aller jusque là. Il ne restait que Gryffondor. Neoki en était persuadée, les BR étaient rouge et or et si William ne les avait pas vu faire, c'était soit qu'il était concerné et faisait tout pour bien le cacher, soit il était innoncent et n'avait rien vu comme de très nombreux Gryffondor sans doute. Cependant, le garçon disait avoir quelques doutes sur l'identité des BR, il avait donc sûrement remarqué quelques petites choses mais pas suffisantes pour accuser qui que ce soit et même s'il le savait, il était compréhensible qu'il ne veule rien révéler à la préfète. Il ne lui ferait pas confiance comme ça, au bout d'une petite discussion.
"Oui, je comprends. Je me mets à ta place en tout cas. Personnellement j'suis persuadée qu'il n'y a pas de Serdaigle en cause, c'est impossible ! Par contre, si je me trouvais dans leur maison, même si j'avais quelques doutes sur leur identité, je n'en parlerais à personne, ce serait trop dangereux. Même en ayant confiance dans la personne à laquelle on parle, les murs ont des oreilles et c'est encore plus vrai à Poudlard."

William ajouta une petite phrase inachevée pleine de sens pour la préfète.
En plus, avec Dumbledore qui a disparu...
Il était inquiet. Quoi de plus normal pour un troisième année. Neoki elle-même était un peu nerveuse de ne plus avoir de grand magicien à la tête de l'école. Dumbledore avait toujours su très bien protéger Poudlard. Mais la jeune fille était convaincue que le Directeur n'était pas partie sans laisser aucune protection sur l'école. En plus, les autres professeurs étaient toujours là en cas de danger. Il fallait rester optimiste. Bon, il fallait dire qu'en plus, avec les B.U.S.E.s, la jeune fille n'avait pas trop eu le temps de penser au départ de Dumbledore. Elle n'avait plus que le mot "révisions" en tête et dès lors qu'un sujet un peu trop inquiétant arrivait dans une discussion, la cinquième année préférait se renfermer dans ses devoirs. Au moins, avec eux, elle se sentait à l'aise. En tout cas, William avait l'air assez préoccupé et la Serdaigle voulait essayer de le rassurer. Elle se redressa donc et nagea vers le garçon. Arrivée assez près de lui, elle lui mit une main sur une épaule et lui dit :
"T'en fais pas trop pour Dumbledore, il nous aurait jamais laissé sans aucune protection n'est-ce pas ? Il y a encore de nombreuses magies inconnues dans cette école qui nous protègent. Et McGonagall, Flitwick, Chourave sont encore là. Si on a des soucis, ils nous protégerons je pense, enfin j'espère... Même s'ils ne peuvent pas faire grand chose contre Ombrage..."

Soudain, la jeune fille se souvint de quelque chose, elle avait toujours l'autorisation de noyer William. Et ce serait peut-être le moment. Il ne devait pas s'y attendre, elle était suffisamment proche de lui et cela permettrait de détendre un peu l'atmosphère qui était devenue un peu tendue suite aux inquiétudes des deux élèves. D'un seul coup, Neoki passa son pied derrière une des chevilles du Gryffondor et appuya sur ses épaules pour le faire trébucher et l'immerger. En tout cas, leurs gênes vestimentaires semblaient être totalement oubliées ce qui n'était vraiment pas plus mal !

Prudence avant tout... Neoki avait raison, la méfiance était de mise, conformément au vieil adage qui dit que les murs ont des oreilles... Parler des BR n'était pas prudent, bien au contraire, et William souhaitait ardemment changer de sujet. Il risquait à tout moment de se trahir, de laisser échapper une maladresse qui le démasquerait... Neoki ne semblait pas suspecte de collusions avec Ombrage et sa bande de teckels, mais elle pouvait cacher son jeu.. Après tout, la tête des BR était mise à prix (quand il y songeait, William en avait le vertige) et cela pouvait séduire des élèves en apparence incorruptibles. Le rouquin sentait bien que s'ils continuaient à parler des BR, il allait lancer une bourde du genre “on a été super prudents, Page et moi !”... et là, ce serait la catastrophe. Il n'osait pas imaginer la tête de Page, si elle apprenait qu'à la faveur d'un bain parfumé avec une jolie jeune fille, il avait vendu la mèche... C'est pourquoi il se hâta de changer de sujet- assez discrètement, cependant, pour que cela ne semble pas suspect. Un activiste clandestin doit savoir peser toutes ses paroles, toutes ses expressions...
Heureusement, le cas Dumbledore était venu sur le tapis. Le directeur s'était récemment évadé de l'école ; une version considérablement remaniée de l'événement avait parcouru l'école, expliquant que Dumbledore avait lancé un sort de Crache-Limaces à Ombrage pour s'en débarrasser, et qu'il avait quitté l'école sur le balai confisqué par le Crapaud à Harry Potter. D'autres détails s'ajoutaient régulièrement à l'histoire, de sorte que la fuite de Dumbledore était devenue une véritable chanson de geste. Cependant, malgré l'enthousiasme des élèves à raconter cette histoire, une véritable inquiétude s'était emparée de l'école à la nouvelle du départ du directeur. Cette absence semblait présager d'affreuses choses ; tant que Dumbledore avait été là, l'espoir avait été permis ; mais à présent, la dictature d'Ombrage était irréversible. William ne faisait pas exception à la règle, et même, en tant que membre d'une organisation illégale, s'inquiétait encore plus que les autres.
Neoki s'était approchée et avait posé une main légère sur l'épaule du préfet. Sensible à ce geste de sympathie, William lui adressa un faible sourire et expliqua :

-Tu sais, c'est pas l'école qui m'inquiète. Je sais bien qu'il y a des protections et tout ça... Je sais que Tu-Sais-Qui ne va pas débarquer comme ça.

Optimiste, le rouquin... l'avenir lui donnerait pourtant tort, mais il avait encore le temps d'y croire. Il hésita, le temps de choisir ses mots, puis reprit :

-Ce qui m'inquiète, c'est... les élèves. Tu comprends, Dumbledore nous a toujours protégés contre... contre Ombrage, contre ses abus de pouvoir, autant qu'il pouvait. Il était le seul à pouvoir s'opposer à elle. Maintenant, on est... seuls. McGonagall et les autres ne veulent pas risquer de se faire renvoyer, alors ils ne disent rien... Tant mieux, d'ailleurs, parce que s'ils partent, on nous mettra des cinglés du genre d'Ombrage. Je préfère garder McGonagall même si elle se tait, au moins elle fait son possible pour nous aider... Flitwick aussi, et les autres aussi sans doute...

Bon, peut-être pas Rogue ; il n'avait jamais fait grand cas des élèves, hormis ceux de sa maison, et n'allait certainement pas se donner la peine de défendre qui que ce soit, si ce n'était ce Drago Malefoy pour qui il semblait avoir de l'affection. Dumbledore, lui, intervenait à chaque fois qu'il le pouvait, quel que soit l'élève concerné, quel que soit le problème.
Neoki avait sans doute compris ce que voulait dire son collègue ; tous les préfets avaient régulièrement affaire à Dumbledore, et chacun avait pu apprécier son humanité et son implication. Sans lui, William avait l'impression que l'école perdait une partie de son âme. Sans exagérer. En tout cas, il était persuadé que sa camarade le comprenait, jusqu'au moment où sa main légère s'agrippa à son épaule, tandis qu'elle le déséquilibrait d'un coup de pied. Le rouquin, pris par surprise, se retrouva la tête sous l'eau et avala une bonne tasse... Garce, charogne, morue à foie vert ! Il émergea aussi piteux qu'un chien sous l'averse, les cheveux devant les yeux, une toux déchirante le secouant tandis qu'il pleurait- pas facile de s'étouffer en toute distinction. Il lui fallut une bonne minute pour reprendre contenance- et seulement un instant pour jurer de se venger.
Plus pour se donner une contenance que par nécessité, William se courba pour ôter les chaussures qu'il avait gardées, et qui se seraient bien passées d'un bain à la lavande ; les lacets gorgés d'eau refusaient de se dénouer, et le rouquin n'eut d'autre choix que de tirer sur les baskets pour les enlever. Après une hésitation, il enleva également son pantalon, et resta en caleçon dans la vaste baignoire. Après tout, Neoki aussi était en caleçon... chose infiniment moins normale pour elle que pour lui... Le préfet des Lions jeta le pantalon détrempé loin de la baignoire ; le vêtement tomba sur le carrelage avec un “flooootch” minable, et une flaque se forma aussitôt autour de lui. Dire qu'il n'avait que ça pour rentrer à son dortoir... Le rouquin tourna vers sa collègue un regard interrogateur, et demanda d'une voix rendue un peu rauque par la tasse :

-Tu connais des sortilèges de séchage, toi ? Moi, je ne les ai pas encore vus. Sinon, on devra attendre ici d'être secs...

Tous les moyens étaient bons pour ne pas parler des BR, et même de l'absence de Dumbledore- le sujet était trop grave, trop déprimant. Mieux valait en revenir à de futiles discussions d'adolescents ; à tout prendre, William aurait presque préféré être encore en train de bégayer et d'arborer un teint rouge brique, plutôt que d'aborder des sujets moins gênants, certes, mais surtout plus pénibles. Un autre à sa place aurait su orienter plus habilement la conversation, et ne serait pas passé de la lingerie de Neoki à la dictature d'Ombrage...

[Aïe aïe aïe, ça promet ]

Neoki avait pu en discuter avec de nombreux élèves : le problème actuel n'était pas la crainte que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom débarque à Poudlard. Le problème actuel était la Grande Inquisitrice et les réactions parfois explosives des élèves. Les plus jeunes et même ceux des années les plus élevées faisaient les frais d'une dictature de plus en plus stricte. Et comme William l'avait vécu avec cette élève de Poufsouffle, cela menait parfois à d'horribles conséquences.

Les élèves étaient encore bien loin des nouvelles affreuses de l'extérieur de l'école... Pourtant, Harry Potter était actuellement à Poudlard et le plus méchant des sorciers de tous les temps avait l'air de vouloir la mort de ce Gryffondor plus que tout au monde. Mais malgré tout ça, la préfète en était certaine, jamais Voldemort n'oserait s'approcher de l'école de Dumbledore comme ça. C'était beaucoup trop tôt, il ne faisait que revenir... De plus, il était certain que le directeur avait pris toutes les mesures nécessaires pour la protection de ses élèves. Il en allait de leur vie et de leur avenir. Poudlard, c'était un peu comme une cage de Faraday pendant un orage, la foudre ne pourrait jamais atteindre quiconque se trouvait à l'intérieur et visiblement William le pensait aussi.

Non, la menace actuelle était toute autre et personne ne l'avait vu venir, toute de rose vêtue. Tout le monde se rappelait encore de son discours de bienvenue le premier jour de l'année. Il s'en était passé des choses depuis et Dumbledore n'était plus là pour protéger ses élèves de cet envahisseur complètement différent du plus grand des mages noirs mais tout aussi effrayant !

Au fur et à mesure que William avançait dans son explication, Neoki approuvait. Ainsi le sujet était revenu sur Ombrage. Ou comment faire dériver le sujet pour mieux y retourner ensuite... Quelle adresse ! En tout cas, le Gryffondor avait entièrement raison et la jeune fille ne faisait qu'acquiesser ses dires. Le personnel encore présent dans l'école était compétent et même si les professeurs n'avaient plus aucun pouvoir actuellement, ils devaient faire de leur mieux pour protéger de loin leurs élèves. Bizarrement, le garçon ne parla pas de Rogue. Neoki ne le portait pas non plus dans son coeur mais le prof de potions était tout de même un bon prof dans le sens où il expliquait très bien. Bien sûr, niveau pédagogie et favoritisme, il aurait énormément de progrès à faire mais à côté de ça, la préfète ne lui reprochait pas grand chose. Toujours était-il que face à Ombrage, Rogue était du bon côté et il l'avait plusieurs fois montré pendant les inspections. Il ne pouvait pas la voir et pour Neoki, cela montrait qu’il avait au fond de lui un peu d’humanité !

Alors que William s'était expliqué et avait fini avec un air tout triste sur le visage, la Serdaigle en avait profité pour le couler. Lorsque le garçon sortit sa tête de l'eau pour cracher ses poumons, elle éclata d'un rire cristallin. Qu'il était bon de se sentir en sécurité, plus stressée, de se sentir propre et de sentir bon et qu'il était agréable de s'amuser et de décompresser après cette journée riche en évènements. Sans parler de l'époque de révisions intenses dans laquelle se trouvait la cinquième année en ce moment. Malheureusement, cette impression de sérénité ne dura pas très longtemps. William était en train d’enlever ses chaussures et son pantalon. Voilà qu'il se mettait à l'aise ! S'en était trop pour Neoki qui le regardait totalement surprise. Jusqu'à maintenant, elle avait toujours eu l'air la plus à l'aise malgré ses quelques crises de panique et le garçon avait toujours été plus maladroit qu'elle. Là, il devait se sentir si bien en compagnie de la préfète qu'il se déshabillait sous ses yeux.

**Arrête toi, j'veux pas voir ça !** paniqua la préfète à l'idée qu'il puisse aller encore plus loin, mais heureusement il n'en fit rien. Dommage pour la jeune fille, c'était trop tard, elle avait déjà eu une pensée particulièrement embarrassante... Elle n'avait que 15 ans, mais c'est à cet âge là que certaines idées vous viennent inconsciemment, et un peu trop naturellement n'est-ce pas ? C'était ce qui venait de se passer... La préfète avait été imaginer William complètement nu et avait même pensé qu'il lui ferait des avances en tenue d'Adam (sans la feuille de vigne…) !

Le garçon regarda la bleu et bronze et lui demanda si elle ne connaissait pas par hasard un sortilège de séchage.

**Pour son pantalon tout trempé qu'il vient d'enlever ? Noooon !!!!!**

"Noooon !" C'était sorti tout seul et d'une voix déraillée mais, elle, n’avait pas bu la tasse….

Ou comment se sentir complètement idiote. Que s'était-elle imaginée ? Voilà qu'il lui était impossible de dire quoique ce soit. Elle n'était plus capable de dire un mot tout ça parce qu'il avait enlevé un jean et des chaussures... Imaginez en plus la couleur de sa peau : rouge tomate ! Elle avait très chaud mais même ça, elle n’arrivait pas à le dire. Dans les faits, il n’y avait pourtant rien de terrible ! Mais il était en troisième année et l’idée d’avoir une liaison dépassant les limites fixées par les bonnes mœurs était au-delà de ses forces ! Il avait beau être sacrément mignon, il était bien trop jeune et elle aussi ! C’était la toute première fois qu’elle avait eu ce genre de flash particulier et ça, on pouvait dire qu’elle était hyper mal à l’aise. Jusqu’à maintenant, elle en avait rigolé avec ses copines vite fait, sans jamais aborder de détails ni rien imaginer… Là, elle avait eu une vision… Suivie d’une envie de partir en courant loin, très très loin et il lui avait parlé naturellement…

En attendant, la jeune fille n'arrivait pas à faire autre chose qu'à reculer le plus possible jusqu'à se cogner le dos contre l'autre bout de la baignoire alors que juste avant, elle s'était rapprochée de William au point de le toucher ! Non, jamais plus elle ne le toucherait ! Oser avoir pensé ne serait-ce qu'un instant qu'elle allait le voir complètement nu ! Avoir des pensées si obscènes à son âge, il ne pouvait pas y avoir pire... Pourtant, c'était tout à fait normal n'est-ce pas ?

Il y a des gens comme ça avec lesquels on se dit : "C'est pas possible, j'n'y arriverai jamais !" au point que ça en fait presque peur... Et un démarrage comme celui de Neoki et de William n'était pas bien bon... En fait, ils avaient fait tout à l'envers... Ils avaient échangé leurs vêtements, s'étaient touchés maladroitement, avaient discuté et s'étaient imaginés des choses... Tout à l'envers... Peut-être que s'ils avaient fait les choses dans l'autre sens, cela se serait beaucoup mieux passé.

Il commençait à se faire tard et Neoki elle-même pensait qu'il était temps pour elle de mettre un terme à cette rencontre entre les deux préfets. Ils en avaient assez vu aujourd'hui... Il s'étaient assez parlé et touché comme ça et il lui faudrait un certain temps avant de digérer ce qu'elle avait vu dans sa tête. William profita de la réflexion de la Serdaigle quant à sa sortie de la baignoire pour se faufiler hors de l'eau.

**C'est pas vrai, il me pique mon idée maintenant !**

Le jeune garçon (ou devrais-je dire homme ?) était maintenant assis les pieds dans l'eau. Il ne disait plus rien et avait l'air dans ses pensées... En même temps, comment lui en vouloir alors que la Serdaigle s'était littéralement enfuie en rougissant dès lors qu'il avait enlevé son pantalon... Puis, le garçon finit par s'étirer le plus possible et bailla par la même occasion. La préfète le regardait... Elle aussi était fatiguée et il lui avait donné envie de bailler. Cependant, quelque chose de bien plus intéressant l'en empêcha. C'était comme si William avait... Hum... Comme si la limace qui se trouvait dans son boxer venait de se tranformer en éclair au chocolat bien dodu... (désolée pour cette métaphore légèrement gênante mais j'ai pris les mots tels qu'ils venaient... ). Neoki ne mit pas bien longtemps avant de comprendre ce qui se passait et elle tenta de réprimer un petit cri aigüe. Ce dernier ne sortit qu'à moitié de sa bouche. On aurait dit un frémissement de souris. Et le Gryffondor se leva, ce qui renforça encore un peu plus la gêne de Neoki qui ne pouvait plus s'empêcher de regarder à cet endroit avec de grands yeux ébahis. Finalement, le garçon préféra lui montrer ses jolies fesses bien fermes et se retourna. En même temps, s'il voulait renfiler son pantalon, il valait mieux pour lui que la préfète ne se focalise plus sur ce phénomène étrange qui se produisait actuellement dans son boxer...
"Je vais y aller..." finit-il par articuler.

"Mouais, moi aussi j'vais pas tarder euh..." avait réussi à dire la préfète.

Elle avait déjà eu de nombreuses explications des phénomènes sexuels avec sa mère mais jamais on ne lui avait appris que l'eau chaude ou l'eau froide avait un quelconque effet sur cette partie de l'anatomie... La laisser partir seule dans une école mixte avait inquiêté sa maman qui lui avait tout expliqué sur le sexe et qui lui avait même appris le principe de la contraception. Au moins, là dessus, elle était au courant... Mais en pratique, la Serdaigle était une pure ignorante ! Ce qu'elle aimerait en parler avec Zélie. Savoir pourquoi William s'était mis à réagir comme ça devant elle... Mais si Zélie le répétait plus tard à tout le monde, elle serait mal et Neoki ne voulait pas que toute l'école apprenne ce malentendu. Ce n'était qu'un simple malentendu, n'est-ce pas ? Il ne pouvait s'agir que de ça. D'ailleurs William avait dit qu'il s'en irait, c'était qu'il n'avait pas envie d'aller plus loin avec la préfète. Il avait juste dû y avoir un phénomène physique ou chimique. Finalement, la jeune fille ne fit qu'assimiler que le Gryffondor avait dit qu'il partirait. Il était temps. Mais comme ce dernier attendait toujours elle lui demanda :

"Tu veux tes vêtements ? J't'ai dis tout à l'heure, j'vais pas te les rendre ce soir, désolée..."

Elle préférait que ce soit clair de ce côté là, elle ne se mettrait jamais à poil devant lui.

"J'te les rends demain, ça te va ? Enfin, quand on se croisera... On va pas se donner rendez-vous pour ça n'est-ce pas ? A moins que tu veuilles... Euh... Non... Tu veux pas sortir avec moi quand même ? Oualala, qu'est-ce que j'raconte là ? Alors à plus tard hein c'est ça ?"

Panique panique... La Serdaigle avait encore une fois parlé sans s'arrêter, sans respirer et à toute vitesse. Elle avait emmêlé ses pensées avec ses paroles et avait baragouiné une histoire de rendez-vous pour qu'elle puisse rendre les vêtements au Gryffondor... Mais en même temps, comment pourraient-ils se revoir et comment pourrait-elle lui redonner ses affaires s'ils ne se donnaient pas rendez-vous quelque part ? Et un rendez-vous, ça avait quelque chose d'officiel et de flippant... Donc elle s'était emmêlée et ça avait donné ça... Et bien sûr, elle était toujours toute rouge.

Finalement, elle se décida à sortir de l'eau elle aussi et se dirigea vers ses affaires qui étaient d'ailleurs avec celles du Gryffondor. Elle n'osait plus poser les yeux sur son camarade préfet et farfouilla dans les affaires posées à terre pour retrouver ses sous-vêtements. Une fois qu'elle eut trouvé ce qu'elle cherchait, la jeune fille se recula assez brusquement et reposa les yeux sur son camarade. Elle attendait de lui qu'il réponde à sa question. Il fallait tout de même s'organiser pour qu'elle lui rende ses vêtements...

Soldat Craig !
-Sir, yes Sir !
Votre mission, si vous l'acceptez, consiste à ôter votre caleçon pour enfiler votre pantalon sans risquer de le tremper...
-Sir, yes Sir !
... sans choquer une jeune fille déjà visiblement traumatisée par vos exubérances anatomiques !
-Euh... là, Sir, ça va bloquer... en plus elle ne me rend pas le pantalon sec, va falloir remettre le mouillé...

Tel était le martial dialogue qui se jouait entre William et sa conscience, tandis que Neoki s'embrouillait dans des explications aussi claires qu'une notice de magnétoscope en coréen. Le rouquin n'écoutait pas vraiment ; il avait d'autres soucis en tête, et la Serdaigle lui avait déjà dit qu'elle ne pourrait pas lui rendre ses affaires immédiatement...
Un mot, cependant, fit brusquement tourner la tête au préfet. "Sortir avec moi"... Ben non alors !! qu'avait-elle été s'imaginer ? Bon, la réaction physique de William avait dû l'aiguiller sur une fausse piste... mais c'était purement physique, justement. Rien à voir (il essayait de s'en convaincre) avec les contacts répétés avec la jeune fille... De toute façon, la limace s'était désormais changée en un tout petit ver de terre, ça prouvait bien que ça n'avait rien à voir... tant pis pour Neoki si elle avait mal interprété les choses (et d'abord, on ne regarde pas les gens à cet endroit-là, c'est très mal élevé ).
Lui ne se voyait pas sortir avec une fille de cinquième année, plus grande que lui et presque inconnue... De toute façon, il ne se voyait sortir avec personne, depuis qu'Aïlin avait mis un terme prématuré à sa relation avec Lynn. Il se mit à secouer frénétiquement la tête pour assurer Neoki qu'il n'avait aucun projet à son égard, et essaya de s'expliquer :

-C'est pas grave, c'est pas les vêtements... c'est juste que... j'ai pas envie de rentrer comme ça, tout mouillé... Tu es sûre que tu ne connais pas un sort ? J'étais pourtant sûr qu'il en existait un... ah oui, je me souviens !

Il récupéra sa baguette magique, abandonnée avec son T-shirt sec, et la pointa vers son jean pour lancer un sort de Sècheresse. Terriblement nerveux, il en avait oublié toutes les recommandations du professeur Flitwick au sujet de ce sort ("tournez votre poignet tout doucement, surtout ! pas de brusquerie !") et il tourna comme une brute... résultat : au lieu du séchage escompté, c'est un trou qui apparut sur le jean, un trou assez grand pour y mettre la main.

-Et merde !

William avait presque oublié la présence de Neoki ; jamais, sinon, il ne se serait permis de jurer en présence d'une jeune fille. Il déplia le jean pour évaluer les dégâts ; évidemment, mal parti comme il était, il aurait dû s'en douter : le trou s'était formé en plein sur une fesse.
Tant bien que mal, le rouquin se glissa dans le jean détrempé, et alla mirer son derrière dans la glace ; c'était franchement ridicule, ce gros trou bien au milieu de la fesse gauche. Le pantalon était glacial, alourdi par l'eau, et une flaque se forma rapidement autour de William qui se dirigea, d'un pas raide, vers l'endroit où il avait laissé son T-shirt. Enfilant le vêtement bien sec (quel bonheur...), il l'étira un peu pour tâcher de dissimuler le trou du jean, et fit sans regarder Neoki :

-Ne t'inquiète pas pour les fringues, tu me les rendras... ben mettons... lundi prochain, avant le dîner... euh... dans le hall... ça te va ?

Un rendez-vous sans équivoques, dans un lieu bondé, à une heure de forte affluence. Comme ça, elle ne se ferait pas d'idée... William nota mentalement qu'il devrait garder sa robe d'uniforme, qui cacherait tout débordement éventuel... car il était à craindre que ce désagrément (enfin, façon de parler) se reproduise...
Ses baskets enfilées, le garçon ne s'attarda pas ; il s'était passé trop de choses gênantes entre Neoki et lui, et il mourait d'envie d'aller goûter un moment de solitude... et mettre un pantalon et un boxer secs. Il lança un bref regard à sa camarade, juste le temps nécessaire pour être courtois, et prit congé :

-Allez, j'y vais... Euh... Bonne soirée... à... à bientôt...

Et il courut plus qu'il ne marcha vers la sortie, laissant une traînée d'eau derrière lui, empêtré dans le tissu rêche et détrempé, se demandant vaguement ce que la Serdaigle pouvait bien penser de lui.

Ouffff !!! Quand Neoki avait parlé de sortir avec William, ce dernier s'était mis à faire de brusques mouvements de tête dans tous les sens. On voyait bien qu'il n'était pas d'accord ! Merci Merlin ! Sans déconner, jamais la préfète n'aurait pu sortir avec un troisième année alors qu'elle était en cinquième ! Elle ne les prenait pas au berceau... A moins que... Mais non, ce n'était pas prévu au programme pour l'instant... Et puis elle avait déjà donné dans les histoire d'amour avec les Gryffondors... D'ailleurs, jusqu'à maintenant, elle n'avait connu que ça, sans jamais concrétiser l'affaire... Bien sûr, elle avait été éperdument amoureuse de Fred... Ou de Georges Weasley... Puis il y avait eu Altan avec qui ça avait fini par des bisous sans grande importance mais ce coureur de jupons en faisait à tout le monde alors elle l'avait vite laissé tomber. Et il y avait eu Seamus, l'amour de toute une vie... Son premier grand amour... A sens unique ! Là, elle avait souffert ! Oui, Seamus était beau, Seamus était gentil, adorable, drôle, courageux, un vrai Gryffondor quoi ! Mais Seamus n'avait jamais voulu de Neoki, sauf en amie. D'ailleurs, ils avaient été les meilleurs amis du monde pendant un certain temps, jusqu'à ce que le garçon ait décidé de finalement choisir Lavande Brown, l'ennemie jurée de Neoki, en guise de petite amie ! Enfin maintenant, la préfète ne voulait plus penser à tout ça. Elle avait mis presque un an avant d'oublier Seamus, elle s'était plongée dans ses études, elle avait fini par rediscuter avec ses amies, et à redevenir égale à elle-même. Et il faudrait qu'aujourd'hui, la jeune fille s'entiche encore d'un Gryffondor ??? Ah ça, non non non non non, jamais plus, c'était terminé, finished ! PLUS JAMAIS CA !!! En même temps, cela faisait un bon moment qu'elle n'aimait plus personne d'amour maintenant et jamais elle n'avait réussi à trouver quelqu'un qui arrive à la cheville de son Seamounet... Que d'histoires de coeur, que d'histoires ! [Attention, c'est presque du vécu tout ça ! Une fille a toujours un amoureux dans son coeur ]

-C'est pas grave, c'est pas les vêtements... c'est juste que... j'ai pas envie de rentrer comme ça, tout mouillé... Tu es sûre que tu ne connais pas un sort ? J'étais pourtant sûr qu'il en existait un... ah oui, je me souviens ! déclara le garçon.

"Ah euh... Oui ! Le sort !"

Mais William semblait se rappeler que Neoki lui avait dit qu'elle n'en connaissait pas quelques minutes plus tôt car il tenta quelque chose... Il exécuta un sortilège de sêcheresse si maladroitement qu'il en fit un gros trou dans son pantalon. Cette maladresse n'eut pas d'autre effet que de faire rire la préfète. Oui, on sentait toujours extrèmement de gêne dans l'air. Mais c'était si risible de voir ce trou pile sur ses fesses ! Il aurait l'air fin à rentrer comme ça ! Visiblement, cela n'avait pas fait plaisir au Gryffondor de rater son sort puisqu'il jura.

**Booouh, j'vais arrêter de rire moi, j'vais m'faire engeuler sinon ^^ !**

La jeune fille se mordit une lèvre pour s'empêcher de se remettre à rire. Mais elle n'eut pas besoin de faire ça longtemps puisque William la fit sursauter ! Il lui proposait un rendez-vous lundi avant le dîner dans le hall !

**Nooon, j'croyais qu'il voulait pas !!! Il avait fait non de la tête !!!! Pourquoi il propose un... ... Mais... C'est un lundi ? Avant le dîner ??? Oooh bah ça va alors, j'irais avec Zélie, elle a pas intérêt de me lâcher !**

Après quelques minutes de réflexion, la Serdaigle constata que c'était une heure de grande affluence et tout le monde pourrait les voir. Ce n'était donc pas un rendez-vous galant.
Elle pourrait lui donner ses vêtements et ils ne discuteraient sans doute pas longtemps. En plus, Neoki pourrait aller manger avec ses copines, comme ça, elle ne serait pas seule et puis elle aurait tellement faim qu'elle serait hyper pressée, rien de plus simple !

"Ok." finit par dire la préfète. Puis le garçon au "cul troué" s'en alla presque en courant. Il aurait l'air ridicule ! Mais en y réfléchissant bien, elle aussi aurait l'air ridicule si elle ne se sêchait pas. Heureusement, Neoki était suffisamment expérimentée pour ne pas le rater son sortilège. Une fois ses affaires bien sêches, la préfète sortit calmement des salles de bain. Elle avait ses sous-vêtements féminins en main, et personne ne pouvait se rendre compte que sous sa robe, elle portait des sous-vêtements masculins dans lesquels elle était dorénavant à l'aise.